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Hagio Harumi» I ❤ Nishinaka
Hagio Harumi
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Ven 24 Juil - 14:01
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   Lorsque j’ai appris la nouvelle, je suis tombée de très haut, instinctivement mon corps s’était mis à courir en direction de l’hôpital. Plus rien n’avait d’importance pour moi, seul m’importait de savoir si Ren et Kyohei allait bien. A mon arrivé, j’avais vu mon ami dans un tel état que je n’avais pas pu retenir mes larmes de couler. Je me sentais tellement mal et tellement coupable que pendant de longue minute je m’étais contentée de pleurer en le serrant dans mes bras. Malheureusement, je voyais bien que quoi que je puisse dire ou faire, rien n’allait pouvoir arranger les choses. En silence et stressé, je me suis alors rendu dans la chambre de Kyohei, ce garçon qui avait fini par prendre une balle qui m’était certainement destiné si ce soir-là, il n’était pas venu en mon aide. Mon regard s’était alors posé sur ce corps pâle et inerte. J’ai certainement dû rester debout à le contempler de longue minute car c’est finalement une infirmière qui m’a demandé de sortir. Depuis ce jour-là, mes nuits son hanté par son visage endormis et meurtri.

Après avoir appris qu’il était finalement tiré d’affaire, j’ai pendant 4 jours pesé le pour et le contre de si oui ou non je devais à nouveau lui rendre visite. J’étais certaine qu’il ne se serrait par ravie de me voir mais étrangement je sentais que mon corps, lui, avait besoin de voir et de sentir qu’il était vraiment en vie. C’est donc comme ça qu’après 5 jours d’hésitations, j’ai fini par retourner dans ce grand bâtiment blanc….

Avançant en silence dans les couloirs, je ne peux m’empêcher d’appréhender la réaction de mon collègue lorsque son regard se posera sur moi. Il ne m'aime pas et je ne l’aime pas non plus bien que mon animosité envers lui a fortement diminué depuis qu’il m’est venu en aide. Cependant et j’en suis bien consciente cette évènement n’a absolument rien changé pour lui, il n’y a donc aucune raison qu’il soit contente de me voir surtout dans son état…. Pourtant j’ai besoin de le voir, besoin de lui dire que tout ça est entièrement ma faute et que je ne lui dirais jamais au combien je suis désolé de ce qui est arrivé à Ren et lui. Bien sûr il n’aimera pas m’entendre dire ces choses et il va certainement se mettre en colère mais comment lui en vouloir ?

Mes pas finirent par me conduire dans une grande sale destiné à la rééducation. Immobile devant l’entrée mon regard chercher désespérément le jeune homme jusqu’à le trouver. Il semble effectivement tirer d’affaire mais étrangement je n’arrive pas à me sentir soulagée….

-« Kyohei ….. » Pour la première fois, ma voix était douce cela peut sembler étrange puis qu’aucune amitié nous lie mais je ne peux décemment pas arriver et lui crier dessus comme à mon habitude

-«  Tu vas bien ? J’étais inquiète alors …. Je me suis permise de revenir te voir … »

   

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Tachibana Kyohei» Admin ◘ I ♥ Every
Tachibana Kyohei
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Ven 24 Juil - 23:48
     
On disait qu’il s’en sortait. Il disait lui-même que ça allait, qu’il se débrouillait toutefois il était évident que ça aussi, ce n’était qu’un ramassis de mensonges. Comment pouvait-il aller bien après un tel incident ? Kyohei essayait durement de tromper le change mais ce n’était pas tout le temps facile. Le moindre bruit le faisait sursauter, il n’arrivait pas à ouvrir une porte si bien que le plus souvent, il demandait à ce qu’on les laisse ouverte lorsqu’il devait sortir ou faire de la kiné comme en cet instant. Il devenait parano pour un rien, on lui avait même proposé de voir un psy pour soulager ses tracas cependant il avait refusé. Jusque là, il avait été capable de surmonter de nombreux obstacle sans l’aide de personne, ce n’était pas maintenant qu’il aurait besoin de voir un tel charlatan pour régler ses problèmes. Qu’est-ce que ça changerait ? On ne lui enlèverait pas ses images horribles de la tête. A chaque fois qu’il fermerait ses paupières, il aurait toujours ce pistolet rivé droit sur lui prêt à le tuer. Il aurait toujours cette silhouette flou de son ami tandis qu’il tombait dans l’inconscience. Rien ne pourrait lui retirer cette peur de l’esprit. Le magicien était courageux et fort pour beaucoup de choses seulement n’importe qui à sa place subirait le même traumatisme. Avec le temps ça s’estomperait peut-être. Ou peut-être pas.

Ren était sûrement plus marqué que lui et c’était la raison pour laquelle, Kyohei refusait de flancher devant lui. Il ne voulait pas montrer ses faiblesses, pas même ses douleurs. Surtout que tout était de sa faute de l’avoir mêlé à cela. Hors, non, ça n’allait pas. Sourire sincèrement, il n’y parvenait toujours pas et pourtant il essayait, en vain. Il mettait ça sous le coup de la fatigue cependant son camarade ne devait pas être idiot. Il savait très bien que tous les deux avaient été touché par l’agression et que malheureusement à part être présent l’un pour l’autre, ils ne pouvaient pas faire grand chose. Le jeune homme avait toutefois renvoyé son camarade chez lui. Ce n’était pas la solution parce que ça ne serait pas simple pour lui de se retrouver seul mais Ren devait impérativement se reposer, il devait faire quelque chose pour oublier tout ça et aller mieux. Il ne devait pas rester là à le regarder passer sa journée allongé dans ce lit d’hôpital... Puis, de toute façon, Kyohei ne supportait plus que son ami le voit dans un tel état. Il peinait à lui sourire, à le rassurer et il avait le sentiment qu’il aurait pu craquer à n’importe quel moment. C’était mieux comme ça.

