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 J'écoute pas aux portes ; je leur tiens compagnie !

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Tachibana Yui» I ❤ Nishinaka
Tachibana Yui
Avatar : Fukada Kyoko
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Mar 20 Oct - 22:23
     
Remettant lentement l'une de ses mèches derrière son oreille, Yui arpentait bien sagement les couloirs de ces bureaux qu'elle connaissait presque par cœur à présent.
Un fin sourire vint naître sur ses lèvres alors qu'elle se souvenait de la première fois. Ce jour où elle avait frôlé le sol de ce couloir. Elle avait bien cru mourir ce jour-là.

Yui était sociale. Elle avait le don de pouvoir parler avec tout le monde sans que ça ne la dérange. Elle n'avait pas sa langue dans sa poche ; au contraire, elle l'avait bien accrochée dans sa bouche. Elle n'aimait pas tourner autour du pot et savait ce qu'elle voulait.
On aurait alors pu croire que cette femme-là serait rentrée la tête haute dans cette bâtisse. Mais non, ce fut étonnamment l'inverse. Elle s'était faite petite, toute petite, et c'était si elle avait à peine oser ouvrir la bouche. Ce fut la première fois aussi qu'elle fut terriblement angoissée à l'idée d'aller à un entretien. Elle avait eu du mal à dormir la veille et le soir même en rentrant, il lui avait été difficile de fermer l’œil.

Aujourd'hui, tout n'allait pas encore mieux, bien sûr. Elle avait parfois encore peur de mal faire les choses ou de mal les dire. Elle avait peur de ne pas pouvoir effectuer convenablement la tâche qu'on lui avait confié. Cela dit, elle dormait mieux la nuit.
La chose avec laquelle elle avait eu du mal, c'était bien son métier. Maid. C'était à croire que le Maire s'était amusé à choisir ce métier pour elle. Ca lui allait pas, vraiment pas. Elle se souviendrait toujours de la crise qu'elle avait faite en découvrant la tenue qu'elle allait devoir porter tous les jours ; c'était pas trop court ces trucs-là ?
Un soulagement pour elle que Kyohei n'était pas encore venue la voir au travail... Rien que l'idée la faisait frissonner, et pas de plaisir.

Une légère grimace étira les traits de son visage à cette pensée. Non, non et non ; Kyohei ne devait jamais la voir comme ça. Elle se sentirait tellement... mal à l'aise. Elle ferma les yeux un instant, arrêtant ses propres pas, avant de respirer un bon coup. Allez Yui, t'en étais pas encore là, pas besoin de stresser.
Elle rouvrit les yeux, grogna faiblement, puis se remit à marcher. Elle avait l'impression de stresser pour un rien en ce moment, et elle n'aimait pas ça. Elle espérait que son temps d'adaptation à sa nouvelle vie allait se faire le plus rapidement possible.

Observant vaguement le couloir dans lequel elle tournait, elle aperçut enfin la pièce qu'elle cherchait. On lui avait demandé d'y aller pour récupérer un dossier. Elle était certaine qu'on voulait la tester, pour voir si la « nouvelle » allait se perdre ou non. Mauvaise pioche pour eux.
Elle avança d'un pas et une voix grave résonna vers sa droite. Immédiatement, et comme par réflexe, elle se stoppa net. Elle tourna doucement la tête pour vérifier que cette voix ne la grondait pas parce qu'elle allait où il ne fallait pas. Mais non, personne derrière elle. Elle fronça les sourcils en entendant une seconde voix. Le couloir était vide...
Et voilà, elle devenait folle, elle entendait des voix. Génial.

Elle fit encore un pas, plus petit et plus discret, tendant discrètement l'oreille. Elle écouta attentivement le moindre mot prononcé, avant de comprendre de quoi ils parlaient. Elle fronça les sourcils une seconde fois, avant de se pencher un peu plus.
Oui, ils parlaient bien de la rumeur ; cette rumeur folle qu'on allait effacer la mémoire d'une jeune femme. Elle en avait entendu parler, vaguement. Elle n'aimait pas vraiment les rumeurs, ou plutôt, elle leur portait peu d'attention ; à quoi bon se baser sur des « On dit » ?
Soupirant faiblement, Yui dû se rendre à l'évidence, elle n'entendait pas grand chose de là où elle était. Veillant à ne faire aucun bruit, elle fit un autre pas. Elle remarqua ensuite qu'elle avait retenu sa respiration et souffla un bon coup avant de se pencher contre la porte du bureau d'où elle entendait les voix.
Franchement, quelle idée de fermer la porte !? Ils pouvaient pas la laisser ouverte non ? Non. Bien sûr que non.
Sa bouche s'ouvrit alors en un sublime « o » alors qu'une voix un peu trop étouffée à son goût, avouait que ça avait été son idée et celle d'une de ses collègues. Alors la rumeur était vraie !? Elle mima un faible « Monstres ! » avec ses lèvres, avant de soupirer rageusement.
Ils étaient cruels par là, elle prendrait bien soin de ne jamais adresser la parole à l'un de ces deux-là. Elle ne savait pas encore qui c'était... mais elle y travaillait. Elle se retenait de pas entrer dans le bureau en force et de crier au scandale. Elle abattrait bien le poing sur le bureau tout en criant que ce n'était pas humain de faire ça.
Et pourquoi ils s'attaquaient à une femme hein ? Bande de lâches qu'ils étaient ! Ah... Tout cela l'énervait tout autant que ça la perturbait. Etaient-ils vraiment capables de faire ça ? D'accord, la voix 2 avait bien dit que la prison ne suffirait pas et qu'il fallait y aller fort, mais quand même... Effacer tous les souvenirs de quelqu'un...

Trop perdue dans ses pensées, elle n'avait pas fait attention au fait qu'elle s'était un peu trop collée à la porte. Elle n'avait pas non plus fait attention quant au fait que la porte s'ouvrait doucement.
Elle avait essayé de se rattraper, elle avait essayé de ne pas s'affaler de tout son être sur le sol. Elle avait essayé ; et elle avait lamentable échoué.

Un faible « Aïe » grinça entre ses lèvres alors qu'elle relevait lentement les yeux vers l'homme qui se tenait devant elle. Elle lui sourit rapidement, lui faisant un bref signe de la main. Comment ça, elle était en train d'écouter ? C'était même pas vrai d'abord, il n'avait aucune preuve ! Elle refaisait simplement ses lacets. Ses lacets à ses chaussures à talons, oui oui.
Son sourire disparut aussi vite qu'il était venu. L'homme qu'elle avait en face d'elle ne paraissait pas très commode. Il lui jeta à peine un regard avant d'enjamber son corps et de quitter la pièce. Et la politesse alors !!? Il ne l'était même pas à se relever... Ces hommes, tous les mêmes !!

Un soupir furieux fit trembler son corps alors qu'elle se relevait doucement. Elle n'avait plus intérêt à croiser la route de ce crétin, ou elle allait finir par le taper.
Une fois sur ses pieds, elle remit rapidement ses habits droits, avant de tourner la tête en arrière et d'envoyer un regard noir. Dans le vent. Evidemment, l'autre allait pas l'attendre... Elle lui ferait payer ! Un jour.

Maintenant qu'elle y pensait, elle n'avait pas vu le deuxième sortir. Elle en tenait au moins un, elle allait lui faire payer à lui, tant pis si c'était pas le bon ; paix à son âme.
Ce fut donc la mine en colère qu'elle se retourna d'un geste brusque vers l'autre homme, tout en pointant vers lui un doigt accusateur. Elle allait lui dire sa manière de penser à lui, elle allait pas se gêner, non mais !

Les mots se bousculaient dans sa gorge, et pourtant, ce ne fut qu'un simple « Ah... » qui lui fit ouvrir les lèvres. Son doigt accusateur se baissa lentement alors que sa bouche s'ouvrait presque au ralenti en un joli et parfait petit « o »

Ce ne fut qu'au bout de quelques secondes, ou minutes ; elle-même ne savait pas, qu'elle prononça un « Kyohei ? », peu sûre d'elle. Ca ne pouvait pas être Kyohei, son mari, là en face d'elle.. ou bien ? Non, impossible. Il ne pouvait pas être là. Ce n'était pas lui. Oui voilà, c'était son jumeau maléfique !

