Vamos a la Playa a mi me gusta bailar ♫

La chaleur, en plein mois de janvier, que demandait de plus ? Un ami et une femme ? Et bien, ils étaient là eux aussi. Après ce qui s’était passé avec Yui, Kyohei avait jugé bon que prendre quelques jours de vacances ne seraient pas de refus. S’enfuir du Japon encore plus. Il n’avait pas réellement réfléchi sur la destination. Il s’était dit qu’un endroit chaud et reposant serait adéquat donc quand Ren lui avait proposé Cuba, l’agent n’avait pas cherché à chipoter et lui avait demandé de prendre les billets. Ils en avaient bien besoin tous les trois. A Nishinaka, il leur était arrivé trop de choses pour vouloir y rester. Voilà pourquoi ils avaient choisi de prendre une pause et peu importait si le maire n’aurait pas été d’accord avec cela. Mais, il ne leur en avait pas tenu rigueur puisque de toute manière, c’était une façon comme une autre de se ressourcer et de revenir ici encore plus en forme que jamais. Ils avaient besoin de s’aérer la tête et s’ils avaient réfléchi plus sérieusement, ils auraient rapidement conclu que se retrouver sur cette île n’était certainement une excellente idée. Il fallait économiser l’électricité, la wifi se faisait rare, le débit était même très lent sans parler du fait que c’était payant. Il risquait de se retrouver priver d’eau en pleine journée - la joie pour se laver - parce que c’est un manque conséquent à Cuba et l’impatience n’existait pas là-bas non plus. Heureusement il y avait de beaux paysages, des belles plages, des belles cubaines aussi mais ça Kyohei avait intérêt de garder ce genre de pensées pour lui et c’était la fête tous les jours. Les habitants étaient agréables. Du moins, c’était la réputation qu’ils avaient, des stéréotypes. Pour sûr qu’ici, cela n’avait rien à voir à Nishinaka, qu’il n’y avait pas de building à perte de vue et que la population était plus pauvre que riche.

Arrivé dans la capitale, le jeune homme observa autour de lui avec intrigue. C’était la première fois qu’il mettait les pieds dans un autre pays que le sien. Encore plus aussi loin. Le décalage horaire se faisait affreusement ressentir cependant l’excitation d’être en vacance, de découvrir un nouveau monde que le sien effaçait toute trace de fatigue de son esprit. Valise en main, ils avaient enfin quitté à l’aéroport et les sourcils froncés, le jeune homme tentait de déchiffrer la carte qu’on venait de leur donner. Un GPS aurait sûrement était mieux néanmoins aussi étrange que cela puisse paraître pour un NSA, Kyohei restait quelqu’un de la vieille époque. Et puis, il n’aimait pas se faire dicter la route par une machine, il préférait trouver de lui-même. Mais il n’eut d’autres choix que de se résigner, de plier le papier et le ranger dans son sac avant de déclarer que prendre un taxi serait plus judicieux, l’hôtel ne semblait pas à côté puis ils pourraient improviser quant à leur activité ensuite.

Malheureusement, il fallait encore savoir parler espagnole et à parle le peu de notion qu’il avait retenu de l’école, Kyohei n’était pas des plus incollables dans cette langue. Ses compagnons de voyage ne paraissaient pas l’air non plus alors dans le véhicule, à chaque fois que le conducteur parlait pour leur raconter très certainement sa vie ou les coutumes de La Havane, le garçon hochait la tête, riant quand il riait afin de ne pas le vexer. Voilà pourquoi, aucun d’eux - sûrement - n’avait pas compris pourquoi soudainement le chauffeur les avait déposé en plein centre ville avec leurs bagages, les laissant libre à eux-mêmes. Encore plus perdu qu’ils ne devaient l’être à l’aéroport.

- Mais... Mais... S’offusqua le magicien en regardant autour de lui, outré d’un tel comportement, Mais... EH !! Putain de... Je... Connard !!

On inspire. On expire. Et on garde son calme. La journée commençait bien, c’était fou. Après autant d’heures de vol, on aurait tout de même pu les ménager. Heureusement que le taxi n’avait pas été trop cher. Là, ça aurait été le bouquet. Ah ? Minute. Comme si cette réflexion lui fit réaliser quelque chose, Kyohei tapota tout à coup ses poches, ses jambes avant de remonter à son torse, ses mains gambadant sur son corps entier avant qu’une mine complètement choqué étire ses traits. Il l’avait senti. Il l’avait vu venir à des kilomètres quand on les avait déposé au beau milieu de la ville et que le taximan avait roulé à vive allure.

- Mon portefeuille ! Il m’a volé mon portefeuille !!