Sa blessure était loin d’être guéri. Il peinait toujours à bouger son bras si bien qu’il avait envie d’hurler dés qu’on lui demandait d’effectuer un mouvement des plus infimes. Comme si on lui arrachait tous les ligaments et en même temps, paradoxalement, comme si on lui compressait tout le haut de son corps, l’empêchant de respirer. C’était atrocement douloureux. On lui disait qu’au fil des jours, il finirait par récupérer, que ce n’était pas grave mais que tout était question de patience. Et le magicien avait du mal à y croire. Bien qu’il déclarait que ça allait, qu’il s’en sortirait, lui-même n’avait pas foi en ses mots. Il s’était retrouvé entre la vie et la mort. Deux fois. Mais on lui rétorquait que ce n’était rien de grave ? Comment y croire ? C’était son corps, il le ressentait que non, ça ne s’arrangerait pas aussi aisément que ce qu’on lui racontait. Ca aussi, ça l’effrayait. Plus que tout, il avait besoin de ses bras, de ses épaules et de ses mains. Il ne voulait pas en être privé pendant des mois ou une vie entière. La raison pour laquelle, probablement, le garçon passait plus de temps à la rééducation qu’il ne le devrait. Le médecin et le kinésithérapeute le réprimandaient là-dessus toutefois Kyohei n’en faisait qu’à sa tête ce qui avait fini par les faire sourire. Il en avait assez de rester cloitrer dans son lit, il voulait s’en sortir. Alors il essayait du mieux qu’il le pouvait même si ses efforts seraient peut-être vain.

Assis sur une chaise, le malade faisait ce qu’il pouvait. Il n’était pas capable de bouger énormément son bras alors comme lui avait conseillé le docteur, il travaillait son poignet avant de forcer un plus sur le bras en question. On rétorquait qu’il ne fallait pas aller au delà de la douleur cependant, parfois, il fallait bien sinon il aurait toujours mal et la guérison se ferait plus longue. Concentré, il n’avait pas remarqué de suite qu’on l’avait rejoint toutefois dés qu’il entendit la voix qui résonna dans la salle, le garçon sursauta aussitôt. Sa voix il la connaissait pourtant, elle lui avait paru insupportable pendant si longtemps cependant lorsqu’il se retourna, aucune trace de rancune, encore moins de rancoeur ou de haine pouvait se lire dans ses pupilles. Il avait passé le stade des enfantillages... Ou plutôt, il n’avait même pas le courage de l’affronter ni se prendre la tête pour des bêtises. Même s’ils se disputaient souvent, Kyohei avait appris à la connaître et se doutait qu’Harumi devait sans vouloir de tout ça. Tout comme lui s’en voulait à propos de Ren. C’était un peu une sorte de cercle vicieux mais il était inutile de se reprocher quoi que ce soit. Personne ne pouvait prévoir cela. Pas lui, ni eux. Il n’avait aucune envie de lui crier dessus, il était presque heureux de la voir. S’il avait renvoyé son camarade chez lui, ce n’était pas pour autant que le magicien était rassuré quant il était seul. Et puis, si elle lui rendait visite, ça ne partait pas d’une mauvaise intention n’est-ce pas ? Son camarade lui avait dit par ailleurs que la demoiselle était venu le voir dés qu’elle avait appris la nouvelle mais qu’elle n’avait pas réussi à rester, car c’était trop difficile. Peut-être qu’au fond, la réaction était comme lui lorsqu’il avait surpris cette jeune femme en train de se faire agresser. Malgré l’amertume qu’ils pouvaient éprouver envers l’autre, on n’effaçait pas toutes ses années qu’ils avaient passé à se côtoyer et qu’au fond, derrière ses émotions, se cachaient un brin de sentiments positifs.

- Ne t’en fait pas, ça va mieux, Lui répondit le magicien en tentant un sourire alors qu’il se tournait, sans se lever, afin de lui faire face correctement, Je bosse dure comme tu vois !

Sur ses mots il désignait la balle qu’il tenait dans sa main et qu’il essayait avec difficulté de compresser avec ses doigts. Harumi également devait remarquer qu’il n’était autant en forme que ce qu’il disait. Le simple fait qu’il soit aussi agréable, aussi calme et aussi doux dans ses paroles le montrait assurément.

- Ren m’a dit que tu étais déjà passé. Ca m’a surpris honnêtement mais merci, il ne fallait pas t’embêter pour moi !