Le souffle coupé, elle réussit à articuler rapidement d'autres mots : « Qu'est-ce que tu fais là !!? »
Tachibana Kyohei» Admin ◘ I ♥ Every
Tachibana Kyohei
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Mar 20 Oct - 23:37
     
Ces derniers temps, le jeune homme se sentait bien. Peut-être même trop bien. Dire qu’il nageait sur un petit nuage serait exagéré cependant il était apaisé sans qu’il ne puisse réellement expliquer pourquoi. Probablement du fait qu’il avait le sentiment d’être plus proche de sa femme qu’il ne l’avait jamais été jusqu’alors et que s’en apercevoir le rendait heureux. Lui-même, penser au fait qu’il était capable de ressentir cette sensation de bonheur le surprenait. Il avait toujours eu l’impression de ne pas être en mesure d’éprouver quoi que ce soit pour quiconque, pas même pour sa propre personne comme si le monde autour l’importait peu. Il agissait en fonction de ce qu’on lui demandait de faire, il ne se souciait pas de grand chose toutefois depuis que Yui était entrée dans sa vie, Kyohei remarquait qu’il s’interrogeait sûrement plus qu’auparavant. Et ça, c’était étrange. Ce soir au love hôtel s’était terminée mieux que ce que le magicien n’aurait pu imaginer, il s’était laissé bercer par l’ambiance et depuis, une douce flamme s’illuminait dans le creux de son coeur. S’il peinait encore à l’avouer à voix haute, probablement car c’était trop beau pour être vrai, il avait la sincère impression d’être heureux. Hors, ça aussi, le garçon en avait conscience. Le bonheur état éphémère, il ne durait jamais longtemps et si tout allait pour le mieux aujourd’hui, il s’agissait certainement du calme avant la tempête. Rien ne lui était tombé dessus depuis quelques jours, ça aurait du l’étonner mais il n’avait pas cherché à s’en inquiéter, préférant profiter de l’instant présent et d’effectuer ses tâches comme il l’avait toujours fait.

Cela ne lui plaisait pas de mentir à son entourage, de jouer sans arrêt ce double jeu néanmoins il n’avait malheureusement pas le choix. C’était pour les protéger eux, pour éviter qu’il porte un lourd poids sur les épaules et que tout se retourne contre eux. Kyohei avait toujours tenté de se convaincre par ses réflexions alors qu’en vérité, il n’était qu’un être égoïste. Ce n’était pas eux qu’il protégeait mais lui-même. Il avait eu terriblement peur avant de se décider d’en parler à Ren, il avait terrifié rien qu’à l’idée de se dire que son ami pourrait le rejeter, le bannir et tirer un trait sur le vieil amitié. Il aurait pu le juger bien qu’il ignorait exactement les tâches qu’effectuait le magicien, à quel point, il pouvait être horriblement cruel parfois et qu’il n’avait pas de remord non plus. Il se contentait d’accomplir son rôle, de faire son métier, quitte à ce que ça fasse mal. Cela ne mettait pas en danger sa vie donc il ne s’en tourmentait pas bien que ça chamboulait les vies de milliers d’autres. Ce n’était pas normal. Ce n’était pas juste non plus. Lui-même se dégoutait d’être ainsi toutefois qu’est-ce qu’il y pouvait s’il n’éprouvait rien pour ces gens qu’il ne connaissait pas ? Personne n’avait son vécu tout comme il n’avait pas le leur. Peut-être y aurait-il fallu que quelqu’un lui montre ô combien ce qu’il faisait était mauvais... Qu’on lui explique que c’était mal, que ça n’avait pas de logique et que des familles entières souffraient par sa faute. Certainement qu’il en était aveuglé et qu’il n’avait pas envie de comprendre pour ne pas avoir à culpabiliser. Si d’autres avaient été à sa place, on n’aurait pas hésité à le dénoncer. Pourquoi lui se gênerait-il ?

Harumi lui avait déclaré l’autrefois, qu’elle aurait aimé le voir lui se faire persécuter par les autres au vue de la froideur et l’indifférence dont l’agent faisait preuve quant à leur cible. Il n’avait pas relevé parce qu’il était très bien placé pour savoir quel effet ça avait de se sentir rejeter des autres, de subir des brimades et de ne pas être capable de se sociabiliser avec sa propre classe. Encore une fois, personne ne devait cerner ses actes et en vérité, il ne les cernait pas toujours non plus. Il avait une carapace, des barrières qui l’empêchaient d’être blessé par autrui, par le monde autour cependant ce qu’il avait souvent ignoré était que malgré tout, il y avait certaines personnes qui étaient fortes, très fortes et qui d’un simple revers de main était capable de briser ce mur de glace pour l’obliger à se remettre en question, à douter. A l’heure actuelle, Kyohei ne s’en rendait probablement pas compte, et pourtant...

Il n’avait pas eu le temps de saisir ce qu’il venait de se passer qu’un « boum » avait retenti dans le couloir alors que son collègue quittait la pièce. Un sourcil s’était arqué néanmoins ne s’attardant pas sur les détails, le magicien rangea ses papiers dans le dossier, prêt à partir à son tour. Hors, il ne put faire un pas en avant qu’à peine s’eut-il retourné, le jeune homme resta littéralement immobile, choqué. D’accord, il s’était préparé à une tempête. Réellement, quelque part dans le fond de son coeur, il s’était préparé à ce que le tourment de sa vie soit chamboulée. Mais il s’était préparé à tout sauf à cela. Là, c’était comme si, il se prenait une énorme rafale de vent en pleine face à l’allure d’une grosse claque sur sa joue. Sans qu’il ne puisse rien dire, pas même effectuer le moindre mouvement, le coeur du garçon s’était compressé à un point qu’il en avait du mal à respirer. Pourquoi sa femme se trouvait devant lui ? Est-ce que c’était un mirage parce qu’il n’avait pas bien dormi la nuit passé ? Est-ce qu’il rêvait ? Machinalement, bêtement, ses doigts se frottèrent contre ses prunelles comme pour effacer l’image de Yui en face de lui mais rien n’y faisait, il avait beau s’acharner sur ses yeux autant de fois qu’il le souhaitait, son épouse était toujours là.

Son unique envie en cet instant était de se cacher dans un trou, de ne pas se montrer et de jouer aux innocents, de lui faire croire qu’elle se trompait, qu’il n’était pas Kyohei. Il aurait voulu que sa femme ne connaisse que le bon côté de lui, pas cet ignoble agent qui n’avait aucun remord à dénoncer des habitants. Il ne voulait pas qu’elle ait une telle image de lui. Pour la première fois, il éprouvait une certaine rancoeur envers son métier et il en avait honte. S’il avait eu peur que Ren le rejette ou le juge, il ne culpabilisait quant à ses agissements à la NSA. Au contraire, il disait même aimer ça. Aujourd’hui, il n’était plus question d’aimer ou non, il avait honte. Rester dans le secret était bien car sa compagne ignorait cette facette de sa personnalité... Il ne pouvait même plus lui mentir parce que malgré tout, le magicien n’eut pas besoin de réfléchir trop longtemps pour cerner la situation. Sa femme devait faire partie des nouvelles recrues sélectionnées dernièrement et il regrettait presque de ne pas avoir jeter un coup d’oeil plus tôt aux fiches de celle-ci...

Il ne s’inquiéta pas du fait que Yui avait pu entendre la conversation. Tout était bien trop flou dans son esprit pour qu’il soit capable de penser correctement de toute manière et quand elle prit la parole, son coeur rata un battement, son monde intérieur s’écroulant peu à peu. Il aurait pu s’expliquer, lui dire que ce n’était pas ce qu’elle croyait, qu’il travaillait ici depuis de nombreuses années désormais, qu’il n’avait pas le choix et qu’il ne voulait pas qu’elle le déteste. Il aurait sincèrement souhaité être en mesure de lui avouer tout ça cependant Kyohei ne serait pas Kyohei s’il parvenait à être aussi franc dans ses paroles.

- C’est plutôt à moi de te poser cette question ?! S’était emporté le jeune homme, presque naturellement.

A nouveau, au lieu de discuter, il se braquait. Il savait très bien pourquoi elle était là donc à quoi cela lui servait-il de lui demander ?

- Depuis quand tu es ici ?!

Il aurait pu rétorquer « travailles ici » mais non et sa propre interrogation le plongea dans ses pensées, le faisant peu à peu réaliser la situation. Ses pupilles s’étaient écarquillés par le choc, par la peur aussi et d’une voix presque cassée, les yeux à peine rivés sur elle, le magicien avait pris le risque de reprendre la parole. Il avait besoin de savoir. Il devait savoir.

