It's time to take a break and breathe with pleasure • |

Un week-end hors de tout, ça sonnait bien non ? Kyohei avait proposé cela un soir où sa femme rentrait du travail. Il n’avait pas réfléchi au comment, au ou et au pourquoi... Il avait juste sorti ça comme ça bien que le pourquoi paraissait plus évident que le reste. Il avait besoin de se changer les idées pendant un temps, d’oublier ce mal qui l’encombrait malgré les efforts que le jeune homme se donnait pour s’en sortir et surtout, il avait besoin de décompresser. Son bras allait mieux, la rééducation avait enfin porté ses bruits si bien qu’on lui avait donné l’autorisation de retirer son atèle. Il était capable de faire des mouvements plus facilement même s’il était encore obligé de faire attention et de ne pas être trop brusque car malgré tout, la douleur était toujours là. Néanmoins, maintenant que cela semblait s’arranger, c’était la souffrance psychologique qui faisait des siennes. Certainement parce qu’avant il était tellement concentré dans son rétablissement que le magicien évitait de trop réfléchir au reste. Ce n’était pas simple mais il se débrouillait. En plus, il n’avait plus que Yui sur qui le garçon pouvait compter. Avec Ren, c’était compliqué ces derniers temps... Dés qu’il y pensait, le garçon souriait tristement car lui-même avait cette désagréable impression de voir son ami lui échapper.

Mais ceci n’était pas le sujet d’aujourd’hui. Aujourd’hui les jeunes mariés avaient décidé de partir se reposer alors il était hors de question de songer à tous ces tourments. Ils étaient là pour oublier et pour profiter. L’idée était venu de sa compagne... Partir en montagne où il n’y aurait pas grand monde dans un endroit où ils pourraient se prélasser paisiblement. Kyohei n’avait pas rejeté la proposition, au contraire, la ville à laquelle il avait aussitôt penser fut Hakone. Lieu réputé pour ses milliers de sources chaudes. Il n’avait pas voulu compter, se prendre la tête sur l’argent que ce court séjour leur coûterait. Il s’était juste dit qu’il souhaitait quitter Nishinaka pour un week-end et que quitte à voyager, autant le faire jusqu’au bout. Pendant que son épouse travaillait, n’ayant que ça à faire, le jeune homme s’était penché sur internet à la recherche de la perle rare. Et il l’avait trouvé. Un somptueux Ryokan dans lequel, il leur était possible d’avoir un onsen privatif dans la chambre. C’était vrai que le prix était plus élevé néanmoins le magicien n’avait pas cherché à comprendre qu’il avait appelé et posé une réservation. Sur un coup de tête, il s’était décidé à partir mais également du lieu dans lequel ils se rendraient. Tout lui avait paru magnifique, surprenant puis particulièrement relaxant. Il ne désirait pas être mélangé au monde alors cette auberge lui avait semblé parfaite. Ils n’étaient pas obligés de passer leur temps là-bas, ils pourraient très bien aller faire un tour près du lac Kawaguchi ou essayer d’aller voir le Mont-Fuji cependant s’ils étaient venus ici, c’était avant tout pour les sources.

Vêtu d’un large kimono, Kyohei sortit de la salle de bain pour aller déposer ses affaires dans la chambre. Aucun lit ne s’y trouvait si ce n’était deux grands futons installés l’un à côté de l’autre. Ils avaient choisi la bonne auberge qui était des plus spacieuses. Si on omettait cette pièce, il y avait la salle principale avec une table chauffante où des portes japonaises séparaient l’intérieur de l’extérieur. Celles-ci étant ouvertes complètement, il leur était possible d’observer ce onsen privatif que le magicien avait pu voir sur le site internet. Ce n’était qu’ensuite qu’il remarqua que sa femme avait également eu le temps de se changer aussi. Ses yeux la détaillèrent instinctivement de haut en bas alors que se retenant de se mordre la lèvre, le jeune homme ne pût s’empêcher de songer ô combien ce vêtement allait très bien à son épouse. Le contraire aurait été étonnant mais l’imaginer et le voir étaient deux choses différentes. Ne pas avoir de pensées mal placées seraient sa mission du week-end bien que Kyohei savait déjà que c’était vraisemblablement très mal partie.

- Ca te convient ? L’interrogea-t-il en souriant, On a tout pour nous, si ce n’est pas beau ça.

Même le dîner, on viendrait leur déposer dans la chambre en soirée. On ne se faisait pas plaisir tous les jours, ils avaient choisi d’en profiter pour leur séjour. Tranquillité et détente jusqu’au bout.

- On y va ?

Son doigt indexa aussitôt l’onsen extérieur et au vue du regard du garçon, il était certain que celui-ci ne désirait qu’une chose : se baigner. Si bien que quelques instants plus tard, il se trouvait déjà à l’extérieur, dos à la jeune femme. La serviette avait été posé près du bord alors que pour le coup, il n’hésita pas à faire glisser son vêtement à ses pieds avant de se presser dans la source dans un soupir d’aise. C’était agréable. Plus encore.

- Bah alors ? Qu’est-ce que tu attends ? Enchérit Kyohei en se tournant vers elle, toujours avec une douce esquisse au coin des lèvres, Promis, je ne regarderais pas.

Son sourire fut remplacé par un léger rire et closant ses paupières, le garçon fit de son mieux pour tenter de se relaxer. Ce n’était pas simple mais il y arriverait. Dés que Yui serait là, ça irait.

Yui avait eu cette idée en tête depuis un bon moment. Partir. Même si ce n'était que pour un week-end, mais elle voulait partir. Changer d'air. Voir autre chose. Entendre autre chose. Elle pensait d'abord que ça serait une sorte de voyage de noces pour eux. Mais après les derniers événements marquants en date, elle était persuadée que cela ferait un bien fou à son mari de partir de l'appartement et de voir un autre paysage.
Elle n'avait pu exprimer sa joie quand il déclara être partant. Elle avait simplement souri, le regard pétillant déjà d'envie de voyager. Et quand son époux parla de Hakone, elle dut se faire violence pour ne pas sautiller partout.

Même si ce n'était pas forcément l'autre bout du monde, elle pensait que ce serait déjà un joli voyage qu'ils s'offraient. Elle le savait, ça leur ferait du bien. Surtout à Kyohei. Il allait pouvoir se reposer, se ressourcer et peut-être penser à autre chose. Il devait un peu regarder autre chose que le plafond de leur chambre et les murs de leur salon. Il devait tenter de se vider la tête, de se laisser un peu aller et profiter. Elle espérait vraiment que ce petit séjour allait lui faire du bien. Plus qu'à elle, c'était surtout à elle qu'elle pensait, et à son bien-être.
Elle ne voulait pas le forcer à aller mieux plus rapidement, elle ne pouvait pas non plus d'ailleurs, mais elle voulait tenter de lui libérer un peu de ce poids qui semblait peser sur ses épaules.

