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 For your birthday, I decided to be drunk; ft. Suoh Yukihiro

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Kuronuma Haku» I ❤ Nishinaka
Kuronuma Haku
Avatar : Min Yoongi
Pseudo : petit poussin rose d'amour d'Eden forever and ever (Kernel)
Date de naissance : 14/06/1992
Age : 31
That's what i do there : Raté des bas-fonds - Cutie pie à temps plein
What about love ? : Yuki is my booooy ♥ the best baby in the world, I want to have his kids
How I feel : « J'aime son humanité, plus que tout : j'aime la finesse de ses traits, son parfum simple et l'idée que celui-ci imprègne mes vêtements. Son désir de ne pas m'enfoncer la tête sous l'eau, plus qu'elle ne l'est déjà, et ses grands yeux noirs, dardés d'innocence qui m'arrachent des mémoires ensevelies, aussi douloureuses que flatteuses. La façon dont il hausse timidement le ton, aussi, comme s'il craignait de m'intimider. La possessivité inexplicable qu'il a à mon égard, et surtout la sensation des lignes de sa main qui se marient aux miennes, parfois. Juste comme ça, juste nous deux, comme il ne faudrait pas. »
...

Messages : 223

Mar 1 Déc - 23:14
     

사랑이란 아프고 아픈 것
LOVE IS SO PAINFUL

Je vais où ? Je suis où ? Ah, oui, je suis en train de marcher, parce que mes saloperies de jambes essaient de trouver un endroit pour se poser, toujours un peu plus loin. Bordel, oui, je suis où ? Non car, c'est un peu flou par terre, j'ai l'impression que le vent me souffle ses baisers rouges, couleur bordeaux, avec la sensation plus que désagréable qui va avec. Putain, non, j'explique pas trop bien : vous savez, là, quand ça vous écorche les bras et que ça vous ouvre des meurtrissures carrément hors de la peau, tellement il caille, tellement il fait froid, tellement on se sent salement abandonné ? Je suis putain d'abandonné, j'adore ça, c'est dingue. C'est comme marcher sur un fil transparent au beau milieu du vide : j'essaie de m'appliquer à trouver mes pas et pourtant, je rate, je rate comme un attardé à qui on explique la consigne trente ou soixante fois, je sais plus, et mes jambes refusent d'obéir à mon cerveau qui se noie là-haut, dans ma tête, dans mon crâne. Putain j'ai même plus de cerveau, je me demande où je suis ? Attendez, j'essaie d'avancer, mais j'y arrive pas. Y a que le sol que je vois, quand je lève la tête j'ai l'impression de voir flou, de pas voir à plus de cinq mètres. C'est un peu comme de la peinture ? Des tâches de couleur qui m'aveuglent, c'est donc elles les fautives ? Putain elles vont payer, faut que je me venge, que j'avance vers elles. Alors j'avance, j'avance un peu comme un perdu, un paumé, un putain de mec ivre dans l'obscurité d'une rue à peu près fréquentée. Putain le prochain qui me soûle, je lui décoche mon poing dans la gueule.
For your birthday, I decided to be drunk; ft. Suoh Yukihiro 150317101752383932
Je bouscule un mec sans faire exprès, parce que je contrôle vraiment plus mes pas, parce que je vois plus très bien et que ma raison se rattache vraiment qu'à une dernière et unique pensée : avancer, avancer, éloigner ces tâches de couleur qui me rendent euphorique, trouver le chemin que je suis censé prendre. Le type se retourne, il m'insulte à moitié : je lui réponds pas et continue mon chemin, putain je suis pressé, me soûle pas, et je me retiens presque d'éclater de rire tout seul. C'est tellement kiffant, ça me fait carrément mal à la tête, bordel, bordel, je veux pas que ça cesse, faut que j'avance, j'ai l'impression que je peux même plus parler ou rigoler tellement les muscles de ma bouche sont devenus faibles et engourdis. J'ai la drôle de sensation de vivre au ralenti, là tout de suite : je ne sais même plus où je vais, dans le noir peinturluré du quartier ─ je crois que je vais nulle part, que j'oublie aussi tout seul. Non en fait, je le sais que je n'oublie pas : j'ai pas vraiment oublié, mais j'arrive pas à comprendre ce que ça veut dire, oublier ? Oublier, ouais, ce truc-là. Alors tant pis, tant pis, c'est tellement cool d'être lent, de pouvoir réagir après coup; de voir moins bien, de comprendre ce foutu décalage entre la réalité et mes mouvements que je m'efforce d'apprivoiser; mais c'est difficile, compliqué, parce que mon cerveau peut même plus m'obéir. Il a décidé de faire le fou lui aussi, il veut jouer au con avec moi, je vais lui faire bouffer la peinture à ce putain de cerveau, cette fois demain il s'en souviendra.
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Quelle sensation magique, d'être défoncé et de n'avoir plus aucun repère : je pense plus à rien, tout le monde est un peu coloré dans la noirceur nébuleuse de la ruelle, qui débouche sur cette résidence, là, que j'arrive même pas à voir d'ici, et c'est un ressenti que je connais plus que bien, au final. Seulement, à chaque fois que je recommence, que je replonge dedans, je finis par croire que c'est la première fois, que c'est un début, un truc tout nouveau, bel et bien nouveau. Alors j'en profite, je m'abandonne ─ c'est une merveilleuse sensation, je ne m'en passerais jamais; trop tard, je peux déjà pas m'en passer, depuis bon temps maintenant; et puis trop tard, car je suis déjà en train de pousser d'autres mecs, qui représentent carrément rien pour moi; et juste trop tard, parce que j'ai oublié : j'ai oublié des trucs qui me paraissent irréels, inexistants et gommés de la réalité, à l'instant présent, à l'instant où je glousse inconsciemment. Il y a également un truc d'important que j'ai oublié, un truc qu'on dit traditionnel et très urgent, auquel il faut absolument penser le jour J, même si honnêtement ça, j'en ai un peu rien à foutre; je veux juste toquer à sa porte, complètement soûl par l'extase et l'heureuse désinvolture, et ne pas m'excuser, ne pas lui dire « désolé, j'ai rien pour toi », simplement lui présenter un vœu de bonne fête, ce truc-là qui est censé montrer qu'on pense à la personne. J'comprends pas, je chercherais même pas à le faire, j'ai pas la tête à ça. Mais lui souhaiter, c'est ce que je ferais, de toute façon; si j'arrive à poser mon putain de pied gauche devant moi, devant l'autre qui reste immobile, alors peut-être : peut-être que j'oublierais pas, cette fois.
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Finalement j'y arrive, et ça me prend des putain de longues minutes pour sortir de cette ruelle qui semble être gigantesque, qui n'a en rien l'air d'une ruelle : peut-être que je me sens trop libre, que je me sens trop con, ah putain, mais oui c'est ça. Où sont les lumières des réverbères ? Je vois tellement mal que j'arrive presque plus à les capter, et à mesure que je m'enfonce dans cette ville, enveloppée dans le noir et les méandres excitantes de l'obscurité, je perds de vue les tâches de peintures qui distordaient ma vision, un peu plus tôt. J'expire presque pas, parfois un rire meurt étrangement dans ma gorge et mes yeux se plissent, comme si j'essayais de voir, de mieux voir, mais qu'au final je n'y arrivais pas. Derrière moi, y a plus personne, à part peut-être Chat : ouais je savais pas comment l'appeler, je suis sûr qu'en vrai, il a un autre nom, mais je m'en fous tellement pour l'instant que je vais l'appeler Chat. Je me retourne un instant, avec tout le mal du monde : je crois que je vais chavirer, un moment; que je vais tomber, me ramasser par terre parce que j'aurais pas calculé mon angle de pivot, et que je me casserais la gueule sur le bitume, pour me réveiller que le lendemain matin. Mais ça n'arrive pas, par chance : je mets du temps à reprendre mes esprits, pour un simple pied de retourné vers l'arrière, et je me tape la tempe avec une paume de ma main. C'est violent, très puissant mais j'aime beaucoup ça, je me sens comme sur un petit nuage d'où je pourrais tomber à chaque moment, chuter et voltiger comme un simple petit avion en papier, qu'on lance avec espoir et qui finit par se ramasser sur le sol, d'un air vulgaire. Plutôt brutalement, j'attrape la petite masse noire et docile dans mes bras voilés de mon poncho rouge, et je reprends ma marche folle, illusoire et trop peu efficace. J'ai l'esprit qui pétille, j'ai tellement envie d'avoir un sourire gros comme ça, sur les lèvres : parce que la sensation est exquise, vraiment, elle met en bordel toutes mes pensées, et déforme absolument tout de mes perceptions habituelles.
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Bordel c'est bon, j'arrive. Je chantonne Son prénom, pour ne pas dire hurler; je sais que des gens dorment ─ non, je sais pas ─ mais je m'en fous, j'en ai rien à faire, je fais ce que je veux, je peux faire tout ce que je veux parce que là, je suis libre et totalement roi dans l'art de s'auto-défoncer. Je suis ultradéchiré, j'ai pas l'air con avec Chat dans mes bras, la mine rieuse : ah, cool, j'ai l'impression que j'ai tiré un coup, que je marche de travers involontairement, que je peux aborder n'importe qui pour faire l'enfoiré, sans remord, sans scrupule. Mon monde est crée, il m'appartient, il est à moi, y a juste Chat, oh ! il miaule, putain mais ferme ta gueule, t'es qu'un animal, mais qu'est-ce que je te kiffe, sur le coup.
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Je prends même pas le temps de sonner ou de toquer, j'ouvre la porte comme ça : est-ce que je le fais, ça, même quand je suis sobre ? J'en sais rien, mais c'est plus ça qui m'importe. Je continue de chantonner d'un air mélodieux le prénom de Yuki : Yukihiro, que tu es beau, sur ton bateau, Yukihiro, rends-moi accro, mon dieu regarde, que tu es salaud, Yukihiro, mon héros de lapereau ! Yukihiro, enlève ton kimono et puis défais mon poncho ♪. Je rigole, je trébuche presque : je ferme la porte avec mon dos, d'un air déstabilisé ─ attends, je dois arrêter de rire, sinon ça va pas le faire, bordel. Où est le lavabo ? Si jamais, je devrais laver Chat. Non, il attendra; j'ai un truc d'important à faire, c'est vrai. Putain l'alcool a un effet dévastateur sur moi, c'est beaucoup trop abusé, je sais même pas trop pourquoi : mais je me sens plutôt bien, c'est comme si on s'activait à me laver le cerveau, un peu comme quand on est chez le coiffeur. Je claque de la langue, jette le félin qui encombre mes bras sur le canapé et ne prends pas la peine d'enlever mon poncho : putain, j'ai un peu l'impression que c'est le seul truc qui me rattache à la raison, à la réalité, alors je m'en sépare pas, parce que je veux pas non plus sombrer dans ce sentiment terriblement bon, terriblement drôle; pas encore, je dois aller voir quelqu'un, je dois aller voir Yuki. Pendant un instant, je me demande où il habite, et puis je réalise; d'un pas pressé, je m'extasie comme un gosse et me dépêche de courir, de me précipiter : mes bottines claquent contre le sol et ma cape fait du bruit, pourtant j'ai toujours cette sensation de voir flou, de voir les bouts de la réalité se décomposer, se morceler et se désagréger, pour ne former qu'un amas stupide de couleurs idyllique, qui me rendent fou de joie.
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D'un air peu rassurant, je marche, l'air pas droit, la démarche désespérément vive, et pourtant j'ai l'impression qu'à tout moment je vais m'éclater la gueule contre le sol, perdre le contrôle de tout, de ma raison, de mon envie d'aller emmerder Yuki au beau milieu de la nuit. Je jure, j'insulte un peu au hasard en reprenant mes esprits, et puis je trouve enfin cette chambre que je connais à peu près, seulement à peu près : la sensation de voir d'une manière vague et imprécise se fond, progressivement, à mesure que je franchis le pas de cette porte entrouverte, et que je m'avance à l'aveuglette. Puis wow, c'est soudain, car mon monde s'éteint, s'obscurcit, un peu comme quand ils disent que c'est ça la mort, que c'est ça quand on sombre et qu'on ne se réveille plus jamais. Je ne fais rien pour trouver la lumière; je réussirais même pas, j'en ai conscience, parce que là j'oscille trop et je ne cherche plus que mon petit con, mon sale gosse qui doit sûrement être en train de dormir ─ celui dont je ne me souviens presque plus mais qui me donne envie de le dire, de dire joyeux anniversaire, de dire « me casse pas les couilles et souris-moi », juste ça. Juste ça, ouais. Je cherche mes pas, dans le monde dépourvu de lumière qu'est cette chambre; mes sens s'aiguisent, s'excitent : c'est encore meilleur, diablement meilleur, ça ne fait qu'enflammer ma pulsion et ma décadence imminente ─ et j'en redemanderais encore, si je le pouvais. Mes mains se tendent, s'écartent, nagent et brassent dans la pénombre : bientôt, mes chevilles rencontrent le bord de quelque chose, d'un drôle de truc que je suis incapable d'identifier, tellement je suis bourré, tellement je vais bien. Je sais pas quoi, je sais plus trop ce que c'est. C'est sûrement son lit, non ? Ou autre chose, genre sa baignoire ? Non putain, faut que j'arrête d'être con, tu crois pas, je crois pas ? Je ne me pose pas de question, je prends le risque de me pencher et de voir si je vais me ramasser sur le sol ou non. Par chance, encore une fois non : juste non, parce que ce sont des draps chaleureux et accueillants qui s'installent sous mes genoux et mes chevilles.
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Sans trop savoir ce que je fais, je glousse bêtement, me pince l'arête du nez ─ je vais péter un câble ─ et cherche impatiemment de mes doigts quelque chose : un corps, une masse, les contours d'une silhouette que je ne peux définitivement pas déceler dans une telle noirceur, n'importe quoi qui m'indiquerait que je peux trouver mon petit homme, celui dont j'ai même pas besoin de voir les traits du visage pour deviner qu'il est putain de beau, même au réveil. Pourquoi je pense ça ? J'en sais rien, je me pose même pas la question en réalité; je veux pas savoir, j'ai mieux à faire, de toute façon c'est pas si important. Ça veut rien dire, je veux rien dire, je suis dingue de lui même plongé quelque part d'autre, c'est tout. Du bout de mes doigts, je sens le tissu d'une chemise se distinguer après plusieurs secondes ─ je ne l'ai pas réalisé tout de suite, je suis trop épris pour prendre conscience des choses comme je le ferais en tant normal. Là, je sais pas ce que j'ai, je me mets à le secouer tantôt lentement, tantôt brusquement, pour être sûr de le réveiller, d'extirper Yuki de son sommeil, de faire mon petit égoïste bourré ayant tout oublié, en lui ordonnant de me regarder dans le noir, d'écouter ce que j'ai à lui dire. Je sais même pas s'il est réveillé, je sais même pas s'il va m'entendre, mais je m'en fous, bordel, je dois lui dire un truc, je dois lui dire ça, même si c'est au beau milieu de la nuit ou quoi. Alors je m'approche, presque maladroitement ─ je mets du temps à atteindre la proximité de son visage, à savoir prendre appui sur le lit, alors que je suis difficilement assis, et que je cherche un équilibre, quelque chose qui ferait que je ne risque pas de tomber au beau milieu de mon euphorie insurpassable.
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Et puis je décide de réussir, de ne pas me louper. Putain, il fait noir, je vois rien, et c'est plutôt cool : j'ai réellement tout oublié, ouais. Gauchement, à la manière d'un beau défoncé, je trouve le creux de son oreille, pour venir y glisser quelques mots, libres, irréfléchis, baragouinés sans réel intérêt, au fond. Juste le plaisir de faire n'importe quoi, de m'emporter dans ma cuite.
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« Je dis joyeux anniversaire, Yuki l'a mérité, tu m'excuseras de vivre ? » Bordel, qu'est-ce que je raconte ? Je sens plus mes doigts ni mon visage, pourtant je me sens super bien, encore plus quand je respire l'odeur caractéristique de Yuki, de chez Yuki, du parfum de sa couverture. Je suis monté, je souris comme un débile, mais heureusement on peut pas le voir, ça. « T'as intérêt à manger ton putain de gâteau, je ne... Je ne le ferais pas à ta place. Ou bien je te forcerais, jusqu'à ce que tu dégueules tout. » Et puis je dis tout et n'importe quoi, tout ce qui me passe par la tête; je raconte des conneries, je sais pas moi-même. J'emmerde Yuki mais c'est comme ça : il doit apprendre à verrouiller la serrure de sa porte, ce petit con irresponsable.


Suoh Yukihiro» I ❤ Nishinaka
Suoh Yukihiro
Avatar : Jeon Jungkook - Crédit à Miki
Pseudo : Eden
Date de naissance : 02/12/1997
Age : 26
That's what i do there : Pot de fleur & Petit doudou à plein temps de son Haku
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Messages : 108

Mer 2 Déc - 16:22
     



I NEED U •••



Y a rien de bien à la télé, j’ai fini mon café, et dehors, il fait déjà nuit depuis longtemps. J’ai pas mangé, j’ai pas faim, et de toute façon pas vraiment l’envie d’aller préparer quoi que ce soit. La soirée sera courte parce qu'insipide, à peu près à l’image de mes journées. Rester debout à l’entrée d’un magasin, dans les courants d’air et le bruit, ça n’en a pas l’air, mais c’est drôlement chiant. Et je suis fatigué, fatigué de voir tout ces gens rentrer, sortir, parler, crier, rire, s’offusquer. Ils ne sont pas intéressant, ils se ressemblent tous, ils veulent tous les mêmes vêtements, se ressembler, se noyer dans la masse. Comme moi en fait. Je baille, zappant encore et encore sans parvenir à trouver un programme qui me retiendrait. Las, j’éteins finalement l’écran. Emmitouflé dans ma couette, je me lève et foule pieds nus le couloir en direction de ma chambre. L’instant d’après, je m’étale sur mon matelas.

Ce n’était pas vraiment une journée extraordinaire. J’ai eu 18 ans aujourd’hui, mais ça n’a rien changé. J’ai travaillé comme d’habitude, et comme personne ne sait que je suis né à cette date, assez peu de gens dans mon entourage m’ont souhaité cet anniversaire. Bien sûr, il y a bien tout ces hypocrites sur les réseaux sociaux, qui on reçu une notification au matin et qui se sont crus agréable d’envoyer un petit message. Mes parents ont appelé, très brièvement. On ne se téléphone pas souvent, peut-être une fois tout les mois, quand c’est nécessaire. Ils m’ont dit qu’ils étaient en Inde, et qu’ils continueront à voyager autant que le cœur leur en dit. Ils cherchent juste une autre réalité, et parfois je les envie, j’aurais aimé qu’ils m’emmènent avec eux au lieu de me laisser ici tout seul, mais ça ne leur a pas effleuré l’esprit. Ils veulent oublier qu’ils ont eu un fils. Pas moi, mon frère. Ils veulent retrouver leur vie d’avant, sans enfant, sans douleur. Ils courent après leur jeunesse en quelque sorte. Ça ne change pas grand chose à ma vie, mais c’est sûr que j’aurais préféré qu’ils restent avec moi, rester un peu plus longtemps un gamin qui n’a pas à s’inquiéter de faire le ménage ou les courses. Il faut bien grandir un jour je suppose. Soupire. Une fois de plus, je m’endors sans personne pour me raconter une histoire, le ventre creux.

Je rêve que quelqu’un chante, quelqu’un marche, j’entends ses pas. C’est lointain, vraiment lointain, mais je rêve de ces sons irréguliers qui claquent sur le sol. Je les connais bien, ce sont ceux des docs qui frappent le parquet. Finalement, ce n’est peut-être pas un rêve, j’ai l’impression de vraiment les entendre claquer dans le salon. C’est sûrement Haku qui est rentré ici parce qu’il ne savait pas où dormir. Il sait bien que je laisse la porte ouverte pour lui. Ce con a oublié d’enlever ses chaussures, il va me dégueulasser le tapis, mais tant pis, c’est juste un élan de lucidité, je verrais ça demain. Je me rendors.

Demain, je travaille à 9h, à l’ouverture du magasin. Demain je vais encore devoir rester planter là, à choper la mort à force d’être en plein dans le vent, parce qu’il est vraiment froid dehors et super chaud dedans. Ça ne donne pas envie de se réveiller. Mais pourquoi ce con chante dans le salon ? Il s’est cru au Mnet Asian Music Awards ou quoi ? Si je ne dormais pas si profondément, j’irais bien lui dire de la fermer, parce que demain je bosse et qu’accessoirement j’ai des voisins. Mais je dors, alors je n’irais pas lui dire. Et je dors encore quand je sens des mains fouiller mes draps, retourner ma couette, s’accrocher à mon t-shirt. Je grogne, projette un membre de côté pour chasser l’importun, sans succès, ma main frappe l’air et s’écrase sur le matelas. Deux bras vigoureux viennent m’agripper et je me fais secouer. Ça fait mal, j’ai l’impression d’être un vulgaire sac, et mes muscles encore engourdis de sommeil ne me prêtent aucune résistance. Hébété, je bats des pieds et des coudes pour virer le connard qui m’empêche de roupiller en paix. Je sais pas qui je suis, où je suis, je dormais tranquille, et voilà qu’un taré vient me soûler. C’est qui encore ? Haku non ? Je ne me rappelle plus de quoi je rêvais l’instant  d’avant.

Il s’approche, s’écrase à moitié sur moi, et je sens un souffle effleurer mon oreille. L’haleine est chargée, en odeur de tabac froid, en alcool aussi. J’ai l’impression que je vais être ivre rien qu’en respirant le même air que lui. La voix qui s’élève ne laisse plus vraiment de doute sur l’identité de l’ivrogne, c’est bien Haku, qui viens me souhaiter un joyeux anniversaire au beau milieu d’un phrase sans queue ni tête. Il parle à qui ? A lui-même, à moi ? Ma parole il est défoncé. Il me dit que je dois manger un gâteau, qu’il me le fera avaler jusqu’à ce que je vomisse. On se demande qui va vomir en premier. Et puis d’ailleurs, il a bien dit gâteau non ? Pour le coup j’ouvre les yeux, parce que l’idée qu’Haku ait fait un gâteau, c’est trop énorme pour que je l’ignore. Mes paupières un peu collées se soulèvent difficilement. Il fait noir, je vois juste sa silhouette penchée sur moi, il est lourd, vraiment lourd. Son cerveau flotte probablement dans une mer de vodka à ce niveau là. Il empeste, franchement il sent mauvais, l’alcool et la clope. Comment il peut se foutre à l’envers tout seul, il n’est même pas si tard, je sais pas, peut-être un peu avant minuit ? Agacé de le sentir gesticuler sans s’inquiéter du fait que c’est sur moi qu’il est vautré, je le repousse à l’aide de mes quatre membres, et dans un boum sonore, je l’entend s’écraser au pied du lit. Aïe, il était plus près du bord que je ne l’avais imaginé. Un peu ahuri, je me penche pour allumer la lampe de chevet, éclairant un peu la chambre. Je suis assis sur mon lit, en boxer et en t-shirt, les cheveux en bataille, les yeux rougis et pas tout à fait ouvert. Je passe mes doigts dans ma tignasse hirsute et jette un œil vers le sol vers Haku qui git au pied du lit.

« Ça va ?  »  Je ne demande, plus par état de conscience que par inquiétude, dans l’état où il est, je ne pense pas qu’il ressente encore quoi que ce soit. « Tu sors d’où ?  »

Je me lève pour m’accroupir à côté de lui et entreprendre de le soulever légèrement. Je sais pas comment il a su que c’était mon anniversaire, je ne me souviens pas lui avoir déjà donné ma date de naissance. Ça m’arrangeait bien, je n’aime pas quand les gens se sentent obligés d’être différents pour cette journée en particulier. Enfin, en l’occurrence, Haku n’est pas différent de la plupart des soirs, à par que d’habitude il se couche sans trop faire d’histoire. Je soupire, frotte difficilement les yeux pour retrouver un semblant d’éveil, sans trop de succès. Je finis de le relever avant de me diriger vers la pièce à vivre, sans trop savoir s’il tient tout à fait sur ses pattes. Il a besoin d’un verre d’eau pour diluer tout ça, c’est certain. Je remplis un gros gobelet que je pose sur la table en attendant qu’il daigne se ramener. Il est vêtu d’une drôle de cape rouge, qui lui donne un petit air d’enfant. Il tranche avec la pâleur excessive de sa peau et avec l’hilarité alcoolisée de son visage. Il est vraiment vraiment fort bourré. Comment il fait pour ne pas vomir à ce niveau là ? Rien que son odeur me retourne le bide, surtout au milieu de la nuit comme ça. Je pousse le verre d’eau vers lui.

« T’abuse Haku, pourquoi t’as bu cette fois ? » Je soupire en m’approchant pour lui choper la joue entre mes doigts, tant amusé qu’exaspéré.  « Regarde dans quel état t’es, une vraie loque, j’oserais même pas récurer mes toilettes avec toi.  »

Je le dévisage un instant. Faut avouer que même ivre il est plutôt agréable à regarder, et par ailleurs souvent de meilleur humeur. Le souci c’est qu’il devient légèrement ingérable, surtout pour moi qui sais rien lui dire. Il ne prend rien au sérieux, et d’ailleurs, il faut à tout prix éviter de le pendre au sérieux. J’ai du mal à penser que c’est le même Haku avec qui j’ai visité Sendai quelques temps plus tôt. J’ai du mal à penser tout court, la tête encore embrumée par mon sommeil écourté. Le laisser boire, et par extension laisser sa porte ouverte pour qu’il ait un endroit où dormir, c’est s’exposer au risque de se retrouver en pleine nuit en boxer dans la cuisine à chercher comment le faire décuver plus vite pour qu’il me laisse me rendormir. Ça peut durer longtemps, autant se mettre à l’aise. Je lance un regard circulaire à la cuisine, dubitatif.

« T’as pas mentionné un gâteau d’ailleurs ? Parce que j’ai rien mangé ce soir. »  

Comme si Haku avait dit ça sérieusement.


Kuronuma Haku» I ❤ Nishinaka
Kuronuma Haku
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Date de naissance : 14/06/1992
Age : 31
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How I feel : « J'aime son humanité, plus que tout : j'aime la finesse de ses traits, son parfum simple et l'idée que celui-ci imprègne mes vêtements. Son désir de ne pas m'enfoncer la tête sous l'eau, plus qu'elle ne l'est déjà, et ses grands yeux noirs, dardés d'innocence qui m'arrachent des mémoires ensevelies, aussi douloureuses que flatteuses. La façon dont il hausse timidement le ton, aussi, comme s'il craignait de m'intimider. La possessivité inexplicable qu'il a à mon égard, et surtout la sensation des lignes de sa main qui se marient aux miennes, parfois. Juste comme ça, juste nous deux, comme il ne faudrait pas. »
...

Messages : 223

Jeu 3 Déc - 0:55
     

사랑이란 아프고 아픈 것
LOVE IS SO PAINFUL

Je suis complètement moi : complètement sourd, complètement défoncé et à moitié malvoyant. Porté quelque part loin de la réalité, loin des maux et des conneries ─ et pourtant si rattaché là, ici-même, à un endroit que j'ignore; tout ça à cause des coups de coude et de pieds que s'acharne mon petit salaud à me mettre, même si j'ai l'impression que ce ne sont que des chatouilles, des petites décharges vivifiantes qui rencontrent mon enveloppe et qui me provoquent des rires instantanés, vachement bizarres, vachement tordant. Même la sensation de ses mains qui me repoussent et de son corps qui s'attelle à me bousculer ne semble rien me faire : j'ai plus l'impression de chavirer qu'autre chose, de pencher à droite, et puis à gauche, et de n'avoir qu'en guise de vision un joli fond de peinture noire baveuse, obscure, sale et indécise. C'est une agréable sensation, de ne rien voir, de dire des conneries, toujours plus de conneries, de respirer l'odeur de ces draps et de perdre la tête; de ne comprendre rien à rien et de rire fort, si fort que j'en ai mal à la gorge, que j'ai l'impression que je vais en vomir mon cœur. J'aime trop être bourré, le soir-même c'est vraiment cool : ça change pas des jours où je décide de me laisser aller, en fait, mais ce soir Yuki en fait les frais. Ce soir je vais rire et tremper mon mal-être autre part rien que pour lui ─ rien que pour ce soir, pour cet anniversaire que j'aurais failli oublier et que même ma conscience peut retrouver, en surpassant les effets sacrément bons de mon ébriété, de la sympathique connerie de mon existence.
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Ma voix est traînante, railleuse et je bafouille à moitié, comme si j'étais un putain d'ado en pleine période de mue : là je rigole, tandis que je me fais éjecter de ce lit, que je me fais complètement dégager et que je dis rien, parce que je suis pas en mesure de faire quoi que ce soit, et que tout ce qui est débile me paraît tout à coup être super drôle, trop marrant, absolument merveilleux. Y a pas besoin de réflexion, pas besoin de réfléchir, j'ai pas le cerveau qu'il faut, à l'instant. Je sais que je dis n'importe quoi, que je dois sûrement faire peur à Yuki ou le déranger alors qu'il a eu une dure journée. Mais je peux pas m'en empêcher, je me crois surpuissant et en fait je suis qu'un loser, parce que le lendemain je vais encore avoir du mal à reprendre mes esprits, et ça va être le bordel pour moi. Mais qu'importe, je suis super cool là, je m'en fous de tout, à part peut-être Yuki qui est en train de péter son câble sur moi : c'est pas grave, continue de me pousser espèce de petit con, tu verras ce que ça fait de rejeter Haku, Haku le grand, Haku le cerf-volant. Parce qu'honnêtement, là, je vole : autant mentalement que physiquement, juste parce que je vois rien, que j'ai pas les idées claires, que mon coeur tambourine dans ma tête et que je me casse la gueule lamentablement, sur la soudaine surface du sol.
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Ça fait très bizarre et c'est un mélange entre le désagréable et l'agréable; j'ai l'impression que ma tête tourne, qu'elle cogne, hurle, et que mon cœur va se détacher de ma poitrine, ou encore remonter dans ma gorge. Être allongé dans un tel état c'est assez douloureux, j'ai presque l'impression de suffoquer et de me noyer dans l'océan éthylique de mon esprit. Yuki a l'air en colère ou irrité, la seule personne susceptible de m'aider c'est Chat, maintenant : mais j'ai même plus la force d'articuler et de faire bouger mes mâchoires pour appeler son nom. Je reste sur le sol, l'air abruti, tantôt je vois des nuances et des néons irisés qui apparaissent comme ça, l'air de rien, tantôt l'obscurité revient pour voiler mes yeux d'un doux filtre brumeux, irréel.
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Il me demande si je vais bien, après quelques minutes où je semble agoniser sur le sol, au beau milieu de la mare de sang qu'est ma veste qui me tient trop chaud, beaucoup trop chaud. Est-ce que j'ai l'air d'aller bien, est-ce que j'ai l'air d'aller bien là, maintenant, alors que tu viens de me pousser sans prévenir, alors que je voulais te faire la meilleure surprise du monde et t'arracher le kimono que tu portes pas ? Je laisse échapper un rire, sans m'en rendre compte : je suis assez content qu'il m'ait rejeté, y a pas plus naturel que ça, y a pas plus Yuki. J'expire, je manque de m'étouffer dans un hoquet euphorique : arrête de me demander d'où je sors, je suis pas sorti, je viens juste de rentrer chez toi. Pourquoi il dit des conneries tout à coup ? C'est moi le bouffon, dans l'histoire, ou c'est lui ? Oui, oui je suis complètement bousillé, et alors ? Il m'a déjà vu comme ça, c'est pas une raison pour me poser tout un tas de questions inutiles : je me sens libre, je veux être libre; ne plus penser à rien, être avec lui pour son putain d'anniversaire qui me rend dingue, avec sa date impossible à mémoriser. Lui dire que je me sens merveilleusement bien et que je tolère pas qu'il me repousse, qu'il devrait pas me foutre à terre comme ça parce que ça a le don de me faire rire, tellement que c'en est presque nerveux, incontrôlable. Il ne doit pas faire tout ça, on avait dit qu'il était mon beau petit salaud, et qu'importe s'il n'a pas de bateau ou quoi, son lit deviendrait notre 4x4 ou bien notre avion ─ et on parcourrait la Terre entière et atteindrait les étoiles, juste tous les deux, dans ces draps-là : bordel, qu'est-ce que je dis, et c'est quoi ces conneries ?
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Je n'entends pas ses pas dans le pénombre, mais je devine après un moment de latence qu'il s'est approché de moi. Doucement, mon monde se retourne, alors que je réalise peu après que c'est Yuki, que c'est ce sale gamin qui se fout de ma gueule : il me relève, très légèrement, et j'ai l'impression que je vais vomir, que je vais tout dégueuler et que ma promesse va se retourner contre moi. C'est moi qui vais finir par gerber le délicieux excès, avec lequel j'ai l'habitude d'oublier, de m'ouvrir, de devenir un véritable gamin, un putain d'incontrôlable; l'être le plus à même de commettre les conneries les plus irréparables. Mais c'est tellement, tellement sympa.
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Entre temps, j'ai même pas compris qu'il a allumé la lumière, que c'est lui qui a provoqué ces brûlures-là dans mes rétines : putain sérieusement, si j'en avais le pouvoir, je me relèverais sec, le placarderais contre son foutu lit et lui foutrais un bon coup de poing, juste avant de lui tirer ses jolies joues et de lui ordonner d'arrêter d'être aussi... d'être aussi Yuki. Mais j'aime beaucoup Yuki comme il est : même bourré, même complètement fou, il arrive encore à me faire réagir. C'est ouf, mais ça me donne encore plus envie de ne plus me contrôler, là ─ c'est l'alcool qui parle, c'est l'excitation et le Haku complètement sonné, qui laisse ses plus belles fantaisies dicter sa conduite à la con. Je le sais, parce que quelque part dans mon hilarité, je suis toujours un peu conscient : j'ai beau dire que je suis sauvagement groggy, que je suis plus moi-même, je sais que je dis des conneries, que je fais des actes dépassés et que je suis différent, trop différent. C'est juste parce que j'ai oublié, parce que je me sens assez puissant et désireux de passer un des premiers anniversaires de ma vie; mais au fond, je suis pas ivre mort, je me sens juste exagérément bien, alors je peux pas m'empêcher de faire ceci et cela, sans penser aux conséquences ou quoi. C'est comme ça, et je suis con, et Yuki est super beau de dos; même ses jambes me donnent envie de le cogner, pour lui demander d'arrêter d'être bien foutu, d'arrêter d'être un sale gosse beaucoup trop mignon. Mais il m'attend même pas, ce petit con : il m'abandonne dans la luminosité ambiante, alors que je fais les plus gros efforts du monde pour me relever, pour tenter de détacher mon regard vaporeux du plafond. J'ai la petite migraine, j'ai les paupières qui me brûlent d'extase et pendant ce temps, Yuki disparaît je-ne-sais-où. Connard, je te couvrirai bien de chatouilles, pour que tu me hurles d'arrêter.
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Sans trop que je ne sache comment, je parviens à me relever, en vacillant au moment de me redresser. Je manque de me cogner contre le rebord du lit, et laisse mes bras libres, libres de faire des gestes sans aucun intérêt, sans aucune signification : je dois me reprendre, je dois relever la tête et trouver le chemin que vient de prendre Yuki. C'est un peu mon destin, y a un peu ma vie en jeu : je peux déjà voir la poigne dégénérescente de la faucheuse surgir de derrière le placard, juste-là. Elle va m'attraper, elle va m'emmener faire un tour dans un autre pays, sûrement en Suède ou dans un coin paumé : je me retiens de glousser et me mets à marcher drôlement vite vers la porte. Je me cogne, je vois un peu mal : non je vois carrément mal putain, c'est même plus la peine de minimiser. J'ai l'impression que des poussins piaillent, c'est un bruit dans mes oreilles, un truc comme ça, au hasard; c'est relou, vraiment, et je maudis Yuki de s'être barré sans m'attendre. Je parviens sans savoir comment à m'extirper de cette foutue chambre où tous les vices demeurent, et je rejoins d'une démarche pitoyable la pièce où Yuki a fini par se retirer ─ après environ cinq minutes à chercher mon chemin, à mesurer et à contrôler la distance et l'ampleur de mes pas.
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J'arrive, j'émerge, je suis une star, je suis la célébrité que Yuki attend, sauf que je suis un peu instable au niveau de ma façon de marcher; je vais devoir retravailler ça, je vois bien que Yuki me jauge un peu bizarrement : putain mais si t'es pas content, autant me dire de dégager et me renvoyer de chez toi, je le ferais pas mais c'est pas grave quoi. Ma tête tourne mais ça fait pas si mal, cette fois, c'est plutôt agréable et je me sens tout léger, je me sens plus c'est dingue, même moi j'en ai conscience. Je m'approche de Yuki, je lui fais rien mais ça risque de pas tarder, tel que je me connais une fois salement défoncé. Sans réfléchir, automatiquement, je m'empare du verre d'eau qu'il a rempli pour moi, et puis je bois d'une traite, comme si c'était autre chose que de l'eau. Le fluide coule dans ma gorge, comme si ça me transperçait l’œsophage ; je suis un peu déçu, je tire la langue, fais une grimace qui déforme les traits de mon visage ─ l'eau me paraît dégueulasse, vraiment pas bonne, vraiment trop différente, et putain j'aime juste pas ça. Je foudroie Yuki du regard, avec un petit sourire inexpliqué sur les lèvres, comme si j'étais assez bourré pour pouvoir assembler deux expressions sur mon visage trop blanc, trop stone : son visage à lui, tout lisse et tout fatigué, s'imprime de manière floue et inconsistante devant moi, alors qu'il vient me tirer la joue et me faire des reproches, que je ne réalise même pas sur le coup. Je lui ris dessus, je me fous de lui : j'ai l'impression que sa main n'est qu'une impression, un toucher fantomatique sur ma peau qui semble se décoller de mon visage, un truc à la fois inutile et électrifiant. Quand je suis dans cette phase-là, je ne réfléchis plus : je parle et agis par automatisme, je capte plus rien mais c'est carrément cool ─ et puis je me lâche, juste comme ça. Je fais tout ce qui me passe par la tête, jusqu'à ce que l'alcool remonte et que je me sente carrément mal : à en dégueuler tout, absolument tout. Yuki devrait faire attention, parce que là, enfermé dans sa propre demeure avec moi et juste moi, il se met en danger. Tout est à peu près dangereux, quand je suis dans cet état-là, tant et si bien que je ne peux m'empêcher de murmurer joyeusement, lorsque je me mets à dévisager Yuki : bordel il est toujours aussi attrayant, lui; ce soir c'est pas lui qui m'arrache, c'est la vodka, mais ce gosse me rend toujours aussi accro. Le fond de ses yeux est délicieux, terriblement bon à dévorer, mais je peux pas m'y noyer; c'est impossible, il peut pas me demander ça maintenant, il faudrait au moins que j'attende quelques minutes. Que je me pose, je sais pas, n'importe quoi qui permettrait à mon délire de redescendre et de se calmer.
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Je chasse sa main de ma joue, d'un geste lent, flâneur, comme si je ne comptais vraiment pas me remettre de ma cuite ─ vraiment pas. Il se retourne un instant, tandis que moi je regarde mes pieds encore chaussés, l'expression béate, perdue, mi-souriante. Je penche un peu de gauche à droite, j'ai l'impression d'être un navire qui tangue, qui s'apprête à chaque instant à se casser la gueule, à se noyer dans un océan alcoolisé. Yuki me demande où est-ce que j'ai foutu le gâteau, où est-ce que j'ai bien pu le jeter en débarquant ici comme un sauvage, comme un poivrot dépressif et pourtant si joyeux, comme un terroriste alarmé qui chercherait à prendre en otage un mec carrément trop innocent, foutrement adorable avec sa coupe du réveil qui réussit à m'arracher un rire. Je rigole un peu pour rien, c'est super franc, super direct, automatique : là je suis en train de chercher où est-ce que j'ai mis la marchandise, parce que même moi je ne m'en souviens pas, j'ai oublié tellement je suis si peu réceptif, là.
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D'un coup d'épaule, j'attire l'attention de Yuki et lui fait un gros sourire, les yeux plissés d'un air accusateur. Ma voix est vraiment celle d'un type défoncé, on fait pas mieux; ça m'amuse trop, j'ai l'air d'un sale gosse moi aussi. « Tu veux manger du gâteau, mon lapinou ? » Je lui dis ça au hasard, et puis j'insiste sur le dernier mot, parce que de mes souvenirs Yuki déteste qu'on l'appelle comme ça : alors parfait, parce que oui, c'est un putain de lapin, c'est mon lapin à moi, là il m'appartient et puis c'est tout. Je passe un doigt sous son menton, lui fais une grimace moqueuse ─ clairement je me moque de lui, oui, et je vais pas bien, mais Yuki m'en voudra pas, c'est sûr. L'allure vacillante, je me dirige vers un comptoir un peu plus loin, où ce con de chat ne fait que de nous observer depuis tout à l'heure. Je le vire d'un revers de la main, et je manque de me cogner contre un tiroir : presque machinalement, ma main s'empare de la poignée d'un compartiment, et j'ai l'impression que je vais tomber en arrière rien qu'en faisant ça. J'ouvre le placard et je retrouve le gâteau; bordel c'est pas de la chance ça, c'est juste gérer, alors je me lance des fleurs intérieurement pour ça; parce que putain, je me sens tellement bien, rien qu'en faisant les choses les plus insignifiantes du monde.
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Ma vision floue me dérange un peu, mais pas assez pour m'empêcher de me saisir de la pâtisserie. Je l'ai même pas fait moi-même, en fait ─ comment voulez-vous, après tout ? Je lâche une insulte un peu au hasard, avant d'attirer Yuki contre moi, la poigne entreprenante. Je lui souris, le dévisage un instant sans lui expliquer quoi que ce soit. Je lui glisse de se taire, avec un petit « chut » déformé, et je lui demande de se laisser faire. Mes mots s'en vont ici et là : j'ai l'impression qu'ils se barrent un peu partout entre les murs de cette maison, et que je ne contrôle vraiment plus ce que je dis, au fur et à mesure que le temps passe. Je suis si instable, je me comprends pas moi-même : c'est pas trop grave, parce que je sais que suis tout simplement affranchi, et je ne fais que m'évader chez Yuki. Y a rien de plus excitant, à vrai dire, car tout change du tout au tout et même moi, je ne prévois pas ce que je compte faire.
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Je soupire, et je prends un air offusqué, sans savoir pourquoi. Mon doigt glisse sur la crème du gâteau, et sans prévenir personne sur Terre, pas même mon petit con à moi, je présente mon doigt et quémande l'accès à ses lèvres puis à ses dents, venant lui ficher mon index imprégné de chantilly dans la bouche, plutôt délicatement, sans vraiment être brusque ─ mais si vous saviez comme je pense brusquement dans ma tête, juste car je sais pas moi-même ce que je fais : vas-y mange, mange, y en aura plus sinon, Yuki si tu manges pas mon gâteau je te casse ta jolie petite gueule, et tu pourras plus me regarder avec de tels yeux aguicheurs, comme ça. « Tu es très beau, t'as pas l'air con comme ça, tu aimes ton anniversaire ? T'es toujours un gamin, hein ? T'es mon gamin à moi. » Là en fait on a tout simplement pas l'air cons, avec le doigt du premier dans la bouche de l'autre ─ mais bordel cette nuit, j'ai juste très envie de l'être, et Yuki ne m'arrêtera pas : il va venir avec moi.


