It's lust at first sight • |

Mon patron se croyait vraiment tout permis parfois sérieusement. Bon, il compenssait certainement avec le fait que j’avais refusé le tournage avec un autre homme mais quand même. J’étais acteur, pas sa bonne à tout faire. Mais il n’avait cessé de me supplier « s’il te plaît, tu peux faire ça pour moi de temps en temps ». Plutôt que de le faire lui-même ou d’engager quelqu’un pour se charger de certaines courses manquantes, c’était toujours nous qui étions de corvée. Non pas que cela me dérangeait à proprement parler néanmoins je trouvais cela abusé quand même. Ce n’était pas notre rôle... Enfin puisqu’on s’entendait tous plus ou moins bien, je suppose que je pouvais donner un coup de main de temps en temps également. Du moment que je ne me salissais pas et que mon physique restait parfait. Je pouvais tout faire.

Voilà la raison pour laquelle, après avoir traîné en ville, bu un café, m’être recoiffé - le plus important - je m’étais retrouvé dans un sex-shop. Parce que bien sûr lorsqu’on tourne des films pornographiques, les courses qu’on fait ne sont pas du riz, des nouilles ou je ne sais quel autre produit alimentaire. L’une des actrices avaient malencontreusement cassé l’une de nos paires de menottes. Les préférés du patron en plus. Ce n’était pas comme si on n’en avait pas en réserve mais il avait durement insisté pour que j’aille acheter les mêmes. Il n’avait d’ailleurs pas oublié de me mentionner où me les procurer. Et j’étais à présent dans le plus grand sex-shop de la ville. Je crois. Tout était tellement grand à Nishinaka que c’était difficile d’émettre une idée quant à la superficie de telle ou telle chose. Je cherchais les fameux objets, ne pouvant m’empêcher de m’arrêter dans les rayons pour observer toutes ces choses érotiques que le magasin vendait. Et ça m’amusait. Il y en avait certains qui me paraissaient particulièrement effrayant et je bénissais les dieux de m’avoir permis de ne pas devoir les utiliser au boulot.

Quand je passai dans le rayon DVD, un grand sourire étira mes lèvres, fier de voir mes films rangés sur une immense étagère. J’en pris un au hasard, et bêtement, je sortis mon portable pour me prendre en photo avec. Encore une selfie. Mais là j’étais vraiment obligé. Des tas de gens prenaient du plaisir en visionnant mes vidéos alors je suppose que j’avais de quoi être fier. J’en étais fier de toute façon. J’étais talentueux, beau et par-dessus tout, je touchais à des femmes que la grande majorité de ses amateurs n’auraient que dans leurs rêves les plus fous. Quel genre d’hommes ne souhaiterait pas être à ma place sérieusement ? Je n’avais jamais conçu à l’époque que j’effectuerais un tel métier. J’étais certainement trop jeune pour oser y penser cependant maintenant que je le pratiquais, je ne pouvais que remarquer à quel point ça avait du bon.

Ayant fait le tour, je me décidai enfin de passer à la caisse avant d’entendre des voix autour de moi. Un vendeur paraissait intéressé par une demoiselle qui - autant dire - semblait complètement perdu. A se demander ce qu’elle faisait là d’ailleurs. J’ignorais ce qu’il lui disait mais j’avais l’impression qu’il désirait l’embarquer dans quelque chose de pas clair. Ah... Ces hommes. Encore plus dans ce monde là, ils sont prêt à tout pour arriver à leur fin. Ne savaient-ils donc pas que forcer les femmes était une chose mal vue dans notre société ?
Je ne pus m’en empêcher, qu’esquissant un merveilleux sourire, je songeais au fait que j’allais sauver la vie de cette demoiselle.

Je m’approchai d’eux et sans la moindre hésitation, j’entourai mon bras autour de ses épaules, la collant contre moi.

- Elle est avec moi, Expliquais-je d’une voix sévère, Arrêtez de draguer ma petite amie si vous ne voulez pas avoir de problèmes !

J’ignorai si c’était une bonne idée d’avoir fait ça... Si cet homme était doué en art martiaux ou en combat tout simplement, c’en était fini de mon visage parfait. Cependant il n’en dit rien, se contentant de me  dévisager avant de me désigner du doigt et de lancer un « Takano Kai ! », choqué. Je levai mes yeux au ciel à ce geste, ayant omis le fait que dans un tel endroit, je ne pouvais qu’être connu mais plutôt que de répondre, j’haussai les épaules avant de me défaire de cette jeune femme.

- Nous sommes venus acheter ça, Dis-je en lui tendant les menottes, avec un sourire accroché aux lèvres.

Après l’avoir défendu et faite passer pour ma petite copine, j’étais obligé de l’inclure dans mes achats. L’homme hocha la tête, ne cessant de nous dévisager tous les deux alors qu’il était certainement en train de s’imaginer divers scénario salace dans sa tête. J’attendis d’avoir payé pour prendre la main de la demoiselle et de la contraindre à me suivre à l’extérieur.
Je m’excusai une fois dehors, quelque peu mal à l’aise quand même. Je n’agissais jamais de la sorte habituellement mais je crois que ça avait été plus fort que moi. Elle se serait certainement retrouvée dans un truc bizarre sans jamais comprendre pourquoi en réalité elle s’était retrouvée là. J’étais satisfait de mon métier toutefois je ne pouvais nier le fait que cela n’en restait pas moins un monde assez louche. Même à Nishinaka.

