Just Dance ♪

Just Dance ♪ × ft. Kobayashi Erena & Kanzaki Naoya

Erena, pourquoi rien que son nom réussissait à me tirer un sourire, que je cherchais la tenue parfaite pour qu’on joue à just dance chez elle. Franchement, je ne me comprenais pas car je savais que ça n’avait rien à voir avec mon côté shinki et NSA. Non, c’était pour Erena mais je ne comprenais pas pourquoi !

Ce fut Tsuki qui me sortit de mes pensées en miaulant devant une tenue. Il avait raison, c’était celle-là qu’il me fallait, j’allais avoir la classe tout en étant à l’aise. Qu’est-ce qu’on ferait sans nos chats ? Personnellement depuis que j’avais Tsuki, je ne pouvais plus m’imaginer sans cette petite boule de poile.

Je lui mis des croquettes et de l’eau avant de partir en direction de l’appartement d’Erena. Connaissant parfaitement les rues de Nishinaka et la ville, j’arrivais rapidement à l’immeuble où la jeune femme habitait. Je vérifiais l’heure avant de sonner lorsqu’il fut pile.

« Bonjour, j’ai dit quand la porte fut ouverte. »

J’attendis qu’elle m’invite à entrer pour me déchausser et lui donner mon manteau. Le temps commençait à se rafraichir.
Avant de poser mon regard sur Erena pour éviter de sortir un mot aussi bizarre que patate douce. Une fois c’était assez.

« Comment tu vas ? »

Je levais les yeux vers la jeune femme et toutes mes craintes s’étaient envolés. Je n’allais peut-être pas redire un mot bizarre et avoir une attitude normale. Quoique non, vu comment elle était belle… Naoya, on se calme maintenant c’est tout.

N’étant quand même pas venu là pour parler avec la barmaid –même si ça ne me dérangeait pas-, j’attendis qu’on se soit demandé si ça allait depuis la dernière fois, avant de lui rappeler la raison de ma présence.

« Le jeu est prêt ? »

Je sentais que j’allais me faire battre à plate-couture vu l’énergie qu’elle dégageait.

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Assise sur son lit, les yeux rivés sur son armoire, où les portes étaient grandes ouvertes, Erena soupirait à intervalles réguliers tout en se demandant ce qu'elle allait bien pouvoir porter.
Elle était ainsi depuis une bonne demie-heure déjà. Elle s'était directement assise sur son lit pour observer ses vêtements après être sorti de la douche. Et elle était restée là, le regard interrogateur, enroulée dans sa grande serviette bleue.

Un soupir manqua de lui échapper ; c'était juste pas croyable de se mettre dans un tel état pour une partie de jeux vidéos. C'était vrai quoi, ils allaient juste jouer, elle allait juste danser et sauter de tous les côtés. Elle n'avait théoriquement pas besoin de réfléchir pendant 3 ans pour choisir sa tenue. Pourquoi se donnait-elle tant de mal, exactement ? Pour Naoya ? Non, c'était absurde. Et impossible aussi. Elle ne pouvait pas se mettre dans cet état-là juste pour ses beaux yeux, hein ? Quoique...
Un léger râle vibra au fond de sa gorge avant qu'elle ne prenne un pull et un jean. Elle referma les portes de son armoire avant de partir dans la salle de bain pour finir de se préparer.

Une fois habillée, elle partit au salon pour préparer la console et le jeu, ainsi que quelques boissons avec quelques trucs à grignoter, si jamais.
Un large sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle tenait entre ses mains le jeu sur lequel ils allaient s'affronter. Just Dance. Elle sentait déjà l'énergie monter en elle, elle allait mettre le feu, réveiller les voisins et secouer les murs. Elle se mit à sautiller sur place quelques secondes avant de se reprendre : on venait de sonner à la porte.
Elle partit alors précipitamment vers la porte d'entrée, avant de ralentir le pas. Quoi ? Comment ça elle avait presque couru à la porte ? C'était faux. Elle marchait tranquillement d'abord !!
Elle s'inventait un peu trop d'excuses, mais personne n'allait lui signaler, même si c'était mal de vivre dans le déni.

Ses lèvres mimèrent un sourire joyeux quand elle découvrit Naoya sur le pas de sa porte. Elle le salua avec un « Bonjour » plus qu'énergique, avant de l'inventer à entrer. Elle le regarda un instant avant de récupérer son manteau et de l'accrocher à l'endroit prévu. Elle souffla un bon coup avant de se retourner vers Naoya qui lui demandait comment elle allait. Devait-elle lui dire qu'elle était quelque peu angoissée là maintenant tout de suite ? Non, il allait sûrement le prendre contre lui et ce n'était pas du tout le but. C'était plus contre elle qu'elle était comme ça. Elle avait peur de mal faire les choses ou mal les dire, elle avait peur qu'au final tout se passe mal et que le garçon ne veuille plus jamais la revoir. Oh, mais pourquoi elle s'en inquiétait en premier lieu ?

« Je vais bien, et toi ? », répondit-elle simplement en souriant, « Et oui, le jeu est prêt, il attend plus que nous ! »

Elle indiqua le salon d'un signe de main rapide avant de s'y engouffrer, invitant Naoya à en faire de même. Elle pointa la console du doigt ; eh oui, elle avait déjà tout préparé comme une grande !
Elle s'assit ensuite sur son canapé, tapotant la place à côté d'elle.

