Anything without you

∞ Anything without you

À ce moment précis, il y a 6 470 818 671 de personnes dans le monde. Certains prennent peur, certains rentrent chez eux, certains racontent des mensonges pour s’en sortir, d’autres font simplement face à la vérité. Certains sont des êtres maléfiques en guerre avec le bien et certains sont bons et luttent contre le mal. Six milliards de personnes, six milliards d’âmes, et parfois, il ne vous en faut qu’une seule...

J’ai toujours mis un point d’honneur à rester juste et équitable dans mon rôle d’agent de la NSA. J’ai toujours essayer de ne pas sombrer dans la folie, en essayant de faire abstraction de ce que je pouvais ressentir ou penser… Cependant, il avait fallu que mon regard croise le sien pour que tous mes efforts soi réduit à néant. Je le déteste, je veux son malheur, le voir souffrir comme personne d’autre n’a souffert….

En me réveillant avant hier matin, tout était clair dans ma tête je voulais le faire tomber. Hors de question qu’il puisse vivre en paix après ce qu’il avait fait dans le passé… Hors de question qu’il soit libre de ses actes alors que moi j’étais obligée de devenir une autre…. Peu importe si j’allais devoir trouver de fausses preuves, de faux indices…. Je voulais simplement le voir disparaitre à tout jamais de mon existence…

Depuis cette matinée, je m’étais enfermé dans un bureau du QG de la NSA et je ne l’avais plus quitté depuis…

Je ne sais pas très bien quel heure et quel jour nous somme à présent, mais je suis parvenue à constituer un fameux dossier… Je me rends bien compte qu’au moment même où je l’aurais dénoncé je basculerais complètement dans la folie… A partir de cette instant, plus rien n’aura d’importance pour moi….

Mon regard parcoure alors une dernière fois les preuves que j’ais accumulées…. Ça n’a finalement aucun sens, je vois bien qu’il n’y a pas de raison de détruire sa vie, qu’il n’est pas un fervent défenseur de l’ancienne époque et pourtant, tout mon être me pousse à agir comme je suis en train de le faire… Plus le temps passe, plus je suis en train de devenir le genre de fille que j’ai toujours détesté…. Me regarder dans le miroir pour s’assurer que je suis parfaite, être contre ceux qui n’aime pas la technologie ce n’est pas moi….Cela ne l’a jamais été… Ce n’est pas non plus la petit fille que mes parents on élevée dans le respect des traditions… Mais … c’est la fille que ce monde de dingue et que cette NSA est arrivé à fabriquer de toute pièce…

Comme un vulgaire robot, comme une vulgaire pièce de cette immense machine, je referme finalement le dossier avant de m’en emparer, il est finalement temps pour moi de devenir ce que la société veut de moi…. Dans un soupire, je déverrouille alors la porte du bureau avant de jeter un regard sur un miroir qui se trouve non loin de moi. Je suis parfaite… trop parfaite…. Cette attitude finira par me détruire complètement, j’en suis certaine….

ALASKA

Anything without you

Affalé sur un canapé du QG, je m’octroyais une petite pause dans ma « pause » qui se rallongeait depuis plus d’une heure, une cigarette entre les lèvres alors que je lisais distraitement des dossiers de « fauteurs de trouble ». Pour moi, ils n’avaient pour la plupart rien à se reproché et je prenais sur moi pour me penser comme Terazawa. C’était un jeu avec moi-même. Penser Terazawa. J’avais appris à suffisamment connaître le personnage pour pouvoir me dire « Et de lui, il en penserait quoi ? » C’était complètement stupide, mais ça m’aidait un peu. Je haïssais ce système, devoir dénoncer. je ne pouvais m’empêcher de m’en vouloir dès que j’apprenais qu’une personne que j’avais été contraint de dénoncer s’était faite arrêter.

Un léger râle d’ennui s’enfuit de ma gorge et je laissais tomber les feuilles que je tenais entre les mains en me demandant ce que j’allais bien pouvoir faire. Presque naturellement, j’avais fini par me lever pour aller vers ce fameux bureau dans lequel j’avais vu Harumi s’enfermer depuis un peu trop longtemps à mon goût. J’entrai sans faire de bruit, la voyant de dos. Elle me semblait incroyablement concentré et j’avais du mal à voir sur quoi elle pouvait bien travailler actuellement. Toujours sur la pointe des pieds, je m’étais légèrement penché au-dessus de son épaule pour observer ce qu’elle était entrain de faire. Hum. Elle jouait à la bonne agent, il me semble. J’observais les preuves une par une sans réellement comprendre ce qu’avait pu faire ce type. Ou cette fille.
Par surprise, je posais mes mains sur ses épaules, me mettant à la masser délicatement.

