♪ Je voudrais une chacorne des neiges ♪

Un soupir, puis deux, puis trois…

Je ne faisais que soupirer depuis ce matin. Pour une raison futile en fait mais qui me semblait, malgré tout, non négligeable. De ce fait, je ne pouvais pas pleinement profiter de mon jour de congés, c’était désespérant.

Au final, j’avais pensé qu’aller prendre respirer l’air pollué des shinki ne me ferait peut-être pas de mal, pour une fois.

C’est ainsi que je m’étais retrouvé à déambuler dans les rues de Shizen avant de m’arrêter dans un café où je fus rapidement installé. Je commandais un cocktail maison avec alcool avant de reprendre ma séance de soupir.
Malheureusement, e n’avais pas réussi à oublier la raison de mon agacement et voir tous ces shinki le nez rivé sur leurs écrans m’avait exaspéré.

Alors que je touillais mon cocktail, perdu au loin dans mes pensées et faisais une moue boudeuse, j’entendis une voix familière m’appeler. Intrigué, je levais les yeux en direction de l’individu, souriant en reconnaissant la personne.

« Oh Ren, je dis en lâchant, enfin, la touillette. »

Kawaguchi Ren était l’une des seules personnes avec qui j’appréciai passer du temps. On s’était rencontrer au magasin où il travaille et on aurait pu rester dans une relation client-vendeur mais une araignée était venue nous faire un petit coucou et on s’était rapproché grâce à notre arachnophobie. Puis se croiser à un temple nous avait aidés à créer un certain lien d’amitié.

Par un signe de main, je l’invitais à s’asseoir en face de moi. J’avais envie de parler avec lui et ça allait m’aider à oublier ce qui me tracassait légèrement. Enfin c’est ce que j’espérais.

« Comment tu vas ? Je demande alors qu’il s’asseyait. »

Ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vu mais entre son travail, le mien et mes sorties nocturnes, c’était assez compliqué.

J’espérais également que Ren ne se rende pas compte que je n’étais pas au meilleur de ma forme car c’était vraiment pour une raison assez bête. Surtout que ça n’allait pas m’empêcher de sortir ce soir…

De ce fait, j’enchaînais rapidement sur une seconde question qui m’était venue après avoir pensé au programme de ma soirée.

« Tu as réussis à te trouver au fait ? N’hésite pas si tu as une question, je suis passé par là aussi. »

J’avais très vite remarqué que Ren se cherchait car il me faisait un peu penser à moi dans le passé, au moment où je me cherchais. Je savais à quel point ce n’était pas facile de trouver une réponse dans ce monde où la seule chose qu’on aime c’est son smartphone. Mais bon, il avait l’avantage de pouvoir parler de ses interrogations avec certaines personnes. C’était un avantage non négligeable.

Par la suite, je m’appuyais contre le dossier confortable de la banquette tout en buvant un peu de cocktail en attendant sa réponse.

Lorsqu'il était enfermé, Ren ne voulait qu'une chose : sortir. Maintenant qu'il était dehors, il avait cette sensation d'être toujours observé. Il n'était pas libre. Personne dans cette ville n'était libre. Chaque geste était étudié, chaque battement de cils était répertorié... Entre ici et la prison, il y avait de quoi se demander où était le meilleur endroit.

Ce petit détail mis à part, le temps passait tranquillement. Ren se levait et allait travailler. Comme d'habitude. Il se disait souvent qu'il ressemblait à un robot ; drôle de comparaison pour un Denshou, non ?
Il était donc parti travailler ce matin. Il avait effectué les mêmes mouvements, à croire qu'il était programmé pour.
Arrivé au magasin, la patronne n'avait cessé de lui demander s'il allait bien, car il avait l'air -soit-disant- à côté de la plaque. Peut-être était-ce parce qu'il pensait trop ? Ou alors ce n'était que passager... La fatigue n'aidait pas non plus.
Les clients du jour s'étaient montrés particulièrement embêtants. Depuis son retour, certains semblaient l'éviter. Evidemment, quel Shinki digne de ce nom voudrait se faire aider par un Denshou qui n'y connaissait rien à la mode ? Travailler dans l'un des magasins les plus à jour niveau vestimentaire ne voulait rien, apparemment.
Les plus durs envers lui étaient les vieux hommes. Il ne savait pas vraiment ce qu'il leur avait fait mais ils avaient tous une dent contre lui. Le premier ne voulait plus se faire assister par lui. Le second avait fait tout le contraire de ce qu'il lui avait conseillé. Le troisième n'avait absolument écouté aucune parole de Ren ; et il avait accessoirement servi de porte-manteau. Et le quatrième était un peu le mélange des trois, et c'était sans doute lui le pire de la bande.

