Tell me you're not naked or I'm gonna die [KAI&MIA]

Parfois on parvient à trouver ce que l'on veut dès le premier coup, sans trop de mal, et parfois non. Moi ce jour-là, je n'avais pas de chance, ou tout simplement pas un sens de l'orientation assez aiguisé. Une amie m'avait appelé un peu plus tôt dans l'après midi, me demandant si je voulais la rejoindre dans une certaine boutique de vêtements et accessoires pour que l'on puisse passer un peu de temps ensemble en faisant les boutiques. Je ne travaillai pas, donc j'avais accepté tout naturellement, contente de pouvoir m'occuper l'esprit et changer un peu d'environnement par rapport au Maid Café.

Mais voilà, encore faut-il arriver à bonne destination, ce qui ne fut pas mon cas malheureusement. Surtout quand on voit l'endroit où j'avais atterri. J'avais pourtant l'adresse que l'on m'avait indiquée inscrite sur un papier, ce dernier dans une main et mon téléphone portable dans l'autre. Au moins si je me perdais, j'aurai de quoi m'en sortir. Après avoir tourné un moment dans différentes rues, je poussai la porte d'un bâtiment, pensant naïvement que c'était la bonne adresse, sans faire attention à ce qui était marqué sur la devanture ou quoi que ce soit. Peut-être qu'il y avait une Boutique de vêtements là-dedans ? Parfois elles sont bien cachées.

Je débarquai avec ma robe rose perlée et mes collants noires dans les couloirs du bâtiment, mon écharpe remontée jusqu'à mon nez, essayant de chercher une quelconque boutique. Mince … Beaucoup de portes avec de drôles de numéro collés dessus, mais rien qui ne ressemble à ce à quoi je recherchai. Je continuai un peu, laissant échapper un soupir, désespérée de ne pas trouver l'endroit où j'étais censée rejoindre mon amie.

Alors que j'observai chaque porte devant laquelle je passai, ne faisant donc pas attention à ce qui pouvait se trouver devant moi, ma marche fut arrêtée. Je me cognai contre quelqu'un, tournant la tête vers la personne en question avant de me rendre que … Il était en peignoir ? Ou elle ? Je levai doucement les yeux pour vérifier ça, un peu effrayée de connaître la vérité en fait. C'était un homme ! … Pas inconnu en plus !

« K-K-Kai ?! »

Je tournai la tête sur le côté, n'osant pas baisser les yeux sur son peignoir. Pourquoi il se trimballait comme ça, en plein milieu de … je sais pas où ? C'est pas une tenue pour se promener ! C'était vraiment gênant de le voir ainsi, que ce soit lui ou un autre homme en fait. Est-ce que j'allai oser lui demander pourquoi il était habillé ainsi ? Probablement que non …

« Coupez ! »

Le sourire aux lèvres, je sortis du lit avant d’enfiler un peignoir qu’une employée me tendait. J’aurais très bien pu rester dénudé néanmoins selon mon patron c’était déplacé pour les autres personnes qui m’entouraient et ne tournaient pas du pornos. J’avais envie de lui sortir que rétorquer une telle absurdité, c’était autant dire se « foutre de moi » puisque certes, ils n’étaient pas des acteurs mais ils étaient dans le studio à regarder. Donc s’ils avaient assisté au tournage, ce n’était pas un homme à poil qui - bien foutu en plus de cela - allait les effrayer, mais soit. Le réalisateur déclara que c’était parfait et, souriant de nouveau, je ne pouvais que m’empêcher de penser que j’étais dans les films donc le résultat était assurément exceptionnel.

On discuta ensuite tous ensemble des prochaines vidéos qu’on ferait, des mises en scène et de ce que j’allais devoir faire. Apparemment ils souhaitaient innovés et cela ne me posait pas de problème. Du moment que ce n’était pas trop glauque, ça allait. Ensuite, j’avais quitté la pièce pour me dégourdir les jambes et surtout, me prendre un café. J’étais fatigué, j’avais besoin d’un café. Mon travail était terminé pour aujourd’hui, je pourrais aller m’habiller, rentrer chez moi et me détendre, hors je n’avais pas envie. J’aimais bien traîner un peu quand j’avais du temps puis cela ne gênait personne donc j’en profitais. Sauf que ce que je n’avais pas prévu au programme était cette rencontre plus ou moins inattendu. Concentré sur mon téléphone portable afin de voir les dernières nouveautés sur mon fil d’actualité, je n’avais pas remarqué la demoiselle qui fonça tout droit sur moi. Mes pupilles s’arrondirent à la vue de mon mobil qui fit un vol plané et manqua de s’effondrer à terre néanmoins heureusement pour moi -ou plutôt pour lui - je le rattrapai de justesse.

