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 Yesterday I died; tomorrow's bleeding • |

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Tachibana Kyohei» Admin ◘ I ♥ Every
Tachibana Kyohei
Avatar : Kamenashi Kazuya
Pseudo : Lauly
Date de naissance : 23/06/1988
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Yesterday I died; tomorrow's bleeding • | Goomcugq


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Mer 22 Juil - 23:21
     
Tout était arrivé si vite. Personne n’avait rien vu venir. Ni lui, pas même Ren. Il s’était attendu à tout, sauf à ça. Juste pour un misérable coup de main, il avait vu sa vie se plonger soudainement dans un trou noir intense. Cela faisait combien de temps que ce noir était là ? Le jeune homme était incapable de le dire et incapable de se réveiller aussi. Peut-être qu’au bout du compte, c’était ça son destin. Sa vie ne valait pas grand chose de toute façon donc s’il mourrait ainsi, qui est-ce que ça dérangerait ? Il ne voyait plus sa mère. Il n’avait jamais connu son père. Ses proches en avaient certainement marre de lui et il leur était inutile. Est-ce que Ren avait suivi ses conseils ? Est-ce qu’il était allé mieux après cette soirée ? Pourquoi Kyohei baissait-il les bras subitement ? Etait-il si malheureux que ça ? Quand on l’observait, il n’en donnait pas l’air. Il n’était plus seul, il avait des amis qui l’entouraient, une sublime femme et même ses fichus animaux, il avait commencé à les apprécier. Alors pourquoi pensait-il à mourir ? Rien n’était terminé. Tout n’était qu’une question de volonté mais peut-être qu’en fin de compte, ouvrir les yeux lui semblait si interminable qu’il préférait choisir la solution de facilité. Comment aller Ren d’ailleurs ? Il était avec lui quand tout ça était arrivé.. Le jeune homme refusait de sortir de ce sommeil et d’apprendre que son ami n’avait pas survécu.

Ce noir était si perturbant... Au final ce que Kyohei désirait le plus était de revenir en arrière et de ne jamais ouvrir cette porte. Il serait encore avec Ren, en train de rire, de s’amuser tout en discutant de tout et de rien. Ce noir n’existerait pas et rien ne serait douloureux. Pas même son coeur qui lui semblait si faible à cet instant précis. Allait-il réellement mourir ? Il ne voulait pas mourir. S’il y avait déjà songé par le passé, aujourd’hui, il avait vraiment envie de vivre. Tout lui paraissait juste si compliqué. Il était heureux il y a encore quelques semaines. Le week-end dernier, ils étaient allés à la plage avec sa femme et même s’ils s’étaient chamaillés, ils s’étaient bien amusés. Yui était sa compagne et il n’avait jamais pu lui dire ce qu’il pensait d’elle ni pourquoi il la fuyait tant auparavant. Il aurait aimé lui dire qu’en réalité il l’appréciait beaucoup et qu’il était fier d’elle car elle était unique en son genre. Que ses histoires de princesse ne l’intéressaient pas, que toutes les princesses n’étaient pas niaises et ne vivaient pas obligatoirement dans un château, que bien qu’elle soit énervante parfois, lui il l’adorait telle qu’elle était. Et Ren alors ? S’il avait tenté de le réconforter la dernière fois, Kyohei n’avait pas été assez expressif mais il aurait dû... Lui avouer clairement qu’il était comme un frère et qu’il l’avait sauvé un nombre incalculable de fois à l’époque. Pourquoi c’était toujours dans les moments les plus tragiques que ce genre de réflexion traverser notre esprit hein ? Peut-être qu’il ne se réveillerait jamais, qu’il ne pourrait plus jouer à James Bond avec Naoki ni lui envoyer des morceaux de poulets dans la tête... Peut-être qu’il n’entendrait plus jamais les moqueries que Renji lui envoyait à tout bout de champs... Peut-être qu’il ne les verrait plus jamais... Et pourtant, ce n’était pas l’envie qui manquait. Tout ça à cause de quoi ? D’un gars et de sa lâcheté. D’un gars qui avait peur et qui au lieu d’arrêter ses conneries n’avait fait que s’enfoncer un peu plus dans sa débauche. Kyohei l’avait juste mis en garde. Il lui avait dit de ne plus s’approcher d’Harumi, au risque de le regretter et de perdre sa place pour de bon. Il aurait suffi à Akira de cesser ses persécutions, rien de plus. Et ca avait mal fini. Un coup de feu puis tout s’était terminé dans une marre de sang. Comme ça, bêtement. Stupidement.

Flash Back :

Ils s’étaient mis d’accord pour refaire une soirée. Ren avait insisté pour se rattraper et le prenant à la rigolade, Kyohei n’avait pu refuser. Ils avaient choisi un soir où Yui n’était pas là, celle-ci étant parti dîner avec une amie. C’était parfait. Ils avaient même prévu de se commander des pizzas et pour patienter, ils s’étaient confortablement calés devant la télévision tout en discutant de tout et de rien. Plus de tout que de rien parce que depuis l’autrefois, il en avait eu des choses à lui dire. Il s’était marié sur un coup de tête, sa compagne avait emménagé chez lui, ils étaient même partis se promener à l’extérieur de Nishinaka il y a quelques jours. Le magicien lui avait alors tout raconté, ne pouvant s’empêcher de rigoler face aux expressions de son camarade.

- Mais je me fais vieux, tu comprends, Avait-il déclaré d’un ton plaisantin.

Il pensait néanmoins ses paroles. Si c’était l’impression qu’on avait pu avoir au début, le jeune homme n’avait pas pris ce mariage à la légère. Il se connaissait par coeur pour savoir que de toute manière, il n’aurait jamais trouvé quelqu’un pour le supporter et que lui supporterait. Si la jeune femme l’avait impressionné dés le départ, ce n’était pas pour rien mais parce qu’en la croisant, il avait pu voir rien que dans ses yeux qu’elle était ce genre de personnes avec qui il aurait voulu se lier. Parce qu’elle dégageait quelque chose que d’autres n’avaient pas et qu’il savait, aussi étrange soit-il, qu’avec elle ça pourrait coller. Ils se complétaient donc peut-être qu’inconsciemment, le garçon avait réalisé quelque chose qu’il ne pouvait expliquer à haute voix. Qu’il ne pouvait s’expliquer à lui-même tout simplement.

Son ami allait lui émettre son avis sur tout ça lorsqu’on avait sonné à la porte. Kyohei avait cru qu’il s’agissait des pizzas et il s’était excusé auprès de son camarade, déclarant qu’ils en parlaient juste après. Sauf qu’il n’y avait pas eu de juste après. Le magicien avait ouvert puis voyant la personne se tenant sur le seuil de l’entrée, il avait voulu refermer aussitôt. Ca n’avait pas fonctionné. Akira avait beaucoup plus de force que lui mais le souci était cette arme qu’il tenait entre ses mains. Déglutissant, la première pensée qui traversa l’esprit du jeune homme fut de tenter de s’échapper à ce bandit. La deuxième s’était dirigé vers Ren qui se trouvait dans le salon et il priait intérieurement à ce que celui-ci ne fasse pas le moindre bruit.

- Qu’est-ce que tu veux ? N’avait pu s’empêcher de cracher sèchement Kyohei, Qu’est-ce que ça t’apportera de me tuer ?!

Les menaces étaient sûrement une mauvaise idée seulement c’était l’unique idée que le garçon avait eu en tête afin de mettre en garde son camarade. Akira avait parlé, s’excitant tout en lui balançant des tas d’insultes à la figure, rétorquant qu’il n’aurait jamais dû se mêler de ce qui ne le regardait pas et qu’il allait amèrement le regretter. La lueur dans ses pupilles montraient ô combien le lâche était sérieux. Faire le fier était inutile et le magicien avait été plus que terrifier parce qu’il savait ce qui allait arriver. Alors machinalement, il avait reculé, effectuant, un pas, deux pas en arrière. Il avait quand même tenté de le résonner mais ça aussi, ça avait été inutile. La balle était partie. Il n’avait eu le temps de saisir l’endroit où il avait été touché que son corps avait basculé en arrière. Allongé au sol, ses paupières devenaient de plus en plus lourdes alors qu’il commençait à avoir froid. Sa vision se troublait mais faiblement, il avait pu distinguer la silhouette de son camarade. Il n’avait plus la moindre force, il mourrait peut-être sur ce carrelage alors s’il pouvait faire ne serait-ce qu’une dernière chose avant de partir, c’était de prier tous les dieux de la Terre pour qu’il n’arrive rien à Ren.

Fin du flash back

S’il était encore capable de se perdre dans des pensées, c’était qu’il était encore vivant non ? Il n’avait pas envie d’abandonner son ami. Il avait envie de croire que ce dernier allait bien, qu’il était là et qu’à son tour, il priait à ce que Kyohei daigne enfin se réveiller. Oui. Il voulait durement croire à cela. Il ne voulait pas mourir, ils avaient encore des tas d’années devant eux, ça ne pouvait pas se terminer maintenant.

Petit à petit, lentement, ses phalanges s’accrochèrent à ce qui semblait être un drap. Le mouvement était faible, presque infime néanmoins c’était déjà un début avant que, quelques minutes plus tard, le magicien parvienne enfin à ouvrir ses paupières. La clarté de la pièce l’obligea à les refermer aussitôt puis s’y habituant peu à peu, ses yeux allèrent se poser sur la silhouette assise sur une chaise, près du lit. La même qu’il avait vu avant de s’effondrer dans ce monde obscure. S’il était mal, s’il peinait à tout discerner pour l’instant, il y eut un poids qui se retira de son coeur. Ren était vivant.

- Hey... Souffla le jeune homme d’une voix infime.

Il n’avait la force de rien et de toute manière, à ce moment, Kyohei ignorait clairement ce qu’il aurait pu lui dire d’autre. Qu’il allait bien, que ce n’était pas grave et qu’avec le temps, ça passerait. Il ne pouvait pas lui rétorquer cela. Ce serait le plus gros mensonge qu’il aurait pu lui inventer et surtout, il savait que si lui était marqué, il n’osait pas imaginé ce qu’il en était pour son camarade.
Kawaguchi Ren» I ❤ Nishinaka
Kawaguchi Ren
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Jeu 23 Juil - 1:22
     
Comment la situation avait dérapé à ce point ? Pourquoi avait-elle dérapé, pour commencer ?

Son regard quitta un instant le sol pour se poser sur un mur blanc. Il ne devrait pas être là normalement. Il ne devrait pas être là. Il devrait être... ailleurs. Mais partout sauf là. Il devrait être en train de travailler. De s'énerver contre un client, ou peut-être même rire. Ou il devrait dormir. Il était quelle heure, d'ailleurs ?

Il n'avait plus vraiment trouvé le sommeil depuis ce jour-là. A chaque fois qu'il fermait les yeux, les mêmes images défilaient, encore et encore, sans lui laisser ne serait-ce qu'une seconde de répit. Les mêmes scènes se déroulaient en continu, et parfois, comme maintenant, même lorsqu'il avait les yeux ouverts, chaque image, chaque geste, chaque mot, tout, absolument tout défilait devant ses prunelles immobiles.

Son regard glissa lentement, tombant sur le corps de son ami endormi. Son visage se plia en une moue douloureuse. Il avait déjà bien trop vu ce corps étendu devant lui. Et il devait encore supporter de voir ça jusqu'à ce que son ami décide d'ouvrir les yeux. Il allait devoir attendre. Mais pour rien au monde il ne le laisserait seul à son réveil.
Ne pouvant supporter cette vision trop longtemps, ses yeux dévièrent sur ses mains.
Il les voyait là, en train de trembler faiblement. Il n'arrivait pas à les arrêter, elles agissaient d'elles-même... comme lors de cette fameuse soirée.