- Tu as écouté notre conversation ?
Tachibana Yui» I ❤ Nishinaka
Tachibana Yui
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Mer 21 Oct - 23:04
     
Elle n'arrivait vraiment pas à en croire ses yeux... Ce n'était pas possible, ça ne pouvait être Kyohei, juste là devant elle.
Ses yeux voyagèrent un instant dans la pièce avant de se reposer sur son mari. C'était peut-être une caméra cachée ? Enfin, si c'en était une, ce n'était pas vraiment drôle... Son mari n'était pas censé savoir qu'elle travaillait ici, tout ça était censé être un secret...
Ecartant la possibilité d'une farce, Yui posa lentement ses mains contre ses joues. Elle se les massa distraitement alors que son regard ne pouvait quitter la silhouette de l'homme devant elle. Elle devait rêver, ou quelque chose comme ça, Kyohei ne pouvait pas être là. Kyohei ne pouvait pas travailler ici.
Elle se frotta rapidement les yeux, puis se rendant compte que la vision de Kyohei ne disparaissait pas, ses bras lui retombèrent le long du corps.
Elle resta là, immobile, la respiration faible et presque muette, comme si elle voulait se fondre dans le décor. Comme si elle ne voulait pas que Kyohei continue de l'observer. Comme si elle ne voulait pas qu'il sache.

Un souffle un peu plus bruyant lui échappa, et un regard outré vint faire son apparition sur son beau visage. Comment ça, c'était plutôt à lui de lui poser cette question ? Tout d'abord, elle l'avait posée la première ; donc d'après les codes du respect et tout ce tralala, c'était d'abord à lui de répondre. Ensuite... c'était si peu évident que ça ce qu'elle faisait ici ?
Elle n'eut pas le temps de lui répondre que la seconde question de son mari lui parvint droit aux oreilles. Elle croisa les bras sur sa poitrine, fronçant quelque peu les sourcils, avant de soupirer brièvement.
C'était à elle, sa femme, sa moitié, sa chère et tendre, son épouse, son autre, son tout ça, qu'il osait parler comme ça ? Vraiment ? Il n'avait peur de rien. Et à vrai dire, Yui n'aimait pas spécialement le ton qu'il employait ; elle avait presque l'impression de se faire gronder et elle n'aimait pas ça.
Cela devait se voir sur son visage. Ses traits devinrent soudainement tirés en arrière alors que ses yeux se firent plus sévères.  
Elle s'humecta rapidement les lèvres, prête à réagir sur sa façon de parler. Prête à lui dire qu'elle allait très certainement cogner l'autre homme qui était sorti de la pièce. Prête à lui dire qu'elle ne comprenait vraiment pas ce qu'il faisait là, et qu'au final, elle ne comprenait plus vraiment pourquoi elle était là, elle aussi.

Et soudainement, tout fut blanc. Littéralement. Yui avait été pris sur le fait, et elle n'avait aucun moyen de nier. Elle ouvrit la bouche plusieurs fois, ne lâchant aucun son s'en échapper avant de refermer sèchement la mâchoire. Le fond de sa gorge vibra dans un léger râle tandis que ses yeux voyageaient ici et là dans la pièce. Ne trouvant aucun échappatoire possible et plausible, elle lâcha un long soupir, laissant ses bras retomber contre son corps dans la processus.
Et là, ce fut le drame. Les yeux de Yui s'ouvrirent un peu plus alors que sa main s'abattait violemment contre sa propre bouche. Est-ce qu'il allait lui en vouloir ? Lui en vouloir pour avoir écouté à la porte. Lui en vouloir pour avoir gardé son statut de NSA secret. Lui en vouloir pour avoir évité les longues explications quant à son changement de métier radical. Lui en vouloir pour la faim dans le monde et la guerre dans certains pays.
Il allait pas lui en vouloir pour tout ça, hein ?

Ses pupilles se mirent subitement à briller, alors qu'elle laissait sa main s’aplatir plus fort encore contre sa bouche. Et s'il lui en voulait ? S'il allait lui reprocher tout ça ? Sa respiration se coupa alors qu'elle se demandait ce qu'elle pouvait répondre, ce qu'elle pouvait faire. Retirant sa main de sa bouche, elle respira un bon coup ; encore un peu et elle se serait étouffée toute seule.
Elle ne savait pas où poser ses yeux, alors elle les laissa là, sur le sol. Elle baissa faiblement la tête alors que ses dents martelaient sa pauvre lèvre inférieure. Elle ouvrit la bouche une première fois ; mais rien ne vint. Elle se gratta faiblement l'arrière de la tête, ouvrant la bouche une deuxième fois ; toujours rien. Elle se pinça la lèvre, relevant le visage, un air de culpabilité éclairant son visage.

« J'écoutais pas... je tenais compagnie à la porte... ? », murmura-t-elle si faiblement que même elle eut du mal à s'entendre, avant de reprendre un peu plus fort et d'avouer son crime, « Oui, j'ai écouté »

Elle ne pouvait pas mentir de toute façon, les faits étaient là, ou plutôt, elle avait été là, allongée sur le sol.

Et puis, toutes ses idées devinrent claires à nouveau. La conversation...
L'air coupable partit aussi vite qu'il était venu alors qu'elle écarquillait une nouvelle fois les yeux. Elle jeta sur Kyohei un regard confus, perdu, pendant que l'une de ses mains vint se perdre dans ses propres cheveux. Elle essayait de se souvenir. Les voix. Laquelle des deux avait été celle de Kyohei ? Elle ne l'avait même pas reconnu... alors comment allait-elle faire maintenant pour les différencier ? Inconsciemment, son cerveau avait déjà fait son choix, et savait déjà. Lui avait déjà deviné ce que Kyohei avait dit, lui avait déjà compris.
Son cœur par contre... Il se mit à battre plus rapidement d'un coup, la faisant respirer un peu plus fort l'espace de quelques secondes. Une douleur sourde et muette venait le piquer lentement à chaque battement.
Il devait se tromper, n'est-ce pas ? Kyohei ne pouvait pas faire quelque chose d'aussi cruel, d'aussi inhumain. Ce n'était pas possible qu'il soit celui qui ait décidé cela. Non, c'était impossible même...
Pourtant, Yui doutait. Affreusement. Et si elle continuait comme ça, elle allait finir avec une grosse migraine.

« C'est pas... », commença-t-elle en tentant de faire le tri dans ses pensées, « C'est pas toi qui as décidé ça, hein ? », demanda-t-elle alors, la voix calme, mais pleine d'espoir.

Elle agita rapidement ses mains devant elle. Une demande silencieuse pour lui demander de se taire. Elle ne bougea plus pendant plusieurs secondes avant de reprendre la parole :

« Je vais d'abord répondre à tes questions. Tu répondras aux miennes ensuite », déclara-t-elle d'une voix lente et claire, « Je travaille ici, comme toi je présume. Et je suis là depuis quelques jours. Je fais partie des dernières recrues »

Et là, elle ne savait plus si elle devait en être fière ou non.

« Tu... Tu travailles ici depuis combien de temps ? », osa-t-elle alors demander, « Et t'en fais pas hein ! Je t'en veux pas pour m'avoir rien dit. Je t'ai rien dit non plus, donc on est quitte », enchaîna-t-elle rapidement, la mine effrayée à l'idée que Kyohei puisse lui en vouloir ne serait-ce qu'un peu.

Elle s'approcha doucement de lui et le détailla quelques secondes avant de baisser la tête et de regarder le sol.

« Alors... », dit-elle d'une petite voix, « La rumeur dit vraie ? On va vraiment effacer la mémoire de cette fille ? »

Elle releva lentement le visage et planta son regard dans le sien, presque prête à entendre la vérité.
Tachibana Kyohei» Admin ◘ I ♥ Every
Tachibana Kyohei
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Jeu 22 Oct - 17:50
     
C’était bien la première fois qu’il se sentait aussi vulnérable et il se demandait comment il faisait pour tenir encore debout alors que son corps lui semblait tellement flasque en cet instant. Il aurait aimé que Yui ne lui réponde pas, qu’elle devienne tout à coup muette et qu’elle fasse comme si de rien était, qu’elle oublie ce qu’elle venait de voir, l’imaginant être quelqu’un d’autre. Ca aurait été agréable si un tel évènement se produisait mais malheureusement ce serait bien trop facile. Kyohei s’était pourtant promis d’arrêter d’essayer de fuir à la moindre impasse, de ne plus se braquer sans raison cependant c’était difficile. Il n’était pas aussi fort et aussi dur qu’il ne laissait toujours paraître. Sa femme avait d’ailleurs été la première à le remarquer néanmoins elle était, à nouveau, bien loin de le connaître. Il lui avait menti pendant des mois, jouant un double jeu alors qu’en réalité pendant qu’elle travaillait convenablement à la bibliothèque, lui-même dénonçait déjà des gens. Même lorsqu’ils s’étaient rencontrés, qu’il avait été son collègue pendant plusieurs mois, déjà à ce moment là, il observait l’attitude des gens autour de lui. Il était le pire. Jusque là, cela ne l’avait jamais dérangé et son problème provenait sûrement d’ici. A présent qu’il avait quelqu’un qui comptait pour lui, le jeune homme n’avait pas envie d’être mauvais. Tout du moins, pas à ses yeux à elle. Il refusait qu’elle ait cette image de lui et qu’elle le déteste. Tout le monde pouvait le haïr, le ridiculiser, le couvrir de boue et même l’insulter si ça leur faisait plaisir néanmoins il ne voulait pas voir de la haine ou du dégoût dans le regard de sa femme. Ca l’effrayait, le pétrifiait sur place rien qu’à l’idée qu’elle puisse le détester peut-être même le quitter pour ce qu’il avait fait.