Ce n’était qu’en entendant mon nom que je réagis, rangeant mon téléphone dans la poche de ma robe de chambre, pensant que j’avais devant moi une fan. Mais non... Ce n’était pas une fan, une de mes connaissances. Et autant dire que je ne saisissais pas pourquoi une fille comme elle était dans un tel endroit. Je ne devrais pas être étonné en sachant dans quel lieu elle travaillait cependant au vue de l’énergumène cela me choquait légèrement. Elle n’avait quand même pas franchi le cap ? Je voulais dire... Déjà qu’elle n’avait pas du être maid par volonté mais plus dépit alors... Peut-être qu’elle avait besoin d’argent. Maintenant que j’y réfléchissais mon patron avait parlé de quelque chose du genre... Comme quoi on accueillerait une nouvelle actrice bientôt, ce n’était quand même pas Miaki ?!

- Attends, attends, Me lançais je à mon tour sans prendre le temps de la saluer, Dit-moi que tu n’es pas tombée aussi bas quand même hein ? Déjà maid, à ton âge, voilà quoi... Alors actrice porno, ça craint un peu ! Fait demi-tour puis rappelle plus tard en disant que tu t’es trompé ! Bon après tu es mignonne, c’est vrai que ça pourrait le faire !

En tant qu’homme cela ne me gênerait absolument pas mais si les garçons étaient bien vu de pratiquer un tel métier, ce n’était pas réellement le cas des femmes.

- Mais quand même Miaki ! Une fille aussi mignonne que toi ça joue pas là-dedans ! Et honnêtement, je ne me vois pas du tout faire ça avec toi !

Elle était majeure certes cependant malgré le fait que je m’amusais souvent à la taquiner, je la trouvais bien trop innocente pour oser tenter quoi que ce soit. Après les apparences sont parfois trompeuses... Si elle avait envie de faire de nouvelles expériences, je ne l’en empêcherais pas. Elle découvrirait ce que c’est de partager un lit avec quelqu’un d’aussi performant que moi. Et puis voilà.

Je ne m'étais pas encore rendue compte que je ne me trouvai pas du tout dans l'endroit dans lequel j'aurai du, et pourtant il y avait de nombreux signes qui auraient du me mettre la puce à l'oreille. Déjà, ça ne ressemblait pas tellement à des boutiques, même en s'enfonçant un peu plus dans le bâtiment. Ensuite, la personne contre laquelle je venais de me cogner. Pas seulement le fait que ce soit lui, mais surtout sa tenue en fait. Un peignoir, sérieusement ? Est-ce que ça existait les boutiques de peignoirs ? Peut-être que dans celles de lingerie ils en vendent … Mais quoi qu'il en soit, même si ça existait et que Kai était un adepte de ce genre de vêtements, ça n'expliquait pas pourquoi ainsi dans les couloirs, à moins qu'il ne soit un voleur de peignoirs.

J'avais été surprise de tomber sur lui dans cette tenue, mais visiblement il l'était tout autant que moi. Mais entre nous deux, c'est moi qui ai la tenue la plus correcte et normale. J'écoutai ce qu'il me dit, n'ayant de toute façon pas vraiment le choix vu la vitesse à laquelle il avait pris la parole. De toute façon, je ne savais pas quoi dire face à la situation, donc …

Actrice porno ? Rappeler plus tard pour dire que je ne veux plus le faire ? Mais c'est quoi cette histoire ?! J'étais maid, on ne travaille pas toutes nues et on ne couche avec personne ! Et j'étais loin de vouloir faire tout ça, sinon je serais déjà dans ce milieu-là, non ? Je regardai Kai d'un air choqué, me demandant ce qu'il pouvait bien s'imaginer avec une simple rencontre hasardeuse dans un couloir. Il a vraiment une imagination débordante cet homme … Mince, où est-ce que j'étais tombée ?

Faire « ça », avec lui … Mais je ne voulais pas non plus ! Il n'était pas laid comme garçon, je suis forcée de l'avouer, mais ce n'est pas une raison pour vouloir coucher avec quelqu'un. Il fallait absolument que je mette tout ça au clair avant que la situation ne prenne une tournure encore plus étrange que ça ne l'était déjà. C'était vraiment vraiment important. Je plaquai ma main contre la bouche de Kai à peine sa phrase finie tout en rougissant.

« Stooooop Kai, ne dis rien de plus ! Je veux pas coucher avec toi ! »

Sur le coup, j'oubliai de préciser que je ne souhaitai pas non plus devenir une actrice et faire une grande carrière dans les films pornographique. Bon il n'y avait pas non plus que des points négatifs dans ses propos, il avait aussi dit que j'étais mignonne … Mais ça, ça me paraissait un peu comme un détail insignifiant pour une fois. Je regardai rapidement des deux côtés du couloir dans lequel nous nous trouvions, soupirant de soulagement en voyant qu'il n'y avait personne et donc que personne n'avait entendu ce qu'il venait de dire, enlevant ma main de son visage.

« Premièrement … Tu fais quoi en peignoir ? Et deuxièmement, qu'est-ce que tu racontes ? Tu as bu ? »

J'ignorai complètement le métier qu'exercer Kai, alors mes questions n'étaient pas si idiotes que ça … Bien que j'aurai probablement pu deviner certaines réponses de moi-même.