-T’as l’air tellement tendu, Haru-chan ! Ça fait deux minutes que je t’observe et je suis déjà à bout. Je sais pas comment tu fais.

Esquissant un petit sourire amusé, je continuais mes massages quelques minutes avant de m’installer à côté d’elle, prenant les feuilles éparpillées un peu partout pour les rassembler en un tas bien plus propre. Je savais qu’elle était comme moi, qu’elle n’aimait pas toutes ces conneries de NSA et de « Shinki », alors pourquoi s’y investir autant ? Je trouvais ça si étrange. Je voyais régulièrement certains de nos collègues tout faire pour enfoncer une personne qui ne suivait pas les règles, mais là, c’était bizarre. Comme si c’était totalement contraire à elle. Elle n’était tout de même pas tomber dans la folie de Terazawa ?

-Tu fais quoi ? Tu vas dénoncer un mauvais habitant ? C’est qui ? Qu’est-ce qu’il a fait, ce pauvre bonhomme ?

Autant en parler sur un ton léger, je voyais bien qu’elle semblait relativement... Enervée. Mieux valait ne pas en rajouter une couche en évoquant ce sujet trop sérieusement. Ou du moins... Pour l’instant.

∞ Anything without you

À ce moment précis, il y a 6 470 818 671 de personnes dans le monde. Certains prennent peur, certains rentrent chez eux, certains racontent des mensonges pour s’en sortir, d’autres font simplement face à la vérité. Certains sont des êtres maléfiques en guerre avec le bien et certains sont bons et luttent contre le mal. Six milliards de personnes, six milliards d’âmes, et parfois, il ne vous en faut qu’une seule...

Là, debout, mon dossier entre les mains, mon regard ne peut plus se détacher du petit miroir qui est posé sur un meuble. Je n’arrive plus à me reconnaitre, c’est comme si le reflet que ce miroir me renvoi est une fille complètement différente de moi… Plus j’y pense, plus je n’arrive pas à savoir ce qui ne va pas chez moi. Ce n’est pourtant pas bien compliqué de respecter ses idéaux…. Ce n’est pas compliqué de lutter contre cette société…. Alors pourquoi me suis-je laissé tout bêtement entrainer dans le courant ? Peut-être qu’à force de luter, d’essayer de nager à contrecourant j’ai fini par abandonner…. J’ai fini par me dire que je ferais mieux d’être totalement une femme parfaite…. Mais ais-je vraiment envie de finir comme tout c’est personnes obnubilées par leur physique ? Ai-je envie de me transformer en une personne méconnaissable ? Ais-j ‘envie de devenir comme Kai….

Mon regard glissa alors quelque seconde sur mon dossier, je ne peux pas faire ça, pas comme ça…. Dans un accès de colère je jette alors toute mes preuves sur le bureau où j’avais passé tant d’heure à la constituer avant de m’emparer du miroir et de le jeter au bout de la pièce… Bien entendu, il se brisa en mille morceau mais ça m’est complètement égal… Je ne veux plus voir la femme que je suis devenue….

Puisque rien ne va et qu’il est finalement hors de question de rendre un dossier plein de rage, je regagne finalement ma chaise et me replonge à corps perdu dans mon dossier. Je veux lui faire payer mais pas comme ça… Pas avec des preuves inutiles ou dénuées de sens….

A nouveau, je ne sais combien de temps s’est écoulé. Complètement obnubilé à essayer de faire le tri dans mes pensées et dans mon dossier, je ne me rendis même pas compte qu’une personne s’est introduite en silence dans le bureau. Alors bien sur quand celui-ci pose ses mains sur mes épaules, je ne peux m’empêcher de sursauter avant de me rendre compte qu’il est en train de me masser. A cet instant précis, sans même un regard, je sais qu’il s’agit de Ryûhei. Il n’y a que lui pour se permettre d’agir ainsi avec moi, mais je l’avoue je ne l’empêche pas non plus…. D’ailleurs, j’ai posé instinctivement l’une de mes mains sur la sienne.