Arpentant tranquillement les rues, les mains dans les poches de son gilet, Ren soupira faiblement. Heureusement, tous les clients ne le voyait pas comme le mal incarné. Certains s'en fichaient royalement : ils écoutaient tout de même le moindre de ses conseils. Il recevait parfois des regards quelque peu froids de la part de clients de son âge. Malgré cela, aucun d'entre eux n'avait fait un scandale parce qu'un traître se promenait dans le magasin.
Il pénétra dans une petite bâtisse, un fin sourire amusé aux lèvres. Tout ceci était tout de même ridicule... Un petit soupir quitta ses lèvres alors que son regard balayait lentement la salle du regard.
Il aperçut, de loin, une silhouette familière. Son sourire s'élargit alors que le nom de l'individu quitta ses lèvres.
Son sourire ne le quittant pas, il vint s'installer face à son ami, comme ce dernier le lui avait indiqué.

« Ca va... bien. Métro, boulot, dodo, tout ça, tout ça. Et toi ? Tout baigne ? »

Il étira rapidement ses bras avant de s'accouder sur la table devant lui.
Finalement la fin de journée allait se passer mieux que prévu. Cela faisait un bon moment qu'il n'avait pas passé du temps avec Hiroki.
Et lorsqu'il pensait à Hiroki, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à leur rencontre. Ha qu'il était beau le courage masculin face à une petite bête ! Parfois Ren s'amusait à se dire qu'ils faisaient tous les deux partis du « Club des arachnophobes » … Oui Ren s'ennuyait... et souvent.

« A me trouver ? Ben euh... »

Il fronça les sourcils. Avait-il réussi à se trouver ? Il pencha lentement la tête sur le côté, les yeux plissés. Parce qu'il s'était perdu peut-être ? Il se retenait quelque peu de poser la question à voix haute. Pas parce qu'il avait peur de vexer son ami en disant ça, mais parce qu'il avait peur de se trouver trop drôle et ne pas pouvoir s'empêcher de rire. Enfin, il le savait de toute façon, il était trop drôle. Trop drôle pour son propre bien.
Ce fut donc avec un sourire amusé qu'il tenta de faire comprendre à son ami que non il ne s'était pas trouvé, parce qu'il était actuellement perdu et qu'il essayait tant bien que mal de trouver la réponse à la question.
Quelques secondes plus tard, un brusque « Ah ! » quitta sa gorge alors que sa main alla s'écraser sur son front.

« J'avais pas compris, désolé », dit-il en riant doucement, « Et pour te répondre... disons que j'ai d'autres préoccupations en ce moment. Je me trouverai quand ce sera le bon moment de toute façon, non ? Mais merci »

Il sourit à son ami avant de se commander une boisson, un soda comme à son habitude et patienta jusqu'à ce que la boisson soit devant son nez.

« Et toi alors ? Tu as trouvé la perle rare ? »

Il porta une nouvelle fois le verre à ses lèvres. La perle rare... Il se demandait honnêtement à quoi elle pouvait bien ressembler.
Ren était le genre d'homme à ne pas avoir de « types » de base. Enfin, il avait tout de même quelques critères en tête comme par exemple la politesse, ou bien encore l'humour. Mais là, il ne parlait principalement que de traits de caractère. Il ne voulait pas se positionner sur des avis finis quant au physique. L'amour n'était pas quelque chose que l'on pouvait contrôler de toute manière, alors pour se cantonner qu'à quelques critères précis ?
Il se demanda alors si son ami était du genre à penser comme lui, ou bien s'il avait une idée bien définie en tête.

« D'ailleurs, question comme ça qui me passe par la tête, mais.. elle ressemble à quoi, ta perle rare ? »

En attendant la réponse de Ren, je touillais mon cocktail en me demandant à quoi il pouvait bien penser. Certes, la question était assez indiscrète mais je n’étais pas de nature à faire dans la dentelle quand il s’agissait de ce sujet.

Un sourire amusé pris place sur mes lèvres en le voyant se taper la main contre le front, j’adorerais pouvoir être dans la tête des gens parfois. Ainsi, je me rendrais compte que je n’étais pas le seul dans cette ville à me poser des questions bizarres… Ou à vouloir des choses bizarres…

Je jouais ensuite avec ma paille dans la bouche réfléchissant à sa question. Pour le coup, mes petits soucis s’étaient envolés.

« Comment elle est ? Bah pour le moment, j’ai pas vraiment d’idée, je pense que je le saurais quand je verrais la personne… »

Ce qui était presque sûr c’est que, dans l’idéal, il s’agirait d’un denshou qui ne supporte pas la technologie et qui veut détruire cet eldorado de la technologie et de la perfection… Mais je préférais ne pas le dire à Ren, il me semblait un peu trop innocent.

« Je préfère ne pas me limiter à des critères précis car c’est souvent ça qui fait qu’un couple ne marche pas comme on le voudrait… D’ailleurs ce genre de couple est très nombreux dans cette ville mais bon ça n’a rien d’étonnant quand on sait que beaucoup de personnes sont contrôlés par l’idée de la perfection. Mais bon je ne vais pas me plaindre car, grâce à ça, j’ai du travail, je dis en plaisantant à moitié. »

Mine de rien après les couples issus de mariage arrangé, qui étaient les premiers à consulter un conseiller matrimoniale, il y avait les couples qui étaient formés par ceux qui réunissaient tous les critères physiques désirés par leur partenaire mais étaient beaucoup plus nombreux que les autres villes.
Je ne dis rien de tout cela à Ren car il ne devait pas être venu ici pour parler de quel genre de couple va chez un conseiller matrimonial… Je trouverais ça étrange.