J’étais malgré tout choqué. J’essayais de comprendre, de chercher où était l’erreur ou encore même les caméras. Miaki ne pouvait pas être cette actrice dont m’avait parlé le patron. Elle était trop pur pour ça non ? Enfin « pure » était peut-être un bien grand mot pour justifier une fille comme elle seulement je me comprenais dans ce que je pensais. J’aurais dû lui demander son nom mais à force, je ne me souciais plus réellement de qui serait ma prochaine partenaire puisque j’avais ma catégorie de vidéos, j’avais de toute façon posé mes conditions au fil des années. Je n’étais jamais déçu. Aujourd’hui encore moins d’ailleurs puisque Miaki était particulièrement jolie, « bonne » également comme dirait certain cependant je ne pouvais pas. Cela me choquait. Tout mais pas elle. C’était à peine si j’oserais la toucher. J’aurais l’impression de la casser à chaque geste que j’effectuerais. Ah. Quelle panique !

J’ouvris la bouche de façon à ajouter autre chose toutefois la demoiselle m’en empêcha, déclarant qu’elle n’avait pas l’intention de coucher avec moi. Mais elle n’aurait pas le choix ! Si elle avait postulé pour le rôle, elle serait bien obliger de passer par là. Pour sûr qu’elle ne serait pas déçu mais quand même. J’avais l’impression qu’elle n’avait pas saisi que j’étais moi-même dans ce métier et que si elle acceptait le poster, on serait bien plus que de simples connaissances. Ceci dit ce n’était peut-être pas mauvais pour elle... Cela la dévergonderait un peu plus, la rendrait moins pur et elle serait moins naïve aussi. Puisqu’elle était tellement naïve. Rien que pour jouer dans des films pornographiques en étant une fille, elle ne l’avait pas fait par volonté, c’était impossible. On avait du lui raconter un bobard gigantesque et elle s’était laissée berner. Quelle idiote.

Ce qui me permis d’acquiescer mes réflexions était ce que la jeune femme raconta ensuite. Incapable de me retenir, je me mis à rire soudainement, m’apercevant qu’elle était si innocente que c’en était presque mignon. C’était mignon. Il était certain qu’une demoiselle comme elle ne pouvait pas devenir actrice porno... D’ailleurs, plus je réfléchissais, plus je me rendais compte qu’elle avait l’air perdu... Si vraiment elle était la futur actrice que mon gérant avait mentionné, elle aurait saisi la situation plus facilement non ?

- En vérité, je travaille. Je suis en pause là, Déclarais-je une fois le fou rire calmé, Ce n’est pas toi qui à postuler pour le poste d’actrice hein ?

Cela ne paraissait pas être le cas toutefois je préférais malgré tout l’entendre me le dire de sa bouche.

- Je ne sais pas si c’est une bonne idée que tu sois là...

Et en effet, c’était loin d’en être une. Le « réalisateur » était en train de se diriger vers nous et au vue du sourire qu’il affichait, cela ne présageait rien de bon.

- Ah tu es là ! Me dit-il, Qui est-ce ? Une nouvelle encore ?
- Ma petite amie ! M’empressais-je de répondre au tac au tac, tirant Miaki contre moi.

A croire que je me faisais passer pour le petit copain de beaucoup de monde toutefois j’avais peur qu’autrement, Hasagawa l’oblige à venir avec nous, la convint de je ne sais trop quoi.

- Ah elle va tourner avec nous ? Elle peut si elle veut !
- Pas question, tu te fiches de moi là ?!
- Allez, allez, fait pas ton timide ! Je sais que tu en as toujours rêver !

C’était vrai. Mais non ! Hors de question. Il nous poussa tous les deux en direction du studio alors que j’appréhendais la suite. On arriva à l’intérieur, des caméras étaient situées de part et d’autre de la pièce, un lit au milieu et ma collègue était également vêtu d’un peignoir, buvant son thé sur un fauteuil de velours.

- Désolé, Chuchotais-je à Miaki en grimaçant légèrement, Surtout ne te laisse pas berner et n’accepte rien de ce qu’on te demande. Ah. Et tu es ma petite amie, tu dois dire ça, quoi qu’on te dise.

Je lui fis un clin d’oeil, souriant à mon patron qui vint vers nous et lui présentai également Miaki. Je précisai ensuite à nouveau qu’il n’était pas question qu’elle tourne dans un film, même avec moi, que si ça se faisait c’était quelque chose à pratiquer dans le privé et non pas en public, visionné par des personnes du monde entier.