« Je serais vite sur pied » avait eu envie d’enchérir Kyohei seulement les mots n’avaient pas franchi ses lèvres. Si lui-même ne parvenait pas à s’en convaincre, c’était inutile.
Hagio Harumi» I ❤ Nishinaka
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Sam 25 Juil - 15:26
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   Ça va mieux, c’est ce qu’il me dit pourtant plus je l’observe plus j’ai le sentiment qu’il est loin d’aller mieux. Certes, il est vrai que physiquement il commence à faire des progrès mais quelque chose me dit que là n’est au fond pas le problème. D’ailleurs, plus mon regard se pose sur lui, plus j’ai le sentiment que l’on m’arrache le cœur tant je ressens à quel point Kyohei ne va pas bien. Cette sensation est difficile à expliquer car pendant des années je n’ai fait que le haïr, pourtant à l’instant même où je l’ai vu allongée dans ce lit au bord de la mort toute ma rancœur c’est envolé…. Finalement pourquoi avons-nous mit tant d’énergie à nous pourrir la vie l’un l’autre ? Je sais bien qu’à la base le problème vient de moi, seulement aujourd’hui je n’arrive plus à comprendre pourquoi je l’aie tant détesté. Oui c’est vrai, à son arrivé Ren c’est éloignée légèrement de moi mais en échange il a gagné un ami. Un garçon généreux près à mettre sa vie en danger pour protéger mon meilleur ami et ça j’aurais dû le prendre en compte plus rapidement…. J’ai vraiment été stupide de ne penser qu’à moi … Stupide d’essayer de lui mettre des bâtons dans les roues alors qu’il n’a pas hésité un seul instant à me venir en aide quand j’ai eu besoin d’aide…….. Finalement j’aie amplement mérité ce qu’il m’arrive, je suis une femme égoïste et jamais Kyohei n’aurais dû payer pour ça…. Et par ma faut, il est à présent obligé de subir des heures et des heures de rééducation certainement plus douloureuse les unes que les autres.  

Mon regard s’attarde d’ailleurs un instant sur cette petite balle présente dans sa main. Comment une chose si insignifiante peut-elle du jour au lendemain devenir un obstacle cassis insurmontable ? Il y a encore quelque jour de cela mon camarade l’aurais très certainement attrapé et lancé sans problème et maintenant … il n’est même plus capable de la serre dans ses doigts….. Tout ça est ridicule …. Pourquoi notre corps est aussi faible ? Pourquoi l’esprit de l’homme est constitué de telle façon à ce qu’un simple obstacle provoque de tel évènement à la proportion complètement démesuré ….

-«  Ça ne m’embête pas ….. Loin de là…. »

C’est mots sortie difficilement de mes lèvres tandis que tant bien que mal je tente de lui offrir un sourire. Il est certain qu’après ça plus rien ne sera jamais comment avant, ni entre nous, ni même tout simplement pour Kyohei lui-même.

-«  D’ailleurs ne t’inquiète pas pour Ren ….. Je m’occupe de lui…. »

Nul besoin de mentir sur l’état de notre meilleur ami, mon collège est d’ailleurs certainement bien plus conscient que moi de ce qu’il peut vivre en ce moment. C’est d’ailleurs précisément pour cela que je tiens à lui dire que je m’occupe de lui. En ce moment Kyohei doit penser uniquement à lui et à sa guérison et je sais parfaitement qu’il ne le fera pas tant qu’il n’est pas certain que Ren se trouve entre de bonne main.

-«  Kyohei ….. Je suis désolée…, ça été plus fort que moi, je n’ai finalement pas pu retenir plus longtemps c’est trois petit mots, je sais que tu n’as pas envie de l’entendre et que tu vas me dire que je n’y suis pour rien mais  je suis vraiment désolée …. Ça n’aurait jamais dû arriver…. »

Depuis que la nouvelle s’était fait entendre au QG un horrible sentiment de culpabilité et de remords avait commencé à me ronger doucement de l’intérieure et n’avait fait que s’amplifier, depuis que je m’étais réellement rendu compte des conséquences que l’acte d’Akira avait eu sur la vie de Ren et de Kyohei. Je m’en voulais et je m’en veux toujours de les avoir entrainés dans mes problèmes. Si encore une fois je n’avais pas pensée uniquement à moi tout ça ne serait pas jamais arrivé.

-« Je sais que c’est difficile à envisager pour le moment mais …., je viens alors m'accroupir pour être à sa hauteur et sans vraiment y réfléchir ma main vient prendre la sienne, Tu finiras par aller mieux … Toi et Ren vous êtes fort, ça prendra du temps mais vous arriverez à remonter la pente…. Vous l’avez toujours fait…. »

   

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Tachibana Kyohei» Admin ◘ I ♥ Every
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Dim 26 Juil - 17:32
     
En vérité, s’il ne se maîtrisait pas, Kyohei aurait déjà tout envoyé valser ce qui se trouvait autour de lui dans cette pièce abominable. Ca l’énervait de n’être capable de rien alors que ça faisait déjà cinq jours qu’il avait entamé la rééducation et qu’il n’y avait aucune amélioration. Il n’avait jamais été quelqu’un de patient, voir qu’il ne parvenait même pas à bouger ses doigts comme il le fallait l’enrageait. Des pensées tragiques, horribles lui traversaient l’esprit parfois tel que « pourquoi s’être réveillé si c’était pour être dans de telles conditions ? » puis il se souvenait qu’il n’était pas seul, qu’avant lui, il y avait Ren qui avait besoin de sa présence, qui avait besoin qu’il soit plus fort et qu’il dépasse les limites. Alors le magicien restait silencieux, gardant ses grands tourments pour lui et se battaient pour aller mieux parce quoi qu’il songe, il préférait la vie à la mort. Seulement il avait envie d’une vie heureuse, pas une vie où il devait compter sur les autres pour marcher, pour s’amuser ou même pour travailler. Aujourd’hui, il ne tenait même pas debout donc que pouvait-il faire ? C’était tellement ironique...