Kyohei s'était occupé de tout. Elle l'avait laissé faire, lui faisant parfaitement confiance. Elle n'avait pas peur de se trouver au mauvais endroit, ni de devoir dormir dans un hôtel peu recommandable.
Et l'endroit qu'il avait choisi était tout simplement parfait. Ils avaient un onsen pour eux tout seuls, personne ne viendrait les perturber dans leur moment de détente. Le paysage était plus magnifique, Yui en avait pris plein les yeux en arrivant. Elle n'avait su être muette face à ce tableau réel et avait laissé des « Waow » lui échapper au fur et à mesure qu'elle découvrait. Et puis, l'avantage de l'endroit était qu'ils n'étaient pas obligés de rester coincés dans leur chambre. Ils pouvaient aller faire un tour au bord du lac, ou se promener tout simplement dans les alentours. Yui pensait que ce serait tout aussi relaxant que les sources chaudes. Surtout au bord du lac. Elle était curieuse de voir la vue de là-bas, de découvrir la toile que la nature offrait.
Ici, il fallait oublier le grand lit bien haut. Ils allaient dormir sur des futons, mais ça ne dérangeait Yui pour rien au monde. Au contraire, elle adorait ! Ca donnait vraiment du charme au lieu et un côté plus authentique. Même si elle était, pour ainsi dire, accro aux nouvelles technologiques, elle ne rechignait pas face à un peu de traditions.
Ca aussi, se séparer de ses appareils, allait lui faire du bien. Elle n'y était pas collée toute la journée, du moins elle l'était moins depuis qu'elle vivait avec Kyohei, mais elle était encore souvent sur sa tablette le soir dans le lit pendant lui lisait un livre. Elle était parfois sur son ordinateur pendant une bonne partie de la journée, principalement pour s'occuper de son blog. D'ailleurs, elle comptait bien parler de ce magnifique voyage !

Kyohei étant parti se changer dans la salle de bain, elle en profita d'être seule pour faire la même chose. Elle enfila le vêtement, et une fois fait, elle se regarda. Le kimono était tout simplement parfait. Et sans se vanter, elle trouvait que ça lui allait plutôt bien.
Quand son mari sortit de la salle de bain, vêtu de la même manière qu'elle, une immense sourire illumina son visage. Lui aussi le portait très bien.
A sa question, elle ne répondit que pas un grand hochement de tête positif. Oh que oui ça lui convenait ! Elle était conquise. Et si tout se passait pas, elle se jurait de revenir ici plusieurs fois. C'était un peu cher mais au moins tout était parfait.

Ne pouvant s'empêcher de rire face à l'engouement de son mari, elle patienta quelques secondes avant de le rejoindre, s'assurant bien qu'il était déjà dans l'eau. Il avait eu l'air tellement pressé d'aller se baigner. Elle le trouvait mignon à agir ainsi.
Un nouveau rire, plus léger cette fois, quitta ses lèvres. Elle vérifia tout de même qu'il avait bien les yeux fermés avant de laisser le vêtement tomber au sol. Elle se glissa rapidement dans l'eau. Un long soupir de bien-être lui échappa. Ca faisait tellement de bien qu'elle n'aurait pas, même si elle l'avait voulu, empêcher ce soupir de s'exprimer.
Elle se cala du mieux qu'elle le put et observa un moment la surface de l'eau tout en souriant. Tout ça paraissait irréel. Elle avait l'impression d'être plongé dans un rêve sans fin.

« Ca fait du biiiiiiiiien », s'exprima-t-elle enfin, « Je crois que je pourrais plus partir d'ici, c'est tellement... Y a pas de mot pour dire à quel point c'est fabuleux »

Elle plongea ses prunelles dans celles de son époux, le sourire aux lèvres.

« J'ai bien fait de te faire confiance. On reviendra tu crois ? »

On pouvait lire dans son regard l'espoir qu'il dise oui. Enfin, pourquoi dirait-il non ? A part si quelque chose se passait mal, elle ne voyait pas pourquoi il refuserait. Mais avant de penser à revenir, il fallait surtout penser à profiter. Pour se faire, elle ferma les yeux et pencha lentement la tête en arrière, comme pour imprimer cette sensation au plus profond de son âme.
Elle n'avait beaucoup pu tester ce genre de choses. D'habitude, week-end pour elle rimer avec sport. Escalade, natation, course... Plus jeune elle partait aussi souvent faire du camping avec ses frères, soit-disant pour se sentir plus proche de la nature. Et aussi parce qu'elle voulait faire savoir qu'elle non plus n'avait pas peur d'affronter les bruits louches la nuit, les insectes, les ours parfois... Elle était une aventurière, non mais.
Néanmoins, à l'heure actuelle, elle n'aurait renoncé à ce petit séjour ici.

« Je sens qu'on va plus vouloir sortir après », déclara-t-elle les yeux toujours fermés tout en riant, « On va vouloir rester dans l'eau et plus bouger. Ca fait vraiment du bien »

Elle se répétait, elle le savait, mais tant pis.

« Ca apaise vraiment », murmura-t-elle doucement tout en rouvrant les yeux et en les posant sur Kyohei.

Elle lui sourit, tendrement, espérant que ce petit voyage lui soit bénéfique.

Il n’avait pas bougé, luttant pour ne pas rouvrir ses paupières, pas tant que son épouse ne l’aurait pas rejoint dans le bain. Ce n’était même pas pour regarder mais parce que, malgré lui, ça le paniquait d’être enfermé dans ce noir intense dés que ses paupières étaient closes. Ils avaient beau avoir changé de ville, ça n’effaçait pas les mauvais souvenirs qui le hantaient. Mais, dés que Yui était près de lui, ça le soulageait un tant soit peu. D’où le soupir qui s’était échappé de ses lèvres quand cette dernière s’était installée à côté de lui, non pas sans souffler d’aise par tant de bien être. Il l’avait regardé en silence, lui offrant un tendre sourire alors qu’il ne pouvait qu’admettre que c’était agréable et qu’il pouvait enfin essayer de se détendre. Ses muscles se détendaient au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient, ses traits s’adoucissaient tandis que le jeune homme tentait de ne penser à rien d’autre qu’à ce fabuleux week-end qu’ils étaient censés passer ensemble. C’était fou quand même de se dire qu’il n’y avait qu’en sa présence que Kyohei parvenait à se reposer un minimum, à oublier ses souffrances et à admettre ses faiblesses.

Sans prononcer le moindre mot, le magicien ferma à nouveau ses paupières avant d’arborer une fine esquisse quant au bien être que tout cela lui procurait. Il ne put que rire en l’entendant s’extasier à côté de lui, se retenant de lui envoyer quelques gouttes d’eau sur le visage, juste comme ça, parce qu’il avait envie de l’embêter. Cette idée de séjour avait été loin d’être mauvaise. Ils étaient arrivés il y a peu de temps et le garçon pouvait déjà sentir à quel point ça le relaxait. A Nishinaka, il était constamment enfermé et le peu de fois où il sortait, le plus souvent était pour sa rééducation. Voir des murs blancs, autant dire, qu’il en avait plus qu’assez et qu’il avait besoin de s’aérer, voir d’autres horizons. Lui qui voyageait peu, partir avait la meilleure idée que le couple avait pu avoir. Cela lui changeait les idées à lui mais peut-être à Yui aussi. Elle quittait sa bonne vieille routine au travail mais également celle qu’elle avait à la maison à devoir la plupart du temps s’occuper des choses que lui ne pouvait toujours pas effectuer.