« Si tu as soif, hésite pas, sers-toi », dit-elle simplement en désignant les verres et les boissons, « Et si tu as faim aussi. Fais comme chez toi, mais n'oublie pas que tu es chez moi », finit-elle en riant.

Elle sentit les muscles de son corps se détendre peu à peu. Elle se sentait mieux maintenant qu'ils avaient échangé quelques mots. Elle le regarda un instant sans rien dire, et sans rien faire. Elle était tout simplement heureuse. Elle allait pouvoir passer du temps avec lui. Elle allait pouvoir le battre au Just Dance. Ils allaient pouvoir s'amuser. Ca leur changerait de la discussion de l'autre fois, même si ça n'aurait pas non plus dérangé Erena de discuter encore et encore. A bien réfléchir, ils pouvaient danser et discuter en même temps : tout était possible !

Elle prit alors l'une des manettes en main, et démarra le jeu avant de se lever.

« Honneur aux femmes, je commence », qu'elle décida toute seule, s'assurant bien que ça ne dérangeait pas le journaliste, « Puis comme ça, je te donne déjà un aperçu de mon talent. Tu comprendras vite que tu pourras pas me battre facilement »

Un léger rire lui échappa alors qu'elle programmait lentement le jeu, avant de réfléchir à la chanson qu'elle allait choisir.
Elle paraissait sûre d'elle mais elle laissait le bénéfice du doute à Naoya. Après tout, il allait peut-être la battre.

« C'est parti ! » furent les derniers mots qu'elle prononça avant de se trémousser sur la chanson, suivant à la lettre la chorégraphie qu'on lui imposait.

Just Dance ♪ × ft. Kobayashi Erena & Kanzaki Naoya

Lorsque je fus entré dans le logement d’Erena et après lui avoir donné mon manteau je me permis de détailler discrètement sa tenue. Réflexe de NSA, toujours vérifié si les habitants suivent toujours les règles.
Erena était vraiment belle avec ce jean et ce pull. Je trouvais que c’était simple mais ça lui allait très bien. Parfaitement bien même.

Oui, d’accord, ça n’avait rien à voir avec le fait que je sois un agent de la ville mais on se justifiait comme on pouvait… Se justifier de quoi d’ailleurs ? Pourquoi je cherchais une excuse ? Pourquoi je me prenais la tête tout seul ? Je devais me détendre ce soir et arrêter de chercher à me justifier pour chaque action que je ferais.
Et aussi arrêter de penser au travail. C’était le mal ce soir que de penser à cela.

« Je vais bien aussi, j’espère réussir à quelque chose, je me suis bien entraîné. »

Bien, bien, pas tant que ça car mon travail au journal m’avait plus pris la tête qu’autre chose. Depuis quand on doit vérifier la ponctuation dans les articles des autres ? Franchement n’importe quoi.

Naoya, on a dit pas de prise de tête… J’allais finir par me punir tout seul si je continuais ainsi…
Me priver de dessert, voilà ce qu’il fallait.

Je suivis Erena jusqu’au salon et m’installa à côté d’elle. Son appartement semblait aussi grand que le mien mais mieux rangé… Trop de laisser-aller en ce moment dans ma vie. Eh oui !

« Je n’hésiterai pas et n’oublierai pas, promis. »

Je lui souris et regardais la console branchée comme il fallait. Quand est-ce qu’on commençait à danser ? A jouer ? Je ne tenais plus du tout en place et lorsque la jeune femme se leva pour lancer le jeu, je la suivis très rapidement.

« Pas de soucis… »

J’avais peur et, en même temps, non. C’était un jeu où on devait faire les mouvements à la perfection, ça n’était pas compliqué. Enfin, tout dépendait des chansons bien entendu.

…

Lamentable. J’avais lamentablement échoué à 5 POINTS près non mais il y avait une arnaque, du trucage, un complot, elle avait payé le jeu pour gagner à tous les coups ?
Non, c’était impossible pas si proche nooooooooooon, je n’étais pas d’accord. Mais alors pas du tout c’était impossible.

« Je veux ma revanche, pas à cinq points prêt, je suis pas d’accord… Tu as payé ou truqué le jeu pour que je perde ? »

Non je n’étais pas mauvais perdant mais là pour 5 malheureux points je pouvais râler un peu quand même, non ?

Bon, on demande gentiment la revanche.

« Je peux choisir cette fois ? »

Normalement avec la mine triste ça devait passer, ça passait toujours avec Sora en tout cas. Et je savais quelle chanson prendre, une que je connaissais tellement que je pouvais la faire sans regarder, j’aurais le score maximal ou presque…

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Elle s'était littéralement déchaînée. Enfin, elle s'était un peu retenue, elle ne voulait pas tout de suite montrer jusqu'où son énergie pouvait l'emmener. Il fallait garder un peu de surprise... mais elle s'était retrouvée essoufflée à la fin de la chanson, signe qu'elle avait bougé dans tous les sens.