Concentré, le garçon écoutait d’une oreille attentive la jeune femme qui lui avait rendu visite tandis que ses prunelles restaient rivés sur cette balle qu’il essayait durement de compresser. Il finirait par y arriver. C’était ce que le blessé se disait pour se motiver et pour s’encourager à s’en sortir. Il ne devait pas - plus - être faible. Il avait surmonté des tas d’obstacles par le passé, ce n’était pas maintenant qu’il allait perdre face à une maudite attaque. Il était préférable que sa route ne croise jamais celle d’Akira si ce dernier était vivant. Il le tuerait. Il l’avait déjà à dit à Ren qu’il le ferait et ça n’avait pas été des paroles en l’air. Pour une fois, ça serait un acte égoïste parce que cela ne serait même pas pour le traumatisme qu’il avait causé sur son ami ou pour le mal qu’il avait créé à Harumi mais parce qu’il l’avait touché lui. Il l’avait blessé au seul endroit où Kyohei n’aurait pas voulu être victime, il lui avait mis des tas d’image dans la tête, il était lâche et il ne méritait pas de vivre. Pas après ce qu’il avait fait. Ni à lui, ni à ses camarades. Il le haïssait de l’avoir rendu aussi invalide. Peut-être que si sa condition s’arrangeait, sa rancoeur s’estomperait avec, cependant en cet instant précis, si le magicien l’avait sous les yeux, probablement qu’il n’aurait aucune hésitation à lui ôter la vie.

Non, il n’avait pas envie de l’entendre s’excuser. A quoi cela servait-il de s’excuser ? On ne l’avait pas forcé à la défendre, on ne l’avait obligé à rien, il avait lui-même fait ses propres choix. Le seul coupable ici c’était lui. Parce qu’il n’était pas allé plus loin que ce qu’on lui mettait devant lui, il n’avait pas réfléchi et ne s’était pas dit qu’Akira serait capable de commettre un crime irréparable. Au vue de sa lâcheté, ça aurait dû sonner comme une évidence toutefois Kyohei ne s’était pas rendu compte qu’inconsciemment, sans parler de lui, il avait mis son entourage en danger. C’était de sa faute à lui si Ren était si mal désormais. C’était de sa faute s’il était assis sur ce banc avec cette balle moisi entre ses doigts et qu’il lui était impossible de tenir debout sans que tout le haut de son corps hurle le martyre. Et c’était de la faute à cet homme d’être aller si loin, juste pour garder une foutue réputation. Il n’avait toujours pas égaré son regard en direction de sa collègue, il n’avait pas voulu la contempler ni lui dire que ce n’était pas grave, qu’elle n’avait pas à être désolé. Parce que ça aussi, il parlerait pour ne rien dire et il voudrait à nouveau se mettre en colère car on ne comprenait pas qu’il en avait assez de tout ça. Assez qu’on s’excuse, qu’on culpabilise à sa place alors que de toute façon, ça ne changerait pas le passé. Assez qu’on lui rabâche les mêmes paroles inutiles. S’il y avait une personne à qui il pouvait en vouloir, c’était à lui-même. Mais, même ça, il était incapable de le faire. S’il n’avait pas interagi, ce serait certainement Harumi qui se trouverait à sa place, si ce n’était pire. Ren n’aurait pas été traumatisé mais il aurait été encore plus déphasé s’il avait appris la mort de cette amie si chère à son coeur. A ce niveau là, Kyohei ne se reprochait pas d’avoir pris la défense de cette jeune femme. Il s’en voulait d’avoir été si négligeant, moins méfiant. Rien de plus. Ce n’était pas grave. Il allait bien. Il irait bien. Harumi devait arrêter de s’excuser et croire ça.

- Je vais bien, Déclara enfin le malade, détournant enfin ses prunelles vers elle.

Rétorquer de telles paroles étaient sûrement l’unique preuve que non, ça n’allait pas.

- Ca va prendre du temps c’est sûr mais ça ira. Il le faut de toute façon sinon Ren finira par s’effondrer pour de bon. Ne t’inquiète pas, je ne suis pas prêt de flancher.

Il lui adressa un sourire sincère à ses mots même si au fond, Kyohei doutait de ses propres capacités. Il voulait s’en sortir plus que tout au monde mais plus les jours s’évanouissaient plus il devenait si facilement pessimiste. Il était exténué et se demandait comment il faisait pour tenir. Plusieurs fois, il avait voulu abandonner cependant sa détermination semblait être plus fort. Malheureusement chacun avait ses limites et il ignorait jusqu’où étaient les siennes.

- Merci de t’occuper de lui, Reprit-il alors, Si tu as du temps pour culpabiliser, utilise le plutôt à bon escient. J’ai juste envie qu’il aille mieux. Pour le moment, c’est tout ce que je souhaite donc s’il vous plaît, une bonne fois pour toute, arrêtez de culpabiliser. Ca ne modifiera pas le passé.

Ses phalanges souffraient alors que grimaçant légèrement, le garçon luttait pour compresser cette balle correctement. Ca lui tirait dans tout le bras, il n’avait plus aucune force néanmoins il refusait d’abandonner. Peu importait la douleur... Il devait le faire et arrêter de tous les inquiéter une bonne fois pour toute.
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Lun 27 Juil - 13:08
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   Bien que Kyohei ne semble pas disposer à me regarder mon regard lui, en revanche, ne peut pas se détacher de son visage. Jamais je n’aurais pensé un jour le voir aussi mal, les traits tirés, la fatigué marqué sous ses yeux, la pâleur extrême de sa peau ….. Où est donc passé le garçon têtu et insupportable que je connais ? Aujourd’hui il ne reste plus qu’une carcasse vide qui lutte désespérément pour vivre….Le voir si mal m’est d’ailleurs définitivement insupportable et je dois luter dans mon fort intérieure pour rester forte face à lui. Je doute que me mettre à pleurer devant lui arrangera les choses, il se sentira d’ailleurs certainement encore plus mal… Mais quoi qu’il puisse penser ce n’est finalement pas la pitié qui m’a poussé jusqu’ici …. Non c’est plus fort que ça …. Un sentiment étrange que je n’avais encore jamais ressenti pour lui … J’éprouve vraiment de la peine pour lui, je me sens mal de le voir comme ça …. Si seulement je n’étais pas aussi inutile…

Plongée dans mes pensées, je reviens finalement à moi lorsque mon camarade me dit une nouvelle fois qu’il va bien. Ne peut-il pas arrêter avec cela ? Bien sûr que non il ne va pas bien, pourquoi continuer de dire une telle chose alors que lui-même sait très probablement que rien ne va …. Espère-t-il qu’on cesse de s’inquiéter s’il dit ce que notre cœur désire entendre ?