En y pensant, n'était-ce pas de sa faute ? Enfin, il n'aurait jamais pu deviner que cela allait arriver. Mais c'était lui qui avait insisté pour pouvoir passer du temps avec Kyohei de nouveau. Pourquoi n'avait-il tout simplement pas invité Kyohei chez lui ? Il aurait dû faire ça. Il aurait dû...
Il se prit lentement la tête entre les mains alors qu'un léger son peiné quitta ses lèvres.

Flash back :

Ils étaient installés dans le salon de Kyohei. Ren avait insisté pour qu'ils se refassent une soirée entre eux, histoire de pouvoir tirer un trait sur la précédente. Il voulait profiter de ce moment avec son ami, prendre du bon temps, rire, raconter n'importe quoi... La soirée avait démarré, il avait déjà bien ri. Vint alors au cœur de la conversation le mariage de Kyohei. Et là encore, Ren ne pouvait s'empêcher de rire face aux explications de son ami.
Il ouvrit la bouche pour parler, mais ils fut interrompu. Déposant sa boisson sur la table, il observa son ami quitter la pièce.

Il n'avait rien vu venir, il n'avait rien pu faire. Sans qu'il n'ait le temps de faire quoi que ce soit, un immense bruit résonna longuement à ses oreilles. Un coup de feu. Son cœur rata un battement. Avait-il bien entendu ?
Machinalement, ses pieds le guidèrent vers l'entrée. Il devait aller voir Kyohei, et s'assurer que tout allait bien. Sauf que tout n'allait pas bien. Kyohei était étendu sur le sol, allongé sur cet horrible matelas rouge, et un homme se tenait là, devant la porte, tenant fièrement l'arme entre ses doigts.
Tout son corps lui criait de fuir. Et vite. Ce qu'il fit. Il s'élança d'un pas rapide vers la chambre de son ami. Par pur réflexe, il prit un livre entre les mains. Comme si l'objet pouvait le protéger contre une balle...
Il aurait voulu se glisser sous le lit, mais il n'eut pas le temps et opta finalement pour se mettre derrière la porte. De toute manière, ici ou là, il était foutu. Il le sentait.
Alors, c'était comme ça qu'il allait mourir ? Il n'aurait jamais cru finir sa vie ainsi...

La peur lui tiraillait l'estomac. Les battements de son cœur ne cessait de s’accélérer. Il avait l'impression que sa tête allait exploser tellement elle tournait et tambourinait contre son crâne. Son respiration était plus chaotique que s'il avait couru. Et là, il l'aperçut. L'homme venait d'entrer dans la pièce. Ren ne savait par quel miracle ce dernier n'avait pas pensé à directement vérifier derrière la porte. Mais il était là, dos à lui. Et c'était sans doute son unique chance. Sa dernière aussi. Aussi discrètement qu'il le pouvait, le corps tremblant, il se plaça derrière l'homme avant d'abattre le livre sur son crâne le plus violemment possible.

L'homme à terre, il tenait toujours fermement son livre en l'air. Il resta ainsi quelques secondes, sans pouvoir bouger, trop surpris de sa propre action. Il laissa le livre tomber au sol alors que son regard fixait l'arme à côté de l'homme. Il ne réfléchit pas, et s'en saisit avant de filer vers Kyohei.

Il se mit sur le sol près de son ami, répétant inlassablement son prénom, espérant qu'il ouvre les yeux, qu'il bouge. Lâchant le pistolet à côté de lui, ses mains se posèrent par réflexe sur la plaie de Kyohei. Il ouvrit la bouche, voulant hurler pour que quelqu'un vienne les aider. Ses lèvres bougeaient, mais aucun son n'arrivait à en sortir. La seule chose qu'il était capable de prononcer était le prénom de celui étendu sur le sol.

Soudainement, un « Je vais t'étriper petit con ! » résonna à ses oreilles. Il se retourna tout en se saisissant de l'arme et la pointant vers l'homme par réflexe. Tout son corps tremblait. Ses mains n'arrivaient presque pas à tenir le pistolet. Le peu de force qu'il avait venait de le quitter, et il devait forcer sur ses doigts pour qu'ils ne lâchent pas. Il le menaça plusieurs fois de ne pas s'approcher, sinon il tirerait. Il voulait se protéger mais aussi protéger Kyohei.
L'autre ne faisait que rire, lâchant qu'il n'oserait pas lui.

La suite était encore floue. Mais il était sûr d'une chose, si l'homme était à présent par terre, baignant dans son sang, ce n'était pas grâce à l'intervention de l'esprit Divin, mais bien grâce à son doigt qui avait appuyé sur la gâchette.
Ren sursauta lui-même en entendant le même bruit que quelqu'un plus tôt. Il avait fermé les yeux, il ne savait

Ren avait tiré...


Fin du flash back

A ces souvenirs, ses yeux se fermèrent alors qu'un autre son de désespoir sortit de sa gorge. Malheureusement, le corps de son ami, allongé sur son lit de sang, se dessina devant ses prunelles fermées. La bouche ouverte, il essayait de respirer le plus normalement possible. Il se mordit la lèvre alors que son regard se relevait petit à petit vers son ami.
Et quand ce dernier prononça un faible « Hey », une larme vint mourir sur sa joue.

Ses lèvres bougèrent faiblement mais il ne parvint à former aucun mot. Pris d'une soudaine panique, il regarda tout autour de lui avant de se lever et d'aller vers la porte pour finalement revenir vers son ami.

« Je vais... Je vais chercher une infirmière »

Il essaya du mieux qu'il le put de faire que sa voix ne soit ni tremblante, ni faible. Mais c'était peine perdu. Il était fatigué, autant moralement que physiquement. La seule chose qui le tenait encore debout était sans doute la peur.
Logiquement, il n'avait plus de raisons d'avoir peur, et pourtant...
Il fit signe à son ami de patienter alors qu'il sortait de la chambre. Là, il fit signe à une infirmière de venir. Et une fois que celle-ci entra dans la pièce, il allait s'installer sur la chaise.

Fixant la jeune femme qui faisait son travail, Ren eut comme une soudaine envie de vomir. Il se pinça les lèvres et grimaça de dégoût.. Il avait toujours l'impression d'avoir cet odeur de sang dans les narines. Il se frotta nerveusement les mains, vérifiant plusieurs fois qu'il n'y restait aucune trace rouge.
Il avait pourtant toujours cette sensation d'avoir du sang sur les mains.

Ce ne fut que quelques minutes plus tard qu'il remarqua que l'infirmière était partie et qu'il était à présent seul avec Kyohei.

« Tu... enfin... C'est... Ca va ? »

Question totalement idiote. Mais il ne savait pas quoi dire. Que pouvait-il dire de toute façon ?
Les yeux embués de larmes qui ne couleraient pas, il croisa le regard de son ami. Il se força à sourire, il essaya de toutes ses forces, malheureusement le coin de ses lèvres ne se leva pas.
Tachibana Kyohei» Admin ◘ I ♥ Every
Tachibana Kyohei
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Jeu 23 Juil - 16:15
     
Ses paupières ne cessaient de se cligner à cause de toute cette fatigue apparente. Kyohei luttait durement pour ne pas se rendormir et pourtant, ce n’était pas l’envie qui manquait. Il se sentait si faible, que cela soit psychologiquement ou physiquement, à choisir, il aurait certainement préféré ne jamais avoir à se réveiller. Il était rassuré que Ren soit en vie seulement... A quel prix ? A quoi bon faire semblant et dire que tout allait bien alors qu’en réalité tout allait mal. Tout était encore flou dans son esprit néanmoins la seule image qu’il avait à l’esprit était cette porte qu’il ouvrait et ce pistolet rivé droit vers lui. Il ne voulait plus dormir, refusant de revoir cette scène pour la énième fois. Il ne voulait pas se sentir si faible et voulait retrouver le visage souriant de son ami. Ceci était un rêve impossible n’est-ce pas ? Rien qu’à sa réaction, il était facile de remarquer que le jeune homme n’allait pas bien non plus. Le magicien avait pu l’avoir cette infime larme et il aurait souhaité le rassurer, lui rétorquer de ne pas s’en faire, qu’avec le temps, ils iraient bien tous les deux... Aucun son n’était sorti de ses lèvres. Il y avait parfois des choses que même le temps était incapable de résoudre... Et plus que tout, Kyohei se reprochait d’avoir mis autant en danger son camarade, de ne pas avoir été plus vigilent, de ne pas avoir su le protéger correctement et qu’il ait du assister à tout ça. Maintenant, pouvait-il réellement se confier à lui ? Lui répliquer à quel point il était terrifié, à quel point la douleur au niveau de son thorax était violente, qu’il avait l’impression qu’il pourrait perdre la vie d’une minute à l’autre tant il était faible, qu’il regrettait tout ça, qu’il n’avait pas voulu que Ren voit ça mais aussi qu’à partir de maintenant, la simple idée de parler de porte le terrifiait complètement.

Il n’avait rien pu dire, ses yeux fixant le dos du garçon qui sortait subitement de la chambre avant de les reporter vers le plafond. Même parler, cela lui paraissait être un défi interminable... De son bras, le blessé voulut retirer ce masque à oxygène qui se trouvant devant sa bouche mais il n’y arrivait pas encore. La douleur était plus grande que ce qu’il n’y semblait et c’était comme si tout ses os se compressaient au niveau du thorax. Bordel. Ca faisait mal. Seulement Kyohei était incapable d’expliquer ce qui était le plus douloureux entre cette balle qui l’avait frappé de plein fouet ou tout ce traumatisme qui lui hantait l’esprit. Probablement un peu des deux. Garder les yeux ouverts devenaient de plus en plus compliqués, pourtant le garçon luttait néanmoins c’était à croire qu’il n’était pas aussi résistant qu’il le disait. C’était fini. Si ses paupières se fermaient, ça serait terminer pour de bon mais il entendit à nouveau du bruit dans la pièce. Tout d’abord son corps se crispa sous la panique avant de se détendre en reconnaissant son ami ainsi qu’une infirmière. Celle-ci s’approcha de lui afin de le soigner et de vérifier la stabilité de son état. Le magicien ne parlait pas, se contentant de l’écouter. Elle lui expliquait ô combien ça avait été grave, qu’il aurait pu mourir s’il n’avait pas été amené juste à temps, qu’il avait perdu beaucoup de sang et que ça faisait trois jours qu’il était plongé dans ce sommeil. Bien que surpris, Kyohei n’avait pas relevé, n’ayant en réalité que faire des soins qu’on lui avait apporté, de savoir qu’on avait été obligé de l’opérer d’urgence, qu’il faudrait un certain temps avant qu’il ne puisse retrouver l’usage complet de son bras. Il voulait juste qu’elle se taise, qu’elle le laisse tranquille si bien que ses mains avaient commencé à trembler sous la tension. Etait-il dans les conditions d’entendre tout ça ? Non. Toutes ses paroles résonnaient dans sa tête comme des sons stridents à lui donner de violents mal de crâne. Elle lui expliqua que le médecin passerait plus tard et lui demanda de se reposer hors le malade ne répondit rien, détournant ses prunelles ailleurs dans la chambre. Il n’avait pas le souvenir d’avoir déjà été aussi mal par le passé, d’avoir ce goût amer qui parcourait sa gorge et de ne pouvoir rien faire contre cette torture qui tiraillait sa poitrine.

Un long silence s’était installé dans la pièce, plus personne ne parlait et il ne restait plus que Ren et lui de présent. Faiblement, Kyohei égara ses yeux en sa direction, une moue triste, affligée, pris place sur sa figure tandis qu’aucun son ne s’échappait de sa bouche. Il aurait tant désiré pouvoir lui déclarer qu’il allait bien, qu’il serait très vite sur pied mais ce ne serait pas vrai. Il luttait tellement... Ses doigts se crispaient au doigt comme si cela lui permettait de ne pas flancher. Il devait parler. Il devait lui dire quelque chose. Peu importait ce que c’était... Il ne voulait pas que Ren s’inquiète encore plus. Et pourtant...