Mais lui non plus aimerait ne jamais partir d’ici. C’était tellement bien. Certes, à force, Kyohei finirait probablement par s’y ennuyer seulement en cet instant, il était si bien que pour sur il aurait adoré ne pas à devoir déjà s’en aller le jour suivant. Il avait toujours eu une tendance plus traditionnaliste néanmoins malheureusement à Nishinaka, il ne pouvait pas autant en profiter qu’aujourd’hui. Et quelque part, ça lui faisait aussi du bien de retrouver les véritables origines de son pays natal.

- Ca ne me dérange pas de rester là toute la soirée, Rit le magicien en la regardant à son tour avant de river ses yeux vers le ciel, Et on pourra revenir. Ca fait du bien de s’évader un peu parfois alors pourquoi pas.

Ils pourraient rester ici des heures et des heures jusqu’à ne plus supporter toute cette chaleur. Et encore, il supportait facilement ce genre de choses donc à coup sur que même ça ne le dérangerait pas. Gentiment, Kyohei ne résista pas qu’il finit par éclabousser sa compagne avant de pousser un profond soupir d’aise et de clore ses paupières de plus bel.

- J’aimerais tellement être capable de tout oublier mais au moins, ça me permet de ne pas trop y penser. C’est une bonne idée d’être venu ici, vraiment.

Il s’était tu sur ses dires, appréciant le silence et le parfum agréable que dégageait l’extérieur. Dans les moments comme ceux là, il n’y avait rien de meilleur qu’un calme plat pour apprécier l’endroit et se détendre. Le temps qu’ils avaient passé là-dedans, le garçon aurait été incapable de déclarer ce qu’il en était, juste que vraisemblablement tout s’était écoulé si vite. Il s’en voulait de ne pas avoir cherché à faire la discussion, de s’être perdu dans ses réflexions et d’avoir tenté de se vider l’esprit sans rien dire. Il ne s’était pas imaginé parler, il avait simplement souhaité profiter du bonheur que cet instant leur offrait. Et puis, ils n’avaient pas besoin de s’amuser, de converser et se chamailler pour passer un bon moment ensemble n’est-ce pas ? S’il avait pu se relaxer si aisément, c’était parce qu’il n’était pas tout seul et il n’était utile de lui demander que Kyohei était certain que Yui également avait ainsi pu se détendre paisiblement.

C’était l’un des employés de l’auberge qui les avait interrompu dans leur tranquillité, rétorquant que leur dîner était prêt. Le magicien n’avait pu caché sa surprise à cause des heures qui avaient défilé à une allure impressionnante cependant il leur avait donné l’autorisation de venir installé le repas. Ce n’était qu’une fois l’homme parti qu’il se tourna vers sa femme pour l’interroger quant au fait d’y aller maintenant ou non. La nourriture risquait d’être froide donc ils avaient opté pour manger, ce n’était sans parler de son ventre qui criait famine face à tout cette étendu sur la table qui était plus qu’appétissante. Même l’appétit, Kyohei paraissait l’avoir retrouvé un petit peu. Se saisissant de sa serviette, il sortit en premier de l’eau avant de l’entourer autour de sa taille. Puis, en quelques secondes à peine, il avait déjà enfilé son kimono et s’était agenouillé au-devant de la table, sans accorder un regard à sa compagne. Plus par respect pour celle-ci que par envie.

- Je te sers ? Lui demanda-t-il lorsqu’elle le rejoignit.

Pas besoin d’attendre de réponse que le magicien avait déjà rempli un bol pour le déposer en face de la demoiselle et de faire de même pour lui. C’était délicieux. Vraiment.

- Cela te dit que ce soir on reste tranquille au ryokan et demain on sort ?

Si elle tenait absolument à sortir après le repas, Kyohei ne refuserait pas. Non pas que ça le dérangeait juste qu’il était plus partant pour une soirée purement détente. Il était trop bien ici pour avoir envie de partir.

Souriant doucement suite à la confession de son mari, Yui aurait dû se douter que lui aussi voudrait rester ici toute la soirée. C'était tellement relaxant...
Elle hocha faiblement la tête à ses paroles, heureuse de savoir qu'ils allaient probablement revenir. Elle ne pouvait pas nier, elle profitait pleinement et adorait ça. On pourrait croire que, la connaissant, Yui ne pourrait pas rester immobile dans une source chaude, à attendre que le temps passe, à profiter de la chaleur apaisante de l'eau et à se détendre. On aurait plutôt tendance à croire qu'elle serait en train de se balader dans les environs, nager dans le lac et même grimper à un arbre.
Quand elle raconterait ça à ses frères, ils n'allaient pas la croire. Et pourtant, elle était bien là, au milieu de l'eau, à ne plus rien faire. A croire que la chaleur la calmait et diminuait l'énergie qu'elle avait.

Elle rit légèrement quand Kyohei se mit à l'éclabousser. Elle ne répondit pas cependant, elle était trop bien installée. Et pour une fois qu'elle n'avait pas envie de bouger, elle se disait que c'était le bon moment pour en profiter au maximum. Puis elle l'observa pendant qu'il parlait. Un fin sourire compatissant étira ses lèvres, même s'il ne pouvait le voir. Elle espérait qu'un jour, il serait capable de mettre tout cela de côté. Elle ne pouvait pas encore espérer qu'il y arrive aujourd'hui, c'était bien trop compliqué et surtout bien trop tôt. Mais elle espérait que plus tard, il arriverait à repenser à tout ça sans sombrer dans ses idées noires.
Mais maintenant, cela devait encore lui faire trop mal pour avancer. De toute manière, Yui le suivrait, elle irait à son rythme et ne le forcerait jamais à faire quoi que ce soit. Il devait y aller doucement, ne pas se brusquer et se prendre le temps de bien faire la part des choses. Et elle, elle serait à ses côtés pour le conseiller et le soutenir.

Elle laissa un autre soupir de bien être quitter ses lèvres alors qu'elle refermait les yeux. Elle profitait de ce silence, de ce calme reposant qui régnait tout autour d'eux. Elle s'étonnait elle-même de pouvoir rester ainsi, sans bouger. Elle sentait ses muscles détendus au maximum, et ça lui faisait un bien fou. Elle n'aurait jamais cru qu'être comme ça allait autant la reposer.
Elle ne savait pas combien de temps était passé, mais ils étaient restés comme ça un long moment. Elle lança un regard surpris vers son mari avant de laisser son regard traîner tout autour d'eux. Ils avaient loupé un truc ? Le temps passait donc si vite ici ?
Elle attendit que Kyohei soit sorti et rentré pour sortir à son tour. Elle s'enroula dans la serviette et enfila rapidement son kimono avant de partir s'installer face à son époux. Elle n'eut même pas le temps de répondre qu'un bol l'attendait déjà. Elle le remercia d'un signe de tête, puis s'étira lentement. Ses muscles étaient encore endormis... elle n'avait pas l'habitude de ressentir ce genre de sensations.
Elle lui offrit un doux sourire avant de lâcher un petit « Itadakimasu » et de laisser ses baguettes attraper la nourriture offerte.
C'était absolument divin. Elle ferma rapidement les yeux pour savourer chaque goût qui éveillait ses papilles. Un autre soupir de pur bonheur lui échappa alors qu'elle prenait un autre bouchée. Non, vraiment, elle ne voulait pas partir d'ici. Surtout si la nourriture était toujours aussi bonne.

