Sexy, free & single !

Depuis la disparition de Miura, beaucoup de choses avaient changé. J'avais intégré la NSA et me battais dans l'ombre pour faire appliquer la loi de Terazawa, en dépit de mes désaccords avec ses méthodes. Nishinaka, c'était une dictature. En plus soft peut-être. Mais on y retrouvait toutes les caractéristiques d'un régime totalitaire. A commencer par le bourrage de crâne, qui s'appliquait même en prison. La perfection. C'était le maitre mot de cet homme. La perfection, avant la liberté. C'était ce que beaucoup avaient du mal à accepter. Comment ne pas les comprendre ? Leur combat était louable. Mais non conforme à la volonté de Terazawa. Et c'était mon rôle, ainsi que celui des autres agents, de dénicher ces personnes qui mettaient en péril l'idéal du vieil homme.
Je n'aimais pas vraiment cela. Mais je n'avais pas le choix. Et finalement, au fil du temps, dans mon chagrin, j'avais finis par me convaincre que cette prison était la meilleure solution pour eux. Pour éviter d'autres drames. S'ils se montraient coopératifs, ils pourraient reprendre une vie normale, peut-être pas meilleure que celle qu'ils avaient avant, mais sûre. Resister, c'était courir à leur perte. Comme Miura l'avait fait. Comme on me l'avait arraché. Et j'ignorais encore ce qu'elle était devenue.

Sans elle, je n'étais que le pantin de la NSA, luttant pour survivre et éviter les représailles. Si j'avais été seul, encore ... Mais je craignais surtout la punition pour mon frère. Son entrée à la NSA, il la vivait d'une manière différente de la mienne. Lui, avait l'impression d'être utile, d'accomplir des choses ... Ce n'était pas ma façon de voir les choses. Même si c'était necessaire, nous trahissions pas mal de gens. Ca me rendait malade. . Bien que la carapace d'indifférence que je m'étais forgé au fil du temps fût bien insuffisante pour sauver l'integralité de mon âme. Malgré mes efforts pour me convaincre que je travaillais pour la paix, et les nombreux privilèges qu'apporter ce statut, être un NSA était lourd à porter. Mais je continuais de faire mon job. D'année en année, je ne l'accomplissais que de mieux en mieux. Même si je n'adhérais pas à tout, j'avais finis par me faire une raison, et appris à vivre avec.
A commencer par les habitants. Les fameux Shinki. Je mentirais si je disais que je n'en faisais pas partie. J'étais friand de technologie, j'avais grandi avec, avait appris à m'en servir au point qu'elle devienne indispensable à ma vie. Elle avait même était le centre de mes études. De ce côté là, j'étais tout ce que ce souhaitait le maire. C'était la partie image qui me posait problème. En tant que NSA, j'avais moi même une attitude un minimum exemplaire bien sûr. Je ne voulais pas avoir d'ennuies ... Mais c'était surtout la superficialité des Shinki qui me dérangeaient. Ils étaient tous pareils. Une véritable armée de mannequins articulés. Cette obsession d'être parfait à tout pris ... C'était ridicule.
Je me rendais compte à quel point j'étais devenu distant avec les autres. Surtout avec les femmes. Leur attitude de princesses prétentieuses avait le don de m'insupportait. Et je ne regardais pas du côté des Denshou. Si leur compagnie m'était plus agréable, il m'était difficile de ne pas voir Miura à travers certaines. Miura, elle était unique, c'est vrai. Mais lorsque l'on perd quelqu'un, un rien vous fait ressurgir des souvenirs douloureux. Alors je me tenais éloignées d'elles. Et qu'on ne me parle pas d'amour ! L'amour, je l'avais déjà trouvé. Mais perdu. Et je ne pensais pas être capable d'aimer une autre qu'elle.

Néanmoins, en tant que NSA, votre premier objectif est de tout connaitre sur la vie des gens. C'est pourquoi être sociable et avenant était rudement conseiller. Pour ma part, j'étais et resterais sans doute toujours quelqu'un de réservé. Cependant, j'avais appris à me mêler aux autres et trouver les informations que je recherchais. Et si plus haut je disais que j'évitais les femmes, pour certaines, je faisais des exceptions. Certaines Shinki n'avaient aucun scrupule à balancer leurs voisins quand elles avaient des soupçons. C'était d'autant plus simple quand l'une d'elle s'était entichée de vous. Et s'il fallait passer sur l'oreiller pour la rendre plus bavarde, alors ce serait fait. Même si c'était à contre coeur.
En bon professionnel, j'avais donc déniché l'informatrice idéale.

Ce soir-là, j'avais rendez vous dans un bar assez fréquenté. Habituellement, j'étais pas du genre à sortir le soir. Et encore moins dans des bars. Ma résistance à l'alcool étant assez pitoyable, je préférais éviter de prendre des risques. Néanmoins, c'était dans ces endroits là que l'on rencontrait le plus de monde et l'on pouvait parfois faire des rencontres interessante. C'est ici que pour la première fois, j'avais rencontré Mizuhara Rina. C'était un ancien mannequin d'après ce que j'avais compris. Bon, si vous vous êtes tapé la lecture jusqu'ici, vous savez probablement ce que j'en pense. Rina n'était pas méchante. Un brin naïve. Et j'étais gentil. Mais c'était parfait. Ce n'était pas le genre de fille pour qui je risquais de me prendre d'affection et culpabiliser de lui soutirer des informations.
Après avoir sympathisé une première fois avec elle, nous avions échangé nos numéros de téléphone. Et nous nous sommes revus plusieurs fois. Je ne pense pas qu'elle attende plus de ma part que je ne lui tienne compagnie le soir, et ça me va très bien. Enfin, du mieux que ça pourrait me convenir disons. Quand elle se sentait seule, elle m'envoyait un message et nous passions du temps ensemble. Elle avait la discussion facile, je n'avais donc pas à lui tirer les vers du nez. Rina était donc à force devenu mon informatrice officielle.

Je poussai enfin la porte du bar et zigzaguai entre les gens pour rejoindre le comptoir où elle devait surement déjà m'attendre. Je ne fus pas surpris en la repérant de dos assise au bar. Je pris une grande inspiration avant de me lancer. J'essaie de me la jouer décontracté à chaque fois que je la voyais. Même si finalement, je n'avais jamais été très à l'aise avec les femmes.
Je passais une main dans son dos pour lui signaler que j'étais là et me penchais à son oreille pour qu'elle m'entende mieux et empêcher le bruit de couvrir ma voix.

« Rina. Qu'est-ce que je t'offre ? » soufflais-je simplement, accompagné d'un sourire.