Si au début, elle était partie confiante, elle s'était mise à douter en plein milieu de la chanson. C'était qu'il se débrouillait bien ! Mais elle pouvait le battre, elle en était convaincue. Bouger et gesticuler dans tous les sens en faisant des mouvements louches, c'était sa passion ; après les zombies. Alors il était impératif qu'elle gagne. Si elle perdait maintenant, elle irait juste se cacher sous sa couette pour avoir cru en elle-même.
Alors, dans les dernières secondes, Erena s'y était donnée à cœur joie, laissant le rythme de la chanson et l'euphorie du moment prendre possession de son corps. Elle allait gagner, elle allait gagner... elle devait gagner.

Et elle avait gagné. D'accord, à 5 points, elle n'avait pas gagné haut la main, mais elle avait gagné. Ouf, elle avait eu chaud, elle avait bien cru perdre sur ce coup-là. Mais elle n'en montra rien et se mit à sauter rapidement sur place à la découverte des scores. Elle tapa faiblement dans ses mains, riant joyeusement, avant de se tourner vers Naoya.
Il semblait... frustré ? Enfin, à 5 points, elle pouvait le comprendre. C'était comme si elle était proche de finir un niveau difficile mais qu'elle ratait à cause des 5 zombies de rien du tout. Ca lui était déjà arrivé, donc elle savait à quel point c'en était décevant.
Offrant alors un sourire, elle posa délicatement sur son épaule, lui tapotant doucement dans un geste compatissant. C'était dur de se faire arracher la victoire, c'était dur...

Elle ne put empêcher son rire de franchir ses lèvres, alors que sa main continuait toujours de lui taper gentiment son épaule.
Erena ne pouvait trafiquer aucun jeu, elle n'aimait pas tricher. Si elle gagnait, elle voulait gagner dans la dignité, comme tout à l'heure. Si elle perdait, elle voulait aussi perdre avec dignité. C'était important, la dignité.
Elle secoua rapidement la tête, un léger rire toujours aux lèvres, avant de poser un doigt sur son menton, faisant mine de réfléchir.
Elle lâcha un petit « J'hésiiiiiiite... » ; devait-elle le laisser choisir ? Vraiment ? Un autre rire vint secouer son corps alors qu'elle lui indiquait de prendre la manette pour choisir la prochaine chanson. En plus, elle pouvait pas vraiment résister face à cette petite bouille... elle voulait juste aller lui tirer les joues, et elle devait se retenir pour pas le faire. Il la prendrait assurément pour une folle si elle le faisait.
Elle se contenta alors de glisser son bras autour de ses épaules, se calant doucement contre lui, avant de prendre la parole :

« N'empêche que... », débuta-t-elle le regard fixé sur la télé avant de tourner la tête vers lui, « Le talent, Naoya. Le talent », ses chevilles allaient bien merci, « Je t'avais dit que tu pourras pas me battre facilement »

Ses chevilles allaient toujours bien, merci. Elle se mit alors à rire, retirant lentement son bras de ses épaules et lui offrit une douce tape amicale dans le dos. Elle devenait trop tactile d'un coup non ? Mais c'était pas sa faute ; c'était la sienne. Il avait qu'à pas être aussi... aussi lui, voilà.
Elle l'observa discrètement, croisant les bras sur sa poitrine. Le coin de ses lèvres se haussa dans une douce esquisse. Elle était vraiment heureuse qu'il soit là, et qu'ils puissent partager un moment tous les deux. Elle avait déjà hâte de savoir ce qu'ils allaient faire la prochaine fois. Parce que oui, il y aurait une prochaine fois, hein ? Il leur restait encore tellement de choses à faire tous les deux... Fronçant doucement les sourcils, Erena se rendit alors compte que pratiquement tous ses prochains projets était avec Naoya. La réalisation de ce fait vint la frapper comme un coup de batte de baseball sur un zombie : tout semblait tourner autour de Naoya. Absolument tout. Mais pourquoi ? Mais comment ? Mais... quoi ? Pourquoi ça ne tournait qu'autour de lui ? Pourquoi voulait-elle accorder sa manette de jeu avec la sienne pour qu'ils puissent se voir plus souvent ? Elle soupira faiblement, fronçant plus durement les sourcils et gardant les bras croisés.
Non, vraiment, elle ne comprenait pas.

Elle retourna soudainement sur Terre quand une musique connue se mit à siffloter à ses oreilles. Elle écarquilla rapidement les yeux avant de se mettre en position. Plus le temps de se poser des questions, la partie allait commencer. Et elle ferait à nouveau de son mieux pour gagner.

[…]

Coup du sort. Coup du destin. Coup de batte de baseball peut-être, encore. Elle ne savait pas. Elle avait perdu. A 2 points. 2 MISERABLES POINTS !

« C'est pas vrai... », lâcha-t-elle, les bras le long du corps, comme si elle ne croyait pas ce qu'elle avait sous les yeux.

C'était à son tour d'avoir sa revanche. Et de gagner, encore !

« Cette fois-ci, j'te cloue au tapis ! », carrément ?, « Je ferai doucement, promis ~ », et elle choisit la prochaine chanson au hasard.