J'avais du mal à saisir la situation, c'est vrai. Je pensai être dans le bon bâtiment, celui où j'étais censée rejoindre mon amie, et à la place je me retrouvai … où ça déjà ? Ah oui, dans ce qui paraissait être un studio de production pour films pornographique. On fait des découvertes tous les jours. Malgré tout ce qui pouvait m'indiquer que j'étais bien dans ce genre d'endroit, je refusai de l'admettre. Mais est-ce que j'avais vraiment le choix ? Je n'allai pas changer la nature du lieu ou me téléporter rien qu'en pensant très fort que ce n'est pas ça. … Peut-être que je pouvais essayer quand même ? Qui ne tente n'a rien …

Malheureusement non, ce genre de choses ne marchaient pas, et j'étais toujours au même endroit avec Kai en peignoir devant moi. Mince, j'étais obligée d'accepter la vérité … Dans le but de comprendre un peu mieux ce qui se passait, je me décidai à poser un tas de questions à Kai, m'assurant auparavant que personne n'était présent aux alentours, bien qu'entre nous deux ce n'était pas moi qui disait les choses les plus gênantes. Donc, il travaillait ici … Ça voulait dire que … ? Vraiment ? Je secouai rapidement la tête sans aucune hésitation quand il me demanda confirmation comme quoi je n'étais pas là pour postuler en tant qu'actrice.

« Bien sur que non ! »

Alors que je m'apprêtais à lui demander par où est-ce que je pouvais sortir, ne me rappelant pas vraiment d'où j'étais arrivée, un peu perturbée par la situation actuelle, je sursautai en entendant la voix d'un autre homme qui s'était visiblement approché de nous. Noooon pourquoi ?! Tout ce que je voulais c'était partir ! Bon, je devais juste m'excuser d'être entrée ici, et me contenter de partir le plus discrètem... Eh ?! La petite amie de Kai ? Mais mais mais pas du tout ! Je restai contre Kai, ne m'accrochant même pas à lui ni rien, juste plaquée contre lui avec un air choqué.

« P-p-p … Enchantée. »

Pas exactement, c'est ça que je voulais dire hein ? En fin de compte, si Kai prétendait ça au près de cet homme, c'était probablement pour de bonnes raisons et qu'il valait mieux pour lui, pour moi ou pour nous deux qu'il en soit ainsi, donc je préférai aller dans son sens tant que ça ne dépassait pas les limites. Et tourner avec mon présumé petit ami, c'était bel et bien dépasser les limites.

« Il a raison, c'est hors de question, je m'excuse. »

Si je n'étais pas le genre de fille à rester calme en toutes circonstances -ou presque-, cette capacité m'étant sûrement également due à mon métier, c'est dans ce genre de situation que je pourrais pêter un câble et crier sur tout le monde. Mais non, je continuai à faire ce sourire mignon que je faisais à tous les clients et à parler très poliment. Peut-être que j'allai faire bonne impression en tant que petite amie … Même si je n'étais pas la sienne, ni celle de personne d'ailleurs.

Sans que me laisser le temps de réagir, on se retrouvait dans un des studios. Wah, ils rigolent pas avec les décors, ça a l'air de coûter cher tout ça quand même … Je hochai légèrement la tête pour signifier à Kai que je l'avais écouté et que, oui, je prétendrai être sa petite amie le temps de sortir d'ici. Après avoir observé la pièce, mes yeux se posaient sur une femme en peignoir elle aussi, la fixant quelques secondes quand nos regard se croisèrent avant de tourner de nouveau la tête vers Kai qui parlait avec un autre homme, différent de celui qui nous avait amené ici, et apparemment plus important vue la façon dont il s'adressait à lui comparé à l'autre.

« Enchantée également. Mais excusez-moi monsieur, mais comme l'a dit Kai, nous ne souhaitons pas faire ce genre de choses en étant filmés. J'accepte son métier tant que la part est faite entre sa vie professionnelle et personnelle, et que rien ne se mélange. »

Ça avait l'air simple dit ainsi, mais en réalité si j'avais vraiment été sa petite amie je ne suis pas sûre que je l'aurais aussi bien accepté. Il n'était pas host, il était acteur porno, et ça faisait quand même une grande différence … Mais la question ne se posant pas, je pouvais très bien affirmer que je le vivais parfaitement.

J'attendis quelques instants que le patron de Kai s'éloigne un peu, tirant légèrement sur la manche du peignoir de ce dernier pour lui demander quelque chose, à voix basse pour ne pas détruire toute notre couverture.

« Tu m'as jamais dis que tu travaillais là-dedans, t'aurais pu quand même … Je suis maid, je peux comprendre, même si c'est un peu différent. … En tout cas j'espère que je pourrai partir avant que tu commences à … Enfin à tourner ton film ... »

Je préférai ne même pas m'imaginer la scène … Oh oui, j'espérai de tout cœur pouvoir partir avant que le tournage ne commence, et même avant qu'il n'enlève son peignoir.