« Non non ça me dérange pas, on peut rester ici ce soir », répondit-elle doucement, « On se repose d'abord, et demain on verra bien si on tente de faire un tour quelque part »

Elle sourit une nouvelle fois et continua de manger en silence. Elle ne parlait pas, parce qu'elle était mal à l'aise ou quelque chose comme ça, mais parce qu'elle voulait profiter. Ce silence était, tout comme le reste jusqu'à présent, apaisant. Elle ne distinguait que le bruit de leurs baguettes et leurs soupirs de bien être après chaque bouchée.
Ils auraient dû réfléchir à ce genre de voyage plus tôt. Mais il était vrai qu'avec leur travail respectif, ils avaient toujours eu la tête ailleurs. Et puis, ça ne semblait pas « urgent » …
La situation actuelle avait fait qu'ils en avaient eu besoin tous les deux, plus maintenant qu'avant.

« Je crois que je vais laisser tomber mon boulot à la bibliothèque », lâcha-t-elle soudainement.

Elle secoua la tête plusieurs fois à la suite, comme pour approuver ce qu'elle venait de dire. Ses sourcils froncés prouvaient qu'elle ne plaisantait presque pas et ses lèvres plissées exposaient son envie d'y réfléchir encore un peu.

« Ouais. J'vais faire ça », dit-elle à voix haute, « Je vais venir travailler ici »

Elle se mit à rire avant de servir à boire. Elle fit la même chose pour Kyohei et but rapidement quelques gorgées du liquide.

« C'était trop trop bon », souffla-t-elle en se tenant le ventre après avoir fini son repas, « J'suis pleine. Vaut mieux qu'on reste ici, pour digérer »

Et pourquoi pas passer encore un peu de temps dans l'eau ?

« Tu crois qu'on aura un dessert ? J'ai bien envie d'un fruit »

Elle se décala de la table et s'étira une fois encore, avant de se laisser lentement tomber sur le sol. Son regard rivé au plafond, elle se mit à rire.

« Ca devait pas être très sexy ce petit affalement sur le sol, désolée »

Ils devaient impérativement venir ici plus souvent. En plus d’être agréable, c’était particulièrement apaisant. Ils n’avaient pas besoin de parler pour passer un bon moment et si on y réfléchissait, il s’agissait de quelque chose de primordial dans un couple. Certains étaient gênés par le silence, ça ne semblait pas être le cas tandis qu’ils mangeaient, se régalant avec la nourriture proposée par l’auberge. Cela faisait longtemps que Kyohei n’avait pas mangé quelque chose d’aussi traditionnel. Ce que lui préparait à côté était toujours beaucoup plus simple parce qu’il n’aimait pas perdre son temps, qu’il détestait cuisiner tout court et qu’avec son bras blessé, c’était compliqué de préparer un plat plus riche de toute de manière. De temps à autre, le magicien relevait ses yeux tandis qu’il mangeait, ne pouvant s’empêcher de l’observer discrètement et de sourire légèrement. Ils étaient mignons tous les deux à dîner en silence, juste à se contenter de se lancer des coups d’oeil par-ci par là sans parler pour autant. Ils se demandaient ce qu’ils pourraient faire après le repas. L’idée de retourner dans la source n’était pas mauvaise mais peut-être pouvaient-ils simplement de profiter de l’atmosphère régnant dans la pièce pour profiter de se détendre tranquillement. Ils pouvaient s’installer confortablement et discuter, parler d’eux, se raconter des anecdotes ou des blagues. Il n’y avait pas besoin de grand chose pour se distraire et les connaissant, ils trouveraient sûrement de quoi faire.

Surpris, le jeune homme avait redressé soudainement ses pupilles en direction de sa femme alors qu’elle le sortait tout juste de ses rêveries. Etait-elle sérieuse ? Elle avait l’air d’y tenir à son travail donc pourquoi subitement ? L’étonnement se lisait dans ses yeux et s’en alla aussitôt où il put y déceler la plaisanterie dans les propos de son épouse. Cela ne devait pas être si mal de travailler dans un tel endroit. C’était relaxant. Il n’y avait personne autour, juste de la nature à perte de vue, des habitants accueillants et agréables, sans parler de tout l’espace qu’ils avaient pour se détendre. Mais il avait cette fâcheuse manie de s’ennuyer trop vite alors s’il ne pouvait pas travailler autre part, Kyohei finirait par déprimer ici. Un avantage qu’il avait à Nishinaka, il pouvait tout faire et changer de métier aisément. Il ne comptait plus ce qu’il avait déjà fait jusque là. Le dernier en date avait été amusant bien qu’il n’y retournerait pas. Après ce qu’il avait vécu, un tel métier devenait trop effrayant à ses yeux.

En guise de réponse, le jeune homme avait rit doucement avant de finir de manger, non pas sans la contempler dans un sourire. Lui aussi espérait avoir un dessert, un fruit lui conviendrait assurément. Yui ne changeait pas, toujours autant fidèle à elle-même et l’esquisse sur les lèvres du magicien s’agrandit quelque peu. Elle n’avait pas besoin de grand chose pour être sexy. Porter un kimono était amplement suffisant mais... Pouvait-il se permettre de lui dire cela ? Pourquoi se priver, elle n’était pas n’importe qui après tout, on parlait de sa femme.

- Ne t’inquiète pas pour ça, Dit-il alors dans un sourire, posant ses baguettes auprès de son bol, Il ne te faut pas grand chose pour l’être de toute façon. Regarde, tu portes un kimono et je crois que beaucoup aimerait être à ma place.

Ouh. Le petit coquin. L’éclat sur ses lèvres se transforma en une expression plus malicieuse, plus taquine également néanmoins rien ne montrait que le garçon plaisantait. Il était plus que sincère dans ses propos et au final, il n’avait pas envie de s’en cacher. Yui devrait déjà le savoir sans qu’il n’ait besoin de rétorquer quoi que ce soit. Un tel vêtement mettait plus ses formes en valeur, ça lui donnait un teint plus vif aussi et évidemment, Kyohei serait le dernier qui s’en plaindrait. Il ne l’avait certes pas dit clairement cependant par ses sous-entendus, il avait voulu lui faire comprendre que lui-même la trouver sexy. Ce n’était pas parce qu’elle s’affalait sur le sol qu’elle ne l’était plus. Elle avait ses propres charmes mais les voir de soi-même était toujours difficile. Il était bien placé pour parler d’ailleurs.

Sans un mot de plus, il contourna alors la table puis finit par s’allonger auprès d’elle, sans effacer ce sourire qui étirait ses traits. Il ne savait pas vraiment quoi lui dire mais au fond, désormais qu’il y réfléchissait, il était tout de même frustré. Voilà. C’était beau. Pourquoi fallait-il qu’il pense à ça maintenant ? C’était de sa faute à elle. Elle avait dit « sexy ». Un vrai drame. Le pauvre. Un rire s’échappa de ses lèvres alors que ses yeux fixaient également le plafond.

- Je ne devrais pas dire des choses comme ça. Après j’ai des pensées bizarres.

Bravo Kyohei. Enfonce-toi un peu plus, allez. En soit Yui pouvait comprendre mais ce n’était pas une raison de rétorquer ce qu’il songeait à haute voix. Son rire se cessant légèrement, le garçon s’excusa brièvement avant de se tourner sur le côté et de faire face à sa compagne qui était encore sur le dos. Ils n’étaient pas loin l’un de l’autre, la distance entre eux était justement infime et s’il avait envie de la contempler de plus près, c’était certainement l’occasion. Un silence plana durant quelques instants tandis que le magicien s’était perdu dans ses réflexions.