Il ne réussissait pas à l’écouter comme il l’aurait souhaité. Il ne l’écoutait que d’une oreille distraite alors qu’il se battait durement avec son lui intérieur pour trouver une solution, sortir de là. Sauf qu’il n’avait aucune solution et que s’il était magicien, il n’était pas encore en mesure de changer le monde non plus. Qu’est-ce que ça changeait s’il s’excusait ? Rien du tout. Il n’était même pas certain que sa compagne puisse tout comprendre et puis... Comment pourrait-il lui en vouloir de ne pas lui en avoir parlé alors qu’il le lui avait caché durant tout ce temps ? On ne leur en donnait pas l’autorisation de toute manière parce que autrement c’était à leur risque et péril et en plus, ça mettait ses proches en danger. Déjà que le révéler à Ren l’avait terriblement embêté mais, il n’avait pas eu le choix... Puis, Yui, c’était différent. Quoi qu’il dise, Kyohei du plus profond de lui-même ne souhaitait pas qu’elle sache. Maintenant, c’était trop tard. Ils étaient tous les deux sur le même bateau cependant là encore, une chose énorme les différenciait. Sa femme a toujours eu de la compassion et du coeur pour autrui. Ce qui n’avait pas été son cas et ça ne l’était toujours pas. Il n’en avait que faire que cette fille perde la mémoire, ça ne le concernait pas. Il ne faisait qu’exécuter les tâches qu’on lui demandait mais aujourd’hui, une part de lui avait honte de cela. Il avait honte d’être ainsi, d’être autant insensible et il n’aimait pas son métier. Il ne s’aimait pas lui, tout simplement. Comment pouvait-elle l’apprécier si lui-même était déjà incapable de le faire ?

Le garçon se sentait mal, terriblement mal. Ses mains commençait à trembler discrètement tandis qu’il avait croisé ses bras à son torse, de façon à dissimuler ses émotions et ô combien, il n’allait pas bien en cet instant. Ses prunelles n’osaient pas la regarder alors qu’elle finissait son « interrogatoire » et qu’il aurait voulu lui dire qu’elle se trompait, que les rumeurs étaient fausses, qu’elle ne s’inquiète. Kyohei avait bien compris que cela ne servait à rien de mentir, que Yui le savait très certainement déjà au fond d’elle et qu’elle le haïrait encore plus s’il lui cachait la vérité. Hors, il n’avait pas énoncé le moindre mot, il était resté silencieux. Ses lèvres se mouvaient afin de parler toutefois aucun son ne franchissait sa bouche. Son coeur battait dans une rapidité immense si bien qu’il avait l’impression que s’il fermait les yeux, il finirait par tomber dans les pommes par faute de trop d’émotions.

- Bien sûr que c’est vrai ! S’était-il exclamé tout à coup.

Cependant sa voix ne reflétait aucune trace de colère. On pouvait y lire une certaine inquiétude et de l’angoisse. Même ses yeux s’étaient mis à briller alors que le jeune homme était complètement paniqué par la situation. Une situation qu’il n’arrivait pas à prendre en main, qui lui échappait entière sans qu’il ne parvienne à gérer quoi que ce soit.

- Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Tu crois que tout est simple ici ? Ce n’est pas un jeu, c’est comme ça. Et on n’a pas le choix ! Oui c’est moi qui ai décidé ça ! C’est moi qui ai tenu à ce qu’on enlève la mémoire à cette fille ! Pas ma collègue mais bel et bien moi ! Je sais, je suis horrible et alors ? Qu’est-ce que tu connais de moi au fond hein ?! Je me contente de faire mon boulot, c’est tout !

Il s’était souvent questionné sur le sujet, à savoir si c’était bien ou mauvais mais il s’était vite rétracté en songeant qu’il n’avait pas à se tourmenter, qu’il devait le faire sans riposter. Sa voix était pleine d’émotion, elle tremblait, tout comme son corps entier. Kyohei devait faire preuve d’une profonde force pour garder ses pieds encloués dans le sol et ne pas flancher.

- Je fais ça depuis des années !! Et si je dois faire enfermer des gens ou pire, je le fais ! Tu crois qu’on se gênerait si c’était moi qui étais à leur place ?! Ou toi ?! J’ai toujours fait ce qu’on m’a dit de faire parce que je suis comme ça ! Parce que je m’en fous de ce qu’on peut penser de moi, de si c’est bien ou mal ! J’ai toujours été seul ! Alors tu crois vraiment que j’avais à me soucier de ce qui m’entourait ?!

Ce n’était pas tout à fait vrai. Il n’était pas seul. Il avait eu Ren. Cependant, c’était plus compliqué que cela... Même s’il avait son amitié, à côté, il lui avait manqué de tant de choses que le jeune homme renflouait dans le creux de son coeur sans rien dire. A tout garder pour lui comme il avait toujours eu l’habitude de faire, au final, il s’était plongé lui-même dans une immense solitude.

- Mais non ! Parce que toi tu te pointes et il faut que tu changes tout ! Depuis que t’es là, y a plus rien qui va ! Pourquoi t’es comme ça ?! Pourquoi faut toujours que je me remette en question avec toi ?! Pourquoi y a fallu que tu travailles là aussi ?! Faut toujours que quelque chose cloche de toute manière ! Je me disais que c’était trop beau pour être vrai ! Tu débarques dans ma vie et plus rien ne va !

En réalité, c’était tout le contraire... Ce n’était pas que plus rien n’allait, c’était que justement, elle avait été la seule à parvenir à le sortir de cette bulle dans laquelle il s’était niché depuis des années. La seule capable de briser ses barrières et de le relever, de l’aider à aller de l’avant. La seule qui le faisait se sentir bien, la seule avec qui il ressentait ce sentiment d’être heureux. C’était bizarre certes mais c’était également la vérité. Alors oui, ça l’énervait parce que depuis qu’elle était apparu de nombreuses choses avaient changé. Il n’était plus le même, il s’interrogeait beaucoup plus, éprouvait plus d’émotions également. Il était différent. Uniquement en sa présence, uniquement pour elle. Pourquoi avait-il fallu qu’elle se ramène et bouscule tout ?! Ce n’était pas un reproche, c’était plus de l’incompréhension qui le faisait perdre ses moyens. L’angoisse, la peur aussi...

- J’étais seul, j’étais très bien ! Je ne m’inquiétais de rien ! Je n’avais pas à me tourmenter de ce qu’on penserait de moi et de me mettre mal pour ça !! On m’a toujours détesté de toute façon alors un de plus, un de moins, ce n’était pas grave !! Je n’avais pas besoin que tu rentres dans ma vie et que tu me rendes ainsi !! Pourquoi faut toujours que je sois vulnérable face à toi hein ?! Tu me dis pourquoi ?!

Ses lèvres s’entrouvrirent pour ajouter autre chose néanmoins le magicien n’en fut plus capable et ne tenant plus, ses genoux le lâchèrent pour se cogner contre le sol. Il était épuisé... Qu’elle s’en aille si elle le souhaitait. Il ne la retiendrait pas... Il commençait à avoir l’habitude d’être rejeté bien que c’était souvent plus douloureux lorsque ça provenait des gens qu’on aime. Ses yeux fixèrent le carrelage devant lui alors qu’un soupire de tristesse traversa sa bouche et que son âme le tiraillait atrocement. Yui avait toutes les bonnes raisons de le haïr... Il lui avait menti et en plus de cela, il faisait du mal aux autres, il n’en ressentait pas de remord, il était horrible. C’était probablement mieux ainsi... Et pourtant...

- Je ne voulais pas que tu découvres ce gars là... Ajouta Kyohei d’une voix basse, elle était cassée, blessée aussi, Je ne voulais pas que tu me vois comme ça...

« Je voulais que tu gardes cette bonne image de moi » mourrait-il d’envie d’enchérir cependant il n’en dit rien. Sa femme avait toujours vu ses qualités, elle l’avait toujours décrit comme quelqu’un de formidable, elle n’avait pas cherché à en savoir plus mais malgré ça, la vision qu’elle avait de lui a tout le temps été positive. Elle devait être tant déçue aujourd’hui...

- Ne me déteste pas... Je t’en prie, ne me déteste pas.