-« Honnêtement, je ne sais pas comme je fais non plus… » Dis-je en soupirant avant de passer rapidement mes mains sur mon visage. Je n’ai jamais vraiment su comment Ryûhei d’un simple regard, de sa simple présence, arrive à me calmer mais là à cette instant, je le remercie d’être venue jusqu’à moi. Naturellement, mon regard glissa alors sur lui lorsqu’il se permit enfin de s’assoir à mes cotés

-Tu fais quoi ? Tu vas dénoncer un mauvais habitant ? C’est qui ? Qu’est-ce qu’il a fait, ce pauvre bonhomme ?

Je ne suis pas bien surprise qu’il me pose autant de questions. Après tout, me voir aussi concentrée sur un pareil dossier devait lui sembler étrange… Lui et moi on a beaucoup de point en commun, mais ce qui nous a certainement le plus rapproché c’est notre façon de penser…

-« Je pense que tu sais très bien ce que je suis en train de faire Ryûhei… »

Je ne suis pas fière de moi, d’ailleurs le miroir brisé au fond de la pièce témoigne parfaitement de mon état psychologique du moment

-« C’est une vielle connaissance à moi…. Le genre de connaissance qui a fini par forcer inconsciemment des personnes cher à mon cœur à changer… »

C’est inévitablement mes retrouvailles avec Kai qui ont fini par tout déclencher… Au plus profond de moi, je ne supporte pas ce qu’il est devenu. Pourquoi avait-il dû changer pour plaire aux autres, pendant que Natsu lui vivait la belle vie… Lui qui avait pris un malin plaisir à ridiculiser Kai dans son enfance…. Alors bien sûr, lorsqu’il sait installé dans mon appartement juste en face de ma porte je n’ai pas pu en supporter d’avantage…

-« Je ne supporte plus de le voir Ryûhei… Il réveille en moi ce qui a de pire… Pourquoi les gens comme lui peuvent-ils virent comme bon leur semble tandis que des gens comme nous sommes obligé de devenir un autre… ?»

ALASKA

Anything without you

Oui, je savais ce qu'elle était entrain de faire. Mais je ne comprenais pas. Pourquoi s'acharner sur ce type ? C'est en fouillant un peu que je vis le nom de sa victime... Ishikawa Natsu. J'ouvris un peu la bouche sous la surprise avant de me reprendre immédiatement. Qu'est ce qu'il lui avait fait ? J'écoutais les explications de Harumi en restant un peu surpris. Forcer des gens cher à son cœur à changer ? J'avais du mal à imaginer Natsu faire une chose pareille. J'étais probablement naïf dans mon genre, et je faisais aveuglément confiance à certaines personnes. Natsu en faisait partie, je ne voyais probablement que ce qu'il avait bien pu faire pour moi, finissant par l'idéaliser au lieu de me dire qu'il a peut-être fait le mal ailleurs. Je connais ses idéaux, je sais qu'il ne fait pas partie de « la crème de la crème » que souhaite voir Terazawa à Nishinaka, mais... Ce n'est pas un mauvais gars, si ?

Je comprenais son point de vue, je le comprenais tellement. C'était si injuste d'avoir la vie que nous avions, de devoir dénoncer les autres et de parfois devoir jouer des rôles de personnes que nous ne sommes pas en réalité... C'était lassant. Je savais qu'elle le vivait encore plus mal que moi et c'était sûrement la principale raison qui me faisait tenir. Je savais que si je cédais à la pression et quittais mon attitude positive, elle allait sombrer.

-Haru-chan, repris-je en laissant quelques secondes de silence. Arrête ça. On ne peut pas enfoncer quelqu'un parce qu'on n'approuve pas cette personne personnellement... Si on commence ainsi, ça va vraiment tourner à la dictature.

Le mot était terriblement fort, mais c'était ainsi qu'il m'arrivait de voir les choses. Je sais que nous n'en étions pas encore là, mais la passerelle avant cette extrême était de plus en plus petite. Il suffisait presque d'un pas... J'avais peur de ça, peur qu'on y arrive, peur qu'on s'y perde. Nous devions faire de notre mieux, en tant qu'agent de la NSA, pour ne pas abusé. Suivre les règles de Terazawa, dénoncer le moins possible... Prier pour que tout s'arrête bientôt.

-Je le connais, avouais-je finalement en posant ma main sur l'épaule de Harumi. Je ne sais pas comment il était lorsque tu l'as connu, mais c'est quelqu'un de bien aujourd'hui. Il ne mérite pas ça.