- Ca va, Parvint à souffler le magicien après des efforts, Fatigué...

Epuisé, exténué serait certainement plus appropriés pour définir comment se sentait le garçon. Il n’aurait peut-être pas dû se réveiller, pas si c’était pour finir ainsi au final... Sourire. Plus que tout, il souhaitait sourire à son ami mais même ça semblait être comme lui demander de décrocher la lune. Il en était incapable. Si ses paupières résistaient à ne pas se clore, ses lèvres, elles, se démenaient pour tenter de sortir ne serait-ce que quelques mots. Peu importait la faiblesse de ceux-ci, il fallait que Kyohei sache, il fallait qu’il les sorte... Ce qu’il réussit à faire après plusieurs minutes de silence où sa bouche se mouvait sans qu’aucun son ne s’en échappe.

- Tu n’es pas blessé ?


Il l’avait contemplé sur ses propres paroles avec ses petits yeux. Il ne se souvenait pas de la réponse, il se rappelait simplement du visage de son ami qui le regardait et de ses lèvres qui bougeaient afin de lui répondre. Mais il n’avait pu entendre la réponse. Chaque bruit qui parvenait à ses oreilles lui semblaient si loin, comme un brouhaha bizarre alors qu’au bout du compte, il n’avait pas pu résister à cette lourdeur qui touchait ses prunelles. Le noir l’avait encombré de plus bel tandis qu’un bruit strident avait retenti dans la chambre entière. La vie était cruelle... Elle vous laisse des espoirs, vous fait croire à quelque chose pour vous le retirer aussitôt. Elle vous sourit sadiquement pour vous poignarder dans le dos. Elle vous détruit complètement sans une once de culpabilité. Elle vous fait voir un brin de lumière pour ensuite vous plonger dans une obscurité tout droit sorti de l’enfer. Qui avait-il de mal à croire au bonheur, à se battre pour survivre ? Kyohei n’avait pas envie d’abandonner alors pourquoi ? Pourquoi on ne lui accordait pas cette chance ? Il ne voulait pas mourir.
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Jeu 23 Juil - 17:27
     
Même sans que Kyohei ne le dise, il aurait probablement deviné qu'il était fatigué. Il devait tout autant que lui, voir plus. Il avait eu la chance de ne pas être blessé physiquement. Ca rajoutait énormément de fatigue.
Un regard inquiet plana sur son visage alors qu'il regardait le visage de son ami. Que pouvait-il faire pour l'aider ? Avait-il besoin de quelque chose ? Il devait se reposer non ? Mais l'infirmière n'avait rien dit pourtant. Enfin, qu'avait-elle dit exactement ? Il n'avait pas écouté.

Il était entre deux modes. Soit son cerveau allait trop vite, et les réflexions coulaient à flot. Soit il n'allait pas assez vite et il manquait la moitié des choses qu'il se passait autour.

Il commença alors à se frotter les mains contre le pantalon. Il devait arrêter de croire que le sang de son ami y coulait toujours. Il devait arrêter de voir ses mains teintes de rouge à chaque fois qu'il les regardait. Qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour pouvoir fermer les yeux, et s'endormir. Il voulait tellement dormir.
Il avait l'impression que son corps était lourd. Chaque mouvement devenait difficile à effectuer. Rien que tourner la tête pour regarder autour de lui lui coûtait trop d'énergie. Ses paupières clignèrent plusieurs fois alors que ses doigts s'accrochait discrètement à son pantalon. Comme pour s'empêcher de sombrer dans le sommeil.
Il ne pouvait pas dormir. Il ne pourrait pas, de toute façon.

Ou bien dormait-il ? Il était en train de dormir et tout ce n'était qu'un mauvais cauchemar. Si c'était ça, que quelqu'un vienne le réveiller, et vite. Il allait perdre la tête à ce train-là.
A la question de son ami, il ne dit rien, restant simplement bloqué dans son silence. Il voulait lui dire que tout allait bien pour lui, qu'il ne devait pas s'en faire, il n'avait pas été blessé donc pour lui, tout se passait bien. Mais c'était tellement faux. Et il savait que s'il le disait, tout sonnerait comme un mensonge, et il ne voulait pas mentir à Kyohei. De toute manière, ce dernier aurait certainement remarqué qu'il mentait.

Il fit tout de même un effort quasi surhumain pour prononcer un « Je suis pas blessé. J'ai pas.. non »
Ses yeux se perdirent un instant sur le sol avant de se relever vers son ami. Ils se remplirent d'effroi en entendant ce long bruit aiguë.
Comme s'il avait soudainement retrouvé de la force, il quitta sa chaise et se mit debout à côté du lit de Kyohei. Ses lèvres ne cessaient de prononcer son prénom, encore et encore, alors que l'une de ses mains partit à l'aventure sur le torse de son ami.

Il revoyait à présent ses mains en sang, la panique de savoir qu'il allait probablement se faire tuer, la panique de savoir qu'il allait peut-être perdre son ami. La peur de se dire que oui, tout se terminait ici.
Un léger cri sortant de ses lèvres, il se recula vivement, allant jusqu'à heurter le mur alors que plusieurs personnes rentrèrent dans la chambre.
Tout devint rapidement flou, et tout semblait tourner au ralenti. Ses mains tremblaient comme jamais alors que son corps refusait de bouger. Il n'arrivait plus à respirer comme il fallait.

Il sentit deux mains agripper son bras pour le conduire à l'extérieur de la pièce. Et avant de sortir, il jeta un dernier regard vers le corps de son ami. Plusieurs médecins semblaient s'affairer autour de lui, répétant encore et encore les mêmes paroles. Et malgré l'envie de comprendre ce qu'il se passait, il n'entendait rien.

Il était assit dans ce couloir depuis... depuis combien de temps déjà ? Sa tête lui faisait affreusement mal alors que ses mains ne pouvaient s'arrêter de trembler. Ses yeux étaient toujours en mouvement, guettant les moindres faits et gestes des personnes qui passaient devant lui.
Il y avait cette infirmière qui était venue et qui lui avait parlé, mais il n'avait pas compris ce qu'elle baragouinait. Il avait seulement retenu que Kyohei était sauvé.
Il aurait voulu se précipiter dans la chambre, il aurait voulu être assit sur cette chaise encore, mais il savait qu'il ne supporterait pas de revoir le corps étendu de son ami. Alors il restait là, à attendre que le temps passe, le regard éteint et le visage fermé.

Finalement, la même infirmière qui lui avait parlé revint le prévenir qu'il pouvait aller voir son ami. Comme un robot, il se leva et entra dans la chambre, ne prenant pas le temps de toquer. Ses pas le menèrent directement au près du lit, où ses yeux scannèrent rapidement le corps étendu là.
Son regard croisa celui de Kyohei, alors que ses mains tremblaient encore et que son corps lui criait de s'asseoir, car c'était trop insoutenable de rester debout. Mais il voulait s'assurer que Kyohei était bien là, qu'il était bien réveillé. Il voulait s'assurer qu'il n'avait pas attendu dans ce couloir pour rien.

Il força pour que le coin de ses lèvres se soulève un peu, mais les larmes qui naissaient lentement dans son regard trahissait ce qu'il essayait de montrer.

« Tu restes avec moi, hein ? »

Sa voix était tellement brisée, et tellement faible, qu'on dirait qu'il n'avait fait que pleurer durant tout ce temps. Et même si aucune larme n'avait coulé là-bas, maintenant plusieurs d'entre elles mouraient silencieusement sur ses joues.
Soufflant un coup, il se laissa presque tomber sur la chaise avant de laisser ses mains prendre sa tête entre elles. Là il ferma les yeux un instant, faisant du mieux qu'il le pouvait pour calmer sa respiration qui était un peu trop rapide à son goût.
Malheureusement, une fois les yeux fermés, toutes les images de ce jour-là le frappèrent. Il sursauta tout en se redressant, alors que ses yeux cherchaient la cause de cette panique tout autour de lui.

Passant rapidement une main sur son visage, il soupira faiblement, puis reporta son attention sur son ami. Il le fixa un instant puis détourna le regard, avant de finir par le regarder de nouveau.

« J'ai besoin de dormir... mais j'y arrive pas... », avoua-t-il faiblement, « J'ai... »

Puis il fit un petit non de la tête, comme pour dire à son ami d'oublier qu'il venait de parler. Que voulait-il dire ? Qu'il n'arrivait pas à dormir parce qu'il avait encore trop peur ? Parce que les images tournaient en boucle dans son esprit ? Parce qu'il pensait qu'on allait le tuer pendant qu'il dormait ? Parce qu'il avait peur de perdre Kyohei ?
Ou voulait-il avouer qu'il avait tiré. A cette pensée, une légère grimace prit place sur son visage. Il se souvenait encore de la sensation de l'arme dans la main alors qu'il appuyait sur la gâchette. Il se souvenait encore du bruit qu'avait fait le corps de l'homme en tombant sur le sol.
Il se souvenait de tout. Et cela hantait ses nuits, oui mais pas seulement, cela hantait ses jours aussi.
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Jeu 23 Juil - 21:48
     
Qu’est-ce qu’il s’était passé au juste ? Etait-il devenu si faible pour ne pas être capable de tenir en vie ? Ce noir était revenu. Il n’entendait, ne voyait plus rien. Il n’y avait que ce vide dans lequel Kyohei s’enfonçait sans cesse. Il aurait aimé être plus fort que cela cependant c’était à croire que malgré tout, rien n’avait changé. Il disait s’être battu pour en arriver là, il disait avoir une personnalité forte mais au final s’il en était ici à présent, n’était-ce pas parce qu’il abandonnait ? Le jeune homme rétorquerait que non, qu’il avait envie de vivre et qu’il faisait tout pour rejoindre cette clarté à nouveau. Il n’avait pas envie de laisser Ren, il n’avait pas envie qu’il se ronge les sangs, qu’il se mette sa mort sur le dos, qu’il plonge dans une violente solitude à cause de tous ce traumatisme. Ils étaient deux dans ce cas là et il n’avait pas envie de le lâcher juste là où son ami avait le plus besoin de lui. Evidemment le choc serait toujours présent quelque part dans leur coeur, les images ne s’effaceraient pas de sitôt et ils y songeraient tous les deux mais n’étions nous pas censés être plus forts à deux que tout seul ? Pourtant, Kyohei n’avait pas ouvert les yeux. Il avait à peine pu revoir le visage de son camarade qu’il était retombé dans une inconscience sans pareil. Alors comme ça son état était si grave que cela... Sûrement que lui-même ne s’en était pas rendu compte et qu’il avait prié pour que ça aille mieux. Il avait réussi à lutter jusqu’ici, ne pouvait-il pas se battre encore un peu ? Pour Ren, pour sa femme, pour ses proches et peut-être... Pour lui-même ?

Le corps inerte, le magicien ignorait ce qu’il se passait autour de lui mais les médecins avaient accouru dans la chambre, se pressant de le brancher avant de tenter de le réanimer. Il y avait eu du mouvement pendant un certain temps, trop concentré dans leur tâche, personne n’avait fait attention aux minutes qui s’étaient écoulés. Les docteurs eux-mêmes ainsi que les infirmières priaient pour ce que le jeune homme décide de revenir à la vie. Mourir si jeune, ça ne devrait pas être autorisé et malheureusement il y en avait beaucoup qui disparaissait chaque jour. Kyohei n’aurait pas été le premier, il n’aurait pas été le dernier non plus. Les médecins s’étaient battus jusqu’au bout et il fallait croire que lui aussi. La machine qui indiquait zéro il y a encore quelques instants, la ligne avait reprit du mouvement, signe que le coeur du malade s’était remis à battre.