« ‘Fin, je pense que tu as du remarquer que quelque chose me travaillait mais ça n’a aucun rapport avec ce que j’appelle "ma perle rare"… Même si j’aurais préféré.»

Un nouveau soupir quitta mes lèvres avant que j’interpelle la serveuse pour commander un café qui arriva rapidement. J’espérais que cette boisson m’aide à me remettre les idées en place.

« Je désespère un peu parce que je recherche un croisement entre un chat et une licorne… Pas un animal, je sais bien que les licornes existent seulement en peluche… Mais même là les licornes croisées à un chat ça n’existent pas… »

Je fis une moue boudeuse avant de boire un peu de café et de poser mon menton dans le creux de ma main…

« Et plus j’y pense, plus je trouve ça idiot et ça me fait tourner en rond… Tout ça à cause d’un stupide film d’animation… D’ailleurs tu crois qu’on appellerait ce croisement comment si jamais il existait ? Un lichat ? Une chacorne ? »

J’émis ensuite un rire avant de secouer ma main devant moi et de croiser mes mains sur la table. Il était peut-être temps d’être de nouveau sérieux.

« C’est étrange quand même qu’un simple film ou évènement puisse causer ce qu’on appelle des tourments, tu ne trouves pas ? »

Par la suite, je m’étirais avant de sourire à Ren.

« Désolé si je t’embête avec mes interrogations… Et je risque de venir t’embêter un autre jour je vais avoir besoin d’un costume pour mon travail. Attention, je veux qu’il m’aille parfaitement, je dis en essayant d’imiter un shinki. »

De mon point de vue, c’était toujours drôle d’imiter un de ces shinki car ça permettait de montrer à quel point il pouvait être absurde de ne penser qu’à leur perfection physique.

« Tout se passe bien au boulot au fait ? »

Secouant rapidement la tête à la réponse de son ami, un fin sourire apparut discrètement sur ses lèvres. Hiroki pensait la même chose que lui. A quoi se focaliser sur des détails précis ? L'amour... Ce sentiment allait et venait. Et s'il devait venir, il viendrait. Il n'attendrait pas qu'on lui confirme que la personne répondait bien à tous nos critères, non. L'amour tombait sur les gens, en général sans les prévenir.

Il avala lentement une gorgée de sa boisson, avant de rire doucement. Il se doutait bien que la plupart des personnes qui allaient voir Hiroki étaient ceux-là, ceux qui ne cherchaient que la perfection. Ca devait être dur, de la trouver. Apparemment elle semblait bien se cacher.

« Encore un peu et j'aurais cru que tu t'en plaignais, tu sais ? », dit-il avec un sourire en coin.

Hiroki ne pouvait pas vraiment se plaindre de ses clients, ils étaient son gagne-pain. Mais la même phrase fonctionnait pour Ren aussi. Si le magasin n'avait pas autant de succès, autant de clients, plus ou moins riches, il ne vivrait pas aussi bien qu'actuellement. C'était d'ailleurs assez perturbant de se dire que s'il pouvait vivre son quotidien assez confortablement, c'était grâce aux Shinki. Ces derniers ne représentaient pas la totalité des clients du magasin, il y avait certains Denshou.
Il délaissa ses pensées pour reporter son attention sur son ami et hocha positivement la tête suite à sa phrase. Bien sûr qu'il avait remarqué. Mais il n'avait pas voulu demander. Il savait que parfois les gens n'avaient pas forcément envie de parler de ce qui n'allait pas. Quelque chose de terrible avait pu lui arriver ? Ou alors était-il en train de subir une petite dépression ? Un petit coup de mou tout au plus, non ?

Ses pensées furent violemment interrompues par la voix même de son ami. Il le regarda quelques secondes, les yeux légèrement plissés et les lèvres serrées. Un croisement entre un chat et une licorne ? Pardon ?
Il arqua un sourcil, continuant d'écouter les déboires et pensées profondes de son camarade. Il ouvrit la bouche de temps en temps mais étrangement, aucun son n'en sortit.
Heureusement qu'il était assis, sinon il serait certainement déjà tombé à la renverse.

D'un geste presque désespéré, il se passa rapidement la main sur son visage. Hiroki se droguait-il ? Il se pencha quelque peu sur la table, fixant son ami d'un air interrogateur tout en se répétant cette question. Il hésitait grandement à le lui demander d'ailleurs. Puis son regard tomba sur le verre devant lui. Hiroki ne se droguait sans doute pas, mais quelqu'un avait pu lui verser quelque chose dans sa boisson ! … pourquoi quelqu'un ferait-il ça, d'abord ?

« Tu m'embêtes pas... », lâcha-t-il lentement, le ton suspicieux.