Il pouvait accepter toutes les sentences. Mais pas celle-là. Elle serait bien trop affreuse à supporter.
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Dim 25 Oct - 21:33
     
Elle ne comprenait pas. Ou plutôt, elle ne voulait pas comprendre. Alors c'était Kyohei qui avait décidé ça ? Mais d'où avait-il eu l'idée ? Pourquoi... ? Tous les mots de son mari semblaient se bousculer dans sa tête. Pourquoi disait-il qu'il était horrible ? Pensait-il qu'elle ne souvenait pas qu'il faisait son travail ? Et que s'il ne le faisait pas, il risquait gros ? Elle le savait, on le lui avait dit son premier jour ici. Elle était juste... surprise. Parce qu'elle ne connaissait pas ce Kyohei-là, elle ne savait pas qu'il pouvait prendre des décisions aussi graves. Elle ne savait pas qu'il était capable de tout ça... mais elle, de quoi serait-elle capable ? Même elle ne pouvait répondre à cette question, et le jour où elle aura sa réponse, elle sera probablement la première surprise.

Sa bouche s'ouvrit légèrement alors qu'elle voulait dire quelque chose. Elle ne savait pas encore quoi, ni comment, mais elle devait dire quelque chose. Pour qu'il arrête de parler. Parce qu'elle avait l'impression qu'elle venait d'appuyer sur le mauvais bouton... Elle agita légèrement sa main, comme pour lui dire de s'approcher d'elle, et de parler moins vite et plus calmement. Ils pouvaient discuter de tout ça doucement. Au pire même, ils pouvaient attendre d'être chez eux. Ils pouvaient attendre jusque là, et se vider la tête entre temps, en pensant à autre chose, en faisant autre chose.

Ses pieds bougèrent, et elle fit un petit pas en avant. Elle souhaitait simplement lui dire que ce n'était pas grave, qu'elle pouvait comprendre. Elle était surprise oui, un peu triste aussi qu'il ait pris une telle décision ; après tout, qui étaient-ils donc tous pour prendre de telles décisions ? Mais elle ne lui en tiendrait pas rigueur ; il était NSA, il faisait son travail comme on le lui avait dit.
En y pensant, serait-elle capable d'une chose pareille, elle ? Elle se trouvait parfois un peu trop méchante, mais elle avait toujours cette impression d'être tournée vers les autres. L'histoire de la jeune fille la touchait particulièrement... Se réveiller un jour et ne plus se souvenir de ce qu'on avait fait la veille, ça devait être vraiment effrayant... Ne plus se souvenir des bons moments que l'on avait passé ces derniers mois, ou années. Ne plus se souvenir d'à quel point on avait été heureux ici ou là dans sa vie. Ne plus se souvenir de toutes ces larmes que l'on avait versé pour une raison quelconque... N'était-ce pas tout cela qui nous forgeait ? Qui nous définissait ?
Mais Kyohei et elle, ils étaient mariés. Pour le meilleur, et pour le pire. Et le pire était certainement ce qu'il se passait à présent. Elle ne pouvait lui reprocher d'avoir suivi les ordres, puisqu'elle était la première à le faire en règle général.

Elle souffla légèrement, tendant sa main, voulant la poser sur l'épaule de son époux. Elle voulait lui faire savoir que malgré tout, elle était là. Mais elle fut stopper dans ses gestes. Son regard se posa alors sur le visage de Kyohei, et c'était comme si le temps s'était arrêté.
Qu'est-ce qu'il disait ? Pourquoi disait-il ça ? Sa main retomba contre sa cuisse alors que son regard se fit soudainement brillant, et peiné. Elle prit plusieurs longues inspirations, plus ou moins bruyamment. Et plus les mots de Kyohei quittaient sa bouche, plus elle avait envie de s'en aller. Elle ne voulait pas continuer d'entendre ça.
Sa vue se brouilla brusquement. Son cœur lui faisait affreusement mal. Tellement mal qu'elle avait envie de se l'arracher de la poitrine, c'en était insupportable. Elle recula d'un pas, comme pour s'éloigner de tout ça, de toutes ces paroles.
Pourquoi disait-il que depuis qu'elle était là, plus rien n'allait ? Elle avait eu l'impression que tout allait bien, au contraire. Les débuts avaient été un peu étranges et difficiles, mais ils s'amusaient et s'entendaient bien. Pourquoi, maintenant, plus rien n'allait ? S'il voulait que tout continue comme avant, il n'avait qu'à pas l'inviter dans sa vie. Non. Il n'avait qu'à continuer à être distant avec elle, à ne pas lui parler. Elle n'aurait pas abandonné pour autant, mais au moins ils n'en seraient pas là aujourd'hui, mari et femme en pleine « dispute » dans un des bureaux de la NSA. Ils n'auraient été que des connaissances, tout au pire.
Néanmoins, cette idée ne lui plaisait pas. S'imaginer sans Kyohei à présent relevait du domaine de l'impossible. Elle était trop habituée à l'avoir à ses côtés. Trop habituée à se réveiller à côté de lui. Trop habituée à l'embêter gentiment. Trop habituer à son sourire, son odeur, sa présence... Tout ne pouvait pas disparaître comme ça, ou bien ?

Elle recula d'un autre pas, et ses yeux se fermèrent, comme pour mieux encaisser. C'était peine perdue. Seul, il était très bien. Avec elle, il ne l'était plus. C'était ça qu'il voulait lui dire ? Qu'avec elle, tout était chaotique. Que son quotidien en était tellement chamboulé qu'il aurait préféré rester seul ? C'était ça qu'il sous-entendait ?
Ses mains se posèrent doucement sur ses oreilles. Assez. C'en était assez. Elle en avait déjà trop entendu. Elle rouvrit lentement les yeux, encore plus humides qu'avant. Et son cœur qui ne cessait de lui crier ô combien il avait mal...

Elle voyait les lèvres de Kyohei, elle entendait que des mots sortaient de sa bouche, mais tout n'était qu'un bourdonnement. Sa tête tournait légèrement, et dans un réflexe purement stupide, elle posa désespérément l'une de ses mains contre un mur pour ne pas tomber. Elle se sentait mal. Non. C'était pire que ça.
Si elle le pouvait, elle voudrait juste oublier ce moment.

Toujours près du mur, elle observa le corps de Kyohei s'affaisser. Elle l'observa de ses prunelles brillantes, mais ne bougea pas. Sa main libre vint se poser sur son cœur, frottant l'endroit doucement, comme pour panser ses plaies.
Les paroles suivantes de Kyohei lui déchirèrent le cœur. Pas parce qu'il en rajoutait une couche, non. Mais parce que sa voix était tellement brisée que c'en était épouvantable à entendre.

Ses paupières se fermèrent doucement, alors qu'elle tentait de calmer son cœur et de faire le tri dans ses pensées. Elle se pinça les lèvres en entendant à nouveau la voix de son époux. Le détester ? Elle le pourrait. Elle n'avait pas apprécié certaines choses qu'il avait dites. Elle les avait à peine supportées... mais le détester ?

Ses yeux se rouvrirent doucement, et elle vint passer ses mains sur ses joues, essuyant par la même occasion une larme qui venait de couler. Sa respiration tremblante et sifflante vint alors combler le silence de la pièce. Son cœur lui faisait toujours mal, elle n'avait toujours pas encaissé la moitié des mots qu'il avait dits... mais elle ne pouvait pas le laisser là, comme ça.
S'il était dans cet état, n'était-ce pas sa faute, à la base ? Elle n'aurait pas dû écouter à cette porte. Elle aurait dû continuer son chemin. Elle aurait dû se rendre là où elle aurait dû sans prêter attention à ces voix qui l'avaient appelées. Elle aurait dû... mais voilà, elle ne l'avait pas fait.
Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Sa voix refusait de sortir. Elle refusait de se faire entendre, pas encore, pas maintenant que Yui n'était pas encore tout à fait calme. Pas maintenant que ses mains tremblaient faiblement et que son cœur tambourinait fort contre sa poitrine.

Elle resta ainsi quelques secondes, avant de lâcher le mur et d'avancer à nouveau vers Kyohei. Doucement, elle se mit à genoux devant lui, murmurant d'une voix encore un peu tremblante mais douce son prénom. Encore. Et encore.
D'un geste lent, sa main vint se poser sur sa joue et son pouce caressa lentement la peau offerte.

« Même si je le voulais, je pourrais pas te détester Kyohei », maintenant qu'elle venait de le dire, ça ne sonnait pas aussi rassurant qu'elle l'aurait voulu, « J'ai... enfin... tu fais ton travail. Tu fais ce qu'on te demande de faire », dit-elle dans un souffle, « Honnêtement, j'approuve pas forcément ton choix. J'approuve pas du tout même. Kyohei, effacer la mémoire de quelqu'un... », et elle se tut.

Son autre main vint se poser sur l'autre joue de son mari, caressant encore une fois sa peau. Elle se pinça les lèvres, ne  sachant quels mots utiliser.

