It's your turn, Takashi Haruna • |

On les avait prévenu de suivre les règles, de ne pas tenter de les contourner et d’arrêter de donner une mauvaise image de la ville. Un denshou avec une shinki, c’était mal vu selon le maire de Nishinaka. Il n’aimait pas ça. Le couple d’Oshino Kazuki et de Takashi Haruna avait été suivi de près par les agents de Terazawa mais aucun d’eux ne semblait y avoir prêté la moindre attention. Quand on disait que les murs avaient des oreilles, il ne s’agissait pas qu’un simple dicton. Ici, on entendait tout, on voyait tout, personne ne peut mener une vie paisible si on ne respecte pas les lois instaurées. Ces deux là seraient un exemple. Il fallait les séparer et le plus tôt serait le mieux.

Le maire avait volontairement tenu à attendre la fin de l’évènement mais aussi l’apparition des nouveaux NSA. Que ceux ci s’aperçoivent également à quel point toute leur vie pouvait être réduit à néant en l’espace de quelques secondes. Alors il était préférable pour eux qu’ils ne se moquent pas de leur dirigeant, qu’ils ne lui manquent pas de respect non plus et se tiennent bien. S’ils agissaient ainsi, ils n’auraient rien à craindre. Par contre, s’ils choisissaient délibérément de se rebeller. On pouvait faire en sorte de réduire leur existence, de la rendre si horrible qu’elle en devienne invivable... Personne n’avait idée de ce dont était capable Terazawa. Non. Personne.

Ce matin-là, il avait donné l’ordre à ses hommes de s’occuper du cas Takashi, discrètement. Alors, sans se faire prier, ils l’avaient tout d’abord endormi avant de l’emmener dans un lieu reculé de la ville. Un lieu que seuls les plus hauts placés devaient connaître et qui avait déjà servi à plusieurs reprises par le passé. Il y a quelques semaines, des jeux ont eu lieu dans cette arène cependant aujourd’hui, ils n’étaient pas là pour mettre la jeune femme à rude épreuve. Non. On la menait là où de nombreux criminels ont vécu autrefois et il n’y avait pas besoin de détails quant à ce qu’on leur avait fait subir ici. L’odeur justifiait le reste. Cependant, qui savait si certains Denshou n’était pas passé par là également et s’ils n’avaient pas péri dans cette prison grotesque. Les habitants ne pouvaient pas deviner ô combien leur maire était encore plus malsain qu’ils croyaient...

La demoiselle fut installée sur une chaise et quant elle ouvrit les yeux, la premières choses qu’elle put voir furent les pupilles de cet agent qui dégageait une lueur affreuse, terrifiante, indescriptible. Ses mains et ses pieds étaient attachées alors que d’un sourire horriblement sadique, l’homme se décala.

- Une dernière chose à dire ? Lui demanda-t-il avec curiosité.

Bien qu’Haruna ne devait rien comprendre à la situation, si elle avait envie de parler de tout ou de n’importe quoi, c’était maintenant ou jamais.

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Haruna, ceci est un topic où tu dois obligatoirement répondre et de préférence rapidement ! Nous demandons par contre une réponse courte afin d'avancer plus vite dans le sujet.

Il s'agit bien évidemment de ta sanction à cause de ta relation avec Oshino Kazuki. La prison pour ce dernier n'a apparemment pas suffi pour vous mettre en garde, le maire choisi une toute autre pénalité.  

Qu’elle ne s’inquiète pas de son visage ou de ses cheveux, c’était autre chose qu’ils avaient l’intention de toucher et nul doute que la jeune femme aurait sûrement préféré à ce qu’on lui casse la figure plutôt que d’avoir à oublier son cher et tendre. L’homme lui avait souri narquoisement, précisant qu’ils respecteraient sa volonté puis ils lui bandèrent les yeux avant de s’attarder au reste. Il y avait des spécialistes ici, sans parler de ces nouveaux outils qui permettraient assurément d’effacer la mémoire de la demoiselle. Bien sûr, c’était récent, il risquait encore d’y avoir des défaillances cependant il fallait un cobaye pour tester et la jeune Takashi faisait parfaitement l’affaire.

Le temps du lui paraître long pendant que ces hommes mettaient tout en préparation et qu’un autre lui parlait d’une voix étrangement douce afin qu’elle se détende. Cela faisait partie de son métier et chez nous, on appelait ça de l’hypnose. Une sorte d’hypnose afin de plonger la demoiselle dans un sommeil semi-profond pour qu’elle ne soit pas consciente de ce qui se déroulait autour d’elle. Le reste fut enclenché via cette ordinateur et ses électrodes qui étaient reliés à sa tête. Le spécialiste pianotait des codes bizarres sur son clavier alors qu’une bande défilait sur son écran comme si celle-ci montrait le fonctionnement du cerveau d’Haruna.

Lorsque la jeune femme ouvrit les yeux, les lieux avaient changé. Elle n’était plus dans cette prison aux odeurs nauséabondes mais dans une chambre d’hôpital où un agent, déguisé en médecin, se tenait auprès d’elle.

- Comment vous sentez vous ? L’interrogea-t-il calmement.

Il devait s’assurer que tout avait fonctionné, quitte à jouer le jeu à cent pourcents et devoir poser des questions étranges. Un bandage se trouvait autour de la tête de la « malade » qui était également utile pour cette mascarade.

- Vous avez fait une mauvaise chute mais heureusement rien de grave.

- Nous sommes mercredi, Lui avait répondu l’homme.

La jeune femme semblait perdue, troublée et il avait bon espoir ne pas se tromper, que le « lavage » de cerveau avait marché comme sur des roulettes. Il espérait que tout ceci ne soit pas vain, que Mademoiselle Takashi ne se souvenait de rien et particulièrement de cet homme qu’elle aimait, qui était un denshou. C’était assez suffisant pour les empêcher de se voir. Si cela n’était pas suffisant, assurément que le maire ne s’arrêterait pas là.

- Si vous avez mal quelque part, n’hésitez pas à me faire signe d’accord. Vous avez tout de même subi un grand choc, on est à l’abris de rien.

Comme une perte de mémoire soudaine n’est-ce pas ? Le « médecin » se pencha pour ramasser une soit disant photographie tombée sur le sol et la montra à la demoiselle.

- Est-ce qu’elle vous appartient ?

Evidemment qu’elle était à elle mais l’importance était surtout de savoir si elle reconnaissant le garçon sur l’image. Jeune homme qui était censé être son petit ami, celui qu’elle aimait plus que quiconque et que normalement, elle devait avoir oublié.

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Il s'agit bien évidemment de ta sanction à cause de ta relation avec Oshino Kazuki. La prison pour ce dernier n'a apparemment pas suffi pour vous mettre en garde, le maire choisi une toute autre pénalité.