Non il ne l'embêtait pas, mais il commençait sérieusement à se poser des questions.

« Le boulot ? Ca va ça va. Les affaires marchent bien », affirma-t-il en souriant, « Je t'attendrai au magasin alors »

Il aurait au moins un client sympa. Avec qui il allait pouvoir rire un peu. Il attendait cela avec impatience.

Se passant la langue sur les lèvres, il ne put cependant pas oublier les grandes interrogations profondes de son ami sur la vie, les peluches, les chats et les licornes. En y repensant, il n'avait peut-être pas tout saisi, ce n'était pas possible autrement, il avait dû mal comprendre quelque chose... non ?

« Ca m'embête de te demander ça mais... », commença-t-il, l'air désolé mais les yeux brillant de malice, « A quoi est-ce que tu tournes ? Sans te vexer hein, mais la moquette ça se pose, ça se fume pas »

Il se mit ensuite à rire, pour montrer à son ami que ce n'était pas méchant. Il le taquinait juste.

« J'avoue que j'ai eu du mal à suivre ton délire avec le chat et la licorne. Tu te poses des questions de dingue quand même... », dit-il en arquant un sourcil, « Mais pour t'aider un peu dans tes recherches, je pense pas que ça existe. Pas à ma connaissance du moins. On en aurait entendu parler je présume »

Il se mit à regarder le plafond, pensif. Il secoua la tête quelques fois avant de laisser une petite moue peindre son visage.

« Tu sais... Internet est ton ami ~ »

Un nouveau rire lui échappa mais ce n'était pas tout à fait faux non ? Internet était un roman de réponses à des questions plus ou moins importantes sur la vie, le terre, les animaux et tout ce qui reste.

♪ Je voudrais une

chacorne des neiges ♪

Kawaguchi Ren | Nakamura Hiroki

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Plus j’écoutais Ren parler, plus mon sourire s’accentuait. C’est vrai que je pouvais paraître bizarre parfois mais c’était quelque chose que j’assumais parfaitement car ça montrait que je ne cherchais pas à me rendre parfait.
A la fin, je ne pus m’empêcher et je finis par éclater de rire. Je finis par m’arrêter avant de m’excuser pour éviter de paraître impoli.

« Désolé mais c’est juste que je ne m’attendais pas à cette réponse… C’est vrai qu’internet peut être utile ou alors on peut aussi prendre une peluche de chat, une peluche de licorne et les coupler ensemble. »

Encore fallait-il savoir coudre bien sûr. Un soupir s’échappa de mes lèvres car, oui, internet pouvait être mon ami pour cette fois… J’étais presque désespéré de devoir en arriver à cette solution mais bon…
Je finis par mettre cette pensée de côté pour éviter de plus me tracasser car je n’avais pas envie que Ren pense des choses fausses de moi.

« Sinon, pour répondre à ta question… Tu viens de m’apprendre que la moquette c’est pour le sol, je dis presque choqué avant de prendre un air triste. Et aussi que les chacornes n’existent pas ? J’ai même trouvé un nom, tu te rends compte ? »

Il fallait quand même que Ren comprenne que je plaisantais car, sinon, il allait croire que je ne tournais pas qu’à l’eau, aux cocktails et aux cafés alors que si. Je lui souris avant de reboire un peu de café.

« Tu sais, je pense qu’on se pose tous ce genre de questions. Parfois c’est simplement le fait de regarder les Aristochats puis Moi, Moche et Méchant, et après la Reine des neiges qui fait qu’on se demande si une chacorne des neiges existent…. »

Par la suite, mes sourcils se froncèrent en pensant à quelque chose… Il fallait vraiment que Ren me suive car sinon je craignais qu’il ne veuille plus m’approcher.

« Par hasard, c’est pas toi celui qui joue le Renne dans la Reine des neiges ? Parce que, si c’est le cas, je t’en voudrais de ne pas me l’avoir dit avant. »

J’offris ensuite un sourire à Ren pour lui montrer que je le taquinais légèrement et je pensais quand même qu’on lui ait déjà fait cette blague…

« Voilà pourquoi je trouve que les jours de congés sont néfastes pour moi, je me pose des questions bizarres, je dis avant de rire légèrement. »

Je pris la tasse de café pour faire tourner le liquide afin d’enlever la mousse sur les bords avant de grimacer en voyant une personne arriver vers moi… Oh non.

« Reeeeen, je dis en m’approchant, sauve-moi ce mec est collant, je dis en chuchotant. Il s’imagine des choses, juste parce qu’on l’a fait une fois et voilà … T’as pas à faire grand chose juste à faire genre on est proche et qu’il a pas intérêt à m’approcher sinon tu le castres… Un truc dans le genre… S’il te plait aide-moi ! »

Je mis mes mains devant mon visage, les collants pour lui montrer que je l’implorais. J’espérais quand même qu’il comprenne de quoi je parlais car j’évitais de parler trop fort et, surtout, j’imaginais Ren tellement pur que je me voyais mal parler de certaine chose avec lui…

« Si tu m’aides, je te paie une boisson, un truc à manger, un vêtement, des chaussures, je pourrais même te construire un mini temple. »

J’exagérais peut-être mais, j’avais beau l’envoyer sur les roses, ce mec revenait toujours me voir. J’espérais qu’il s’en aille et me laisse tranquille, s’il voit que j’étais très proche de certaines personnes qui n’hésiteraient pas à me protéger…
Pour le moment, j’étais plus dans l’esprit de faire des yeux de chat botté et supplier Ren de bien vouloir m’aider.