Natsu, tu me dois ta vie. Enfin, je ne sais pas encore si elle changera d'avis. J'espère qu'elle changera d'avis. Je sais qu'elle finira par s'en vouloir si elle le dénonce, elle finira par se rendre compte que c'était une erreur et qu'elle a écouté son mauvais côté plutôt que d'y réfléchir tranquillement. Je savais qu'elle prendra la bonne décision et, comme pour l'y pousser un peu plus, je posais ma main sur la sienne qui se trouvais sur les dossier. « Arrête », finis-je par murmurer doucement, un sourire rassurant sur les lèvres.

∞ Anything without you

À ce moment précis, il y a 6 470 818 671 de personnes dans le monde. Certains prennent peur, certains rentrent chez eux, certains racontent des mensonges pour s’en sortir, d’autres font simplement face à la vérité. Certains sont des êtres maléfiques en guerre avec le bien et certains sont bons et luttent contre le mal. Six milliards de personnes, six milliards d’âmes, et parfois, il ne vous en faut qu’une seule...

Dictature, le mot n’est pas trop fort, je suis en train de tomber dans le piège de Terazawa et je n’arrive pas à m’en défaire. Je sais que mon attitude est complètement puérile, je sais qu’elle n’a aucune raison d’être et pourtant j’ai du mal à faire marche arrière. J’en veux à Natsu comme j’en veux à toutes ses personnes qui ne pensent plus cas elle-même… Je leur en veux à un point elle que je serais prête à faire n’importe quoi pour les voir disparaitre… et c’est bien là mon problème…

Par chance j’ai Ryûhei à mes côtés. En toute circonstance, il a toujours gardé la tête froide, essayant de respecter ses idées coute que coute. C’est certainement grâce à sa force de caractère que je n’ai pas sombrer et c’est certainement grâce à cela que ma cible aura la vie sauve… Seulement, une chose me chiffonne légèrement. Comme il vient de me l’annoncer, il connait Natsu…. Peut-il donc rester objectif ?

-« Personne ne mérite une telle chose Ryûhei… Cela ne nous empêche cependant pas de faire ce que l’on a à faire. »

Je n’aime pas l’idée qu’il a pu changer à un point elle qu’il ne mérite plus ma vengeance. Je n’aime pas l’idée d’effacer ses fautes de ma mémoire sous prétexte qu’il est devenu gentil… Je veux par mon action, lui faire ressentir toute la douleur que ses « victimes » de l’époque ont pu ressentir et ça cela ne changera jamais …

Cependant, je le sais, un par de moi-même est contre cette idée de vengeance depuis le début… C’est exactement pour ça que je suis toujours assise à ce fichu bureau…. C’est exactement pour ça que ma main reste posée sur le dossier sans le prendre…

Mon regard glisse alors quelque instant sur le miroir brisé au fond de la pièce. Cette accès de colère n’a pas été anodin, il est en quelque sorte une sonnette d’alarme qui me prévint du danger…. Si je rends ce dossier, la femme que je suis, que j’essaye de préserver disparaitra à tout jamais….

Je ne sais pas quoi faire, et à nouveau, les deux parts de moi-même se font la guerre. Je suis sur le point de devenir folle, mais soudain, comme une délivrance, le doux murmure de Ryûhei me donne enfin la réponse tant espérée à toutes mes souffrances.

Un soupire s’échappe alors de mes lèvres tandis que je pose une nouvelle fois mon regard sur lui. Je sais que je n’ai pas besoin de lui faire part de ma décision, qu’il l’a comprise à l’instant même où mon regard a croisé le sien. Entremêlant alors mes doigts au sien, je pousse finalement mon dossier jusqu’au bord du bureau avant de lui dire faiblement « tu as gagnés ». Dans un dernier geste, je fais alors disparate totalement ce tas de feuille de mes yeux qui termine finalement sa course dans le fond de la poubelle posé à coté de mon bureau.