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Suoh Yukihiro
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Jeu 3 Déc - 15:01
     



I NEED U •••


Y a quelque chose de révolutionnaire dans son regard ivre, un espèce de défi lancé à la terre entière de le juger parce qu’il est bourré, de lui faire faire quelque chose qu’il n’a pas l’intention d’exécuter. Il a ce visage effronté de celui qui s’en fout, plus encore qu’à l’accoutumer, un éclat violent et belliqueux qui me donnerait presque envie de reculer d’un pas pour le coup. Il avale son eau d’une traite et son visage s’étire dans une grimace dégoutée. A quoi il s’attendait ? A ce que je lui serve un petit coup de rhum pour faire passer tout ça ? Comme si j’avais ça dans mes placards, je suis mineur je lui signale. Mais Haku et l’eau, ça n’a jamais été une grande histoire d’amour. Son corps à lui est constitué à 60% d’éthanol. Mine de rien ça pèse, surtout sur le cerveau et sur le foie. S’il était pas totalement euphorique, il me ferait presque pitié, mais dans le fond je dois bien avoir que la vision est comique. Elle le serait encore d’avantage s’il ne m’avait pas réveillé au beau milieu de la nuit. Je baille. Ma bouche est pâteuse, mes yeux collés et secs. J’ai froid – comme d’habitude certes. Le carrelage glacé me mord les pieds et mes jambes nues tremblent légèrement. J’irais bien enfiler un jogging, tout à coup embarrassé de me promener en sous-vêtement devant Haku, surtout quand il a ce regard délirant. Il me dévisage avec les yeux d’un gamin un peu glouton à qui on vient de présenter le dessert. Cette pensée fait remonter un frisson le long de ma colonne vertébrale.

Il a fini par virer ma main de sa joue avec la même nonchalance qu’on chasse une mouche. Il a l’air sérieusement bancale, comme s’il allait s’étaler d’un instant à l’autre à mes pieds et écurer le carrelage avec sa belle cape rouge de père noël. La comparaison me fait rire, avec sa peau claire et ses cheveux presque blancs, il ne lui manque plus que la barbe pour devenir le bonhomme en question. Il brise ainsi mes convictions d’enfants. Le père noël n’est donc qu’un ivrogne drogué et lubrique. Me regarde pas comme ça putain Haku.

Finalement son regard se détourne, et je me détends un peu. Il se met à chercher quelque chose dans la pièce, tournant frénétiquement la tête et titubant de temps à autre. C’est en suivant son regard que j’avise un petit forme noir tapie dans un coin. C’est un chat. Le chat qu’Haku traine avec lui en permanence dans la rue. Pourquoi il l’a ramené ici ? La bestiole observe la scène avec ses gros yeux ronds et inexpressifs, cillant de temps à autre comme pour indiquer qu’il est vivant. J’aime pas spécialement les chats, je les trouve imprévisible et insolant. Ils sont comme Haku, tantôt ils s’éprennent de vous et l’instant d’après, ils explosent et vous lacèrent les bras. Je me lance dans une bataille de regard avec le chat, on se toise. A mon avis, il ne m’aime pas, ou alors il s’en fout de moi. Moi non plus je ne l’aime pas.

Haku me tire de mon combat imaginaire en me demandant à nouveau si je vais manger son gâteau. Je m’apprête à lui répondre, un peu impatient, que oui, mais le surnom qu’il agrafe à la fin de sa phrase me fait tiquer. « Lapinou ». Dans le même temps, il attrape mon menton du bout des doigts en me lançant un regard moqueur. Il sait que je déteste ce surnom, il le fait et il le fait exprès. J’aurais bien envie de lui coller une gifle, de lui faire ravaler son air narquois, mais voilà, j’en suis psychologiquement incapable, et qui plus est, la fatigue du réveil ne me quittant pas, ma tension tutoie le deux ou trois, alors avant que ne puisse réagir à la pique, il est déjà loin en train de farfouiller dans tout les coins. Connard. Il me met de mauvaise humeur dès le saut du lit. Un peu blessé, je passe ma main sur mes lèvres pour sentir mes dents peut-être trop grandes, qui me valent ce ridicule sobriquet.

Le bel ivre finit visiblement par mettre la main sur ce qu’il cherche parce qu’il se redresse, triomphal. Quelque chose dans son attitude laisse penser qu’il a gagné la médaille d’or en saut à ski aux Jeux Olympiques. Dans sa tête, c’est peut-être arrivé, qui sait ce qu’il peut se passer dans la tête d’un mec bourré. J’ai jamais bu moi, j’en sais rien. Sa main s’accroche à moi et m’attire vers lui. Je me retrouve coller contre son corps devant un petit tas de crème qui ressemble vaguement à un gâteau. Il me dit de me taire, mais en fait je comptais pas parler, je pense que c’est plus parce qu’il ne sait pas ce qu’il fait, alors il en rajoute, beaucoup. Il parle mais je comprend pas trop ce qu’il dit, ça n’a pas de début ni de fin, ça s’enchaine juste et y a sûrement que lui qui comprend. Peut-être un langage propre aux mecs démontés. Je tiens pas à boire pour comprendre, alors je le laisse dire en contemplant son visage gris. Il a vraiment pas l’air bien. Je devrais peut-être appeler les pompiers ou un truc comme ça. Où est le téléphone ? Mon corps se tend un peu dans l’espoir de savoir atteindre mon portable resté sur le comptoir près de la machine à café. Je l’ai presque, vraiment je suis pas loin, mais c’est sans compté l’objet non-identifié qui vient soudain se fourrer dans ma bouche sans prévenir.

Je lâche un cri de surprise un peu déformé, et avise Haku qui me sourit comme un con, son doigt enfoncé entre mes lèvres. Hébété, je demeure immobile un instant, sans comprendre, avant qu’un goût sucré ne vienne se déposer sur ma langue. Il est enduit de crème pâtissière.  

« Tu es très beau, t'as pas l'air con comme ça, tu aimes ton anniversaire ? T'es toujours un gamin, hein ? T'es mon gamin à moi. »

Qui a l’air le plus con de nous deux ? Il est là, complétement pété, à rire avec son doigt dans ma bouche. Ouais je suis toujours un gamin, et j’aurais tenu à le rester un soir de plus. Ce type n’a aucune tenue, franchement aucune. Je sais pas si je dois rire ou pleurer, rentrer dans son jeu ou m’énerver. Il a l’air tellement fier de sa surprise d’anniversaire que j’ai presque pas le cœur de l’envoyer chier, malgré le lapinou et le doigt dans le gosier. Puis je suis tellement pas réveillé, je prend même pas la peine de réfléchir de trop, c’est peut-être mieux comme ça. Plus vite il sera lassé et plus vite j’irais retrouver mon oreiller.  
Mes lèvres s’étirent lentement, et je lui lance un regarde amusé. Ma langue vient s’enrouler et tournoyer autour de son doigt pour récupérer la crème sucrée dont il est recouvert. Je le suce allégrement comme si c’était mon propre pouce jusqu’à ce qu’il ne reste plus sur ma langue que le goût acidulé de sa peau. Effectivement, pour le coup, je ne dois pas avoir l’air con, mais tant pis, y a qu’un chat comme témoin. Je lèche encore un temps son index avant de rouvrir la bouche pour faire mine de le relâcher. Juste avant qu’il ne l’extraie, je reviens en avant et plante sans crierd gare mes fameuses dents de « lapinou » dans ses phalanges. Pas très fort bien sûr, juste assez pour que ma vengeance soit complète. Je fais un bond en arrière pour éviter d’éventuelles représailles, trempant au passage le bout de mes doigts à moi dans la crème pour les sucer un à un.

« Il est bon ton gâteau ! C’est toi qui l’a dit, je suis encore un gamin, et les gamins c’est drôlement bête quand ça s’y met. T’avise plus jamais de m’appeler Lapinou, sinon… sinon… » Bug. « Sinon… »

Sinon quoi purée ? J’ai pas la moindre menace à lui faire, j’arriverais jamais à lui faire quoi que ce soit de désagréable, c’est trop con.

Kuronuma Haku» I ❤ Nishinaka
Kuronuma Haku
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How I feel : « J'aime son humanité, plus que tout : j'aime la finesse de ses traits, son parfum simple et l'idée que celui-ci imprègne mes vêtements. Son désir de ne pas m'enfoncer la tête sous l'eau, plus qu'elle ne l'est déjà, et ses grands yeux noirs, dardés d'innocence qui m'arrachent des mémoires ensevelies, aussi douloureuses que flatteuses. La façon dont il hausse timidement le ton, aussi, comme s'il craignait de m'intimider. La possessivité inexplicable qu'il a à mon égard, et surtout la sensation des lignes de sa main qui se marient aux miennes, parfois. Juste comme ça, juste nous deux, comme il ne faudrait pas. »
...

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Sam 5 Déc - 19:54
     

사랑이란 아프고 아픈 것
LOVE IS SO PAINFUL

Alors ? Est-ce qu'il l'aime mon gâteau ? Est-ce qu'il prend plaisir à le bouffer comme il se doit ? Parce que moi, je suis sûr que oui. C'est la première fois que je fais quelque chose de bien dans ma vie, la première fois que je m'applique autant à faire une connerie, merveilleuse connerie au goût de chantilly, rien que pour mon petit Yuki d'amour. Il ne peut qu'apprécier, il ne peut qu'aimer ce cadeau que je lui fais, cette putain de surprise à laquelle j'ai pensé il n'y a pas moins de trois, quatre, ou je sais même plus combien d'heures. Ouais j'ai bâclé ça comme un connard et j'ai obligé un pote à m'aider, mais Yuki doit adorer, il doit savoir que je ne ferais que des surprises pour lui, et que toutes les pâtisseries que je bâclerai ne seront destinées qu'à lui et à lui seul.
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Je le regarde, avec des yeux plissés et un joli sourire sur les lèvres. Je vais crever, je vais crever : je suis là, complètement déchiré, parfaitement conscient de ce que je fais et pourtant je continue à dire des conneries, à déblatérer des trucs incompréhensibles et à faire ce que je veux. Mon doigt dans sa bouche me fascine, j'ai l'impression de mettre une pièce de monnaie dans un distributeur, avec ce petit ressenti comme quoi Yuki aussi, il est en position de faire ce qu'il veut. Mon gamin à moi, oh oui, il le restera : Yuki est bel et bien un enfant que je veux protéger et surveiller même la nuit, même quand je suis fumé comme pas possible, ou même quand j'ai tout oublié de nos derniers jours. En ce moment, je dois probablement le soûler, lui imposer la responsabilité d'être avec moi ou encore lui prendre de son temps; mais c'est pas grave, parce que j'en veux terriblement, et parce qu'après tout, je fais ce qu'il me plaît.
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Il me fixe avec des yeux brillants, tout comme les miens paraissent luire; je lui rends son foutu sourire aguicheur, sans trop m'en rendre compte. Je me demande ce que je fais pendant une demi-seconde, pourquoi je fais ça et pourquoi Yuki me regarde ainsi. Je crois que je réalise pas, que l'effet de l'alcool est vraiment trop puissant pour être ignoré ─ alors mes pensées repartent s'égarer de plus belle, s'enterrer à dix kilomètres sous terre pour ne plus jamais daigner se remontrer. Ses lèvres cessent de s'étirer, je peux le sentir dans notre folle démarche, et sa langue émerge pour venir taquiner le bout de mon doigt ─ juste pour récupérer la liqueur crémeuse que je lui offre, que je lui impose de goûter. À chacun son opium, comme on dit; et là j'ai juste l'impression que c'est lui, mon opium, que c'est Yuki qui est en train de jouer avec moi, de rentrer dans mon jeu de beau picoleur, alors qu'il cherche avidement le goût sucré et addictif de la crème imprégné dans mon épiderme. Je cesse de sourire, c'est comme s'il m'hypnotisait en faisant ça, comme s'il me dictait de faire quelque chose que je ne comprends pas, que je ne pourrais sans doute jamais comprendre dans un tel état d'ébriété : celui de l'espèce de gros con qui se croit au dessus de tout, qui se croit libre et merveilleusement bien. Peut-être bien que je kiffe vraiment ça, et que j'ai plus conscience que ça s'arrêtera un certain lendemain, tout ça. J'aime à le penser, en tout cas, et de toute façon je crois pas que je puisse contrôler quoi que ce soit. Mes pupilles se rétrécissent lentement, tandis que Yuki s'attarde encore un peu sur mon index, avant de totalement se retirer de notre proximité, pour m'arracher à ma rêverie et me recoller ce petit sourire inconscient sur les lèvres. Un instant, je perds de vue la réalité et ne me rends pas compte qu'il est revenu à la charge, qu'il est venu se venger en me narguant avec ses dents trop grandes, particulièrement lapines, vachement adorables. Il me croque le bout du doigt, comme si c'était qu'un putain de bout de bâton bon à ronger, alors je fronce les sourcils, scandalisé. Très mignon, passablement énervant; je vais l'enlacer si fort que je risque de lui briser tous ses petits os fragiles un à un, il va voir. Bordel, je sais même pas ce qu'il s'est passé, mais Yuki devrait éviter de recommencer : je crois qu'il le sait lui aussi, parce qu'il ne tarde pas à reculer loin de moi, comme pour effacer cet instant le plus vite possible, faire comme si de rien n'était et s'intéresser à son gâteau d'anniversaire. Je ne l'oublierai pas, si mon connard de cerveau décide de ne pas m'entraîner dans un black out; tiens, c'est qu'il n'est pas très prudent à goûter l'air de rien cette saloperie, n'a-t-il donc pas peur que deux ou trois délicieuses substances s'y soient glissées, imprégnées ? Je rigole tout seul, partagé entre l'exultation et le déplaisir simulé, parce que j'ai envie de lui faire salement payer son petit affront, son manège qui me taraude les lèvres d'envie de se rehausser. J'ai l'impression de ne pas tenir debout, maintenant que Yuki s'est éloigné, et je le maudis encore une fois, énième fois.
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« T'avise plus jamais de m’appeler Lapinou, sinon… sinon… » Je rehausse les sourcils, et mon regard le détaille d'un air moqueur, comme s'il n'était qu'un abruti sur le moment. Oh bordel, oui, qu'il l'est; mais il me fait tellement peur, en train de me menacer, là. « Sinon… » Sinon quoi ? Tu vas m'engueuler, me faire boire un litre d'eau ? Oh non. Je tire la langue, dégoûté, tandis que je me réceptionne à une table plus loin, après un mouvement d'étourderie. Yuki est loin de moi mais je peux sentir ses yeux me juger, me hurler que je fais pitié, que je vaux rien, que je risque de me faire punir comme il se doit par mon petit Lapinou agressif. Je n'attends que ça, tiens.
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Je vais dégueuler, c'est sûr. J'ai des petits sursauts dans la gorge, de temps à autre, et c'est putain de désagréable de s'imaginer ça; mais je veux pas vomir, pas encore, parce que je sais que la sensation dans laquelle je suis plongé risque de s'estomper, sinon. Presque brusquement, je me retourne et croise le regard idiot de Yuki. Ouais il doit sûrement pas trop comprendre, moi non plus en fait ─ ce qui nous réunit, là, c'est plutôt bizarre, et c'est très spécial pour une fête d'anniversaire. Mais moi j'ai juste l'impression que c'est naturel, et que je peux lui offrir ce que je ne lui offrirai jamais en temps normal seulement maintenant, seulement ce soir. Je lui souris de là où je suis, lui dévoilant toute mes dents. « Hic ! T'oses ? Tu veux.. Tu veux t'battre avec moi, mon petit salaud ? » Il peut pas me menacer à moitié, il peut pas; je vais lui montrer qu'il faut pas me prendre à la légère, qu'il sera toujours mon Lapinou et qu'il ne changera jamais ça. Je déglutis une nouvelle fois, en manquant de justesse de tout recracher, puis je le foudroie du regard. Aussitôt, je me rue vers lui, avec l'impression constante que je vais tomber, que je vais me ramasser comme un beau crevard dans ma course, et que je ne risque plus de me relever. Il doit penser que je vais le cogner, que je vais le faire saigner juste pour ce qu'il a fait, mais même moi je sais pas ce que je fous; alors j'arrive vers lui et aussitôt, je me jette sur lui et lui enlace le ventre, comme un enfant excité ou bien triste; un enfant pleurnichard sans les larmes avec, remplacées par des gloussements qui attestent de mon état pathétique, misérable mais tellement agréable. Je l'entraîne avec moi dans mes gestes, dans mes pas désorientés, complètement étourdis, et je m'accroche à lui comme si c'était le dernier rempart entre la vie et la mort, la dernière connerie dont j'ai besoin, la dernière drogue qui veuille bien de moi, qui veuille bien ne pas me pourrir jusqu'à la moelle. Parce que là, sans que je ne comprenne pourquoi, j'ai une folle envie de parler à Yuki, de l'étreindre et de lui dire tout un tas d'absurdités. Tout ce qui me passe par la tête, tout ce qui pourrait être blessant, drôle, désespéré ou même cool.
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Je me mets à rire contre lui, mes bras noués autour de ses reins. J'ai tellement chaud, et lui il doit avoir tellement froid. Jamais il ne devra plonger comme moi, jamais, c'est trop mauvais pour un type comme lui. « Menace moi pas, Lapinou, je les kiffe tes putain de dents ridicules, alors ne me laisse pas trop tout seul, bordel...» Tout s'emmêle dans ce que je lui dis, et je ne contrôle plus mon flot de paroles. Tout s'en va, tout sort de ma bouche à la manière de différents serpentins, et même moi je réalise plus ce que je raconte. Je dis des conneries, c'est comme si plusieurs idées trottaient dans ma tête mais en fait, je pense absolument à rien, à part à la délicieuse adrénaline qui électrocute mon cerveau et mes membres engourdis. Certains cadeaux sont si affreux qu'ils font uniquement plaisir à ceux qui ne les reçoivent pas; c'est un peu ce que j'ai toujours pensé, et ça a beau être foutrement cynique, je m'en fous parce que là, le cas s'applique à mon petit homme à moi. Je lui ai offert un putain de gâteau, il a aimé, je lui offre ma putain de présence, et je ne doute pas qu'il aime ça aussi. Je veux tout lui offrir, ce soir.
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Je sens quelque chose remonter dans ma gorge, alors je me retire, bousculant presque Yuki pour qu'il s'éloigne de moi. Avec acharnement, je me surprends à lutter et à résister; je déglutis, repoussant irrémédiablement l'échéance. Je me redresse légèrement, j'ai pas l'air con et défoncé, mais c'est pas grave parce que Yuki en a conscience, de tout ça. Instinctivement, quelque chose me pousse à foncer et à me précipiter, alors je me hâte de presser le pas. Sous les contours flous qui se dessinent tout autour de moi, je ne fais que m'encastrer dans le canapé que je vois à moitié, pour finalement faire des efforts incommensurables et m'asseoir dessus; c'est tellement pas pratique, tellement dur de se diriger quand on est complètement pété, quand on contrôle plus rien de son corps et de ses pensées. Je sens que si je m'allonge et que je me couche, je ne vais pas survivre, je vais me faire emporter et je ne vais plus pouvoir mater cette gueule d'ange, là, juste dans le coin, qui me dévisage comme si j'étais un hystérique d'un de ces hosto psychiatriques. Il a peut-être raison, je suis sans doute complètement taré. Je soupire bruyamment, passe une main dans mes cheveux et finis par regarder Yuki d'un air absent, le sourire scotché à une seule commissure. « Non, j'suis pas bourré, petit moineau. Ça résout tous mes soucis.. Oups, non, ça fait oublier ? » J'arque un sourcil, c'est comme si j'avais oublié quelque chose d'autre, quelque chose qui me paraît important. J'ai du mal à parler, j'ai du mal à articuler, c'est vraiment trop compliqué. Tant pis de toute façon, plus rien ne me paraît être important, pour le moment. « L'alcool c'est pas bon. » Oh que si, c'est génial, et je sais même pas pourquoi je me contredis, là. « Alors si t'en prends un jour Lapinou, je te punis tellement fort, que tu vas plus pouvoir mâcher une carotte, et putain tu vas juste me supplier de t'embrasser.» C'est vrai, non ? Il n'aura besoin que de ça pour se faire pardonner. Je raconte un peu n'importe quoi, tout un tas de conneries qui m'arrachent un petit rire; fais de grands gestes dans ma lancée, comme si c'était nécessaire, et j'adresse juste un dernier rictus à l'égard de Yukihiro. Il a l'air de ne rien piger ─ moi non plus, en fait, alors on s'en fout.
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Mais j'ai perdu la notion du temps, et j'ai oublié plein de trucs dont j'arrive même plus à me souvenir. Je sais que si j'essaie de m'en rappeler maintenant, ça risque de me détruire, de me faire dégueuler toute la vodka que j'ai absorbée. Je suis foutu, je sais pas si je dis des conneries ou la vérité, mais j'ai même plus envie d'y penser. D'un signe de la main, je demande à Yuki de s'approcher, de venir vers moi; je sais pas trop pourquoi il accepterait, je suis un déchet mais je me sens plutôt absolu, sous l'emprise de mon breuvage à moi, alors j'ai juste envie de faire ce que je veux. À moitié avachi, les bras allongés le long des dossiers que je ne devine même plus, je fixe ce joli con qui partage la pièce avec moi, les yeux étincelants par ma connerie. « Sois un bon garçon. Tu viens m'enlever ma veste, Yuki ? » Parce que j'ai un peu chaud, là-dedans. Ça me fait tourner la tête : j'ai besoin de lui, juste parce que je suis comme un gamin désorienté.


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Suoh Yukihiro
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Dim 6 Déc - 0:33
     



I KNOW THIS WORD, I SEARCHED IT ON GOOGLE •••




Evidemment, ça le fait rire. J’aurais du me taire. Frustré, ma bouche se tord, et je baisse les yeux pour ne pas avoir à faire face à son regard insupportablement railleur. Comme s’il pouvait avoir peur de moi, avec mes membres maigrelets et mon pur charisme au saut du lit. Au mieux, je le ferais crever de rire, avec un peu de chance, il s’étoufferait avec son vomi. Mais c’est pas vraiment dans mon intérêt de souhaiter ça, parce que je deviendrais quoi sans Haku ? Même quand il est bourré, je peux pas m’empêcher d’éprouver une affection sans borne pour lui. Ça me tue, il mériterait juste qu’on le remette une bonne fois pour toute à sa place, mais c’est pas un boulot pour moi. Il aura mal à la tête demain, les yeux explosés et le crâne défoncé par l’alcool. Sans doute qu’à mon retour du travail, il sera étalé sur le canapé en train d’essayer de se remettre. Je lui préparerais un potage s’il est encore là. Il va faire la gueule c’est sûr, mais je lui ferais quand même. Je lui laisserais aussi un aspirine sur la table pour le matin. Je suis vraiment trop gentil, je devrais même le foutre à la porte, surtout s’il commence à me donner des surnoms ridicules. Mais voilà, il est venu pour mon anniversaire sans que je ne m’y attende, il a fait un gâteau avec ses grandes mains pâles, alors justes pour ça, il mérite un peu de complaisance de ma part.

Sérieusement, je peux pas mentir, je suis vraiment content qu’il soit là. Même si c’est dans cet état, il a pensé à moi aujourd’hui, il a fait l’effort de me faire une surprise, alors venant d’Haku ça me touche. Si j’étais pas aussi timide et incertain de ses réactions d’homme bourré, je serais bien aller atterrir naïvement dans ses bras que j’aime tant. Mais si le Haku sobre ne m’aurait probablement pas repoussé même s’il en a envie, le Haku ivre est trop perdu dans son monde pour que je puisse parier que l’opération soit sans danger. Sans compter l’instabilité notable de son foie qui fait courir le risque d’une éruption imprévisible en provenance de son œsophage. J’espère qu’il vomira pas, j’ai pas franchement envie de ramasser.

Il hoquète, et sur un ton légèrement belliqueux, il me demande si je veux me battre. Il sourit, largement, et se propulse vers moi. Non ! Je ne veux pas me battre. Il me fait peur, franchement peur, je recule, encore, encore, mais il est plus rapide que moi, alors en quelques secondes il est sur moi. Instinctivement je protège mon visage avec mes bras, mais au lieu de venir me frapper, ses bras viennent s’enrouler autour de mes hanches. Il fait reposer tout son poids sur moi, et entrainé par son élan, je titube pour ne pas tomber en arrière. Je ne sais pas ce qu’il lui prend, il enfouie son visage dans mon t-shirt en pouffant comme un gosse. Un peu décontenancé, j’écarte mes bras de mon visage pour poser mes mains sur ses épaules, effleurant le feutre de sa cape sans trop savoir quoi faire de lui.

« Menace moi pas, Lapinou, je les kiffe tes putain de dents ridicules, alors ne me laisse pas trop tout seul, bordel...  »

Il remet ça. Pour le coup, le Lapinou ne me fait pas grande chose comparée à l’adjectif avec lequel il qualifie mes dents. Je relâche son manteau, franchement blessé cette fois. Je sais que l’alcool lui fait penser de travers, mais il sait pourtant que le sujet de mes dents est sensible pour moi. Ma mâchoire se sert et je lutte un instant pour ne pas le repousser. Au final, c’est lui qui se sépare de moi, agité par un haut-le-cœur. Je me retrouve rejeté en arrière tandis qu’il lutte contre son estomac qui cherche à se décharger du fardeau qu’il ne parvient pas tolérer. Presque honteusement, ma main remonte immédiatement vers mon menton pour se placer devant ma bouche, comme à chaque fois qu’on mentionne mes dents de rongeur. Je le regarde vaciller en direction du canapé dans lequel il se cogne. Il ne l’a probablement pas vu, preuve que sa vue est à peu près aussi altérée que sa réflexion. Il s’avachit dessus en posant son regard au hasard, tantôt sur moi, tantôt ailleurs. Il a l’air tellement déchiré, je l’ai souvent vu mal, mais rarement à ce point. Disons que d’habitude il ne me réveille pas au beau milieu de la nuit pour m’obliger à assister à ce genre de spectacle. Ce gars a-t-il le moindre respect pour sa propre personne ? J’en doute, il n’en a déjà pas pour les autres. Il se foutrait pas dans cet état si c’était le cas, il se ferait pas de mal. Il dit qu’il n’est pas bourré, qu’il cherche juste à résoudre ses soucis. J’ai envie de lui dire que si, il est bourré, clairement bourré, totalement bourré. Ses soucis aussi, ils réapparaitront demain matin, ça ne résout rien, mais venez lui expliquer ça à lui. Il est aussi borné et stupide qu’un de ces insectes qui viennent se brûler les ailes sur les lampes en été et qui reviennent encore et encore malgré la brûlure.

« L'alcool c'est pas bon. Alors si t'en prends un jour Lapinou, je te punis tellement fort, que tu vas plus pouvoir mâcher une carotte, et putain tu vas juste me supplier de t'embrasser. »

Keskidi ? Je comprends rien à ses délires. C’est comique de voir un mec ivre venir vous dire que l’alcool c’est mauvais. De toute façon je ne suis même pas majeur, je peux pas boire, je boirais pas. Evidemment que j’adorerais le supplier de l’embrasser, comme la dernière fois sur la plage. Ça serait mentir de dire que ses lèvres ne me manquent pas, mais ce n’était pas la réalité. Ce qu’il s’est passé sur cette plage, c’est inexplicable, je ne peux pas dire ce qu’il s’est vraiment passé, je ne peux pas comprendre ce à quoi Haku à penser à ce moment là, mais il était aussi décalqué que ce soir. J’ai bien hésité à lui demander pourquoi, mais la simple pensée de cet instant suffit à me brûler les joues, l’évoquer à haute voix suffirait à me tuer d’embarras.
Accessoirement, j’aimerais qu’il arrête ses allusions odieuses à propos des lapins. Ce n’est pas méchant à ses yeux mais drôlement blessant pour moi. On s’est suffisamment moqué de mes dents « juste pour rire » pour que ça devienne irritant. Je cherche quelque chose à lui dire pour qu’il se taise, mais rien ne vient, rien de suffisamment percutant.

Il me fait signe de m’approcher, ce que je fais presque automatiquement comme le bon garçon dévoué que je suis. Il me demande de lui enlever sa veste, comme si j’étais son chien, son petit esclave docile. Je fais une moue légèrement irritée, mais comme un con, je viens m’asseoir à côté de lui et je m’exécute. Je sais pas pourquoi, mais j’ai pas envie de lui déplaire. D’une main un peu fébrile, je défais les boutons du manteau et le fait glisser le long de ses épaules comme un mère à un enfant. C’est vrai qu’il doit avoir chaud sous la laine rouge de sa veste, et puis c’est bien connu, l’alcool donne des bouffées de chaleur, ses joues sont un peu rose. Je pose le vêtement un peu plus loin pour ne pas l’abîmer et m’en retourne vers Haku. D’une main, je pince sa mâchoire entre deux doigts pour tourner son visage en ma direction. Ses yeux dévient dans ses orbites, c’en est presque effrayant, comme si son corps entier tanguait sous une houle éthylique.

« On dit merci Yukihiro-sama. Plus de lapinou, tu sais que j’aime pas qu’on parle de mes dents comme ça. Si tu le redis, je pleure, je pleure vraiment. »

Douce menace inutile mais véridique, on ne joue pas avec les nerfs fragiles d’un garçon complexe aux défenses affaiblies par un réveil inopiné au beau milieu de la nuit. Je n’ai pas l’éveil nécessaire à répliquer de façon convenable à ce genre de pique. Je relâche son visage, quittant à regret le velouté de sa peau sous la mienne avant de m’enfoncer un peu plus confortablement dans le canapé. Ma tête vient se poser sur les cuisses d’Haku et je m’étale sur toute la longueur du siège, observant le visage qui me surplombe, qui me fascine véritablement. Même quand il est arraché il est beau, ça me déprime. Lui il n'a pas les dents qui dépassent et l'air ahuri que j'affiche en permanence. Lui il fait calme et pure, sérieux et trop supérieur pour se fondre à la société. Je pourrais me rendormir ici, sur les genoux d’un type ivre et décalé, à contempler cette figure rendue rose par l’alcool. Mes mains posées sur mon ventre se soulèvent en rythme avec mon souffle, tandis que je le dévisage un temps, sans trop savoir quoi ajouter. Finalement, l’une de mes mains retourne vers son visage et j’effleure une de ses joues en souriant un peu.

«  Tu me vomis pas dessus hein ? » Je m’esclaffe, mais en réalité je doute un peu de sa capacité à réprimer ses haut-le-cœur continuellement. J’espère qu’il aura la présence d’esprit de me prévenir si ça monte trop haut dans son gosier. « Merci d’être venu ce soir, mais la prochaine fois, laisse ta copine la vodka de côté, je suis jaloux d’elle. »

Je suis jaloux de tout ce qui touche à mon Haku, de près ou de loin, volontairement ou pas, vivant ou non.