Rire. S'enfuir. Taper amicalement l'épaule de son ami et lui dire que tout ira bien. Ou pleurer. Ou alors... pleurer de rire. Ren avait le choix, et il hésitait clairement.
La discussion sur la licorne et le chat le perturbait déjà, mais alors imaginer une peluche de licorne et de chat cousues ensemble... Il grimaça légèrement, tentant d'imaginer la chose du mieux qu'il le pouvait. Sauf que ce n'était pas évident.
Il évita de commenter et avala une nouvelle gorgée de son soda.

« J'ai du mal à m'en rendre compte oui... », souffla-t-il rapidement.

Si Hiroki continuait comme ça, il allait se perdre. Il passa lentement sa main dans ses cheveux, se décoiffant quelque peu au passage, avant d'essayer de se concentrer sur les paroles de son ami. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres ; Hiroki se posait des questions existentielles... Il rit doucement. Oui bien sûr, il était le renne de ce Disney, évidemment. Son seul costume ? Des fausses cornes. Sinon le reste était authentique, 100% Ren.

« A mon humble avis... », commença-t-il, « Tu devrais travailler toute l'année, sans t'arrêter. Ca te va pas de pas bosser. Sérieusement. Ca me fait limite peur tu sais ? »

Il appuya ses paroles d'un léger hochement de tête alors qu'il essayait tant bien que mal de ne pas rire. Il ne pouvait pas nier, les interrogations de Hiroki l'avait quelque peu surpris. Mais ça changeait des conversations habituelles ; c'était le cas de le dire. Il avait oublié ses petits soucis durant ce laps de temps. Tout lui était sorti de la tête.
Perdu dans ses pensées, il but la dernière gorgée de sa boisson. Son regard s'aventura quelques secondes sur son verre vide, alors qu'un chuchotement arriva lentement jusqu'à ses oreilles. Il releva doucement son regard vers son ami et lui lança un regard interrogateur. Il regarda ensuite autour d'eux, très discrètement, pour essayer de repérer l'homme dont parlait Hiroki.
Un petit rire glissa sur ses lèvres alors qu'il hochait la tête.

« T'as pas besoin de me payer quelque chose... par contre pour le mini temple, on peut s'arranger »

Un immense sourire se forma sur ses lèvres. Il commanda ensuite une autre boisson et n'eut même pas le temps de faire quelques pompes qu'un nouveau verre se retrouva devant lui. Il en but une bonne gorgée.

« Et tu voudrais que je fasse quoi ? Tu sais que je fais pas dans la violence, donc pour le castrer, je repasserais. Enfin, s'il te fait du mal, ça reste à voir »

S'humectant rapidement les lèvres, il se leva et décala sa chaise vers celle de son ami, se rapprochant ainsi de lui. Il posa délicatement son verre devant lui avant de tourner la tête vers son camarade.

« C'est mieux comme ça ? », demanda-t-il, soucieux que ce ne soit pas assez, « J'te ferais bien un câlin, mais les démonstrations affectives en public, c'est vraiment pas mon truc... »

Et il était mal à l'aise rien que d'y penser. Déjà qu'en s'étant rapproché de son ami, il avait réussi à s'attirer quelques regards. Il s'accouda à la table, la tête vers Hiroki. Il devait trouver un moyen d'aider son ami en mettant les câlins et tout le tralala de côté. L'ambiance un peu plus privée était là, étant donné qu'ils étaient maintenant côte à côte. Pourquoi pas les surnoms bizarres et idiots ?

« Sinon, mon petit chasseur de chacorne à moi, ça te dit qu'on se regarde Bambi un jour ensemble ? »

♪ Je voudrais une

chacorne des neiges ♪

Kawaguchi Ren | Nakamura Hiroki

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Ren était un ange tombé du ciel, il était trop adorable pour être humain. Je le laissais donc s’approcher et je rigolais légèrement en entendant son souci à propos des démonstrations affectives.

« Ne t’inquiète pas, en journée c’est rare que je fasse des démonstrations affectives flagrantes… »

En général, tout se passait sous la table, mais je me gardais bien de le dire à Ren, il risquait de prendre peur et de fuir. Il semblait si innocent.

« Pourquoi pas oui, mais il faudra que tu prévois les mouchoirs et, surtout, les câlins car je ne suis pas un chasseur aussi insensible que celui dans ce film d’animation… Je chasse les mignonnes petites chacornes seulement pour leur faire plein de câlins après. »

Je souris ensuite à Ren avant de mettre mon menton dans ma main pour renforcer cette ambiance privée que mon ami avait instaurée. Si je ne rentrais pas dans son jeu, ça ne servait à rien que je lui demande de l’aide.