J’avais sincèrement été rassuré de la voir rentrer dans mon jeu, qu’elle se plaide au rôle de petite amie bien que de ce fait, on ressemblait à un couple étrange... Quelle genre de copine se rendrait au travail de son cher et tendre qui tournait des films X. Bon, si elle était un brin perverse, cela aurait pu fonctionner néanmoins en général, on n’apprécie pas trop de voir celui ou celle qu’on aime touchait d’autres femmes non ? Certains avaient sûrement plus de chance que d’autres... J’avais des collègues pour lesquels leur petite amie avait été réticente au début mais avait fini par se résigner. Toutes les filles que j’avais rencontré, je n’avais nullement eu le temps de tomber amoureux d’elle qu’elles étaient déjà parties. A présent, je ne me posais plus la question, j’évitais de m’attacher et prenais simplement du plaisir comme tout bon homme qui se respecte.

Je me retins de rire quand elle parla à mon patron, cela faisait tellement peu réaliste... On était loin d’être crédible cependant je ne pouvais m’empêcher de songer que cela nous donner un aspect plutôt mignon. Notre amour était si fort qu’on s’acceptait l’un l’autre. On devrait nous envier au lieu de ne pas nous croire... Seulement je remarquais déjà Hasagawa au loin qui nous dévisageait avec ses yeux plissés et qui s’interrogeait certainement sur la véritable identité de notre relation. C’était vrai que jusqu’ici je n’avais jamais mentionné de petite amie mais c’était simplement que je ne parlais jamais de ma vie privée. Tous le savaient. Pas besoin d’être proche ou non pour le savoir. Si j’étais assez sociable, je ne mentionnais jamais mon passé ni même mon présent d’ailleurs. Quand le sujet « amour » était abordé, bien souvent, je fuyais parce que je n’aimais pas discuter à ce propos. Je n’avais pas d’avis particulier et peut-être un peu jaloux, je n’avais pas envie de les entendre écouler leur bonheur. J’étais mieux qu’eux toutefois ils arrivaient à avoir des copines... Je mettais ça sur le fait que la durée de leur relation restait malgré tout courte et que moi, j’avais fini par abandonner. J’étais encore jeune et j’avais tout mon temps ! En attendant, je profitais.

Me penchant près de l’oreille de la demoiselle, je voulus répondre à sa question, lui rétorquer qu’en même temps, elle ne m’avait rien demandé cependant je m’arrêtai dans mon élan en entendant des chuchotements non loin de nous. On ne me croyait pas... Je pourrais leur dire la vérité toutefois au vue de la société dans laquelle j’étais, que c’était quand même un travail assez louche, ils arriveraient par je ne sais quelle manière à l’embaucher. Elle était ma petite amie. Il devait absolument croire ça.

- Embrasse-moi, Lui ordonnais-je dans un chuchotement tout en plongeant mon regard empli de sérieux dans le sien.

Mais la jeune femme ne semblait pas bouger alors j’insistai de mes yeux, lui déclarant de faire ce que je lui disais. Sauf qu’elle ne fit rien... Ce que je pouvais comprendre tout à fait cependant on parlait de son avenir là tout de même. Sans un mot de plus, j’entourai mon bras autour de sa taille, la plaquant contre moi et l’embrassai fougueusement. Je m’excuserais plus tard pour ça. Quoi qu’elle pouvait me remercier, j’étais doué. Plus jamais elle ne rencontrerait un homme avec un tel talent, qu’elle profite de ce baiser.

- Waouh Kai ! Je ne t’imaginais pas comme ça ! Rétorqua l’un de mes collègues en souriant.

C’était vrai. D’origine, je crois que j’aurais voulu être plus discret néanmoins je n’avais pas eu le choix.

- Cela me donne encore plus envie de vous mettre devant une caméra ! Enchérit Hasagawa.
- Tu as tout faux ! Intervins-je alors, collant Miaki qui devait être choqué contre moi et souriant tel un garçon amoureux, ravi, On va peut-être avoir un heureux évènement.

Sur ses dires, je caressai le ventre de ma petite amie et souriait.

- Il faut qu’on aille à l’hôpital ! Pour être sur !
- Oh... C’est pour ça qu’elle est venu alors, Réfléchit mon patron en touchant son menton de ses doigts.
- Hum... Je suis désolé... Pour le tournage. S’il vous plaît... Shota peut toujours me remplacer.

Depuis le temps qu’il attendait ça celui-là. Et de toute manière, de mon regard insistant j’avais clairement fait comprendre que je ne leur laissai pas vraiment le choix. J’étais dans mes droits. Enfin, en quelque sorte... Si ce que je racontais n’était pas des mensonges, je serais dans mes droits.

A peine eut-il accepté, je tirai doucement la jeune femme en dehors du studio pour aller dans les vestiaires.

- Ferme tes yeux si tu ne veux pas regarder, Déclarais-je d’une voix taquine tandis que je laissai tomber mon peignoir à terre.

C’était entièrement dénudé que je me saisis de mes affaires et commençai à me rhabiller.

- Désolé pour tout ça... Je t’ai mis dans une sacré situation, pardon...

Torse nu, je m’inclinai devant elle tandis que j’étais sérieux dans mes excuses. Jamais je n’aurais voulu lui créer ces problèmes peu importait ô combien je l’embêtais à chaque fois.