Il ne voulait réellement pas mourir. Il tenait plus à sa vie qu’il n’y paraissait et que lui-même l’aurait certainement cru jusque là. Peut-être parce qu’en grandissant, Kyohei avait quitté ce monde de solitude, il avait fait des rencontres formidables, des autres moins intéressantes mais qui faisaient partie de son existence et que pour rien au monde, il n’aurait voulu perdre. S’il se rabaissait souvent, qu’il n’avait pas une grande confiance en lui, le magicien n’avait pas idée à quel point sa force d’esprit pouvait être puissante. Sa respiration s’était fait plus calme, le laissant dans un doux sommeil pendant quelques heures alors que le bruit qui circulait autour de lui, le jeune homme ne l’entendait plus.

Quand il ouvrit ses paupières, il ne savait pas quelle heure il était, l’unique chose qu’il remarquait était que Ren n’était plus là. Ses yeux l’avaient cherché par réflex parce qu’avant qu’il ne « s’endorme », son ami était encore à ses côtés. Aussi puéril et stupide que cela pouvait être, ça le fit doucement paniquer alors qu’une infirmière était entrée dans la pièce. Mais encore une fois Kyohei ne l’écouta qu’à moitié, refusant d’écouter son charabia de médecine et qui ne ferait que le tracasser un peu plus. Là, pour l’instant, il voulait voir Ren. Il voulait s’assurer que son camarade allait bien, qu’il n’avait fait aucune bêtise et qu’il était en vie. Sûrement que le magicien se tourmentait un peu trop cependant après ce par quoi ils étaient passés, plus rien ne l’étonnait désormais. Coupant la femme dans son récit, il n’hésita pas une seule seconde qu’il réclama le garçon et pour le coup, il avait de la force de parler. Ca l’avait essoufflé toutefois, au moins, ça avait fonctionné et Ren l’avait rejoint. Kyohei n’avait pu le quitter des yeux, les baissant légèrement à cause de cette expression qu’affichait son vis-à-vis. En plus d’être fatigué, il avait l’air aussi mal en point que lui... S’il le pouvait, le jeune homme aurait voulu effacer cette soirée de son esprit, oublier cette tragédie cependant il avait envie de savoir ce qu’il s’était passé ensuite. La réaction de son camarade ne lui disait rien qui vaille néanmoins il ne pourrait pas l’aider ni avancer sans connaître la suite des évènements. Après, le magicien s’excuserait probablement. Il lui rétorquerait ô combien il regrettait de l’avoir mêler à tout ça, que c’était nullement de sa faute et qu’il aurait dû s’attendre à un tel acte de la part d’un lâche. Hors, pour le moment, tout ce qu’il pouvait faire était de le contempler tristement et d’être en colère contre lui-même pour avoir attristé autant cet être qui était si cher à son coeur. On ne souhaitait pas voir la peine dans les yeux de nos proches mais c’était encore pire lorsque celle-ci avait été crée à cause de nous. Il aimerait tant lui dire à quel point il était désolé mais là encore, aucun son ne sortait de ses lèvres.

Ce n’était plus à cause de faiblesse cette fois-ci... Non pas qu’il n’était plus épuisé cependant c’était différent. Il avait ce blocage, cette boule qui se nouait dans sa gorge et qui l’empêchait de rétorquer quoi que ce soit. Il voulait juste que Ren s’arrête de pleurer, qu’il sourit comme avant, qu’il le réconforte et sorte ses bêtises qui ne faisaient que rire que lui... Mais, ce n’était qu’un rêve impossible pas vrai ? Tant pis si Kyohei ne parvenait pas à parler pour l’instant, il avait toujours les gestes afin de remplacer la parole. Doucement, faiblement, ses doigts s’approchèrent de la main du garçon avant de la saisir avec malgré tout, une certaine difficulté. Il avait l’impression d’être paralysé dans tout le haut du corps et en plus d’être douloureux, c’était particulièrement gênant. En silence ses phalanges serrèrent cette infime étreinte pendant que ses prunelles se noyaient dans les siennes. Il ne pouvait malheureusement pas faire grand chose. Il ne pouvait pas enlever toutes ces images qui hantaient leurs esprits mais au moins... Il était là. Bel et bien vivant.

- Désolé, Parvint à échapper le blessé dans une voix presque inaudible alors que ses doigts se compressaient un peu plus autour de sa paume, J’aurais voulu t’éviter ça.

Mais à quoi bon déclarer cela maintenant ? C’était trop tard. Lui qui souriait tout le temps habituellement, qui avait appris à se sociabiliser au cours des années, voilà qu’il était incapable d’arborer ne serait-ce qu’une infime esquisse pour le réconforter. Cela servait à rien de se cacher de toute manière... Tous deux savaient qu’ils avaient été marqué bien que Kyohei ignorait ce qu’il était arrivé ensuite.

- Je te laisserais pas tomber, je te le promets...

Peut-être que paradoxalement, c’était Ren qui ne pourrait lui pardonner de lui avoir cacher le pourquoi du comment. Il pourrait lui reprocher de ne pas lui avoir dit plus tôt, de faire partie de cette communauté d’agent et de l’avoir mis en danger. Peut-être qu’après ça, il ne voudrait plus jamais le revoir... Cela ne serait pas étonnant après tout non ? Qui pardonnerait quelque chose comme ça ? Le magicien détourna son regard à cette pensée sans pour autant retirer sa main de celle de son camarade. Quelque part ça le rassurait. Ca lui donnait le sentiment qu’il ne le perdrait pas et que Ren ne le perdrait pas non plus. Autant en profiter pendant qu’il en avait encore le temps mais avant ça... Kyohei avait besoin de savoir.

- Qu’est-ce qu’il s’est passé, Ren ?

Il avait conscience combien ça devait être difficile pour son ami d’expliquer, de lui dire à quel point il avait eu peur en entendant le coup de feu. Qu’il avait eu peur pour lui mais qu’il avait eu peur pour sa propre vie, qu’il s’était certainement vu mourir des milliers de fois et que pourtant, il était là. Seulement quelque chose dans les pupilles du jeune homme faisait croire au malade que tout n’était pas aussi simple. Que c’était pire que ça.
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Jeu 23 Juil - 23:22
     
Sentir la main de son ami contre la sienne lui fit prendre conscience qu'il était vraiment là, avec lui. Il n'était pas mort, il n'était pas inconscient non plus. Il était vivant, et près de lui. Un léger soupir de soulagement quitta ses lèvres alors qu'il serrait lentement ses doigts entre les siens.
Il était tellement soulagé...

Lorsque la voix de Kyohei vibra à ses oreilles, il secoua frénétiquement la tête. Il n'avait pas besoin d'excuser, ce n'était pas sa faute. Et puis, lui aussi, il avait qu'à l'inviter chez lui pour changer. S'ils avaient été chez lui, l'autre homme ne les aurait pas trouvés. L'homme n'aurait pas tiré sur Kyohei et il n'aurait peut-être pas tiré sur lui non plus...
Il déglutit lentement à ce souvenir, laissant un souffle tremblant mourir contre ses lèvres.
Lui aussi aurait voulu lui éviter ça. Lui aussi aurait voulu lui éviter de se retrouver là, dans cet état. S'il avait pu, il aurait pris cette balle à sa place. S'il avait pu, il aurait demandé à se retrouver là, sur ce lit d'hôpital. Cela dit, pour rien au monde il n'aurait voulu que Kyohei subisse la même chose que lui. Il avait tous les deux leurs traumatises à présent, ils avaient tous les deux leurs faiblesses...
Ren aurait tellement voulu qu'il n'arrive rien à son ami. Il aurait tout voulu supporté, tout seul. Il aurait voulu se prendre cette balle, il aurait voulu que cet homme s'acharne sur lui, qu'il le maltraite quitte à le tuer, mais qu'il laisse ses amis tranquille. S'il avait été plus courageux, ou s'il avait été autrement, tout simplement, il aurait peut-être pu éviter tout cela.

Il hocha simplement la tête, murmurant un bref « Moi aussi je te le promets » Il allait rester à ses côtés jusqu'à ce qu'il aille mieux. De toute manière, il n'allait pas retourner au travail de si tôt. Alors il allait se prendre le temps de tout faire pour que Kyohei aille mieux, et le plus rapidement possible. Lui ? Il pouvait attendre. Le plus important restait son ami, personne d'autre.  

Sa gorge devint soudainement sèche. Ses yeux s'ouvrirent en grand alors que ses mains recommençaient à trembler. Il essaya de déglutir plusieurs fois mais rien n'y fit. Sa respiration repartit dans des looping incontrôlables. Il lâcha brusquement la main de son ami, la quittant comme s'il venait de se brûler. Il avait toujours l'impression de tenir l'arme dans sa main... et c'était avec cette même main qu'il tenait celle de son ami ? Non. Il ne pouvait pas faire ça. Il ne pouvait pas le tenir avec ces mains-là. Il ne pouvait plus rassurer qui que ce soit avec ces mains-là.

Baissant son regard vers ces dernières, une moue de dégoût se dessina sur son visage. Il revoyait ce sang, il entendait cette balle, il ressentait le recul de l'arme dans sa paume, il sentait encore l'odeur étrange de la poudre qui venait d'être utilisée.
Sans s'en rendre compte, ses mains se frottèrent lentement entre elles, comme pour enlever toute ces sensations étranges. Il secoua vivement la tête tout en laissant un regard paniqué à son ami. Non. Il ne pouvait pas lui dire. Il ne pouvait pas raconter que lui aussi avait tiré. Pour quoi passerait-il ? Pour qui surtout ? Il ressemblait à cet homme, d'un certain point de vue. Il n'aimait pas la violence, et pourtant, il avait plutôt sauvage dans ces gestes.
On aura beau lui dire que c'était pour se protéger, lui se voyait uniquement comme un tueur.

Il se rappelait alors son rapide séjour au commissariat. Il avait été le seul encore conscient, le seul encore apte à expliquer la situation.
En théorie, oui, il aurait été capable de raconter les événements. Mais en pratique... Il n'avait fait que bégayer, paniquer, pleurer, et trembler comme une feuille quand les policiers lui posèrent des questions.
Et là encore, à la question de son ami, il avait l'impression de revivre le même cauchemar. Sauf que là, la situation changeait. Il avait peur que Kyohei lui dise de s'en aller, il avait peur d'effrayer son ami en lui expliquant ce qu'il avait fait. Il était terrorisé à l'idée de passer pour le monstre qu'il s'imaginait être aux yeux de son ami.

« J'ai... C'était pas... », commença-t-il en serrant les poings.

S'il continuait comme ça, il n'arriverait à rien. Kyohei faisait l'effort de parler, de sortir des phrases complètes et cohérentes, et lui, que faisait-il rien ? Il paniquait. Encore. Baissant la tête en se trouvant plus lâche et faible qu'il ne l'aurait cru, un léger son de détresse vint éclater contre ses lèvres.
Fixant intensément le sol, il se disait que mourir aurait été peut-être une meilleure solution que souffrir...

« J'ai cru que...J'ai cru que t'étais mort », chuchota-t-il, « J'ai cru que... il y avait tellement de sang... »

L'image de son ami s'imprima lentement devant ses yeux alors qu'il essayait tant bien que mal d'organiser ses pensées.

