Le contexte

Ne vous est-il jamais arrivé de vous faire bousculer dans la rue par quelqu’un totalement absorbé par son téléphone portable ? De tenter d’attirer l’attention d’une personne plongée dans son monde virtuel ? Son ordinateur, sa tablette, ses jeux vidéo ? Peut-être êtes-vous vous-même ainsi ? La haute technologie fascine, tout est plus facile, tout va plus vite, on veut toujours le dernier gadget à la mode, on admire toujours les célébrités dans les magazines au physique parfait qui sont considérées comme un idéal de beauté. Mais au fond de nous, faisons-nous la différence entre l’idéal et la réalité ?

Nishinaka est une petite ville située dans le nord du Kansai, plutôt oubliée par le gouvernement Japonais depuis longtemps. Ecrasée par la popularité des villes voisines comme Osaka, Kyoto ou Kōbe jusqu’à l’arrivée d’un nouveau maire, Terazawa Kazutoshi, dix ans plus tôt qui décida de monter de toute pièce un eldorado de la nouvelle technologie et de la perfection à Nishinaka. Génie de l’high tech depuis de nombreuses années, Monsieur le Maire décida de concrétiser ses projets en faisant appel à toutes ses connaissances et monter la première ville entièrement dominée par l’industrie. Ici, tout va plus vite, on peut obtenir tout et n’importe quoi en quelques clics. Terazawa ne s’arrêta pas là. Il souhaitait faire de sa ville une vitrine touristique parfaite, après la perfection technologique, il exigea une certaine perfection de la part de ses concitoyens. Il l’affirme, tout le monde est libre de ses choix, mais sous quelques petites limites. Pas de styles vestimentaires trop décalé, néanmoins tout dépend du rendu, bien évidemment ! Le maître mot ? Rendre une image de perfection à l’extérieur. La criminalité doit impérativement atteindre le niveau zéro et personne n’a le droit de sortir du moule. Et pour cela, des agents très spéciaux ont été engagés. On les appelle les NSA : Nishinaka special agents. Ils sont comme vous et moi, ressemblent à des citoyens comme les autres, mais ils vous observent en permanence, peuvent parfois tout savoir de vous… Et n’hésiteront pas à dénoncer tout mauvais comportement ou toute image ne correspondant pas à celle souhaitée par le gouvernement.


Alors que les techniques de communications ne font qu’accroitre, il semblerait qu’à Nishinaka, il n’y a plus que la haute technologie qui prime. On préfère se focaliser sur son écran plutôt que sur la personne face à nous. L’image que l’on renvoie est devenue plus importante que ce que nous sommes au fond de nous. Rien que les idoles sont l’exemple même de cette superficialité construit par la ville. Beaux, drôles, intéressants, ils doivent être parfaits sous tous les angles. Le moindre faux pas peut leur coûter leur carrière.
Malgré ça, Ils sont profondément admirés par ceux qu’on appelle désormais les « Shinki ». Ces citoyens à la pointe de la technologie, parfois superficiels mais toujours connectés à un objet électronique. Ils s’enfoncent dans un monde virtuel brisant le véritable contact entre les uns et les autres. Ils s’opposent aux Denshou, les traditionalistes, pour qui tout cela reste encore superflu. Très attachés aux grandes valeurs humaines par excellences, ils vivent dans l’espoir qu’un jour les autres finissent par ouvrir les yeux et réalisent que la vie est une aventure bien plus belle lorsqu’on l’explore de ses propres yeux à la place d’un écran retina derrière génération.