-« Ce mec a de la chance de te connaitre, pour cette fois tu viens de lui sauver la vie… »

Le « pour cette fois » n’est pas anodin, certes j’ai abandonné mon projet de dossier mais cela ne veut pas dire pour autant que je le pardonne. Il est hors de question que je laisse Natsu vivre une vie paisible et peu importe le moyen, j’arriverais à mes fins…

Un nouveau soupire s’échappe finalement de mes lèvres, je suis loin d’avoir réglé mon problème de « double conscience ». Pour cette fois, la vrai moi a eu la vie sauve mais combien de temps arrivera-t-elle à lutter contre la femme de la NSA, celle qui est pour cette technologie et qui fait constamment attention à son physique…

-« Tu as sauvé la vie de Natsu mais…. la mienne avec…. Alors… Merci Ryûhei. » Et comme pour appuyer mon remerciement, mes lèvre vinrent se poser quelque seconde sur sa joue avant que ma main se détache finalement de la sienne.

-« Sans toi je serais déjà devenue tout ce que je déteste…. Mais, honnêtement, je ne sais pas si tu vas arriver à ma sauver encore longtemps … » Je n’ai aucun espoir pour mon avenir. Plus le temps passe, plus je sens mon ancien moi disparaitre et le jour où sa arrivera, j’ai peur que mon amitié pour Ryûhei se brise à tout jamais…

Après cette seconde de silence, je me lève finalement de là ou je suis assise, il y a une dernière chose que je dois faire avant de quitter cette pièce. C’est donc sans rien ajouter à ce que je viens de dire que je me dirige au fond de la pièce pour ramasser le morceau du miroir brisé. Je n’ai aucune envie qu’il reste un trace de ma folie passagère d’autant plus que pour certain briser un miroir est un sacrilège impardonnable….

ALASKA

Anything without you

C’est vrai, personne ne méritait d’être dénoncé. Mais nous devions le faire, nous n’avions pas le choix. Il n’empêche que s’acharner sur quelqu’un pour lui faire du mal, profiter de notre pouvoir, c’est tout à fait malsain. Harumi le savait tout comme moi et elle devait faire avec. Il ne fallait pas qu’elle flanche maintenant, nous devions conserver notre énergie à souhaiter au plus profond de nous-même que Terazawa chut, que cette mode disparaisse pour de bon et qu’enfin tout redevienne normal à Nishinaka. Fuir la ville serait une solution, mais c’était lâche alors, aussi souvent que cette idée me traversait l’esprit, je la réprimais le plus fortement possible.

Je lui souris quand elle posa son regard sur moi afin de la rassurer et de la calmer, qu’elle comprenne que c’était inutile de s’acharner, de voir le mal partout. On faisait tous des erreurs, mais je pars du principe que quand il n’y a pas mort d’homme ou viol, tout est pardonnable. A moins que Natsu ait commis l’un de ces crimes – ce qui m’étonnerais – je doute que cela mérite un tel acharnement. Mon sourire s’élargit quand elle me dit que j’avais gagné et qu’elle allait épargner Natsu. Ce type me devait une bouffe, c’était obligatoire. Mais dans la mesure où il ne sait pas que je suis un NSA et que je ne peux pas lui dire… Rah, fichu vie ! J’ébouriffais tendrement ses cheveux après qu’elle ait déposé un baiser sur ma joue, la remerciant doucement en même temps.

-On doit tenir le coup Harumi, répondis-je. On est là l’un pour l’autre, si l’un flanche, l’autre flanche aussi. Je vais tout faire pour qu’on y arrive et qu’on tienne. Mais si tu m’abandonnes… Je pense que je n’y arriverais plus non plus.

On était incroyablement seul chez les NSA, c’était indéniable. C’est pourquoi sa présence comptait énormément pour moi. Je la vis se lever, la suivant du regard jusqu’au miroir brisé que j’essayais d’oublier depuis mon entré dans la pièce, respirant profondément. Elle avait conscience de ce que ça représentait ? Je paniquais intérieurement, comptant les années de malheur que ça allait provoquer. Ah ! J’espère que tout ira bien. Je balançais un peu de sel au-dessus de mon épaule discrètement, pour ne pas qu’elle me voit avant de parvenir à me lever, approchant avec précaution du miroir pour ramasser quelques morceaux.