Kuronuma Haku» I ❤ Nishinaka
Kuronuma Haku
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How I feel : « J'aime son humanité, plus que tout : j'aime la finesse de ses traits, son parfum simple et l'idée que celui-ci imprègne mes vêtements. Son désir de ne pas m'enfoncer la tête sous l'eau, plus qu'elle ne l'est déjà, et ses grands yeux noirs, dardés d'innocence qui m'arrachent des mémoires ensevelies, aussi douloureuses que flatteuses. La façon dont il hausse timidement le ton, aussi, comme s'il craignait de m'intimider. La possessivité inexplicable qu'il a à mon égard, et surtout la sensation des lignes de sa main qui se marient aux miennes, parfois. Juste comme ça, juste nous deux, comme il ne faudrait pas. »
...

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Dim 6 Déc - 16:44
     

사랑이란 아프고 아픈 것
LOVE IS SO PAINFUL

Je l'aime bien, il est obéissant mon Yuki, ça lui portera préjudice plus tard. J'ai à peine le temps de formuler ma requête qu'il se précipite déjà vers moi, qu'il accourt, qu'il m'approche avec tout le plaisir du monde, toute la joie imprégnée sur son joli petit visage qui n'est rien d'autre qu'un appel à la souillure. Je laisserais personne souiller cette gueule-là, sinon c'est moi qui risquerais de leur casser les leurs. Je dis ça, mais je sais même pas si je réalise vraiment, en fait; et là j'ai peut-être rêvé, j'ai peut-être déliré sous la douce malfaisance de la vodka, parce que Yuki a pas l'air enchanté du tout, quand je cligne fébrilement des yeux, comme pour adopter un nouvel aperçu de la réalité ─ bien qu'il n'en soit pas mieux, et que je voie toujours et encore flou. C'en est tellement enivrant que j'en ai réellement plus rien à faire, j'crois : j'ai juste besoin qu'on m'aide à enlever ma veste, c'est pas trop demandé ? Non, comparé à tout ce que je peux faire d'autre.
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J'attends mon petit prince de 18 piges se ramener, tenter de me montrer qu'il est grand mais qu'en fait, c'est toujours mon gamin. Je me souviens déjà plus de ce que j'ai dit ces dernières minutes, bien que quelques bribes demeurent encore, et ça me fait presque rigoler sans raison. Putain je suis un déchet, ce soir, mais c'est pas très grave parce que autant j'en ai conscience, autant je ne contrôle plus grand chose de moi. Je vois difficilement Yuki s'approcher, s'asseoir à côté de moi; il a l'air un peu blessé mon Lapinou, c'est vrai qu'il n'aime pas ce surnom, j'ai peut-être oublié ce détail-là, comme un peu tous les autres. M'en veux pas trop Yuki, j'essaie de me contenir juste un peu, rien que pour toi, et crois moi c'est juste impossible, tu peux pas trop comprendre l'effet que ça a sur les gens cette connerie.
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Lentement, presque fiévreusement, il vient à moi. Il défait maladroitement les boutons de ma veste rouge, m'obéissant docilement, puis fais glisser le bout de tissu le long de mes épaules et de mon buste. J'extirpe doucement les bras de mes manches, j'ai l'impression d'être un pantin dont on se sert, que l'on manipule à sa guise, et pourtant j'aime bien cette foutue sensation de déconnexion, de nervosité incontrôlable. Je me perds un peu, j'ai l'impression que la présence de Yuki près de moi me rend encore plus vulnérable, encore plus con, encore plus noyé dans ma folle et inconsciente euphorie. J'ai toujours chaud, j'ai l'impression que ça n'a rien arrangé parce que ce putain de gamin est trop près de moi, beaucoup trop proche et là, j'ai juste envie de lui montrer par je ne sais quel moyen tout ce que je ressens, tout ce que je n'arrive même plus à maîtriser. Je ricane doucement, tandis que je réalise petit à petit que je n'ai plus ma veste, que Yuki s'en est vraiment débarrassé et que maintenant, il n'y a plus que l'effet de l'alcool et sa présence à lui qui me réchauffent, qui me donnent sacrément chaud, à un tel point que je pourrais tout autant en vomir. Je regarde droit devant moi, j'sais pas trop ce que je suis censé faire; un instant j'oublie presque où je suis, qui je suis et pourquoi mon cœur bat si irrégulièrement, mais c'est sans compter deux doigts glacés qui viennent emprisonner mon menton et me ramener à l'extatique réalité. Je pivote paresseusement la tête, rencontrant de force son regard querelleur, où je peux presque y distinguer une pointe de timidité, de gaucherie, dans mon ivresse interminable. Je lui offre un petit sourire, il est adorable, il me casse vraiment les couilles à l'être autant, et c'est bel et bien le dernier petit con qui puisse me rattacher à ma conscience, à mon infime volonté d'être lucide. « On dit merci Yukihiro-sama. Plus de lapinou, tu sais que j’aime pas qu’on parle de mes dents comme ça. Si tu le redis, je pleure, je pleure vraiment. » Oh, mais c'est que mon petit homme en devient vite autoritaire, et ça me plaît bien. Je le dévisage, l'air sincèrement béat, alors qu'il tient fermement mes deux mâchoires d'un air supérieur, presque comme pour vraiment m'ordonner de ne plus l'affubler de ce putain de surnom, tout aussi ridicule que notre petit jeu, que notre bagarre franchement conne. Il me menace de pleurer, de vraiment chialer si je continue; et ce connard sait bien s'y prendre, en termes de chantage, parce qu'il sait que même complètement défoncé, j'aurais pas l'intention de le faire pleurer. J'accentue mon sourire, tandis qu'une pulsion inexpliquée, que l'on met sur le compte de l'emprise éthylique, me hurle intérieurement de l'attirer contre moi, de lui montrer que si je peux pas l'appeler Lapinou, alors j'en ferais volontiers autrement. Pourtant, j'en ai pas le temps, et de toute façon mes membres sont trop silencieux et engourdis pour que je fasse quoi que ce soit; alors Yuki finit par abandonner mon visage, pour s'égarer autre part que dans mon regard de timbré, autre part que sur mon visage déformé par la douleur passagère et l'extase constante. Il préfère aller s'installer sur mes genoux, alors je dis rien; c'est comme si, pendant une fraction de seconde, je ne sentais pas le poids de son corps s'installer contre mes jambes, celles-ci parcourues de frissons intermittents par la sensation de l'immobilité.
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Pendant un temps, mon regard est reparti se perdre je-ne-sais-où, sur des formes floues et vaguement colorées, qui me paraissent être des murs, si j'en appelle à mon intelligence pitoyable dans mes moments de lamentable soûlerie. Je vais encore flancher, je vais encore me perdre comme un connard qui abandonnerait une nouvelle fois Yuki, pour se fourvoyer dans un autre monde, pour ignorer tout de tout; mais c'est plutôt quand je sens, après quelques secondes de dysfonctionnement, un toucher agréablement froid venir cajoler ma joue rouge et fiévreuse, que je retiens un hoquet et que mes yeux font l'effort de rouler vers le bas, de s'intéresser à autre chose que ces nuances qui me donnent mal à la tête, à cause d'autant de bien-être. Il m'a sauvé, il m'a sauvé de cette foutue domination que j'aime autant que je ne comprends pas, et je ne sais plus si je dois le maudire ou le remercier. Je le regarde, longtemps, et c'est en lui que j'me paume complètement : putain qu'il est mignon, avec ses joues doucement rougies, la façon dont il me regarde, dont il me touche comme pour m'arracher à mon état comateux, bordélique. La couleur de ses cheveux me fascine un instant également, et je m'imagine presque que ce n'est qu'un pot d'encre sans fond : elle est noire, noire comme mes souvenirs, et bordel que ça lui va bien, juste trop bien. Le grain lumineux de sa peau m'aveugle, me fait mal aux yeux sous l'éclairage de la pièce, avec ses fossettes marquées quand il sourit, quand il me sourit juste à moi, de temps en temps, et ce même quand je suis bourré ─ et puis aussi ses dents, ses dents de lapin dont je pourrais sans doute jamais me passer. Ses dents que je trouve juste parfaites pour lui, rien que sur lui.
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Il est vraiment trop beau, il ressemble à ce chat dans le coin qui nous dévisage, j'pourrais passer des heures à maltraiter ses cheveux sous des caresses maladroites et pas forcément enviées. Nan je vais pas bien, je suis vraiment malade, être bourré me rend content parce que je me souviens plus de rien, à part peut-être de Yuki parce que, je sais pas. Je sais que d'une minute à l'autre, je peux faire n'importe quoi, et pourtant je cherche pas à faire quoi que ce soit pour maintenir ça. Je l'entends rigoler en dessous de mon visage, il me prévient que je devrais pas lui vomir dessus. Yuki si tu savais comme je voulais mais comme je peux pas te le garantir; alors, tu sais, j'essaierais de te prévenir, petit homme, et si jamais ça fonctionne pas, tu pourras porter plainte contre moi. Je hoquette, je dis que des conneries, tout va trop vite cette fois, pas assez lentement, et c'est juste des trucs qui sortent tout droit de mon subconscient et que moi-même je prends pas le temps de déchiffrer. Je le dévore du regard, j'ai les pupilles défoncées elles-aussi, et je fais vraiment de gros efforts pour tenter de me concentrer sur lui, sur ce qu'il a à me dire. « Merci d’être venu ce soir, mais la prochaine fois, laisse ta copine la vodka de côté, je suis jaloux d’elle. » Moi aussi je suis jaloux, je suis jaloux de tous ces connards que tu vois tous les jours et qui te rendent la vie dure, j'aimerais leur donner une leçon, maraver leur sale gueule une bonne fois pour toute pour te libérer un peu. Je voudrais aussi arrêter de faire le connard à me doper, à me droguer et à me soûler la gueule n'importe quand, juste pour toi et toi seul, mais toi et moi on sait que c'est pas possible ─ moi, je sais que c'est la vie, que c'est comme ça, qu'on changera pas ça du jour au lendemain, alors on se contente tous les deux d'être jaloux de notre côté, parce que je sais pas comment on se considère tous les deux et j'ai même pas envie de le savoir. Là, je me sens bien, j'oublie, j'évacue, je suis avec toi alors, sois pas trop jaloux et reste avec moi. « Je ne suis qu'à vous, Yukihiro-sama. » Je déglutis entre temps, je lui appartiens, ça sort tout seul de ma bouche et je fais pitié avec ma voix de déglingué, mais je rentre dans son jeu tout comme il est rentré dans le mien. « Moi aussi je suis vraiment jaloux, trop jaloux, j'en crève et tu peux pas savoir comment. » Je lui souris, j'ai l'air complètement amorphe, complètement apathique, assis avec lui sur mes jambes, et pourtant je prends encore le soin de pas tout gâcher, de pas lui dire pourquoi je suis jaloux; de toute façon, ça doit être parce que même moi, je sais pas. Mais ça fait flipper parce que, d'une seconde à l'autre, je peux déballer la plus insignifiante des conneries ─ et Yuki est réveillé et conscient, lui.
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J'ai toujours un peu chaud sous ma chemise, et mes mèches de cheveux me font suer, c'est relou; la prochaine fois je prendrais un truc meilleur, encore pire, comme ça j'en sentirais même plus mon corps. Ma main passe fébrilement sur la sienne qui effleure toujours ma joue, et je m'agite quelques instants, comme un prisonnier acharné, désireux de s'extirper de sa geôle au plus vite : mes gestes sont imprécis, maladroits, j'ai l'impression que je vais me ramasser plus vite que prévu. Mon bras force le dos de Yuki à se relever, et j'ai beau avoir l'impression d'avoir la force d'un moustique, mon énergie est en réalité démesurée sous le joug habituel de l'ébriété. Sans trop de problème, je le redresse, et je chavire un instant, de sorte à ce qu'il prenne place en position assise sur mes genoux. J'sais pas ce que je fous, c'est plus moi qui dicte ma pensée ni mes expressions, ni mes réflexes, et je me retrouve à lui enlacer le ventre un peu comme tout à l'heure, les bras noués autour de son dos, de son buste face à moi. « T'aimes que je sois là Yukihiro ? T'aimes quoi dans la vie ? Tu es amoureux de cette connasse ? J'te laisserais pas faire... » Qu'est-ce que je dis ? Je sais pas, mais je veux pas lui laisser l'occasion de dire « oui ». Il va sûrement le faire, mais je resserre ma prise autour de lui, mon visage enfoui contre lui. Je hoquette une nouvelle fois : je suis vraiment plus moi-même. « T'as besoin de quoi ce soir ? C'est ton anniversaire quoi. » Je relève la tête, et pourtant je croise pas son regard. C'est comme si on me demandait de pas le regarder, cette fois. Mes yeux s'attardent sur le plafond, tandis que mon visage se renverse vers l'arrière, mes lèvres s'étirant doucement. Yuki, tu peux répondre ce que tu veux, parce que demain, peut-être que j'oublierais. « Tu peux me demander c'que tu veux, je serais pas sûr de pouvoir te le donner, mais j'le ferais quand même. » Ouais, je suis un véritable connard, donc je comprends même pas pourquoi je lutte contre les conséquences ravageuses de la vodka.

Peut-être que Yuki est meilleur que ça : j'en sais rien, pour le moment, et ça m'importe peu.


Suoh Yukihiro» I ❤ Nishinaka
Suoh Yukihiro
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Dim 6 Déc - 22:04
     



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Je ne suis pas si mal ici, couché contre le corps brûlant de Haku, la tête posée négligemment sur sa cuisse, je m’endormirais bien comme ça. Ça doit être agréable, d’ouvrir les yeux le matin, et d’avoir sa belle figure comme première vision, ça me tente, j’ai presque envie de fermer les yeux et d’attendre de me rendormir. Mais en même temps je n’arrive pas à décrocher mon regard du sien, qui vogue ici et là dans la pièce, sans but précis. Ses pupilles sont encore plus embrumées que d’habitude, mais son visage sourit, et ça n’arrive que quand il est ivre, j’aime bien cette facette là de l’alcool. Juste cette facette là. En revanche, j’ai moins l’odeur associée, le parfum âcre et spécifique qui imprègne les vêtements et l’haleine du garçon. J’aimerais bien savoir quel est l'arôme d’Haku quand il n’a pas bu ni fumé, quand rien n’est venu empester sa peau et que ses pores ne sont pas imbibés de vodka. Avec le temps j’ai appris à admettre ces fragrances de vices comme étant les siennes, j’ai fini par les tolérer. Je suis prêt à les oublier du moment qu’il est avec moi, c’est un moindre prix à payer à côté de tout ce qu’il m’apporte.

J’ai vachement envie de roupiller ici et maintenant. La chaleur qui émane de son corps est trop agréable, je me sens étrangement en sécurité là, comme un gamin dans les bras de sa mère, et ce même avec le risque imminent de régurgitation de mon délicieux support. Pourquoi est-ce qu’il a bu comme ça ce soir ? Parfois je me dis que je ne devrais même pas chercher de raison, qu’il le fait sans trop savoir pourquoi. Mais au final, quand j’y réfléchis, je me dis qu’on ne se met pas à l’envers tout seul sans raison. Est-ce qu’il était avec des amis ? Est-ce qu’il allait si mal qu’il ne pouvait pas faire autrement que de se noyer les neurones à l’éthanol ? S’il n’allait pas bien, pourquoi il n’est pas venu me voir moi ? Pourquoi il ne vient jamais évacuer ses douleurs chez moi plutôt que dans l’alcool ou la drogue ? Moi je le fais bien, je me décharge sans cesser sur lui, je me plains, je chiale, je l’appelle, je ne peux pas me passer de lui. Je me sens comme un putain d’égoïste, à toujours me reposer sur ses épaules à lui alors qu’il n’a même pas suffisamment confiance en moi pour en faire de même. J’ai honte d’être incapable d’aider Haku.

Il me dit qu’il n’est qu’à moi. C’est pas tellement vrai, la drogue et l’alcool ont des actions plus importante sur lui. Je ne suis qu’un petit investisseur à côté d’eux, mais qu’importe. Je rachèterais leur part un jour. De quoi il peut bien être jaloux, il n’y a que lui dans ma vie, et quelques autres qui s’amusent de temps en temps à m’écrire pour s’assurer que je suis encore en vie. Non, il n’y a que lui, définitivement, j’ai besoin de personne d’autre. Faudrait que je lui dise, mais ça m’énerve presque qu’il ne le sache pas intuitivement, alors je me tais. Et lui aussi. A la place, sa grande main bouillante glisse sur la mienne tandis qu’il se tortille légèrement, sans que je sache ce qui lui prend tout à coup. Finalement, il me force à me redresser, avec une force insoupçonnée vu son état. Sonné d’avoir eu à me relever si vite, je me laisse attirer par ses bras empressé pour me retrouver finalement à califourchon sur les genoux si accueillants d’Haku. Ses bras se nouent autour de mes flancs, agrippant mon dos. Surpris, je le dévisage, fouillant son regard en quête d’un semblant de lucidité, dans trop de succès, il a les yeux plus vide que son dernier verre d’alcool.

« T'aimes que je sois là Yukihiro ? T'aimes quoi dans la vie ? Tu es amoureux de cette connasse ? J'te laisserais pas faire... »

Je pourrais répondre à toutes ses questions avec toute ma sincérité, sans cette putain de timidité qui me scelle les lèvres. De toute façon Haku n’aimerait sûrement pas ma réponse. Ouais j’aime quand t’es là, j’aime tellement ça, j’aime pouvoir te toucher, sentir ta chaleur et t’entendre parler, même si c’est pour dire n’importe quoi, parce que t’as la voix la plus agréable qui soit. T’aurais pu être chanteur, enfin non peut-être pas en fait, tu chantes pas si bien. Rappeur alors, ouais, tu serais sûrement un bon rappeur avec ton timbre si chaud à l’oreille. Et ouais, j’aime la vie, parce que je suis pas comme mon frère, je suis pas un lâche. Même si elle est pas toujours agréable à vivre, on a eu la chance de naitre alors autant en profiter, c’est pas donné à tout le monde. Sans la vie, je ne serais pas là à te regarder, ni à sentir ton souffle sur ma peau. Alors ouais je l’aime, et tu ferais bien d’en faire autant, parce que le jour où tu décides de lui tourner le dos, c’est moi que tu briseras en morceau.

« En fait, je suis amoureux d’un connard. »

Je ne sais pas pourquoi je l’ai dit à haute voix. C’est un peu sorti tout seul, comme les mots qui jaillissent de la bouche de Haku. Je ne réalise pas très bien que je viens de lui dire que je l’aimais. Enfin c’est pas comme si je l’avais nommé directement, mais je suppose que c’est suffisamment implicite pour que même lui comprenne. Je rougis, je me sans con, ma langue s’emmêle dans ma bouche dans un bredouillage sans fin. Il est ivre, il va pas comprendre, demain il aura oublié, faites qu’il n’est pas fait gaffe. Je l’ai dit purée, je l’ai dit vraiment, et sans même y réfléchir, parce que ça m’a semblé normal de lui répondre ça. Ça me ressemble pas, et puis purée comment il peut prendre un truc pareil. C’est con, mais ça semble tellement couler de source. Je dois avoir l’air de quoi, avec mes joues plus rouges que rouge, comme si tout le sang de mon corps convergeait uniquement vers ces deux pommettes. Je n’entends presque pas ce qu’il dit ensuite. J’ai besoin de rien ce soir, juste qu’il soit là. Je veux dormir contre lui et me réveiller avec son visage en face du mien, ma main dans la sienne, même si c’est indécent de souhaiter ça. Je pourrais lui demander de m’emmener à Las Vegas et de m’épouser là-bas. Je pourrais lui demander d’aller tuer quelqu’un pour moi, et de me danser le flamenco en mini-jupe. Sans doute qu’il le ferait, mais à quoi bon le lui demander, il ne sait même pas comment il s’appelle. Ça n’aurait rien de sérieux. Je peux pas profiter de son ivresse comme ça. C’est déjà vraiment bien qu’il soit venu, je peux rien lui demander de plus, et surtout pas dans son état. Je glisse mes mains derrière ses épaules parce que je ne sais pas quoi en faire et je pose mon regard sur son visage. Je le surplombe un peu dans cette position, je peux voir le voir en entier, explorer les contours de sa figure. Je souris comme un con, lui faisant le plaisir de pouvoir admirer mes fichues dents proéminentes qu’il dit tant aimer. C’est dingue comme l’alcool peut illuminer son visage. C’est un peu à double tranchant, parce que demain il sera encore plus défoncé que maintenant, mais c’est pas grave, je pourrais m’occuper de lui comme ça, ça me donnera une excuse. Même s’il est aigri et de mauvais poil, il est toujours comme ça de tout façon. Je souffle légèrement sur son front pour faire voler ses mèches blondes.

« J’ai juste besoin que tu sois là, cherche pas à faire d’avantage ok ? »

Kuronuma Haku» I ❤ Nishinaka
Kuronuma Haku
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How I feel : « J'aime son humanité, plus que tout : j'aime la finesse de ses traits, son parfum simple et l'idée que celui-ci imprègne mes vêtements. Son désir de ne pas m'enfoncer la tête sous l'eau, plus qu'elle ne l'est déjà, et ses grands yeux noirs, dardés d'innocence qui m'arrachent des mémoires ensevelies, aussi douloureuses que flatteuses. La façon dont il hausse timidement le ton, aussi, comme s'il craignait de m'intimider. La possessivité inexplicable qu'il a à mon égard, et surtout la sensation des lignes de sa main qui se marient aux miennes, parfois. Juste comme ça, juste nous deux, comme il ne faudrait pas. »
...

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Lun 7 Déc - 1:36
     

사랑이란 아프고 아픈 것
LOVE IS SO PAINFUL

Je suis trop ravagé pour penser, pour réaliser : je sais qu'entre temps il a dit quelque chose, il l'a presque murmuré, mais j'ai même pas eu la présence de conscience nécessaire pour écouter, pour y accorder une quelconque attention; parce que, au final, tout est flou, tout est à peu près insignifiant, à part ce contact physique que j'entretiens avec Yuki, qui me rattache à ma foutue condition primaire; et moi je suis juste un peu guidé par mon manque de réflexion, par ma joie passagère de pouvoir oublier, de me sentir libéré et quelque peu gommé de la réalité. Il n'y a que lui et moi, je suis là pour son anniversaire, complètement abruti et stone ─ et je ferais n'importe quoi pour lui, sur le moment, parce que plus aucune lucidité ne m'habite et parce que je ne me limite plus qu'à moi-même. Je peux plus envisager quoi que ce soit, je suis parqué dans ma connerie, dans ma douce conscience immédiate, et je veux en profiter juste pour moi et pour Yuki : il peut me dire ce qu'il veut, certaines choses disparaîtront le lendemain, tandis que d'autres resteront sûrement ancrées dans mon esprit, à la manière de petits souvenirs gravés au ciseau. Là, j'ai juste pas entendu ce qui m'a semblé être comme un murmure, un secret qu'il aurait voulu me confier mais que j'ai ignoré malgré moi. C'est pas grave, je peux même plus y penser, c'est trop tard; j'ai déjà oublié, t'en fais pas pour ça Yuki.
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Je le regarde, l'admire un instant, avec cette impression que je vais sombrer quelque part; il est tout rouge, il a les joues empourprées et le regard qui se voudrait fuyant si je n'accentuais pas notre contact. Je comprends pas vraiment pourquoi, ça me traverse l'esprit une fraction de seconde et puis ça repart ─ alors je le dévisage mieux, toujours mieux, avec ma petite expression indescriptible, presque joyeuse, tout ça à cause de cet enfoiré. J'ai envie de le toucher, de deviner sa peau sous mes doigts, de le voir encore et encore pour ne jamais rompre notre contact brumeux; de sentir son odeur que j'ai tant de mal à percevoir, et de deviner quel goût il peut bien avoir, ici et là. Tout ne repose plus que sur mes derniers sens, mes dernières limites, et j'ai l'impression que toute réflexion a déserté mon cerveau, abandonné à lui-même et torturé par de délicieux électrochocs. Je souris, tout seul, comme un débile, alors que la couleur rouge de ses joues me donne l'impression que lui aussi, il est surpassé, et qu'il pourrait chavirer à tout instant de mes genoux. Inconsciemment, je raffermis ma prise sur lui, et lui ordonne silencieusement de venir encore plus près, d'accepter le fait que je l'attire contre moi parce que, putain, je sais pas ce que je fais, je suis pas maître de moi-même, et j'aime tellement ça que je chercherais pas à en faire autrement; alors, pose pas de question Yuki et approche, ne pars pas : ne sombre pas avant moi, toi aussi, et prouve que tu peux faire mieux que cette putain de vodka.
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Il fait glisser ses mains sur mes omoplates, et je frissonne, agréablement bercé. C'est dingue comme la combinaison de deux trucs qu'on kiffe plus que tout peut nous rendre aussi fou, aussi évanoui. C'est peut-être à ça que ressemble la mort ? J'sais pas, à vrai dire je m'en fous un peu d'elle. Limite si je préfère pas la vie, la vie c'est mieux, la vie c'est salaud mais ça a l'air bien plus cool que la mort. Alors tant pis, je trempe mon chagrin dans l'alcool et je dis tant pis. Et bordel, je suis complètement bourré mais je m'acharne à dire le contraire, et les mains de Yuki contre moi, c'est comme un délicieux châtiment, un rappel à l'ordre qui me dit que je dois pas partir, que je dois encore résister; amer paradoxe parce que, là, je résiste à rien, même pas à Yuki, et pourtant je suis encore en train d'ouvrir les yeux, en train de m'aveugler à admirer ce putain de joli visage, qui me surplombe, qui me sourit doucement. Je lui souris, moi aussi, je sais pas pourquoi, j'y réfléchis pas; moi j'ai pas les dents qu'il a, par contre, et je ne fais que rehausser doucement mes commissures d'un air niais, doucereux et gluant. J'air l'air tout gentil, si seulement je me voyais dans un miroir; je crois que je dessaoulerai bien vite ─ mais je suis tellement cool et posé, là, avec mon adorable petit salaud sur les genoux, que je demande rien de plus, vraiment rien.
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Il s'approche, me souffle un peu dessus : la sensation est vivifiante, parce que je commence carrément à fondre sous mes putain de mèches de cheveux, qui me collent vraiment au front. Même comme ça je parviens encore à ressentir différents effets, et je mets ça sur le compte de Yuki : c'est que c'est vraiment un petit con, pour autant réussir à m'extirper de l'emprise de l'alcool, juste avec son visage qui se penche vers moi et ses poignes, nouées tout autour de moi. Il me confie qu'il a juste besoin de moi, qu'il veut que je sois là; je comprends pas réellement, au fond, et je fronce les sourcils d'incompréhension, parce que je visualise mal. Quoi, ça veut dire quoi avoir besoin que je sois là, ça veut dire que tu veux garder un œil sur moi, sur ma silhouette ? Je finis par sourire, et mes mains redescendent un peu plus bas, comme pour emprisonner sa taille, cette fois. Je voudrais lui donner tout ce qu'il veut mais lui, il me demande ce que je ne réalise pas. Parce que, au fond, je suis quoi et qui, en ce moment ? J'ai soudainement envie qu'il dise mon prénom, qu'il me rappelle un peu qui je suis, par dessus l'ivresse du moment, de la soirée dans laquelle j'ai déconné, trop déconné; et je veux juste sentir le son de sa voix me rappeler que je suis vraiment le roi des salauds, bordel, un idiot, un drogué, un putain de dépressif qui ne tient à presque que dalle dans cette vie ─ rien de plus, rien de moins. Moi j'ai oublié, je peux plus dire quoi que ce soit sans être inconscient ou quoi, et de toute façon la majeure partie de ce que je dis, c'est soit des conneries, soit la pure vérité. Alors tant pis, juste tant pis, moi je veux juste un peu du souffle de Yuki, juste un peu de la chaleur de ses mains et peut-être même plus.
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« OK, OK, toi et moi on est là, et je suis ici maintenant... » Je dis ça d'un air rassurant, comme une maman qui veillerait sur son fils, et pourtant je pense pas vraiment comme ça. Je pense pas tout court. Mes yeux cherchent ceux de Yuki, inlassablement, et je gigote un peu, secoué par des putain de spasmes irréguliers, qui attestent de ma transe, de mon trouble total. C'est peut-être la vue de Yuki qui m'hypnotise, et j'ai juste envie de lui dire de continuer, de m'emporter quelque part tout comme ces substances savent si bien le faire; mais à la place, je n'en fais rien et je capte ses deux orbes tournoyantes dans les miennes, ne lui dévoilant rien de plus qu'un petit sourire en coin, presque imperceptible. « Dis mon nom, Yuki. Je l'ai oublié, j'ai besoin que tu le dises... J'veux un peu de ta voix. » Hic. Tiens, ça recommence, ça aussi, pile quand je lui dis ça. Je déglutis un peu, j'ai l'air béat, l'air complètement con sur le visage, mais c'est vraiment tout ce soir qui s'amuse à me sonner. Une de mes mains abandonne le contour de sa taille pour venir se plaquer contre mon front, foutrement fiévreux sous l'ivresse que je subis, et je rejette un peu la tête en arrière. La vue du plafond me sonde la tête, et j'attire Yuki plus près de moi encore. Je dois pas crever, pas encore; pas maintenant.
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Je rigole un instant, l'air perdu, hagard, et ma seule main de libre vient s'attarder sur ma propre gorge, comme si j'allais m'étrangler tout seul, alors qu'il n'en est rien. Je soupire bruyamment, d'une voix rauque, et là je sais pas trop ce qui dicte ma conduite, mais c'est sûrement le roi des attardés qui est en train de me guider, là. « Yuki, je veux que tu me surprennes. T'en es capable ? » Et je veux, et je veux; et j'exige, sans savoir et sans réaliser ce qui sort de ma bouche. Mais j'ai vraiment envie qu'il me montre quelque chose, qu'il dise mon prénom et qu'il l'apprécie, son anniversaire : alors mon regard retourne s'attarder sur son visage, plonger dans ses yeux, et je le provoque avec un seul et unique rictus.


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Lun 7 Déc - 22:30
     



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Il a pas vraiment l’air d’avoir entendu. Il me regarde d’un air hagard, sans réaction. Je lâche un petit soupir de soulagement, même si une pointe de déception empoigne mon cœur. Pour une fois que je lui balançais la réalité en pleine figure, il l’ignore. Qu’on ne compte pas sur moi pour le répéter. Ma bouche se tord un peu, j’essaye de ne pas trop le regarder, parce que même s’il n’a pas réalisé, je me sens vraiment honteux d’avoir pu dire ça à haute voix, un peu comme si je venais de me faire une révélation à moi-même. Qu’importe, il n’a pas écouté, c’est peut-être une bonne chose, je suis un grand maintenant, c’est ce que Ren dirait. Je suis plus un bébé, je dois penser comme un adulte, et mettre de côté ces stupides sentiments puérils qui ne sont plus de mon âge.

Il a l’air un peu paumé. Je me demande s’il comprend la langue que je parle. J’avais pourtant pas l’impression de parler chinois en lui disant que j’avais juste besoin de sa présence. Il est dans son monde, la tête noyée par des vapeurs d’alcool. Est-ce qu’il sent encore mes mains dans son dos, et son propre corps, dans cet état ? Ça fait quoi de planer dans un nuage éthylique ? Est-ce que ça rend vraiment aussi heureux que ça, ou alors c’est juste son cerveau qui réagit pas normalement ? Qu’est ce qui provoque cette hilarité sur son visage, ces petits sillons qui se creusent au bord de ses yeux parce qu’il sourit sans raison, réduisant des prunelles à deux traits luisants au milieu de sa figure blafarde. Pourquoi est-ce qu’il est joyeux ? Pourquoi est-ce que j’aime quand il est comme ça ? Ouais, j’aime quand son visage se déride, quand il abandonne son masque blasé pour arborer son sourire si lumineux. Ses traits sont faits pour s’étirer comme ça, il devrait le faire plus souvent. Montrer le rouge de ses gencives et me contempler à travers les fentes laissées par ses paupières presque jointes. Il est beau comme ça, terriblement beau. Je voudrais le clouer avec cette tête là, pour toujours. J’ai besoin de ce sourire dans ma vie.

Il dit qu’il est là, qu’on est là tout les deux. Il a l’air de vouloir me rassurer, comme pour m’assurer qu’il est bien présent, que je suis pas encore dans mon lit en train de rêver. Il s’agite encore, il est intenable, il a pas vraiment l’air de savoir ce qu’il veut ni ce qu’il fait, il bouge juste comme  ça, c’est mécanique. Je rebondis un peu sur ses cuisses, comme un gamin qui joue sur les cuisses de son père. Mais il ne me regarde pas vraiment comme mon père le faisait. Disons qu’il n’avait pas l’habitude d’apparaître déchirer devant moi. C’est un peu malsain, ce regard, tout est un peu malsain entre nous. Rien que sa présence à mes côtés est qualifiée comme telle par les bons citoyens de notre belle cité. Si c’est ça, pécher, si c’est passer du temps avec mon gentil con ivre, alors je veux bien vivre dans le mal et la décadence. De toute façon y a pas tellement d’autorité pour m’en empêcher, la cellule parentale étant en vadrouille à l’autre bout du globe.

« Dis mon nom, Yuki. Je l'ai oublié, j'ai besoin que tu le dises... J'veux un peu de ta voix. »

Il hoquète, comme pour me rappeler que sa copine la vodka est là aussi. On est toi, et elle coule entre lui et moi. Elle suinte de ses pores, voile son regard. J’ai envie qu’elle dégage et qu’elle ne nous laisse que tout les deux. Je veux être l’unique raison de son sourire, je veux qu’il soit pour moi, ce rictus. Je suis possessif et capricieux, mais je m’en fiche, parce que je veux qu’Haku soit juste à moi, pour toujours. C’est comme ça, ça peut pas être autrement. C’est mon anniversaire donc j’ai le droit d’exiger tout ce que je veux. Il lâche mes reins pour venir plaquer sa paume contre son front. Il a l’air un peu fiévreux, un peu au bord de l’inconscience en fait. Je suis pas persuadé qu’il sache encore où il est, ni ce qu’il fait. Est-ce qu’il va s’endormir là ? Comme pour me donner tord, son autre bras se resserre autour de mon corps pour me rapprocher de lui. Une chaleur impressionnante émane de lui, il est bouillant, moite, sa chemise est un peu humide. Ça lui va drôlement bien les chemises, il est élégant comme ça, même avachi sur le canapé, le cœur au bord des lèvres.

« Yuki, je veux que tu me surprennes. T'en es capable ? »

Je déglutis. De le surprendre ? Comment ça ? Je suis censé faire quoi, danser nu sur la table ? C’est surprenant ? Ça ne le serait même pas suffisamment, après tout je suis en sous-vêtement tout contre lui, la peau hérissée par la chair de poule, le visage surplombant celui de ce con défoncé qui me regarde l’air béat. A quoi je pense moi ? Il arrive à me soûler rien qu’en respirant le même air que moi. L’alcool dans son souffle suffit à me faire penser n’importe comment. Ou alors c’est juste parce qu’il est là, ça me fait divaguer. Je secoue la tête et me cale un peu plus confortablement sur ses genoux, remontant mes mains sur ses épaules, le long de sa gorge, jusqu’à ses joues. Lentement, j’applique mes paumes sur ses joues brûlantes, et mes pouces viennent délicatement se poser sur ses paupières, les forçant à se dérouler devant ses pupilles grises. Je rigole, maintenant mes mains immobiles pour l’aveugler même s’il refuse. Il n’est pas docile, lui il ne m’obéit pas. Je ne veux pas qu’il m’obéisse. Je caresse ses yeux clos du bout de mes doigts, presque tendrement, craignant presque de l’endormir de cette manière. Décidant qu’il n’était pas encore l’heure pour bébé Haku de rejoindre le pays des rêves, je me penche en avant, un  petit sourire diabolique étirant mes lèvres. J’approche avec une lenteur calculée de son visage, de ses lèvres que je ne quitte pas des yeux, maintenant les siens fermés. Lorsque je suis suffisamment près pour qu’il ressente mon souffle sur sa peau, je me stoppe, laissant l’instant en suspens, me délectant de cet épiderme rosé qui m’attire si furieusement.

Je m’approche encore, juste d’un petit centimètre, et alors que nos lèvres sont sur le point de se frôler, je me redresse subitement et viens claquer un baiser bruyant sur son front fiévreux en m’esclaffant. Il ne me croyait tout de même pas capable de faire ça pour de vrai ? Encore que je l’ai fait, l’autre jour sur cette plage. Rien que d’y songer je m’empourpre. C’était pas pareil, c’est lui qui avait commencé. Plus doucement, j’embrasse encore une fois son front, comme ma maman faisait quand j’étais malade, gamin. Je relâche enfin la pression sur ses paupières pour venir glisser mes doigts dans ses cheveux trempés. Ma bouche se glisse vers son oreille que je caresse de mon souffle en chantonnant son prénom.


