Que désirs deviennent souvenirs ...

Que désirs deviennent souvenirs ...

ft. Kawaguchi Ren

« Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons.»

J’étais resté un long moment enfermé dans ma chambre, sans pouvoir arrêter le flot de mes larmes. Seule la fatigue arrivait à faire taire pendant un bref instant la douleur de mon cœur. Je lui en veux et je m’en veux … La situation entre nous à complètement dégénéré sans que je ne comprenne vraiment comment, ni pourquoi. Plus que la colère c’est le manque de sa présence qui avaient fini par m’anéantir. Pourtant, je sais à présent qu’il n’y a plus aucun espoir pour que je le retrouve …. Plus aucune chance pour que notre lien ou notre amitié se reforme …. Ce soir-là, j’avais fini par dire des choses que je regrette amèrement … Des choses que je voudrais supprimer …. Malheureusement … il est trop tard pour nous ….

J’avais essayé de reprendre le travail, de faire comme si tout allait bien aux QG de la NSA pour ne pas inquiéter Ryûhei, qui semblait plongé dans ses propres problèmes … Pourtant, j’aurais souhaité lui parler … pouvoir alléger mon cœur …. Mais ne voulant pas le déranger, j’avais fini par me taire. N’arrivant toujours pas à arrêter cette douleur incessante dans ma poitrine … Peu importe ma journée, à peine la porte de mon appartement franchi, mes larmes se remettaient à couler.

Je n’en pouvais plus …. Je n’en peux plus … et c’est sans doute pour ça que ce soir, au lieu de rentrer chez moi, je me suis dirigée vers la seule personne qui pourra me conseiller et m’écouter …. Bien sûr, comme beaucoup de monde, Ren ne connait pas la vérité … Mais pour ce soir, je me fiche bien que mon vrai travail soi découvert …. J’ai juste besoin de la présence réconfortante de mon ami à mes côtés.

C’est donc désespéré, dans le froid hivernal de la nuit, que j’ai fini par sonner à sa porte. Vu l’heure tardive, mon ami mit un certain temps à venir m’ouvrir. Il devait probablement dormir….

-« Ren …. » Dis-je faiblement lorsque la porte fini par s’ouvrir sur le visage de mon ami. Bien évidement il est surpris de me voir …. Qui ne le serait pas à une heure pareille … Voulant m’excuser pour le dérangement, ce fut cependant mes larmes qui devancèrent à nouveau mes paroles. C’est donc sans un mot et sans aucune explication que je fini par me jeter dans ses bras, enfouissant machinalement mon visage dans son cou …

-« J’ai tout fichu en l’air …. » finis-je par dire entre deux sanglots. C’est vrai, cette explication ne va pas aider mon ami à comprendre la situation … Après tous, pendant tout ce temps, je lui avais caché ma relation ambigüe avec Kai…

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Ren était épuisé. Au bout du rouleau. A plat. S'il avait été machine il serait hors service. S'il avait été une pile, il serait vide à l'heure actuelle. Bref, il était vraiment fatigué.

Tout ça, c'était à cause de cette fichue banque et de ces fichues portes qui se fermaient automatiquement. Et aussi à cause de cette fichue bonne femme qui avait pensé à des cambrioleurs. Et puis aussi à cause de ces fichus policiers qui prenaient leur temps quand il fallait pas. Regarder des vidéos de surveillance en avance rapide c'était pas non plus la chose la plus longue qui puisse exister au monde, non ? Surtout qu'ils n'avaient fait que discuter, et dormir. Donc il n'y avait pas des tas d'actions à décrypter. Ils ne s'étaient plus non plus approchés des guichets et étaient restés dans un coin, par terre sur ce fichu carrelage froid. Ren avait encore un peu mal aux fesses d'ailleurs.

La patronne avait cru bon de lui donner deux jours de congé après cette histoire. Oh qu'il les avait reçus avec joie ces deux jours-là. Il avait pensé pouvoir récupérer, repartir du bon pied, retrouver des forces... Mais lorsqu'il était revenu au travail, c'était pire encore. De gros cartons étaient empilés dans l'arrière-boutique, où des vêtements n'attendaient qu'une seule et unique chose : être déballés. Les clients avait été nombreux, et Ren n'avait eu aucune minute de repos.
Donc, les cartons, les clients, les habits, la fatigue, le stress... il n'en pouvait plus. Et le pire, il avait dû tenir ce rythme infernal durant plusieurs jours !