« Je me suis caché. Je sais même plus où.. Mais je l'ai assommé. Enfin non, puisqu'il s'est relevé. Mais... »

Il prit une grande inspiration, serrant encore plus les poings sur ses genoux. Son regard restait ancré sur le sol, il était hors de question pour lui de croiser le regard de Kyohei.
Les mots suivants restèrent bloqués au fond de sa gorge. Il ne pouvait pas lui dire. Il ne pouvait pas lui raconter ça comme s'il racontait une histoire drôle. Non. Il devait penser à Kyohei. Et pour le moment, il n'avait pas besoin d'entendre ça. Il devait d'abord se reposer, et guérir. La suite de l'histoire n'était pas importante pour lui.
Ils avaient été emmenés à l'hôpital, où Kyohei avait pu se faire opérer. Et ils étaient à présent vivants. Des images terrifiantes dans la tête, mais vivants.

« Je peux pas... », conclut-il en tournant la tête pour éviter de se laisser tenter et de croiser le regard de son camarade.

Il ne bougea alors plus, et essaya de calmer les tremblements de son corps. Son cœur battait tellement fort qu'il était sûr que Kyohei pouvait l'entendre d'où il était. Heureusement que lui n'était branché à aucune machine, il aurait tout fait explosé. Se justifiant d'un « J'ai besoin d'air », il quitta son siège et partit vers la fenêtre qu'il ouvrit précipitamment avant d'avaler une grande bouffée d'air frais.
Ses épaules s'abaissèrent, et alors que son regard se perdait dans l'immensité bleue, un son sourd le fit soudainement sursauter plus qu'il ne l'aurait voulu. Pris d'une panique silencieuse, il ferma brusquement la fenêtre, avant de se mettre dos à celle-ci et de trembler comme la dernière feuille sur un arbre avant que l'automne ne s'installe. Son regard tétanisé se posa sur son ami alors qu'il se revoyait seul dans cette chambre, avec son livre entre les mains, à prier et espérer que la mort l'épargne.
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Ven 24 Juil - 23:40
     
Il n’aurait pas du poser la question. Il se répétait cette réflexion sans cesse sans son esprit cependant c’était plus fort que lui, il avait ressenti ce besoin de savoir. Mais la réaction de son ami montrait qu’il n’avait pas fait le bon choix, qu’il aurait certainement du attendre avant de l’interroger sur le sujet. Ils avaient vécu quelque chose de traumatisant et pour lui-même, c’était être un peu masochiste de vouloir entendre la suite de l’histoire. S’il venait à peine de se réveiller, Kyohei n’osait pas fermer l’oeil pour autant, il savait ce qu’il y verrait. Et il voulait l’éviter. Il était épuisé, même s’il avait dormi plus de trois jours, il était toujours autant fatigué. Il le serait encore les jours qui suivraient car il ne réussirait pas à trouver le sommeil. Peu importait. Ses yeux ne cessaient de fixer tristement son ami tandis que ses lèvres se mouvaient doucement, souhaitant lui déclarer que ce n’était pas grave, qu’il patienterait et qu’au bout du compte, il n’était plus sur de vouloir savoir de toute manière. En cet instant précis, il aimerait partir. Quitter le Japon, passer des vacances sur une île paradisiaque, loin du monde, loin des problèmes et où il ne penserait à rien d’autre qu’à la température de l’eau et à ce qu’il allait bien pouvoir manger au repas du soir. Sans être capable de prononcer le moindre mot, le magicien ferma ses paupières à nouveau, inspirant discrètement comme pour supprimer toutes ces choses qui le hantaient. Il y avait plus important à se tracasser et ce n’était pas lui, c’était Ren.

Il mourrait d’envie de lui dire de se taire, que ce n’était plus la peine, qu’il avait compris et qu’il n’avait pas besoin d’en savoir plus. Bien sûr que non Kyohei n’était pas sur d’avoir tout saisi cependant la réaction de son camarade lui faisait croire que oui, il savait ce qu’il s’était passé ensuite. D’où le fait que Ren était encore en vie et qu’il ne lui était rien arrivé physiquement parlant. Mais parfois, les douleurs psychologiques sont bien plus violentes que les douleurs physiques. En particulier pour une personne comme son ami qui culpabilisait tellement facilement et qui était si doux, si gentil et si formidable à l’origine. Il ignorait ce qu’il était advenu d’Akira s’il était mort ou non. En réalité, il n’en avait que faire et s’il pouvait choisir, Kyohei le voudrait mort mais si la mort signifiait donner des problèmes à son interlocuteur, il ne le souhaitait pas. Est-ce que Ren avait tiré ? Le garçon ne cessait de le fixer de ses yeux fatigués, tentant de trouver une réponse dans son attitude, dans sa façon d’agir et il ne pouvait s’empêcher de songer que oui, c’était certainement ce qui était arrivé. Et il avait encore envie de s’excuser. S’excuser de lui avoir fait vivre un traumatisme si grand, de lui avoir infligé une souffrance morale que le garçon n’oubliera jamais et de l’avoir forcé à commettre un acte irréparable. Jamais il ne pourrait lui en vouloir pour ça, qu’il l’ait tué ou non. C’était désespéré, n’importe qui aurait réagi pareil pour se protéger, pour protéger ses proches.

Voyant son état, le malade souhaitait intervenir, le rassurer par ses mots et lui dire que c’était bon, qu’il n’avait plus à s’inquiéter. Il n’en eut l’occasion que si le bruit avait eu un effet sur Ren, ça avait eu un effet sur lui également. Ses lèvres restèrent figées quelques instants tandis que son corps s’était crispé tout en entier, allant jusqu’à oublier la douleur qu’il éprouvait au niveau du thorax. Afin de se calmer, Kyohei finit par clore ses paupières se plus bel avant d’inspirer et d’expirer en silence. Les rythmes de son coeur étaient effrénés et il la sentait venir, la crise de panique. Hors, il se contrôla. Ce n’était pas grave. Ca passerait. Il ne devait pas inquiéter Ren. Plus que tout, s’il y avait une personne qui avait besoin de lui, c’était son ami alors non, le magicien n’avait pas le droit de se laisser aller. Encore moins de se plaindre. En cet instant, il souhaiterait tant pouvoir se lever et le prendre dans ses bras de façon à le réconforter et qu’il ne pense plus à tout ça. C’était un acte impossible et il ne pouvait que maudire son corps blessé.

- Ca va, Ren, Tenta de le rassurer Kyohei, tendant à nouveau légèrement sa main vers lui, On est à l’hôpital. C’est fini maintenant. Il n’y a plus rien à craindre, je te le promets.

Il était dans l’incapacité de bouger alors il espérait que son ami aurait la force de le faire à sa place et de venir s’assoir au bord du lit comme il le demandait via son geste. Il fallut quelques secondes avant que son camarade ne se décide et s’installe là où le blessé avait indiqué. Une nouvelle fois, il lui offrit faiblement ses doigts. Pour l’instant, c’était l’unique chose qu’il était capable de lui donner et qui pourrait, ne serait-ce qu’un peu, lui permettre de montrer qu’il était là. Qu’il ne partirait plus et que quoi qu’il arrive, il ne l’abandonnerait pas. Jamais. A peine eut-il senti un brin de chaleur que le magicien entoura avec le plus des forces qu’il avait la paume de son ami. Il avait tant de choses à lui dire qu’au bout du compte aucun son ne sortait. Seul ses iris parlaient pour lui tandis qu’il le contemplait avec tristesse mais compassion aussi. Il désirait tant lui faire comprendre qu’il était avec lui et c’était sûrement la raison pour laquelle d’un ton plus froid mais dans une voix toujours aussi faible, Kyohei avait déclaré :

- Je l’aurais tué. Si j’avais pu, je l’aurais tué. Peu importe ce que tu as fait, tu n’as pas à t’en vouloir... Cet homme ne mérite pas de vivre. Mais, je suis désolé que tu ais du assister à ça. Ca va être dur seulement on va se soutenir ensemble d’accord ? Ca ira, tu verras. C’est promis.

Non, il ne devrait pas promettre sans savoir cependant qu’était-il censé dire d’autre ? Il ignorait comment aider son camarade, comment être un pilier pour lui et que ce dernier ne flanche pas, qu’il ne baisse pas les bras. Le voir dans un tel état l’insupportait tellement que non... Il ne valait mieux pas que sa route croise celle d’Akira. A ce niveau là, Kyohei avait moins de retenu que son ami. Pour sûr qu’il n’hésiterait pas une seule seconde à enclencher ses doigts sur la gâchette. Qu’on le blesse lui, ça ne l’importait pas mais qu’on touche à ses proches. Là, c’était différent.
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Sam 25 Juil - 22:45
     
Pourquoi tout ça leur arrivait-il à eux ? Pourquoi eux ? Qu'avaient-ils donc fait ? Il ne savait même pas pourquoi cet homme s'en était pris à eux. Il ne l'avait jamais vu, ni de près, ni de loin.
Ces questions ne cessaient de tourner dans son esprit alors que son corps refusait de bouger. Son regard bougea jusqu'à croiser celui de son ami, et déglutissant lentement, il s'avança jusqu'au lit. Ses pas étaient hésitants, tout son corps lui indiquait de ne plus bouger. Chacun de ses muscles lui criaient d'aller se coucher quelque part, même si c'était sur le sol, le temps qu'il ne restait immobile.
Il se glissa alors sur le lit de son ami avec le plus de lenteur dont il était capable et ne cessait de faire vaquer son regard ailleurs. Sans s'en rendre compte, il prit la main de Kyohei dans la sienne. Ses yeux se baissèrent alors, observant ses deux paumes l'une contre l'autre. Méritait-il encore l'amitié de Kyohei pour ce qu'il avait fait ? Il avait tout de même tiré sur un homme. Cela faisait de lui... un monstre. Non ? Il avait tiré sur quelqu'un. Et il avait vu son ami se faire tirer dessus. Il ne savait pas ce qui avait été pire ce soir-là, car aucune de ces deux séries d'images ne voulaient sortir de sa tête. C'était comme si son cerveau s'amusait à les répéter en boucle, toute la journée et toute la nuit, histoire de le faire souffrir un peu plus chaque seconde. Il voulut fermer les yeux un instant mais dut se faire violence. Il savait ce qu'il allait voir une fois qu'il n'y verrait plus rien.

La voix de son ami lui fit doucement relever la tête. A l'entente de ces mots, son corps se crispa involontairement. Lui aussi pensait que cet homme aurait dû mourir pour ce qu'il avait fait à son ami. Il lui avait tiré dessus, et aurait certainement fait de même avec lui. Mais une partie de lui, cette partie pourtant si minuscule lui faisait ravaler ses paroles haineuses. Il était sans doute trop gentil, ou bien était-ce parce qu'il aurait voulu ne pas s'infliger ça ? Mais dans tous les cas, il ne voulait répondre qu'une chose, qu'il n'aurait pas dû tirer.
Avait-il vraiment eu le choix ? Bien sûr que non. Mais Ren n'en avait pas totalement conscience. Il avait juste tiré sur un homme, il lui avait peut-être ôté la vie, il n'en savait rien. Et savoir que lui était capable de faire ce genre de blessures à quelqu'un le rendait presque malade.
C'était donc cette partie minime de son esprit qui le torturait depuis plusieurs jours maintenant. Le peu de fois où il s'endormait, il se revoyait dans ce couloir, à côté du corps de son ami en sang, l'arme à la main et prêt à tirer. Il serait peut-être mort s'il ne l'avait pas fait... mais quelle douce fin par rapport à ce qu'il vivait en ce moment.