-«  Kyohei … »

M’arrêtant dans ma lancé, je préfère ne pas l’interrompre et l’écoute en silence. Est-ce vraiment une bonne chose qui lutte autant uniquement pour Ren ? Il est vrai que mon meilleur ami a besoin de lui, besoin de le voir rapidement sur pied mais …. Du coup …. Je m’inquiète encore plus pour Kyohei … Si Ren ne comptait pas autant pour lui, mettrait-il autant d’énergie dans sa guérissions ? Aurait-il lutté contre la mort ?

Essayant tant bien que mal de lui rendre son sourire, je ne peux empêcher cette penser de me glacer le sang. Il est vraiment si mal que ça ? Posant à nouveau mon regard sur cette petite balle, je me dis finalement que plus qu’essayer de nous persuader, c’est surtout lui-même qu’il essaye de convaincre qu’il va bien ….

-«  J’arrêterais de culpabiliser quand toi-même tu auras arrêté de te blâmer pour ce qui est arrivé…. »

Loin de moi l’idée de lui faire un reproche, ma voix en prononçant cette phrase c’était d’ailleurs voulu là plus douce possible. Je sais qu’il y a des choses difficiles à entendre mais je pense que Kyohei est arrivé à un stade ou une personne doit les lui dire …. Il ne peut pas continuer ainsi …. Jouer le fort n’aidera pas …. Et la grimace sur son visage en témoigne d’ailleurs parfaitement.

-«  Arrête avec cette balle, dis-je tout en posant ma même sur celle-ci pour l’empêcher de se tourmenter d’avantage, tu te fais du mal …. »

Posant un tendre regard sur lui je me doute qu’il ne va certainement pas apprécier ce que je vais lui dire. Seulement pour cette fois, je serais prête à subir sa colère sans broncher. Je préfère de loin le voir s’exprimer et hurler de rage plutôt que de tout garder pour lui et sombrer peu à peu dans les abysses.

-«  Il n’y a rien de mal à te montrer faible …. Tu es un être humain Kyohei …. C’est normal de se sentir mal …. Personne ne te jugera ….. Tout le monde à des faiblesses….. Même toi…. »

   

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Lun 27 Juil - 21:28
     
Personne ne pouvait le comprendre de toute façon. On n’avait pas été à sa place quand l’incident était arrivé. On ne s’était pas pris cette balle qui l’avait frappé de plein fouet. Un peu plus près et elle aurait touché son coeur. On n’avait pas vu cette arme qui était pointé en sa direction, encore moins le regard d’Akira à ce moment-là. S’il était plus doué, qu’il avait mieux visé, Kyohei serait certainement mort à l’heure qu’il était. Est-ce que ça aurait été mieux ainsi ? Malgré tout, le jeune homme pensait que non. Ren et Harumi auraient encore plus culpabilisé que maintenant. Son ami ne se serait peut-être jamais relevé... Peu importait ce qu’il serait arrivé, on ne pouvait pas comprendre ce qu’il ressentait. Il ne parlait pas forcément du traumatisme mais de sa vision des choses. On pouvait lui répéter sans cesse de ne pas se rejeter la faute, qu’est-ce que ça changerait ? Evidemment que c’était lui qui était en tort. C’était lui qui était l’un des meilleurs agents de la NSA et qui n’avait pas été fichu de penser à un détail pourtant si flagrant. Il n’en voulait à personne si ce n’était qu’à lui-même. Il n’avait plus son bras, il n’avait pour le moment plus ses jambes non plus et il devait dépendre des autres pour marcher. Est-ce que c’était une vie ça ? Il avait envie d’hurler à Harumi de se taire, qu’elle ne saisissait rien. Elle perdait son temps à s’excuser alors qu’il s’agissait d’une chose tout bonnement inutile. Elle ne l’avait pas forcé. Il avait choisi de lui-même à se mettre en danger pour elle. Kyohei savait à quoi s’attendre le jour où il avait pris sa défense pour la première fois. La chose à laquelle il ne s’était pas préparé était qu’Akira soit encore plus lâche que ce qu’il avait imaginé et profite d’un moment d’inattention pour le toucher.

Sans s’en apercevoir, le jeune homme avait instinctivement baissé son visage tandis que ses phalanges luttaient à serrer cette balle. Il avait envie de la compresser, de la broyer en mille morceau et de libérer toute cette rage qui l’encombrait seulement il ne parvenait même pas à plier ses doigts ne serait-ce qu’un petit peu. Et plus que tout, cela le frustrait tellement. La douleur était immense néanmoins comparé à ce trou qui se creusait dans son coeur, elle n’était même pas comparable. Quand Harumi lui déclara de cesser ça, qu’il se faisait du mal pour rien, plutôt que répondre, Kyohei avait tenté de compresser encore plus fort, sans succès. Sa main s’était automatiquement mis à trembler par toute la frustration alors qu’il ne souhaitait qu’une chose... Se sortir de là une bonne fois pour toute. Pourquoi c’était impossible ? Pourquoi on ne lui donnait pas la chance d’aller mieux et de vivre une vie comme il avait toujours rêver ? Pour l’instant, l’unique chose qu’il désirait était que sa collègue se taise. Qu’est-ce qu’elle savait ? Il n’avait pas envie d’être faible. Bien sûr qu’il ne pouvait pas être fort tout le temps, que lui aussi avait le droit de flancher et de compter un peu plus sur les autres mais il ne voulait pas ça. Il voulait juste s’en sortir. Rien de plus. Il voulait être capable de prendre correctement cette balle maudite et de la balancer à l’autre bout de la pièce. Seulement, il n’y parvenait pas. Jamais.