Il se retrouvait donc là, dans son salon, regardant son assiette vide d'un air désemparé. La vaisselle donc ne pouvait pas se faire toute seule ? Et puis, est-ce que la douche pouvait venir à lui ? Ce serait plutôt sympa de sa part.
Il soupira bruyamment ; encore un peu et l'assiette se serait presque envolé toute seule. Il tourna la tête et posa son regard sur la télécommande. Même elle ne semblait pas vouloir coopérer. Ah s'il avait un fouet entre les mains pour redresser tous ces insolents … ! Ils feraient tous moins les malins !
Il se pinça les lèvres, forçant les muscles de son bras à bouger pour attraper la télécommande, qui semblait s'éloigner de seconde en seconde. L'ayant enfin dans sa main, il souffla lentement, comme s'il avait grimpé une haute montagne avant d'éteindre la télé. Une bonne chose de faite. Il laissa l'objet tomber un peu plus loin sur le canapé alors qu'il se levait. Il essayait tant bien que mal d'oublier cette douleur sourde dans ses cuisses alors qu'il marchait vers la salle de bain. Une bonne douche bien chaude et au lit ! Il n'allait pas se faire prier.
La patronne était tout de même cruelle avec lui de d'abord lui offrir deux jours de congé pour finalement le faire souffrir en revenant. Soit ce n'était pas fait exprès, soit elle était sadique.

Une fois douché, lavé, bien propre et bien brillant, sa peau dégageant une douce odeur de vanille, un pyjama doux et moelleux sur le corps, il plongea tête la première dans son lit. Il lâcha un « Tu m'as manqué toi...  » dans un murmure peu audible avant de s'enrouler dans les couettes. Un soupir de pur bonheur quitta ses lèvres alors qu'il s'endormait déjà.

Un coup de sonnette vint le surprendre dans son doux rêve. Il se frotta les yeux plusieurs fois, et regarda l'heure avant de bailler assez fortement. Il était trop tôt … trop tard plutôt. En gros, c'était pas encore l'heure de se lever.
Il sortit néanmoins de la tendre chaleur de son lit, lui jetant un regard peiné avant de se rendre à la porte. Il grogna quelque peu alors qu'il ouvrait lentement la porte.
Un faible « Ren » parvint à ses oreilles. Il regarda Harumi quelques minutes, plus qu'étonné, sans réagir. Qui que quoi ? Il avait loupé un truc ? Il avait oublié quelque chose ? Un anniversaire ? Une sortie ? Un rendez-vous ? Il fut soudainement prit d'une panique muette : son amie était là, devant sa porte, en train de pleurer. Et lui, le seul truc qu'il essayait de faire était de connecter ces deux choses qui lui servaient de neurones. Il sentit le visage d'Harumi dans son cou et automatiquement ses bras se fermèrent sur son corps, reculant doucement et fermant la porte au passage.
Il haussa un sourcil aux mots de la jeune femme. Qu'avait-elle fichue en l'air ? Il ne comprenait pas tout. Il posa alors son menton sur le haut du crâne de son amie, chuchotant un rapide « Ca va aller » alors que sa main frottait lentement son dos pour la consoler. Ren n'était pas du genre tactile, loin de là. Mais lors de ce genre de situations, et surtout pour Harumi, il était prêt à oublier ça l'espace de quelques heures.
Il se recula tout de même après plusieurs longues secondes, soutenant son amie par les épaules avant de se pencher quelque peu vers elle.

« Harumi...  », dit-il en remettant l'une des mèches brunes de la jeune femme derrière son oreille, « Qu'est-ce qu'il se passe ?  »

Il lui lança un regard rempli d'inquiétude alors que ses doigts caressaient doucement ses joues pour effacer toutes traces de larmes. Il prit la main de son amie dans la sienne et la conduisait lentement au salon. Là, elle la fit s'asseoir sur le canapé. Il partit rapidement dans la cuisine et revint, posant une bouteille d'eau sur la table pour son amie alors qu'il prenait place à côté de celle-ci, face à Harumi. Il reprit la main de son amie dans la sienne, et usa de sa main libre pour remettre un peu ses cheveux en place. Il observa la jeune femme en silence, et était prêt à effacer une larme si elle venait à couler.