Un bref hochement de tête et son regard retomba sur leurs mains liées. Il serait toujours là pour son ami, et il n'y avait même pas moyen de discuter là-dessus. Il ferait tout pour l'aider à guérir. Il ferai tout pour l'aider à aller mieux. S'il était possible d'aller mieux après avoir vécu ce genre de choses.
Un faible soupir vint lentement mourir sur ses lèvres alors qu'il secouait quelque peu la tête. Il disait vouloir l'aider, mais pour l'instant, il n'était bon qu'à rester assis. Il se sentait encore plus faible que lorsqu'il s'était rendu compte qu'il ne pourrait rien faire pour Harumi. Il n'était même plus lâche à ce stade-là, il était pire que ça.
Son ami avait été blessé, et était allongé sur ce lit d'hôpital. Et pourtant, c'était lui qui se faisait réconforter. Ce n'était pas logique. Ce devrait être l'inverse. Il était tout aussi inutile qu'il le passait, après tout.
Et puis les paroles de son ami lui revinrent en tête. Il l'aurait tué. Kyohei aurait tué cet homme. Ren n'arrivait même pas à le penser... il pourrait encore moins le faire ni le dire à voix haute. L'idée d'avoir tiré et d'avoir blessé quelqu'un lui donnait l'impression d'être un criminel.
Relevant lentement le regard vers son ami, il voyait alors là un homme plus courageux que lui ne le serait jamais. Jamais il ne pourrait dire ça. Jamais il ne pourrait dire que telle ou telle personne ne méritait que la mort. Ou alors lui-même n'en avait pas encore conscience...

Lorsque son regard tomba à nouveau sur les mains, il scruta longuement la sienne. Plusieurs images se mirent à clignoter dans son esprit : ses mains remplies de sang, ses mains tenant l'arme. Une moue pétrifiée transforma soudainement son visage alors qu'il essayait de dégager sa main. Il la regarda plusieurs secondes, le cœur battant la chamade, et une fois sûr que tout était en ordre, il la reposa mollement sur le lit.

« Je... Désolé », déclara-t-il brusquement.

Pourquoi s'excusait-il au juste ? S'excusait-il d'être si lâche ? Ou faible ? Ou s'excusait-il parce qu'il pensait que tout était de sa faute. Pourquoi pensait-il ça d'ailleurs ?

« C'est pas à toi de t'excuser... J'aurais dû... », commença-t-il tout en haussant légèrement les épaules et en s'agrippant au drap, « Faire autre chose »

Parce que ce n'était en aucun cas la faute de Kyohei s'il avait tiré. C'était la sienne, et la sienne uniquement. Il aurait pu trouver quelque chose d'autre à faire au lieu de choisir la facilité.
Il ferma rapidement les yeux, alors qu'il passait une main flageolante sur son visage. Tout ça n'était qu'un cauchemar, hein ? Laissant sa main se poser sur sa cuisse, son regard lança des appels à l'aide tout autour de lui. Que quelqu'un vienne le réveiller et lui dire que tout ça n'était pas réel. Que quelqu'un vienne lui dire qu'il n'avait fait qu'un très mauvais rêve. Que quelqu'un vienne l'aider...

Un souffle épuisé s'enfuit de sa gorge. Il les sentait, ces paupières lourdes. Il le sentait, son cœur affaiblit qui battait mollement. Il la sentait, sa respiration qui se faisait parfois légère. Il le sentait, son corps qui ne voulait plus rien faire, et ses muscles qui ne voulaient plus rien entendre.
Il se sentait s'accrocher désespérément à tout et n'importe quoi pour ne pas sombrer. Pour ne pas revivre cette nuit-là. Pour rester éveillé et espérer que tout redevienne comme avant.
Alors, pour éviter de s'endormir là, assis sur ce lit. Pour éviter de laisser ces images défiler dans sa tête alors qu'il s'endormait. Il ouvrit la bouche pour poser la première question qui lui passait par la tête :

« Tu le connaissais ? »

Au bout du compte, lui-même ne savait pas pourquoi il avait posé cette question. Il voulait peut-être connaître les raisons de cet acharnement contre son ami.
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Lun 27 Juil - 21:27
     
Epuisé, Kyohei l’était mais malgré ça, à la réaction de son ami, les seuls émotions qui traversèrent son esprit furent la colère et l’envie de le frapper pour oser émettre une telle rétorque. Il aurait fait autre chose, disait cet idiot, et quoi donc ? Qu’aurait-il bien pu faire à part se faire tuer ?! Il aurait peut-être pu s’enfuir cependant s’il l’avait fait Akira courrait encore dans la nature à l’heure qu’il était et se serait débrouiller pour venir terminer ce qu’il avait commencé. Il n’aurait pas uniquement tenté de tuer le magicien à nouveau, il aurait aussi voulu éliminer tout témoin. Ren était stupide. Il avait agi comme il le fallait. Le malade comprenait ce que celui-ci pouvait ressentir, il le connaissait depuis des années après tout cependant il ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir d’avoir dit ça. Et à lui, est-ce que Ren y avait songé ? Qu’est-ce que Kyohei serait devenu si son camarade n’avait pas tiré et se serait fait tuer ? Est-ce qu’il y pensait à ça ? A la peine qu’il aurait causé autour de lui juste sous prétexte qu’il n’avait pas eu ni la force, ni le courage d’appuyer sur le gâchette. C’était grâce à lui si tous les deux étaient vivants aujourd’hui et il n’avait pas idée à quel point le magicien lui était redevable pour cela. S’il s’était réveillé et qu’on lui avait annoncé la mort de son ami, qu’aurait-il fait ? Il en avait des amis, des personnes proches mais elles ne valaient pas Ren, pas tout ce que celui-ci avait fait pour lui par le passé. Kyohei n’aurait jamais su trouver l’énergie pour s’en sortir. Là, ils étaient tous les deux, ils pouvaient s’entraider, se serrer les coudes et être là l’un pour l’autre peu importait les difficultés. Le garçon avait le droit d’être mal parce qu’il avait tiré mais il ne devait pas se considérer comme un monstre. Plus comme un héro. Il les avait sauvé. Pourquoi était-ce si dur de faire comprendre cela à Ren ? Peut-être qu’il était encore trop tôt pour cela... Peut-être qu’il était beaucoup trop chamboulé par ses images qui leur traversaient l’esprit qu’il ne parvenait pas à réfléchir à autre chose.

En attendant, ses doigts valides s’agrippaient violemment au drap de l’hôpital parce que le jeune homme luttait pour rester calme et ne pas s’emporter. Ce n’était pas le moment et il n’était pas en état non plus. Malgré ça, il entendit à peine la question de son camarade que le magicien redressa son regard sévère en direction de ce dernier.

- Est-ce que tu te moques de moi, Ren ? Demanda-t-il d’un ton rude, Tu aurais dû faire autre chose ? Et quoi ?! Vas-y dit-moi ! C’était quoi la meilleure solution selon toi ? Te faire tuer ?

Non. Ce n’était pas bon de s’énerver ainsi et certainement que ça ne rassurerait pas son ami non plus. Peut-être que oui, peut-être que non. Personne ne pouvait savoir. Mais parfois c’était en mettant la lourde vérité en face qu’on permettait à des individus de réaliser qu’ils avaient torts et se faire comprendre en même temps.

- Ne te moque pas de moi ! Tu n’avais pas le temps de réfléchir et de toute façon quoi que tu dises, tu nous a sauvé la vie bon sang ! A quel prix, certes... En attendant on est vivant et ça n’aurait pas été le cas si tu n’avais pas été là ! Je sais parfaitement ce que tu penses et tu es loin d’être un criminel ou un monstre ! Les criminels ça frappe par le plaisir et toi, tu nous as protégé ! Il n’y a pas plus important que ça !

Essoufflé, le blessé ferma ses paupières sur ses paroles tandis qu’il tentait vainement de reprendre sa respiration. Une grimace étira ses traits à cause de la douleur ressenti mais il faisait de son mieux pour ne rien montrer alors que pourtant, en cet instant précis, il aurait eu envie d’hurler tellement la torture était immense. Au lieu de ça, il resta silencieux, le temps de se calmer avant de diriger ses prunelles vers son ami qui était toujours assis près de lui.

- Oui, je le connaissais, Avoua-t-il enfin d’une voix bien plus faible que précédemment, Les difficultés du métier.

Il était agent de la sécurité et ce genre de choses aurait très bien pu arriver à cause d’une altercation au shopping center. Néanmoins, Kyohei ne donna pas plus de détails. Il avait trop parlé d’un coup et il ne souhaitait qu’une chose, que son ami arrête de se reprocher tous ces malheurs. Les jours à venir ne seraient pas simples cependant ils s’aideraient et surtout Ren devait impérativement retenir une chose. Il les avait sauvé.
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Lun 27 Juil - 22:49
     
Relevant doucement la tête aux paroles de son ami, il laissa glisser son regard jusqu'à son visage. Il ouvrit la bouche avant de la refermer et ce plusieurs fois d'affilée. Il ne pouvait rien dire. Il ne savait que dire. Il déglutit lentement avant de tourner la tête, voulant à tout prix éviter de recroiser le regard de son ami.

Il n'aimait pas le ton qu'il prenait. Et en règle générale, il ne lui en aurait sans doute pas voulu. S'il le faisait, c'était pour son bien, pour lui remettre les pendules à l'heure. Mais aujourd'hui, à l'heure actuelle, il n'avait pas envie d'entendre ça. Il ne voulait pas entendre ça. ... Que voulait-il entendre alors ? Lui-même ne savait pas. Mais ce n'était pas ça qu'il voulait, pas maintenant.
Et puis maintenant que Kyohei le disait, se faire tuer aurait peut-être été la meilleure solution. Il le pensait depuis un moment d'ailleurs. S'il n'était plus de ce monde, il pourrait dormir, paisiblement. Il était tellement en mal de sommeil que cette idée lui semblait la meilleure de toutes.

Baissant la tête de culpabilité, parce qu'il venait de mettre Kyohei en colère et qu'il n'avait pas besoin de ça pour aller mieux, il se contenta de secouer la tête plusieurs fois. Il comprenait ce que son ami voulait dire, il comprenait aussi où il voulait en venir. Mais lui n'arrivait pas à partager la même vision des choses pour le moment. Etait-ce trop demandé de lui laisser le temps de se dire qu'il n'avait pas eu d'autres choix ?
Pendant les jours où Kyohei avait été endormi, Ren avait eu le temps de passer à tout cela, seul, posé. Malheureusement, la panique, la peur mais aussi la colère, les idées avaient fini par s'empiler en vrac dans sa tête. Et au final, tout s'était mélangé. Il s'était convaincu seul qu'il n'avait pas eu la meilleure réaction, et maintenant, tout d'un coup, il devait changer ça ? Non. Impossible.

Un coup d'oeil rapide vers Kyohei et Ren reposa son regard sur le mur face à lui. Kyohei le connaissait par coeur, il devait se douter par quoi il passait actuellement. Mais même s'il le connaissait comme sa poche, il ne pouvait pas imaginer à quel point la culpabilité lui rongeait l'âme. Kyohei aussi connaissait la douleur, la tristesse et la peur. Il s'en doutait, ils étaient passés par là tous les deux. Mais durant son sommeil forcé, Ren n'avait cessé de laisser la tristesse, l'angoisse et la colère mangeaient bout par bout ses pensées, son cerveau et son corps.

Passant rapidement ses mains sur son visage, il souffla faiblement avant de finalement quitter le lit. Ses doigts glissèrent dans ses cheveux pour les aggriper légèrement, avant que ses bras ne retombent mollement le long de son corps. Il ne distingua pas réellement les dernières paroles de son ami, trop concentré sur ses propres pensées qui coulaient à flot dans son esprit. Tout s'emmêlait et s'entremêlait, il y avait de gros noeuds et il ne voulait qu'une chose : les démêler.

« C'est pas... », murmura-t-il d'une voix épuisée, « J'ai pas besoin d'entendre ça Kyohei, pas maintenant. Je peux pas... »

Il posa sur son ami un regard désolé plein de culpabilité, puis se mis finalement dos à lui, le visage tourné vers la fenêtre.