Il ne releva pas sa tête, au contraire, il ne fit que l’abaisser un peu plus alors que ses tremblements au niveau de son bras ne s’atténuaient pas. Plus rien n’allait. Etait-ce grave si au final, il envoyait tout balader ? Il en avait marre. Marre d’être aussi invalide, marre que personne ne le comprenne, marre qu’on ne fasse pas ce qu’il demandait, marre qu’on ne le laisse pas autant tranquille qu’il aurait aimé l’être.

- Fiche-moi la paix, Cracha le blessé d’une voix glacial alors qu’il la repoussait de sa main libre.

Il n’avait pas envie qu’elle vienne lui rendre visite pour l’entendre lui déclarer des choses qu’il savait déjà. Des choses qu’il essayait avant tout de surmonter et de passer au-dessus pour aller mieux. Oui,  ça faisait mal, oui, il était terrifié et non, il n’allait pas bien. Seulement s’il luttait autant, c’était parce qu’il éprouvait réellement l’envie de s’en sortir et que ce n’était pas aussi simple que ce qu’il avait cru. Pourquoi on tentait toujours de le faire craquer et que lui ce qu’il désirait le plus était qu’on l’encourage dans ses objectifs, dans sa rééducation ?

- Dégage putain !! Tu es sourde ou tu le fais exprès ?!!

Sa respiration commençait à être coupé alors que les douleurs au niveau de sa blessure se faisait amèrement ressentir. Pourtant le magicien n’y accorda aucune attention tant la torture à l’intérieur était plus horrible que le reste. Il n’avait pas quitté Harumi du regard et toute sa rage ainsi que sa peine pouvait s’y lire dans le travers de ses pupilles.

- Qu’est-ce que ça t’apporte de faire ça hein ?! Tu attends quoi de moi ?! Je n’ai pas besoin de tes pseudo-conseils ! Fous-moi la paix !! C’est quoi le mal à vouloir aller mieux ? Pourquoi vous êtes tous là avec vos belles paroles ?! Qu’est-ce que vous comprenez de toute façon ?!!

Ah. Il n’en pouvait plus. Le pire dans tout cela était probablement que Kyohei ne savait même pas lui-même pourquoi il était autant en colère. Il n’avait pas envie de craquer. Non pas parce qu’il refusait de montrer ses faiblesses mais parce que d’autres personnes avait besoin de sa force. Et il n’avait pas le droit de flancher. Se penchant en avant, son bras libre était venu tenir l’autre tandis qu’il grimaçait puissamment. Sa balle avait glissé de sa main à cause de la souffrance qu’il éprouvait. Il avait mal. Très mal. Il aurait voulu tout faire pour que cette douleur abominable disparaisse. Pourquoi devait-il absolument vivre tout ça ? Ce n’était pas juste.
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   S’entend les tremblements dans les bras de Kyohei, mon regard glissa doucement vers celui-ci. Pourquoi ne peut-il pas lâcher prise ? Faut-il vraiment qu’il porte tout sur ses épaules pour avancer plus facilement ? Tant de question et pourtant aucune réponse … Comment suis-je censé l’aider s’il ne se confie pas à moi ? Pas aux autres ?

Mon cœur vient finalement se compresser plus fort dans ma poitrine alors que mon regard ne lâche pas cette main tremblante. Le voir ainsi est finalement trop douloureux, trop  difficile à supporter alors que j’ai toujours cru que ce garçon devant moi était invincible … J’étais pourtant certaine que rien ne pouvait le faire plier… Pourtant il a fallu d’un simple petit cartouche en métal pour que tout son être se fissure….

Reportant finalement mon regard sur lui, je m’apprête à prononcer son nom pour lui demander de se calmer mais mes mots restèrent bloquer dans ma gorge en entendant soudainement la rage de mon collège se déverser sur moi.

Surprise, je pose une main derrière moi pour éviter de perdre l’équilibre tout en l’écoutant m’ordonner de dégager. Seulement, malgré sa demande mon corps ne bouge pas d’un centimètre au risque de se prendre un éventuel coup. Pour avoir une telle rage et une telle peine dans le regard, j’ai certainement du toucher un point sensible chez lui, seulement je ne m’attendais pas à ce que son corps réagisse aussi mal.

-«  Tu as raison …. Je ne comprends rien … »

Dans son état inutile que je me mette en colère, de toute façon quoi que je dise ou fasse il ne le supportera sans doute pas. Me redressant alors, je pose mon regard sur cette petite balle qui se met soudainement à rouler dans la pièce.

-«  Il vaudrait mieux que je te laisse …. »

C’est mots sont sorti naturellement de mes lèvres cependant mon corps refuse une nouvelle fois de bouger.  C’est très bien d’avoir voulu le faire réfléchir seulement le laisser seule maintenant est-il vraiment une bonne chose ? Car plus j’y pense, plus je ne peux pas m’empêcher de le voir se mettre encore plus en colère après mon départ… Me mordant alors la lèvre inférieure je reporte mon regard sur lui.