-Tu aurais pu casser autre chose, dis-je avant de lever un regard grave vers elle. Ça porte malheur ! C’était un coup de sang ? Tu devrais te mettre à la boxe Haru-chan, ça pourrait t’aider…

Et je disais ça le plus sérieusement du monde ! Au moins, elle aura quelque chose sur quoi se défouler. Un punching ball avec la tête de Terazawa et un autre avec celle de Natsu. Je l’imagine bien y passer ses journées, à fracasser ces deux imprudents sans relâche. Pour celui de Terazawa, j’avoue que j’aimerais bien me défouler dessus également…

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À ce moment précis, il y a 6 470 818 671 de personnes dans le monde. Certains prennent peur, certains rentrent chez eux, certains racontent des mensonges pour s’en sortir, d’autres font simplement face à la vérité. Certains sont des êtres maléfiques en guerre avec le bien et certains sont bons et luttent contre le mal. Six milliards de personnes, six milliards d’âmes, et parfois, il ne vous en faut qu’une seule...

Accroupi au sol, le regard plongé dans un éclat de verre se trouvant dans ma main, j’essaye tant bien que mal d’éviter de penser à mon avenir. Ryûhei a complètement raison, sans l’autre à nos coté nous n’y arriverons jamais…. Pour lui plus que pour moi-même je me dois d’être forte, je dois faire en sorte que mes trous noir passager et que mon changement soudain de comportement ne s’amplifie pas davantage pour que je puisse enfin suivre la ligne de conduite que je me suis toujours fixé.

-Tu aurais pu casser autre chose, Mon regard se pose alors un instant sur mon ami. Ça porte malheur ! C’était un coup de sang ? Tu devrais te mettre à la boxe Haru-chan, ça pourrait t’aider…

-« C’est vraiment le fait que ça porte malheur qui te tracasse autant ?» De tout façon pas besoin de lui expliquer la raison de cette action, il doit certainement s’en douter. Bien que je ne lui aie jamais clairement expliqué mon problème de conscience… Je n’ai pas envie qu’il me prenne pour une folle…

-« Peut importe, enchainais-je sans lui laisser la possibilité de me répondre, tu as certainement raison… il faut que je trouve un moyen de me calmer… Et puis qui sais peut être qu’en me mettant à la boxe j’arriverais enfin à te filer une raclé. »

Instantanément un sourire se dessine sur mes lèvres. Il est évident que je n’ai pas envie de faire mal à la seule personne qui compte vraiment pour moi. C’est juste un petit moyen de le taquiner et de lui faire comprendre que j’en ai assez de me faire battre à chaque fois que l’on fait du sport ensemble.

-« Je rêve de ce jour tu sais, dis-je en posant mon regard sur lui toujours le sourire aux lèvres. Je pense cependant qu’il va me falloir un bon prof si je veux y arriver. »

Sur c’est mots, je repose finalement mon regard sur le sol et termine rapidement de ramasser les morceaux de verres avant de les jeter dans une poubelle non loin. Me redressant alors pour être face à Ryûhei, je lui tapoter gentiment l’épaule avant de lui lancer un « tu as intérêts à te tenir prêts, ce jour finira par arriver »

ALASKA

Spoiler:

Anything without you

Je hochais vivement la tête à sa question. Bien sûr que c'était le miroir qui m'inquiétait ! Je ne passais jamais sous une échelle, paniquais vivement quand je croisais un chat noir, refusais de voir du pain retourné et tout ce qui s'en suit. J'étais terriblement superstitieux, et encore. C'était peu de chose de le dire. Mais en général, j'essayais de me soigner et de faire en sorte qu'on voit le moins possible ce genre d'obsession.

Mes yeux ne quittaient pas Harumi et je souris un peu en l'écoutant parler. Je sais que ce jour arrivera. J'avais plus que tout, l'envie que ça arrive, tout comme elle, je le savais. On était fort à notre manière, alors que peut-être que ça pouvait arriver. Peut-être qu'on atteindra ce but un jour et qu'on en sortira vainqueur. Oui, je voulais y croire ! Je savais que c'était possible et qu'en s'y mettait sérieusement, on pouvait y arriver. On pouvait atteindre notre but.

-Oh, ce jour n'est pas prêt d'arriver ma Belle ! Mais je pourrais toujours me coucher par terre en faisant semblant d'être mort si ça peut te faire plaisir. Je ferais genre que tu m'as mis KO.

Légèrement sarcastique, je tenais quelques secondes sans rire avant de craquer, ébouriffant affectueusement ses cheveux tout en terminant de nettoyer les dégâts. Une fois terminée, je lâchais un soupir de contentement, m'appuyant contre le table tout en contemplant ma collègue. C'était probablement la personne de laquelle je me sentais la plus proche désormais. Elle connaissait mon secret, on partageait la même « peine ».
Alors qu'elle s'était approchée de moi, je souris un peu. Qui ne rêvait pas de ce jour ? Parfois, je songeais à quitter Nishinaka, mais j'avais toute ma vie ici. J'étais plutôt baroudeur, mais j'aurais l'impression de fuir, d'être un lâche. Si je m'en allais, j'aurais l'impression de n'être pas grand chose.