« J'ai passé les pires jours de ma vie, à m'inquiéter de savoir si tu allais vivre ou mourir. Je ne devais faire qu'attendre et attendre. Et les images passent en boucle dans ma tête et plus je les revois, plus je me dis que j'aurais dû réagir autrement, faire autre chose », sa voix était brisée, torturée face à tous ces souvenirs qui explosaient dans sa tête, « Je sais que tu dis ça pour mon bien, pour me mettre devant le fait accompli ou je sais pas, mais j'ai tiré sur quelqu'un... J'ai pris une arme et j'ai tiré sur quelqu'un à côté de... »

A côté de son corps en sang. Les mots n'arrivaient pas à sortir, trop profondément bloqués dans sa gorge. Il tourna un rapide regard où naissaient plein de larmes vers son ami avant de lever les yeux vers le ciel, pour tenter de ne pas laisser ces gouttes d'eau salée couler.

« J'ai tiré sur quelqu'un... Si j'avais vérifié qu'il était bien assommé avant de m'en aller, je n'aurais pas eu à le faire. C'est de ça dont je parle. J'aurais dû vérifier, quitter à l'assommer une deuxième fois, j'aurais dû appeler la police plus rapidement, j'aurais dû faire autre chose »

Les souvenirs du corps de son ami en sang allongé sur le sol était tout aussi horrible à supporter que ceux où il se voyait appuyer sur la gâchette en visant cet homme. Honnêtement, il ne savait pas ce qui était le plus dur. L'un comme l'autre, tout lui retournait l'estomac, tout lui criait de ne plus fermer les yeux, tout lui criait que la mort aurait été une bien plus douce torture que ce qu'il subissait à l'heure actuelle.
Oui, c'était égoïste. Il en avait conscience. Cependant il se voyait mal avouer à son ami qu'il préférait être six pieds sous terre actuellement pour pouvoir enfin se reposer. C'était totalement idiot en plus, parce qu'il savait que ça aurait fait souffrir du monde. Kyohei, Harumi, Naoki, Asae, et tous ses amis proches. Ses parents.
Mais pour une fois, une fois seulement dans sa pauvre vie, il ne voulait penser qu'à lui, qu'à ce qu'il pensait être le mieux pour lui.

Des larmes silencieuses roulaient à présent sur ses joues alors qu'il refusait toujours de refaire face à son ami.
En tirant, il avait l'impression d'avoir perdu un bout de son humanité. Un bout de cette générosité qu'il cachait sous son sourire. Un bout de cette sensibilité qu'il noyait dans l'ironie et les sarcasmes.

« Je nous ai protégés, hm... », lâcha-t-il en reprenant les paroles de son camarade, « Mais à quel prix » furent les derniers mots qui quittèrent ses lèvres avant qu'il ne s'enferme dans le silence. Il venait de se rendre compte qu'il en avait déjà bien trop dit.
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Lun 27 Juil - 23:49
     
En effet, ce n’était pas le moment. Cela ne serait probablement jamais le moment en réalité. Mais qu’était-il censé dire alors ? Le laisser rabâcher ses paroles sans penser à l’impact qu’elles pouvaient avoir sur son entourage. Quelque part Kyohei essayait sûrement de lui faire comprendre qu’il était en tort mais d’un autre côté, c’était par rancoeur qu’il avait laissé échapper ses mots de ses lèvres. Ren n’avait pas le droit de penser ça. De se dire que faire autre chose aurait été mieux, ce qui signifiait qu’y abandonner sa vie en faisait partie. Et le jeune homme refusait ça. Tout le monde pouvait être égoïste, un peu, mais pas sur ça. Ô, lui-même comprenait la tristesse et la douleur que ressentait son camarade. Evidemment il n’avait pas vécu ce que lui avait vécu néanmoins en se réveillant, il avait souhaité préférer mourir que vivre dans un tel état. Il se le disait encore en cet instant car il ne supportait pas sa condition, il ne supportait pas avoir toutes ses images qui défilaient dans sa tête et qui lui donnait la nausée. Ca serait plus simple s’il dormait pour toujours. Pourtant, malgré ça, malgré ses pensées tragiques qui le gagnaient souvent il y avait une autre partie de lui qui lui rappelait ô combien il voulait vivre, profiter. Et surtout, quand il pensait à ses proches, à Ren qui avait justement besoin de lui, le magicien refusait d’abandonner et de le plonger dans un chagrin des plus profonds. Pourquoi celui-ci n’avait-il pas la même vision que lui ? Parce que c’était trop tôt ? Et quand est-ce que ça ne le serait plus alors ? Ce n’était pas en fuyant le sujet que les choses s’arrangeraient. Il fallait le surmonter de plein fouet, y faire face et essayer d’avancer malgré la souffrance qu’on nous inflige. Leurs blessures étaient différentes mais au fond, elles n’étaient pas si éloignées l’une de l’autre. Ils étaient probablement les deux personnes capables de se comprendre dans une telle épreuve. Et Kyohei n’y parvenait pas. Pour une fois, il n’arrivait pas à comprendre les agissements de son camarade et ça lui faisait de la peine.

Il saisissait le principe. Il saisissait le calvaire par lequel Ren était passé mais il ne saisissait pas le reste. Là, sur le moment, il avait juste envie de lui dire de s’en aller. Il était exténué et n’avait pas la force de se battre, de se prendre la tête avec lui alors qu’ils devraient se soutenir plutôt que se justifier sur des faits passés. S’il avait été en meilleur état, Kyohei aurait pu faire quelque chose... Parfois les gestes sont plus compréhensibles que les mots mais là, il n’était capable de rien si ce n’était d’observer le dos de celui qu’il considérait comme son frère, et d’écouter le son de ses pleurs. Il aurait pu l’enlacer pour le rassurer s’il en avait eu la force mais peu importait sa condition, il n’en avait pas envie. Peut-être était-ce lui qui était trop dur cependant ce n’était pas en pleurant que les souvenirs s’effaceraient... Evidemment, son coeur s’était compressé en remarquant le chagrin de son camarade et de ne pouvoir rien faire. La frustration d’être inutile était présente et peut-être que le fait de ne pas savoir quoi faire était ce qui énervait le plus le malade. Il n’avait pas envie de le voir sangloter, il voulait retrouver son sourire et sa joie de vivre comme il y avait encore à peine une semaine. Si lui se portait mal, ce n’était pas grave. Il se fichait bien de se mettre dans des états pas possibles si cela permettait à son ami d’aller mieux. Il n’avait pas envie qu’il perde la vie ou qu’il soit malheureux. Il lui souhaitait tout plein de bonheur parce que c’était tout ce que méritait Ren. Mais c’était lui qui versait des larmes en cet instant précis. Sans briser le silence pour le moment, le magicien avait détourné son regard ailleurs dans la pièce, peinant à supporter cette atmosphère qui s’était installée dans la chambre.

- On ne change pas le monde avec des « si » et des j’aurais du, N’avait-il pu s’empêcher de déclarer sèchement sans pour autant le regarder.

Il aurait voulu être plus calme, se montrer plus compatissant seulement malgré ça, il ne réussissait pas.

- Tu crois vraiment que je ne sais pas me mettre à ta place ? Tu crois que je ne sais pas que ce que tu as vécu est ineffaçable et que c’est normal que tu sois marqué par ça ?

« Et que c’est de ma faute » s’était retenu de laisser échapper Kyohei alors qu’il était toujours incapable de poser ses yeux sur son interlocuteur.

- « A quel prix » hein ? Qu’est-ce que tu penses Ren ?! Qu’est-ce que ça veut dire ?

Il n’avait pas besoin d’un dessin parce qu’en vérité, le jeune homme savait pertinemment ce que cela signifiait. Oui, ils seraient traumatisés assurément pour toujours mais comment son ami pouvait faire une telle rétorque ? Comment pouvait-il dire « à quel prix » ? Incapable de le retenir, le blessé laissa échapper un rire nerveux de sa bouche alors qu’il peinait à croire à tout ça. Comment avait-il pu en arriver là ? Au fond... Il avait besoin de Ren. Plus que tout, il avait besoin de lui. Il avait envie de le soutenir cependant même s’il faisait le fier et ne disait rien à voix haute, il aurait aimé être soutenu en retour. Et pourtant il avait eu le droit à un « à quel prix »...

- Je suis fatigué, va-t’en, Demanda-t-il d’une voix plus faible que précédemment, S’il te plaît.

C’était sûrement mieux ainsi. Il n’avait pas envie de se fâcher avec Ren et celui-ci avait besoin de quitter cet endroit, de se changer les idées et de se reposer. Il avait besoin de voir d’autres têtes que la sienne et s’il restait là, Ren n’irait jamais mieux. Donc il était préférable pour les deux qu’il parte. Kyohei ne voulait pas lui crier dessus, il ne voulait pas se mettre en colère. Il voulait juste du calme et que son ami réfléchisse à ses propres paroles, ses propres actes. Il ne voulait pas le voir tant que lui serait plus en forme. Mais que Ren ne se voile pas la face, le magicien n’avait pas l’intention de l’abandonner malgré ses propos. Quoi qu’il arrive, il serait toujours là et même s’il ne serait pas à côté de lui, ce n’était pas grave, il l’appellerait aussi souvent qu’il le pourrait afin de prendre de ses nouvelles. Ils n’étaient pas obligés de parler de l’incident, ils pouvaient parler de tout et de rien, comme au bon vieux temps. Peu importait si le coeur n’y était pas forcément, Kyohei lui raconterait des blagues et lutterait pour lui changer les idées. Mais pas ce soir. Ce soir il n’avait ni la force ni le courage de rien. Il n’avait pas le moral et était épuisé. Il ne voulait plus voir Ren dans un tel état. Il ne voulait pas l’entendre dire encore une fois « à quel prix »... Il voulait juste qu’il rentre chez lui, se repose et pense à l’avenir. Pas au passé. Qu’il arrête de se dire que ce qu’il a fait est mauvais, que ce qu’il a vécu ne vaut pas la vie qu’on lui a laissé. S’il ne s’en apercevait pas et qu’il se disait que disparaître n’était pas important, il se trompait. Kyohei perdrait un sacré pilier dans son existence si son ami n’était plus là. Alors non, il n’avait pas le droit d’avoir des réflexions aussi tragiques parce que peu importait sa souffrance... Ren n’était pas seul.
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Mar 28 Juil - 0:44
     
Restant plongé dans son silence, Ren ne releva pas la première phrase de son ami. Bien sûr qu'il le savait, on ne changeait pas la face du monde grâce à quelques mots. Malgré tout, cela restait des regrets gravés à jamais dans sa tête, mais aussi dans son cœur.
De plus, la voix sèche de Kyohei ne lui disait rien qui vaille. Il n'avait pas envie de l'entendre utiliser cette voix avec lui, et pourtant...

Plus les mots de son ami arrivaient à ses oreilles, plus il se sentait mal. Terriblement mal. Mais aussi terriblement stupide. Il aurait dû ne rien dire, avaler. Il aurait dû rester silencieux. Oui, encore ce genre de mots stupides qui n'allaient rien changer. Aujourd'hui, Ren n'était qu'un corps de regrets, de tristesse mais aussi de rage et de colère. Il ne réfléchissait plus comme il le faisait habituellement, il n'y arrivait juste pas. Il y avait trop d'ombres au tableau, partout tout autour de lui. Il voulait se laisser le temps de digérer tout ça, même s'il n'y arriverait probablement jamais. Tout était encore chaud dans sa tête. Tout était encore bien trop chaud pour qu'il se dise qu'après tout, ce n'était pas grave d'avoir tiré sur quelqu'un, que ce n'était pas grave d'avoir eu l'impression de laisser une part de lui en exécutant ce geste. Et puis, il y avait aussi cette terrible image du corps ensanglanté sur le sol et le fantôme de ce bruit sourd qui planait près de ses oreilles.
Aucun mot ne sortit de sa bouche, mais seul un son rempli de peine et de colère glissa contre ses lèvres. Il ferma les yeux alors que plusieurs perles salées naissaient lentement sur ses yeux.