« Dis-moi ce qu'il se passe Harumi. J'aime pas te voir comme ça », prononça-t-il doucement, serrant la main de son amie dans la sienne, « De toute façon, je te laisserai pas partir avant que tu m'aies tout expliqué, alors ne pense pas partir sans m'avoir dit ce qui te met dans cet état  »

Il la regardait maintenant dans les yeux, appuyant ainsi ses paroles. De toute manière, Harumi le connaissait, elle savait qu'il était têtu comme un mule, voir pire.
Son pouce caressait doucement la peau de sa main, comme pour l'inciter à parler, comme pour lui dire qu'il était là. Même maintenant, même tard dans la nuit, même après des journées épuisantes, il était là.
Il serait toujours là pour elle, n'importe où, n'importe quand.

Que désirs deviennent souvenirs ...

ft. Kawaguchi Ren

« Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons.»

Là contre le torse de Ren , mes larmes abondantes finissent doucement par se transformer en un faible filet d’eau, tandis que sa douce chaleur me calme petit à petit. Tant bien que mal, j’essaye alors de me calmer. Mon ami, peu importe le moment et les difficultés de sa vie, a toujours été là pour moi. C’est pourquoi dans un moment pareil, je sais que je peux compter sur lui. Je sais que je peux me laisser aller sans avoir peur de l’image pathétique que je vais lui envoyer. Cependant, lorsque mon regard se plonge finalement dans le sien et qu’il vient à me demander la raison de ma peine, je reste muet et baisse finalement la tête légèrement honteuse. Ren est mon meilleur ami mais l’impliquer dans une histoire qui concerne Kai n’est finalement peut-être pas la meilleur chose … Pourtant, de tous, il est malheureusement le seul à qui je peux me confier … Et puis de toute façon, le connaissant et vu mon état actuel il est à présent trop tard pour faire marche arrière. Lui dire « non finalement ça va, désolé de t’avoir déranger » n’allais de tout façon pas suffire avec lui et je le sais parfaitement. C’est pourquoi, en silence, je le laisse finalement m’entrainer plus loin dans son appartement avant de m’assoir sur son canapé.

Maintenant que je suis là, je me sens vraiment stupide de l’avoir dérangé pour ça. Après tout ce n’est pas comme s’il s’agit d’un problème que l’on peut régler … Ren est toujours de bon conseille mais pourrait-il vraiment m’aider quand il s’agit d’une …. Peine de cœur … Oui c’est bien le mot … Car bien qu’entre Kai et moi il n’y a jamais rien eu d’officiel, ni aucun amour, mon cœur me fait souffrir comme s’il s’agit d’une rupture amoureuse.

Plongé dans mes songes, je remonte finalement le regard vers mon ami lorsqu’il vint à me repositionner quelque mèche de cheveux. Tendrement et un peu instinctivement je dois l’avouer, je lui souris alors tendrement sans pour autant pouvoir effacer cette tristesse dans mon regard.

-« Je suis stupide …. Je n’aurais pas dû te déranger pour ça … »

J’aurais dû penser à l’inquiétude que Ren allait ressentir en me voyant et celle qui allait suivre lorsque je lui aurais parlé de mon problème. Posant alors mon regard sur sa main qui caresse doucement la mienne, je fini par me dire qu’en parler est finalement peut être la meilleur option pour passer à autre chose. Prennent alors mon courage à deux main, je prends soudainement une inspiration avant de me lancer.

-« En fait …. Il s’agit de Kai … Enfin …. Je devrais plutôt dire …. De Kai .. et moi … »

N’osant par regarder sa réaction, je garde la tête baissé et le regard rivé sur nos mains entremêlé. Cependant avant même qu’il puisse se faire tout un tas de film dans sa tête j’enchaine sans lui laisser la possibilité de réagir.

-« Ne … ne va pas te faire des idées …. On n’est pas
ensemble … c’est jusque que …. »

Comment lui expliquer ? Comment lui expliquer que ses deux amis d’enfance on finit par bêtement franchir une ligne interdite en amitié. Comment lui expliquer que j’ai mal prit le fait qu’il puisse fréquenter d’autre femme alors qu’entre nous tout avait toujours été clair….

-« Disons qu’on à commencer à passer beaucoup de moment intime ensemble … » Plus que la tristesse c’est à présent un sentiment de gêne qui m’envie soudainement à un point-elle que je me mets subitement à rire nerveusement

-« Ren c’est vraiment débile je te jure ….»