Just Dance ♪ × ft. Kobayashi Erena & Kanzaki Naoya

Erena était contente de m’avoir battue et d’avoir prouvé sa force… Je n’étais pas contre de lui masser les chevilles après mais quand même, mentalement, c’était dur pour moi. Non pas qu’elle ait gagné mais à cinq point près… C’était pas juste.
Bien entendu, je savais que c’était qu’un jeu mais, cinq points, ça restait frustrant. C’était comme arriver second à une compétition de gymnastique ou de patinage artistique à cause de cinq points. Comme les athlètes lors d’une course à pied ou à la nage à cause de cinq secondes. Vous imaginez donc ma frustration actuelle.

Ne me laissant pas abattre pour autant, je demandais à pouvoir choisir la chanson et, donc, la danse suivante. Bien évidemment, je trouvais cela assez simple malgré la complexité de certains mouvements… J’adorais cette danse et cette chanson donc je maîtrisais bien et quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis le classement.
De même que je m’imaginais les sentiments d’Erena en voyant le score… Deux points d’écarts… Elle devait être plus frustrée que moi tout à l’heure. Je pouvais donc la comprendre et me promis de la laisser gagner la prochaine fois.

Oui, si je perdais je pouvais toujours me dire que je l’avais fait exprès. Je n’allais pas m’expliquer à ma conscience ou à mes pensées quand même… Si ? Mais c’était bizarre de le faire quand même.

Je laissais Erena choisir la prochaine chanson et me préparais à danser. Jouer nécessite une grande préparation mentale. En effet, ça demande plus ou moins de concentration selon le jeu et pour Just Dance il fallait être très concentré pour pouvoir suivre, correctement, les mouvements.

Un peu trop correctement si vous voulez mon avis.

En effet, la barmaid et moi n’étions pas très éloignés l’un de l’autre. Vint un mouvement où on devait aller dans la direction de l’autre mais on se bouscula sans faire exprès.
Comme ce genre de bourde n’arrive, malheureusement, jamais seule, on se retrouva sur le canapé. Moi au dessus d’Erena alors que nos regards s’étaient accrochés et ne semblaient pas vouloir se lâcher.

Comme attiré par ces deux iris sombres, j’approchais inconsciemment mon visage du sien. Elle aussi peut-être mais je n’arrivais pas à dire ce qu’il se passait exactement dans ma tête alors dans celle d’Erena… Aussi épais qu’un brouillard au Pôle Nord quand il y a de fortes chutes de neige.

Lentement, nos lèvres se rapprochaient également jusqu’à ce que nos souffles se mêlent. La jeune femme pouvait toujours me repousser, elle en avait le temps et la force.
Puis, la télécommande de la wii vibra.

Prise de conscience.

Je m’aperçus de la distance de nos lèvres qui allaient se frôler si ce n’étaient pas déjà le cas et je m’éloignais rapidement. Un peu trop rapidement car j’atterris sur le sol dans un bruit aussi discret que celui d’une batterie… Ou comme un éléphant sur une patinoire. Tout dépend si on a l’humeur musicienne ou non.

« Aïe, je finis par dire en sentant mon fessier me lancer légèrement. »

Le sol était dur -en même temps, s’il était aussi mou que certain bonbon, ça se saurait et on sauterait ou s’enfoncerait au lieu de marcher- et, donc, je m’étais un peut fait mal. Mais pas de quoi faire un drame ou pleurer.

Fait obstruction de ce détail, je regardais Erena et me sentis gêné en repensant à ce qu’il venait de se passer. Si la télécommande n’avait pas vibré on aurait pu s’embrasser… Non pas que ça m’aurait dérangé mais quand même… Quoi ? Qu’est-ce que je racontais encore ?

« Je suis désolé pour tout à l’heure, j’espère que tu ne t’ai pas fait mal… Et aussi, je m’excuse pour ce qui a failli se passer, je ne sais pas ce qu’il m’a pris. »

C’était la vérité vraie. J’avais beau chercher je ne trouvais pas d’explication logique pour expliquer cela. Je m’inclinais légèrement avant de me diriger vers la table basse pour me servir un verre de jus multi-fruit.

« Je te sers quelque chose ? »

J’avais demandé cela avant de servir pour servir d’abord Erena, puis moi. Je savais qu’il fallait faire comme cela…

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Qu'est-ce que ça pouvait être rageur de perdre à 2 points près. Erena en était sûre, elle n'allait pas s'en remettre. C'était à s'arracher les cheveux.
Quand Naoya avait perdu face à elle à 5 points, elle avait compris sa frustration. Mais alors là...
Elle souffla bruyamment, regardant d'un air quelque peu désespéré la télé devant elle. A coup sûr c'était la faute de cette dernière ! Oui oui, parfaitement.

Elle choisit la chanson suivante, non sans se donner mentalement des claques pour se reprendre. C'était que l'échauffement, à partir de maintenant, elle allait littéralement le plumer. Oui, voilà, elle allait le battre, à chaque fois. Elle allait gagner. C'était une battante, elle pouvait le faire, elle pouvait triompher.
Elle arrivait très bien à exterminer tous les zombies qu'elle voyait, alors c'était quoi quelques pas de danse pour elle ? Rien du tout. Et parce que c'était rien du tout, elle pouvait gagner.
Les premières notes de la chanson résonnèrent, et Erena fronça légèrement les sourcils, concentrée comme jamais. Elle pouvait le faire...
… Ou pas.
Soit la console se moquait d'eux pour leur faire faire des mouvements comme ça, soit eux-mêmes étaient un peu idiots pour ne pas avoir compris qu'ils allaient inéluctablement se rentrer dedans.
Quoi qu'il en était, coup du destin, coup de malchance ou d'étourderie, ils étaient là, Naoya sur Erena, affalés très poétiquement sur le canapé.