Délicatement, mon bras se glissa autour de la taille d'Harumi et je l’amenais contre moi, la serrant contre mon torse avec attention comme si sa fragilité faisait que j'avais peur de la briser.

-Un jour, on sera libre, Nishinaka sera une ville parfaite... Parce que justement, elle ne sera plus parfaite. Elle sera plus humaine. Un sourire se dessina sur mes lèvres et je la serrais encore un peua avant de l'éloigner légèrement de moi afin de la garder non loin. Et on sera là, au première loge. Et ça sera bien, tellement bien ! On fera la fête toute la nuit, même tous les jours. Quand on veut ! Et on pourra s'habiller super mal, pas se maquiller, pas se coiffer, et tout le monde s'en foutera et... Ce sera tellement génial.

Emporté dans mon délire, j'avais commencé à fabuler n'importe quoi, le regard brillant face à ce monde qui n'existait pas. Je m'étais finalement arrêté, plongeant mon regard dans le sien, souriant toujours tandis que mon pouce frôlait sa joue. Ce serait si beau...

∞ Anything without you

À ce moment précis, il y a 6 470 818 671 de personnes dans le monde. Certains prennent peur, certains rentrent chez eux, certains racontent des mensonges pour s’en sortir, d’autres font simplement face à la vérité. Certains sont des êtres maléfiques en guerre avec le bien et certains sont bons et luttent contre le mal. Six milliards de personnes, six milliards d’âmes, et parfois, il ne vous en faut qu’une seule...

Je ne sais pas comme Ryûhei arrive à me faire sourire aussi facilement. C’est vrai qu’aux yeux des autre notre relation peut sembler étrange, il est vrai que de temps à autre nos gestes ressemble plutôt à ceux d’un couple qu’à des amis … Mais c’est ça qui est si bien avec lui, on peut se permettre d’être très proche sans que cela ne vienne perturber notre amitié. Nul d’autre que si j’agitais ainsi avec un autre garçon, cela aurait fini par tourner autrement.

C’est d’ailleurs sans doute pour ça que le fait qu’il me prenne dans ses bras me paresse aussi naturel. Profitant de sa proximité pour me calmer, j’écoute en silence ses douces paroles qui me font rêver. J’espère vraiment qu’un jour cette ville changera, que tout redeviendra parfais. Et bien que souvent j’en doute, Ryûhei arrivera toujours à me redonner l’espoir. A me redonner l’envie de me battre pour que cela change, bien que nous soyons légèrement coincés avec la NSA.

-« Quand ce jour arrivera, je te promets d’être à tes cotés. Dis-je en lui souriant tendrement avant de lui poser un baiser au coin des lèvres. Battons-nous ensemble pour que notre rêve se réalise. »

Il est vrai que je ne vois pas assez souvent Ryûhei à mon gout. Lui travaillant de nuit et moi de jour, on a rarement le temps de passer du temps ensemble pour se racontent nos malheur et nos joie. Cependant malgré cela, j’ai toujours une petite pensée pour lui. Et même si on ne se voit que très rarement je sais qu’il est là pour moi comme je serais toujours là pour lui.

-« Bon fini de penser à tout ça, on a du travail je te signal. » Et pour le coup je ne fais pas spécialement référence au dossier que la NSA nous a confié. Après tout en dehors de ça nous avons chacun un travail et une vie.

-« La prochaine fois que l’on se voit, je t’invite à diner pour te remercier de ton aide. Dis-je en m’écartant davantage de lui tout en lui faisant un clin d’œil. Et tu n’as pas intérêt à refuser je te préviens. »

Je ne sais pas quand cette prochaine fois arrivera, mais j’espère vraiment qu’il ne se passera pas trop de temps entre maintenant et notre prochaine rencontre éclaire. Lui souriant une dernière fois, je fini par lui faire un signe de main lorsque nous finîmes enfin par quitter ce maudit bureau dans lequel j’avais passé bien trop de temps.

-« Au revoir darling » lui lançais-je finalement en lui envoyant un baiser avant de m’éloigner de lui.

ALASKA