« Haku. Haku. Tu es mon Haku. Haku. »

Je pourrais répéter son nom des milliers de fois, sans me lasser, parce qu’il roule sur ma langue comme un petit bonbon sucré et agréable, au goût addictif et vachement réconfortant. Comme son bras qui m'enlace et sa chaleur qui m'enveloppe, son corps me réconforte. J'ai envie de m'y pelotonner, de ramener un plaid sur nous et de passer la nuit comme ça, juste tout les deux sous la laine, à regarder son visage tordu par le rire, jusqu'à ce que l'alcool s'échappe définitivement de ses veines.

Kuronuma Haku» I ❤ Nishinaka
Kuronuma Haku
Avatar : Min Yoongi
Pseudo : petit poussin rose d'amour d'Eden forever and ever (Kernel)
Date de naissance : 14/06/1992
Age : 31
That's what i do there : Raté des bas-fonds - Cutie pie à temps plein
What about love ? : Yuki is my booooy ♥ the best baby in the world, I want to have his kids
How I feel : « J'aime son humanité, plus que tout : j'aime la finesse de ses traits, son parfum simple et l'idée que celui-ci imprègne mes vêtements. Son désir de ne pas m'enfoncer la tête sous l'eau, plus qu'elle ne l'est déjà, et ses grands yeux noirs, dardés d'innocence qui m'arrachent des mémoires ensevelies, aussi douloureuses que flatteuses. La façon dont il hausse timidement le ton, aussi, comme s'il craignait de m'intimider. La possessivité inexplicable qu'il a à mon égard, et surtout la sensation des lignes de sa main qui se marient aux miennes, parfois. Juste comme ça, juste nous deux, comme il ne faudrait pas. »
...

Messages : 223

Mer 9 Déc - 22:09
     

사랑이란 아프고 아픈 것
LOVE IS SO PAINFUL

Ma demande a l'air de plutôt le surprendre lui, de le tenter à me rejoindre quelque part, dans un endroit où l'on ne connait aucune limite et où l'on défie constamment la réalité, rien qu'en n'étant un peu sourd et abruti. Je souris, chantonne presque du bout des lèvres, et lui il me regarde comme si j'étais d'une autre planète, comme si j'étais foncièrement con; cet état second dans lequel je suis plongé fait bel et bien de moi un pur con, oui, parce que je sais même pas pourquoi je fais et veux tout ça ─ et tout simplement parce que j'ai cette insupportable expression de collée sur la face, qui m'étire les mâchoires, les joues et les paupières, qui m'enfièvre de trop et qui me donne un air à se recevoir une bonne claque dans la gueule, tel l'espèce de petit salaud que j'ai autrefois été, gamin, et qu'au fond je n'ai plus jamais cessé d'être. À dire vrai, ça s'y apparente beaucoup mais, si c'est seulement de ça dont je me souviens quand je suis censé être totalement bourré, alors je préfère même plus essayer de penser; ça vaut pas le coup, carrément pas, alors ça aussi tant pis.
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Il s'installe mieux sur mes genoux, s'agitant un instant; je maintiens ma prise sur lui, j'ai l'air d'attendre qu'il fasse quelque chose, qu'il prenne une décision. Il peut bien choisir de se débiner, de s'échapper ou de prendre peur, je le laisserai fuir de mes bras et le poursuivrai, pour le forcer ou encore me venger, d'une manière que ni lui ni moi ne pourrions soupçonner. J'ai beau me connaître un minimum à force d'être défoncé, ça n'en reste pas moins contradictoire parce que je ne peux tout simplement jamais prévoir mes gestes, ni la plupart de mes paroles, ni même les traits que peuvent prendre mon visage. Yuki a intérêt à être sage et docile, ou bien je m'assurerai qu'il s'en souvienne vraiment, de son anniversaire.
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Je le sens déglutir une dernière fois, comme s'il stressait, et puis c'est lorsque ses mains s'activent à glisser le long de mes épaules que je réalise qu'il prend les choses en main. Je veux pas qu'il stresse, je veux qu'il se sente bien comme moi, qu'il plane comme moi, qu'il perde un peu le fil de son existence, comme moi. Évidemment, je compte pas lui foutre un ou deux verres de vodka sous le nez pour ça, déjà parce que j'ai rien ramené à part un gâteau et une sale bête jalouse, ensuite car je ne partagerai jamais ce genre de conneries avec Yuki. Y a d'autres moyens pour se sentir bien, je le sais, mais je les connais pas et j'apprendrai sans doute jamais à le faire; Yuki pourra toujours essayer, pour le moment y a juste rien de mieux que ce que je vis. Je lui murmure quelques mots qui meurent aussitôt dans ma propre bouche, inaudibles et incompréhensibles, comme s'ils n'avaient jamais existé et que de toute façon, ils n'auraient pas pu ─ et puis je me laisse faire, complètement paralysé par l'extase et la silhouette surplombante de Yuki. Des frissons me mordent le long du cou lorsque ses mains s'y glissent, et ma poitrine se soulève comme si j'étais sur le point d'éclater, de m'étouffer. Ses paumes étonnamment fraîches viennent enserrer mes joues, les prendre en coupe, contraster avec mon épiderme brûlant et voilé par une moiteur alcoolisée. À ça mon corps ne veut pas réagir, il me dit tout simplement de la fermer et de rester bien immobile, bien con, mais ce sentiment me plaît plus qu'autre chose; et l'attente qui se prolonge m'aiguise, m'attise ─ lentement, sûrement, incessamment.
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Et puis soudainement, ma vue se brouille; encore plus que tout à l'heure, encore mieux ─ et elle finit par se dérober, s'obstruer, sans que je ne comprenne ce qu'il se passe. Mon monde s'obscurcit, plus aucune lumière ne vient m'agresser l’œil et pendant un instant, mon cerveau et moi réfléchissons à un éventuel blackout. Je suis plongé dans ma foutue torpeur comateuse, j'ai l'impression que je suis en train de fondre, que je vais me noyer quelque part, et que Yuki va encore me reprocher de m'être endormi sans prévenir; pourtant j'ai l'étrange sentiment d'être conscient, d'avoir un souffle près de moi, une silhouette encore plus sombre que la mienne pour me dominer. L'impression de tomber dans un vide, une espèce de néant sans fin me taraude, me tente à me laisser aller. Yuki est contre moi, je le sais, je l'ai pas oublié; mais j'ai du mal à dire si je suis toujours vivant, éveillé ou bien si j'ai fini par tout abandonner. Je respire à intervalles réguliers, comme si je faisais un de ces putain de tests médicaux dont je me foutais plus que tout gamin, et j'ai la sensation de me débattre malgré-moi, de ne pas accepter cet assombrissement soudain, qui me sonde littéralement la tête en deux. Bordel, je vais pas supporter, je commence déjà à avoir mal au crâne et je sais pas ce qui me retient de pas flancher, mais c'est vachement puissant. C'est sûrement ce foutu gamin à mes côtés qui réussit à me faire sourire, là, malgré la tension totale qui s'empare de ma putain de tête, de ma petite conscience qui a pas l'air d'apprécier, qui réclame la réalité que j'ai déformée maintenant, sous mes yeux, sous mes paupières de foutu cadavre. J'ai envie de rouvrir les yeux, j'ai envie de chasser cette pression qui s'acharne à vouloir me priver de ma dernière liaison avec le visage de Yuki, avec la lumière qui me bousille encore plus les yeux et avec la douce euphorie qui a su me bercer jusqu'ici. J'ai envie de dormir mais quelque part, c'est l'idée qui me paraît être la plus conne et la moins intéressante au monde. Pourtant j'y arrive pas, je lutte mais j'y arrive pas, alors j'attends que quelque chose m'arrache, me délivre, m'emporte je-ne-sais-où, peu importe, tant que c'est rapide et d'aplomb. J'ai tellement plus rien à perdre.
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Mais je sais pas pourquoi ─ et je ne cherche pas à le faire, cette sensation de mal-être semble s'estomper un peu quand quelque chose me tire de ma léthargie, de ma putain de condition inexplicable que de toute façon, je prendrais pas la peine d'expliquer. Je suis toujours vivant, je suis toujours là, et les jambes de Yuki sont bel et bien contre les miennes; seulement j'arrive vraiment plus à rouvrir les yeux, même si je le voulais de toute ma force et de tout mon cœur : parce que je suis faible, parce que j'ai laissé tous mes souvenirs s'évaporer en même temps que mon esprit et maintenant, tout ce qui existe, c'est le néant dans lequel je trempe inconsciemment et ce souffle tiède contre moi, contre mes lèvres doucement rehaussées. Est-ce que c'est Yuki qui me taquine, qui cherche à me surprendre ? Je peux difficilement respirer son odeur, et je reconnais à peu près les relents sucrés de son parfum, les relents addictifs de ce sale gamin que j'attire encore plus près contre moi, sous le joug influent de mon demi-sommeil. Même au bord de la déconnexion totale il réussit à me rendre dingue, c'est fou; et je regrette presque de ne pas pouvoir le contempler, là, pour lui dire à quel point son visage me manque, pour lui dire à quel point il me soûle à me rendre aussi accro, à m'enfoncer encore plus dans cette délicieuse torpeur qu'est l'ivresse d'un soir d'anniversaire. Je ne sais pas s'il est près de moi, je n'en sais rien, j'ai perdu la notion du temps et de la distance, et pourtant je sens encore sa respiration me tourmenter de plaisir, me prouver que je suis bien un moins que rien, un salaud complètement défoncé. Doucement, j'entrouvre les lèvres : je m'attends à quelque chose, à quelque chose qui ne me surprendrait pas mais qui m'attire beaucoup, énormément; j'attends juste ça, j'attends ses lèvres à lui, à Yuki, pour réellement me faire tout oublier et chasser mes maux de toujours en une seule et unique caresse partagée.
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Pourtant mon cœur me surprend, et ma tête cogne encore et encore; j'ai un soubresaut, ça finit de me consumer ─ ou plutôt ça ne fait que commencer ─ et je peux le ressentir partout en moi : c'est vraiment un effet grisant et que je ne peux pas expliquer quand c'est comme ça. Y a quelque chose qui a changé, quelque chose qui me plaît pas tant que ça, qui me laisse un goût amer dans la bouche : y a son souffle à lui, à ce putain de petit con qui s'est évaporé, qui a décidé de partir loin du mien, pour venir se perdre dans un baiser bienveillant, enfantin ─ juste plus haut, juste sur mon front. Oui ça me surprend espèce d'enfoiré, ça me soûle et ça me saoule, soit dit en passant, et t'as réussi parce que tu m'as pas donné ce que je voulais, tu m'as donné autre chose de beaucoup moins plaisant. C'est très mignon tu sais, mais si j'étais pas aveuglé je t'aurais juste bouffé la bouche, en ayant probablement oublié ton prénom et sans doute aussi ce surnom idiot, que j'aime tant t'attribuer malgré tout; malgré ma connerie incessante, quand les choses tournent comme ça et quand je débarque chez toi véritablement bourré, pour te prendre un peu de ton temps et beaucoup de ta présence. Connard que t'es, mon Yuki à moi; rien qu'à moi pour cette fois.
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La dernière preuve que je suis définitivement conscient surgit en même temps qu'un de ces rares rires, au fond de ma gorge, et je continue de m'esclaffer désespérément en le sentant imperceptiblement embrasser, avec plus d'affection, mon front que je ne sens même plus. Ma vision altérée par cette chose, dont j'ignore encore la nature, m'empêche encore de me rendre compte de certaines choses ─ et autant dire que même si ça a beau me les briser, je fais plus rien pour lutter. Je suis pas docile, mais disons que Yuki a su me satisfaire en me prenant par surprise : alors je peux m'évanouir ici, m'endormir ou même carrément dégueuler sans ne rien voir, j'en aurais plus rien à foutre.
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Je jure un peu intérieurement et pourtant, je peux pas m'empêcher de sourire et de rire comme un imbécile heureux. Une pression quitte mes yeux, et mon monde d'abîmes s'écroule progressivement lorsque je retrouve ce voile brumeux, sur mes rétines et sous mes paupières, et qu'une insupportable migraine lumineuse remplace cette atmosphère de ténèbres. Bien vite, la tension accumulée s'en va; j'ai l'impression qu'on me libère de quelques entraves, qu'on me laisse respirer un peu, et putain ça fait plaisir de pouvoir retrouver les contours du plafond, des cloisons et des murs et de pouvoir cligner des yeux, même si c'est fébrile et pitoyable de ma part. Des doigts glissent dans ma chevelure et je prends un moment à le réaliser, mais la sensation accentue mon sourire de gamin et semble me sortir d'un rêve interminable, dont je ne pouvais pas échapper. C'est plutôt cool, voire agréable. Yuki m'a surpris, ça m'a insupportablement surpris et pourtant, ça n'en restait pas moins... cool. Alors je sais pas trop quoi en penser, mais me priver ainsi de son souffle devrait être interdit : je vais lui faire payer, lui faire tout ce qui me passe par la tête, tout ce que je ne peux réaliser moi-même, en temps normal ─ et il saura vraiment à quoi ressemble un Haku complètement défoncé, complètement enivré et lancé sur le chemin de la tentation.
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Je tends difficilement l'oreille, peu apte à prêter un peu de mon attention. Je crois qu'il s'approche, qu'il veut me dire quelque chose. Son souffle contre mon oreille va me faire hurler de rire; à vrai dire, j'ai tellement chaud quand il fait ça, alors c'est peut-être comme ça que j'exprime mon contentement. Allez savoir, bordel.
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« Haku. Haku. Tu es mon Haku. Haku. » Putain, non, je frissonne; et c'est juste trop bon, très bon. Je me force à rouvrir entièrement les yeux, et le visage de Yuki se dessine, lentement mais sûrement, sous mes pupilles désormais rétrécies, mon délicieux myosis causé par tant de raisons, tant d'égarement et d'ivresse joyeuse. Ce grain de peau m'avait manqué; j'ai envie de lui tirer les joues et d'en faire tout et n'importe quoi, de lui maltraiter son nombril, de lui tirer les cheveux, de le faire languir jusqu'à ce qu'il me supplie. J'ai envie de faire plein de choses quand il me souffle comme ça à l'oreille mon prénom, quand il me rappelle enfin à peu près qui je suis, avec ce nom insignifiant, qui ne veut rien dire, que je m'efforce d'éloigner plus loin dans ma mémoire. Tout compte fait, je crois bien que seul le prénom de Yuki peut être cité, cette nuit.
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Un instant, je soupire. J'ai chaud, et je me débarrasserais bien de tout ce qui me met dans cet état, mais ça doit être l'alcool et puis, j'ai pas vraiment envie de me passer de mon petit con à moi, là. À l'improviste, sans que moi-même ne puisse m'y attendre réellement, j'agrippe les hanches de Yuki, l'entraînant un instant contre moi pour lui accorder un sourire incontrôlé; puis bien vite, je me l'accapare, l'oblige à s'étendre sur le siège et lui ordonne de se taire, de ne rien dire : c'est lui mon Yuki, c'est juste lui, et cette fois je ne le laisserais pas me provoquer plus que ça, parce que je contrôle plus rien et que maintenant qu'il m'a surpris, c'est à mon tour de lui faire passer un bon anniversaire.
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Je viens le surplomber, doucement, mes saloperies de réflexes absents au rendez-vous. Ma nausée est partie pour un temps, mais je sais qu'elle reviendra; au moins, j'irais pas vomir sur Yuki. « Dis plus mon nom. T'en as pas besoin, on en a pas besoin... On a juste besoin du tien, mon petit Yukihiro. » Je lui adresse un sourire niais, vaguement amusé, et mes paupières se réduisent alors à une fine fente, presque imperceptible. Quand je le regarde sous moi, comme ça, alors que lui aussi il me fixe avec ses petits yeux émerveillés, je me dis qu'il a vraiment un putain de beau visage. Que la courbure de son menton soit imparfaite, que cette petite cicatrice vienne briser l'harmonie de son épiderme et que ses dents soient trop grandes, rien n'y fait; je le trouve toujours aussi magnifique, et j'ai inexplicablement envie de le croquer, là. Je soupire un instant; je sais, je suis un mauvais mec, j'aime les choses interdites, je me bourre la gueule et je déboule chez les gens à pas d'heure, mais honnêtement pour moi rien change et là, tout est normal. Yuki est une chose que j'aime beaucoup; je sais pas quoi, mais je sais qu'elle est interdite, confusément obscène et défendue pour moi de consommer, d'absorber. Pourtant j'aime bien ça, j'ai un goût prononcé pour les prohibitions, alors soit ─ je suis impulsif, irréfléchi, alors putain j'en profite.
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Sans trop réfléchir, une pulsion me parcourt l'esprit et le long du corps, et mes mains se précipitent instinctivement sur Yuki. Je me saisis de son col, maltraite le haut de sa chemise et l'attire contre moi; lui il s'emparerait de mon menton, comme un enfant effrayé, et moi je n'hésite pas à lui arracher la chemise, s'il le faut. Je rigole un instant, d'un air presque diabolique, et mes yeux ne prennent même pas la peine de chercher ceux de Yuki : il me tente trop, il éveille en moi tous les autres effets de l'alcool, et la combinaison est juste géniale. Son souffle se répercute contre mon visage, contre mes pores enflammés, et son parfum me parvient bientôt. Je souris, tandis que sans aucune gêne, sans aucune retenue, j'effleure mes lèvres contre les siennes, une esquisse légère sur mon tableau mental. Lui, peut-être qu'il n'a pas osé, peut-être qu'il ne l'a pas fait pour me surprendre au dernier moment, j'en sais foutrement rien; mais moi, je m'en tape, parce que j'en ai envie. Pourtant, je ne fais rien de plus, je ne fais que les caresser un instant, rien de bien transcendant, mais ça suffit à me contenter. Je souffle quelques mots contre sa bouche, tout aussi incompréhensibles que mon attitude, que mon comportement ─ et puis, enivré, j'embrasse sa commissure, dépose un petit bout de rien au bord de ces lèvres qui se sont amusées à me surprendre, à me narguer, me doper encore plus que je ne le suis. Ce connard va me rendre fou. Vraiment; et pourtant, ce soir, j'aime plutôt ça.


Suoh Yukihiro» I ❤ Nishinaka
Suoh Yukihiro
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Jeu 10 Déc - 0:09
     



I KNOW THIS WORD, I SEARCHED IT ON GOOGLE •••




Ses yeux sont vitreux, comme s’il ne voyait pas vraiment. Pourtant ils sont posés sur moi, ces deux gros joyaux grisâtres d’un éclat sombre au milieu de cette figure si pâle, si opaline. Mes doigts se resserrent un peu dans la chevelure au toucher si soyeux. J’aime ses mèches lisses et leur contact sur ma peau. Elles sont aussi légères que de la vapeur d’alcool. Je pourrais passer ma vie à jouer avec, j’aimerais y enfouir mon visage et froncer le nez parce que ça sent la cigarette, mais ne rien en avoir à faire parce qu’on est si bien dans les cheveux de Haku. Un jour je ferais ça quand il dormira, je me servirais de son coma éthylique pour me plonger dans les infinités peroxydées de sa tignasse malmenée. Il me prendrait pour un con, c’est sûr, alors autant le faire quand il n’a conscience de rien.

Ses mains enserrent soudain mes hanches, et mon corps glisse vers le sien pour venir se presser contre son torse. Surpris, je me crispe un peu, embarrassé par la soudaine proximité. Il sourit de plus belle, et je le dévisage, surplombant son visage, louchant presque pour suivre ses yeux à lui, observant avec attention ce front lisse que je viens d’embrasser, me remémorant la fièvre qui embrase sa peau livide. Est-ce qu’il va vraiment bien ? Est-ce que je ne devrais pas l’emmener se coucher, soigner ce feu qui le consume, au lieu de savourer égoïstement la chaleur qui irradie de lui pour réchauffer mes membres transis ? Avant que je ne songe à le porter jusqu’à mon lit pour l’y coucher comme un enfant, il me saisit plus vigoureusement et me repousse. L’arrière de mon crâne vient rebondir violemment dans le moelleux du canapé, et mes omoplates saillantes s’enfoncent dans le coussin sur lequel je me retrouve étendu, plaqué là par le corps de Haku.

« Dis plus mon nom. T'en as pas besoin, on en a pas besoin... On a juste besoin du tien, mon petit Yukihiro.  »

Il se contredit, encore. Ça me désoriente, je sais plus vraiment quoi lui dire. Il change d’avis en permanence, passant du coq à l’âne sans transition, aussi rapidement que ses humeurs ne saute. C’est le propre des hommes ivres, ils sont inconstant. Mes yeux roulent dans leurs orbites alors que j’essaye d’oublier la douleur qui a éclaté dans ma mâchoire lorsque mes dents ont claqué sous le choc. C’est désagréable, mais Haku s’en moque, parce qu’il est trop concentré dans ce qu’il fait. C’est pas très grave, je lui en veux pas, je sais qu’il est comme ça. Parfois je me dis que j’ai de la chance qu’il ne me cogne pas, parce qu’il a cassé la gueule à des petits cons comme moi pour bien moins que ça. Je suis peut-être un peu trop téméraire parfois, à le provoquer sans craindre ses poings brisés par les bagarres. Est-ce qu’il me frapperait ? Un jour sans clope, un jour sans drogue, un jour sans vin, il pourrait bien passer son manque sur moi. Ça ne me dérangerait pas. Je veux bien crever sous ses coups si ça peut l’aider à se sentir mieux. Je veux bien mourir pour qu’il aille bien, pour qu’il sourit juste comme ça, sans l’aide de dame vodka. Il a un sourire de gosse quand il est bourré. Je me demande s’il souriait comme ça à mon âge, ou plus jeune. J’aurais aimé connaître cet Haku là, le Halku adolescent, enfant, qui se soucie de rien et qui ne se ruine pas l’esprit avec toute sorte de substance. Est-ce qu’il était aussi beau ? Il a forcément toujours été beau de toute façon, c’est comme ça.

Il me regarde un peu comme si j’étais sa prochaine connerie, avec un air de défi qui veut dire au monde qu’il s’en fout des lois, parce qu’il fait que ce qu’il est veut, il est bourré. L’alcool ça donne le pouvoir, l’autorité, des droits qu’on a pas quand on est sobre. C’est la base du code juridique. Boire c’est effleurer du doigt le pouvoir et l’exubérance. Ses mains empoignent le col de mon t-shirt, il soulève mon corps comme si j’étais un simple objet inerte. Il me ramène toujours près de lui, et c’est là que je veux être. Je veux voir son visage de tellement près que mes yeux n’accommodent plus, qu’il n’est plus qu’une vague forme dont je devine les traits lisses.

Et puis ses lèvres viennent rencontrer les miennes, réveillant une sensation que j’avais peur d’oublier. L’espace d’un instant je crois entendre la mer qui rugit au loin et la neige qui colle à ma peau. Il effleure ma bouche, projetant son souffle brûlant sur mon menton. Mes yeux se ferment par instinct, je serre les paupières et mes joues se rehaussent. Mon corps entier est concentré sur ce contact à peine perceptible, cet effleurement léger et bref sur mon épiderme. Il n’embrasse pas mes lèvres, il se contente de les caresser, et je ne suis même pas certain de savoir faire la différence entre sa respiration et sa peau. Il finit par apposer un baiser juste à la commissure, chaste et empressé, avant de se retirer. Mon esprit hurle, hurle à Haku d’arrêter. Il n’est pas lui-même, il ne sait pas ce qu’il fait. Demain il aura oublié, alors il s’en fout, il n’aura pas à supporter le poids du regret. Moi j’aurais à le regarder dans les yeux, il doit penser à ça. Le Haku sobre ne veut pas de ça, le Haku sobre se le refuserait. Comment je suis censé accepter de faire quelque chose à son insu. C’est comme embrasser un cadavre. Dans le même temps, mon cœur s’acharne sur mes côtes, parce que j’adore ça. J’ai envie de mettre fin à son petit jeu tentant, de l’empoigner, d’oublier cette fichue timidité pour coller une bonne fois pour toute mes lèvres aux siennes et l’asphyxier. Il doit continuer, encore, ne jamais s’arrêter, parce que c’est la meilleure chose que monde, ces deux croissants rosés qui volent les miens. Déchiré entre ivresse et raison quand lui n’est plus qu’ivresse. J’ai pas envie d’être l’adulte ici, mais je tolérerais pas de trahir ce crétin qui oublie ses propres résolutions. Il aurait mieux fait de ne pas en prendre et de s’autoriser mes lèvres autant qu’il le veut. Ce garçon est trop compliqué, et je ne peux même pas expliquer concrètement comment je peux penser ça à son égard. Il est trop tard, la fatigue me fait pas réfléchir droit.

De toute façon, il a fini par se stopper, et ça me soulage autant que ça me déçoit. J’aurais voulu goûter d’avantage à sa peau. Mon corps retombe sur le canapé, lourdement. Je souris, je le regarde, un peu entravé par mes paupières qui retombent sur mes yeux noirs. J’ai l’air béat, comme comblé. Mon cerveau s’est déconnecté à son tour, comme si son haleine m’avait insufflé un semblant d'ébriété. Mes bras s’étendent pour s’enrouler autour de sa nuque, et sans lui demander son avis, je l’attire contre moi, l’obligeant à venir s’étendre sur moi. De membres noués, je le colle contre moi, pressant sa tête contre mon cou, plongeant mon nez – enfin – dans ses cheveux pour humer le parfum du tabac froid qui en émane. Je suis bien là, vraiment bien, même avec son corps qui pèse sur le mien. Il me réchauffe tout entier. Je veux qu’il écoute le sang battre dans ma carotide et me prévienne si ça s’arrête. Un soupire d’aise passe la barrière de mes lèvres quand mes doigts vont retrouver sa chevelure pour la triturer avec désordre, comme un gosse qui maltraite machinalement sa peluche avant de se laisser emporter par le sommeil.

« Est-ce que tu vas rester là cette nuit ?  »

Reste s’il se plait, sois mon édredon. De toute façon t’as pas le choix, parce que je vais m’endormir ici et maintenant si tu fais rien, et alors si tu pars, j’aurais froid, vraiment froid. J’aurais les jambes nues et le corps exposé à la fraîcheur ambiante. T’as pas le droit de partir et de me laisser comme ça. Je te tiens, tu ne t’échapperas pas. Reste juste là et prête moi l’odeur et le soyeux de tes cheveux. En échange t’as le droit de faire tout ce que tu veux de la souche endormie que je serais. C’est un chouette deal, pas vrai Haku ? Dessoûle dans mes bras. Laisse moi apaiser ta future gueule de bois. Je sais pas comment je ferais, mais je le ferais c’est sûr. Et si t’es trop mal, j’irais pas travailler, j’appellerais le patron pour dire que mon fils est malade. C’est pas comme s’il savait qui je suis de toute façon. Je resterais toute la journée à veiller sur toi, à te faire des tisanes et à soigner tes migraines en te soufflant dans les oreilles. Alors reste avec moi et attends demain. Laisse les heures dégager cette connasse de vodka de ton sang, comme ça à l’aube, tu ne seras plus que le gentil con de Yukihiro. C’est tout ce que j’exige pour mon anniversaire.


Kuronuma Haku» I ❤ Nishinaka
Kuronuma Haku
Avatar : Min Yoongi
Pseudo : petit poussin rose d'amour d'Eden forever and ever (Kernel)
Date de naissance : 14/06/1992
Age : 31
That's what i do there : Raté des bas-fonds - Cutie pie à temps plein
What about love ? : Yuki is my booooy ♥ the best baby in the world, I want to have his kids
How I feel : « J'aime son humanité, plus que tout : j'aime la finesse de ses traits, son parfum simple et l'idée que celui-ci imprègne mes vêtements. Son désir de ne pas m'enfoncer la tête sous l'eau, plus qu'elle ne l'est déjà, et ses grands yeux noirs, dardés d'innocence qui m'arrachent des mémoires ensevelies, aussi douloureuses que flatteuses. La façon dont il hausse timidement le ton, aussi, comme s'il craignait de m'intimider. La possessivité inexplicable qu'il a à mon égard, et surtout la sensation des lignes de sa main qui se marient aux miennes, parfois. Juste comme ça, juste nous deux, comme il ne faudrait pas. »
...

Messages : 223

Dim 13 Déc - 4:57
     

사랑이란 아프고 아픈 것
LOVE IS SO PAINFUL

À vrai dire, je ne sais pas vraiment si je compte faire autre chose ou non : ce n'est plus moi qui contrôle mon corps, qui ordonne à mon cerveau d'envoyer tels ou tels signaux ─ alors qui sait ce que je suis capable d'accomplir d'une minute à l'autre, juste comme ça, si moi-même je n'en ai aucune idée ? Rien ne me dit que je n'aurais jamais du faire ça, rien ne m'alerte de la grosse connerie que je viens encore de commettre, encore une fois; alors je souris comme un obsédé, et crois qu'il n'y a aucun problème sur Terre. Aucun à part ce joli con qui me regarde, qui respire tantôt vite, tantôt faiblement ─ qui suffoque presque sous l'insignifiante caresse que je me suis permis de déposer, juste au coin de cette bouche qui me surprend, et qui me maudit tellement. Il me regarde fixement, avec des yeux à moitié écarquillés dans lesquels je me noie un instant, comme si c'était la source-même de ma volatile ébriété; il me juge autant que si j'étais un demeuré qui passerait par là, qui s'inviterait cordialement chez lui sans lui demander la permission et qui viendrait troubler son sommeil pour faire le connard, pour ne pas le laisser se rendormir et le garder égoïstement avec lui, avec sa sale gueule déformée par le sourire de l'ivresse, le sourire de cet alcoolo qu'on croise parfois, au coin d'une ruelle sale et abandonnée. J'air l'air très content et pourtant très misérable dans cet état-là, et lui il est capable d'être le gentil Yuki pur et innocent, puis se transformer en vilain petit salaud en un rien de temps, juste à peu près rien; il ne lui faut que quelques mains baladeuses et des gestes entreprenants, et je suis déjà à lui, complètement saoulé par tout ce qui me plaît et ce qui attire mon œil voilé. D'ailleurs, est-ce la perte de conscience, simplement moi, ou bien il profite de ma condition ? Si j'étais pas irréfléchi et démuni d'un quelconque cerveau, je pense que j'y accorderais un peu plus d'attention; mais c'est pas si grave tant que je suis inconscient, en fait, parce que de toute façon, moi aussi j'en profite. Mais alors seulement quand je me réveillerai, peut-être que je me dirais qu'on est bel et bien à blâmer, tous les deux, et qu'en réalité, vraiment en réalité, les proportions de toutes ces saloperies de tentations dépassent l'entendement.
For your birthday, I decided to be drunk; ft. Suoh Yukihiro 150317101752383932
Je me laisse aller contre lui, juste comme ça. Enfin, je sais pas trop si c'est moi ou lui qui m'entraîne, disons que je n'ai plus la faculté nécessaire pour le savoir; mais je sais bien que, là, je suis à ses côtés, et c'est lui qui s'efforce d'essayer d'apaiser ma folle ivresse, qui partage sa chaleur à chaque recoin des parcelles de ma peau anesthésiée. Pendant un instant j'ai l'impression que ces bras qui m'entourent et cette moiteur corporelle réveillent en moi de vieux souvenirs égarés, enterrés dans une bouche béante creusée à la pelle, longtemps restés enfouis et qui réapparaissent de temps à autre, pour me faire comprendre que même dans l'état le plus primaire et décalé, je suis toujours un minable en manque d'amour, en manque d'attention, en manque d'un bonheur certain que je n'ai à peu près jamais connu, jamais touché du bout de la pulpe de mes doigts usés et rongés. Je suis tellement épanoui que quelqu'un veuille bien me prêter un corps à enlacer, à arracher de mes poignes infortunées, dégénérées, et qui m'accepte même si j'ai définitivement enseveli tout souvenir et toute raison, dans un endroit que moi-même j'ignore. Là, je ne suis plus que l'ombre de moi-même, plus qu'un tas de chair qui a tout perdu, absolument tout. Je ne suis que l'enflure qui se repose égoïstement dans les bras d'un mec tout aussi perdu, tout aussi misérable et à la recherche de quelque chose, de quelqu'un qui saurait lui prouver qu'il existe réellement. Moi je ne sais pas trop où je vais, j'ai pour dernière et unique conscience que je suis en train de le câliner comme un foutu gamin qui accepterait les bras qu'on lui tendrait, qui ne se poserait pas plus de question parce que de toute façon, penser, j'en ai plus la capacité du tout. De toute manière, ressasser et haïr, ce n'est pas ma première résolution pour ce soir : alors je souris en coin à mesure que ma tête tourne, virevolte et tourbillonne à la manière d'une attraction déchaînée, du défilement de notre existence lorsqu'on sent notre cœur s'accélérer et qu'on a les yeux illuminés par des phares que l'on n'ose même pas imaginer, tellement ça paraît putain d'irréel, tellement ça s'assimile à la fin de tout. Ouais, je crois bien que là, c'est un peu la fin de tout pour moi : c'est un peu comme cette voix qui me demande si je vais rester là, cette nuit, si je vais lui faire le plaisir de ne pas relever ma carcasse pour aller me perdre je-ne-sais-où, dans la nuit à la fois rassurante et dangereuse, dans les derniers souffles d'une course inexplicable que l'alcool et mon esprit tourné en dérision auraient provoquée, pour que je termine mon aventure autre part que dans ces bras accueillants et véritablement addictifs; sûrement dans un fossé ou dans un caniveau, soit les endroits les plus déplorables qui soient pour le roi des fils de pute que j'ai en réalité toujours été, que je me suis dévoilé être dès mon plus jeune âge. À dire vrai ça sonne bien de dire ça, c'est un schéma parfait qui n'a besoin d'aucune autre retouche, mais ce n'est pas moi qui choisis ou qui dicte à mon cerveau telle ou telle chose, maintenant; quelque chose que j'ai effacé en même temps que ma mémoire m'ordonne de rester là, de ne pas bouger et d'endurer cette douleur dans ma tête, dans mon cerveau, pour tout simplement rester ici et accomplir cette promesse silencieuse. Oui, je partirai sans doute pas, et ce sera juste pour ton putain de petit bonheur à toi, sombre con de Yukihiro. Ce gamin est malade, tout aussi malsain que moi et pourtant, j'ai encore besoin de lui à mes côtés : même dans la chaleur entêtante de l'alcool, même dans la douleur perpétuelle et dans l'autre, dans celle-ci, passagère et pourtant déchirante, qui me scinde l'esprit en deux et qui me taillade les lèvres dans un sourire incompréhensible. Sûrement le fait que je ne puisse rien exiger de mon cerveau et de mon propre corps; parce que là, une force mystérieuse choisit pour moi, et cette saloperie m'indique de briser toute morale, toute conscience même jusqu'à la plus prudente, pour m'enterrer plus qu'elle ne l'a déjà fait, ce soir-là. Serait-ce donc l'alcool qui s'amuse à faire tout ça, qui peinturlure d'un blanc diaphane la feuille noire de mon essence putride, souillée par la vie, par l'amour que je ne pourrais assurément jamais avoir ? Je ne le sais plus, parce que je ne réalise pas trop ce qu'il m'arrive et que tout ça, ce ne sont que des fragments de ma mémoire, jetée aux oubliettes, enfermée dans la geôle de Dame l'irréflexion.
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J'ai déjà oublié le goût futile de ses lèvres. Il me plaque contre lui, comme s'il ne voulait pas me laisser partir, comme si j'étais la seule chose qui compte à ses yeux, là, maintenant ─ tout de suite, dans cette pièce où il n'y a plus que nous deux et où nous ne devrions pas faire ça, en temps normal. J'en sais rien s'il tient à moi, je le saurais jamais : je suis qu'un pauvre poivrot complètement hors de course, qui n'arrive même plus à suivre le propre fil de ses pensées et qui a la vie trop compliquée pour un simple gamin de dix-huit ans comme lui, qui a déjà vécu une des pires souffrances qu'un homme puisse connaître. Malgré tout, là, je ne me rends compte d'absolument rien, et c'est bon de se dire que Yuki restera toujours le sale gamin qui me grise, sans que je ne puisse comprendre pourquoi, même quand je suis à peu près sobre et lucide et que je replonge dans ma souffrance interminable. Par dessus tout, il est mon addiction ─ et même lorsque je suis défoncé au stade de ne plus entrevoir quoi que ce soit de la simple réalité, je peux toujours me rendre compte que c'est lui dont j'ai surtout besoin, que c'est à lui que je pense quand je déambule comme le fantôme que j'ai toujours été, dans les ruelles sombres et impavides de mon existence. J'aurais beau me klaxonner la gueule, me noircir comme un corbeau et être défoncé comme un terrain de manœuvre, y aura toujours Yuki pour m'enlacer comme il le fait maintenant, comme il ne devrait absolument pas le faire. Peut-être que lui aussi, il n'est pas lucide, et peut-être que j'ai vraiment mis quelque chose d'autre dans le gâteau, sans m'en rendre compte. Qui sait, je m'en fous.
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Ma tête me fait sacrément mal. La douleur est putain d'horrible, c'est toujours comme ça quand je tente de dormir une fois bourré, mais disons que j'arrive facilement à m'endormir malgré ça, parce que j'ai appris à endurer et à m'y habituer. Je gigote un instant de sorte à me tourner sur le côte droit, même si les mains de Yuki s'obstinent à me garder, à me faire sien. En général ça tourne moins quand je fais ça, et je me sens d'ores et déjà un peu mieux. C'est con, mais c'est un réflexe insignifiant qui m'aide à apaiser la douleur, quand l'ivresse et l'enivrant parfum capiteux de l'alcool déserte mon enveloppe, me laisse seul et vulnérable : m'abandonne une énième et exténuante fois.
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Sans que je ne m'en rende compte, ma vision finit par se dérober tout à coup, un peu comme quand Yuki m'imposait les ténèbres les plus complètes. Mon souffle freine, jugule dans le fond de ma gorge oxydée, et bientôt il semble disparaître, mourir comme si je crevais petit à petit. Mes paupières fanent et la dernière chose que je peux capter est la circulation tumultueuse de son sang, de ce précieux sérum d'amour, de vie, de trépas, qui m'indique qu'il existe bel et bien, qu'il ne fuira pas, lui ─ et que la mort n'est pas encore venue pour le chercher et me l'arracher, plus tôt qu'il ne l'aurait fallu.
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Sans que je ne m'en rende compte, ma vision finit par se dérober tout à coup, un peu comme quand Yuki m'imposait les ténèbres les plus complètes. Mon souffle freine, jugule dans le fond de ma gorge oxydée, et bientôt il semble disparaître, mourir comme si je crevais petit à petit. Mes paupières fanent et la dernière chose que je peux capter est la circulation tumultueuse de son sang, de ce précieux sérum d'amour, de vie, de trépas, qui m'indique qu'il existe bel et bien, qu'il ne fuira pas, lui ─ et que la mort n'est pas encore venue pour le chercher et me l'arracher, plus tôt qu'il ne l'aurait fallu.
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Fucking next morning, heres comes the tomorrow