« Tu veux bien être ma chacorne rien qu’à moi ? »

Par la suite, je regardais en direction de l’homme de tout à l’heure. Il quittait le café, ce qui me fit soupirer de soulagement. Ren venait vraiment de me sauver d’un calvaire. Heureusement que mon ami avait était là.

« Merci de m’avoir filé un coup de main là où d’autres seraient partis en me laissant me débrouiller. Je te ferais bien un câlin de remerciement mais j’ai cru comprendre que tu n’étais pas fan des câlins dans les lieux publics. »

Je lui tapotai seulement l’épaule pour lui montrer ma gratitude, c’était simple, amical… L’amitié entre homme à l’état pur j’avais envie de dire.

« Il faudra que tu me donnes les détails pour le mini temple. Si tu veux une mini statue, un endroit pour qu’on t’adule… Des choses comme ça. Je ferais mon possible pour suivre tes ordres à la lettre. »

Nous reprîmes, ensuite, des places plus convenables et un léger rire s’échappa de mes lèvres en pensant à quelque chose.

« Au final je pense que la chacorne n’est pas un animal, j’ai trouvé toutes ses caractéristiques dans un être humain. C’est quelqu’un de doux, gentil, amical mais indépendant et rare dans cette ville… C’est toi, je dis en pointant Ren du doigt. »

Je passais ensuite mes mains dans mes cheveux, avant de les poser sur la table. C’était quand même rare que je prenne du bon temps comme ça et que je laisse quelqu’un écouter mes divagations sur les chacornes.

« Sinon pour Bambi, on peut le regarder quand tu veux mais je pense que c’est mieux si on regarde quelque chose de moins triste, non ? Evitons juste Spider man, on risque de faire des cauchemars après. »

Je plaisantais à moitié car ce film me donnait des frissons dans le dos à chaque fois… J’imaginais que c’était moi que l’araignée mordait… Brrrr.

« Je pense qu’on a assez parlé de moi, non ? Il s’est passé des choses intéressantes depuis qu’on s’est vu la dernière fois ? Tu as adopté un chat ? Acheté une nouvelle chemise… »

Oui bon, ce n’était pas forcément extraordinaire, même si adopter un chat était quelque chose de magnifique, mais je n’avais pas d’autres exemples à lui fournir… Je voyais mal mon ami me dire « j’ai fait un tour en prison »…

Sirotant tranquillement sa boisson, Ren resongea à sa proposition. Dans un premier temps, Bambi lui avait paru être une bonne idée. Sauf que plus les secondes passaient, plus il se demandait si c'était toujours le cas. Penchant lentement la tête sur le côté, il espérait que ce film ne soit pas la source d'autres questions existentielles. Si cela devenait le cas, il en serait la cause cette fois. Et il grimaça quelque peu à l'idée de devoir à nouveau suivre Hiroki dans ses délires.
Il avala une petite gorgée avant de glousser légèrement. Il hocha la tête en souriant. Bien sûr qu'il pouvait devenir la chacorne de son ami ! Même si le terme restait flou pour lui. D'ailleurs, est-ce qu'il pouvait ajouter « chacorne à temps plein » sur son cv ?

Il suivit le regard de son ami et aperçut la silhouette d'un homme quitter le petit café. Ses lèvres se haussèrent quelque peu ; tout se finissait bien.

« Un simple merci me suffit », dit-il simplement.

Il préférait ça aux longues tirades de remerciement. Il trouvait cela plus sincère et plus authentique. Son sourire s'agrandit en sentant la main de son ami sur son épaule.
Il étira lentement ensuite ses bras devant lui et tenta de se faire craquer le cou. C'était une mauvaise habitude qu'il avait depuis quelques temps seulement... Depuis qu'il avait été en prison, en réalité. Comme le lit n'était pas confortable, il devait effectuer ce geste tous les matins... et ce geste était malheureusement resté ancré dans ses habitudes. Un faible soupir quitta ses lèvres alors qu'il repensait à tout ça.

« On verra ça une autre fois pour le mini temple. Le temps que je cherche quelques idées ici et là... quelques idées qui te feront regretter cette idée »

Un immense sourire, mi-malin mi-sadique, s’implanta discrètement sur ses lèvres. C'était tellement bon de pouvoir taquiner ses amis !

« Je suis donc une.. chacorne ? Je... euh... merci ? Je crois. C'est un compliment hein ? », lâcha-t-il en riant, « Mais... si j'suis une chacorne, et toi un chasseur de chacorne... tu vas pas me chasser, hein ? »

Il tourna la tête vers son ami et lui jeta un regard de chien battu. Il se mit ensuite à rire tout en secouant la tête ; il commençait à suivre le délire de son ami.
Il hocha positivement la tête à la suggestion de son ami. Il valait mieux éviter Spider-man. Quoi que, les films parlant des araignées ne le dérangeait pas plus que ça.