- Dit, tu crois qu’on y arrivera ? Lança-t-il subitement avant d’égarer ses prunelles dans celles de son épouse, Je veux dire... D’agir comme un vrai couple ?

Ce n’était pas bizarre comme question ça ? En effet, ça l’était. Cependant au point où il en était, Kyohei n’était plus à ça près.

Ne pouvant s'empêcher de rire face à la phrase de son mari, elle en profita pour ainsi cacher son embarras. Elle lui offrit ensuite un grand sourire, le remerciant silencieusement. Ca faisait toujours un peu de bien d'entendre ce genre de choses.
A bien y réfléchir, elle n'en était pas sûre. Pas qu'elle se trouvait extrêmement laide, mais elle ne se trouvait pas extrêmement belle non plus. Elle se situait toujours entre les deux, dans la normalité. Quand elle se promenait parfois dans Nishinaka, elle croisait des femmes plus belles les unes que les autres. Elle se sentait presque ridicule à côté, même si elle ne portait pas un grand intérêt sur la chose.
Enfin, elle se disait que ce n'était pas compliqué de trouver plus belle qu'elle, de trouver quelqu'un qui portait mieux le kimono qu'elle ; même si elle se plaisait à se dire que ça lui allait bien. Elle n'avait vraiment fait attention à son physique, elle était comme elle était, point.
Mais maintenant que Kyohei disait cela, elle se demandait pourquoi il l'avait choisi elle, et pas une autre. Il y avait de tas de belles femmes qui se baladaient librement dans Nishinaka, alors pourquoi elle ?
Beau comme il l'était, il n'aurait eu aucun mal à convaincre quelqu'un d'autre de l'épouser, alors pourquoi elle, au final ?

Elle observa en silence son mari qui vint se mettre à ses côtés. Elle le regarda quelques secondes, avant de lui sourire tout en s'étirant légèrement une fois encore. C'était pas encore l'heure, mais elle irait bien dormir. L'eau chaude lui avait fait tellement de bien que ses muscles étaient détendus au maximum, prêts à se reposer pour une longue nuit de sommeil.
Posant à nouveau son regard sur le plafond, elle se mit ensuite à rire et tourna la tête sur le côté pour pouvoir voir Kyohei. Elle secoua la tête plusieurs fois, comme pour lui dire que ce n'était pas bien, avant de se demander quel genre d'idées bizarres lui flottaient dans la tête. Elle plissa quelque peu les yeux, un sourire amusé aux lèvres, avant de murmure un petit « Coquin ~~ ».
Ca changeait bien là du Kyohei qu'elle avait connu, celui qui osait à peine la regarder. Voilà qu'il se mettait à penser à des choses louches. Elle allait devoir le dresser.

Alors qu'elle voulait lui demander plus de détails sur ces pensées dites bizarres, elle fut coupée quand Kyohei bougea. Elle plongea ses prunelles dans les siennes, un petit sourire au visage. Puis ses sourcils se froncèrent et sa tête se pencha légèrement sur le côté.
Qu'est-ce qu'il entendait par « agir comme un vrai couple » ? N'agissaient-ils pas comme tel ?

« Qu'est-ce que tu veux dire par là ? », demanda-t-elle, le sourcil haussé.

Yui trouvait qu'ils agissaient comme un couple, même si parfois cela ressemblait plus à deux amis qui passaient du temps ensemble qu'à un couple marié. Mais n'était-ce pas là le charme de leur petite famille à deux ? Ca changeait, par rapport à tout cet environnement rose bonbon que certain se créait en tombant amoureux, ou en se mariant.
De toute manière, elle n'aimerait pas ça.

« Je trouve qu'on agit déjà comme un couple non ? », dit-elle en observant le plafond, « Même que parfois, je trouve qu'on ressemble déjà à un vieux couple », finit-elle en riant.

Elle ne mentait pas, ils avaient leurs petits habitudes, comme un vieux couple. Ils donnaient l'impression d'être ensemble depuis leur naissance tellement c'était souvent flagrant. Mais plus qu'être flagrant, c'était limite perturbant de voir à quel point chacun s'était aussi vite habitué à l'autre.
Yui ne voudrait, pour rien au monde, revenir en arrière et habiter seule à nouveau. Elle était trop bien avec Kyohei pour vouloir changer ce quotidien. Même Black et Sou adoraient leur nouvel appartement et leur nouvelle petite vie, pas de question de changer alors !

« Pourquoi tu me demandes ça, au fait ? », questionna-t-elle en se relevant légèrement, s'appuyant sur ses coudes, « Tu voudrais qu'on agisse plus comme un couple vivant chez les Bisounours et survolant la ville à dos de licornes ? », continua-t-elle un sourire amusé aux lèvres.

Rien que la vision lui donnait envie de rire.

« Qu'on agisse ou pas comme ça, on est un couple. T'es mon mari, et je suis ta femme. Je pense qu'il n'y avait pas vraiment de manière d'agir pour paraître être un vrai couple. Puis, si tu veux mon avis, on est un très beau couple »

Elle lui offrit un large sourire avant de se relever totalement pour se retrouver assise. Elle se pencha lentement et embrassa tendrement le front de son époux, un sourire doux aux lèvres, avant de se rallonger à côté de lui.
Pourquoi elle avait fait ça ? Elle ne savait pas. Mais elle l'avait fait.

Sérieusement, existait-il ne serait-ce qu’un seul être humain sur Terre qui n’avait jamais de réflexions mal placées ? De toute façon, c’est la nature alors coquin ou non, Kyohei n’avait pas relevé, se contentant de sourire à cet instant là. Peut-être qu’il l’était un peu néanmoins à présent qu’il y songeait, ça faisait quand même un petit moment qu’il n’avait rien fait non plus. Dire qu’il se jetterait sur la première venue s’il en avait l’occasion serait mentir et il était capable d’attendre cependant il n’avait pas envie de rester des années ainsi non plus. Oui, c’était vrai, ils ressemblaient plus à un couple que n’importe qui et probablement que si on les observait tous les deux, on pouvait les envier. Ils ne se prenaient jamais la tête, se chamaillaient comme des amis, se soutenaient comme des frères et sœurs et partageaient leur quotidien comme deux époux. C’étaient rares de nos jours seulement ce n’était pas de cela dont parlait le magicien... Et il s’agissait d’un sujet plus délicat qu’il n’y paraissait. Parce que mine de rien, après c’était lui qu’on qualifierait de pervers s’il s’expliquait alors que pourtant, il n’y avait rien de plus naturel et d’évident. Enfin... Il se comprenait dans ce qu’il pensait. Pour le coup, ils étaient peut-être trop vieux couple. C’étaient les vieux qui ne faisaient rien non ? Même pas un baiser. Rien qu’un baiser, ce n’était pas grand chose non ? Ah, les hommes... Ils deviennent frustrés si facilement. On leur met une belle femme en kimono et ça y est, ils ne se sentent plus.