« De toute façon, c'est fait. Que j'approuve ou non », déclara-t-elle alors, « Mais Kyohei, je t'en veux pas. Pas pour ça. C'est juste que venant de toi, ça me surprend », et pas qu'un peu, « Je vais essayer de dire ça simplement... Toi et moi, on est mariés pour le meilleur, comme pour le pire. Et le pire c'est ça. C'est ton travail. Le mien aussi désormais », et là, elle ne savait plus si c'était une bonne chose ou non d'être NSA, « J'essaie de voir le positif et je me dis que c'est peut-être une bonne chose qu'on soit là tous les deux. Tu vas pouvoir te libérer un peu. Enlever ce poids que tu as sur les épaules. Je suis là, je peux t'aider. Je peux te conseiller, te soutenir, te relever. Je peux t'engueuler aussi, ce qui arrivera certainement un jour. Mais dans tous les cas, je suis là »

Elle baissa légèrement les yeux, ne sachant si elle avait su trouver les bons mots. Elle ne savait pas trop s'expliquer pour le coup.
Il y avait cette partie-là en elle, qui voulait rassurer Kyohei comme elle venait d'essayer de le faire.
Puis, il y avait cette autre partie qui n'avait envie que le secouer dans tous les sens.

« Et ne dis pas que tu es horrible, c'est faux. Tu es un être humain, comme tout le monde, c'est tout »

Avec ses faiblesses, mais aussi avec sa force.

Son visage s'avança doucement et elle déposa ses lèvres sur la chevelure brune de son mari dans un chaste baiser, tendre et sincère.

« Je ne te déteste pas, d'accord ? », murmura-t-elle doucement alors qu'une de ses mains glissa dans ses mèches brunes pour les caresser doucement.
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Dim 25 Oct - 22:58
     
En déblatérant cet amas de parole, Kyohei n’avait pas prêté attention aux agissements de sa femme. Il n’avait pas pensé non plus au mal que ses réflexions auraient pu lui faire. Parce que intérieurement, il ne pensait pas justement à « mal »... S’il était autant chamboulé, c’était parce que justement elle était spéciale à ses yeux, qu’elle le rendait différent que ce qu’il n’avait jamais été. Elle le changeait, le rendait sûrement meilleure mais particulièrement vulnérable. Il éprouvait des tas d’émotions en sa présence, il se remettait sans arrêt en question... Peut-être parce que plus que quiconque, il voulait être parfait pour elle. Il voulait qu’elle soit fière de lui, qu’elle n’est pas honte d’être sa femme, qu’elle soit heureuse d’avoir un tel mari à ses côtés. Il n’avait pas confiance en lui, le magicien le lui avait déjà fait cette déclaration cependant il avait l’impression que c’était encore pire quand ça la concernait. Il ne pouvait s’empêcher de se rabaisser, il n’avait pas envie de la décevoir. Il n’avait pas envie qu’elle voit ce mauvais côté de lui. Il voulait qu’elle continue de croire en cet idiot qu’il était habituellement et qui changeait sans arrêt d’occupation. Cela le tourmentait réellement... Pourquoi elle ? Pourquoi avait-il si mal au niveau de son coeur ? Quelle était cette sensation atroce qui lui attrapait l’âme et la lui tordait dans tous les sens ? C’était la raison pour laquelle, il lui avait déclaré qu’il était bien sans elle car il n’éprouvait pas tous ces sentiments inconnus. Mais intérieurement, il songeait ô combien, il serait encore plus malheureux si elle n’était pas à ses côtés. Il serait toujours le même, il n’aurait pas fait un pas en avant mais désormais il était capable de changer. Ca le troublait plus que ce que Yui ne devait avoir conscience, ça le perturbait et le mettait dans tous ses états car il n’était pas habitué... Et qu’il avait terriblement peur. Effrayé comme il ne l’avait jamais été. Il ne voulait pas la perdre.

Ses yeux restaient rivés sur le sol alors que ses mains se tenaient en appui devant lui et qu’il n’était plus en mesure de faire le moindre mouvement. Son épouse n’avait pas le droit de le détester, pas même de l’abandonner bien qu’il le mériterait probablement. Et lui-même peinait à accepter le fait qu’elle soit auprès de lui après qu’elle ait découvert quel personnage il était réellement. Il était horrible, insensible et ne pensait pas au malheur qu’il infligeait aux autres. Certes, Kyohei racontait qu’il faisait ça pour le boulot hors c’était faux. Il le faisait parce qu’il n’éprouvait aucun ressentiment et qu’il aurait très bien pu punir cette jeune fille plus gentiment, cela ne lui aurait pas attiré des problèmes pour autant. De plus, certains étaient des NSA et n’en effectuaient pas autant que lui parce qu’ils étaient incapables de dénoncer d’autres personnes. Lui n’en avait que faire car ça ne le concernait pas. Alors, bien sûr qu’il était cruel. Les hommes comme lui devraient être enfermés quelque part puisque si on y réfléchissait, ils avaient autant de « sang » sur les mains que les criminels. Des personnes avaient fichus leur vie en l’air à cause de leurs agissements néanmoins le jeune homme ne s’en était jamais soucié. Tout comme il ne se souciait pas de cette Takashi Haruna qui se retrouvait la mémoire effacée. Il se souciait de l’image que sa compagne avait de lui par ses actes mais pas des actes en question. Il était bizarre, lui-même peinait à se cerner. Yui n’avait pas compris non plus.

D’où la raison pour laquelle, le jeune homme n’avait réagi à aucun de ses gestes et n’avait pas daigné la regarder non plus. Elle ne saisissait pas... Il n’avait pas de poids sur ses épaules, ça ne le dérangeait pas à la base d’avoir une telle activité. Il s’en était toujours fiché jusque là mais maintenant qu’elle travaillait avec lui, c’était différent... Ca lui faisait honte car il se rendait enfin compte à quel point il ne la méritait pas. Les mots qu’elle murmura lui réchauffèrent le coeur même s’il n’en montra rien et qu’il rejeta d’un geste brusque ses doigts qui caressaient ses cheveux châtains.

- Ne me touche pas, Ordonna le magicien d’une voix plutôt froide.

Machinalement sur ses paroles, il se recula afin d’agrandir la distance entre eux. Une partie de lui ne mourrait que d’une envie : l’enlacer fortement, lui dire ô combien il était heureux de l’avoir, de savoir qu’elle le supportait avec ses qualités et ses défauts. Mais sa raison l’en empêchait. Comment pourrait-il être proche d’elle après le mal qu’il avait causé autour de lui ? De quel droit méritait-il ça ? En vérité, Kyohei ne supportait simplement pas que sa femme ait fait la rencontre de cet homme qu’il n’était jamais en sa présence. Comme si quelque chose s’était brisée, comme s’il s’apercevait à quel point il ne lui arrivait pas à la cheville et que Yui devrait rencontrer quelqu’un de mieux. Quelqu’un capable de la rendre heureuse, quelqu’un qui ne la décevrait jamais et qui serait capable de la couvrir d’amour à chaque seconde.

- Arrête de répéter ça « on est marié pour le meilleur et pour le pire », ça ne peut pas marcher à chaque fois. Tu vas tout pardonner sous ce prétexte là ?

A cette question, le jeune homme avait souhaité sous-entendre que certaines fautes étaient impardonnables, quoi qu’on dise. Il ne pourrait pas lui pardonner si, par exemple, sa femme le quittait pour un autre ou pire encore, s’il la croisait dans les bras de cet autre. Il ne pouvait pas tout pardonner juste parce qu’ils étaient mariés donc que Yui cesse de prononcer de tels propos. Cela n’empêcherait pas la mauvaise personne qu’il était d’exister.

- Tu ne me connais pas, Reprit-il d’un ton détaché, toujours sans la contempler, J’ai toujours aimé faire ce travail. Je m’en fous de ce qui arrive à ces gens. Ca aurait très bien pu être toi avant que je ne te rencontre et je n’en aurais pas eu la moindre culpabilité. Alors, quel poids veux-tu m’enlever ?

Ses prunelles s’étaient enfin redressées dans celles de sa vis-à-vis. La lueur qui brillait à l’intérieur était indéchiffrable mais une certaine froideur s’y lisait. Le côté sombre de son coeur que Kyohei ne laissait jamais sortir, il le montrait en cet instant.

- Je me fous que cette fille ait perdu la mémoire. Est-ce que tu comprends maintenant ? Je suis horrible parce que j’aime faire ça, ça ne m’a jamais dérangé. Jusqu’à ce que tu apparaisses devant moi... Je ne voulais pas que tu découvres cet homme là. Et quoi que tu dises, je ne serais jamais bien pour toi, Yui.