Immédiatement, le regard d'Erena capta celui du journaliste. Il avait vraiment un beau regard. Un regard dans lequel Erena se laissa tourbillonner, pour finalement s'y perdre. Inconsciemment ou non, sa tête s'avança légèrement vers celle de Naoya, comme poussée par une force invisible. Cette même force qui lui chatouillait le ventre et faisait battre son cœur à tout rompre.
Et son cœur partit dans une course encore plus effrénée quand elle sentit le souffle de Naoya contre sa peau. Son souffle chaud et... et plus là. Pourquoi il était plus là ?
Clignant rapidement des yeux, elle tourna faiblement la tête vers le « Aïe » du garçon. Les joues rougies, elle garda le silence et tourna férocement le regard. Elle observa le plafond, les lèvres scellées, et le rouge aux joues, tentant de calmer son cœur qui battait fort contre sa poitrine.
Quand enfin elle fut quelque peu calmée, elle s'assit lentement sur le canapé, passant une main rapide dans ses cheveux comme pour se recoiffer. Elle ? Elle avait rien fait. L'innocence incarnée.
Si on regardait bien, on voyait même son auréole briller. Oui oui, tout à fait ; mais il fallait vraiment bien regarder.
Ses yeux se posèrent doucement sur Naoya et le rouge lui remonta aux joues. Ils avaient failli s'embrasser ? Genre comme dans les films. Genre comme les couples. Oh la la. Pourquoi ils auraient fait ça, hein ? Pourquoi Erena aurait accepté, aussi, hein ? Parce qu'au fond, elle se demandait bien si les lèvres du garçon étaient aussi douces qu'elles le laissaient paraître...
… mais enfin à quoi pensait-elle !?

N'osant ouvrir la bouche de peur de dire une bêtise, elle secoua simplement la tête avant de se pincer les lèvres. Elle ne souhaitait pas dire tout ce qu'il lui passait par la tête, et pour la santé psychologique de Naoya, il valait mieux qu'il ne sache pas toutes les pensées qu'elle pouvait avoir.
Si elle disait à voix haute toutes les idées qui s'enchaînaient dans son esprit, Naoya risquerait de prendre peur et de s'en aller. Pour le moment, le plus sage était de rester silencieuse.

Elle suivit chacun de ses gestes du regard, murmurant faiblement « Je veux bien de l'eau s'il te plaît » avant de mettre le jeu sur pause. Ca servait à rien de le laisser s'éclater tout seul, puisque que plus personne ne jouait pour le moment.

Remerciant Naoya d'un signe de tête quand il lui tendit son verre, elle avala d'un seul coup tout le contenu de ce dernier.

« T'as pas besoin de t'excuser pour avant, t'en fais pas. Et puis tout le monde va bien non ? Y a pas mort d'homme », lâcha-t-elle tout en regardant son verre, « Puis pour le reste, ça m'aurait pas dérangé », finit-elle.

Quelques secondes passèrent. Elle venait pas de dire une connerie là, si ? Bah si. Ses yeux s'écarquillèrent et sa respiration se coupa momentanément. C'était pour ça qu'elle n'avait pas voulu parler !

« Ce que je veux dire », dit-elle rapidement, « C'est que je t'en veux pas tu vois ? Je t'en aurais pas voulu. Et j'espère que pour toi c'est pareil. Parce que ce serait bête de s'en vouloir pour ça pas vrai ? Genre vraiment trop bête, et on est pas des enfants, on peut régler ça comme des adultes. Des adultes mâtures et tout. Donc y a pas de soucis. Aucun problème. Jamais. Pas du tout », c'était une impression ou elle racontait vraiment n'importe quoi ? Ses lèvres semblaient lâcher tout un tas de mots les uns à la suite des autres, mais au finalement, ça ne voulait plus dire grand chose...
En plus, elle parlait, parlait et parlait... c'était à se demander si elle respirait entre temps.

Elle fallait qu'elle fasse quelque chose et vite. Elle devait faire savoir à Naoya qu'elle n'avait pas perdu toute sa tête. Mais si elle restait coincée sur ce sujet, elle n'allait pas y arriver.
Elle fallait donc qu'elle parle d'autre chose. Pas la peine de réfléchir, elle devait dire la première chose qui lui venait à l'esprit, et vite.
Ne laissant donc le temps au garçon de dire ou faire quoi que ce soit, elle se leva du canapé, la mine sérieuse et le poing serré. On avait l'impression qu'elle allait faire un discours politique, qu'elle allait parler du réchauffement climatique et qu'elle allait proposer des solutions pour sauver les pingouins dans le monde.
Ce fut donc sur un ton solennel qu'elle lâcha fièrement un « Spatule !! » bien sonore.

Bien. Les pingouins allaient lui dire merci et lui serrer la patte avec ça : on venait de la perdre, complétement.