- Je n’aurais certainement pas du faire ça mais il avait l’air coriace ! J’espère que vous me pardonnerez ! Pour ça aussi !

En accompagnement à mes paroles, je soulevai mon sac contenant les menottes avant de me traiter intérieurement d’abruti. Elle allait certainement se poser des questions à mon sujet, se dire que j’étais sûrement un mec un peu sadomasochiste sur les bords mais tant pis. Cela faisait également partie des « joies » du métier.    

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FEAT TAKANO KAI

J'avais une bonne partie de l'après-midi de libre, cette journée était la moins complète de la semaine, autant dire que je flânais dans Nishinaka plutôt que de travailler, travailler quoi ? En soit, la comédie n'avait pas de "devoir", tout le travail que l'on faisait se faisait sur scène.
Avant se me promener en ville, je passai tout d'abord chez moi pour changer de tenue, certes l'uniforme de l'université était confortable mais n'était pas très adéquate pour sortir en mode jeune femme moderne de 20 ans. Je troquai donc ma tenue actuelle contre un short en jean, un collant opaque noire et un sweat léger noir (>here<), je nettoyai mon visage et appliquai mon eye-liner noir habituel, je laissais mes cheveux détachés, pris mon sac et partis en direction de l'arrêt de bus le plus proche pour rejoindre le centre.

La première chose qui me choqua en arrivant dans le centre était toutes ces personnes collées à leurs téléphones. Je les dévisageais comme personne mais voguais plus à mes occupations, de toute façon je n'étais qu'une gamine pour eux, je ne pourrais pas changer leur mentalité alors autant profiter du beau temps (enfin beau...) pour faire les boutiques. J'entrais tout d'abord dans une boutique de sucrerie, j'aime beaucoup cela et je suis trop faible, j'achetais tous ces bonbons aux formes rigolotes pour me régaler quand je rentrerais chez moi.
J'entrais ensuit dans un magasin de vêtements sans grande conviction, j'en ressortais les mains vides. Je marchais très lentement pour pouvoir admirer les vitrines quand je passai devant des mannequins portant des sous-vêtements assez... dénudés, je les regardais attentivement, ok, ne vous faîtes pas d'idée, je suis juste curieuse parfois. A croire que j'étais une grosse fana, le monsieur sortit de sa boutique pour venir m'aborder.

- Je suis sûr que ça vous irait très bien. Dit il très sérieusement, j'ai d'autres articles plus amusant si ça vous intéresse mademoiselle.

Je le dévisageais, que faire ? En même temps, je suis une japonaise pure et dure, je ne me voyais pas refuser son offre. Je ne disais rien quand il agrippa mon bras pour m'embarquer dans son magasin. Je découvrais avec étonnement tous les articles qu'il vendait... C'était ça pour lui "amusant" ?

- Mon bon monsieur, pouvez vous me lâcher s'il vous plait ?

Dis-je avec un ton aussi poli que possible. Mon dieu, moi qui n'avait jamais fait l'amour de ma vie, me voilà embarquer dans un sex-shop pour essayer toutes sortes de pratiques chelous. Voyant qu'il ne voulait pas lâcher mon bras, j'essayais de me débattre mais c'est qu'il avait des muscles dans les doigts le papy *je ne veux pas savoir pourquoi il a ce genre de muscles bien entraînés*. Rien à faire, il ne me lâchait pas.
Soudain je sentis un bras m'entourer délicatement les épaules. Ok, là ça devenait bizarre, s'il avait un complice, j'allais sûrement très mal finir.

- Elle est avec moi, arrêtez de draguer ma petite amie si vous ne voulez pas avoir de problèmes !

De suite, le vieil homme lâcha mon bras, ok niveau situation bizarre on était servi là. Ce dernier pointa le jeune homme du doigts et lança un "Tanako Kai", je ne savais pas du tout qui était cette personne mais mon talent de comédienne hors pair essayait d'être la plus convaincante possible en mode petite amie amoureuse.

- Nous sommes venus acheter ça,

Je secouais la tête comme une débile comme pour valider cette affirmation. Une fois l'achat effectué, ce fameux Kai me prit par la main et le suivit aussi vite que possible, je ne savais pas qui il était mais au moins il m'avait sauvé.

- Je n’aurais certainement pas du faire ça mais il avait l’air coriace ! J’espère que vous me pardonnerez ! Pour ça aussi ! Dit il en désignant le sac qu'il avait dans la main.

- Merci, un grand merci, sans vous, j'aurais été dans un sale état. Il y a quelque chose que je puisse faire pour vous remercier ?

Je souris comme une débile parce que ce genre de situation, ça n'arrivait pas tous les jours.
Je regardais les gens passer devant ce sex-shop, ils nous regardaient, les couples main dans la main nous regardaient également en nous dévisageant. Je déteste ça les couples qui se croient trop amoureux plus que les autres, comme si entrer dans un sex-shop était interdit quand on est en couple, oui enfin on l'était pas là, mais voilà on était faux.

