Do you have a problem with me ?

raiment. Ca l’avait vraiment mis hors de lui cette histoire. Kyohei s’en voulait de s’être mis autant en colère contre sa femme pour un problème qui ne concernait que lui. Enfin, sa personnalité principalement. Il aurait du lui faire plus confiance mais il n’y pouvait rien lui s’il n’avait jamais cru en lui avant tout. Il avait déjà essayé au cours des années, de se dire qu’il se rabaissait trop, que tout le monde n’était pas comme sa mère ou comme ces gosses en primaire. Rien n’y faisait. Il fallait juste compter sur le temps qui atténuerait les troubles au fil des mois, même des années. Si on regardait les proches du magicien, on pouvait constater qu’il n’avait que très peu d’ami. Il ne les comptait même pas sur les doigts d’une main cependant il s’agissait de personne sur qui Kyohei pouvait compter au moindre problème, des personnes qui seraient toujours là pour lui quoi qu’il arrive. Pour gagner sa confiance, il fallait être patient, voilà tout. Hors cela ne lui donnait pas le droit de parler à son épouse comme il l’avait fait. Du coup, il avait promis qu’il se rattraperait, qu’il se ferait pardonné tôt ou tard et il avait sérieusement mis ses songes à exécution. Tous les soirs, lorsqu’il rentrait de sa rééducation, il s’arrêtait chez le fleuriste pour lui ramener un bouquet de roses. C’était terriblement niais, le jeune homme en avait conscience toutefois si au début ça l’avait quelque peu embarrassé, à présent ça l’amusait. L’avantage était que le fleuriste risquait de faire du bénéfice avec lui qui venait tous les jours et probablement que ce dernier devait trouver ça si romantique.

Ces journées n’étaient pas dés plus mouvementés cependant le magicien s’occupait comme il le pouvait et il s’ennuyait. Tout le temps. Constamment. Après être passé à l’hôpital, le jeune homme était rentré à l’appartement, des fleurs en main comme il le faisait habituellement néanmoins cette fois-ci il fut le premier arrivait. Probablement que son épouse avait été retardée au boulot alors il se chargea lui-même de les ajouter dans un vase avec les autres. Ca mettait un peu du parfum dans le salon et dieu que ça sentait bon d’ailleurs. Enfin... Il ferait moins le malin le jour où la pièce sera envahi de roses de partout parce que, déjà qu’un vase ne suffisait plus, s’il continuait ses bêtises, c’est ce qui finirait par arriver. Kyohei était ensuite parti se préparer, devant sortir le soir avec l’un de ses amis mais alors qu’il arrivait devant le bar, celui-ci le prévint qu’il ne pourrait pas venir, qu’il ne se sentait pas très bien alors il préférait reporter. Le magicien avait légèrement rouspété, pas ravi d’apprendre ça à la toute dernière minute néanmoins c’était également de sa faute d’être parti si tôt.

Envoyant un message à sa compagne pour lui faire part de sa déception, il ajouta également qu’il s’apprêtait de ce fait à rentrer. Sauf qu’il n’avait pas prévu la suite, pas qu’un inconnu l’accosterait et que cet inconnu n’en était pas un en réalité. Le garçon avait alors levé la tête de son portable lorsqu’on s’adressa à lui et son sang s’était mis à bouillir puissamment à cause de l’individu face à lui. On se calme Kyohei. Zen. Ne le frappe pas, il n’a rien fait de mal. Si on était dans un manga, de la fumée serait assurément sorti de ses oreilles tant le jeune homme luttait pour ne pas s’emporter et qu’il bouillonnait de son être tout entier.

- Et les montres vous ne connaissez pas ? Avait-il répondu sèchement à sa demande.

On n’en faisait tout plein maintenant... Celle qu’on pouvait connecté directement à notre téléphone portable et répondre à un appel via cet objet minuscule. Sauf que l’agent se doutait que son interlocuteur ne détenait pas ça. Hiroki faisait partie de ceux qu’on nommait « denshou » et si on lui demandait comme le garçon savait, Kyohei s’abstiendrait de répondre qu’il avait déjà cherché à enquêter sur cette personne.

- Surtout que vous avez l’heure affichée partout, Poursuivit le magicien avant de désigner une machine dans une vitrine qui l’indiquait, Enfin bref, laissez tomber. C’est pas grave.