« J'aurais bien voulu adopté un chat. J'aime les chats », répondit-il rapidement.

Il se doutait bien que Hiroki connaissait son amour pour les chats. Il les trouvait vraiment beaux. Ils avaient une démarche gracieuse et tellement intimidante à la fois. Les traits de leurs corps étaient si parfaitement définis, et tellement uniques à chaque animal. Il se sentait calme et serein en leur compagnie. Ils avaient le don de paraître si faible et fragile. Et pourtant, leur charisme était plus imposant que celui de n'importe qui.
Encore un peu, et des petites étoiles se mettraient à briller dans ses yeux.

« Je devrais vraiment penser à adopter un chat, t'as raison. C'est une bonne idée. Et puis j'me sentirais moins seul à l'appartement aussi. Ca me ferait de la compagnie. De la compagnie toute douce et ronronnante. Bon par contre, il fera certainement ses griffes sur le canapé ou un meuble, et c'est un peu embêtant.... Mais je pourrais m'en sortir. Puis, je pourrais jouer avec lui quand je m'ennuie. Sauf que j'hésite sur la couleur du chat. Ils sont tous beaux... »

Il détourna quelque peu le regard vers son ami, le rouge lui montant légèrement aux joues. Non seulement, il venait de faire tout un discours sans queue ni tête sur le pourquoi du comment il devrait adopter un chat, mais en plus c'était sans doute l'une des premières fois où il parlait autant. Il se contentait en général de phrases pas trop longues.
Il se racla quelque peu la gorge, et s'excusa brièvement.

« A part ça, rien », lâcha-t-il après quelques secondes de silence, « Enfin si, j'ai fait un petit tour en maison de correction »

Il haussa rapidement les épaules, c'était toujours mieux de dire ça de cette manière. Il n'aimait pas le mot « prison » ; et depuis son séjour là-bas, il l'aimait encore moins.

« Rien de bien passionnant... », avoua-t-il dans un murmure.

Un fin sourire glissa sur ses lèvres alors que son regard tombait doucement sur son verre. Il devait arrêter de penser aux jours qu'il avait passé enfermé contre sa volonté. Il devait cesser de ruminer. Il devait passer à autre chose maintenant, et son ami lui dirait sûrement que ce n'était pas la peine de rester bloqué là-dessus. Il n'avait pas non plus subi de traumatisme flagrant... On ne l'avait pas frappé, on ne l'avait pas humilié, ni même violé. D'ailleurs personne ne l'avait vraiment touché plus que nécessaire ; et heureusement !
Il devait passer à autre chose. Et le plus vite possible.

♪ Je voudrais une

chacorne des neiges ♪

Kawaguchi Ren | Nakamura Hiroki

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Un sourire naquit sur mes lèvres quand j’entendis Ren parler de chat. Même si j’étais peu chez moi, je ne pourrais vivre sans les miens, mes boules de poiles étaient tellement adorables, sages et câlins. De vrais amours !

Quand mon ami eut fini son monologue sur les chats, mes sourcils se froncèrent… Lui, en prison ? Il me faisait une blague là, non ? Non ? Ces NSA de malheur avaient osé s’en prendre à Ren pour lui faire un lavage de cerveau. Il était aussi pur qu’un nouveau né par rapport à moi, j’avais envie de lui faire un câlin de réconfort sauf qu’on était dans un lieu publique en pleine journée.

« Tu sais, pour en revenir à ton histoire de chat, si Occha et Tama font autre chose de leur journée que s’ignorer ou dormir, je te fais signe… Et surement pas l’animal, je dis avec un léger rire. »

Je n’avais rien fait à mes deux boules de poiles qui pourrait les empêcher d’avoir des chatons car, après tout, ils étaient aussi libres que moi. Heureusement Tama, en tant que mâle, ne ressentait pas le besoin de marquer son territoire.

« Puis au moins je saurais que le chaton est chez quelqu’un de confiance qui affectionne vraiment les chats. Si tu veux bien sûr, je dis avec un sourire. »

Si Ren voulait un chaton alors il l’aurait après son sevrage, bien évidemment. J’étais même prêt à acheté du matabi s’ils mettaient trop de temps. Je verrais bien car la question ne se posait pas pour le moment.

« Par contre tu risques d’avoir du choix dans la couleur du pelage car Occha et Tama ont plusieurs couleurs. Mais ce qui est bien, c’est que si le chaton hérite de leur calme tu n’auras pas de problème pour les meubles mais pour ton canapé, je ne te promets rien. Ah oui, et si tu adoptes un chat, ne laisse aucun habit traîner sinon tu risques d’avoir un tee-shirt en poil de chat… A moins que tu investisses dans une brosse collante pour enlever les poils, je dis avec un rire. »

C’est vrai que c’était un des points négatifs quand on avait un chat mais bon, j’avais tendance à dire que…

« Mais bon, toutes les bêtises qu’ils font n’est rien comparé à l’amour qu’ils nous donnent et qu’ils reçoivent de nous. »

Je souris ensuite à Ren avant de m’excuser car j’avais tendance à vraiment m’emporter quand on me parlait de chat.