Sans pouvoir m’arrêter de rire, je jette un rapide coup d’œil à mon ami. La situation semble encore légèrement flou pour lui et je peux lire dans son regard qu’il ne me lâcherait pas avant d’avoir tout compris parfaitement. Il m’incite d’ailleurs à poursuivre mon histoire seulement me remémorant soudainement cette nuit, mes rires se transforment en larmes.

-« Je n’ai juste pas supporté qu’il ne me dise rien pour son travail. Qu’il fasse en sorte que je ne pense qu’à lui jour et nuit alors que lui pendant ce temps, fricotait avec d’autre femme … Je sais que c’est son travail, je sais que c’est stupide comme réaction mais …. Je n’ai pas pu m’empêcher d’être blessée …. J’ai fini par lui dire des choses horrible et ….. et à présent…. Il me déteste … »

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Ren se mit à froncer les sourcils en entendant Harumi dire qu'elle n'aurait pas dû le déranger et secoua rapidement la tête pour lui faire comprendre que non, ça le dérangeait absolument pas.
Il n'avait pas besoin de lui répéter sans cesse qu'il serait toujours là pour elle, elle le savait. Elle ne dérangerait pas. Et même s'il était occupé, même s'il avait quelque chose de très urgent à faire, Harumi passerait en première place ; toujours.
Il observait tranquillement son amie, qui semblait vouloir parler. Son pouce continuait de caresser sa main dans un geste doux et tendre. Il arqua un sourcil, comment ça, ça concernait Kai ? Kai et elle ? Qu'est-ce que ça voulait dire, au juste ? Il n'eut pas vraiment le temps de se poser de questions que Harumi enchaînait déjà sur la suite de son histoire, et gardait la tête baissée.
A la fin de la phrase de la jeune femme, Ren ne put s'empêcher de pencher la tête sur le côté. Il ne se faisait pas d'idées, non non. Enfin, il n'avait pas eu le temps de s'en faire plutôt... Pourquoi précisait-elle qu'ils n'étaient pas ensemble ? C'était juste que quoi ? Ca voulait dire quoi tout ça ?
Il était temps d'essayer d'activer ses neurones. Il s'apprêtait à ouvrir la bouche pour dire quelque chose, mais Harumi se remit à parler. Aucun son ne sortit de sa bouche alors qu'il refermait lentement ses lèvres. Il serra doucement la main de son amie dans la sienne alors qu'il se frottait légèrement la tête de l'autre. Des moments intimes donc ? Hum. D'après tout ce que Ren savait c'était pas bon. En plus, il commençait légèrement à s'en vouloir : il n'allait pas être de grand conseil sur ce sujet...
Voyant que sa si précieuse amie semblait plus gênée que jamais, il resserra légèrement l'emprise sur sa main.

« A partir du moment où ça te rend triste, c'est pas débile », répondit-il doucement.

Lorsqu'enfin le regard de son amie croisa le sien, il lui jeta un petit sourire, avant de faire un signe de tête pour inciter Harumi à continuer de parler. Il n'allait pas la laisser s'en aller comme ça de toute façon. C'était hors de question.
Il bougea quelque peu sur la table basse, et se rapprocha du mieux qu'il le pouvait de son amie, laissant ses mains plonger sur ses joues pour effacer ses larmes.
Ses gestes s'arrêtent quelques secondes à l'évocation du travail de Kai. Et là, il se pinça les lèvres : le travail comme acteur pornographie ou son travail au konbini ? Oui, Ren avait encore un peu de mal à activer sa réflexion. Il reprit alors ses mouvements sur les joues de son amie, les caressant doucement alors qu'il en profitait pour enlever toute trace de larmes.
Kai fricotait avec d'autres femmes en étant avec Harumi ? Ah, oui, son travail. Ca commençait à devenir compliqué tout ça... Les pensées de Ren se mêlaient et s'entremêlaient, alors que ses neurones donnaient l'impression d'être retournés se coucher.
Donc Harumi et Kai avaient une aventure. Il laissa son regard détailler son amie avant d'imaginer rapidement Kai à ses côtés. Après réflexion, ils allaient plutôt ensemble. Ils feraient un beau couple.
Ren ne le montra pas, mais apprendre tout ça l'avait légèrement surpris. Il ne s'était pas attendu à recevoir ce genre de nouvelle en pleine nuit. Une pensée lui traversa soudainement l'esprit : pourquoi n'avait-il pas été au courant avant ? Ce n'était peut-être pas censé durer entre eux, ou quelque chose comme ça. Bref, ce n'était pas important par rapport aux larmes de Harumi.