Ce qui était plus douloureux à rétorquer à voix haute, cela lui permettait de réaliser la dureté de la situation, sa faiblesse qu’était sa femme et qui le rendait plus vulnérable au fur et à mesure que les secondes s’évanouissaient. Prenant appuie sur la chaise derrière lui, le magicien se releva bien que ses jambes lui semblaient encore plus lourdes que précédemment. Mais, il restait debout.

- Tu approuves ? Moi, je ne peux pas approuver. Ose me dire que c’est ce genre de gars que tu as envie d’aimer. Quelqu’un qui n’a pas froid aux yeux et qui n’hésiterait pas à envoyer quelqu’un à la morgue s’il le fallait. Ose me dire ça. Ose me dire que tu es fier d’être marié à ce type là. Je ne suis pas celui que tu crois. Tu es quelqu’un de bien tu sais ? Vraiment. Tu as toujours eu le coeur sur la main. Même pour moi, tu vois toujours le côté positif mais ça suffit. Je ne suis pas cette personne que tu idéalises à chaque fois. Je suis reconnaissant de t’avoir connu, je pense sincèrement que tu as réussi là où d’autres ont échoué. Mais je ne peux pas Yui. Je ne peux pas être ce gars face à toi... Je ne peux pas accepter ça.

Parce qu’il tenait à elle plus que quiconque. Parce qu’elle était importante à ses yeux et parce qu’elle l’avait changé. Parce qu’il se sentait bien à ses côtés et qu’elle était unique en son genre. Parce que selon lui elle était parfaite sous tous les sens du terme, qu’elle était formidable et qu’il ne la méritait pas. Parce que son point de vue comptait plus que celui des autres, sa fierté, sa reconnaissance aussi. Mais surtout... Parce qu’il l’aimait. Peut-être.
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Lun 26 Oct - 0:11
     
Un long et douloureux poignard venait lentement transpercer son cœur. C'était encore pire qu'avant... Sa respiration s'était coupée, pour reprendre de manière encore plus chaotique. Ses mains étaient retombées sur ses cuisses alors que son regard était resté bloqué sur la place où Kyohei était précédemment.
Elle ouvrit plusieurs fois la bouche, tentant de remplir ses poumons. Mais ça ne semblait pas marcher. Elle semblait être à bout de souffle, comme si elle avait couru pendant des heures et des heures sans s'arrêter.
Le poignard planté dans son cœur ne cessait de se tourner, encore et encore, massacrant son pauvre organe, qui saignait probablement des larmes.

Elle recommençait à se sentir mal. Elle avait la gorge nouée, ses yeux lui brûlaient, son cœur se tordait de douleur et son corps entier tremblait, faiblement. Ses yeux s'aventurèrent lentement sur le corps de Kyohei. Sa lèvre inférieure bougeait, lentement. Tremblait-elle aussi, ou voulait-elle tout simplement ouvrir la porte à tous ces mots qui ne voulaient que sortir ? Yui elle-même ne savait pas. Elle ne contrôlait plus vraiment son corps, actuellement. Elle savait juste qu'elle avait mal partout, mal comme si elle avait fait une mauvaise chute. Mal comme si un camion venait de lui rouler dessus. Mais le plus douloureux n'était pas ses jambes, sa tête ou encore ses bras. Non, le plus douloureux restait son cœur. Piètre organe, faible et fragile.

Son regard ne pouvait quitter le visage de Kyohei. Elle était comme bloquée. A part les tremblements de ses muscles, elle ne bougeait plus. Si elle ne tremblait pas d'ailleurs, on aurait pu croire qu'elle n'était  qu'une poupée inanimée sur le sol.
Elle voulait tellement lui répondre. Elle voulait tellement lui dire que non, ce n'était pas une prétexte pour tout pardonner. Bien évidemment que non. Il y avait des choses impardonnables. Elle ne considérait pas juste ça comme ça. Elle pouvait lui pardonner, après tout.
Mais elle n'en avait pas la force. Peut-être était-elle encore trop choquée de ce qu'il venait de se passer. De toute manière, elle le sentait bien, Kyohei n'avait pas fini de parler.
Elle voulait couvrir ses oreilles une nouvelle fois. Se les couvrir pour ne pas entendre toutes les horreurs qu'il allait dire. Elle n'avait pas envie d'entendre ça. Elle n'en avait pas besoin, non plus.
Pourtant, ses mains restaient coller à sa jupe sur ses cuisses.

Mot après mot, Yui sentait son cœur se serrer. Se serrer et lui faire encore plus mal. Etait-ce possible d'avoir plus mal encore ? Que quelqu'un vienne à son secours et qu'il lui arrache son cœur sur place.
Quand le regard de Kyohei croisa le sien, elle crut presque mourir de l'intérieur. Ses prunelles s'écarquillèrent faiblement, avant de se baisser vers le sol. Pourquoi tout ça arrivait, au juste ? C'était à se demander ce qu'elle avait fait de mal dans son monde pour que tout lui retombe dessus, d'un coup, comme aujourd'hui.
Sa lèvre inférieure trembla encore, et un faible sanglot lui échappa.  Sa main vint rapidement se plaquer contre ses lèvres avant qu'elle ne fasse plus de bruit. Un tourbillon de larmes caressait ses joues dans un rythme presque régulier, pendant que sa main se resserrait un peu plus fort contre sa bouche.
Elle ne se souvint pas avoir eu aussi mal que ça une fois dans sa vie. Non, vraiment. Elle n'avait jamais ressenti ça. Ce sentiment de manquer d'oxygène, de paraître plus fragile qu'un verre de cristal, de ne plus réussir à faire battre son cœur comme il le fallait. Mais le pire était certainement cette impression d'entendre son cœur se briser ; lentement, tout doucement, en de petits craquements presque inaudibles en une violente poésie.

Les paroles de Kyohei devinrent à nouveau un bourdonnement sourd et affreux à ses oreilles ; encore un peu et ses dernières se mettraient à saigner elles aussi, à force d'entendre ce genre de choses totalement ignobles.
Ses épaules furent secouer violemment, alors que sa deuxième main vint accompagner la première contre sa bouche. Les larmes continuaient de couler, et ce stupide cœur qui ne cessait de se comprimer.
Voilà à quoi cela lui avait servi de ne pas abandonner et de vouloir parler à Kyohei à tout prix. Il était beau le résultat. Elle était là, assise sur un sol froid, en train de pleurer à chaudes larmes, luttant contre les cris de détresse de son corps et de son cœur. Jamais elle n'aurait cru cela possible. Jamais elle n'aurait cru finir dans cet état un jour.
Peut-être que si elle avait su, elle l'aurait laissé filer. Après tout, n'avait-il pas dit lui-même qu'il était mieux seul ? C'était peut-être ce qu'elle aurait dû faire. Le laisser s'en aller, ne pas le retenir, ne pas lui parler. Rien de ça ne serait arriver... Elle serait encore seule aujourd'hui, peut-être un peu triste, mais tant pis... si c'était ce qui aurait le plus convenu à Kyohei, elle l'aurait fait.

Quelques secondes passèrent, et ses mains se décollèrent enfin de sa bouche. Un rire nerveux s'en échappa, faisant doucement vibrer son corps épuisé sur ce sol si froid. Elle qui pensait avoir trouvé le « bon gars » pour elle. Elle qui pensait avoir trouvé qui pouvait la comprendre, mais aussi l'accepter comme elle était. Elle qui pensait pouvoir fini sa vie heureuse en compagnie de Kyohei. Elle qui s'était attachée à lui.
Elle qui venait de se rendre compte à quel point elle tenait à lui. C'était plus fort encore que de l'amitié. De l'amour, sans doute. Ah, quelle idiote... Elle le savait, pourtant. L'amour, ce n'était que pour les gamins ; ce n'était pas pour elle. Les hommes et leurs belles paroles, les hommes et leurs jolis gestes, les hommes et leurs bontés, ce n'était qu'un mythe. Une légende. Ca n'existait pas, à part dans les histoires pour adolescentes en manque.
Brusquement, son rire s'arrêta. Vraiment, elle était qu'une idiote. Elle ne pouvait s'en vouloir qu'à elle-même, de toute façon. Elle aurait dû faire attention, elle aurait dû se retenir et ne pas tomber cœur le premier vers Kyohei. Ah... si elle avait su...

Lentement, ses jambes bougèrent, la soulevant dans un geste souple et discret. Ses talons cognèrent avec fermeté sur le sol. Elle s'approchait de Kyohei, la tête basse, les poings serrés contre ses cuisses.
Une fois non loin de lui, elle souffla bruyamment et releva la tête. Son regard montrait toute la colère mais aussi toute la tristesse qu'elle ressentait en cet instant présent. Une rage sourde faisait bouillir son corps, alors qu'elle n'avait qu'une seule envie : encastrer Kyohei dans le mur à côté d'eux. Elle serra la mâchoire, serrant plus fortement ses poings, qui tremblaient tellement elle se forçait à les garder fermer.
A ce moment précis, elle espérait qu'il ressente toute la peine et toute la colère qu'elle dégageait : qu'il voit ce qu'il avait fait.
Elle releva un peu le menton, avant qu'un fin sourire vint lever le coin de ses lèvres. Ni une ni deux, sa main vint s'abattre avec violence contre l'une des joues qu'elle avait caressé encore il y a de ça quelques minutes.
Elle inspira profondément, refermant le poing pour ne pas continuer de le frapper.