Dit le lui que tu n’as qu’une envie, c’est de le frapper et qu’il aurait pu trouver quelqu’un d’autre à accoster plutôt que toi. On avait beau lui répété que ce jeune homme n’était certainement pas méchant, lui n’arrivait pas à lui trouver une qualité, ni même à réussir à l’apprécier. C’était physique, il ne l’aimait pas et s’il ne se retenait pas par respect pour son épouse, il l’aurait sûrement déjà cogné. Bravo Kyohei. Voilà que maintenant il se prenait pour un « bad boy ». Cet imbécile nous ferait réellement tout voir avec ses conneries.

’était plus fort que lui, il n’aimait pas cet homme. Pourquoi ? Parce qu’il était ami avec sa femme, trop proche d’elle à son goût ? Et bien, assurément que le jeune Tachibana était plus jaloux qu’il ne l’admettait. Sa mauvaise confiance en lui y jouait probablement néanmoins c’était bien la première fois qu’il se mettait dans un tel état pour une femme avec qui il partageait sa vie. S’il avait été longtemps indifférent avec ses ex-petites amies, il se souciait plus de cette dernière et se rendait de plus en plus compte à quel point elle était importante à ses yeux. Il ne voulait pas qu’elle l’abandonne pour un autre. Il voulait qu’elle tienne à lui autant qu’il tenait à elle, qu’elle compte plus sur lui aussi et que si elle voulait s’amuser, qu’ils trouvent un moyen de s’amuser ensemble. Non, il ne l’empêcherait pas d’avoir des amis, après tout il avait également les siens cependant malgré lui, ça le dérangeait de penser que sa compagne pouvait être proche d’autres garçons. Encore plus si l’un d’eux se permettait de lui répondre ou de se « moquer » de lui. Kyohei n’était pas stupide et pouvait comprendre le sarcasme qui se cachait derrière les mots d’Hiroki. Il mourrait d’envie de lui balancer qu’il n’y avait pas qu’une seule montre dans ces maudites vitrines et que s’il regardait bien autour de lui, il la trouverait sa maudite heure. Hors, se lancer dans une conversation de sourds était inutile et le magicien refusait de se faire remarquer. Particulièrement en pleine rue.

Ceci dit, son vis-à-vis n’avait pas l’air méchant néanmoins on ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas l’apprécier. Il y avait certaines émotions qu’on n’était pas toujours capable de contrôler et s’il avait soupiré discrètement à la rétorque du garçon, Kyohei l’avait quelque peu dévisagé en le voyant mentionner la NSA. Celui-là n’avait décidément pas froid aux yeux même s’il se doutait qu’il n’avait pas dit ça parce qu’il avait deviné son identité mais probablement plus par provocation. De ce fait, il avait souri bêtement tout en dressant subtilement ses iris vers le ciel comme pour montrer la stupidité de son interlocuteur.

- Si je faisais partie de la NSA, vous ne seriez plus là à vous tenir devant moi, Déclara-t-il d’un ton neutre mais qui pouvait en dire tellement.

En effet, le jeune homme avait souhaité volontairement faire ce sous-entendu et lui faire comprendre qu’Hiroki serait sûrement en prison à l’heure actuelle, voir pire. Bien sûr, pour sa femme, il n’arriverait pas à se permettre une telle chose, pas même de le dénoncer... Parce qu’il savait qu’elle l’aimait bien et qu’elle lui en voudrait toute sa vie si elle l’apprenait. Mais, c’était bien la première fois que le magicien ferait une exception. Jusque là, il ne s’était jamais tracassé quant aux personnes qu’il dénonçait - hormis Ren - cependant plus le temps avançait, plus il remarquait qu’il avait plus de doute sur le métier... Est-ce que c’était bien ? Est-ce que c’était mal ? Tout le monde devrait avoir le droit de vivre comme bon lui chantait toutefois à Nishinaka, rien de cela n’était autorisé et quelque part, ça l’embêtait. Encore plus de devoir se cacher auprès de ses proches, de devoir leur mentir sans arrêt afin d’éviter le risque de les mettre en danger.

- Il est 19h11.

Oui. Il avait eu du mal à la sortir celle-là cependant plus vite ceci serait dit, plus vite il pourrait tracer sa route. Machinalement, il rangea son téléphone dans sa poche après avoir donné l’heure tant attendu à son vis-à-vis. Maintenant que cela était fait, Kyohei aurait pu reprendre sa route sauf que non, il était resté là bêtement à le dévisager, montrant clairement au travers du reflet dans ses pupilles qu’il ne l’aimait pas. Hiroki avait déjà du le ressentir depuis le début de cette conversation de toute façon.