« Je pense que c'était un peu inévitable que vous vous attachiez l'un à l'autre après ça », commença-t-il doucement en laissant retomber ses mains, « Mais dis pas ça, dis pas qu'il te déteste... J'suis sûr que c'est pas vrai »

Il prit les deux mains de son amie entre les siennes et les serra tendrement, et lui offrit un autre sourire. Il ne pouvait pas tellement se mettre à place de Harumi. Ce genre de situation était assez difficile, que ce soit à comprendre et à vivre. Il y avait l'attachement qu'elle avait pour Kai, mais aussi ce détachement à cause du travail de ce dernier.

« Et tu sais, quand on est énervé, on dit tous des choses horribles et pas jolies et franchement pas gentilles. Mais agir comme ça... ça veut dire qu'on est humains, non ? On a été blessé, on agit en conséquence. On réfléchit pas sur le moment, c'est sûr, ce serait pas drôle sinon et on vivrait chez les bisounours », lâcha-t-il le ton légèrement amusé vers la fin, « Puis ta manière de réagir prouve que tu tiens vraiment à lui »

Il se leva doucement, lâcha les mains qu'il tenait, et prit place avec douceur aux côtés de la jeune femme sur le canapé. D'un geste lent, il passa son bras autour des épaules de cette dernière et la rapprocha quelque peu de lui. Ses lèvres se posèrent avec délicatesse sur la chevelure brune de son amie, tandis que sa main caressait son épaule.

« Et si tu lui téléphonais ? Vous pouvez arranger ça, j'en suis sûr »

Que désirs deviennent souvenirs ...

ft. Kawaguchi Ren

« Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons.»

Malgré l’heure tardive et le fait que je l’ai réveillé en plein nuit, mon ami se voit très efficace pour sécher mes larmes et donner de bon conseil bien qu’il ne soit pas le meilleur lorsqu’il s’agit d’une peine de cœur. Je n’ai d’ailleurs jamais compris pourquoi il n’a pas plus de filles à ses cotées, Ren a pourtant tous pour lui …. Mais bon ça c’est une autre histoire que j’aborderais avec lui un autre jour.

Tandis que mes larmes s’asséchèrent, mon esprit, lui, m’étaient tous en œuvre pour traduire à la perfection les paroles de Ren. Il est vrai que j’aurais dû savoir que vivre une telle relation avec Kai finirait inévitablement par débloquer d’autre chose en moi. Je m’étais voilé la face en pensant que je ne m’attacherais pas d’avantage et que cette relation durerait éternellement …. Non pas que je doute de la sincérité de Kai, c’est juste que j’aurais dû prendre conscience plutôt que notre amitié n’allait pas de pair avec une relation charnelle …. Tôt au tard on aurait certainement fini par détruire l’un ou l’autre…. Voir même les deux … Finalement, c’est peut être un mal pour un bien de n’avoir plus aucun des deux …. Au moins je n’ai pas eu le temps de me perdre entièrement dans mes sentiments contraire ….

Cela dit si je n’avais pas dit toute ces choses peut-être qu’entre Kai et moi cela aurait tourné différemment …. Malheureusement comme Ren l’a si bien dis mon énervement du moment m’a poussé à dire des choses que je ne pense pas spécialement. Bien consciente de ça, je ne suis cependant toujours pas arrivé à me pardonner d’avoir tout gâché… Bien que les paroles réconfortant et totalement juste de mon ami d’enfance arrivent à me faire légèrement déculpabiliser. Si seulement Kai pouvait avoir le même raisonnement …. Malheureusement et bien que Ren en doute, je suis certain que la haine de Kai l’empêchera pendant un bon moment de comprendre le véritablement sens de mes mots…

A présent, la tête posé sur l’épaule de mon ami et ses lèvres contre mes cheveux mon cœur arrive étrangement à complètement s’apaiser. La douleur est toujours bien présente, cependant la chaleur réconfortant de Ren arrive à atténuer la douleur.