Il n’aimait pas la niaiserie non plus puis en vérité, il ignorait ce que c’était d’agir comme un couple normal. Ne s’étant jamais entiché de personne, le jeune homme n’avait pas eu à se soucier de ses problèmes là. Il ne demandait pas à sa femme de venir vivre chez les bisounours non plus d’ailleurs, il appréciait réellement comment ils étaient déjà tous les deux. Ils n’avaient pas besoin de se faire des câlins constamment, ni de se lancer des « chéries, tu me manques » à tout bout de champs même si Kyohei se doutait que s’il se retrouvait seul pendant un certain temps, Yui lui manquerait assurément. Sauf que plus qu’être question de niaiserie, de bisounours ou de licorne, il était juste trop fier pour l’admettre. Un faible soupir s’échappa de ses lèvres alors qu’il cherchait comment se faire comprendre. Il n’avait pas envie de se montrer aux autres, d’être plus couple qu’ils ne l’étaient déjà à leurs yeux et il ne doutait pas quant au fait qu’ils formaient justement un beau couple. Ce n’était pas la question, ce n’était pas ce qu’il avait souhaité dire à travers sa demande.

Ses paupières se fermèrent instinctivement à la sensation de cette bouche contre son front et un frisson le parcourut dans son corps tout entier. Ca, c’était traitre. Vraiment traitre. La sensation était tellement douce, tellement agréable, tellement... Le garçon perdait ses mots. Lorsqu’il rouvrit ses yeux doucement, il la contempla sans jamais détacher son regard alors qu’il s’asseyait à ses côtés. Il avait envie de parler, lui expliquer qu’elle se trompait et que tout ce qu’elle racontait, il le savait. Hors, plutôt que de prononcer quoi que ce soit, il restait là à la fixer en silence, aucun son ne s’échappant de ses lèvres en cet instant. Peu à peu, ses prunelles brisèrent l’échange pour descendre lentement et la contempler. Mauvaise idée. Elle était vraiment belle. Il n’y avait rien à redire là-dessus et si elle en doutait, il ne se gênerait pas de lui répéter. Elle avait même un charme que la jeune femme ignorait probablement et que lui-même serait incapable de décrire lequel il s’agissait. Juste qu’il l’aimait bien tel qu’elle était. Ca, on l’avait apparemment compris au vue de comment il était en train de la regarder. Encore plus quand subitement, il bouscula gentiment en arrière avant de l’escalader et de poser ses mains sur le tatami, près du visage de son épouse, sans jamais la quitter des yeux.

- Je ne te parlais pas de ça, Déclara Kyohei, extrêmement sérieux.

A ce niveau là, il ne pouvait pas faire meilleure démonstration qu’en cet instant. Il n’avait pas bougé, restant au-dessus d’elle à plonger son regard au creux du sien. Il n’avait jamais remarqué à quel point la lueur au sein de ses prunelles était si intense, si perçante.

- Je te parle de choses qu’on est censé faire lorsqu’on est en couple.

Il n’allait quand même pas lui faire un dessin, si ? Pendant un instant, le magicien ferma ses yeux afin d’essayer de remettre ses idées en clair. Le pauvre. Il fallait le comprendre. La libido tout ça, c’était pas facile.

- Je crois que je vais aller me doucher, ça évitera les bêtises.

Sur ses dires le jeune homme s’était relevé, sans oublier de lui sourire alors qu’il remettait correctement son kimono en place. Peu importait ce qu’il songeait, il ne s’imaginait pas pour autant la forcer et il n’avait pas envie de se faire frapper non plus. Juste que tout cela n’était pas aussi simple qu’il n’y paraissait et plus le temps avançait entre eux, plus Kyohei s’en rendait compte.

D'abord surprise, elle arqua doucement un sourcil. Mais qu'est-ce qu'il faisait ? Finalement elle fronça les sourcils, voulant lui demander ce qu'il fabriquait, avant de laisser les traits de son visage se détendre. Elle l'observa, les lèvres plissées, et voulut dire quelque chose avant que la voix de son ami ne la coupe.
S'il ne parlait pas de ça, de quoi parlait-il alors ? Certainement pas de la pluie et du beau temps, non, ça aurait été trop facile. Elle souhaitait lui demander, mais en même temps, elle n'osait pas bouger. Elle voulait savoir ce qu'il allait faire, ou dire. Ses yeux se plongèrent dans les siens et ne s'en décrocha que quand il parla à nouveau.
Oh bien sûr, il parlait de ça. Evidemment. Elle aurait dû s'en douter... Pourquoi n'y avait-elle pas pensé au juste ?

Sans doute parce qu'elle ne se sentait pas aussi frustrée que lui ? C'était un homme, il avait forcément des envies plus précises que les siennes. Le plaisir charnel et tout ce qui s'en rapprochait, c'était pas vraiment son truc. Elle, elle préférait grimper à un mur d'escalade plutôt qu'à un rideau, mais chacun son truc, hein.

Elle se pinça à nouveau les lèvres avant de lui envoyer un petit sourire désolé. Elle ne savait pas quoi dire ou faire d'autre en réalité. Que pouvait-elle bien lui dire ? De laisser tomber les barrières, les habits, se laisser tenter ? Un petit quelque chose, qu'elle ne saurait définir, ne lui permettait pas encore d'exprimer cela.
Elle l'observa se relever, fixant chacun de ses gestes alors qu'elle se mettait lentement en position assise. Elle le suivit du regard quand il partit dans la salle de bain, et son regard se baissa rapidement vers le sol.
Au final, elle devait être une femme bien terrible... dans tous les sens du terme. Elle n'était pas commode, avait un caractère bien trempé voir un peu trop même, parlait toujours d'aventures et ne pensait rarement à se poser 5 minutes pour apprécier les richesses de la vie et de la nature. Non, vraiment, elle était terrible. Elle ne pensait même pas à lui et à ses soucis de désir et frustration et tout ce petit cocktail.

Se redressant d'un bond tout en soupirant, elle partit lentement vers la porte de la salle de bain. Là, elle s'adossa doucement contre le mur près de la porte, laissant ses yeux voyager ici et là.
Au bout de quelques minutes, elle profita d'un silence qui régnait pour laisser un « Désolée » lui échapper.
Elle se sentait désolée de ne pas pouvoir lui donner ce qu'il voulait, ni de pouvoir plus l'aider, pour le moment. Ca lui semblait trop tôt, trop précipité. Même s'ils étaient mariés, ça ne voulait pas dire qu'ils étaient obligés de le faire là maintenant tout de suite non ? Non, bien sûr que non.
Soudainement, Yui fut prise d'une panique sourde. Et si maintenant Kyohei hésitait et qu'il se disait qu'elle était horrible ? Et s'il ne voulait plus d'elle comme femme ? Oh, ils pourraient certainement rester amis, mais ça ne lui irait plus.

Elle voulait lui demander. Elle voulait savoir, et être sûre qu'il n'allait pas la laisser tomber, parce qu'elle ne répondait pas à ses sous-entendus. Elle craignait vraiment de le dire à haute voix, et de paraître stupide. Mais elle craignait aussi de vexer ou blesser Kyohei d'une manière ou d'une autre. Même si, pour le moment, elle avait le sentiment de faire les deux.
Un léger soupir franchit la barrière de ses lèvres.