« Tu ne me connais pas », répéta-t-elle d'une voix froide qu'elle-même ne se connaissait pas, « Ne crois pas être le seul à pouvoir balancer ce genre de conneries, parce que crois-moi, t'es bien loin de me connaître. T'es loin, loin, très loin de la vérité sur moi »

Elle ne souriait pas. Ses yeux rougis par les larmes n'exprimaient à présent plus que sa colère.

« Je pensais qu'on irait loin, tous les deux. Je pensais que ce mariage n'était pas qu'un mensonge. Je pensais qu'il tiendrait. Hm, l'erreur est humaine, pas vrai ? », un haussement d'épaules et elle recula d'un pas, « Pour le meilleur et pour le pire... t'en fais pas mon grand, tu l'entendras plus celle-là, j'te le garantis », continua-t-elle, reculant encore d'un pas, « Effacer la mémoire de quelqu'un ? Facile. Enfermer quelqu'un en prison ? Pff, un jeu d'enfant. Me faire du mal, me blesser, au point de m'en faire pleurer... Kyohei, tu sais pas dans quoi t'as mis le nez »

Ce n'était pas une menace. Elle n'allait pas venir ici tous les jours pour le frapper ; même si c'était pas l'envie qui lui manquait. Mais il ne savait pas ô combien Yui était rancunière. Et là, ce qu'il venait de faire, c'était tout simplement impardonnable. Lui qui parlait de tout pardonner sous prétexte du mariage et tout ça, il devait être content, là.

« On ne blesse pas une femme, Kyohei. On ne blesse pas une femme prête à tout pour accepter l'autre. On ne blesse pas une femme qui ferait n'importe quoi pour toucher le bonheur du bout des doigts avec l'autre », elle se tourna légèrement, prête à partir, avant d'ajouter dans un regard noir encore que les Ténèbres elles-mêmes, « On ne blesse pas une femme amoureuse, Kyohei »

Elle quitta la pièce sur ces mots, et reprit sa marche. Elle ne savait plus exactement où elle allait, ni vers où elle devait aller, mais elle avançait. Elle ne regarda pas en arrière, même pas une seule fois. S'il décidait que c'était fini, très bien. Mais c'était elle qui voulait avoir le dernier mot. Elle espérait maintenant qu'il prenne conscience de tout ça, et que sa conscience le secoue. Qu'elle le secoue, et qu'elle lui fasse mal, un peu.
Ses pas s'accélèrent soudainement quand elle remarqua une porte avec l'écriteau « Archives » sur le dessus. Elle alla vers cette dernière et l'ouvrit à la volée, faisant trembler les murs. Son regard s'abandonna quelques instants sur la pièce ; il n'y avait personne. Tant mieux.

La porte se referma, plus doucement qu'elle n'avait été ouverte, et Yui se laissa glisser contre celle-ci. Ses larmes se remirent à couler, encore et encore, alors qu'elle laissait de légers sons de désespoir et de peine remplir l'espace autour d'elle. Elle approcha ses genoux de sa poitrine, continuant de pleurer, et de laisser libre court à ses sentiments.

Que quelqu'un vienne l'aider. Que quelqu'un vienne la consoler.

A ce moment là, Yui enviait un peu l'autre femme, celle dont la mémoire allait être effacée. Parce qu'à ce moment-là, Yui n'avait qu'une seule et unique envie : tout oublier. Absolument tout.
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Tachibana Kyohei
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J'écoute pas aux portes ; je leur tiens compagnie ! Goomcugq


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Lun 26 Oct - 0:42
     
Hébété, Kyohei n’avait pu réagir si ce n’était de fixer stupidement cette porte que sa femme venait de franchir. Il n’avait pas vraiment compris comment ils avaient pu en arriver là si soudainement. S’il avait gardé la tête haute, cette expression neutre même lorsqu’elle l’avait giflé, ça n’empêchait pas que lui aussi avait pu sentir son coeur se briser dans des tas de petits morceaux. Il n’avait que ce qu’il méritait après tout. Peut-être l’avait-il blessé plus qu’il ne l’avait voulu. Peut-être n’avait-il pas été assez doué pour lui faire comprendre ses troubles. Il n’était pas un professionnel des sentiments, encore moins des relations sociales. Il voulait juste lui dire qu’il n’était pas quelqu’un pour elle, qu’il ne saisissait pas comment elle pouvait accepter un type comme lui. Il ne l’avait jamais saisi. Du moment où elle l’avait « harcelé » pour être son amie au moment où ils s’étaient mariés et maintenant encore. Où est-ce que tout avait mal tourné ? Où avait-il fausse route ? Parmi toutes les femmes, Yui était la dernière que le jeune homme aurait voulu voir pleurer et pourtant cette image lui avait fendu le coeur. C’était de sa faute. Entièrement de sa faute si elle était dans cet état, si elle était blessée et meurtri. Il avait donc eu raison dés le départ, il était mieux seul... Au moins, il était dans son monde, il ne faisait pas de mal à ses proches, il gardait ses barrières et ne s’ouvrait pas. Il avait fait l’erreur de s’ouvrir à cette jeune femme, il avait fait l’erreur de se laisser aller, de baisser les armes et de permettre à ses sentiments de s’épanouir... Il n’aurait jamais dû baisser sa garde. Il aurait dû continuer de la rejeter comme il le faisait au début, il n’aurait pas dû la laisser faire un pas de plus dans son existence... Tout ce que le garçon appréhendait venait d’arriver. Elle s’en allait. Elle l’abandonnait. Et il la perdait pour de bon. C’était douloureux. Pire encore. Ses doigts se contractaient à sa chemise, au niveau de son coeur qui le tiraillait dans tout le sens, bloquant sa respiration alors que ses yeux brillaient de désespoir.

Pourquoi ne pas la rattraper dans ce cas ? Pourquoi ne pas la rattraper et lui expliquer qu’il n’avait pas été en mesure de parler correctement, que c’était lui le fautif, qu’il n’avait pas l’intention de la faire pleurer, qu’il ne souhaitait en vérité que son bonheur et qu’il avait peur qu’elle regrette d’être avec un homme comme lui ? Il ne pouvait simplement pas à cause de tout ça. Si Yui était spéciale et unique en son genre, Kyohei l’était également. Dans le mauvais sens. Il n’avait jamais tenu à quelqu’un comme il tenait à elle, il n’avait jamais éprouvé ces émotions, ce manque, cette flamme qui naissait dans son coeur dés qu’il pensait à elle et cette averse qui était venu la remplacer en ce jour à cause de ce martyre qui le faisait souffrir. Il l’avait déjà pensé il y a peu de temps... Il n’était pas capable de s’aimer lui-même donc comment pourrait-il offrir de l’amour à quelqu’un d’autre ? Si sa femme était amoureuse de lui comme elle venait de lui avouer, il était préférable de la laisser partir. Et c’était justement parce qu’il l’aimait qu’il ne cherchait pas à la rattraper. Idiot, il préférait souffrir seul, abandonné, plutôt que tenter de la récupérer. Yui méritait tellement mieux et avant que ses sentiments ne s’amplifient, peut-être valaient-ils mieux qu’elle s’en aille, qu’ils ne se revoient plus et qu’elle oublie cet imbécile qu’il était.

Cependant, ça faisait mal. Très mal. Mollement, le magicien se dirigea vers la porte qu’il ferma sans s’inquiéter. On pouvait bien lui tirer dessus de toute manière, il n’en avait que faire. Il venait de tout perdre. Jamais il n’aurait cru pouvoir souffrir autant à un point que se glissant contre le mur, ses doigts s’agrippèrent puissamment à ses cheveux et qu’une grimace se forma sur sa figure. Il aurait tant voulu tout détruire ce qu’il y avait près de lui mais il n’en fit rien. Au lieu de cela, son coeur se broya un peu plus, l’étouffant alors qu’une seule et infime larme avait parcouru le long de sa joue. Si c’était ça l’amour, il aurait préféré ne jamais tomber amoureux. Sadique et bien trop cruel pour qu’il puisse le supporter. Même une balle était moins douloureux que la souffrance qui l’encombrait en cet instant. On pourrait lui tirer des centaines de fois dessus que ça ne serait jamais assez pour effacer sa peine.
 
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