Il y avait tout l’argent dedans, ses papiers aussi, le billet pour l’hôtel, l’adresse... Après ça, comment était-il censé garder son calme ?!  

Quand Kyohei lui avait proposé cette idée de voyage, elle avait dû se poser plusieurs questions. Etait-ce une bonne idée de quitter Nishinaka ? Oui, sûrement. Après tout ce qu'il s'était passé, cela ne pouvait leur faire que du bien à tous les deux, non ? Pouvaient-ils partir comme ça, étant donné leur statut de NSA ? Apparemment oui. Et quand même ils n'auraient pas pu, elle savait que Kyohei aurait tout fait pour qu'ils puissent se changer les idées. Irait-elle mieux après ? Peut-être. Avec un peu de chance. Elle pourrait au moins être sereine l'espace de quelques jours. Quoi qu'il en était, elle avait accepté, se disant qu'il ne pouvait y avoir que des choses positives à retenir de ce voyage. Elle n'avait rien dit non plus quand Kyohei avait parlé de son ami qui partirait avec eux. D'après ce que lui avait dit son époux, il n'avait pas l'air bien méchant ; et puis un peu de compagnie ne faisait pas mal, non ? Une fois qu'elle fut dans l'avion, tout du moins une fois que l'avion quitta le sol nippon, Yui avait l'impression qu'un poids lui avait déjà été retiré. Il était vrai qu'être à Nishinaka ne lui laissait pas d'autres choix que de repenser à tout ce qu'il s'y était passé. Dans les airs, elle se sentait légèrement mieux. Nishinaka s'éloignait de plus en plus, ses souvenirs douloureux aussi... et les vacances ne faisaient que s'approcher. Elle avait passé son temps à regarder des films et avait même fait la conversation à la passagère derrière elle. Et quand on ne lui parlait pas et qu'elle ne regardait pas de film, elle s'imaginait en train de se balader dans les rues cubaines, de profiter du soleil sur sa peau, de découvrir des plats, des coutumes, un pays. Elle s'imaginait, un chapeau vissé sur la tête et un sourire aux lèvres... Sauf que là tout de suite maintenant, ce n'était pas un sourire qui s'affichait sur ses lèvres. Son visage était entièrement crispé alors que ses lèvres mimaient un « Quoi !? » qu'elle adressait à son mari. Comment ça, on lui avait volé son porte-monnaie ? Et leur argent alors !? Et l'adresse ? Et le plan ? Bon sang... !! Si elle n'était pas aussi épuisée, elle aurait couru après le taxi pour récupérer leurs biens. Elle souffla une première fois. Puis une seconde. Puis une troisième, avant de grogner férocement. Ca commençait bien tout ça ! En plus aucun d'eux ne parlait un mot d'espagnol... génial. Elle ne commenta pas le « On va tous mourir... » de l'ami de Kyohei derrière elle pour se concentrer sur son mari. « On a qu'à aller voir la police ? », sugéra-t-elle lentement, « Quelqu'un se souvient de l'adresse de l'hôtel ? », demanda-t-elle en regardant Kyohei et Ren à tour de rôle. Le grand répondit rapidement par la négative et elle soupira lentement ; elle non plus ne s'en souvenait pas, elle n'avait pas jugé cela utile... Grossière erreur. « Je pense vraiment qu'on devrait aller voir la police. Ils sauront quoi faire et en plus, ils pourront nous aider pour l'hôtel et tout le reste », dit-elle avant de marmonner, « 'doit bien y en avoir au moins un qui parle anglais là-dedans... » Ren hocha doucement la tête, apparemment d'accord avec son idée. Elle observa ensuite les alentours, tentant de lire ce qu'il se trouvait inscrit sur les panneaux qu'elle voyait. Sauf qu'elle ne voyait que des lettres et même si elle prononçait le mot à voix haute ça lui disait rien du tout. Elle écouta d'une oreille distraite Ren dire qu'il avait un peu d'argent sur lui, mais que ce ne serait sûrement pas assez pour l'hôtel. Et que si ce n'était pas assez pour ça, ça ne serait pas non plus suffisant pour manger. Et là, du coin de l’œil, elle aurait juré le voir pâlir. Elle aurait aussi juré l’entendre prier en demandant que la nourriture tombe du ciel, mais elle n'était pas vraiment sûre... il était quoi, un ventre sur pattes ? Elle ouvrit alors la bouche, voulant demander aux deux garçons s'ils étaient prêts à aller demander de l'aide à la police, mais elle fut couper par la voix de Ren : « J'espère qu'on aura pas besoin de vendre nos reins pour survivre... ce serait con, on en a besoin »

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