-« Je voudrais avoir ton optimisme mais …. L’appeler ne changera rien …. Tu aurais dû voir son regard …. A ce moment-là j’ai su que jamais il n’arriverait à me pardonner … »

Exténuer d’avoir autant pleuré et d’avoir combattu si longuement le trou béant qui s’est formé dans ma poitrine, mes paupières finirent par se fermer sans pour autant laisser place au sommeil. Plus qu’autre chose c’est l’abandon qui finit par prendre place en moi en repensant aux yeux de Kai à cette instant. Luter et combattre pour le pardon est finalement complètement inutile …. Il ne me reste plus cas supporter ce gouffre dans mon cœur et attendre que le temps veuille bien le refermer.

-« Merci Ren …. Parler m’a fait du bien »Dis-je en rouvrant mes paupières.

Un changement puissant vint s’opérer en moi. La tristesse a finalement laissé la place à l’abandon et la résolution. Grâce à ça, je vais pouvoir continuer à avancer sans aucune larme bien que l’absence de Kai à mes côtés restera certainement une souffrance pendant encore un long moment.

-« Je vais te laisser terminer ta nuit à présent. Je suis vraiment désolé de t’avoir réveillé à une heure aussi tardive. » Un sourire s’affiche alors sur mes lèvres tandis que je décolle doucement ma tête de son épaule pour venir l’embrasser sur la joue. « Tu es vraiment le meilleur Ren. »

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Il resta dans cette position, n'osant pas bouger et gardant son amie tout contre lui. Si cela lui permettait d'aller mieux, il serait prêt à rester comme ça toute la nuit sans se décaler d'un millimètre.
Entendant la voix de Harumi, il baissa quelque peu le regard.
Ren ? Optimiste ? Il n'était pas spécialement. Il savait juste qu'après une dispute, aussi violente soit elle, le plus difficile à faire était le premier pas. Aller vers l'autre, s'excuser, montrer qu'on tient encore à lui, etc. Toutes ces petites choses-là étaient des tas d'épreuves à passer, et la plus dure restait certainement le moment où l'on dit « Je suis désolé ».
Dans la situation actuelle, Ren connaissait les deux personnes impliquées. Il n'imaginait pas Kai détester Harumi comme cette dernière le sous-entendait. Du moins dans l'esprit de Ren, c'était tout bonnement impossible. Kai ne pouvait détester Harumi et inversement. Comme lui ne pouvait pas les détester, ou comme il ne pouvait pas détester Ryûhei, et inversement.
Et puis, que serait une amitié, ou même une histoire d'amour, sans disputes ? Personne n'était à l'abri de ce genre de choses.

Son regard glissa sur le visage de son amie, dont les yeux venaient de se fermer. Elle devait être exténuée après tout ça... Il déposa un autre baiser rapide sur sa chevelure et décala légèrement sa tête quand la jeune femme parla à nouveau.
Il lui sourit tendrement alors que sa main venait légèrement caresser sa chevelure brune.

« Ravi de savoir que ça t'ait fait du bien »

Il l'observa se décoller de lui lentement, enregistrement progressivement ses paroles. Il rit légèrement à sa dernière phrase.

« Hm~ Je sais. Mais on me le dit pas assez souvent, c'est triste »

Il mima une moue attristée avant de rire à nouveau. Ce n'était pas vraiment évident de faire se lever une atmosphère joviale après ça.

« Harumi, quoi qu'on te dise, tu es aussi la meilleure. Ne l'oublie pas, d'accord ? »

Un autre sourire et il se leva lentement, se plaçant face à sa camarade. Il la regarda quelques secondes sans rien dire, le visage quelque peu fermé. Devait-il tout de même lui conseiller d'essayer d'aller vers Kai ? De l'appeler pour s'expliquer ? Devait-il lui dire que ce serait mieux pour eux de se voir pour mettre les choses à plat ? Se mordant la lèvre inférieure, il s'accroupit face à elle et plongea son regard dans le sien.

« Je veux pas insister, ou me montrer lourd vis-à-vis de ça mais... », au final c'était toujours la franchise qui gagnait sur sa raison, « Tu devrais vraiment appeler Kai. L'appeler, aller le voir ou même lui écrire une lettre. Mais tu devrais vraiment le faire. Je suis certain que vous pouvez passer au-dessus de tout ça »

Il laissa ses prunelles se plonger encore un peu plus dans celles de son amie, un petit sourire ornant ses lèvres. Il se releva d'un geste lent et s'étira rapidement. Il laissa ses yeux traîner vers sa montre et reporta son attention sur Harumi.