Autant dire que la douleur est superbe, putain d'atroce. J'ai l'habitude de m'attendre à ça, quand je ferme les yeux après une soirée agitée où l'alcool a primé, comme il le fait si souvent : mais là, franchement, j'ai mis la dose. J'émerge, lentement mais sûrement. Mes yeux prennent du temps à se rouvrir, et je ressemble à un putain d'escargot avec cette gueule du matin. Y a les rayons du soleil qui percent à travers la fenêtre, que je peux difficilement apercevoir plus loin, mais je peux vraiment pas y penser sérieusement. Il fait jour, je crois, je sais pas quelle heure il est et j'ai juste envie de hurler et d'insulter la première personne que je peux croiser. Je me sens pas bien, vraiment pas. Une douleur au niveau de mon crâne s'excite, me fait bien comprendre que je viens de me réveiller, que je suis qu'un déchet et que, vraisemblablement, je sais pas trop ce qu'il m'arrive. C'est comme si on me tapait la tête à coup de marteau, alors instinctivement, je plaque mes mains sur ma tête, profondément soûlé. Ouais, je sais bien que j'étais bourré y a pas si longtemps que ça, et que j'ai encore du faire des conneries pour oublier autant de choses en une seule nuit. Mais qu'est-ce qu'il s'est passé, hier ? J'ai beau chercher dans ma mémoire, c'est comme si c'était à peu près vide, comme si je n'avais rien vécu ces dernières heures, à part un profond sommeil et un gâteau fait à l'arrache. Peut-être que ça viendra quand ce putain de mal de tête des lendemains de soirée se sera calmé, bordel de moi.
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Mais où je suis, là ? J'ai l'impression de ne plus avoir de corps pour moi, que je suis complètement aplati je-ne-sais-où, et que j'ai encore atterri quelque part où il ne fallait pas. J'ai la bouche pâteuse, j'ai carrément envie de pisser mais j'ai l'impression de me retenir depuis des années. L'envie de dégueuler ne tarde pas à se faire ressentir : mais je réprime ça comme je le peux, parce que, bordel, faudrait déjà que je sache qui je suis, avant de tout dégobiller comme un enfoiré, même si j'ai beau m'en foutre rien qu'un peu. Mes jambes et mes bras me font mal, c'est pire que ma tête ─ mes articulations ne semblent pas réceptives et j'ai juste envie de me lever, là, de faire autre chose que de n'être qu'un cadavre qui halète comme si j'étais encore déchiré, encore sous l'emprise lamentable de l'ivresse excessive. Non, je le suis plus, mais j'ai un peu perdu la notion de tout ce qui m'entoure, même si me connaissant, je les retrouverais après m'être enfilé des litres de flotte dégueulasse. La douleur à mon ventre me dégoûte, je sais bien pourquoi et je l'accepte, j'assume; et pourtant, là, l'alcool me paraît être comme le truc le plus dégueulasse au monde, dont je n'ai pas envie et dont je n'aurais pas envie d'ici une autre soirée de misère et de cynisme naturel. Je grogne sous la douleur des éclairs taraudant ma cervelle, et c'est plutôt difficile de dire que j'y ai toujours été accoutumé. C'est vraiment pas agréable et pourtant, cette sensation, je n'ai jamais trop cessé de la vivre continuellement, mis à part que j'avais le réflexe d'appeler des potes pour qu'ils viennent me chercher ou m'informer sur la situation. Là, c'est différent, je ne reconnais pas vraiment l'endroit autour de moi et j'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui change radicalement des autres soirées passées à faire le con, le typique ivrogne de la soirée qui casse la gueule à à peu près tout le monde. Dans un soubresaut, je tressaille et mes yeux finissent par s'ouvrir définitivement, pour au final être éblouis par la clarté et la luminosité ambiante, celle qui réchauffe la pièce et qui me rappelle que c'est bel et bien le matin, que c'est là que je vais souffrir et que je vais me rendre compte que je suis qu'un enfoiré, qui au final mérite un peu tout ça. Comme d'habitude.
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Mais peut-être que c'est simplement ce corps, juste en dessous de moi et à quelques millimètres du mien, qui m'a en réalité réveillé et a saccagé en moi tout ce que j'ignorais jusque-là. Je cligne des yeux, un instant, et me mords les lèvres jusqu'au sang : la douleur empoigne ma tête, mon foie et la chair de mes bras, et pourtant je ne peux m'empêcher de jurer au hasard en admirant douloureusement l'être que je surplombe, qui comate doucereusement et qui ne demande qu'à se faire briser son sommeil serein, tranquille, comme la mer qui se couvre et qui se tait lorsque la neige s'impose et devient Reine. Je le contemple, hébété, tandis que mon expression se transforme hasardeusement, même si j'ai l'air hyper fatigué et que je suis sur le point de me rendormir à tout moment. Un instant, je ne comprends pas pourquoi lui, le petit homme qui me ravage interminablement l'esprit, il est là avec moi, contre moi, somnolent avec cette expression tranquille, ce front lisse et paisible, et cette aura reposée qu'on attribuerait à un patient endormi. Je fronce les sourcils, fais la grimace sous le joug d'une décharge, et je l'admire un frêle instant. Je suis tout blanc, un vrai zombie. Je suis archi mal, j'ai l'impression de pas être hydraté comme il faut, et je sais que tout ça, ce sont juste les conséquences de mes lendemains de soirée; c'est banal, quoi, et je peux le surmonter facilement, maintenant que je connais ce genre de connerie comme ma poche. Pourtant, lui, il est juste super beau, même quand il dort. Il a la bouche entrouverte et son souffle régulier et silencieux parvient à mes oreilles, qui elles hurlent littéralement dans ma tête. Je sais pas pourquoi je pense ça, j'en ai aucune idée d'ailleurs, et ça a le temps de se frayer dans ma tête alors que je suis en train de morfler comme pas possible; pourtant ouais, il l'est vraiment, et de ses traits ressort une étonnante tranquillité, une paisibilité touchante qui a le don de me provoquer un malaise, de me secouer encore plus que je ne le suis déjà. J'insulte un peu au hasard Yuki pour ça, et mon regard se détache de son visage si séduisant; non, c'est vraiment pas le moment de flancher et de se mettre encore plus mal que ça, alors je ne devrais pas le regarder comme ça, sinon je risque de faire éclater quelques-uns de mes organes vitaux. Un soupir franchit la barrière de mes lèvres, et bientôt des fourmilles semblent me grignoter l'estomac, envahir mes jambes et s'acharner contre la carapace sensible de mon cerveau et de ses barrières. Je gueule un peu, j'ai vraiment pas l'air con, mais je ne me sens pas bien du tout ─ pourtant, y a quelque chose de futile, d'à première vue dérisoire qui me vole mon attention, qui attire mon regard terne et fatigué. Bordel, non.
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« Putain de merde. » Je geins, limite si je m'égosille pas, et une expression indéchiffrable prend place sur mon visage, une grimace qui mêle le dégoût, la douleur et la stupéfaction. « Qu'est-ce que tu fous, qu'est-ce qu'on a fait, je t'ai violé ? Lève-toi putain de bordel ! » Je m'exclame, tandis que j'extirpe ma main de là où je viens juste de la trouver, sincèrement déstabilisé. Non, non, me dites pas qu'on a fait n'importe quoi, que j'ai fait n'importe quoi, que l'alcool m'a poussé si loin. Tout mais pas ça, si possible, sinon je lui casse sa gueule de petit ange endormi ─ j'en serais jamais capable, je pourrais jamais le faire, mais je le ferais quand même s'il peut autant me faire dérailler que ça. Il a juste pas le droit, il devrait pas, il aurait jamais du me rendre aussi accro que ça, de toute façon. Et sérieux la douleur est juste lancinante.


Suoh Yukihiro» I ❤ Nishinaka
Suoh Yukihiro
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Dim 13 Déc - 19:55
     



I KNOW THIS WORD, I SEARCHED IT ON GOOGLE •••




Ça doit déjà être le matin, parce que ça semble clair derrière mes paupières. S’il fait déjà jour, c’est que j’ai oublié de me réveiller pour aller au travail. Sur le coup j’ai mon cœur qui bat plus vite. Pourquoi je ne suis pas levé, pourquoi mon réveil n’a pas sonné ? Je ne me sens pas très bien, il va falloir que j’appelle le patron pour lui expliquer, mais lui expliquer quoi, ce n’est pas mon genre de trop bien dormir et d’oublier de me lever. Pourquoi j’ai un vieux truc dur qui me casse le dos d’ailleurs, et mon oreiller, il est passé où ? Faudrait que j’ouvre les yeux, que je me lève pour regarder l’heure, mais je sais qu’il est beaucoup trop tard et que je vais être encore plus stressé, alors je préfère rester dans l’ignorance. Puis je suis bien là où je suis, il fait drôlement chaud.
En fait je sais où je suis, je connais cette chaleur moite, c’est un peu la même qu’hier. Le temps que tout se reconnecte, que je me rappelle de ma propre identité, et je me rappelle à peu près que je ne me trouve pas dans mon lit mais bien vautré en travers du canapé. Ceci explique cela. Mon réveille à du sonner, s’égosiller comme un con dans la chambre vide, et donc je ne l’ai pas entendu. Mon oreiller aussi il n’est pas là, et ce truc qui me brise les reins c’est le manteau de Haku que j’ai jeté en travers et sur lequel j’ai fini par me coucher. C’est ce même Haku qui me sert d’édredon. Du coup je stresse un peu moins. Je suis toujours en retard au boulot, mais j’ai plus envie d’y aller, parce que je suis trop bien là où je suis, et que de toute façon j’ai pas envie de réveiller l’ivre con qui roupille sur moi pour aller m’emmerder à faire le poteau au milieu de magasin. Autant rester là et me rendormir. Je gigote un peu et ma tête tombe de côté pour rencontre la peau brûlante de son cou. Je dirais que j’avais la gatro, ça semble être une bonne excuse pour rester dormir plus longtemps contre mon cadeau d’anniversaire qui décuve lentement.

« Putain de merde. »

Je sais pas combien de temps je me suis rendormis, mais c’est définitivement le juron qui me tire de ma douce torpeur. A moins que ça ne soit les coudes de Haku qui viennent allégrement prendre appuie sur mes flancs quand il se redresse. J’ouvre douloureusement les yeux, et la lumière qui inonde la pièce me brûle instantanément la rétine pendant que ses cris m’agressent les oreilles. Je ne comprends pas ce qu’il dit, il jure comme une charretière. C’est trop pour mes sens anesthésié.

« Aïe ! Deux secondes, je me lève. » Je marmonne avec agacement en frottant mes yeux larmoyants.

C’est la deuxième fois qu’il me tire aussi violemment du sommeil, mais pour le coup il a l’air franchement paniqué. Je me redresse en baillant, et dans ma tête, j’essaye d’aligner les mots pour reconstituer sa phrase. Il m’a demandé s’il m’avait violé où j’ai rêvé ? Mes yeux s’ouvrent tout à fait cette fois. Je le dévisage. Il n’a vraiment pas l’air bien franchement. Son teint est encore plus blanc que blanc, c’est à se demander si ce n’est pas le blanc de son crâne qui filtre à travers sa peau devenue translucide. Ses yeux sont plus rouges que deux rubis, et il empeste la vodka et le tabac froid, terminant ainsi de réveiller mon odorat jusque là épargné.

J’ai soudain la nausée. Pas à cause l’odeur, mais à cause de l’effroi que je peux lire sur son visage. Il m’a vraiment demandé s’il m’avait violé, et cette idée n’a pas du tout l’air de lui plaire. J’ai été con putain, j’aurais pas du accepter ça, je savais qu’il ne se l’aurait pas fait sobre. J’ai honte. J’ai clairement profité de sa situation. Quelle ordure je fais, c’est moi qui l’ai violé oui. J’aurais du le repousser, lui dire que c’était pas bien, qu’il était pas lui-même. Je suis censé pouvoir continuer de le regarder dans les yeux maintenant ? Mes pupilles se posent ici et là, cherchant une échappatoire à la soudaine honte. J’avais espéré qu’il ne se souviendrait pas, mais visiblement c’est la première chose à laquelle il a pensé au réveil. On aurait pas du, on aurait pas du… et dire que j’ai apprécié, dire que j’étais content, comme un gosse. C’est un peu déroutant de voir l’horreur sur le visage ce celui qui retrouve enfin conscience. Je le dégoûte à ce point ? Dérouté, je m’installe correctement sur le canapé, ramenant vers moi mes jambes nues pour me réchauffer un peu.

« Je suis désolé Haku, j’aurais dû t’empêcher de faire ça, je savais que t’étais pas en état de comprendre ce que tu faisais… »

Je me lève, penaud, et sans chercher à croiser son regard, je me marche jusqu’à la cuisine pour remplir un verre d’eau. Je laisse tomber dedans un cachet d’aspirine. J’en profite pour regarder l’heure sur le micro-onde. Il est neuf heures et demie. Mon portable n’affiche pas de message. Le patron n’a pas remarqué mon absence. Prévisible, ce n’est pas comme si j’étais indispensable pour faire tourner la boutique. J’appellerais plus tard, de toute façon je crois que je vais vraiment finir par vomir, je me sens tellement mal vis à vis de Haku. Pourquoi je me suis comporté aussi égoïstement, je savais pertinemment qu’il allait le regretter. Je reste immobile, courbé au dessus de mon portable, la main sur le ventre pendant quelques secondes encore, à regarder le cachet se dissoudre lentement dans l’eau. Et dire que je me suis endormis contre lui sans pression après avoir fait ça. Je suis vraiment qu’un déchet. Inspiration. Expiration. Je saisis le verre d’eau et retourne vers le jeune homme à la gueule de bois. Le breuvage passe de mes doigts aux siens et je m’installe sagement à sa droite en fixant mes genoux saillants. Je dois lui dire quoi ? C’est pas lui, c’est moi, c’est moi qui ai abusé, profité égoïstement de son corps. Et puis d’abord, quel plaisir j’ai pu en tirer de toute ça, c’était qu’un cadavre hier, n’y avait pas de conscience derrière ses deux yeux dingues, juste une pute de vodka qui contrôlait tout. Quel genre de type je suis à apprécier ce genre de chose alors que mon partenaire est complétement décalqué ? Qu’est ce qui justifie que je l’ai laissé faire, et pire, que j’étais heureux qu’il le fasse. Je suis une trainée, un putasson, rien de plus. Oh pardonne moi Haku, j’aurais du être plus adulte que toi hier soir, mais au final je ne t’ai même pas respecté un minimum. Si tu m’en veux, si tu décides de partir, je me pardonnerais jamais d’avoir été si con. Mais je dois te le dire, c’était pas ta faute, parce que ce n’est jamais la faute des gens qui boivent. Alors t’en veux pas trop s’il te plait, t’aurais mieux fait d’oublier, j’aurais été le seul à me rappeler et à avoir honte de ce qu’il s’est passé.

« Te sens pas coupable de m’avoir encore presque embrassé Haku. C’est moi qui ai profité, je n’aurais pas dû te laisser faire ça dans ton état. Je suis pitoyable. »

Kuronuma Haku» I ❤ Nishinaka
Kuronuma Haku
Avatar : Min Yoongi
Pseudo : petit poussin rose d'amour d'Eden forever and ever (Kernel)
Date de naissance : 14/06/1992
Age : 31
That's what i do there : Raté des bas-fonds - Cutie pie à temps plein
What about love ? : Yuki is my booooy ♥ the best baby in the world, I want to have his kids
How I feel : « J'aime son humanité, plus que tout : j'aime la finesse de ses traits, son parfum simple et l'idée que celui-ci imprègne mes vêtements. Son désir de ne pas m'enfoncer la tête sous l'eau, plus qu'elle ne l'est déjà, et ses grands yeux noirs, dardés d'innocence qui m'arrachent des mémoires ensevelies, aussi douloureuses que flatteuses. La façon dont il hausse timidement le ton, aussi, comme s'il craignait de m'intimider. La possessivité inexplicable qu'il a à mon égard, et surtout la sensation des lignes de sa main qui se marient aux miennes, parfois. Juste comme ça, juste nous deux, comme il ne faudrait pas. »
...

Messages : 223

Lun 14 Déc - 1:15
     

사랑이란 아프고 아픈 것
LOVE IS SO PAINFUL

Ma tête tourne, elle tourne trop vite, et des flashs désagréables m'inondent le cerveau et ruissellent de part et d'autre dans mon œsophage, sous ma peau, dans toute la surface de mon visage et dans chaque articulation qu'ils peuvent trouver. Franchement je la connais, cette sensation, elle ne m'est guère inconnue et c'est un peu comme une amie : sauf que je la déteste, cette inévitable dégringolade, et que si je le pouvais je la foutrais à la porte et lui dirais d'arrêter de venir me soûler à chaque lendemain de soirée. Mais c'est comme ça, après tout, et je me suis fait à l'idée que j'y peux rien. C'est comme ça que j'ai appris à vivre, que j'ai appris à endurer l'appel inéluctable de l'alcool, qui doit bien se terminer quelque part, chuter comme l'effondrement soudain d'une étoile, d'une putain de comète à des années lumière de tout ça, de cette réalité qui termine toujours par reprendre le dessus. C'était un peu ce que j'étais, y a quelques heures ─ juste un corps détaché de tout, glissé dans son enveloppe cryptique, que personne ne peut ramener et rétablir, mis à part le courant infaillible de la vie.
For your birthday, I decided to be drunk; ft. Suoh Yukihiro 150317101752383932
Pourtant, là, je me sens on ne peut plus désorienté. La douleur continue d'accomplir son rituel chronique mais, quelque part, autre chose me pousse à garder les yeux ouverts et à tendre la nuque pour ne pas retomber négligemment en arrière, sous le joug fatal d'un mal-être que je ne mérite que trop bien. Là, je suis juste en train de le dévisager comme lui semble aussi le faire : y a quelque chose d'inhabituel qui brille dans ses yeux, qui semble me poser mille questions auxquelles je ne peux décidément pas répondre. J'ai le cœur assidu et pourtant j'ai les tripes déchirées, complètement éviscérées, qui se nouent et se dénouent constamment, comme si elles voulaient en réalité me faire dégueuler tout mon mal-être de toute une vie, passée à scruter l'horizon bleui. Dans ma tête, c'est pire qu'une putain de kermesse : je l'entends et je le sens, et ça suffit bien assez pour m'arracher de temps à autre des mimiques et des expressions de douleur, que je m'efforce de combattre pour mieux observer l'autre con, là, cette espèce de mec bien trop innocent et docile pour pouvoir traîner avec moi, pour pouvoir prendre autant de risques. Je ne sais sincèrement pas ce que j'ai fait, ce qui est arrivé la nuit dernière, pendant cette soirée où je me sais désormais bourré ─ ce qu'il s'est passé pour que je sois aussi proche de lui et vraisemblablement aussi entreprenant, jusqu'à en devenir complètement dépravé putain. J'essaie de refouler tout ce que je ne comprends pas réellement à l'égard de Yuki, de mettre de côté toutes ces choses dont lui et moi n'avons pas besoin parce que, au final, ça finit toujours par terminer mal. Tout ça, c'est pas pour que l'alcool vienne encore m'emmerder et provoquer chez moi tout le contraire de ce que j'essaie de mettre en oeuvre; pourtant j'ai beau le savoir, en avoir conscience et rejeter l'idée de faire toutes ces conneries avec Yuki, j'ai apparemment fait l'erreur de franchir un pas que je m'étais toujours interdit. Et ça me casse vraiment les couilles, d'être aussi insouciant de temps à autre : je suis un putain de paradoxe à moi tout seul, moi-même j'ai parfois du mal à me comprendre, alors j'ai bien vite abandonné cette idée, de la même manière que j'abandonne toute raison, quand on me propose un verre ou quelque chose d'assez fort pour m'assommer la cervelle et piétiner mes souvenirs déliquescents.
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Mais là, j'ai beau me plaindre et criser que j'ai foutrement mal, ma pensée première s'adresse tout droit à Yuki. En temps normal, je n'aurais pensé à rien d'autre qu'à la douleur et au collapsus qui me prend si souvent, le matin d'un lendemain d'une cuite, quand mon esprit m'ordonne encore une fois de n'être qu'un bouffon qui doit déguster la souffrance qu'il a cherché à butiner, comme une abeille trop gourmande et trop têtue. En ce moment, c'est à peu près différent ─ tout est différent. Je viens de retrouver ma main là où il fallait pas, indubitablement, et lui il me regarde comme si j'avais commis un crime. Ouais, c'est pas faux, j'en commets énormément, des crimes; mais pas de ce genre-là, jamais de ce genre-là. Jamais avec lui, parce que je n'y tenais pas.
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On dirait qu'il y a un malentendu entre nous, pendant une minute : je crois le percevoir dans ses yeux, dans le fond de ses orbes qui miroite dangereusement d'incompréhension, tout d'abord, puis de trouble et enfin d'égarement ─ mais les hurlements cinglants dans ma tête m'empêchent immédiatement d'y penser mieux que ça, pour être franc. Je me redresse, tandis que mes mains capturent ma tête et mes mèches de cheveux. Décidément, tout s'avère déjà pourri, ce matin. La présence de Yuki m'aurait sans doute un peu calmé, mais vu les conditions actuelles, elle ne fait que me désorienter encore plus. J'attends impatiemment ma réponse, tandis que mon corps convulse de temps à autre sans que je ne puisse jamais le prévoir. Ça passera, ça passera, mais seulement dans longtemps et quand j'aurais ingurgité un truc bien dégueulasse, bien lassant à ingérer.
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« Je suis désolé Haku, j’aurais dû t’empêcher de faire ça, je savais que t’étais pas en état de comprendre ce que tu faisais… » Je fronce les sourcils, et ma langue s'extirpe un instant d'entre mes lèvres, comme pour exprimer quelque chose entre l'accablement et la douleur, sous la pression de la traînée de feu dans ma gorge. Qu'est-ce qu'il raconte, putain ? Il veut dire que j'ai vraiment fait ça, que j'ai encore franchi le stade la connerie ultime ? Que j'ai encore remis en cause mes engagements, et que cette saloperie de vodka a bel et bien fait de moi un vulgaire connard ? Je soupire, lâche un gémissement hasardeux, tandis que je le vois s'éloigner loin de moi, encore plus loin, pour s'éclipser je-ne-sais-où. Ouais, il doit être dégoûté à fond de moi, tu m'étonnes. C'est pas comme si c'était inconcevable voire inexplicable. Je suis vraiment le pire des déchets, j'ai un don certain pour briser mes promesses, foutre en l'air tout ce que j'entreprends de construire et toujours replonger dans le gouffre sans fin de ma tristesse étanche, où il n'y brille aucun reflet. Il a le droit de m'en vouloir, il a le droit de me mettre à la porte là, maintenant, et de me chasser définitivement de sa vie. Je comprendrais pas, je serais le dernier des cons, mais au moins j'irais crever dans mon coin, et j'éviterais de l'emporter un peu trop avec moi. J'irais clamser pour qu'il m'efface de sa vie, je suis même plus à ça près. Pourtant j'ai tellement, tellement besoin de lui; et c'est si interdit, si condamné de mon code de conduite, de mes principes que je n'arrive même pas à respecter en temps normal.
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Je me courbe, et mes mâchoires grincent subitement entre elles. Je ne sais pas trop où il est parti se cacher, ni ce qu'il est en train de faire, mais je ne me sens sincèrement pas capable de me lever. Je me redresse pour m'asseoir, mes coudes venant s'apitoyer d'un air misérable sur mes genoux qui tiennent à peine, qui tremblement imperceptiblement malgré moi. Pour le moment j'ai vraiment pas le cerveau qu'il faut pour mûrement réfléchir à toutes ces conneries : il va falloir que je reprenne un peu conscience, sans doute, que je fasse un réel retour à la réalité et que je me débarrasse de cette emprise qui s'amuse à compresser mon corps dans son entièreté. Les muscles de mes bras tressaillent un instant, et j'en oublierais presque de respirer, tellement c'est corrosif au réveil. Faudrait peut-être que Yuki revienne, pour m'empêcher de flancher; quoi que l'inverse serait sans doute plus favorable, évidemment.
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Il finit par revenir, avec une gueule complètement défaite. J'ai pas vraiment la raison qu'il faut pour m'interroger sur ce changement d'humeur, alors j'accepte silencieusement, sans le remercier, le verre qu'il me tend d'un air dépité, complètement contrarié. Je bois d'une traite le breuvage amer : c'est dégueulasse, vraiment dégueulasse, et ça a le goût d'eau de javel corrodante. Est-ce que ça va me tuer, est-ce que ça va mettre fin à ma vie ? Je me surprends à espérer que oui, dans un fol élan d'irréflexion : cette petite pensée qui traverse l'esprit sans qu'on ne sache pourquoi, pour que l'on finisse simplement par se persuader que ce n'est qu'une rêverie inutile, qui n'a aucun sens, qui n'est là que pour le plaisir de l'avoir pensée. Je repose mon verre, le moins délicatement possible, et ma gorge semble s'enflammer sans que je ne lui aie rien demandé; je tousse, crache de l'air d'un air pitoyable, et un soubresaut me prend en même temps alors que je crois que je vais finalement tout rendre. Je ferme les yeux, et des perles salées ont le temps de se former au coin de mes glandes lacrymales, mais je les ravale bien vite, sans m'en rendre compte. J'ai la migraine qui me taraude le haut du crâne et l'estomac qui se contracte toutes les cinq minutes : j'ai bel et bien l'impression de crever un peu, rien qu'un peu, et c'est pas d'un seul verre d'eau dont je vais avoir besoin pour chasser tout ça.
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« Te sens pas coupable de m’avoir encore presque embrassé Haku. C’est moi qui ai profité, je n’aurais pas dû te laisser faire ça dans ton état. Je suis pitoyable. » Et puis je respire, subitement. Ces mots me parviennent plutôt difficilement, j'ai encore du mal à les attraper, à les réaliser pleinement. C'est plutôt lorsque mon dos se laisse aller contre le siège et que mon regard se tourne vers mon interlocuteur que je comprends tout à fait ces dires, ces douces paroles bercées de trouble et de regret. J'ai les pupilles dilatées par je-ne-sais-quoi, une sorte de pseudo-adrénaline causée par un surplus de sentiments et de sensations, sans doute. C'est loin d'être celles que je ressens quand je suis sous l'emprise possessive de l'ivresse, quand je flirt délibérément avec la tentatrice Ninkasi, mais ça pourrait presque s'y assimiler : je finis toujours par ressembler à un zombie un peu trop seul, un peu trop stupide.
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Pourtant, là, c'est radical. Mon visage change pas, ne se décompose pas ─ seulement quand la douleur me taquine encore un peu ─ mais reste définitivement planté dans le sien, fondu dans une expression d'incompréhension, de désordre. L'avoir encore presque embrassé ? Donc, ouais, ça veut d'ores et déjà dire que j'ai encore essayé de m'approprier ce qui m'appartenait pas. En temps normal, ça me dérange pas, je me dis même que j'ai tous les droits; mais là, on parle de Yuki et Yuki, c'est juste pas n'importe qui. Je déglutis, j'ai la moue d'un gamin de quatre ans : lui aussi il a profité, et je lui foutrais bien une belle trempe pour qu'il arrête de dire ce genre de connerie. C'est juste moi, c'est juste de ma faute, et c'est pas à lui d'endurer la connerie inégalable de mes responsabilités manquées. Son visage semble petit à petit se désorganiser, partir dans une expression que je n'aime pas tant que ça : il faut qu'il arrête, il faut qu'il me laisse... réaliser un instant.
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« Calme toi, j'étais pas au courant. J'me souviens de rien. » Et c'est vrai, j'me souviens de rien ─ mais alors, pourquoi est-ce que je dis ça ? Je n'ai aucune mémoire de ma soirée passée, de ce que j'ai bien pu faire avec lui; mais c'est quand j'y pense qu'un éclair, non pas de douleur mais de lucidité me traverse l'esprit, me secoue la cervelle pour m'annoncer quelque chose d'annonciateur. Mes yeux fatigués et ternis se reportent immédiatement sur ma main, cette main vraiment vilaine qui n'aurait pas du aller se glisser ici-et-là, et je crois prendre conscience de quelque chose, subitement. « J'avais ma putain de main là où il fallait pas en fait, c'est quoi que tu piges pas ? » C'est pas violent, ni brutal, parce que l'intonation que j'ai utilisée est juste cassante, chétive et sèche. Y a vraiment immense malentendu avec nous, je suis étrangement le premier à m'en rendre compte : il a pas l'air de piger exactement ce qu'il s'est passé, ce qu'on a bien pu faire, et le souci c'est que moi je n'en ai aucune idée. Il a même pas réagi tout à l'heure, alors je me demande sérieusement si lui aussi, il a pas fini par se soûler la gueule sous l'influence que j'aurais pu exercer sur lui.
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Je grimace un instant, avant de fouiller dans mes pensées saccagées. Quand il m'a servi le verre, il avait franchement l'air dégoûté, et j'ai cru qu'il allait se mettre à chialer sans aucune raison. J'en sais rien si je l'ai violé ou non, si j'ai fait des choses qu'il ne fallait pas, si je l'ai insulté, si j'ai encore remis sur le tapis l'histoire de son frère ou si j'ai dit des immenses conneries que je n'aurais jamais dites ou pensées en temps réel. Je n'ai aucune connaissance de tout cela, aucun souvenir qui ne daigne vouloir revenir, alors bordel quoi. Le simple fait qu'il me dise que je l'ai embrassé m'amène à savoir que j'ai fait une connerie, que j'ai foutu en l'air le serment que j'avais posé l'autre fois : ça m'arrache un grommellement, j'en ai tout simplement marre, et j'ai juste envie de me défenestrer un coup pour voir ce que ça fait, pour voir où est-ce que je vais atterrir. Je passe une main sur mon visage imprégné d'une fine pellicule de sueur, et mes doigts s'attardent sur l'arête de mon nez ─ foutue gueule de bois, j'ai juste pas besoin de toi, là.
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« J'kiffe t'embrasser. Je me rappelle pas d'hier, mais y a toujours la plage pour me rappeler ce genre de truc. » Je dois avouer que je ne sais pas trop pourquoi je lui confie ça, et pourquoi je me laisse autant aller alors que je vais hyper mal, alors que la situation ne m'a pas l'air des plus favorables. Je ne devrais tout simplement pas lui dire de tels mots, je le sais, mais c'est histoire de bien poser les bases entre lui et moi. Il a sérieusement pas à douter sur ça, parce que c'est déjà si difficile d'exprimer mes sentiments, et de montrer mes émotions. Être sympa, doux ou aimant c'est une notion que je comprends absolument pas, alors je dis un peu n'importe quoi, un peu tout ce qui me passe par la tête : d'une minute à l'autre, peut-être que Yuki peut douter de ma manière de penser ou quoi, mais c'est pas si grave de se dire que j'y peux rien. Ça me dérange même pas tant que ça, en fait.
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« Raconte, parle-moi. J'ai un putain de mal de tête, faut qu'je sache. » Je lui quémande des explications, des éclaircissements. J'ai pas tant que ça l'envie de savoir tout ce qui s'est passé, tout ce qui a pu se produire : mais j'en ai le besoin inéluctable, et même si ça ne me fait pas plaisir, je dois en prendre connaissance. Il ne s'agirait pas d'avoir encore une fois fait du mal à Yuki sans que je ne puisse me reprendre en main, me faire payer comme il se doit. Bordel, je comprends rien au fil de mes pensées; j'ai la tête qui claque et le foie qui menace d'éclater à tout instant, en permanence, vraiment tout le temps. Je m'affale un instant sur le canapé, mes mains trouvant les poches de mon jean : mes yeux se ferment et ma bouche se tord, mes mâchoires de temps à autre crispées par l’élancement. L'aspirine n'a pas l'air de faire effet, et j'ai juste envie d'un verre d'eau bien fade et sans saveur : un peu comme un certain jour qui revient sans cesse me hanter, me rappeler que je peux trépasser à tout instant, moi aussi.


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Suoh Yukihiro
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Lun 14 Déc - 20:26
     



I KNOW THIS WORD, I SEARCHED IT ON GOOGLE •••




Je sens qu’il est à deux doigts de gerber, je le sens, et ma raison me hurle de m’éloigner maintenant, de courir chercher un saut, une bassine, n’importe quoi qui pourrait sauver le tapis élimé sous nos pieds. J’en ai simplement pas la force, je veux juste rester là et attendre qu’il m’engueule, qu’il me réprimande comme devrait le faire un adulte responsable comme lui. Qu’il me dise qu’on ne peut pas faire ça, même quand il est défoncé, parce qu’il n’est pas d’accord, que je ne dois pas le désobéir. Il devrait me gifler pour me faire rentrer ça dans le crâne, je suis qu’un gosse, il n’arrête pas de le dire. J’ai pas du me prendre assez de claque dans ma jeunesse, ça m’aurait fait du bien pour apprendre à respecter les interdits, même les plus implicites. Ça me soûle de me dire que j’ai été contre la volonté d’Haku par pur égoïsme, juste parce que j’ai pensé qu’il aurait oublié. J’ai l’air de quoi franchement, alors que j’avais promis de prendre soin de lui, je m’allie à cette pute de vodka pour abuser de son corps quand son esprit est en RTT.

Après un temps de vide, de latence, sa voix s’élève, tranchante, autoritaire, pâteuses. On dirait que sa langue a tant gonflé qu’elle remplit sa bouche entière, il zozote un peu, ça lui donne une intonation d’adolescent. Il me dit de me calmer, parce que de toute façon il n’est pas au courant, il se souvient de rien. Je sursaute un peu, surpris. Comment ça, il se souvient de rien ? Dans ce cas, il parle de quoi ? Je le dévisage, hébété, sans trop savoir ce que je dois répondre à ça. Il a l’air concentré à essayer de se rappeler, sans trop de succès à son expression irritée Il regarde sa main, fixement, et reprend comme pour lui même qu’il avait sa main exactement là où il ne fallait pas. Non, je ne pige pas vraiment. Je regarde sa main aussi, sans comprendre de quoi il parle.

« Ta main ? »

Il m’a perdu, alors je réfléchis aussi, comme si moi aussi j’avais tout oublié de la soirée, si j’avais été ivre moi aussi. Est-ce qu’il est encore bourré ? Est-ce qu’il délire complètement et se tape une psychose sans raison tout à coup ? Je suis un peu soulagée qu’il ne se formalise pas de ce maigre effleurement de nos lèvres hier soir, mais dans ce cas, il n’y a pas eu quelconque viol, il a du rêvé… Cette simple pensée me fait rougir tout à coup. Haku, à quoi a tu songé cette nuit ? Est-ce que l’alcool rend les rêves plus réels ? Sans doute qu’avec le brouillard éthylique qu’il a dans la tête, il ne fait plus la distinction entre la réalité et ses pensées. Quant à sa main… l’explication logique serait que… non non non, je ne veux pas penser à l’endroit où il a pu la retrouver en se réveillant, ça relève du domaine du privé. Je fuis son regard, parce que toute cette réflexion me met sérieusement mal à l’aise, c’est très légèrement obscène.