« Euh... », dit-elle tout en baissant la main lentement, « C'est utile, une spatule... », c'était pas évidement de s'en sortir après ça, même elle avait du mal, la pauvre, « J'veux dire... oh zut. On continue de jouer ? », demanda-t-elle en souriant doucement, « On peut faire un autre jeu, aussi. Ou continuer celui-là, comme tu veux »

Just Dance ♪ × ft. Kobayashi Erena & Kanzaki Naoya

On avait failli s’embrasser, mes lèvres, ses lèvres, nos lèvres avaient faillis se rencontrer pour un baiser. J’étais assez mal à l’aise, chose qui ne s’était pas encore produite depuis ma rencontre avec Erena… Enfin, si lors de l’interview mais c’était vite passé et c’était étrange car c’était la première fois que j’arrivais à être à l’aise en compagnie d’une femme. Bon, là ce n’était plus le cas et en me rendant compte de ce qui allait se passer, je m’étais royalement ramassé et j’avais atterri sur mon fessier.

Après m’être excusé, je m’étais dirigé vers la table basse pour servir des boissons. Le silence d’Erena me perturbait, je ne savais quoi penser. Aussi, je fus rassuré lorsqu’elle me répondit qu’elle voulait de l’eau et je servis la boisson avant de le donner. La jeune femme semblait bien aimer l’eau, je notais… Pourquoi je notais au fait, ça ne servait pas à grand chose, si ? Quand bien même, ça servirait à quoi exactement ?
Mes pensées étaient trop embrouillées et je réussis, tant bien que mal à me servir du jus multi-fruits. Oui, tout devenait plus compliqué lorsqu’on n’avait pas les idées très claires.

Après avoir bu son verre d’eau, Erena me rassura ou nous rassura, je ne saurais vraiment dire. En tout cas, elle avait raison sur le fait que tout le monde allait bien mais, au moment où j’allais affirmer ses dires, la jeune femme dit quelque chose qui stoppa net mon élan. Ça ne l’aurait pas dérangé si on s’était embrassé ? Eh ? Je m’étais arrêté là-dessus entendant le reste comme un lointain murmure.
Je n’arrivais pas à sortir un quelques sons ou afficher une expression quelconque. Même mon verre semblait peser une tonne alors que cette voix continuer d’émettre une douce mélodie… Qu’est-ce qu’il se passait exactement pour qu’on en soit à ce point ? Qu’on soit si mal à l’aise tous les deux.

Bon, en soit, mon silence n’était pas gênant car Erena enchaîna trop rapidement. J’étais triste quand même parce que j’avais envie de la rassurer, lui dire que oui, elle avait raison, ce n’était pas grave, tout le monde allait bien. Elle avait parlé de spatule avant que je n’ai eu le temps de faire ce que j’avais eu envie de faire… La rassurer, pas autre chose.

« C’est vrai que c’est utile, dis-je tout de même pour faire en sorte qu’elle ne soit plus gênée. »

Enfin, c’était aussi parce que j’avais un peu oublié comment était la jeune femme. Elle changeait de sujet en un clin d’œil lorsqu’elle était mal à l’aise. En tout cas, ça tombait bien car l’évocation des jeux me fit descendre sur terre et je pus boire de mon jus de fruit.

« Je pense que c’est plus prudent de changer de jeu… Le canapé ne sera pas toujours là et… Hm… Voilà, on s’arrête aussi sur un match nul, une victoire partout. »

Je n’étais pas sûr que ça allait la rassurait ou la rendre joie mais c’était une façon comme une autre d’avoir une raison pour changer de jeu. Voilà tout… Pourquoi je me sentais obligé de me justifier en fait ?

Une fois que j’eus finis mon verre, je m’assis à côté d’Erena et sentis son délicat parfum. J’avais envie de déposer mes lèvres sur sa nuque pour m’enivrer un peu plus de cette délicieuse fragrance.

Quoi ? Je voulais faire quoi ? J’allais vraiment finir par me baffer avant la fin de soirée. Surtout en repensant à mon idée première lorsque la jeune femme m’avait proposé de faire un autre jeu. J’avais eu envie de lui demander un peu de calme en posant mes lèvres sur les siennes et voilà tout… Vous avez vraiment les idées mal placées !

« Tu as quoi comme jeux à proposer ? j’ai demandé assis à une distance raisonnable d’Erena alors qu’une tension inexplicable mais fort peu désagréable il fallait l’avouer. »

Cette soirée commençait à être un peu étrange et ce n’était qu’une question de temps pour que je fasse une fixette sur les lèvres parfaites de la jeune femme… J’étais mal barré.

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Elle avait tellement envie de se taper la tête contre le mur. Et encore plus quand Naoya confirma gentiment que oui, une spatule était utile. Bravo Erena, bravo. Si elle pouvait elle s'applaudirait toute seule... Qu'est-ce qu'elle pouvait être idiote quand elle s'y mettait : elle se désespérait tellement.
Elle se pinça distraitement les lèvres, humant doucement avant de hocher lentement la tête. Débat clos, une spatule, c'était utile. Youhou. Elle allait essayer de pas tenir compte de tout ça quand elle repenserait à cette soirée.