Je ne peux vraiment pas le laisser comme ça, pas dans cette état, pas dans une telle souffrance autant physiquement que mentalement … Il faut que je fasse quelque chose cependant je ne trouve rien à dire d’autre de peur de l’énerver encore plus… M’approchant alors doucement de lui je viens soudainement entourer son corps de mes bras avant de venir lui caresser délicatement le dos.

-« ça va aller Kyohei …. Je suis là …. Calme toi … tout ira bien je te le promets…. »

Pour la première fois de ma vie j’éprouve une réelle compassion pour ce garçon, c’est assez difficile à expliquer mais je ne peux finalement pas me résoudre à l’abandonner … Au fond de moi je ressens le besoin de rester à ses côtés et de l’aider quoi qu’il arrive….

-«  Je suis là pour toi alors ne te retiens pas …. Si tu es en colère hurle-moi dessus … je préfère ça plutôt que de savoir que tu gardes tout à l’intérieure …. »

   

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Jeu 30 Juil - 10:58
     
Pourquoi rien n’allait dans son sens ? Il s’était toujours battu pourtant. Il avait toujours fait en sorte d’aller de l’avant, de ne pas regarder en arrière et de s’en sortir là où d’autres auraient échoué. Il se démenait pour ses proches, faisait de son mieux pour ne pas les inquiéter et être présent si ceux-ci avait besoin. Il luttait durement pour eux, pour leur bonheur mais on brisait petit à petit le sien. S’il était le genre de personnes à penser plus aux autres qu’à lui-même, ça ne l’empêchait pas d’être lui aussi égoïste parfois. Il n’avait pas envie de vivre dans de telles conditions, il voulait aller mieux parce que sans ça, il ne pourrait pas faire ce qu’il aimait... Le bonheur des autres est également le notre, c’est vrai cependant c’était faux également. Kyohei était plus que rassuré que Ren soit vivant et avait envie de se battre pour qu’il aille mieux, qu’il sourit de nouveau néanmoins cela ne le rendrait pas plus heureux pour autant. Il aurait toujours cette boule dans son ventre à cause de cette santé maudite qui ne s’arrangeait pas, à cause de ce traumatisme qui le hantait et dont le garçon ne parlait jamais. Il n’allait pas bien mais s’entêtait tout le temps à déclarer le contraire. Il ne voulait pas qu’on le plaigne, il ne voulait pas déranger qui que ce soit avec ses tourments, encore plus quand il songeait à Ren et à quel point celui-ci allait mal. Il fallait bien qu’il y en ait un des deux qui soit fort non ? Comment s’en sortiraient-ils sinon ?

Sauf qu’à trop vouloir rester fort, on finit par perdre ses ailes de tout affronter seul. Et Kyohei était exténué, encore plus psychologiquement parlant. Voir qu’il n’était toujours pas fichu de serrer cette balle le faisait flancher un peu plus au fur et à mesure des minutes qui s’évanouissaient. Ca l’énervait, ça le frustrait... Il n’était pas un grand sportif néanmoins il aimait bouger. Il n’aimait pas rester assis à ne rien faire et se dire qu’il ne pourrait peut-être plus jamais bouger son bras comme il le souhaiterait. Il en avait besoin... Plus que tout. Il avait besoin de pouvoir l’utiliser. Il voulait retourner travailler. Il ne voulait plus être si faible et si invalide. Ah. C’était douloureux.... La torture dans son coeur était immense. Celle au niveau de son bras l’était tout autant. Il avait mal. Comment une si petite balle pouvait être si puissante ?  Et pourquoi Harumi ne partait-elle pas ? N’avait-elle pas compris ce qu’il lui avait demandé ? Prêt à s’énerver de plus bel, le magicien avait ouvert sa bouche mais ses lèvres s’étaient aussitôt refermés à la sensation de ces bras qui avaient entouré ses épaules. Il n’avait rien pu dire, pas même bouger. Son bras valide était resté longé de son corps alors que son regard fixait un point vide mais c’était incroyable ô combien une simple étreinte pouvait apaiser un coeur. Sa colère s’était envolée doucement, à la place, une profonde tristesse le gagnait peu à peu. Il n’en pouvait plus. Est-ce qu’il avait le droit de baisser les bras ne serait-ce que l’espace d’un instant ? Petit à petit, sa main remonta derrière le dos de sa collègue, ses phalanges se contractant avec le plus de force à son haut mais... Elles tremblaient. Son corps entier tremblait... Et s’il n’avait pas pleuré, Kyohei s’était rapproché pour nicher tristement son visage dans le creux du cou de la jeune femme. Ne pouvait-on pas lui donner plus de courage, plus de puissance afin que sa santé s’arrange ? Ses doigts s’agrippaient de plus en plus alors que lui persistait à rester silencieux, tentant d’alléger sa peine par cette étreinte qu’Harumi lui offrait. Il n’avait même plus envie de crier, il souhaitait juste rester dans cette position encore quelques instants. Il voulait qu’on lui laisse le temps de reposer ses ailes et qu’on lui donne de la force pour se battre, pour ne pas abandonner car finalement, il n’y arriverait certainement pas tout seul.

Il ignorait durant combien de temps il était resté dans ses bras à s’accrocher durement à elle mais ce qu’il savait était que quelque part, ça lui avait fait du bien. Ils n’étaient pourtant pas proches. Jamais Kyohei n’aurait imaginé voir une telle situation arriver un jour seulement, il ne le reprochait pas. Cela lui permettait de réaliser qu’il n’était pas si seul que ça. Et même si ce n’était qu’Harumi, ça lui allait. Sauf qu’à présent, tandis qu’il se décalait, le jeune homme se sentait un peu bête si bien que mal à l’aise, il avait détourné son regard ailleurs dans la pièce.