Il a l’air sérieusement paumé maintenant, comme s’il cherchait à retracer le fil de la soirée sans avoir de début ni de fin. Est-ce qu’il sait au moins comment il s’est retrouvé là ? Sa mâchoire est tellement tordue qu’on devine sans mal le mal qui le ronge de l’intérieur. J’aimerais savoir soulager sa gueule de bois, le coucher sur mes genoux et masser son crâne jusqu’à ce que sa migraine ne s’évanouisse, mais ce n’est peut-être pas vraiment le moment pour ce genre d’effusion. Il a l’air à ce point dévasté que je crains qu’il ne se sente coupable pour une raison que j’ignore. Est-ce qu’il croit franchement qu’il s’est passé quelque chose de négatif, que je suis contrarié, blessé, fâché ? C’est tellement faux que j’ai envie de lui imprimer mes phalanges dans la poitrine pour lui faire comprendre qu’il a pas à se sentir mal, qu’il a été un gentil petit éméché et qu’il m’a fait un putain de plaisir en venant me voir pour mon anniversaire, même en pleine nuit.

« J'kiffe t'embrasser. Je me rappelle pas d'hier, mais y a toujours la plage pour me rappeler ce genre de truc. »

Mes yeux se fixent immédiatement sur lui pour chercher une once de lucidité dans les yeux voilés de celui qui s’est enivré hier soir. Pourquoi il dit ça, faut qu’il le dise, ça me tenterait trop de vouloir recommencer. Tais-toi Haku, faut que tu sois constant dans tes interdis, un pauvre gamin comme moi il comprend pas. Dis moi que t’as détesté, que tu me détestes, que je dois pas t’approcher sous peine de me prendre ton poing dans les dents, et même alors je suis pas certain que je saurais obéir. Je suis un gosse obstiné mais en même temps, il peut pas savoir à quel point ça me soulage de l’entendre dire ça, ça veut dire qu’il est pas dégouté par l’idée qu’il ait pu se passer quelque chose de la sorte hier soir. C’est pas dans la nature d’Haku de dire ce qu’il pense comme ça, de faire des confidences, et c’est quand il le fait que j’ai le sentiment que ça ne peut se passer qu’entre nous deux, c’est mon Haku qui se confie à moi, que à moi, et ces mots, je suis les seuls qui saurait les entendre. Les gens feraient bien d’être jaloux, même si ça semble peu probable qu’on envie ma relation avec un drogué alcoolique, mais tant mieux dans ce cas, personne ne me le prendra.

Son ton est presque implorant quand il me demande de lui raconter. J’acquiesce lentement, acceptant ma responsabilité de lui retracer sa soirée, du moins ce que j’en sais. Qu’il ne me demande pas de savoir ce qu’il a bien pu aller foutre avant d’arriver chez moi, j’en sais rien, c’est ses affaires, il ne m’en parle jamais. Je lui raconte du début, comment il est arrivé dans ma chambre, quand il s’est affalé sur mon lit et m’a réveillé pour me souhaiter mon anniversaire, comme il m’a fait manger ce gâteau qu’il a préparé pour moi. Je lui dis que ça m’a fait plaisir, et je lui raconte aussi la manière dont il me l’a fait manger, parce que ça me fait rire de l’imaginer une fois de plus avec son index fourré dans ma bouche, et que quelque par j’espère qu’il rougira un peu. J’aime quand ses joues prennent un peu de couleur, surtout quand il est mal comme ça. D’un autre côté, c’est de Haku qu’on parle, s’il avait de la honte, ça se saurait. Je lui raconte ensuite comment on s’est installé sur le canapé sans omettre le moindre détails, même cet embarrassant effleurement de nos lèvres. Je suis le seul a en avoir eu conscience, c’est de mon devoir de lui donner la vérité telle qu’elle est, je peux pas mentir à Haku, et lui ne me ment jamais non plus. Enfin, je lui explique que je me suis endormi sur le canapé avec lui, et que ça s’arrête là. Pas de viol, pas de chagrin. Juste un petit relent d’alcool et ses coudes qui m’ont défoncé les côtes au réveil.

« Tu sais tout. Arrête de te donner plus mal au crâne encore à réfléchir stupidement, y a pas à s’inquiéter, t’as été un soûl exemplaire, et c’était une chouette soirée d’anniversaire, je t’assure. » Je prends un air enjoué pour lui ôter ce vilain air coupable du visage, et mon index vient rencontrer sa joue toute pâle pour le titiller un peu. « Du coup, c’est quoi cette histoire de main ? » C’est con, mais je suis curieux, comme d’habitude. « T’as besoin de quoi Haku, dis moi ce que je peux faire pour que t’aille mieux. J’irais pas bosser aujourd’hui, je reste pour m’occuper de toi, demande moi tout ce que tu veux. »

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How I feel : « J'aime son humanité, plus que tout : j'aime la finesse de ses traits, son parfum simple et l'idée que celui-ci imprègne mes vêtements. Son désir de ne pas m'enfoncer la tête sous l'eau, plus qu'elle ne l'est déjà, et ses grands yeux noirs, dardés d'innocence qui m'arrachent des mémoires ensevelies, aussi douloureuses que flatteuses. La façon dont il hausse timidement le ton, aussi, comme s'il craignait de m'intimider. La possessivité inexplicable qu'il a à mon égard, et surtout la sensation des lignes de sa main qui se marient aux miennes, parfois. Juste comme ça, juste nous deux, comme il ne faudrait pas. »
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Jeu 24 Déc - 6:26
     

사랑이란 아프고 아픈 것
LOVE IS SO PAINFUL

Finalement, il ne perd pas de temps : il s'empresse de ravaler le souffle de sa respiration et de poser ses yeux sur moi, comme pour chercher un appui visuel, n'importe quoi qui lui permettrait de ne pas oublier. Il se dépêche, il n'a pas envie de me faire attendre mais dans l'instant d'après, j'ai envie de dire Dieu merci, merci Yuki de prendre ton temps et de délimiter chaque phrase et chaque syllabe qui sort d'entre tes si jolies lèvres. Je ne serais même pas capable de pouvoir suivre l'ordre des choses, s'il ne le faisait pas, alors ça a le don de me rassurer rien qu'un peu, de me prévenir que ce ne sera pas laborieux ni trop casse-tête à écouter. Et puis il parle, doucement, comme s'il ne désirait pas brusquer les choses, ni me sortir de ma léthargie. Sa voix si fluette et unique au monde semble apaiser un peu de mes maux, un peu des effets nocifs du poison qui coule dans mes veines, dans mes pores et dans ma propre salive. Secrètement je l'en remercie, je n'ai peut-être pas la capacité d'aligner une phrase correctement mais là, j'aimerais lutter et le faire : lui dire que je lui suis reconnaissant d'être mon tendre gamin à moi, dans n'importe quelles circonstances, et de ne pas changer malgré ma présence et mon influence malsaine. Avec lui, c'est simple : le soir il me rend fou, complètement hystérique, accro et psychédélique à lui, à tout ce qui m'entoure ─ et le matin, il est le calmant et le médicament de mes douleurs, de ma mélancolie revenue à la charge et de toutes ces autres conséquences dévastatrices, impitoyables. Quand j'y pense, le semblant d'une vie sans lui me semble bien fade, insignifiant, presque irréel : je n'arrive tout simplement pas à concevoir cette drôle d'idée, et c'est comme si Yuki avait été à mes côtés toute ma vie. C'est juste parce que j'étais un peu aveugle que je ne le voyais pas, un peu ignorant, et les événements de ma vie ont été tels qu'ils ont suffit à me faire ouvrir les yeux. Oui, même si Yuki me fait souffrir, j'arrive carrément pas à me passer de lui.
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Il me décrit la soirée où j'ai fait le con, où j'ai été pire qu'un de ces ivrognes ─ ceux-là que je méprise, qui ne savent pas se contrôler un minimum et qui ne résistent jamais à l'emprise déraisonnable de l'alcool surconsommé, de ce breuvage autant néfaste et pernicieux qu'avantageux. De toute façon, ça, je devrais le savoir : moi aussi je suis à peu près tout le temps comme ça, quand j'abuse un peu plus que d'habitude et quand je me persuade le temps d'une soirée qu'en forçant et en me gavant, tous mes souvenirs finiront par réellement mourir le lendemain et ne plus jamais interférer avec ma vie d'aujourd'hui, ma vie actuelle. Je me détesterais presque de me voiler autant la face, d'enchaîner connerie sur connerie quand il n'y en a pas forcément besoin ─ mais le problème de toujours avec moi c'est que je ne me déteste pas, ou du moins pas assez : parce que ma haine va droit à l'égard des autres et du monde qui m'a engendré et que, dans un sens, c'est comme ça que je vis, que je me persuade d'exister, de souffler les volutes mortes de mon âme esseulée, éternellement endeuillée.
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C'est un peu comme une histoire, au final, et moi j'écoute calmement, comme si on venait de me réveiller ou de me sortir d'un rêve étrange, aux allures floutées et non distinctives. De temps à autre, mon expression se tord dans une énième complainte de douleur, qui saccage l'intégralité de mon corps grossièrement suturé ─ et pourtant sa voix à lui me berce malgré tout cela, malgré toute la peine que j'ai à endurer le fardeau d'une soirée inconsciente, baignée dans la lumière aveuglante de celui qui se persuade de voir le bout du chemin : ce tunnel immaculé que j'ai tant de fois rencontré dans mon sommeil, à défaut de ne pas connaître la sensation du rêve ou du cauchemar. Sous le joug d'un feu vif et électrisant, qui m'enserre et m'empoigne la gorge à la manière d'une strangulation, rapide et pénible, je tousse deux, trois, quatre fois, et c'est seulement là que Yuki termine son récit et l'entièreté de ses explications. J'ai l'impression qu'à tout moment je peux flancher, même quand il me déballe la vérité et que je l'accepte sans ciller, et c'est un sentiment plus que désagréable de se sentir désarmé et vulnérable à un point comme celui-là. Tout ce qu'il vient de me dire me semble plus vrai que vrai, et la passion avec laquelle il m'a tout raconté m'a paru être si réelle et si tangible qu'il n'y a pas de place pour les soupçons ou suspicions de possibles secrets, seulement gardés pour lui, dans la boîte noire qui me sert d'esprit, celle-ci se déchaînant un peu plus ─ même si j'ignore promptement les souffrances qu'elle me renvoie, à moi, à mon corps tout entier, et à mes membres étendus et totalement amorphes.
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« Tu sais tout. Arrête de te donner plus mal au crâne encore à réfléchir stupidement, y a pas à s’inquiéter, t’as été un soûl exemplaire, et c’était une chouette soirée d’anniversaire, je t’assure. » Ces mots me sortent de ma semi-torpeur, inéluctablement, et j'entrouvre mes yeux jusque-là interdits par mes paupières closes. N'y a-t-il pas moyen qu'il arrête d'être aussi irrésistible, ce petit homme bien trop têtu et mordu de cette passion, qui nous anime tous les deux, sans qu'on ne comprenne pourquoi ni d'où elle vient ? J'ai beau faire les pires conneries, les choses qu'absolument personne d'autre ne pardonnerait, Yuki est toujours là et répond systématiquement présent pour panser mes blessures qu'il souhaite cicatrisées, pour tenter désespérément de rehausser ma figure et de redessiner du bout de ses doigts, meurtris par la vie, les contours de mes lèvres, de mes paupières et de mes joues, tout ça pour insuffler un nouveau souffle à la pâleur miroitante de mon visage. Un instant je souris, dans l'élan de ma douleur constante, parce que j'apprécie le fait qu'il me dise toute la vérité sans chercher à me fuir, sans tenter d'échapper à la fatalité des choses et à ses conséquences : c'est bel et bien mon Yuki, c'est bel et bien celui que... que je connais. Il n'ose pas me mentir, il est franc avec moi et malgré ça, son sourire ne quitte pas ses commissures, parce qu'il semble même rayonner un peu plus : lui, il ne cherche pas à me tromper, ni à s'éclipser loin de moi. Il ne doit sans doute pas savoir qu'il fait une erreur, en s'attachant à moi de cette manière et en me regardant avec de tels yeux, comme j'ai le don de le faire aussi, parfois, quand j'ai envie de lui montrer qu'il est à peu près tout pour moi. Mais ce n'est pas grave, ça, parce que moi je suis un mauvais garçon, et que je savoure les erreurs sans jamais trop me détester, pour ne pas complètement me haïr. Yuki non plus, je ne le détesterai pas de faire une erreur, parce qu'il est jeune, insouciant, et qu'il reste un enfant qui a besoin d'une présence, aussi mal intentionnée soit-elle. Je me détesterai moi-même pour lui, s'il le fallait ─ s'il fallait que je gravisse les montagnes et les sentiers des origines et du fond de mes malheurs. Ce n'est pas chose aisée, mais c'est le prix d'un baiser de partagé avec lui, avec Yuki : ce garçon qui emballe follement et inexplicablement mon cœur, comme jamais personne n'a su le faire, durant ces tristes années d'égarement et de contemplation perdue, à genoux devant la roche sale et crayeuse d'une dalle qui renferme tous les mystères de la mort.
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Un sourire s'imprime instinctivement sur mes lèvres, même si on vient tout juste de me conter mes innombrables péchés haut et fort, et je me redresse lentement en déglutissant une plainte de douleur, sensiblement. Je ne me l'explique pas, mais c'est en ce gamin innocent et encore inconnu des aléas de la vie, aux réactions enfantines et possessives que j'ai le plus confiance, celui que j'ose observer avec un regard tendre et à demi-ouvert, parce que je peux lire dans le fond de ses yeux et que tout ce que je peux y trouver m'alarme, me charme et me rend accro. Comme un puissant sérum ou un philtre enivrant, ensorcelant, qui pousse les gens à commettre les plus flagrantes des erreurs, tout simplement pour engendrer les plus beaux moments de leur vie. Et pourtant, je vais le dire là maintenant : je ne connais quasi rien de Yuki. « Du coup, c’est quoi cette histoire de main ? » Je roule des yeux, un instant, tandis que sa voix curieuse me parvient faiblement. On devrait plutôt oublier cette histoire, si ça n'était que malentendu ─ de toute manière, aussi chaste qu'il puisse se montrer, il ne risquerait pas de comprendre la signification de ce geste futile et déplacé. Je ne lui réponds pas, grommelle un instant alors que son doigt taquine la surface blanchâtre de ma joue, pâteuse et chaude. Je n'ai même pas eu le temps de le remarquer qu'il s'est déjà approché de moi, qu'il comble la proximité qui nous sépare, indiscutablement. Sa présence m'est rassurante, encore plus le lendemain d'une soirée un peu trop arrosée, et mêmes les battements fous dans ma cage thoracique semblent davantage se calmer quand j'imprime en moi cette vision souriante ─ si proche de moi, si galvanisante dans mon troublant mal-être. J'ai presque envie de le faire taire moi-même, d'une manière bien trop délicieuse pour être employée. « T’as besoin de quoi Haku, dis moi ce que je peux faire pour que t’aille mieux. J’irais pas bosser aujourd'hui, je reste pour m’occuper de toi, demande moi tout ce que tu veux. » Ce dont j'ai besoin ? J'entrouvre et étire les gerçures douloureuses de ma bouche, dans un soubresaut qui m'indique que la douleur ne se dissipera pas aussi tôt que je m'obstine à l'espérer. Tout ce dont j'ai envie c'est toi, Yuki, et tu ne t'en rends même pas compte. Je te veux toi parce que tu me fais oublier tous mes problèmes, tu apaises à ta seule et unique présence ma gueule de bois, et tu effaces de ton si doux revers de main les souvenirs que j'essaie désespérément d'enterrer, avec des taffes et des pintes insatiables, génératrices de sourires volatiles sans fond et sans couleur. La différence avec toi c'est que t'es le remède le plus douloureux et le plus agréable à la fois qui soit, le plus assouvissant, et t'es celui qui fait paradoxalement ressortir le plus mauvais et le meilleur de moi-même. J'ai presque envie de te détester pour ça. Et pourtant.
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« T'es ma nounou maintenant ? » Je questionne d'une voix faible et railleuse, en pouffant légèrement. Son attitude maternelle et ses gestes qui se veulent vraisemblablement protecteurs me font rire, secouent en moi des réminiscences amères de quand j'étais gamin. Cette fois, il réveille en moi une espèce de nostalgie passagère ─ mais disons que ça ne me fait rien, et que ça me rend plus vide qu'autre chose. Les souvenirs d'une maman qui agirait exactement de la sorte me paraissent tout à coup être inconnus : ils fanent sans que j'en démontre la quelconque envie et, quelque part, cette subtilité de la vie me fait doucement ironiser. Je préfère ne pas trop m'attarder par là, parce que je sais que ma nausée n'en sera que plus grandissante. Yuki il n'a rien à voir avec elle, parce qu'il est adorable : il peint de sa volonté fragile et sensible les nuances d'un sourire sur mes lèvres, livides et craquelées, et rien que de le voir essayer me donne envie de m'éclater les poumons, à trop hurler son nom et respirer son parfum enveloppant. Il me rend complètement malade, dans tous les sens que vous voulez. « Oublie pour l'histoire de la main, petit homme. » Je lui souris un instant, rare instant, mais ça disparaît aussi vite que c'est venu, parce qu'une toux effroyable me prend de cours, lacère les recoins de ma gorge et lèche de flammes l'intérieur de ma poitrine. Mon dos me fait tellement mal dans une telle position, c'est dingue. C'est une douleur vive, mais j'ai l'impression de me battre contre elle, de lutter sans avoir besoin de faire d'effort. Je me redresse, le souffle saccadé et la mine déboussolée. Je ne fais que récolter ce que je sème, ce n'est pas grand chose. « T'es trop innocent pour ça, t'apprendras quand tu seras plus grand. » Et à côté de ça, Yuki est encore un enfant.
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La litanie de ne pas devoir faire ce genre de chose interdite avec Yuki me hante, parfois. Souvent dans les moments qui ne sont pas toujours les plus propices à ce genre de morale, ou dans les élans indéfinissables que je peux avoir à l'égard de Yukihiro, au propre compte de ce gamin excessivement gourmand, qui réussit un peu trop à mon goût à s'accaparer mes expressions les plus secrètes, que je pensais dorénavant enfouies sous terre. Je ne le comprends pas, je ne le connais pas, nos vies sont diamétralement opposées et pourtant, il y a cette forte connexion entre nous qui fait que l'on ne peut pas se passer de l'un comme de l'autre, inéluctablement. J'ai toujours besoin de sa main dans la mienne et de sa présence, même quand je suis défoncé comme la façade explosée et rougeoyante de mon cœur qui s'excite, là, imprimé à jamais dans ma poitrine marquée à la balafre. Yuki, il a simplement le don de rouvrir la cicatrice qui y repose, parfois ─ dans un bon ou dans un mauvais sens, je ne saurais le dire ─, mais il arrive à me toucher avec une habilité frappante, alarmante, sans qu'il ne puisse pour autant accomplir des prouesses ou des miracles. Et c'est sans doute sa sensibilité et sa capacité à être aussi doux, aussi innocent, simple et sincère dans ses agissements et dans ses paroles qui réussit à me faire goûter à un sentiment nouveau, apaisant ─ celui qui demeure énigmatique à ce jour.
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Je soupire, l'air passablement ennuyé. La douleur qui se forme au sommet de ma nuque finit par se propager dans tous les muscles de mon dos, et j'ai juste envie de m'en débarrasser. Ma tête tourne un peu moins que tout à l'heure, mais je sens bien que je ne peux ni me lever ni faire le moindre pas, sous peine de chavirer comme un abruti et de probablement me ramasser dans un vacillement désorienté. « J'ai putain de mal au dos, c'est gonflant. » Je rechigne, puis un faible et inaudible murmure s'échappe d'entre mes lèvres, sûrement un juron agacé. La douleur est telle que sans pouvoir laisser le temps à Yuki de réagir ou de me freiner dans ma drôle d'adrénaline, mes doigts défont instinctivement les boutons de ma chemise, comme si j'avais toujours été habitué à faire ça ─ et ils en écartent aussitôt les pans, experts d'un empressement alarmant. Mon regard ne peut indubitablement pas s'empêcher de croiser celui de mon petit homme, à seulement quelques mètres de moi : il doit se demander ce que je suis en train de foutre, et qu'est-ce qui me passe par la tête pour avoir l'idée de faire ça. Il a de très beaux yeux, en tout cas ─ c'est tout ce que je peux en retenir ; mais peut-être a-t-il l'air un peu penaud. « Si ça te gêne, t'es pas obligé de me regarder, hein. » Ouais, parce que là il est carrément en train de me mater, alors je sais pas trop ce qu'il a dans la tête lui non plus, mais ça a le don de me faire soupirer. Qu'il est fourbe quelque part mon sale gamin ─ j'en suis sûr, et j'en ai vraiment l'intime conviction. Enfin, pour le moment, j'ai juste hyper mal au dos, et disons que c'est pas la pudeur qui me préoccupe en premier lieu. Je lui ferais juste grâce du joli portrait à cicatrices qu'est mon dos, parce que je ne crois pas qu'il ait demandé à voir de telles choses ─ et aussi désinvolte et décalé que je suis, je pense un tant soit peu à Yuki, même dans la gueule de bois du lendemain. Sûrement que ça le dégoûterait. Je le comprendrais. « T'as pas un verre d'eau ? Ça fera sans doute un peu passer, si j'ai pas la poisse. » Et pourtant, je crois qu'il rougit rien qu'un peu, mon sale gosse à moi.


Suoh Yukihiro» I ❤ Nishinaka
Suoh Yukihiro
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Jeu 24 Déc - 19:13
     



I KNOW THIS WORD, I SEARCHED IT ON GOOGLE •••




Je ne suis pas totalement persuadé qu’il m’entende, qu’il me comprenne. Durant tout mon récit, il est resté immobile, le regard perdu dans le vague, plongé dans la contemplation d’un point invisible. Il n’est pas vraiment là, ou alors il réfléchit de trop à tout ça, il essaye de se rappeler, je n’en sais rien. Je ne sais jamais vraiment ce qu’il se passe dans sa tête, il est bien trop compliqué, bien trop contradictoire, et je trouve ça fascinant. J’aimerais ouvrir cette boite osseuse et comprendre ce qu’il y a à l’intérieur, savoir ce qui le fait boire, fumer, se détruire à petit feu, ce qui le tue, ce qui le blesse, pourquoi il sait pas pleurer comme tout le monde, pourquoi il préfère vomir. La plupart des gens diraient qu’Haku est un paumé, un malade, un mec sans avenir qui serait aussi bien à crever dans un caniveau. C’est peut-être vrai en un sens, mais Haku ne se résume pas qu’à ça. Moi je le sais, et je les emmerde tous. Peut-être que c’est moi qui suis trop con, mais ce type là est un mec bien, il a juste pas eu la vie qu’il méritait, et il s’en venge comme il peut, même si au final c’est pas lui qui gagnera. Je m’en fous d’être con, je veux rester avec lui, et d’ailleurs, je m’en fiche aussi de ce que lui pense. Il aura beau dire qu’il est trop toxique pour les autres, je m’en tape, c’est moi qui décide si je veux le fréquenter. De toute façon c’est un camé, comme s’il pouvait réfléchir proprement à ce qui est bon pour moi quand il ne sait même pas faire le nécessaire pour lui-même. Je sais qu’il le pense, je sais que c’est pour ça qu’il cherche à m’éloigner parfois. Mais je ne partirais pas à moi qu’il me le demande expressément. « Casse toi Yuki. » Ok alors je m’en irais et il ne me reverra jamais. Je serais démoli, désespéré, plus perdu que perdu, mais je le ferais parce qu’il me l’a demandé. Tant que ça ne sort pas de sa bouche qui ne dit que la vérité, c’est qu’il veut me garder, j’en suis convaincu.

L’évocation de la main lui faire prendre une moue hasardeuse. Même s’il ne répond pas immédiatement, je sais d’ors et déjà qu’il ne me dira rien à se propos. Quelle connerie. Enfin d’un autre côté, je ne suis pas à l’abri du fait qu’il me révèle tout sous peu, après un joint ou deux, ou quelques shot de vodka. Tout vient à point qui sait attendre. Enfin je ne vais pas non plus souhaiter qu’il se remette à l’envers, parce qu’il a vraiment l’air mal maintenant. C’est pas une vision que j’aime, il est encore plus livide qu’à l’accoutumé. A croire que la lumière pourrait filtrer à travers sa peau. Ses yeux ont l’air encore plus noirs dans cet ensemble diaphane. Il me demande si je suis sa nounou, ironiquement, un sourire faible et railleur aux coins des lèvres. Il me dit aussi que je dois oublier cette histoire de main, que ce n’est pas de mon âge. Ma bouche se tord dans un grimace irritée. Je suis plus un gamin, il se moque de moi. Je suis bien le plus adulte de nous deux après tout.

« Haku ! Je suis plus un gosse, et tu sais quoi, c’est de ta faute. A ta place je ne la ramènerais pas.  »

Après tout, qui m’a embrassé sur la plage l’autre jour ? Après ça, il ne peut plus me considérer officiellement comme un enfant. Je ricane intérieurement mais n’insiste pas de peur de l’irriter. De toute façon, ça ne sert à rien de le forcer, il n’est pas vraiment en état d’être embêté. J’ai plutôt envie de le coucher dans le canapé, de le saucissonner dans un gros plaid et de lui faire avaler de la tisane par le nez jusqu’à ce qu’il aille mieux. Je voudrais le soulager comme je peux, même si je ne sais pas vraiment comment faire. Il a l’air tellement fragile avec sa peau de porcelaine que j’ai peur de le casser de mes mains maladroites, d’empirer les choses. Peut-être bien que je devrais le laisser se reposer tout seul et aller travailler finalement, est-ce qu’il ne serait pas mieux au calme ? J’hésite un peu, incertain que le laisser tout seul ne soit une bonne idée. Lui a l’air agacé, il se tortille un peu comme pour soulager quelques tensions.

« J'ai putain de mal au dos, c'est gonflant. »

Je relève la tête pour m’intéresser à son dos. Pourquoi est-ce qu’il souffre ? Est-ce à cause de la position dans laquelle il a passé la nuit ? Quel con, c’est de ma faute. Au lieu de faire mon égoïste romantique, j’aurais mieux fait de le porter jusqu’à mon lit et de l’y coucher, il aurait dormi correctement et il n’aurait pas d’avantage de fourbure. Je me gifle intérieurement, honteux de l’avoir forcé à s’installer comme ça. Ma pensée est coupée nette par un mouvement saccadé de la part du garçon. Ses doigts longs et blancs défont un à un les boutons de sa chemises avec une dextérité surprenante vu son état. Je le regarde faire, hypnotisé par la peau qui se dévoile peu à peu à mesure que les pans de tissus d’écartent. Je le regarde comme un con, hébété. Je sais pas ce qu’il fout, je sais pas s’il le fait exprès, mais je ne peux juste pas détourner le regarde du torse qui est apparu devant moi. C’était prévisible, mais il a un buste plutôt étroit. Haku est plutôt sec, inutile de cherche une esquisse de musculature, sa peau est incroyablement pâle, elle a l’air douce, et froide aussi, même si ce n’est qu’une impression, elle est probablement bouillante en réalité. Et purée je suis en train de le détailler comme un débauché, comme si je n’avais jamais vu de tétons de ma vie.

« Si ça te gêne, t'es pas obligé de me regarder, hein. »

Haku me tire de mon observation malsaine, et je réalise enfin que ce que je suis en train de le mater sans pression aucune. Mes joues prennent une teinte cramoisie et je détourne le regard avec empressement, me prenant soudain de passion pour le dossier du canapé.

« Désolé ! » Je lance d’une voix suraiguë, déformée par l’embarras.

Je ne suis qu’un putain de pervers en fait. Il me demande un verre d’eau, et je bondis littéralement du canapé, trop soulagé de m’éloigner de lui maintenant pour échapper à son regard. J’ai l’air de quoi moi ? Je rejoins la cuisine pour y remplir un verre d’eau à nouveau, et je reviens lui donner, prenant bien soin de ne pas croiser son ses yeux sombres ni de poser le regard sur sa peau dénudée. J’ancre ma vision sur mes cuisses nues, loin de la vision fascinante et corrompue. Il a l’air mal à l’aise, comme si son dos le lançait au point qu’il ne trouve pas de position confortable. Je soupire et reprend ma place sur le canapé. D’un geste vif, je me saisis d’un plaid étalé négligemment sur le dossier et je le jette par dessus le corps de Haku pour couvrir ses jambes avec.

« Tourne toi. » j’ordonne avec une voix faussement autoritaire.

Au moins je n’aurais pas la tentation de regarder son torse. Je m’installe dans son dos, hésitant un instant, les mains posées sur les cuisses. Il a gardé sa chemise, mais qu’importe, je tire un peu sur le col pour la faire glisse le long de ses bras, dévoilant simplement le haut de son dos. Sa peau ici n’est pas lisse comme l’avant de son torse, elle est striée de marques rouges, de cicatrice effilée et irrégulière, vestige de ses divers différents. Son dos est griffé, déchiré, maltraité. Lentement, je passe mes doigts le long de balafre, effleurant à peine l’épiderme abimé comme dans l’espoir de faire disparaître les marques sous mon toucher.

« Qui a osé abimer la belle peau de mon Haku comme ça ?  » Je murmure, comme pour moi-même.

Soupir. Je pose franchement mes mains sur ses épaules cette fois, et remonte mes pouces le long de sa nuque, jusqu’à la naissance de ses cheveux. Je décris quelque rotation ici, avant d’appliquer une pression plus forte sur ses omoplates, laissant voguer mes paumes au gré de son dos dans une tentative maladroite de massage. Je suis les courbes de son échine, retraçant sa colonne, ses épaules saillantes, savourant le satin de sa peau sous mes doigts. Il est chaud, fébrile, et sûrement que je ne le soulage pas, mais qu’importe. De toute façon, je suis sûr qu'il n'attendait que ça. Après tout, je viens de lui dire que je ferais tout ce qu'il me demandera, ça n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Taquin, je souffle doucement sur sa nuque pour le faire frissonner, avant de poser mon menton sur son épaule pour chercher son regard un instant, sans cesser de malaxer son dos de mes paumes.

« Désolé, je n’ai jamais su masser. J’espère que je ne vais pas te faire mal d’avantage.  »

Kuronuma Haku» I ❤ Nishinaka
Kuronuma Haku
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Date de naissance : 14/06/1992
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Messages : 223