« J'espère que tu le prends pas mal hein ? C'est pas mon but. C'est juste que... je sais pas, c'est encore un peu tôt. Laisse-moi un peu de temps »

Aussitôt dit, elle partit retrouver sa place sur le sol, où elle s'assit lentement. Ses yeux traînèrent ici et là, et elle ne pouvait s'empêcher de penser à quel point ce cadre qu'il les entourait était vraiment magnifique. Un autre soupir quitta ses lèvres avant qu'elle ne s'étire doucement. Ses mains se mirent à lentement frotter ses yeux alors qu'elle ne voulait qu'une chose : dormir. Dormir pour arrêter de penser, dormir pour laisser toutes ces idées de côté, dormir pour remettre tout cela au clair.
Elle fixa quelques secondes la porte de la salle de bain, avant de se laisser tomber en arrière sur le sol et de porter son regard sur le plafond.
Elle ne savait pas combien de temps elle était restée là, dans cette même position. Elle n'avait plus aucune notion du temps.

« Si tu sors pas bientôt je vais m'endormir sans toi », lâcha-t-elle en baillant faiblement, « Et ce serait triste. Hm. Très triste », continua-t-elle en tentant un regard vers la porte, « Tu boudes ? »

Bon, pour tenter de changer de sujet et d'ambiance, elle avait encore pas mal de boulot à faire, mais elle allait s'y mettre. Un jour. Probablement. Elle fallait qu'elle demande à quelqu'un de lui enseigner cet art-là, parce que oui, c'était un art tout ça.

« Tu voudrais qu'on aille où demain alors ? Faire un tour autour du lac ? »

Oh, eh bien voilà un bon changement de sujet ! C'était plus intelligent que de lui demander s'il boudait dans la salle de bain, bien plus intelligent.

Ah, ces hommes. Tous les mêmes. Pas un pour rattraper l’autre vraisemblablement et Kyohei n’échappait pas à la règle. Il faisait l’innocent derrière ses petits airs néanmoins il ne paraissait pas en penser moins. Peut-être parce que nombreux étaient ceux qui prétendaient le connaître et qui étaient bien loin du compte. Sa femme non plus ne le connaissait pas tant que ça non plus d’ailleurs. S’ils s’étaient plutôt rapprochés avec les récents évènements, rien n’empêchait le fait qu’ils ignoraient beaucoup de choses de l’autre. Lorsqu’ils s’étaient rencontrés, l’image que Yui avait du avoir du magicien était quelqu’un d’assez renfermé, timide alors qu’en réalité il n’agissait ainsi qu’avec elle selon ses propres raisons. A présent, elle avait probablement eu le temps de s faire une idée de sa véritable personnalité cependant tout savoir d’une personne à cent pourcents était impossible n’est-ce pas ? Et se dire que le petit garçon qui la fuyait au début était plus coquin qu’il n’y paraissait devait être étonnant. Mais même s’il était encore effrayé par beaucoup de choses, c’était de sa femme dont on parlait et il était capable de comprendre désormais qu’elle ne le rejetterait pas, qu’elle tenait réellement à lui. Sinon, pourquoi l’épouser s’ils ne s’appréciaient pas un minimum ?

Il s’en voulait de réagir de la sorte, de montrer ouvertement sa frustration alors qu’il aurait du songer au fait que ça inquiéterait sa compagne. Pourtant non, il n’y avait pas réfléchi parce qu’il pensait qu’ils pouvaient discuter de tout, que maintenant qu’ils étaient deux, c’était un peu leur devoir de parler de ce qui les tracasser et si Kyohei n’était pas le genre d’individu à parler énormément, il n’aurait pas cru qu’en agissant ainsi, il aurait tourmenté la demoiselle. Comme quoi, lui non plus était encore loin de connaître celle avec qui il partageait sa vie.

Sous la douche, les paupières clauses, le jeune homme appréciait paisiblement les gouttes d’eau qui dégoulinait le long de sa peau et lui faisait un bien fou. Il était frustré, c’était vrai cependant il n’en était pas non plus à l’article de la mort. Il savait passer au-dessus, il savait faire des efforts et ne brusquer personne. Il n’était pas un grand dragueur de toute manière et s’il lui était déjà arrivé d’avoir quelques histoires sans lendemain, il ne tenait pas un tableau de chasse sous la main avec ses conquêtes. Encore heureux, il n’en était pas à ce point là sinon Yui aurait eu de sacrés soucis à se faire. Se détendant tranquillement, Kyohei oubliait presque déjà ce qui s’était passé quelques instants plus tôt. Presque, parce que quelque part, il était obligé d’y penser alors qu’il se disait avoir peut-être été trop loin dans sa façon d’agir. C’était à cet instant là que le « désolé » prononcé par son épouse parvint à ses oreilles. Aussitôt, ses yeux s’ouvrirent pour fixer la porte fermée d’un air étonné d’une telle rétorque. Il s’était attendu à tout sauf à ça. Et pourtant...

Sans bouger, il était resté là, bêtement à l’écouter alors qu’aucun mot n’avait franchi ses lèvres pour la rassurer. Pas même un « ne t’inquiète pas » qui ferait comprendre à la jeune femme qu’elle n’avait pas à se tracasser, qu’il comprenait tout à fait et que ce n’était pas grave s’il devait attendre. Ca l’avait rendu trop perplexe pour qu’il puisse répondre quoi que ce soit. Dans un soupir, à son tour, le garçon avait baissé les yeux avant de reprendre sa douche là où il s’était arrêté, sortant plus vite qu’il ne l’aurait voulu. Une fois sec, il déposa son drap de bain sur l’étendoir avant d’enfiler son kimono et de terminer d’essuyer ses cheveux mouillés.

- Pourquoi pas faire un tour près du lac si ça te tente, Répondit le magicien en quittant la salle de bain, prenant soin de bien fermer la porte derrière lui.

Il n’avait pas non plus oublié l’esquisse qui avait tracé ses lèvres en rétorquant ses dires alors qu’il s’approchait d’elle. Elles étaient rares ces fois où il se décidait à rester sérieux, à ne pas contourner le sujet mais de temps en temps, ça ne pouvait pas faire de mal. Il le fallait pour maintenir une bonne relation de toute façon. Ses doigts agrippèrent les siens d’un geste tout à fait machinale tandis qu’il lui adressait un tendre sourire, comme pour tenter de la rassurer un tant soit peu.

- C’est moi qui suis désolé. J’ai été un peu brusque alors je m’excuse. Tu n’as pas à t’en vouloir de quoi que ce soit, je comprends. Je pense que j’avais juste besoin que tu saches que ce n’était pas forcément facile.

Quelque part, ça ne le rendait pas autant à l’aise qu’il l’aurait voulu de parler de ça. Sa main libre s’en alla frotter nerveusement ses cheveux alors que sa langue se cogna à son palet, le jeune homme peinant à trouver ses mots.

- Je veux dire, je suis capable de prendre sur moi et jamais je ne te forcerais à quoi que ce soit. Je peux attendre. Tu es ma femme et que j’en ai envie ou non, c’est avec toi que je dois le faire. Pas quelqu’un d’autre.

Parce que c’était la règle mais pas uniquement. Ils avaient tous les deux choisi de se marier donc, ça valait de soit et peu importait les sentiments, Kyohei n’en restait pas moins quelqu’un de fidèle. Puis, soyons réaliste, il avait une épouse magnifique, pourquoi irait-il voir ailleurs ? Le manque ? Il savait s’en passer, du moment qu’on ne l’obligeait pas à patienter pendant des années, ça allait. Il avait une main droite, autant qu’il s’en serve un peu !