Elle observa un instant le jeune journaliste avant de murmurer un faible « D'accord ». Sa tête se tourna automatiquement vers le meuble où elle rangeait tous ses jeux, et une seule question résonnait dans son esprit : un autre jeu, d'accord, mais lequel ?
Naoya serait-il prêt à l'accompagner dans son massacre de zombies ? Naoya voulait-il sauver Peach, la princesse dans Mario ou préférait-il lancer des bananes par dessus son épaule pour faire tomber ses adversaires ? Ou bien encore, voulait-il résoudre un crime ? Voulait-il combattre des vampires ? Aah... tellement de possibilités ; Erena avait juste trop de jeux.

Elle se mit alors à réfléchir à quel jeu ils allaient bien pouvoir jouer. Mario, c'était plutôt une bonne idée. Pas besoin de se lever, presque impossible de se blesser ni de se rentrer dedans, presque impossible de tomber sur le canapé et de presque s'embraaaaa... S'embraser, évidemment. Parce que se chamailler pour la victoire, ça pouvait finir par allumer un feu, haha... ha.Parce que se chamailler allumait souvent un feu, haha.
Sa main rencontra soudainement son front dans un geste désespéré. Désespérée par elle-même. Eh bien, elle allait aller loin dans la vie comme ça la petite. Elle soupira avant de se redresser et d'offrir un petit sourire à Naoya.
Il devait pas penser qu'elle était bizarre à se frapper toute seule ? Oh et puis, elle était pas à ça près... après le coup de spatule, rien ne pouvait être pire... enfin, c'était ce qu'elle pensait.

« J'ai Mario Bros Wii, Super Mario Galaxy 2, Mario Power Tennis, Mario vs Sonic aux jeux olympiques, Super Paper Mario », commença-t-elle à citer en comptant inconsciemment sur ses doigts, « Mario Kart, Yoshi's Island, Resident Evil, Les Experts, Rayman, Call of Duty... », continua-t-elle en regardant ses doigts, avant de marmonner rapidement un « Qu'est-ce que j'ai encore... », et de continuer comme si elle ne s'était pas arrêtée, « Sonic, Dragon Ball Revenge, Assasin's Creed III, Donkey Kong, Zelda, Madworld... »

Maintenant qu'elle y pensait, Naoya n'avait pas demandé à ce qu'elle lui fasse un compte-rendu de son meuble non plus. Oups, elle était peut-être partie un peu trop loin ; ce non-baiser lui retournait complètement le cerveau.
Un fin sourire désolé orna brièvement ses lèvres avant qu'elle ne se lève et aille se mettre devant son meuble, qu'elle ouvrit d'un geste rapide, mais doux.

« Enfin voilà, j'ai tout ça. T'as le choix. On peut changer de console aussi, j'ai le choix de ce côté-là aussi », elle n'allait pas faire la liste de toutes ses consoles, promis, elle se contenta simplement de désigner le meuble derrière elle, « J'aime bien mon meuble, on dirait un magasin. Un petit magasin », finit-elle en observant toutes ses rangées de jeux, les yeux brillants.

Elle avait déjà dit à quel point elle aimait particulièrement ce meuble ? Encore plus que son lit.

« Mario Kart... ça peut être drôle non ? »

Elle avait tellement envie de lui mettre des bananes sur sa route.
Il fallait bien aussi avouer que disperser des bananes allait lui changer les idées. Elle ne se concentrait plus que là-dessus, et sur la course. Elle oublierait le reste : le canapé, le presque baiser, Naoya, la spatule... Elle ne penserait qu'au jeu, et rien qu'au jeu.
Non vraiment, Mario Kart était une bonne idée. Ils ne risquaient pas de se rentrer dedans non plus, vu qu'ils allaient sagement rester sur le canapé, et pas bouger. On ne bougeait pas beaucoup quand on jouait à Mario Kart. Tout du moins, Erena ne bougeait pas tellement, ce qui était étonnant, connaissant le phénomène.

« Ca te tente alors, de te faire dépasser par une femme à la course ? »

Just Dance ♪ × ft. Kobayashi Erena & Kanzaki Naoya

On avait décidé de changer de jeu, le précédent était bien trop dangereux et créait facilement des malaises…. Au niveau de l'ambiance pas physiquement. Qu'on s'entende là-dessus. J'écoutais attentivement les propositions d'Erena me disant qu'elle avait vraiment un beau stock digne d'un shinki. Qui croirait en la voyant que c'était une "geek" ? Pas moi en tout cas.
Autant niveau jeux que consoles en tout cas, il y avait du choix. Mais j'aimais bien Mario Kart par rapport aux autres jeux. Surtout pour ceux où il fallait sauver Peach.

Elle pouvait pas faire attention pour ne pas se retrouver dans les filets de Bowser ? Apparemment non. Mais bon, il fallait bien avoir un but dans ce jeu et sauver Peach était l'enjeu perpétuel.

Erena sembla de mon avis puisqu'elle me proposa la course et, avec un sourire, j'hochai la tête avant de rire légèrement. Elle était vraiment trop mignonne !

« Mario Kart c'est parfait ! Et pourquoi, tout de suite, tu me dépasseras ? Peut-être que je vais t'étonner ou peut-être pas, je sais pas, dit-il gentiment. »

Le jeu fut lancé et après beaucoup de piège et de victoires pour Erena comme pour moi, la soirée fut finie. J'avais un pincement au cœur et, avant de partir, je me tournais vers la jeune femme avant de sentir mon cœur accélérer doucement.