« Il est tard et t'as l'air épuisé... Si tu veux, tu peux dormir ici »

Si Harumi décidait de rentrer chez elle, il devrait presque se faire violence pour ne pas la raccompagner chez elle. Il la suivrait même jusqu'à sa chambre pour vérifier qu'elle allait bien se mettre au lit. Il vérifierait même qu'elle soit bien couverte. … Il fronça légèrement les sourcils en songeant à tout ça : il faisait pas trop mère-poule, là ?

Hagio Harumi a écrit:

Que désirs deviennent souvenirs ...

ft. Kawaguchi Ren

« Les peines qu'éprouvent nos amis nous affectent davantage que celles que nous éprouvons.»

Malgré la situation Ren, avec sa petite moue faussement attristé, arrive à me faire sourire. Chose plus qu’extraordinaire mais qui renforce mon idée que c’est vraiment le meilleur. Il est à présent évident pour moi, bien que ça le fût depuis un moment, que sans l’amitié de Ren je ne serais vraiment pas grand-chose.

« Harumi, quoi qu'on te dise, tu es aussi la meilleure. Ne l'oublie pas, d'accord ? »

Sans rien dire mais le sourire aux lèvres, j’hoche alors la tête. On entend rarement ce genre de chose dans la vie de tout le jour voir même jamais ... De ce fait, se le faire rappeler de temps à autre par un ami fait vraiment du bien. Ren fait d’ailleurs partie des rares personne en qui je sais que je peux avoir une confiance aveugle malgré les circonstances. C’est probablement le seul dont je suis certain qu’il ne m’abandonnera pas si mon rôle au saint de la NSA venait à se savoir un jour. Et ce secret en sa présence me parait à chaque fois bizarrement moins lourd.

Malheureusement pour moi et surtout à cause de l’heure plus qu’avancé, il est temps pour moi de reprendre le cours de ma vie et de sentier à nouveau sur mes épaules le poids de mon métier caché. Seulement en voyant Ren se lever, j’ai bizarrement comme le sentiment qu’il ne va pas me laisser partir si rapidement. Posant alors en silence mon regard sur lui, je le laisse s’accroupir devant moi.

Comme je l’ai parfaitement imaginé, Ren ne peut pas s’empêcher de penser qu’il est impossible qu’entre Kai et moi notre amitié soi fini. Je pourrais bien tenter de lui faire comprendre les choses, malheureusement il ne sait pas tout de la situation, rendant donc la compréhension totale de la situation impossible.

-« Je ne te promets pas de le faire mais je vais y réfléchir… »

Inutile de mentir à mon ami, de tout manière il aurait immédiatement compris que pour moi en cette instant il est impossible de faire une chose pareil. Je décide donc de le rassurer à moitié avec ma promesse de réflexion, histoire que l’on passe à autre chose et surtout que je puisse enfin le laisser retourner dans son lit. Seulement dommage pour moi et surtout pour lui, sa conscience ne semble pas vouloir me laisser seul.

-« Je ne voudrais pas te déranger d’avantage … »

Seulement sachant pertinemment qu’il allait me dire que je ne le dérange jamais et m’imaginant bien que si je refuse de dormir ici, il allait devoir se forcer pour affronter le froid de la nuit jusqu’à mon appartement. Je soupire finalement avant d’esquisser un petit sourire.

-« Mais je suppose que je vais encore plus te déranger en te faisant affronter la fraicheur nocturne donc …. J’accepte ton invitation. »

En m’invitant ou plutôt en m’empêchant de rentrer chez moi, Ren à m’a probablement éviter de sombrer dans une forme de solitude. Finalement, il n’y a rien de pire que de rentrer dans une chambre où l’on a passé de merveilleux moment en compagnie de la personne que vote cœur désirer à présent ardemment.

-« Et maintenant va immédiatement au lit sinon je vais encore plus culpabiliser »

Me redressant alors complètement, j’attrape les mains de Ren et l’emmène à ma suite jusque dans sa chambre avant de le pousser gentiment dans son lit pour qu’il s’allonge enfin.

-« Dort bien … Et encore merci pour tous … »

Ne voulant pas le déranger d’avantage, je me dirige finalement assez rapidement vers la porte avant de subitement me stopper net et de me tourner à nouveau vers mon ami.