« Tu sais, pour changer de sujet, ça m’étonne que tu sois allé dans une de ces maisons de correction. Une personne que je connais y est aussi allé mais c’est le jour et la nuit entre vos deux caractères, comme quoi, personne n’est à l’abri d’aller dans ce lieu. »

Par la suite, je secouai la tête pour essayer de chasser ces pensées négatives qui pouvaient gâcher ce petit moment que je passer avec un ami.
Une chose vibrant dans ma poche arrière de jean me fit sursauter. La sensation n’était pas désagréable mais c’était plutôt la surprise qui m’avait fait réagir ainsi.
Je lus le message avant de faire une petite moue, un peu triste quant au contenu du message.

« J’ai une urgence de couple à régler, j’y vais avant que ça dégénère en bataille rangée sur les réseaux sociaux, je dis en me levant et en levant les yeux en social par rapport à la mention des réseaux sociaux. »

Je réglais l’addition avant d’aller derrière Ren pour lui faire un bisou sur la joue et lui glisser un :

« A bientôt ma petite chacorne, et promis si je te chasse c’est vraiment pour te faire plein de câlins. »

Je lui refis un bisou avant de partir en direction de la sortie, lui faisant un peace juste avant de passer la porte. Même si je n’avais pas très envie d’aller régler ce problème, j’avais un sourire en repensant à la conversation que je venais d’avoir avec Ren.

Il y avait des fois où il devait vraiment faire de son mieux pour suivre son ami. Et aujourd'hui ne faisait pas exception. « Je te fais signe et sûrement pas l'animal » … hein ?! Il mit quelques secondes à comprendre, et rit finalement. En y réfléchissant bien, c'était plus drôle. Pas évident à saisir -pour lui du moins- mais plutôt drôle. Il allait sans doute utiliser ça à son tour.

Il avala le reste de sa boisson, écoutant son camarade. Il se tourna lentement vers lui, des milliers de petites étoiles dans les yeux. Tout le monde autour d'eux devint qu'un bruit sourd et lointain. Ca lui ferait tellement plaisir d'avoir un chaton ! Mais s'il avait un chaton des chats de Hiroki, ce dernier serait-il le beau-père. Indirectement, sans doute. Il aurait donc le droit de passer le voir. Ren se mit à rire doucement en s'imaginant courir partout dans son appartement, l'animal dans les bras, fuyant Hiroki pour ne pas qu'il puisse le voir.
Et ce serait drôle aussi. Moins pour son ami et moins pour les voisins, mais pour lui certainement.

Il prit lentement l'une des mains de son ami et la serra doucement entre les siennes, le regard implorant. Encore un peu et il se mettait à genoux. Même si, concrètement, tout ça n'était pas du ressort de Hiroki... mais plutôt de ses chats. C'était donc ses chats qu'il devait aller voir et supplier ! Pour sauver un Ren en danger, mouaip.
Il relâcha doucement la main de son ami, un doux rire quittant ses lèvres.

« T'en fais pas, c'est pas les poils qui me dérangeraient, je crois que je pourrais m'y faire »

Oh oui, il s'y voyait déjà tellement ! Câliner le chat. Nourrir le chat. Jouer avec le chat. Dormir avec le chat. Brosser le chat. Il avait déjà établi l'emploi du temps de toute sa vie en quelques secondes. Ca en promettait de belles choses tout ça.

« Tu connais quelqu'un d'autre qui y est allé ? Pff... », lâcha-t-il en soupirant, toute bonne humeur grâce aux chats s'étant évaporé, « Rien que d'y penser, ça me tue. Mais bon, je suppose que c'était nécessaire »

Suite à cela, il sourit. Faussement, mais il sourit. Il ne savait pas s'il pouvait réellement dire ce qu'il pensait. Pas qu'il n'avait pas confiance en Hiroki, non. Il lui accordait toute sa confiance, mais il doutait plutôt des autres personnes présentes dans le café. Depuis sa sortie de prison, il avait l'impression d'être encore plus parano qu'avant. C'en était limite effrayant...

« Une bataille sur les réseaux sociaux ? Sérieux ? », demanda-t-il en riant, mais exaspéré à cette idée.

Il haussa ensuite les épaules. Après tout, tout ça devenait n'importe quoi. Cette ville, les gens, la recherche de la perfection... tout partait dans tous les sens.

« On se revoit pour la construction de mon mini temple ! »

Il rit doucement avant de froncer les sourcils. Hiroki n'aimait pas les démonstrations affectives en pleine journée, mais il ne s'était pas gêné pour lui faire deux bisous. Pas un, deux ! Il secoua la tête, un fin sourire amusé aux lèvres. Il n'allait pas faire une crise pour si peu.

Puis, repensant à sa dernière phrase, une petite moue taquine glissa sur son visage. Oh, il n'allait pas l'oublier, son mini temple.