- Ca va maintenant, Avait-il déclaré après un court silence, Merci. Vraiment.

Il était préférable que sa collègue retienne ses mots parce qu’assurément qu’il ne les répéterait pas souvent. Mais sans le savoir, en cet instant, elle lui avait apporté quelque chose de grand comme si... A travers cette infime étreinte, elle lui avait transmis ne serait-ce qu’un peu de force et de courage. Cela ne serait certainement que pour une courte période mais ça n’avait pas d’importance. Ca l’avait reboosté un tant soit peu, et c’était déjà pas mal.

- Je ne voulais pas m’énerver. Je suis juste fatigué, ce n’est pas facile... Je veux juste aller mieux. Je fais mon possible pour ça et j’en ai marre qu’on vienne me plaindre, qu’on s’excuse pour ce qu’il s’est passé, qu’on me demande d’arrêter aussi. Ne peut-on simplement pas m’encourager ?

Il s’agissait là peut-être d’une demande égoïste mais il préférait cela qu’à voir ses amis lui rendre visite pour pleurer et culpabilisait de ce qui lui arrivait. Il ne voulait pas non plus qu’on le gronde parce qu’il feintait un sourire et disait que ça allait. Parce que même si ce n’était pas vrai, c’était sa manière à lui de se battre pour avancer et s’en sortir.

- Tu peux me la donner ? Demanda Kyohei calmement tout en désignant la balle qui avait roulé sur le sol, Je ne peux pas me lever. S’il te plaît.

Il était têtu. Ce n’était pas parce qu’il avait flanché pendant un instant qu’il abandonnait pour toujours. Certes, on le réprimanderait sûrement encore d’en faire trop néanmoins on ne le changeait pas. Il voulait vraiment s’en sortir. Plus que tout. Et pour cela, il avait besoin de cette maudite balle.
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Jeu 30 Juil - 14:15
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   Sans rompre ce silence, je garde Kyohei dans mes bras ravie qu’il ne m’ait finalement pas repoussé. Peu importe qu’il pleure ou non, j’ai simplement besoin qu’il sache, que même si on ne s’entend pas, je suis là pour lui quoi qu’il arrive. Appuyant donc tendrement ma tête contre la sienne, je ferme les yeux pour savourer ce contacte étrangement réconfortant. Si seulement par ce simple contacte j’avais pu absorber sa douleur et sa peine… Seulement, ce genre de pouvoir magique n’existe pas dans notre monde, je me contente donc d’essayer de lui faire passer le plus d’énergie et de courage possible en espérant que ça le rebouste un maximum.

Ainsi dans les bras l’un de l’autre, impossible de savoir combien de minute se sont écoulé, je reviens seulement à moi lorsque je le sens finalement se détacher de moi. Posant mon regard sur lui, je me contente simplement de sourire à son remerciement, gardant ce mot précieux dans mon cœur. Après tous, c’est sans doute la première et la dernière fois que je l’entends venant de Kyohei… mais finalement qu’importe, je ne l’ai pas fait pour recevoir un soupçon de gratitude, la seule chose la plus importante est que pour la première fois depuis mon arrivé, j’ai vraiment le sentiment que mon collège se sent véritablement mieux.

L’écoutant sans jamais l’interrompre, je me contente d’hochee négativement la tête lorsqu’il me dit qu’il ne voulait pas s’énerver. Pour moi ce n’est pas grave qu’il ait agisse ainsi avec moi, ce n’est pas comme si c’était la première fois et ça ne sera certainement pas la dernière. Comme je lui ais dis, si me hurler dessus lui fait du bien qu’il n’hésite pas, le plus important pour moi est que d’une manière ou d’une autre il arrive à se décharger un maximum de toute cette douleur psychologique. De toute façon je sais bien qu’au niveau physique je ne peux pas grand-chose, mais si ma présence lui permet au moins d’aller mieux à ce niveau cela serra déjà une grande satisfaction pour moi …

Reportant finalement mon attention sur cette petite balle lorsque mon camarade me demande de la lui donner, je ne trouve finalement pas utile d’essayer de dissuader Kyohei. Si s’acharner sur cet objet lui permet de tenir le coup et d’avancer alors souhate, je serais la personne qui l’encouragera à continuer à la serrer dans sa main.

-«  Bien sûr, Répondis-je finalement avant de me redresser complètement pour me diriger vers la balle que je ne tarde pas à attraper pour là lui donner. Mais ne force pas trop d’accord … »

Finalement, être venu le voir est sans doute la meilleure idée que j’ai eue depuis très longtemps. Étrangement j’ai l’impression que cette histoire a fini par nous rapprocher et même si tout n’est pas encore naturel entre nous j’ai bonne espoir que notre relation finisse par s’améliorer de jour en jour.

-«  Je vais te laisser travailler …. Mais surtout n’hésite pas à m’appeler si tu as besoin de de défouler. »

Je lui fais alors un petit clin d’œil tout en lui offrant un tendre sourire. Bien sûr que je ne souhaite pas me faire hurler dessus mais je ne vais pas non plus lui dire ouvertement que s’il a besoin d’affection je suis là pour lui. De toute manière le connaissant, il comprendra sans peine le message caché derrière ma phrase.

-«  Continue de faire de ton mieux et surtout sors rapidement d’ici. Tu mets tellement d’énergie à me pourrir là vie que quand tu n’es pas là je fini par m’ennuyer. »

   

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