- Et désolé de ne t’avoir rien dit non plus. Je n’en ai pas honte loin de là mais tu ne me l’as pas demandé et je me voyais mal débarquer, te dire « et au fait ! Je suis acteur porno ! » tu vois ?

Je lui adressai un dernier sourire avant d’enfiler mon tee-shirt enfin prêt à partir. L’hôpital nous attendait. Ou pas du tout.

Moi jouant le rôle de la petite amie parfaite, est-ce que c'était réellement convaincant ? J'espérai que ça le soit, parce que sincèrement je ne savais pas vraiment ce que je pouvais faire de plus pour rendre tout ça plus véridique. Accompagné Kai jusqu'ici, jusqu'au studio où il tourne ses films pornographiques, ce n'était pas déjà une assez grande preuve d'amour ? Je ne pouvais pas vraiment me rendre compte si toutes ces personnes croyaient en notre soi-disant relation ou non, j'avais toujours été nulle pour deviner ce genre de choses rien qu'en regardant le visage des gens. En tout cas, je faisais de mon mieux.

Mais visiblement, faire de mon mieux n'était pas assez. Alors que je pensai que Kai répondrait aux questions que je venais de lui poser discrètement, aucuns mots de sortaient de sa bouche. Qu'est-ce qu'il y a ? Il faisait un court circuit ? Je devais taper un coup sec sur sa tête pour le remettre en marche ? Je souhaitai avoir des réponses, mais celle qu'il finit par me dire n'était pas celle à laquelle je m'attendais … L'embrasser ? Je regardai rapidement dans tous les sens, cherchant à savoir si c'était vraiment nécessaire ou si je ne pouvais pas plutôt trouver une bonne excuse pour ne pas le faire. Et ce ne fut pas mieux quand je reposai les yeux sur lui … C'était quoi ce regard ? Si je pouvais disparaître …

A vrai dire, même si j'avais décidé de l'écouter et de l'embrasser, ça n'aurait pas été la première fois que j'embrasserai un homme, mais ça me gênait quand même. Toutes les fois où c'était arrivé, c'était par amour, ce qui n'était pas le cas avec Kai, c'était différent. Je le voyais comme un ami, même s'il était drôlement doué pour m'embêter. Et embrasser un ami, ce n'était pas vraiment dans mes habitudes. En fait, c'était une des limites à ne pas dépasser. Malheureusement pour moi, je n'eut pas le choix au final.

En à peine un quart de seconde, je me retrouvai collée contre Kai, mes lèvres contre les siennes sans avoir la possibilité de l'écarter sous peine que tout le monde comprenne que je n'étais pas sa petite amie. Si quelqu'un venait me demander s'il embrassait bien après cela, je serais incapable de répondre, ne pouvant pas concentrer mon attention sur la qualité du baiser, mais plutôt sur l'acte en lui-même. Il aurait pas au moins pu m'embrasser de façon normale, et pas aussi … Sauvagement ?

Rougissant autant que l'on puisse le faire dans ce genre de situation, je restai contre Kai, ne pouvant de toute façon pas partir en courant non plus, à moins que je m'excuse en disant que voir mon petit ami dans son lieu de travail était trop dur psychologiquement pour moi … Mais non, je ne fis rien de tout ça. Et voilà, qu'en plus, il se mit à prétendre qu'on allait avoir un enfant … Ensemble … Je baissai doucement les yeux sur mon ventre alors qu'il avait sa main posée dessus, restant ainsi quelques secondes, complètement choquée, relevant ensuite la tête vers Kai avec toujours la même expression. Rester calme … Je me forçai à afficher un léger sourire en prenant sa main dans la mienne, regardant son patron.

« Oui, c'est pour ça, désolée de vous déranger dans vos projets … Ce n'est pas sûr, mais j'aimerai vraiment que Kai m'accompagne à l'hôpital au cas où j'attende vraiment … un bébé … de lui ... »

Être enceinte, c'était déjà difficilement conceptible dans mon esprit pour le moment, mais en plus de Kai … D'un acteur pornographique ? Autant il avait des tas d'enfants éparpillés dans tous le Japon, ou même le monde entier, prêts à lui sauter dessus en criant « papa papa papa » … Dans ma tête je m'imaginai la scène avec des poussins, mais au fond, ça ne devait pas être très différent avec des humains … Quoi qu'il en soit, je fus soulagée que son patron accepte qu'on s'en aille et que Kai m’emmène ailleurs.

Ailleurs d'accord, mais ailleurs où ? Est-ce que les vestiaires étaient un meilleur endroit ? Ils étaient beaucoup plus spacieux que ceux que l'on avait au Maid Café en tout cas … Alors que je ne m'y attendais pas du tout, Kai me dit que je pouvais fermer les yeux si je ne souhaitais pas voir … Pas voir quoi ? Je me tournai vers lui, mon regard sur … lui, mais nu. Oh mon dieu. Je rougis de nouveau, faisant un pas à gauche, puis à droite, avant d'essayer de partir de nouveau par la gauche, me prenant un casier de plein fouet, tombant les fesses à terre.