- Une dernière chose, Ajouta alors le magicien sans le quitter des yeux, Vous faîtes du mal à Yui, je vous assure que je ne vous louperais pas.

En soit, il ne semblait pas méchant ni avec de mauvaises intentions cependant lui restait quelqu’un de méfiant et il refusait qu’on fasse du mal à ses proches. Il avait assez pris ces derniers jours, qu’on les laisse en paix et qu’on arrête de leur créé des problèmes. Surtout pas à Yui d’ailleurs. Pour sûr que Kyohei risquait d’être en colère si on s’en prenait à elle, de près comme de loin.

es sourcils du jeune homme s’étaient froncés machinalement, pas vraiment content que cet individu se moque de lui ainsi. Qu’est-ce qu’il savait de ses réflexions ? Qu’est-ce qu’il connaissait de lui tout court ? Ce n’était même pas une question de jalousie - peut-être un peu - mais plus un manque de confiance en lui. Egoïste, il avait malgré lui cette peur que sa femme l’abandonne pour un autre, qu’elle s’y attache et le laisse de côté. Kyohei savait que si cela devait arriver, il ne la retiendrait pas parce qu’il était ainsi, préférant garder ses douleurs pour lui et lui souhaitait tout le bonheur du monde. Si lui n’était pas heureux, ça n’avait pas d’importance. Et c’était la raison pour laquelle il n’avait pu s’empêcher de provoquer cet individu. Il n’avait pas le droit de la blesser, de lui faire du mal ni de la tourmenter un tant soit peu. Il ne devait pas être trop charmant non plus, comme ça Yui resterait auprès de lui et ne s’enticherait pas d’un autre garçon. Garçon qui était plus stupide que ce que le magicien aurait cru. Lui avait-il dit de ne plus la voir ? Non. Il lui avait conseillé de ne pas blesser, de ne pas la toucher non plus. Certainement qu’il n’apprécierait jamais lorsqu’un homme serait trop proche de sa femme et qu’il n’apprendrait jamais à les aimer non plus mais c’était plus fort que lui. Kyohei avait quelque chose contre les hommes tout courts en général. Au vue de la manie qu’il avait toujours à se rabaisser, il en enviait la plupart qui avait plus de caractère, plus de forces et plus de carrures que lui. Peut-être devrait-il prendre des cours afin de savoir se battre correctement, aller à la salle de sport pour se muscler, pour être mieux en apparence toutefois, même s’il mangeait, il restait toujours aussi mince. Son métabolisme n’était pas le meilleur alors c’était difficile à ce que le garçon s’accepte... Voilà pourquoi, il avait encore moins apprécié les moqueries de son vis-à-vis qui en agissant de la sorte le vexait un peu plus.

- Je n’ai aucun conseil à recevoir de vous, Répondit le garçon d’un ton neutre, ignorant volontairement sa dernière réplique, Qu’est-ce que j’y peux si vous êtes stupide et que vous déformez mes mots ?

Son intonation avait été plus sèche alors qu’il claqua sa langue contre son palet, agacé. Il essayait durement de se contrôler, de ne pas être trop froid ou trop méchant mais c’était plus fort que lui, cet individu le tapait sur le système.

- Je ne vais pas l’interdire de vous voir, je ne suis pas comme ça.

Encore heureux. Sinon, il plaindrait sa femme parce que s’il l’empêchait de sortir avec Hiroki, il l’empêcherait avec n’importe qui d’autre sous prétexte de quoi ? Qu’elle l’abandonne ? Kyohei n’était pas aussi égoïste.

- Je vous dis juste que si vous lui faites du mal, je vous le ferez regretter.

Sa voix n’avait rien de menaçant néanmoins le sérieux de ses mots, la lueur impartiale qui se lisait dans le creux de ses pupilles montraient que le jeune homme ne se gênerait pas à exécuter ses propos si son vis-à-vis ne suivait pas sa mis en garde. Dieu seul savait ô combien le magicien pouvait être cruel si on l’échauffait trop et qu’on touchait à ses proches. Il n’était pas n’importe qui. Ca, non. Il était unique en son genre mais même ceux qui le côtoyaient tous les jours ne connaissaient pas l’entièreté de sa personnalité bien particulière.