« Je suis désolé pour tout à l'heure Erena mais je pense que c'est mieux si ce baiser n'a pas eu lieu car ça m'aurait fait encore plus mal sinon. Je t'apprécie beaucoup, là n'est pas le problème, mais je vais bientôt devoir quitter Nishinaka pour mon travail. Je m'en serais voulu si je t'avais fait souffrir et j'espère sincèrement que tu seras heureuse. Je t'écrirais alors j'espère que tu me répondras ! »

Je serais triste sinon.

« Au revoir et, peut-être à bientôt si mon travail me guide, à nouveau, à Nishinaka. J'espère qu'on pourra se revoir sinon. »

J'aurais aimé en apprendre plus sur Erena mais bon, on ne peut pas tout avoir dans la vie. Avant de partir je déposais un baiser sur sa joue avant de lui sourire et m'incliner respectueusement avec un « merci » qui englobait aussi bien la soirée que ce jour où je l'ai interviewé.

Je partis ensuite en ayant les larmes aux yeux. Heureusement qu'il y avait du monde car, cela, m'empêcha de craquer.
J'étais, peut-être, passé à côté du grand amour et je ne savais pas si je le retrouverais un jour.

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Lançant un regard dubitatif vers Naoya, elle eut un sourire en coin tout en installant le jeu. Pourquoi avait-elle dit qu'elle le dépasserait ? Parce qu'elle le dépasserait. Elle allait semer tellement de bananes et autres pièges en tout genre sur sa route qu'il allait en perdre la tête.

Ils se mirent à jouer sur ces pensées. Erena gagna de nombreuses, mais Naoya en gagna tout autant ; sous les grognements parfois peu discrets de la jeune serveuse. Elle en avait semé des bananes pourtant ! Et il avait réussi à finir premier sur plusieurs courses... Le talent, sans doute ?
Ils s'amusèrent un bon moment, avant de finalement s'arrêter. Erena, qui riait encore un peu à cause de leur dernière partie, se coupa brusquement face aux aveux de Naoya.
Elle le regarda plusieurs secondes sans bouger, les lèvres scellées et le regard quelque peu perdu. Il allait devoir quitter Nishinaka ?
Un faible « Oh... » triste et déçu écarta ses lèvres avant qu'elle ne les scelle à nouveau. Maintenant qu'elle trouvait quelqu'un qui aurait pu lui convenir, le destin en décidait autrement.
Elle baissa doucement les yeux, soupirant un bon coup pour ne pas se mettre à fondre en larmes devant lui tout en demandant au ciel pourquoiiiiii... Elle avait eu le sentiment qu'il aurait pu devenir plus qu'un ami. Elle avait eu le sentiment qu'il aurait réussi à la faire aimer à nouveau. Mais voilà qu'il allait s'en aller. Etait-ce une sorte d'avertissement ? Etait-ce une manière de lui dire que ce n'était pas encore le moment ? Qu'elle n'était pas encore prête pour tout ça à nouveau ?
Elle se leva, relevant sa tête au passage et accompagna le garçon jusqu'à la porte d'entrée.

« J'espère aussi que tu seras heureux. C'est important d'être heureux, ça nous donne moins de rides et moins de cheveux blancs », lâcha-t-elle doucement, en tentant l'humour pour détendre l'atmosphère, « Je te répondrai », et là, Naoya pouvait être certain qu'elle le ferait.

« Je suis sûre qu'on se reverra », lui répondit-elle dans un fin sourire ; et elle avait tellement envie de rajouter « Je t'attendrai », mais ses lèvres restèrent immobiles et aucun autre son ne les frôla. En restant silencieuse, elle remettait son avenir aux mains du destin, une nouvelle fois. Et c'était ce dernier qui allait décider si oui ou non, Naoya et Erena devaient se recroiser.

Un doux sourire vint éclairer son visage quand Naoya déposé ses lèvres sur sa joue. « Avec plaisir », chuchota-t-elle pour lui répondre, avant d'observer son dos qui s'éloignait. Doucement. Lentement.
Ses yeux commencèrent à brûler au fur et à mesure, sa vue se brouilla et ce dos qu'elle aurait voulu voir plus souvent devint flou, avant de disparaître.
Elle se disait qu'il valait mieux qu'il s'en aille maintenant. Il valait mieux au final que tout ça se passe maintenant. Ca faisait mal, oui. Il allait lui manquer, oui. Mais la douleur aurait été encore plus grande si elle s'était encore plus attachée qu'elle ne l'était déjà au journaliste.
Malgré le fait que ses pensées ne cessaient de lui effleurer l'esprit, la peine qu'elle ressentait était toujours là, et l'impression de vide aussi. Et son cœur qui ne cessait de se tordre dans tous les sens, ha...

Elle resta un moment à la porte, à regarder le couloir vide devant elle. Elle se pinça les lèvres, et soupira doucement avant de refermer la porte, plongeant son appartement dans un silence qu'il n'avait connu jusqu'à présent.
Elle avait besoin de se changer les idées. De se détendre. Et d'oublier. ... et si elle allait dégommer quelques zombies pour la peine ?