« T'aurais pu le dire avant de te déshabiller, me laisser ne serait-ce que quelques secondes pour fermer les yeux ou me retourner ! »

Je me relevai directement, ne sentant de toute façon pas la douleur sur le coup, et comme par magie, il n'était plus entièrement nu. Tant qu'il portait un sous-vêtement et qu'il ne se collait pas trop, ça allait … Il avait beau être mon prétendu petit ami, je n'avais pas envie de le voir aussi dénudé, aussi beau soit-il.

« Oui, je comprend. C'est vrai que c'est pas toujours facile à annoncer ce genre de choses, même sans en avoir honte. … Mais t'as pas eu de mal à annoncer à tout le monde qu'on allait avoir un bébé. C'est même pas vrai ! »

Ce n'était pas réellement nécessaire de préciser que ce n'était pas vrai, c'était évident autant pour lui que pour moi, mais … Il aurait pas pu trouver autre chose franchement ? Que j'étais sa sœur, ou sa cousine éloignée, et que j'avais une maladie grave, que toute notre famille était morte et que j'avais besoin de lui pour aujourd'hui par exemple. Ça n'aurait pas été mieux ? Enfin bref, je laissai finir de s'habiller, l'attendant pour sortir des vestiaires.

« On est censés faire quoi maintenant ? Il faut pas vraiment aller à l'hôpital, hein ? Parce que si c'est  le cas, je te jure que c'est toi qui va la faire la prise de sang, l’échographie et je ne sais quoi d'autre, pas moi ! Et je m'en fiche que tu sois un homme, on aura qu'à dire qu'on marche comme les hippocampes ! »

Je le regardai d'un air sérieux, fronçant légèrement les sourcils, bien déterminée dans ce que je disais.

Je reconnaissais avoir peut-être un peu - beaucoup - abusé néanmoins dans ce genre de situation, on ne réfléchit pas vraiment. Et je savais que seul le prétexte de la petite amie pouvait marcher, le reste n’aurait pas fonctionné. Mes employeurs étaient bien trop loufoque pour cela. Hors je ne pouvais pas expliquer ça à la jeune femme, je doutais qu’elle comprenne de toute façon. Après j’admettais que le bébé aurait probablement pu être cependant à nouveau, je n’avais pas réfléchi. Je voulus lui dire que mon intention n’était pas de lui cacher mon métier, juste qu’elle ne m’avait rien demandé donc je n’avais pas jugé la chose comme nécessaire. Tout le monde était choqué de toute manière quand je le révélais mais il était vrai que ça m’amusait.

Ne tenant plus, lui faisant face, je partis en fou rire alors que je la trouvais réellement trop mignonne. Je ne voyais pas pourquoi nous serions obligés d’aller à l’hôpital si ce n’était pas vrai. Je peinais à me calmer toutefois je finis par réussir avant de me saisir de ma veste que j’enroulais autour de mes épaules.

- Ne t’inquiète pas, il n’y a pas besoin. Grâce à toi j’ai une journée de repos maintenant ! Bien que ce n’était pas vraiment nécessaire.

Je lui adressai un esquisse discrète sur ses dires puis lui prenant la main de façon à jouer au couple parfait, je quittai les vestiaires, inclinant mon visage en guise de salue aux gens que je croisais sur ma route.
Une fois à l’extérieur et assez éloigné du studio, je retirai mes doigts des siens puis lui ébouriffai gentiment sa chevelure.

- Je suis vraiment désolé Miaki. Je sais que c’était un peu exagéré mais je préfère que cela soit ça plutôt que tu te retrouves à tourner ce genre de film sans savoir comment tu as été amené là.

Ce n’était qu’un malheureux baiser et puis même si elle m’avait vu nu, elle n’allait pas en mourir. En contraire... Quoi que peut-être cela l’aurait emmené directement tout droit au paradis.

- Et puis, ce n’est pas dramatique. Tu aurais dû profiter, ce n’est pas tous les jours que tu peux embrasser un gars comme moi !

Ma voix était taquine afin de lui montrer que je plaisantais. Sauf qu’en réalité, je ne plaisantais pas vraiment... J’étais parfait donc évidemment qu’elle avait eu de la chance. Nombreuses auraient sûrement voulu être à sa place.