- Juste que franchement, n’importe qui à ma place aurait ce genre de pensée dans un tel endroit, vêtu comme nous sommes et aussi bien accompagné. Je suis désolé si je t’ai inquiété ou brusqué.

« Mais porter de tels vêtements ne devraient pas être autorisés » mourrait-il d’envie de déclarer. Parce que c’était véridique, que son kimono la mettait sérieusement en valeur et qu’il y avait de quoi réveiller certains désirs. Les sources chaudes n’étaient probablement pas une excellente idée pour un garçon qui n’avait pas eu de rapports depuis quelques temps désormais. Il y avait trop de choses qui surgissaient et qui ne pouvaient qu’accentuer sa frustration, pauvre de lui. Il n’avait pas d’autres choix que de faire avec et il essaierait de s’y accommoder du mieux qu’il le pouvait. Pour le moment ça lui était passé, autant profiter.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Sans rien ajouter d’autre, le magicien s’approcha de sa femme pour lui déposer un doux baiser au niveau de son front avant d’entourer subitement ses bras autour de ses épaules et de l’enlacer avec le plus de délicatesse possible. Il se plaignait que tout ici pouvait le frustrer néanmoins il était le premier à se comporter bizarrement. Hors si Yui était inquiète pour beaucoup de chose, ce n’était pas différent de lui. Au contraire, peut-être qu’en ce qui le concernait, c’était pire. Particulièrement ces derniers temps, Kyohei avait ce désagréable sentiment d’avoir à tout prix besoin de quelqu’un, de réaliser qu’il n’était pas seul et qu’elle était là. Il ne voulait pas que sa stupidité créait une distance entre eux, il ne voulait pas que ça change quoi que ce soit et il voulait juste qu’elle soit là. Il voulait qu’elle sache aussi de l’importance qu’elle prenait peu à peu dans sa vie, qu’elle devenait petit à petit un pilier qui l’avait grandement aidé ces jours-ci et qu’assurément sans elle, il serait incapable de se tenir fièrement debout. Il avait tellement de choses à lui dire à ce propos qu’au bout du compte, le seul mot qui s’était échappé de ses lèvres n’était qu’un simple mais terriblement sincère « Merci ».

Comme si de rien était, le garçon s’était ensuite levé, défroissant son kimono avant de lui sourire discrètement.

- On va se coucher ? L’interrogea-t-il sans la quitter des yeux.

Cela pouvait être considéré comme une manière de changer de sujet mais pour une fois, ce n’était pas son intention première. Juste qu’il était certainement préférable qu’ils aillent au lit s’il ne souhaitait pas que tout dérape et qu’ils voulaient profiter le jour suivant.

Hochant doucement la tête à la remarque de Kyohei, elle se perdit un instant dans ses pensées, s'imaginant déjà arpenter le lac et ses alentours. Ils allaient pouvoir s'y détendre, ou au contraire, tester de nouvelles choses et faire les fous. D'ailleurs cette dernière idée lui plaisait plutôt bien. Même si elle n'était pas non plus contre un peu de détente. Puis, ils en avaient certainement besoin tous les deux, ils ne pouvaient pas être reposés en une seule et unique nuit.

Sentant les doigts de son mari contre les siens, sa main serra automatiquement sa paume dans la sienne. Elle ne tenta pas tout de suite un regard vers lui, et patienta, le regard suspendu quelque part entre le sol et le plafond. Elle se pinça lentement la lèvre, pensant qu'il allait lui avouer que tout était fini, ou qu'elle avait tout gâcher. Ou bien encore qu'il lui en voulait.
Puis les mots de Kyohei arrivèrent enfin à ses oreilles, et petit à petit, elle tourna la tête vers lui, l'observant, ébahie, silencieusement. Elle écoutait avec attention tout ce qu'il disait, prenait bien note de chaque mot pour se l'imprimer dans son esprit.
Un fin sourire prit place sur ses lèvres alors qu'il continuait de parler. Elle comprenait ce qu'elle voulait dire, il n'avait pas besoin de chercher à s'expliquer plus. Mais c'était assez adorable de le voir comme ça.
Une large sourire quelque peu ému et heureux étira finalement ses lèvres alors que ses doigts serraient tendrement sa main. Elle était contente d'être tombé sur quelqu'un comme lui. Un autre aurait pu partir, ou aurait pu bouder toute la soirée, voir pire. Mais lui non. Il était compréhensif, patient et adorablement gentil avec elle.
Elle avait tout simplement trouver le mari parfait, pas vrai ?

Hochant doucement la tête, elle voulait lui faire comprendre qu'il ne l'avait pas brusqué ni quoi que ce soit. Elle avait juste eu peur de le perdre pour une chose aussi « futile ». Pour elle du moins. Elle savait qu'il n'était pas comme ça, et pourtant, elle avait cru qu'il allait l'abandonner comme ça, sur son triste sort ici même. Qu'il partirait sur le champs ou qu'il bouderait toute la soirée et le lendemain. Et même encore à leur retour chez eux. Elle avait eu peur pour rien finalement, et s'était faite des films toute seule comme une grande. Elle aurait mieux fait d'attendre avant de tirer des conclusions hâtives et de se faire des frayeurs pour pas grand chose.
Un autre sourire vint étirer ses lèvres quand elle sentit deux lèvres se coller contre son front. Tout ça la rassurait bien plus qu'elle ne l'avouerait à haute voix. Puis, quand ses bras vinrent encercler ses épaules, elle laissa ses bras faire de même dans le dos de son mari, déposant avec douceur sa tête sur son épaule. Son doux sourire toujours aux lèvres, elle profita de cet instant, lâchant un soupir de soulagement. Il n'était pas parti, et il était bien là, avec elle.
Elle ferma ensuite les yeux, voulant savourer ce moment au maximum. Elle se concentra sur la respiration de Kyohei, tentant de se synchroniser avec.
Et si Kyohei n'avait pas parlé, elle aurait certainement sombrer dans le sommeil. Elle ouvrit lentement les yeux et les releva vers lui. Ne voulant pas demander pourquoi il la remerciait, mais comprenant plus ou moins les raisons, elle lui sourit simplement tout en inclinant légèrement la tête, comme pour le remercier à son tour d'être là à ses côtés.

Elle le détailla ensuite, puis se leva à son tour, lâchant un grand « Oh oui ». Elle s'étira doucement tout en se dirigeant vers les futons. Elle était tellement pressée de dormir, ça l'étonnait presque elle-même. C'était sans doute à cause de l'eau et du calme dans la source chaude qu'elle ne souhaitait qu'une seule chose maintenant : saluer Morphée.

Elle s'allongea doucement, non sans lâcher un soupir de contentement. Enfin couchée, enfin prête à dormir. Quelle bonne idée il avait eu là.

« Bonne nuit ~ », lâcha-t-elle d'une voix douce avant de se tourner et retourner pour trouver la bonne position.

Une fois trouvée, un autre soupir de bien être glissa sur ses lèvres. Elle était trop bien allongée. Elle en venait même à se demander si elle allait être capable de se lever le lendemain...
Doucement, ses doigts se glissèrent dans ceux de Kyohei alors qu'elle serrait avec tendresse sa main. Elle ferma les yeux, appréciant le contact de cette paume chaude contre la sienne.

Elle ne mit pas longtemps avant de s'endormir sur de bonnes pensées.