Ven 25 Déc - 19:00
     

사랑이란 아프고 아픈 것
LOVE IS SO PAINFUL

Ce qui est plutôt cocasse avec lui, c'est qu'il semble farouchement renier sa condition d'enfant, de simple gamin esseulé et un peu perdu au beau milieu du fil translucide de sa vie, de sa propre existence. Maintenant que j'y pense, Yuki pourrait être mon petit frère : il a l'attitude du parfait petit cadet, la chevelure jadis de jais de ma petite sœur, brillante et soyeuse, et quelque fois cette joie au cœur qui le prend, que je peux silencieusement deviner, lorsque je lui annonce que j'ai paumé mon briquet et que je le retrouverais sans doute plus tard. Il est comme ça, mon Yukihiro : il est le gosse de ma vie, l'épicentre de mon bonheur égoïste et malsain ; la seule et unique tulipe parmi les roses blanches de cet océan qu'est la vie : instable, impétueux et parfois même déchaîné, sans que personne ne puisse réellement expliquer pourquoi. Lui il n'est pas non plus clean, certes : ce gamin est vachement immature, borné comme pas deux et timide comme un enfant mort-né, mais ce sont pourtant là ses plus belles qualités. Pourquoi ça ? Parce que franchement, la notion de défaut m'est inconnue chez lui : tout est parfait dans son imperfection, tout me plaît et ses soi-disant défauts, je m'en abreuve comme d'une élixir maudite, ensorceleuse. Je m'en poignarderai des centaines de fois au cœur, s'il le fallait ─ s'il fallait que je me grave moi-même tout ce dangereux bien-être, au plus profond des abîmes de ma poitrine cadavérique. J'aime son humanité, plus que tout : j'aime la finesse de ses traits, son parfum simple et l'idée que celui-ci imprègne mes vêtements. Son désir de ne pas m'enfoncer la tête sous l'eau, plus qu'elle ne l'est déjà, et ses grands yeux noirs, dardés d'innocence qui m'arrachent des mémoires ensevelies, aussi douloureuses que flatteuses. La façon dont il hausse timidement le ton, aussi, comme s'il craignait de m'intimider. La possessivité inexplicable qu'il a à mon égard, et surtout la sensation des lignes de sa main qui se marient aux miennes, parfois. Juste comme ça, juste nous deux, comme il ne faudrait pas.
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Je gigote un instant, comme si j'étais à moitié aveugle, mais l'excuse stridente qui franchit les lèvres pincées de Yuki a le mérite d'attirer ma pauvre et faible attention, pendant un infime instant. Ses joues sont cramoisies, littéralement, et il a vraiment l'air d'un petit con embarrassé comme ça, comme s'il avait été pris la main dans le sac. L'ombre d'un sourire flatte mes lèvres endolories sous les auto-morsures infligées, et le joug calcinant de mes vertèbres ne m'aident pas à voir les choses clair ; pourtant il arrive encore à m'amuser, malgré la douleur, la peine et l'alanguissement naturel de mes commissures, ce petit salaud qui court déjà bien loin pour fuir mon regard intimidant. L'espace d'un instant je me force à me souvenir de ce que j'ai bien pu lui dire, et il ne me semble bel et bien pas lui avoir interdit de me regarder ; s'il aime bien ça, il peut le faire, il peut continuer parce qu'il peut faire tout ce qu'il veut, avec moi. On le sait, tous les deux, on en a conscience quelque part. Je ne vais pas non plus lui interdire de le faire, parce que son regard sur moi vaut bien plus qu'une taffe interminable et étouffante : tout ça c'est habituel, spontané, mais j'ai le sincère besoin insignifiant qu'il me regarde, qu'il continue de se servir de ses simples yeux pour me rattacher à la vie, à cette réalité qu'il ne m'est pas rare de quitter, de temps à autre. Simplement sous le coup de tête stupide et subsistant du breakdown total.
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C'est éperdument gêné et déstabilisé qu'il s'en va, mais qu'il revient aussitôt pour accéder à ma requête, sans étaler son regard autre part ─ pas même pour revenir dans mes propre yeux à moi. J'hausse les épaules d'une flegme de toujours : ça n'est pas grave, il fait ce qu'il veut après tout, il est encore un peu innocent et hasardeux et disons que ça n'est pas de sa faute, que ça ne sera jamais de sa faute. Le verre d'eau qu'il me porte me semble alors bienfaiteur, complètement sauveur, et je me dépêche de boire d'une traite le liquide insipide, comme s'il s'agissait à l'instant du médicament de tous mes maux de tête. Oui, à côté de mon mal de dos insupportable et de l'engourdissement de tous mes membres, les lamentations qui hurlent dans ma tête ne semblent pas non plus vouloir s'en aller ; l'espace d'un instant, j'ai même l'impression de toujours avoir vécu avec elles. Je ne le remercie pas, mais le regard suivi d'une toux infernale que je lui lance suffit à lui témoigner un quart de ma gratitude, un petit quart d'à peu près rien. De toute façon, comment pourrais-je seulement lui manifester l'intégralité de ma putain de reconnaissance ? Ça me semble impossible, impensable, alors je n'y pense pas et le détaille plutôt, parce qu'il a les joues pourpres et le regard fuyant, alarmé. Si je n'étais pas encore complètement mal et hors de moi-même, je jurerais entrevoir les broderies d'un sourire, juste aux coins vaporeux de ses lèvres. Mais je ne dis rien, et ne fais rien de plus. Je ne dis rien, parce que c'est tellement futile et étrange.
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Pourtant, sans que je ne puisse vraiment donner mon avis, je le sens faire des efforts pour se désinhiber rien qu'un peu et revenir à la charge, en me jetant ce voile de grands carreaux de couleur sur les jambes et les genoux. Je me laisse faire, je ne sais pas ce qu'il compte me montrer ni même me faire, mais je n'ai sincèrement pas la tête à riposter ou à dire non à quoi que ce soit, là. Il a une idée derrière sa jolie tête de nœud, c'est sûr, parce qu'il agit toujours un peu rapidement et subitement quand c'est comme ça, quand il a une petite intention qui lui foudroie l'esprit dans un éclair de lucidité, parfois même à l'improviste. Le côté imprévisible que peut parfois adopter Yuki me plaît plus que je ne l'aurais imaginé, en fait ; chez lui, ça lui va tout simplement trop bien, parce qu'on a le temps de s'accoutumer à son caractère sensible et spécial, unique, pour qu'au final il agisse différemment le lendemain ou dans la seconde d'après ─ comme pour nous montrer d'interminables facettes de lui-même, afin de ne jamais nous voir nous lasser de sa présence éthérée, de son existence addictive. De son âme si meurtrie, foulée, mutilée et fatiguée de devoir prier un connard et lâche de frère.
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Sa voix résonne alors, en écho timides et se voulant désespérément autoritaires. Il n'a rien d'autoritaire, Yuki  : c'est ce genre de gamin autonome tout seul mais qui aura toujours besoin de quelqu'un à ses côtés, pour lui dicter quel horizon contempler, quel chemin prendre et quelles personnes regarder dans le blanc des yeux. C'est dommage que je ne fasse pas partie de la catégorie de ces personnes-là, mais c'est la réalité et, un jour, je vais devoir l'accepter : je suis possiblement néfaste pour lui, un grand mal qui ne finirait sans doute pas de le détruire lui et peut-être bien moi-même, si je m'obstine à ne pas vouloir me haïr dès le départ. Les cicatrices accumulées sont les trophées de mon enveloppe, et les erreurs sont les médailles de mon essence. Le paradoxe de mon existence me fait encore plus mal à la tête qu'il ne le faudrait, et je me demande si ma volonté de protéger Yuki est plus grande que celle de noyer ma peine à moi : et là, je ne sais sérieusement pas quoi en penser.
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C'est pourtant sans compter cette présence soudaine, derrière moi ; juste en face de mon dos qu'elle dénude prestement, de sorte à faire glisser le tissu de ma chemise et dévoiler le sommet de mon échine et de mes deux omoplates, vaguement douloureuses elles-aussi. Je soupire en inclinant presque immédiatement la tête, mon regard plongeant dans la surface feutrée du canapé. Pardon, pardon de te laisser voir ça, Yuki : je ne sais pas quelle putain d'idée te court dans la tête pour que tu fasses ça, pour que tu tiennes à voir ce qui ne t'intéresse pas et ce que tu ne mérites pas de voir, mais pardon. Je tenais pas forcément à ce que tu saches ou que tu voies, c'est vrai. De toute façon c'est plus si grave que ça, parce que maintenant, t'es au courant et que ça fait un secret de moins entre nous, énième secret déterré. Il y en a encore plein dont je ne t'ai pas parlé, plein dont j'essaie de te garder à distance ; mais je ne te mens pas, en attendant, et un jour tu finiras sans doute par les connaître, par les différencier et les distinguer de par le degré de leur horreur. Avec un peu de chance, tu te rendras compte en cours de route, et tu m'abandonneras comme toi et toi seul devrais le faire. Juste parce que t'es le seul et l'unique dont je pourrais tolérer la fuite, à défaut que je puisse définitivement en mourir. Parce que Yuki, il est quelque chose d'indéfinissable à mes yeux ternis et éteints. Il est l'hématome dont j'ai besoin, le coup de poing qui me fait du bien, la brûlure qui remplace celle de mon briquet. Il est tout et rien à la fois, et ses mains sont franchement les meilleures du monde.
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Parce que là, il s'attelle sans même me demander la permission à me toucher le dos du bout de ses doigts, comme pour y retranscrire des caresses subtiles, irréelles et presque fantomatiques, tant elles me paraissent être légères et craintives. Dans ma contemplation brumeuse, je peux bel et bien le sentir retracer des cercles et des formes sur toute la surface de mon échine désagréable. Je les devine régulières, ces formes : parfois horizontales, parfois verticales, et je sais que là, il détaille silencieusement les plaies refermées qui couturent ma peau laide et blafarde, comme s'il admirait une peinture tout en s'autorisant impunément à la toucher. « Qui a osé abîmer la belle peau de mon Haku comme ça ?  » Je relève en douceur la tête à ses paroles, et je ne réalise même pas que j'étais en train de me perdre dans l'observation inintéressante de la couture du siège. La manière dont il parle de moi se fait possessive, envieuse : ça a toujours été comme ça entre nous ─ on s'affuble de surnoms ou de déterminants comme ça, juste comme ça, parce qu'on ne se l'explique pas forcément et qu'on n'a pas non plus très envie de le faire. « Personne. Ils représentent rien. » C'est vrai. Ils représentent strictement rien, ces types qui ont le don de me chercher un peu trop quand il ne le faut pas. Ce n'est personne, ils sont personne : leurs coups et les plaies infligées ne suffiront jamais à franchir la barrière de ma poitrine, alors je considère qu'ils ne sont pas à la hauteur, qu'ils ne méritent rien de plus que mon sale poing dans leur gueule. Ils n'ont même pas besoin que je parle d'eux : ça reviendrait à perdre du temps ─ et mon temps je veux le partager avec quelqu'un d'autre, avec un certain gamin.
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Mais je ne peux pas réfléchir plus longtemps, parce qu'il me sort une nouvelle fois de ma torpeur ─ et peut-être que quelque part, il se venge de mes deux dérangements : celui d'hier et de ce matin. Sans attendre, ses mains semblent littéralement se jeter sur moi, pour venir flatter de leur pulpe délicieuse ma chair, douloureuse à l'extérieur comme à l'intérieur. Je me redresse instantanément, ma poitrine se soulevant tout à coup, comme si j'inspirais et expirais sous ordre du docteur, et je sens la douceur de ses doigts dévaler le long de mes épaules lisses et nues. Entre ses mains, je me sens presque comme un pantin artificiel et désarticulé, dont il manipule les ficelles et qu'il essaie également de détendre grâce au simple pouvoir de son toucher, de ses jointures qui fondent et s'imprègnent contre ma peau, celle-ci constellée de balafres et d'estafilades moins importantes. J'ai beau regarder droit devant moi, l'air perdu et dans le vague, et avoir les lèvres entrouvertes sous les différentes sensations qui me prennent de cours, je ne peux empêcher de temps à autre mon accoutumance à les pincer, à les mordre subitement, juste parce que la douleur passe d'un point à un autre et que ses paumes fraîches contre la surface mutilée de mon dos me font du bien, me provoquent une nouvelle fois cette impression de contraste, d'antithèse ─ même dans les mouvements, même dans le sang. Ce qu'il fait me plaît, me détend rien qu'un peu et me pousse à contrôler ma respiration, à parfois me courber et à agréablement affaisser mes épaules, comme si je n'étais que sa création et qu'il pouvait faire tout ce qu'il désire de moi. Je réprime un souffle et un geignement quand ses mains pressent un peu plus fort mon épine dorsale et mes épaules, pour marquer une tension qui se veut rassurante et bienveillante de la part de Yuki, et j'ai tout à coup l'impression de voir flou. La douceur enfantine de ses doigts me paraît bien différente de la rudesse des miens, et je me sens encore une fois con de devoir lui imposer la vision probablement pénible du poids de mes fardeaux et de tous mes différents. Je ne veux pas qu'il se sente obligé, je ne veux pas qu'il fasse des choses qui ne lui plaisent pas. C'est pas comme si je me préoccupais de son avis, parfois : mais là, j'ai assez envie de savoir, assez envie de voir s'il serait prêt à ne pas se forcer pour moi. Me rejeter serait bien mieux que faire semblant ─ mais quelque part, je sais bien que Yuki ne ferait pas ça.
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Un souffle chatouille ma nuque, et ça a le mérite de me faire frissonner, de me sortir de mon sommeil inconsistant. Il me taquine, il me cherche un peu, et je dois avouer ne pas reconnaître ce Yuki-là à celui de tout à l'heure, qui rougissait pour un simple morceau de peau dénudé, et qui se précipitait juste pour moi. Non, cette fois il prend son temps, il ne tient pas à brusquer les choses, il s'applique et même moi, la brute sans destin et en marge de la société peut le remarquer. Il n'y a pas plus beau que lui, au sens propre du terme. « Désolé, je n’ai jamais su masser. J’espère que je ne vais pas te faire mal d’avantage. » Il me susurre ça du bout des lèvres, alors que je peux sentir son visage peser sur mon épaule et ses yeux chercher les miens. Mais je ne dis et ne fais rien, et mes yeux se perdent une nouvelle fois dans le vide, comme si j'étais abandonné à ma propre réflexion, qui finira un jour par me tuer avant l'heure. Les efforts que s'évertue Yuki à appliquer sur mon dos me bercent et m'emportent quelque part : sans m'en rendre compte, je l'incite à continuer dans un murmure, parce que je sens la douleur commencer à diminuer ─ et la sensation de respirer fort et régulièrement me plaît, me change de mon silence gris et fané où je ne souffle que des arabesques de fumée. « C'est.. C'est bien... » Et je ne suis peut-être pas doué pour exprimer ce que je ressens, mais je m'en fous complètement : juste parce que je me sens bien, maintenant, et parce que je suis persuadé qu'il n'y a pas besoin de parler. On n'a pas vraiment besoin de s'exprimer, j'ai l'impression : tout se fait au travers des regards et des gestes, et même si je désire ardemment le son de sa voix, j'ai le sentiment de ne pas avoir besoin de me forcer à parler, avec Yuki.
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Ma plus grande préoccupation ce sont mes cicatrices, et le simple fait de l'imaginer passer ses mains dessus me rend tout chose, m'électrise d'un ressenti étrange. Je lui sèche ses larmes et lui, il panse mes plaies : on a beau ne pas se connaître ni même se côtoyer tous les jours, on est toujours là pour l'un comme pour l'autre, et il sait qu'il n'a qu'à me appeler pour que je vienne, pour que je termine de crever le gars que je suis en train de martyriser. Tout ça juste pour venir le voir, pour aller prendre soin de lui et sécher ses larmes de deuil, de peine incommensurable. Je ne le fais jamais avec des mots mais la plupart du temps, je lui ouvre grand mes bras : et il s'y recueille, parfois longtemps, parfois peu de temps ─  il n'existe plus le temps d'un instant, et généralement je ne suis plus Haku pour lui, mais juste une simple présence à ses côtés, qui accepte absolument tout chagrin, toute insulte et tout mal-être en supplément.
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Je ferme un peu les yeux, tant c'est agréable et tant je ne désire pas que cela se termine. Le fait que ça soit Yuki décuple encore plus ce sentiment si particulier, et ça me fait me sentir bien, ça m'enveloppe d'une caresse enivrante. Mes doigts longs et fins, surchargés de bagues simples, rejoignent mes cheveux alors que je m'incline un peu plus et que Yuki s'adonne à prendre soin de moi, à me faire cette chose-là sans que je ne lui ai jamais rien demandé. J'ai l'impression que toute ma douleur s'apaise peu à peu, juste avec ce souffle dans mon cou et cette peau contre la mienne, imprégnée d'une fine pellicule. Ma bouche s'entrouvre, rougie de trop de morsures. « Pense pas que je t'oblige. J'veux pas que tu crois que ça me plaît, de devoir t'imposer ça... » De devoir t'imposer ma fortune riche en entailles externes comme internes. Non, je veux pas, et t'as tellement pas besoin de moi et de ma vie que plus personne ne peut rattraper, maintenant. Le problème du contresens c'est que moi je veux te protéger, je veux t'avoir rien qu'à moi et prendre ta main même quand je suis fou à lier, sous l'emprise vicieuse et délicieuse de l'alcool.
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Je soupire imperceptiblement, alors que mes clavicules se contractent sous la pression d'un souffle saccadé. Son menton est toujours contre mon épaule, et il semble chercher une quelconque réaction de ma part ; mais tout ce que je parviens à faire dans un élan de lucidité, c'est tourner la tête vers son visage concentré et venir lui murmurer faiblement à l'oreille ─ comme je me plais parfois à le faire, sans qu'il ne s'y attende. « Tu me rends meilleur. » Et paradoxalement pire que tout.


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Suoh Yukihiro
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Ven 25 Déc - 22:52
     



I KNOW THIS WORD, I SEARCHED IT ON GOOGLE •••




Je m’applique vraiment, je veux le soulager, je veux penser ses maux avec mes doigts, mes mots, mon souffle, même si c’est prétentieux de dire que j’en suis capable. Il trouve peut-être ça bizarre, est-ce qu’il est gêné que je prenne cette liberté incongrue le touche comme ça. Cette pensée m’alarme, il ne cède pas à ma requête silencieuse, au contraire, son regard se fixe avec plus de concentration encore sur un point invisible. Mon cœur s’emballe un peu entre mes côtes, cogne comme un dingue séquestré qui veut briser les barreaux qui l’entourent. Faudrait que j’arrête, je suis trop entreprenant, on se connaît pas si bien, pas suffisamment pour que je me laisse aller à retirer sa chemise sans lui demander pour caresser son dos comme ça. Mais j’aime tellement sa chaleur et la douceur de sa peau sous mes paumes, ça me tue, j’arrive pas. Ma tête est lourde, je ne peux plus la relever de l’appuie qu’elle a trouvé sur l’épaule de Haku.

« C’est.. C’est bien… »

Je suis tellement concentré à essayer de me sortir discrètement de la situation embarrassante dans laquelle je me suis fourrée que je mets plusieurs secondes à percuter ce qu’il vient de bégayer. Stupeur. Je hoquète un peu, sans trop savoir si je suis surpris qu’il le dise expressément ou parce qu’il aime tout simplement ça. Une vague de chaleur irradie dans ma poitrine, caractéristique du soulagement, et un petit sourire étire mes lèvres. Mes mains repartent de plus belles à l’assaut de son dos balafré, avec plus d’assurance encore. J’aime voir son échine onduler doucement sous mes caresses, sa peau réagir quand je le chatouille un peu trop, ses épaules s’affaisser lorsque mes doigts parcourent leur aplomb délicat. Ses membres sont si maigre, son corps si étroit, si pâle, c’est à ce demander s’il est vraiment en bonne santé. Ne va-t-il pas s’effriter si je masse un peu trop fort ? Haku ne prend plus soin de lui depuis bien longtemps, c’est une évidence, il s’en moque de se ruiner, personne ne l’attend. Sauf moi. Moi je veux prendre soin de lui, le forcer à bouffer comme quatre, les meilleurs plats du monde. Même si je suis une bille en cuisine, je ferais de mon mieux pour le faire manger correctement. Ça me tue de savoir qu’il dort parfois seul dans la rue, dans le froid. Est-ce qu’il dort vraiment dans ces conditions ? C’est pour ça que ma porte est toujours ouverte pour lui, même s’il ne vient pas systématiquement la pousser. Parfois j’en suis malade, quand je regarde la neige et le vent souffler par la fenêtre, de le savoir paumé, ivre ou défoncé dans une ruelle de la ville, la gueule en sang si ça se trouve. Je l’appelle, il ne répond pas toujours, puis le lendemain c’est sa voix qui résonne dans le micro de mon portable pour me demander ce que je lui voulais la veille. « Rien, rien t’inquiète. » Je ne peux pas lui dire que je m’en faisais, il me rirait grassement au nez à travers le haut-parleur. Je prétend que c’est rien, il me trouve sûrement crétin, mais je m’en fiche, je suis juste trop content d’entendre sa voix, de savoir qu’il va bien.

De toute façon Haku, c’est pas comme si on pouvait l’enfermer, même si j’aimerais bien parfois. Je me dis qu’au final, si on ne se voit pas tout le temps, ce n’est pas si mal, ça me rend moins dépendant à lui, ça me force à vivre par moi-même un petit peu. Et puis je suis d’autant plus content de le retrouver après. Je me plait à réparer les gerçures que le froid creuse sur ses mains en les serrant dans les miennes. Je désinfecte un peu les bobos qu’il veut bien me montrer ceux qu’il se fait en cognant sur des inconnus quand il est trop pété pour s’en rendre compte, et pour comprendre qu’il a mal. C’est ces mêmes cons qui ont traces ces balafres sur la peau immaculée de son dos. Je sais que ça le gêne que je puisse les voir, il ne veut pas m’en parler. Ça ne le rend pas laid, rien ne peut le rendre laid, parce que c’est comme ça, la bagarre c’est un peu une part de lui. Je sais qu’il aime frapper les gens et le chose, même moi, il me taperait volontiers, je le vois dans ses yeux parfois, surtout quand il est décalqué, mais pas que. Y a cette espèce d’étincelle dans ses yeux qui s’allume parfois, quand il sait plus comment s’exprimer autrement qu’avec ses poings. Ça ne me fait pas peur, il peut me frapper s’il le veut. Je ne me défendrais sûrement pas vraiment, parce que je n’ai jamais su me battre, que la violence me révulse. C’est comme ça qu’il s’extériorise, alors si ça peut le soulager, il peut me ravager avec ses mains et ses pieds, je m’en moque. Ses cicatrices ne sont pas laides, elles sont juste les témoins indélébiles de sa souffrance, de ses colères, de ses déboires. C’est avec elle que j’ai décidé d’accepter Haku, alors je ne vois pas pourquoi je détournerais les yeux. Je m’en moque de ce qu’il fait quand je ne suis pas avec lui, de ce qu’il s’est passé quand il était plus jeune, j’ai pas peur de ses secrets. Il pourrait me les dire, je veux pouvoir répondre « c’est pas très grave Haku tu sais, on fait tous des conneries. »

« Pense pas que je t'oblige. J'veux pas que tu crois que ça me plaît, de devoir t'imposer ça... »

La phrase qui suit me surprend d’avantage. Elle est presque murmurée, secrète, comme s’il l’avait lâchée sans trop s’en rendre compte. Mes joues rosissent à nouveau, plus de plaisir que d’embarras.  

« Tu me rends meilleur. »

Je bredouille, cherche silencieusement ce que je dois répondre à ça. Je peux pas m’empêché d’être flatté et à la fois gêné d’une telle confession. C’est pas vrai, c’est lui qui me rend bien meilleur. Il m’aide à aller mieux, à devenir plus indépendant, moins désespérément renfrogné. Qui d’autre que lui me ferait oublier ma maladive timidité pour oser venir prendre sa main sans permission, caresser son dos avec plaisir, lui chiper un baiser sur une plage enneigée. Il me fait grandir, même s’il continu de me traiter comme un gosse, comme son gosse. Ça me va au final, j’aime qu’il soit là pour moi, et je veux être là pour lui. Je tousse un peu, troublé, me redresse un peu, soupirant bruyamment contre son cou, et ma main claque sèchement sur son bras pour lui témoigner un mécontentement exagéré sans chercher à lui faire mal.

« Sois pas con. Tu m’imposes rien, que je sache, tu m’as rien demandé. Je veux m’occuper de toi aussi bien que tu prends soin de moi. Je t’interdis de dire que tu m’obliges à quoi que ce soit. » Je marque une pause, gigote un peu pour rapprocher ma bouche de son oreille, avant de reprendre sur le même ton de secret qu’il a lui-même employé, comme si quelqu’un pouvait nous écouter. « Je vois pas vraiment comment tu pourrais être meilleur que tu ne l’es déjà. T’es juste la meilleure chose qui me soit arrivé dans ma vie. Je ferais quoi si t’étais pas là ? »

Dans un élan d’affection soudain, je presse mon front contre sa tempe un instant, inspirant son parfum de tabac et d’alcool, dans lequel je distingue vaguement l’odeur plus fine du sel, qui me rappelle les embruns de Sendai.

« T’avise pas de me dire que je serais mieux sans toi. Comme si tu savais ce qui est bon pour moi. »

Je rigole tout seul, comme un con, mais d’un côté je suis sérieux. Il n’a pas le droit de dire ça, c’est interdit, banni, je lui coudrais la bouche si ça peut l’empêcher de dire une telle connerie. C’est égoïste, mais je m’en fous, c’est la seule liberté dont je le priverais. Mes mains repartent plus lentement sur son épiderme bouillant, je savoure le toucher satiné de sa peau, les reliefs de ses vertèbres ondulantes. Son corps semble si sensible, si réceptif à mes caresses, ça me fascine de le voir réagir comme ça à ce que je fais. J’ai envie d’expérimenter plus, de parcourir sa si jolie peau centimètre par centimètre, retracer ses cicatrices et les soulager même si je sais qu’elles ne le font sans doute plus souffrir maintenant. Je veux effacer le sombre souvenir qu’elles lient et le remplacer simplement par mon empreinte. En fait j’ai une idée pour les soigner, ces vieilles blessures, mais je suis qu’un putain de type bizarre si j’ose le faire. Ou pourtant j’ose, même si c’est pas tellement ce qu’on attend de la part du Yukihiro habituel. Je peux difficilement l’avoué, mes ses mots m’ont donné des ailes, je me sens tellement galvanisé par tout ça. Hésitant un instant, je penche la tête en avant, pour venir presser mes lèvres à l’endroit où mon menton reposait un instant plus tôt. Je dépose un baiser très léger au sommet de son épaule, puis un second, un peu plus pas. Un autre sur sa nuque, et je souffle sur la naissance de ses cheveux qui s’agitent doucement. Lentement, mes lèvres parcourent son dos, suivant la ligne de sa colonne jusqu’à la barrière formée par sa chemise sous ses omoplates, et pour finir, je me reprend, mord violemment l’intérieur se mes joues et vient reposer mon front contre le haut de son dos offert, passant timidement mes bras autour de ses flancs pour l’enlacer.

« Tu dois me trouver bizarre pas vrai ? Je sais même pas pourquoi je fais ça, je devrais pas. »  


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Kuronuma Haku
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How I feel : « J'aime son humanité, plus que tout : j'aime la finesse de ses traits, son parfum simple et l'idée que celui-ci imprègne mes vêtements. Son désir de ne pas m'enfoncer la tête sous l'eau, plus qu'elle ne l'est déjà, et ses grands yeux noirs, dardés d'innocence qui m'arrachent des mémoires ensevelies, aussi douloureuses que flatteuses. La façon dont il hausse timidement le ton, aussi, comme s'il craignait de m'intimider. La possessivité inexplicable qu'il a à mon égard, et surtout la sensation des lignes de sa main qui se marient aux miennes, parfois. Juste comme ça, juste nous deux, comme il ne faudrait pas. »
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Messages : 223

Dim 3 Jan - 6:29
     

사랑이란 아프고 아픈 것
LOVE IS SO PAINFUL

Il est embarrassé. Je le sais, il ne dit plus rien : parce qu'il ne sait tout simplement plus quoi chuchoter, de sa voix que j'aime tant ─ lorsqu'elle ondule délicatement contre ma peau diaphane, pour ensuite mourir sourdement, aussitôt qu'elle ne germe exquisément. À dire vrai, je n'attends pas particulièrement de réponse de sa part. Ça m'est égal de savoir si ça lui plaît ou non : je tenais plutôt à ce qu'il sache rien qu'un petit bout de ce qui me passe par la tête, par ce lendemain de soirée agitée et endiablée, par cette matinée aux côtés d'un enfant qui défie risques et complications pour ma belle gueule. C'est une envie futile, qui traverse l'esprit et qui assouvit une soif inexplicable, engendrée par une source que moi-même j'ignore. Peut-être est-ce Yuki qui me fait tant languir, même pour les choses les plus ordinaires, et plus encore. Ça ne me dérange pas qu'il ne réponde pas, non ; dans les deux cas j'en resterais étrangement rassasié, et ça aura le mérite de me faire oublier une bonne dose de mes maux et de ma fatigue, mérités en vertu d'une insouciance trop arrosée, imprégnée de vodka et d'idées aussi noires que folles. Yuki est le meilleur des onguents, Yuki est ce qui me guérit rien qu'un peu, quand je ne suis pas en état d'être cinglant, cassant et violent comme à mon habitude : ses mains semblent dicter sa propre conscience, et la barrière de ses lèvres laisse parfois échapper des mots traîtres, des sentences qui devraient être bannies, bien loin de ces lippes qui auraient du connaître le parfum d'une charmante jeune fille à la place du mien ; de ma fragrance de tabac, de nuages gris et pluvieux par un temps brumeux et orageux ─ fragrance mystérieuse, abstraite, celle du mort avant l'heure, celle du camé éternellement en manque d'une chose qu'il ignore.
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Et malgré cela, je crois que Yuki et moi, nous conjurons en quelque sorte notre amour. Je ne sais pas ce que c'est, je n'ai aucune envie de le savoir et pourtant, j'ai le farouche désir de réapprendre à apprivoiser ce sentiment qui me paraît si lointain, maintenant. Néanmoins je reste un raté, parce que je ne saurais même pas reconnaître les premiers témoins de cette charmante demoiselle qu'est l'Allégresse de l'amour ─ que celui-ci soit familial, platonique, lascif, pur ou encore inaccessible. À côté de ça, j'ai pourtant l'intime conviction que Yuki, je peux l'aimer : seulement je m'en prive, je fais tout pour éloigner ça parce que, il n'en a clairement pas besoin et moi, je ne saurais jamais recommencer à réaliser cette ampleur jusqu'au fin fond des choses. Tout ça, c'est beaucoup trop surfait ─ et je préfère éloigner Yukihiro loin de ces conneries que les gens ont tendance à trop idéaliser, sans que je ne comprenne absolument tout de ce qu'ils essaient de transmettre.
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Subitement, sa main rencontre mon bras dans une tape exaspérée, et je baisse la tête pour dissimuler mon visage, d'où n'importe qui pourrait distinguer un mince sourire narquois. J'ai beau le critiquer et lui faire remarquer son immaturité permanente juste pour la déconnade, je crois bien que mes élans de gaminerie refont aussi surface, avec cet ado parfois plus con qu'un gosse de quatre ans. Lentement, son souffle chatouille les vertèbres dès à présent moins douloureuses de mon cou, et je redresse tout juste la tête pour m'enivrer de ces mots frivoles ─ comme tout ce qu'on a pu s'entêter et s'acharner à me dire dans ma vie, ces belles paroles que je n'ai au final jamais prises en compte. « Sois pas con. » Si, il faut. Je suis obligé de l'être, c'est collé à ma peau comme tes mains fluettes et hésitantes le sont. « Tu m’imposes rien, que je sache, tu m’as rien demandé. Je veux m’occuper de toi aussi bien que tu prends soin de moi. Je t’interdis de dire que tu m’obliges à quoi que ce soit. » Le gamin m'interdit des choses, maintenant ? Je réprime un rire, alors que je le maudis intérieurement d'être aussi gentil avec moi. Il ne faut pas être gentil avec Haku, c'est synonyme de représailles et de futurs ennuis. Plus loin tu es, mieux tu seras, tout simplement. Les plates-bandes sur lesquelles tu marches sont dangereuses mon Yuki, et tu pourrais très bien me foutre en colère de penser comme ça parce que, en réalité, c'est bel et bien loin de m'amuser. Je plisse les yeux, le front lisse, alors qu'il se rapproche davantage de moi, comme s'il voulait combler chaque parcelle de proximité entre lui et moi. On dirait qu'il me conte une histoire, des confidences qu'il ne souhaite que trop me raconter. Je n'ai pas la force de m'énerver, mais je me sens réellement déboussolé de voir à quel point Yuki ne me connaît pas. « Je vois pas vraiment comment tu pourrais être meilleur que tu ne l’es déjà. T’es juste la meilleure chose qui me soit arrivé dans ma vie. Je ferais quoi si t’étais pas là ? » Ma bouche s'entrouvre silencieusement, tandis que mes sourcils se froncent en douceur. J'ai envie de tout lui balancer à la gueule, quand il fait ça, même si au fond quelque chose m'en empêche. Un petit quelque chose sourd et discret qui me dit que je risque de le regretter, que j'ai encore besoin de sa présence, toujours, sans relâche. Il me rend dingue et je ne sais plus quoi penser quand c'est comme ça, parce que mes émotions s'entremêlent et que mes pensées se perdent en amas abstraits, comme des dizaines de différentes couleurs que l'on mélange, pour ne donner qu'une forme noire et insipide, sans réel fond, sans vraie saveur. Yuki n'a pas besoin de s'occuper de moi, et il devrait le savoir. Je n'ai pas non plus besoin de quelqu'un pour veiller sur moi, en fait, mais je veux tout simplement quelqu'un sur qui veiller. C'est différent pour moi, et je suis persuadé que même si je ne peux pas le faire, que même si je m'y prendrais mal ou quoi, Yuki ne devrait pas se priver ou mettre de côté des choses pour un salaud type clandestin comme moi. Pour tout dire, on ne devrait pas être ensemble, voilà tout, mais tel que je me connais j'enfreins toujours toutes les règles : à commencer par celles que je me suis fixées à l'égard de Yukihiro. « T’avise pas de me dire que je serais mieux sans toi. Comme si tu savais ce qui est bon pour moi. » Je me pince les lèvres, agacé par cette vérité, alors que le parfum de sa promiscuité me parvient. Il a peut-être raison, quelque part. Peut-être que je ne sais rien, peut-être que je suis un adulte mais que comme je ne connais rien aux relations humaines, je n'ai pas le pouvoir de savoir ce qui est le mieux pour lui.
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Le fait qu'il pense que je suis la meilleure chose survenue dans sa vie me conforte pourtant dans l'idée qu'il se trompe, qu'il finira par souffrir comme j'ai souffert par le passé ─ et moi de même. Je ne veux juste plus avoir à faire avec toutes ces saloperies de souvenirs : je ne veux plus pleurer comme un faible, je ne veux plus qu'on me mette sous le nez l'exaltation des sentiments pour ensuite me les arracher d'une seule poignée. En fait, j'aime à penser qu'il trouvera mieux que moi, et que je partirai me repentir pour le laisser vivre sa vie, comme il a toujours mérité de le faire. Yuki ne doit pas avoir mal, je ne l'accepterai pas ─ autant que je repousse l'éventualité de devoir subir la douleur, moi aussi. La contradiction demeure néanmoins dans le fait que s'il venait à s'en aller, je partirais me repentir, certes, mais dans la douleur la plus amère que je puisse imaginer. Tout ça parce que je suis vraisemblablement de ces types indécis, ceux que l'on foutrait dans la case « perdus », ces paumés guidés par la plénitude que l'ivresse susurre parfois à l'oreille, laquelle qui saccage et anéantit la vie dans le plus délicieux des contresens. Oui, cela fait des années que j'ai cessé de me comprendre ─ et ça ne s'arrangera pas de si tôt malgré mes efforts, je le sais.
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Il rit tout près de moi, et moi je sens mes forces me quitter. Je n'ai plus le courage d'ouvrir la bouche pour protester, pour lui hurler qu'il se méprend sur toute la ligne ─ lui dire entre deux brimades que j'ai envie de lui, de sa présence, de sa silhouette dans mon champ de vision, et suivre sur la même lancée en me contredisant et en lui ordonnant de s'en aller, de rester, de fuir mais de continuer à me regarder, à me faire souffrir de la meilleure manière qui soit. Pourtant je sais que même si la fatigue et la perte de mes moyens demeurent, je serais incapable de faire tout ça, même sobre et plutôt stable dans ma misère habituelle. Je sais que si je le lui ordonnais, il le ferait ─ mais le souci c'est que je ne peux pas lui dire de partir et de tirer un trait sur moi : tout simplement, égoïstement.
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Alors je ne réponds pas, et je ne fais que m'envelopper comme un con de la chaleur et de l'affection qu'il m'offre, qu'il me donne sans hésiter. J'ai longtemps rejeté l'attention vénale des autres, l'intérêt malsain que me portaient ces traînées osant se mêler à la foule, tard le soir, ne faisant que m'abreuver encore et encore de la haine, de la jalousie, du mépris, des crachats, de l'empathie vaine, de l'incompréhension et des langues déliées de cette société de toujours, pourrie jusqu'à la moelle. Quelque part, et bien malgré moi, je sais qu'il reste des personnes qui en valent la peine, qui n'ont pas besoin de se forcer à essayer de comprendre ma douleur et qui ne font que me traiter comme un être humain, comme quelqu'un qui existe. Je me fous d'être jugé, je veux juste les bonnes personnes sous mes yeux décolorés, et ça ira. Autant dire que pour Yuki, je ne sais pas vraiment, mais je ne peux pas cacher le fait que j'apprécie ça ─ non, que j'adore ça, quand il me regarde avec ses yeux débordant d'un noir plus pur que tout ce que j'ai pu voir dans ma vie, celle-là bâtie sur les fondations engendrées par le vice, par le manque d'amour destructeur qui me ronge inconsciemment, et qui se nourrit progressivement de la chair sanguinolente de mon cœur.
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Sans que je ne puisse dire quoi que ce soit, ma langue claque contre mon palais, juste lorsque ses mains s'attellent à reprendre leur intéressante trajectoire, mes quelques douleurs revenant à la charge à la manière de faibles éclairs cinglants, imminents. Bien vite, ils disparaissent et font place à la même sensation que tout à l'heure, celle de l'apaisement et du bien-être outrageant en réalisant ce que ces simples doigts peuvent me provoquer, en même temps que ces frissons soudains qui s'amusent à taquiner toute la longueur de ma colonne vertébrale. Je me sens à l'aise, et la douleur se dissipe légèrement, mais j'ai tout de même l'impression d'avoir une boule dans la gorge, un étau qui me compresse inlassablement l'estomac tandis que les mots de Yuki résonnent dans ma tête : comme une litanie irrémédiable, un rappel à l'ordre, une invitation à se remettre en question une énième fois. Sans doute que ce n'est pas si mal, à défaut que ce soit douloureusement lourd. Je savoure comme je le peux le satin de ses doigts contre la parcelle découverte de mon dos, les pensées en vrac, l'esprit ailleurs et pourtant rattaché ici, à la réalité, à cette pièce qui a l'air si paisible, seulement éclairée par le faible rayon de soleil qui filtre à travers la fenêtre. Je n'avais jamais connu un Yukihiro aussi entreprenant, à part pour me tirer de mon sommeil quand je ne voulais pas déloger de chez lui, mais tout ce que l'on fait maintenant se révèle être bien différent. Je me dis que je ne devrais pas en abuser, mais c'est comme l'effet de l'addiction qui parvient à me faire respirer : je ne peux pas, et c'est toujours plus fort que moi, plus fort que ma raison chamboulée par tout et n'importe quoi. Quand je sens sa bouche remplacer son menton qui s'appuyait jusqu'ici contre moi, ça me fait frissonner de surprise ─ et bien contre moi, de plaisir ─, et je me demande vraiment ce qu'il fabrique, désormais. Il a l'air de vouloir prendre son temps, de ne pas brusquer les choses ─ et moi comme un con je ne dis rien, parce que je suis trop amorphe pour me redresser : pour lui dire de se stopper, de ne pas aller plus loin que ce qu'on a déjà tout fait, parce que ça reviendrait encore une fois à trahir mes engagements et mon envie désaxée de me faire du mal pour un bien. Pourtant, même ma volonté ne semble pas être de l'avis de ma conscience, et je me dis que la vie est vraiment contre moi, autant pour me combler que pour me faire le plus grand mal. Ses lèvres parcourent mon dos dans de doux baisers silencieux, et je me laisse docilement faire, les yeux vissés sur un point invisible, les mains nonchalamment ballantes entre mes cuisses. C'est un plaisir tumultueux, incessamment sombre, car bien malgré moi et ma raison piétinée à terre, je meurs d'envie qu'il continue, qu'il me fasse goûter à cette douceur neigeuse dont lui seul a le secret et qu'il m'apprenne à décrypter chacun de ses gestes, chacun de ses mouvement de doigt contre mon épiderme et chacun de ses baiser qui effleure la surface tendue de mon dos, de ma peau dans laquelle sont imprégnées et gravées au fer rouge ces tendres attentions : comme les seuls et uniques symboles de quelque chose que lui et moi, on ne partagera sans doute jamais pleinement.
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Il cesse soudainement ses mouvements bienveillants, et je ne sais pas si je dois m'en sentir rassuré ou au contraire déçu. Je me mords la muqueuse, presque sûr que Yuki n'est en réalité qu'un diablotin pour me défier et me tenter comme ça, essayer par tous les moyens de me faire craquer, de me faire faillir à ma mission. Dans un geste imperceptible, je sens ses bras se nouer autour de mon bassin, et un poids vient peser contre le sommet de mon dos. La proximité m'anime et me saisit, tandis que j'accepte piètrement cette étreinte, l'impression de sentir les endroits où se sont glissées ses lèvres s'enflammer et me brûler, à la même mesure que mon cœur bat un peu plus vite que d'habitude. Qui est-il, pour me tuer ainsi ? Me tuer de bonheur, d'appréhension, de délice, de panique, d'incompréhension, de rage, de chagrin, de remontrances ? Je me le demande, à présent.
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« Tu dois me trouver bizarre pas vrai ? Je sais même pas pourquoi je fais ça, je devrais pas. » Je relève le menton à ces mots, interloqué, le mince éclat d'un intérêt vivement ravivé brillant faiblement, dans la noirceur de mes deux billes sombres. Oui, tu ne devrais pas, et même si tu en as conscience, tu le fais. Je me rends compte qu'on accomplit tous les deux la même connerie, que nous prenons le chemin identique, quoi que légèrement différent, et que même si on a beau se rendre compte de nos délits, on continue de les exécuter avec minutie, avec passion, parce qu'on est tout simplement cons et qu'on ne se l'explique pas. C'est vrai, c'est insensé, mais je n'ai pas non plus de mal à accepter le fait que de nous deux, je dois bien être le pire. Le pire du monde. Ça tombe sous le sens, Yuki est un gars beaucoup trop innocent à mes yeux ─ il ne me dépassera jamais dans la matière, et il n'est qu'une ombre, peu prête à me faire de la concurrence dans ce domaine où je suis le roi. Sur ce plan-là, je suis indétrônable ─ et c'est sans doute bien regrettable, me diriez-vous, mais je prends un étrange et malin plaisir à l'assumer. « Ouais. » Je souffle, peu conscient de ce que je viens de dire : c'est comme si je ne l'avais jamais prononcé, comme si c'était sorti tout seul d'entre mes lèvres et que ce n'était qu'une parole insouciante, audacieuse, sèche et pourtant si conciliante. Ouais, il est bizarre, mais il l'est tellement que je n'ai pas de mal à le comprendre et à partager ce sentiment, de ne pas savoir ce que l'on peut bien faire, sur le coup, et tout simplement se laisser guider par ses plus folles envies, par ses plus primaires instincts. Je connais bien-là cette impression, et je lui en veux d'avoir fait ça, terriblement : de m'avoir fait tant plaisir, de m'avoir encore une fois envoûté rien qu'avec sa voix aux vertus médicinales et à ses lèvres séductrices, qui insufflent en moi cette surnaturelle souffrance, dont je ne peux définitivement plus me passer. Il finira par en subir les conséquences, je le sais, et c'est tout ce dont je ne souhaite pas ─ pour rien au monde, vraiment.
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Et comme pour sceller notre obscur marché ─ l'interdit, l'indéfinissable ─, je retiens les pliures de mes manches jusqu'à mes avant-bras et fais l'effort de me retourner, l'envie de lui démontrer que je saurais être plus bizarre que lui me taraudant, m'incitant à agir de la façon la plus inconsciente qui soit. J'ai la fugace impression que mes pensées se dérobent en petits morceaux et qu'à tout moment, je peux déraper ─ mais contrairement à hier soir, je ne suis plus défoncé, et j'ai encore le plein contrôle sur ma raison. Quoi que, peut-être pas. « Rends-toi juste compte que je suis le pire de tous. » Je déclare, d'une voix étouffée, voilée par une pénible envie de tout bouleverser ─ et il est déjà trop tard quand je le plaque contre un des sièges, instinctivement, avec un regard bordé d'une dilection qu'absolument personne ne me connaît, pas même moi. Mes doigts prennent en coupe son menton, de sorte à le relever pour le faire mien, et je croise ses prunelles brillantes, ses yeux qui me détaillent ainsi, que je ne veux que sur moi. Ni une ni deux, mes orbes rencontrent les siennes, imperméables, sombres de toute part et veloutées d'appréhension, mais je les quitte aussitôt lorsque je décide de laisser mes lèvres rejoindre ses jumelles, sous le joug influencé d'une pulsion spontanée, d'un désir prompt, ressorti d'une soirée où je n'ai visiblement pas fait ce que j'aurais voulu faire. Ce n'est guère contrôlé, encore moins voulu, mais j'aurais l'excuse de faire ça pour son bien, de faire ça pour qu'il prenne conscience qu'en fait, je ne vaux rien. Je ne veux pas qu'il me suive, je ne veux pas qu'il y prenne goût plus qu'il ne l'a déjà fait, parce que ça reviendrait à m'enfoncer encore plus, et ce n'est précisément pas ce que je veux. Oui, ce n'est pas ce que je veux, car moi je ne désire que son bonheur, son bien-être, ce qu'il y a de meilleur pour lui ─ et il aura beau me dire que je ne sais rien, que je ne suis q'un putain d'ignorant refoulé, j'en aurais tout de même conscience moi aussi. Le fait est que je n'écoute personne d'autre que moi-même, et que ça ne changera pas de si tôt malgré ce que l'on s'acharne à me dicter. Les invraisemblances sont les empreintes quotidiennes de ma vie, et je suis presque sûr que Yuki ne les supporte pas, lui non plus. Moi aussi.
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Et puis, au gré de ma convoitise damnée, ma bouche rencontre suavement la sienne, comme si une substance sucrée et addictive liait nos lèvres et faisait que je suis dorénavant impuissant, que je ne peux résister à l'appel inéluctable de la tentation, de l'amour inaccessible. Je le sens frémir, se crisper un peu ─ je crois ─, et cette sensation m'est tout bonnement agréable, lointaine, comme si je n'avais pas eu l'occasion de faire ça depuis belle lurette. Je sais que c'est mal, que c'est infiniment mal, mais j'ai toujours aimé le danger et les intempéries ─ et ça me fait d'ailleurs mal de devoir l'avouer, parce que j'ai l'impression d'être un immonde connard en y pensant, voilà tout.
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Mais, car il faut toujours un « mais » à nos histoires, c'est quand ma main commence à se faufiler plus haut que je reprends mes esprits et m'arrête, soudainement lucide. C'est donc dans la dernière capture envieuse de ses lèvres que je finis par me séparer de lui, à contrecœur, et que je rejoins la dure et acerbe réalité, conscient que je viens sans doute de briser quelque chose, de saccager une énième promesse, rien qu'avec la plus sincère des attentions : celle qui me crève et me poigne le cœur, quand je songe à l'idée que je ne devrais pas faire ça, et que c'est tout simplement dégueulasse de ma part d'être comme ça ─ d'être aussi moi, d'être celui que je suis à l'instant présent. Mais malgré tout cela, je ne me déteste toujours pas.
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Je rouvre bientôt les yeux, mes pupilles atterrissant dans les siennes, bordées d'un petit quelque chose que je ne peux déceler et qu'après tout, je ne souhaite même pas connaître. Sans réelle franchise, j'affiche un sourire douloureux, comme si des larmes invisibles dévalaient le long de mes joues, et j'ai la sensation qu'une décharge me traverse l'intégralité du corps. Ses mains me manquent déjà, quelle triste constatation : j'aurais du ne rien faire et lui dire d'arrêter, voire peut-être même le laisser continuer ─ ou encore partir, me barrer, retourner me défoncer aux alentours d'une ruelle, oui, et le laisser faire sa vie comme cela aurait du se passer, avant même que je ne me fume la gueule à l'alcool, hier soir. Mais je ne peux pas. « Je peux pas, Yuki. » À mon plus grand désarroi. « J'y arrive pas. » Car à l'instant, je suis le plus bel enfoiré que cette Terre n'ait jamais pu porter. Je m'en rends compte, parce que je me retiens de passer ma langue sur mes lèvres, juste pour re-goûter à cette saveur proscrite. « Je voudrais, j'en ai trop envie, mais tu me rends tellement fou que j'y arrive pas. Frappe-moi si t'en as envie, casse-moi même la gueule, mais confirme-moi que je suis rien qu'un connard. » Fais un truc, venge-toi, tue-moi comme tu sais si bien le faire. Dis-moi que tu m'aimes, hurle-moi tes mots, embrasse-moi, détruis-moi encore une fois. J'en sais rien, je sais pas. Mais j'en ai tellement besoin, à l'instant.