J'avais un peu de mal à m'y retrouver dans cette histoire, entre ce qui était vrai ou non, ce qu'on devait faire ou non, alors ma question par rapport à l’hôpital n'était pas si bête que ça. Je ne voulais vraiment pas y aller, surtout pas pour un mensonge, alors j'avais déjà trouvé une excuse, bien que nous n'ayons pas vraiment des têtes d'hippocampes. Personne ne peut fonctionner comme ces animaux en plus … De toute façon, pas besoin d'aller plus loin dans les détails ou dans le réalisme, puisque Kai me confirma que nous n'avions pas besoin d'aller réellement à l'hôpital après avoir rigolé tout seul un moment, étant donné que moi, ça ne me faisait pas rire du tout comme situation. Quel soulagement …

Nous sortions ensuite des vestiaires tel un petit couple, bien que je fasse attention à serrer le moins possible la main de Kai, mais ça personne ne pouvait le deviner à part lui, donc nous étions toujours aussi crédible. Je fis un signe de tête respectueux à chaque personnes que nous croisions sur le chemin qui nous séparait de la porte de sortie, lâchant un soupir une fois à l'extérieur du bâtiment. Je n'aurai jamais cru qu'il se passerait autant de choses en aussi peu de temps en franchissant cette porte … Mais maintenant, c'était fini, et heureusement parce que ça faisait déjà beaucoup. Plus qu'à espérer que je ne recroise plus jamais une de ces personnes dans les jours qui viennent.

Je remis comme je pouvais mes cheveux plus ou moins en place pour ne pas avoir l'air d'une pouilleuse, adressant un léger sourire à Kai quand il s'excusa pour tout ce qui venait de se passer. J'ignorai s'il disait vrai en affirmant que c'était grâce à ça que j'avais échappé au milieu pornographique, j'avais plutôt tendance à penser que j'aurai pu simplement refuser les propositions, mais autant lui laisser le croire que c'était grâce à lui …

« Tu as de l'imagination pour avoir inventé tout ça en quelques secondes. Et tu es plutôt doué comme acteur aussi. Je ne t'en veux pas, merci d'avoir voulu éviter ça. »

Même si c'était clairement une blague de sa part si on s'en tenait au ton de sa voix, quelque part je me demandai s'il ne pensait pas réellement que j'avais été chanceuse de l'embrasser. Mais étant donné que je n'étais pas vraiment attirée par Kai, je n'avais pas vu cela comme une chance … J'étais plutôt du genre professeurs de mathématiques … Enfin Kai était un ami, rien de plus, alors j'aurais préféré me passer de ce baiser et de cette vision de nudité.

« Tu n'embrasses pas si bien, je m'attendais à mieux … Aucune fille ne te l'a dit avant ? »

Il venait de me taquiner avec sa réflexion narcissique, alors ce n'était qu'un juste retour. Je gardai mon sourire, bien qu'ainsi il puisse facilement comprendre que je disais cela seulement pour l'embêter et qu'en réalité, il n'était pas si mauvais que ça.

« Tu vas faire quoi du coup, maintenant que tu as ta journée de libre ? Tu pourrais m'aider à trouver l'endroit que je cherchais, pour te faire pardonner. »

Après tout, il me devait bien ça, non ?

Ce n’était même pas une question d’imagination, j’avais juste réagi sous le coup de l’impulsivité. Je ne savais pas quoi faire puis cette idée m’était venu comme une illumination. Doué, je savais que je l’étais mais le fait que Miaki me le dise, me flatta encore un peu plus. Mais, j’aurais sincèrement préféré lui éviter ça, peu importait ô combien elle avait pu aimer ou non tout ça. Ce n’était pas parce qu’elle travaillait dans un Maid café qu’elle n’en était pas moins saine d’esprit. A l’observer ainsi elle semblait si prude alors que j’étais certain qu’intérieurement, elle était loin de l’être. Rien que pour se tromper de lieu et atterrir dans un studio de tournage de films pornographique, ce n’était pas qu’une question de maladresse, ce n’était pas possible. Sa taquinerie ne me blessa même pas parce que quoi qu’elle dise, je savais que j’avais été parfait. J’avais de l’entraînement derrière, de l’expérience également... Et je ne savais pas uniquement qu’embrasser, seulement j’éviterais de le lui dire sinon je finirais mort avant la fin de la journée.

- Si tu veux, tu devais aller où ?

De toute manière, je n’avais rien de mieux à faire à présent. J’avais quitté mon travail sous la précipitation pour quelque chose qui était en réalité complètement faux. J’ignorais comment j’allais devoir rattraper tout ça cependant il faudrait que je trouve encore une excuse bizarre. Ou bien rétablir la vérité sûrement. Ils ne pouvaient pas me renvoyer si facilement, ils avaient trop besoin de moi et ils n’auraient qu’à comprendre que j’avais eu peur pour mon amie. J’avais quand même exagéré... J’en avais conscience. J’exagérais toujours de toute façon.  En silence mais avec un sourire amusé sur les lèvres, je l’accompagnai à la fameuse boutique où une camarade l’attendait vraisemblablement.

- Bon, à la prochaine, dans d’autres circonstances j’espère ! N’oublie pas de me dire si c’est une fille ou un garçon hein ?

Je ne pus me retenir de rire sur cette plaisanterie puis je la laissai ensuite lorsqu’elle eut rejoint l’endroit souhaité. Pour ma part, je ne repartis pas au travail vu que j’étais censé être à l’hôpital. Au lieu de ça, je pris la direction de mon appartement où un peu de repos ne me ferait pas de mal non plus. Ah... Sacré journée. Encore.