Il n'avait pas voulu l'énerver. Ni le blesser. Il avait juste voulu rester à ses côtés pour le soutenir. Et même s'il ne le montrait pas, que ce soit pas les mots qu'il venait de dire ou par ses gestes, il le pensait. Il voulait l'aider. De plus profond de son être. Il avait cependant le sentiment d'avoir échoué lamentablement.
Il rouvrit lentement les yeux, essuyant ses larmes d'un revers rapide de la main. Ses bras vinrent ensuite serrer son propre corps, comme s'il voulait se protéger. Se protéger oui, mais de quoi ?

Une légère grimace vint peindre son visage encore quelque peu humide. Il avait mal. Son cœur se comprimait lentement alors qu'il se remémorait chaque mot de Kyohei. Pourquoi il avait autant mal ? Sa main se posa inconsciemment sur son coeur, et serra son haut à cet endroit. S'il pouvait, il se l'arracherait hors de la poitrine pour qu'il cesse de lui faire si mal.

« J'ai jamais dit tout ça. J'ai jamais dit que tu ne peux pas savoir ce que c'est. Tu as vécu la même chose et je sais que tu seras tout autant marqué que moi, voir plus. Alors ne pense pas que je puisse croire de telles choses... »

C'était peut-être ça qu'il lui faisait plus mal que le reste, finalement.

« Je pense juste que j'ai très certainement laissé une part de moi dans ton appart' ce soir-là », confia-t-il « J'ai laissé une partie de moi sur le sol de ton entrée en me servant de ce fichu pistolet. Ca te va comme explication ? »

Malgré les mots plus ou moins durs qui sortaient de sa bouche, sa voix n'en restait pas moins posée. Enfin, posée... Elle était légèrement brisée par moments, on entendait qu'il avait versé quelques larmes, mais sa voix restait lente, calme. Son ton restait bas, même s'il avait envie de lui hurler dessus qu'il avait perdu une partie de lui et que c'était de ça dont il parlait dans son « à quel prix ». Peut-être qu'il était juste trop épuisé pour forcer sur sa voix. Ou alors la volonté de parler fort l'avait quitté.
Il secoua plusieurs fois avant de chuchoter à son ami d'oublier ce qu'il venait de dire suivi de brèves excuses. Il ne savait pas ce que son ami voulait entendre lorsqu'il lui avait demandé ce qu'il pensait, mais il était sûr d'une chose, ce n'était pas ça.

Baissant finalement la tête, comme si la pire des sentences venait de lui tomber dessus, il s'éloigna lentement de la fenêtre, ne relevant pas le regard vers son ami alors qu'il passait devant le lit. Il regarda la porte plusieurs minutes, hésitant, avant de finalement l'ouvrir.
Et enfin, il se tourna, posant par la même occasion son regard sur son ami.

« Je t'appelle demain », prononça-t-il faiblement, « Et je t'appelerai après-demain encore », se sentit-il obligé d'ajouter pour montrer qu'il ne le lâcherait pas.

Parce que ce n'était pas comme s'il allait le lâcher de si tôt. Il ne savait pas ce que pensait son ami, mais il allait être là. Le plus souvent qu'il le pouvait. Il allait l'appeler, lui envoyer des messages, des lettres même s'il le fallait. Mais il serait là. Entièrement lui ou pas, il serait là pour son ami. Et pour l'accompagner durant cette épreuve. Parce qu'il le savait, il était le seul à être le plus apte à le comprendre ; ils avaient vécu la même chose et même s'ils ne voyaient pas tout du même angle, ils étaient les seuls capables de se comprendre l'un l'autre non ?

Il hocha rapidement la tête, le saluant silencieusement tout en quittant la pièce avant de refermer la porte derrière lui. Un souffle tremblant quitta ses lèvres alors qu'il avançait lentement. Et, un peu plus loin, il prit appui contre l'un des murs avant de laisser tomber contre. Il ramena ses genoux contre son torse et en profita pour laisser sa peine couler ouvertement sur ses joues.
Tout ce qu'il ressentait : tristesse, colère, haine, rage, culpabilité, mépris de soi, tout, absolument tout coulait à présent sur ses joues. Mais il avait l'impression d'évacuer toute cette pression qu'il portait sur ses épaules depuis ce soir-là.
C'était d'ailleurs la première fois qu'il pleurait autant depuis.

Il ne savait pas combien de temps il était resté là. Ses pleures avaient cessé depuis longtemps quand il se releva enfin, avec l'aide d'une infirmière qui passait par là. Il jeta un rapide regard en arrière avant de quitter enfin ces murs.
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Mar 28 Juil - 9:58
     
Il n’avait rien dit. Il n’avait pas chercher à répondre non plus. Parce qu’il n’était pas idiot et qu’il comprenait. Lui aussi avait perdu une part de lui-même ce soir-là, comme si un creux était en train d’ouvrir dans son coeur et que plutôt que de se refermer, il ne faisait que s’élargir doucement. Mais, il était juste épuisé par tout ça. Il ne supportait plus rien. Il n’avait pas supporté de l’entendre lui dire tout ça alors que la vie n’était pas terminée. Il n’avait pas le droit de dire « à quel prix », c’était tout. Kyohei le soutenait de tout son coeur, il se démènerait pour que son ami retrouve le sourire et aille mieux seulement il fallait que celui-ci y mette toute sa volonté également. Bien sûr il était encore trop tôt pour songer à tout ça. Le choc était toujours présent, les images n’étaient pas prêtes de s’effacer alors il était normal que son camarade ne soit pas capable de lui sourire... Il préférait encore sourire pour eux deux. Peu importait si lui souffrait, ce n’était pas grave. Mais pas ce soir. Cette discussion l’avait achevé autant physiquement que psychologiquement. Il ne parvenait plus à supporter de voir Ren dans cet état, de l’entendre pleurer et de savoir que tout ça était arrivé par sa faute, parce qu’il aurait dû être plus vigilent. Les mots brûlaient ses lèvres, il avait tellement envie de s’excuser, de lui dire qu’à cause de lui, Ren était traumatisé pour toujours mais ça ne changerait pas le passé. A quoi cela servait-il de déclarer un « je suis désolé » ? Ces dires étaient si faibles en rapport au reste... Et si le magicien souhaitait se rattraper, lui être redevable vraiment, il devait agir avec des gestes, pas de vulgaires paroles. Même s’il lui reprochait ses mots, il ne pouvait pas le laisser tomber. Jamais. Car malgré tout, il le comprenait plus que quiconque. Il comprenait qu’il puisse penser ainsi cependant l’accepter était différent. Ne pouvaient-ils pas avancer ensemble ? Etait-ce si compliqué ?

Son coeur se compressait au fur et à mesure que le jeune homme prenait la parole et il se sentait de plus en mal. Ca le tiraillait au plus profond de son âme si bien qu’il aurait aimé ne jamais avoir à subir tout cela. Cette souffrance si terrible, personne ne semblait la comprendre. Peut-être Ren. Et encore, en cet instant précis, l’esprit de Kyohei était empli de doute et sans pouvoir expliquer pourquoi, il se sentait horriblement seul. Est-ce que c’était égoïste ? Peut-être aussi... D’où le fait qu’il ne déclarait rien à voix haute. Il n’en avait pas le droit. Il ne s’en prenait qu’à lui-même après tout n’est-ce pas ?

L’ignorant, le magicien était resté silencieux aussi quand son ami expliqua qu’il l’appellerait et l’avait laissé partir. Il s’en voulait de ne pas l’avoir retenu, de ne pas lui avoir dit qu’en vérité, il comptait l’appeler également et qu’il ne l’abandonnerait pas. Il n’avait simplement pas eu ni la force, ni le courage de rétorquer quoi que ce soit. S’il se sentait seul, paradoxalement, l’unique envie du blessé en ce moment précis était justement de se retrouver seul. Cela lui rappelait ces souvenirs douloureux du passé où, assis sur son lit, les genoux ramenés à son torse et sa tête positionnée entre, le petit garçon luttait pour arrêter le sang qui s’écoulait dans son coeur, allant jusqu’à le torturer au plus profond de son âme. Il avait ce même sentiment. Comme si on le lui arrachait et qu’on le lui tordait dans tous les sens. Ca le déchirait de tout son être, il aurait voulu hurler tant c’était atroce et qu’il ne parvenait plus à le supporter. Il ne savait même pas pourquoi il avait si mal... Si c’était à cause de Ren, à cause de ce qu’il venait de vivre, de ses images horribles qui refusaient de sortir de sa tête, de cette souffrance qu’il ressentait au niveau du thorax, de cet avenir qui l’effrayait plus qu’il ne l’avouait, du fait qu’il gardait tout pour lui plutôt que de se confier et qu’à cause de cela, il se plongeait lui-même dans cette terrible solitude.

Ses prunelles fixaient la porte que son ami venait de franchir il y a quelques instants mais il les détourna aussitôt, ayant peur de ce qui pourrait se trouver derrière. Alors, il égara ses yeux dans l’entièreté de la chambre et ce n’était que maintenant qu’il remarquait ô combien ce blanc était oppressant. Il n’y avait rien d’autres que des murs fades, une odeur d’hôpital qu’il n’appréciait guère et cette vulgaire fenêtre qui lui permettait de se dire qu’il existait encore un monde à l’extérieur. Et pourtant... La pièce était si peu éclairée à cause de la nuit qui tombait doucement sur la ville puis qui finirait par le noyer dans le noir à nouveau. Il voulait rentrer. Il voulait retrouver sa femme, Sou et même Black. Il ne voulait plus se sentir aussi mal et aussi seul. Il voulait du monde. Il voulait qu’on lui sourit et qu’on lui rappelle à quel point la vie pouvait être merveilleuse.

Ses yeux s’humidifiaient légèrement sur ses pensées et Kyohei reniflait doucement pour ne pas pleurer. Il ne voulait pas pleurer. Pas même la moindre larme. Pleurer c’était pour les faibles. Il n’était pas faible. Non. Il ne devait pas se laisser flancher, il ne devait pas pleurer et baisser les bras. Il allait bien. Il allait parfaitement bien. Ce n’était pas grave, ce n’était qu’une petite blessure de rien du tout. D’ici quelques jours il serait sur pied. Il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. Pas du tout.

- Je vais bien, Echappa le jeune homme dans le plus infime des murmures tandis que, trop faible, ses paupières se fermèrent lentement.

Non. Il n’allait pas bien. Il n’en pouvait plus et aurait voulu arracher ses fils attachés à lui, tout envoyer valser puis crier à quel point sa souffrance était puissante. Son corps tout entier s’était soudainement mis à trembler, une moue des plus affligés prenant place sur son visage alors qu’incapable de les retenir, des centaines de larmes avaient commencé à déferler le long de ses joues. Kyohei n’avait pas le souvenir d’avoir déjà pleuré au moins une fois dans sa vie. Pas même par le passé quand il subissait toutes ces infamies. Peut-être qu’au bout du compte, c’était la pression de toute une vie qui se libérait en cet instant. Il était épuisé et surtout, il avait si mal. Son coeur ne l’avait jamais autant torturé qu’à ce moment et le garçon avait la sensation d’étouffer, de perdre pied. Littéralement. Il était en train de s’enfoncer dans une noirceur infinie et peu importait ô combien il se battait pour s’en sortir, Kyohei savait que plus rien ne serait jamais pareil. Ce poids était trop difficile à supporter que le flux de ses pleurs, il ne réussissait même pas à l’arrêter. Oui, il était faible. Mais au point où il en était, ça n’avait plus d’importance.
 
Yesterday I died; tomorrow's bleeding • |
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