-« Ren …. Je sais que j’abuse un peu mais …. Je peux dormir avec toi … ? »

Ren sait comment je fonctionne, inutile donc de lui expliquer que j’angoisse de me retrouver seule dans le noir. Non pas que l’obscurité me fait peur, loin de là, c’est simplement qu’il y a de forte chance qu’à la place de dormir mon cerveau se met encore une fois à penser à tout un tas de chose

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Le bon côté des choses, Harumi se laissait le temps de réfléchir. Il savait parfaitement qu'à l'heure actuelle, elle n'allait probablement pas le faire. Tout était encore trop frais, trop chaud et ça faisait encore bien trop mal. Mais si au moins elle y réfléchissait, c'était déjà ça de gagné pour lui.

A la phrase de son amie, il lui lança un regard qui se voulait blasé et ouvrit la bouche pour lui dire que, non, elle ne le dérangeait pas et ne le dérangerait jamais, mais ses mots furent coupés par Harumi elle-même.
Affronter le froid de la nuit ? Il en avait pas peur. Il serait prêt à l'affronter. Un gros pull, un gros veste, l'écharpe, il aurait été prêt à combattre la fraîcheur de la nuit tombée depuis bien longtemps. Même s'il fallait dire qu'il faisait meilleur dans son appartement que dehors, et qu'il faisait encore meilleur au fond de son lit que dehors dans le froid glacial.
Si Harumi voulait rentrer, il l'aurait suivie, et elle le savait. C'était sans doute pour ça qu'elle était restée. Il sourit en songeant que c'était tout de même chouette de bien connaître ses amis. Même si parfois ça faisait peur, puisque ces amis-là en savaient plus sur lui que Ren lui-même.

« Pourquoi tu culpabiliserais ? Et puis si ça se trouve, j'suis même plus fati...  »

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Sans comprendre le pourquoi du comment, il s'était retrouvé sur son lit. Il lança un regard interrogateur à son amie, puis comprit enfin que non, il ne s'était pas téléporté mais que c'était grâce à elle qu'il était joliment étalé sur son lit.

« C'est normal, me remercie pas  »

Il la regarda se tourner, et en profita pour mieux s'installer sous les couvertures. Il allait la remercier de ne pas lui avoir fait subir le froid. C'était bien mieux sous les draps, dans son lit, au chaud. Harumi était vraiment la meilleure. Il fronça alors les sourcils. Il était hors de question que Harumi aille dormir sur le canapé.
Voyant que son amie était en train de lui faire face à nouveau, il reposa son regard sur elle, et sourit tendrement à la fin de sa phrase.
Il leva les couvertures et tapota doucement à côté de lui.

« T'en fais pas, t'abuses pas. De toute manière, ça aurait été hors de question que tu dormes sur le canapé eh oh  »

Il se mit à rire légèrement avant d'attraper la main de son amie et de la tirer doucement vers le lit. Un peu comme elle l'avait fait plus tôt, il la fit atterrir sur le lit. Ne lui laissant pas le temps de dire ou faire quoi que ce soit, elle l'allongea doucement et l'enveloppa tendrement avec les couvertures. Il lâcha un petit « Voilà ~  » satisfait avant de s'allonger comme il faut à son tour.

« Hésite pas à me taper ou à me pousser si je prends trop de place  », dit-il finalement en tournant la tête vers son amie, « Normalement ça devrait aller, mais on sait jamais. J'te donne l'autorisation  »

Logiquement, Ren n'était pas le genre de personne à beaucoup bouger dans la nuit. S'il s'endormait sur le dos, il était rare qu'il se réveille de l'autre côté du lit, la tête sous l'oreiller. Ca lui arrivait de se réveiller dans une autre position bien sûr, mais il restait sur son côté du lit.
Il s'étira lentement avant de se couvrir jusqu'au menton. Un soupir de bien être lui échappa alors que la chaleur des draps l'envahissait progressivement.

Il lança un dernier regard vers son amie, et d'une voix tendre lui souhaita une bonne nuit avant d'éteindre la lumière et de fermer les yeux. En y réfléchissant, il était vrai que c'était sans doute mieux pour Harumi de ne pas être seule ce soir. Il essayait de se dire qu'il avait pris la bonne décision en lui demandait de rester. Et elle aussi avait pris la bonne décision en décidant de ne pas rester seule dans un coin de son appartement. Même s'il ne parlait pas, il espérait que seule sa présence allait Harumi à s'endormir.
Pour le moment, il n'avait qu'une idée en tête : attendre que son amie soit dans les bras de Morphée pour s'endormir.