Suoh Yukihiro» I ❤ Nishinaka
Suoh Yukihiro
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Date de naissance : 02/12/1997
Age : 26
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Dim 3 Jan - 23:44
     



I KNOW THIS WORD, I SEARCHED IT ON GOOGLE •••


Only fools fall for you



Le pire dans tout ça, c’est que je sais qu’il ne me prend pas au sérieux. Il ne me prend jamais au sérieux. Il pense sans doute que je ne suis qu’un gamin, que je peux pas comprendre, pas savoir. Lui c’est Haku, le grand Haku de 23 ans qui a vécu le pire, surtout le pire. C’est un presque-adulte accompli. Moi j’ai 18 ans, je sais pas de quoi je parle, la vie je ne la connais qu’à travers les films et les paroles des grands. C’est con, ça m’arrangerait presque, je sais tout ce que j’ai à savoir maintenant, du moins à propos de lui. Il ne m’a pas tout dit, c’est vrai, mais qu’importe, ça me suffit à savoir qu’il est nécessaire à la poursuite de mon existence. J’ai toujours été doué pour reconnaitre le gens importants pour moi. Mon frère en faisait partie, et il s’est cassé. Littéralement. Tous les os. A cette pensée, je desserre imperceptiblement mon étreinte autour de ses hanches, comme effrayé de les voir se briser sous mes touchers. Haku est à mes yeux aussi fragile et instable qu’une poupée de porcelaine, avec ses peaux blafardes et ses cheveux tout aussi pâle. Il semble malade, il est malade, évidemment, l’alcool l’a mis à genoux. Mais même lorsqu’il va à peu près bien, il a cette apparence fantomatique, insaisissable. Est-ce que Haku va vraiment bien de temps en temps ? Je ne suis même pas sûr. Psychologiquement il va bien lorsqu’il boit ou se drogue, mais on ne peut pas en dire autant du physique. Quand il va bien physiquement, il ne pense qu’à boire et à fumer pour oublier ce qui le tourmente intérieurement.

Son corps est chaud, réconfortant, j’aimerais m’y ancrer pour toujours, comme un bébé koala accroché à sa mère. Sauf que Haku n’est pas ma mère, il est mieux. Son dos est brûlant contre mon front, et un parfum qui je ne connais pas émane de sa peau. Elle n’est pas imprégnée par l’odeur du tabac comme ses vêtements et ses cheveux. Non, je peux enfin sentir sa vraie odeur, le parfum tiède et ténu de son épiderme impeccablement blanc. J’ai peur qu’il ne se dégage, qu’il s’arrache à moi, alors je savoure cet instant avant qu’il n’ait un sursaut. Pourtant il ne bouge pas. Son échine s’est tendue et s’animait à chaque baiser que je dépose sur sa colonne, mais il me laisse agir sans rechigner. Est-ce qu’il sent mon cœur battre contre sa peau, et mon souffle chasser les fins cheveux sur sa nuque ? Est-ce qu’il sait comme je me sens bien quand je suis contre lui ? ça me rend dingue, cette étreinte. D’habitude, c’est lui qui me serre contre lui, mais cette fois, je n’ai pas pu m’empêcher de chercher à m’approcher d’avantage de lui. A quoi tu penses Haku ? Pourquoi es-tu si peu lisible ? Il ressemble à quoi, le vrai Haku, le Haku qui ne souffre pas, qui est heureux ? Quel visage a-t-il vraiment ? Existe-t-il seulement ? Je poursuis peut-être des chimères en imaginant qu’un jour il sourira sans raison, qu’il piétinera sa cigarette qu’il n’aura pas allumée, qu’il jettera son vieux briquet et dira non à un shot de vodka.

« Ouais. »

Sa réponse claque dans l’air, me faisant relever la tête. Je met plusieurs secondes à comprendre qu’il répond à ma phrase précédente, j’étais tellement absorbé à reconnaître sa fragrance que j’avais oublié avoir parlé. Ouais quoi ? Ouais il me trouve bizarre ? Ce n’est pas tellement nouveau, avec mes attitudes timorées et ma maladive timidité, la plupart des gens me trouvent bizarre. Encore que là, ce n’est pas vraiment par timidité que j’agis, alors ça me semble bizarre, même pour moi. Ouais, je ne devrais pas faire ça ? En fait, je m’en moque un peu, j’ai dix-huit ans, je fais ce que je veux, et la seule personne qui peut m’en empêcher, c’est lui. Je ne vois pas plus loin que le bout de mon nez interminable, je peux être drôlement têtu quand je veux. Et je veux. Je veux être avec Haku, pas aller bosser pour rester avec lui, m’occuper de lui, et par sa simple présence le laisser s’occuper de moi. Il a pas besoin de faire grand chose pour me rendre heureux, il n’a qu’à rester roupillé dans mon canapé, et je me ferais un plaisir de le regarder dormir toute le jour. C’est un peu malsain dit comme ça, mais qui le saura ?

Avant que je ne puisse réagir, Haku me prend de court. Dans un mouvement d’une vivacité insoupçonné vu sa gueule de bois, je me retrouve non plus face à ses omoplates mais à nouveau nez à nez avec son torse dénudé. Presque instinctivement, pour fuir l’embarrassante vision, mes paupières se rejoignent. Ma perversité se limite à un Haku de dos. Au delà, mon cerveau ne suit plus.  

« Rends-toi juste compte que je suis le pire de tous. »

Ta gueule. Juste ta gueule. J’ai juste ces deux vilains mots en bouche, mais ils ne franchissent pas la barrière de mes lèvres, parce que les gros mots c’est mieux quand ils sont silencieux, secret. Je me retrouve plaqué contre le coussin, et mes yeux s’ouvrent à nouveau pour plonger directement dans les pupilles brumeuses du garçon qui me domine à présent. Je ne peux plus lâcher cette vision que j’aime tant, son visage en très gros plan. Il vient saisir mon menton entre ses longs doigts diaphanes et ma tête accompagne son mouvement. Je pourrais dire que c’est inévitable à ce stade, mais en fait, aussi souvent que ça pourrait arriver, je crois que je ne m’y ferais jamais, à ces lèvres qui s’approchent des miennes pour venir les saisir, les pincer légèrement entre elles. Cette fois, je ne rechigne pas, parce qu’Haku n’est plus bourré, et je le sais. Cette fois, mes joues s’embrasent d’avantage de plaisir que de gêne, et presque instinctivement, je cherche à prendre part au baiser, à ne pas rester la poupée passive que j’ai pu être hier soir, tétanisé à l’idée qu’il n’assume pas ses gestes. Je l’ai mérité, je l’ai cherché, c’est de ma faute, c’est moi qui ai commencé. C’est dingue comme un contact, aussi simple soit-il, peut me retourner complètement. J’en oublierais de respirer, je me noie dans son regard, enveloppé de sa chaleur presque brûlante sur mon épiderme éternellement gelé. Je voudrais que ça ne s’arrête pas, quitte à crever asphyxié comme ça, dans ses bras. Je me demande quel sens a ce baiser. Pour moi, pour lui, pour nous deux ? Notre relation en elle-même n’a pas de sens, on ne se parle jamais, on ne fait qu’agir au gré de pulsion, d’envies stupides et inexpliquées.

Mes lèvres tremblent contre les siennes, à chaque fois qu’il revient les nouer de sa bouche. Je cherche un moyen de respirer, sans trop de succès, ça n’a juste rien à faire là, comme si ce simple échange suffisait à me faire vivre en autarcie de tout oxygène autre que celui qu’il insuffle en moi. Qu’est-ce qu’on dirait si on nous voyait ? Est-ce que deux garçons sont censés s’embrasser comme ça ? Est-ce qu’on est censé s’embrasser comme ça ? Et pourquoi on ne pourrait pas d’ailleurs ? Cet amour me monte à la tête, me rend rebelle face à mes propres idées. Sa main glisse contre ma peau, et j’esquisse le mouvement de venir enlacer sa nuque pour ne jamais le laisser s’échapper. C’est à ce moment là que tout éclate. Sa bouche se plaque contre la mienne plus brutalement, avec empressement comme pour vite mettre fin à tout cela, parce que ça ne peut plus durer. Il me pince légèrement la lèvre inférieure, m’arrachant un grognement frustré. La belle proximité qui s’était installé entre nous vole en éclat. Le poids de son corps sur le mien s’envole brutalement, et l’air qui me paraît alors si froid vient reprendre possession de mes bras et jambes nues. Je ne peux pas cacher ma déception et mon incompréhension, elles dévorent mon visage et le tordent à leur bonne volonté. Haku a l’air effondré, dégouté. Ma gorge se serre, je déglutis, réprimant l’envie de venir effleurer mes lèvres du bout des doigts. J’ai encore la sensation que ce sont les siennes qui papillonnent sur mon épiderme.

« Je peux pas, Yuki. J'y arrive pas. »

Ses mots cinglent l’air et me heurtent avec autant de violence que s’il m’avait giflé. J’aurais préféré qu’il me gifle pour mon impudence à vrai dire, mais Haku utilise d’abord les mots et ensuite les poings. Du moins avec moi.

« Je voudrais, j'en ai trop envie, mais tu me rends tellement fou que j'y arrive pas. Frappe-moi si t'en as envie, casse-moi même la gueule, mais confirme-moi que je suis rien qu'un connard. »

Je serre les poings, enfouies dans le moelleux du canapé, là où il ne peut pas les voir. Je suis partagé entre une soudaine fureur, une déception infinie et l’envie irrépétible de fondre en larme, de piquer une crise là, maintenant. Je suis comme un gosse à qui on vient de chiper la plus délicieuse des sucettes. Pourquoi il fait ça ? Comment il peut me rendre tarer comme ça et l’instant d’après me rejeter dans les coussins comme une belle merde en me disant qu’il ne peut pas. Qu’il ne peut pas quoi ? M’embrasser ? Il vient de le faire. M’aimer ? Alors il se force à me voler mon souffle pour mon simple plaisir ? Il cherche quoi ? J’ai pas besoin de ça moi, j’ai besoin de lui, pas juste de ses baisers. Mes joues sont chaudes d’un coup, parce que purée j’ai vraiment envie de le frapper, mais je peux pas, je peux pas faire ça. Pour la première fois depuis la mort de Ren, j’ai envie de frapper quelqu’un. Quelqu’un de bien vivant cette fois, pas un putain de cadavre désarticulé sur le trottoir. J’ai envie de lui hurler qu’il n’a pas le droit, pas le droit de me faire ça. Pas à moi.

« Ouais. Ouais t’es un con. Un gros con. C’est quoi ton problème ? Si tu ne m’aimes pas, te force pas. Tu crois que tu peux me faire ça et ensuite m’envoyer chier parce que finalement, non, t’as plus envie ? Je ne suis pas ta pute Haku. »

Qui est la pute de qui au final, je ne suis plus vraiment sûr. Est-ce que je crie parce que je veux plus, parce que je veux qu’il me contente de sa chaleur et de ses baisers jusque ce que moi, j’en ai assez ? Ou alors c’est simplement parce qu’il troue mon cœur avec une écharde de glace à me rejeter comme ça, sans cesse, sans raison, de manière aléatoire. Je pourrais respecter le fait qu’il ne veuille pas de moi, mais jouer au yo-yo avec mes sentiments, c’est un peu trop pour moi. J’ai toujours été un cœur d’artichaut, le genre à s’accrocher vite et désespérément. J’ai la vue troublée. Je sais que je devrais me calmer maintenant, parce qu’Haku ne cherchera pas à argumenté, il claquera sèchement la porte si je ne l’en empêche pas. Mais putain je ne peux pas m’arrêter, faut que je lui balance tout à la gueule maintenant, avec des mots vulgaire et beaucoup de colère. Et le tout sans pleurer. Agir comme Haku. Agir comme un con qui dit que ce qu’il pense sans se soucier des émotions d’autrui. Mes mains s’agrippent convulsivement aux pans de sa chemise ouverte et je le secoue inutilement.

« T’façon je sais que c’est Nami que t’aime, tu l’as toujours aimé. Ça se voit bien. Moi je suis pas comme elle, j’irais pas crever comme une merde en te laissant tout seul. Alors pourquoi ? Pourquoi tu ne peux pas ? Répond moi ? Tu lui dois quoi à elle, elle est morte ! »

Y a Nami, y a la vodka, y a la drogue, y a toutes ces putes dans le petit mon de Haku. Et moi je veux ma place dans ce monde. Qu’il ose me dire dans les yeux qu’il ne m’aime pas, alors je me calmerais peut-être, mais ce que j’ai appris à l’école, c’est qu’on n’embrasse pas quelqu’un qu’on n’aime pas. Alors je suis peut-être trop con, trop naif, je me fais des idées depuis le début, pour Haku, c’est rien qu’un bête geste sans conséquence, ni arrière-pensées, mais moi je ne peux pas interpréter ça comme ça. Je ne peux plus. Il ne peut pas jouer avec moi éternellement. Je trouve ça terrible en fait, d’avoir à l’obliger à choisir, mais j’en ai besoin maintenant, de cette réponse. J’ai besoin de cracher ma haine sur cette morte que je connais même pas, et sans même savoir pourquoi j’ai eu l’idée de la mentionner, son prénom s’est naturellement niché au creux de ma langue. Je suis jaloux de cette fille, je suis furieux qu’elle l’ait abandonné comme ça, qu’elle le fasse souffrir même sans être près de lui. Elle le hante d’une certaine manière. Je veux qu’elle se casse elle aussi, et qu’elle remballe les addictifs. Je veux qu’elle me le laisse, rien qu’à moi, maintenant.

« Tu sais quoi ?  Je déteste les gens comme toi. Les indécis, les putains d’indécis, les lâches qui jouent avec la vie et les sentiments des gens. La vérité c’est que tu penses qu’à ta petite personne, tu ne veux pas souffrir, tu t’en moques de ce que moi je peux éprouver. Tu te caches derrière l’excuse que c’est mieux pour moi, mais t’en sais rien. Tu fais ce qui est bon pour toi. C’est des types comme toi, comme mon frère, qui se jettent d’un immeuble de sept étages parce que c’est moins chiant que de continuer à vivre en assumant. »

Mes doigts sont raides, je ne peux plus les serrer dorénavant. Ils relâchent le tissu de la chemise. Et ma voix a viré vers les pathétiques aigües. J’éprouve soudain le besoin de me lever, de m’éloigner. De toute façon je ne peux plus soutenir le regard de Haku après ce que je viens de dire. Je sais déjà que je vais le regretter. Je me lève, je fais quelques pas au hasard dans la pièce, envoyant valser d’un coup de pied le chat qui a soudain émergé de nul part, lâchant un royal « Putain fait chier » plutôt destiné à moi-même. Je lui tourne le dos pour qu’il ne me voie pas pleurer, mais mes épaules agitées me trahissent. Le goût salé vient remplacer celui des lèvres de Haku, et ça m’arrache encore d’avantage le cœur. Il bat si fort entre mes côtes qu’il pourrait s’en arracher. J’aurais pas dû être aussi entreprenant, j’aurais pas du imaginer quoi que ce soit. J’aurais du le gifler au tout premier baiser, sur cette plage, et me persuader que je ne l’aime pas J’aurais du rester sur ma première impression, là quand je l’ai découvert sur le canapé de mon frère. J’aurais jamais du tomber amoureux de Haku.


Kuronuma Haku» I ❤ Nishinaka
Kuronuma Haku
Avatar : Min Yoongi
Pseudo : petit poussin rose d'amour d'Eden forever and ever (Kernel)
Date de naissance : 14/06/1992
Age : 31
That's what i do there : Raté des bas-fonds - Cutie pie à temps plein
What about love ? : Yuki is my booooy ♥ the best baby in the world, I want to have his kids
How I feel : « J'aime son humanité, plus que tout : j'aime la finesse de ses traits, son parfum simple et l'idée que celui-ci imprègne mes vêtements. Son désir de ne pas m'enfoncer la tête sous l'eau, plus qu'elle ne l'est déjà, et ses grands yeux noirs, dardés d'innocence qui m'arrachent des mémoires ensevelies, aussi douloureuses que flatteuses. La façon dont il hausse timidement le ton, aussi, comme s'il craignait de m'intimider. La possessivité inexplicable qu'il a à mon égard, et surtout la sensation des lignes de sa main qui se marient aux miennes, parfois. Juste comme ça, juste nous deux, comme il ne faudrait pas. »
...

Messages : 223

Jeu 7 Jan - 1:28
     

사랑이란 아프고 아픈 것
LOVE IS SO PAINFUL

Il a l'air si blessé, si chagriné, et pourtant si en colère. Je le regarde avec des yeux éteints : des yeux faibles, vitreux, l'expression figée dans une flegme presque paisible et délicate. Comme si ces mots sortis de ma bouche avaient influencé ma pénible fatigue, et en même temps, cette insupportable impression d'être mort. Je le détaille tranquillement, tandis que son expression change progressivement, que l'incompréhension et la frustration percent dans son regard chatoyant, vacillant comme une lumière fantôme sur un océan de plus en plus sombre. Le charme de ses lèvres contre les miennes et de ses yeux dardés de douceur posés sur moi me manquent, tout à coup, et semblent s'être effacés subitement, comme le vent emporte le sable et éteint la flamme chancelante. Pour cette fois, j'ai décidé de le blesser : de lui faire réaliser à quel point me rendre autant accro à lui pourrait s'avérer dangereux, et que je ne suis pas le type avec lequel systématiquement traîner si on tient à sa vie ou à sa bonne santé. Moi, ça fait longtemps que j'ai abandonné tout ça ─ que je ne suis plus en bonne santé, et que je n'ai vraiment plus personne sur qui compter. Tous mes proches ont fini par s'en aller quelque part, au final, alors j'en ai successivement déduit que ça n'était pas que la nature immondice de la vie qui était en tort mais aussi moi, moi et mon existence qui ne rime plus à grand chose, qui ne sert qu'à détruire ceux que je commence tout juste à aimer. Je ne veux pas entraîner Yuki là-dedans, je ne veux pas qu'il meurt comme un pauvre con et qu'il me laisse plus seul que je ne l'ai jamais été : c'est un mélange d'égoïsme et d'anxiété compassionnelle, l'alchimie parfaite pour semer le doute, pour infester l'esprit, pour créer l'amour. Mais moi j'ignore ce que c'est l'amour, je n'y suis plus réceptif depuis un moment ; et Yuki a totalement le droit de m'en blâmer, si le cœur lui en dit. Ça ne servirait à rien, ça ne rimerait à rien avec moi, et je ne m'en préoccuperais pas plus que ça ─ mais il peut, il peut parce qu'il est le seul à avoir ce privilège : il peut parce qu'il est beau, beau comme un cri silencieux, et qu'il se bat indépendamment pour guérir de ses bleus.
For your birthday, I decided to be drunk; ft. Suoh Yukihiro 150317101752383932
Ses sourcils se froncent, rien qu'un peu, et j'ai l'impression que l'atmosphère a subitement changé. Que son aura qui me paraissait si tendre et chaleureuse, celle que je n'ai que trop peu connu, s'est elle aussi volatilisée pour se faire remplacer par une profonde expression blessée, touchée en plein cœur. Je l'ai touché en plein cœur. Je lui ai fait du mal pour qu'il se sente par la suite mieux, pour qu'il prenne conscience que son irrésistible naïveté éveille en moi des souvenirs perdus, de nouvelles envies, une appréhension et une obsession démesurées. Je me fiche de savoir si j'ai le droit de traîner avec lui ou non : ça ne m'importe pas, j'ai laissé les codes de la société bien loin de mes règles de conduite et de ma méthode pour survivre, après tout. Non, moi je veux juste m'assurer de pouvoir le protéger, de pouvoir faire quelque chose de bien au moins une fois dans ma vie, quitte à passer pour le plus ignoble des salauds. Je ne veux pas le faire souffrir, et je ne veux pas devoir souffrir à nouveau. J'ai appris à me priver des meilleures choses qui soient, et je suis prêt à le faire pour Yuki : quitte à en crever. Lui ne doit pas prendre mon chemin, c'est tout ce que je demande ─ et même si je ne suis pas sûr de pouvoir continuer à avancer sans lui, je me dis que je le ferai quand même, parce que j'ai toujours survécu à tout ce qui m'est arrivé.
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Je m'écarte légèrement, j'ai mon regard ancré dans ses yeux : les rôles se sont inversés, il a l'air agressif tandis que j'ai l'expression d'un sage, en attente d'inlassables de questions. Mais il craque en premier, et mes mâchoires se serrent imperceptiblement. « Ouais. Ouais t’es un con. Un gros con. » T'as tellement raison. « C’est quoi ton problème ? Si tu ne m’aimes pas, te force pas. » Si, je t'aime de tout mon soûl, mais je ne m'en rends juste pas compte. Tu te trompes Yuki, mais c'est pour la bonne cause. C'est pour que t'apprennes la souffrance et en même temps, pour que tu arrêtes de la subir. C'est une leçon d'amour pur entre toi et moi. « Tu crois que tu peux me faire ça et ensuite m’envoyer chier parce que finalement, non, t’as plus envie ? Je ne suis pas ta pute Haku. » Je ne peux empêcher le froncement spontané de mes sourcils, comme si le dernier terme utilisé me faisait ciller. Jusque là, j'ai su l'écouter attentivement déverser sa rage et son apparente frénésie sur moi, sur mes défauts et mon attitude, mais la note sur laquelle il termine a le mérite de me déplaire. Je pourrais le frapper pour ça, je pourrais le mettre à terre et lui hurler de répéter pour voir ; mais je ne peux pas, je ne peux pas parce que c'est Yuki, parce qu'il ne m'avait jamais parlé de cette façon et que quelque part, je peux comprendre. Je peux comprendre qu'une telle fougue le prenne de cours, lui enflamme les pores et déchaîne le cours de ses pensées ─ car je suis fautif et car c'est un garçon émotif, qui a tendance à agir passivement, pour ne pas s'attirer davantage de problème. Un trop plein de sentiments refoulés provoque l'intériorisation ; et un jour, tout finit par exploser, comme un grand feu d'artifice de troubles et de sensations, qui aveugle et qui donne la nausée à cause de tant de couleurs extravagantes. Ce n'est pas exactement ce qui est en train de se passer, maintenant, mais je perçois sans grand mal la fureur de Yukihiro faire le travail, lui secouer la tête et déborder au bord de ses lèvres tremblantes, lesquelles je me promets intérieurement de ne plus jamais retoucher. Pour autant, je ne réagis pas, et ne fais que l'admirer tout déchaîner autour de nous : parce qu'il est beau, beau comme une prison qui brûle, quand il me fait du mal et qu'il laisse parler ses ignobles sentiments ─ qu'il énonce à la fois la vérité et le leurre, dans lequel il semble désormais piégé et coincé. La folie, tout simplement ─ et je la vois s'imprégner sous ses paupières et à l'esquisse de sa bouche, qui se tord et qui se serre sous mes yeux ternis. Ça arrive de se tromper, tu sais, et je ne t'en veux pas Yuki.
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Mais pour autant, je n'ai jamais considéré Yukihiro comme un objet ou un jouet. C'est mal me connaître de dire ça, très mal, mais de toute façon je sais à quel point il ignore tout de moi et ne me connaît pas si bien que ça. Le fait qu'il pense ça m'énerve néanmoins, au plus haut point, et j'ai tout simplement envie de lui démontrer qu'il se trompe, qu'il a la mauvaise vision des choses ─ mais je ne le fais pas, aussi compliqué et incompréhensible je peux être. Je ne le fais pas parce que ça permet de renforcer sa colère à mon égard, de renchérir cette haine trop longtemps préservée, cryptique et insondable, celle qui ne me plaît pas particulièrement mais qui me montre que Yuki est également un humain : qu'il a envie de bonheur, lui aussi, et qu'il ouvre enfin les yeux sur ce que je peux me montrer être, quand je décide une énième fois d'être honnête et impitoyable. Ça me fait du mal, ça me tue et ça me laboure le cœur, ces mots plus aiguisés que des lames effilochées qui sortent d'entre ses lèvres ; mais je suis assez résistant pour ne pas en mourir, pour ne pas encore clamser sous les douleurs combinées de ce matin, qui s'acharnent à vouloir me rabaisser plus bas que terre. Non, je n'ai jamais pensé ça de lui, et Yuki a toujours été mon petit homme : celui sur lequel j'ai voulu veiller ─ même si je n'en ai pas la capacité ─ et celui qui m'attire irrémédiablement, qui a le pouvoir de dessiner des sourires sur mes lèvres, des empreintes que je croyais effacées à jamais. Je suis bleu de lui, tout simplement, dans le triple sens-même de la chose. Ignorant de l'amour, fou épris de cet être et inéluctablement plongé dans ma renaissance bleue, à ses côtés, vivant cette plénitude qui ne fait surface que lorsque je ne suis qu'avec lui.
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Pourtant, il fallait que ça cesse, irrémédiablement. Sans que je ne comprenne tout de suite ce qu'il m'arrive, ma tête tourne un instant, et je sens une poigne acharnée se saisir de mon col, juste pour me secouer comme un vulgaire prunier. Je hausse curieusement les sourcils, remuant au gré de ses doigts qui enserrent le tissu de ma chemise avec rage, avec cette passion fugace qui l'anime, qui lui compresse sans mal le cœur. Je connais bien là ce sentiment fascinant, et le fait qu'il prenne possession de Yuki suffit à peindre une expression captivée sur mon visage : comme si aujourd'hui, je découvrais une nouvelle chose, au delà de la routine incessante qu'est mon existence flétrie. « T’façon je sais que c’est Nami que t’aime, tu l’as toujours aimé. Ça se voit bien. Moi je suis pas comme elle, j’irais pas crever comme une merde en te laissant tout seul. Alors pourquoi ? Pourquoi tu ne peux pas ? Répond moi ? Tu lui dois quoi à elle, elle est morte ! » Elle est morte. Sa voix retombe, meurt en milliers d'éclats sourds et aigus. J'ai l'impression qu'elle ne ressortira pas de sitôt de sa gorge, et l'expression avec laquelle il me fixe ne suffit même plus à m'étonner après ces mots meurtriers. Non, vraiment, c'est comme l'effet d'une dizaine de coup de couteaux en plein dans la poitrine : il y a la douleur, il y a les souvenirs, et ce n'est plus un sourire que Yuki peint sur mes lèvres mais juste une immense consternation, un manque d'intérêt profond, un vide sidéral. De toute la rage qu'il aurait pu me balancer à la gueule, il n'avait pas le droit de se servir de ça : il n'en avait pas le droit, je ne lui ai jamais autorisé ça, je ne lui en ai jamais parlé et par conséquent, il n'en a pas le droit, il ne le peut pas. Je ferme les yeux, peu enclin à réfléchir et à continuer de le regarder, et une multitude de petits fragments dissolus me reviennent, germent dans mon esprit esseulé, voilé d'une couverture sombre et dépourvue d'une quelconque lumière. Ça me fait mal de revoir son visage, ça me fait mal de prendre conscience qu'elle ressemblait à deux gouttes d'eau à Yuki. Ça me fait mal, ça me fait souffrir comme je n'avais pas souffert en l'espace de quelques années, et Yukihiro a certainement compris comment il fallait me ruiner vite et bien. Pourtant il est beau, beau comme l'eau à travers les flammes ─ et il me détruit autant qu'il me reconstruit, mais pincé comme je suis, je ne peux que lui en vouloir, lui reprocher d'utiliser Nami pour combler sa colère, pour parvenir à ses fins. Je lui en veux et pourtant, je rouvre les yeux parce que, j'ai absolument besoin de son visage déformé par la fureur pour me maintenir en vie. Mon coeur risquerait vraisemblablement de lâcher, si je n'ai pas la vision de l'être qui le fait battre plus vite qu'un pouls fébrile. Je n'ai dorénavant besoin que de lui pour me faire vivre, pour me rattacher à la réalité, même s'il m'inflige une terrible souffrance en m'imposant ce pas en arrière, ce passé que j'essaie d'enfouir mais que je ne pourrais jamais enterrer définitivement.
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« Tu sais quoi ?  Je déteste les gens comme toi. Les indécis, les putains d’indécis, les lâches qui jouent avec la vie et les sentiments des gens. La vérité c’est que tu penses qu’à ta petite personne, tu ne veux pas souffrir, tu t’en moques de ce que moi je peux éprouver. » Sa rage a l'air infinie, absolument justifiée, et même si je n'ai plus la force d'écouter ses mots, je sais cependant qu'il se trompe. Je n'ai jamais voulu rien d'autre que son bien-être, rien qu'un peu de son bonheur : et le fait est que c'est rare, trop rare que je souhaite ça pour quelqu'un. Je ne fais que me rater et prendre les mauvaises décisions, mais j'ai l'atroce envie de veiller sur toi, Yuki. Tu ne le sais pas, peut-être que je ne te l'ai pas assez dit, mais l'avantage avec ça, c'est que tu prends aussi conscience que je ne pourrais jamais le faire. « Tu te caches derrière l’excuse que c’est mieux pour moi, mais t’en sais rien. Tu fais ce qui est bon pour toi. C’est des types comme toi, comme mon frère, qui se jettent d’un immeuble de sept étages parce que c’est moins chiant que de continuer à vivre en assumant. » Oui, t'as peut-être raison espèce de salopard, peut-être que je vaux rien de plus que ton minable de frère, mais t'arrives à me chambouler en l'espace de quelques mots et ça, ça suffit déjà à me tuer, à piétiner en moi toute volonté de t'écouter. Alors je ne sais pas pourquoi, mais tu me fous la rage ─ et par dessus tout, je te trouve beau, beau comme l'entaille profonde que tu viens tout juste de graver près de mon cœur. Alors continue, continue d'être aussi enragé, tu sauras à quel point je ne suis pas fait pour toi, à quel point je te veux terriblement mais que je ne saurais jamais prendre soin de toi comme il le faut. Rejette-moi, sois plus heureux et ouvre un peu les yeux, mais ne t'avise plus de vouloir me tuer de cette façon. N'importe laquelle me plairait, mais pas celle-là.
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Il finit par lâcher ma chemise, ses doigts tremblants. Je n'ai plus aucune expression de déchiffrable, j'ai abandonné toute idée de croiser son regard ou de moduler quoi que ce soit sur mon visage. Je préfère m'en aller, je préfère repartir sans ne rien lui dire : sans lui adresser un seul regard, sans prendre la peine de continuer la conversation ou d'aller sécher ses larmes que je devine aisément grâce aux sanglots qui le secouent. J'en ai envie, et pourtant je ne le fais pas. Je préfère passer mes nerfs ailleurs, aller démolir deux ou trois gars pour abreuver ma soif insatiable d'oublier, de piétiner, de me défouler, de hurler et dégueuler ma rage et ma tristesse à ceux qui n'ont rien demandé. Après tout, peut-être que je ne devrais plus entrer dans sa vie. Je sais que je ne tiendrai pas longtemps, mais ce sera mieux pour lui ─ parce qu'aujourd'hui il m'a tout dit, il m'a prouvé que mes doutes n'étaient pas vains. Je m'en vais, je cours loin, à m'en éclater les poumons et à en chialer des larmes invisibles ─ et pourtant il est beau, beau comme la mer de larmes déchaînée que je déverse, où aucune pétale ne flotte.


 
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