Un verre ? Non, c'est pour bosser !

Cela devait être la première fois que Mariko passait dans le quartier de Mazerumachi. Elle n'avait pas de temps à perdre dans un quartier Shinki. Sauf que maintenant, elle devait trouver son futur lieu de travail. Sur l'annonce, il y avait marqué Balgwang Bar, et elle avait beau cherché elle ne trouvait pas. Elle du interroger des Shinkis, enfin des êtres humains mais qui avait une prothèse dans la main, aussi appelé téléphone, enfin des shinkis quoi. Le sixième lui indiqua enfin le chemin alors qu'il regardait une vidéo sur son téléphone ... comme tous les autres.

Un peu hésitante, Mariko finissa par suivre la direction indiqué et se trouva finalement devant un bar s'appelant le Balgwang Bar où une fiche sur la porte, montrait effectivement que le dirigeant cherché une serveuse. C'était là et il était bientôt 18h30. Mariko se regarda un moment dans la porte avant de se recoiffer et de tenter d'enlever les moindres poussières qui avaient eu le malheur de se poser sur sa jupe. Elle récita sa formule magique pour réunir son courage et franchissa la porte.  Tout allait bien se passer. De toute façon, elle avait tous prévu : son CV, sa lettre de motivation, son discours. Tout était préparé pour être parfait. Car oui, quand Mariko fait quelque chose, elle le fait bien.


-''Bonjour, fit-elle timidement en passant le pas de la porte.''


Le bar était ouvert mais il n'y avait encore personne dedans. Elle chercha un moment avant de voir quelqu'un nettoyait un verre. Étais-ce un employé ou le patron ?

Ses talons noirs claquèrent sur le sol. Sa main droite attrapa la chaîne de son sac à main. Elle pouvait le faire. Après tous, quand elle travaillait chez son ancien patron, on l'a félicité pour son professionnalisme malgré son jeune âge. Alors oui, elle pouvait le faire.


- ''Excusez-moi ? demanda t-elle à l'homme qui se tenait au bar et qui ne lui semblait pas être bien plus âgée qu'elle.''


L'homme leva les yeux vers elle, en ayant l'air ennuyé. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti ça ... Mariko avait (un peu) peur. Étais-ce provoqué par le stress ou l'homme en face d'elle ?

Le bar est ouvert depuis une bonne heure. Pour le moment il est vide, ce qui n'est pas plus mal. Je n'ai pas envie de bosser... Surtout que je suis seul pour tenir tout.... La dernière serveuse a démissionné et je désespère un peu dans retrouver une. Pour le moment, je me débrouille tout seul ce qui n'est pas plus mal. Ramassant les quelques verres abandonnés dans la salle, je me met à les laver, plus pour m'occuper que par réelle envie. J'en suis au dernier quand la porte s'ouvre. Je relève à peine les yeux, avisant juste la jeune femme qui vient d'entrer. Elle brise le silence de la salle, en lançant un bref « bonjour ». Je me contente de reprendre ce que je faisais. Je n'ai pas réellement envie de parler, si elle veut quelque chose, elle se contenteras de venir demander, comme tous les clients. L'entendant m'interpeller, je relève les yeux, la toisant. Qu'est-ce qu'elle me veut ?

« Oui ? »

Une syllabe, c'est bien suffisant. Je n'ai franchement aucune envie de taper la causette, surtout pas à une jeune femme, qui à l'air de tout sauf à sa place. Je me demande bien ce qu'elle peut faire ici... Elle n'a pas l'air d'être du genre à boire, encore moins à traîner dans les bars alors qu'est-ce qu'elle peut bien faire ici ? En plus, j'ai l'air de lui faire peur. Secouant légèrement la tête, je finis de laver le verre que j'ai dans les mains, ne me préoccupant plus outre mesure de la décolorée qui attends devant le bar. Le verre sec, je me retourne, pour le ranger. Décidant d'agir pour remédier au silence que l'inconnue maintient, je me retourne vers elle.

« C'est vous qui postulez pour le poste de serveuse ? »

J'imaginais une fille un peu plus âgée quand j'ai reçus ce message tout à l'heure, mais après tout, je ne vais pas me plaindre de ce que j'ai.

Il l'ignora un moment. Un grand moment à vraie dire.

"C'est vous qui postulez pour le poste de serveuse ?"

A ce moment précis, Mariko se rendit compte qu'on ne la prenait pas au sérieux. La société juge que seulement parce que l'on se décolore la chevelure, on est des marginaux ? Mais Mariko, elle *passage censuré par le CSA* la société. Elle va lui montrer à ce type qu'il n'existe pas plus professionnel dans le monde que Mariko Ito, tous juste 22 ans !

- ''Tout à fait. J'ai oublié de vous demander à quelle heure passait. Je m'en excuse. Sincèrement.''

Sincérement ? La blonde en rigole encore de cette blague.
La sincérité, ça fait 5 ans qu'elle se torche le cu avec.

Elle esquissa un rapide sourire en semblant observé les finitions du parquet, avant de reprendre son sérieux.

Mariko avoir peur ? Es-ce même possible ? Son regard croisa rapidement celui du barman/serveur/patron(?). Bon OK, c'était peut être possible en fin de compte. Elle ne l'aimait pas, mais il fallait bouffer le soir.
Il n'était surement pas aussi effrayant qu'elle ne le pensait !

- ''Dois-je repasser plus tard ? Ou es-ce bon actuellement ?''

Il eu l'air de ne l'avoir même pas entendu. C'était presque insultant.
Mais il en fallait bien plus faire fuir une Mariko.
'Mariko un jour, Mariko toujours', disait ce célèbre philosophe dont tous le monde à oublier le nom.

- ''Si jamais je gène, je peux vous laisser mon Curriculum Vitae et ma lettre de motivation, dit-elle en souriant.''

Qui utilise encore le terme Curriculum Vitae ? C'est tellement 2015 ! Mais c'est aussi très professionnel ! Et être professionnel, c'est bien !

C'est à ce moment très précis que le cerveau de Mariko remarqua quelque chose. Elle venait de lui proposer de repasser plus tard si elle gênait. Mais elle n'avait pas envie de revenir ! C'était de la simple politesse ! Mariko l'avait vu, qu'elle embêtait ce type. Il allait surement lui demandait de partir pour revenir le lendemain. Mais quand elle reviendra il lui fera le même coup. Oh le sale renard ! Il allait profiter de sa naïveté naturelle.

-'' Mais mais euh … c'est toujours mieux quand les choses sont faite le jour même, hein ? 'Ne pas remettre ce que l'on peut faire le jour même au lendemain' disait le célèbre philosophe …''

Grec, ils sont toujours grecs les philosophes.

- '' … grec. Après si vous voulez faire les chose plus tard, vous les faites plus tard, hein ? C'est bien aussi de faire les choses plus tard. Cela permet de faire le point, de respirer, de réfléchir ...

Oui, quand on le fait, on se rencontre qu'il faudrait désfois mieux qu'on se la ferme.