- Vous voulez aller boire un verre ? Ou un café ? Ou bien traîner, je ne sais pas, je vous dois bien ça.

Ni une, ni deux, je lui pris le bras, ces couples j'en avais juste marre, quitte à jouer le faux couple autant le faire jusqu'au bout, le pauvre, je l'impliquais dans mes vengeances personnelles.

Au vue du sourire qu’elle affichait, elle n’avait pas l’air trop choqué. Ah... La jeunesse. Ceci dit, j’étais jeune aussi mais elle semblait l’être plus que moi. Je suppose que du moment qu’elle ne me giflait pas parce qu’elle m’avait pris pour un vieux pervers sadomasochiste, ça allait. Je n’osais pas imaginer ce qu’il en serait ressorti de mon visage parfait et de ma fierté également. Parce que se faire attaquer par une personne qu’on a essayé de sauver, cela donne un puissant coup dans la dignité. Et je savais de quoi je parle. Une fois ça passe mais deux, je crois que j’aurais fini par apprendre à devenir égoïste. Heureusement, rien de tout ça n’était arrivé et cette demoiselle me paraissait étrangement sympathique. Voilà qu’elle voulait me remercier. Je lui souris en guise de réponse, m’apprêtant à lui répliquer que c’était inutile, que j’aimais bien jouer les héros cependant je fus interrompu par ce regard accusateur que nous lançait les passants. Probablement qu’ils nous prenaient pour un couple - ce qu’on était tout à fait d’ailleurs. Et bien oui, n’avais-je pas déclaré qu’elle était ma petite amie ? Certes, j’avais proclamé cela tout seul et je doutais qu’avoir un inconnu comme copain ne ravisse la famille de cette jeune fille. Tout comme la mienne en vérité. Mais je ne comprenais pas c’était quoi leurs problèmes à tous ? Imaginons qu’elle et moi étions vraiment ensemble, qui avait-il de mal à vouloir s’amuser avec des jouets ? Oui, parce qu’à mes yeux, tout ceci était des jouets. Des jouets pour adulte. Enfin, le monde était trop coincé pour saisir qu’il y avait différentes façons de prendre du plaisir avec sa partenaire. A croire qu’il fallait travailler dans le porno pour s’en rendre compte. S’ils voulaient je pouvais leur donner des cours et ils finiraient par comprendre au lieu de nous dévisager de la sorte.

Plutôt que de m’énerver, à chaque fois que l’un d’eux nous observait, je leur arborais un merveilleux sourire. Parce que comme on dit, il n’y a rien de pire qu’un sourire pour « emmerder » ceux à qui cela ne plaît pas. Qu’est-ce que je leur devais de toute manière ? Rien du tout. Je n’y pouvais rien si j’étais beau et pas eux. Si je savais correctement utiliser ce que j’avais entre les jambes et le reste de mon corps à bon escient. Mais peu importait. Je n’eus même pas le temps de répondre à sa question que je me retrouvai embarquer je ne sais où dans les rues de la ville. Et bien... Si je pouvais dire une chose, c’était que cette jeune femme n’était pas effrayé. Elle ne semblait pas me connaître et en réalité, si elle me connaissait, alors là ça serait tout de même étrange. J’avais agis bizarrement avec elle et elle n’avait pas l’air méfiante pour le moins du monde. Ca avait un petit côté mignon mais de l’autre... Je me disais qu’elle pouvait rencontrer n’importe qui et se faire avoir si facilement. Comme ce vendeur malsain et pervers. Je suppose que je n’avais qu’à en profiter. Notre première rencontre était l’une des plus sordides que j’avais pu voir jusque là donc pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?

- Je suis ton petit ami ne l’oublie pas, Déclarais-je, amusé sans la lâcher, Tu peux me tutoyer.

Je n’étais pas ce genre de personnes qui se souciaient des formalités. Il y avait des choses plus importantes à mes yeux. On passa près d’un parc puis retirant enfin mon bras du sien, je désignai l’endroit de mon doigt.

- Pourquoi ne pas aller là ?

A mon tour, je n’attendis pas sa réponse que je l’obligeai à me suivre avant de la forcer à s’assoir et lui faire signe que je revenais. J’étais déjà venu ici, plusieurs fois et il y avait un marchant un peu plus loin qui faisait des crêpes. Je n’étais pas un fanatique de la cuisine occidentale néanmoins je considérais qu’avec le froid qui commençait à apparaître depuis quelques jours, il n’y avait rien de mieux qu’une bonne crêpe pour se réchauffer. Je profitai de l’attente pour me recoiffer en contemplant mon reflet dans le miroir, faisant un clin d’oeil devant la glace avant de prendre mes biens que le marchand me tendait.

- Et voilà pour toi, Dis-je gentiment en en donnant une à la jeune fille avant d’aller m’assoir à côté d’elle.

J’ignorais pourquoi cependant elle me faisait rire. J’avais l’impression qu’elle n’était pas comme les autres femmes que j’avais pu rencontrer - hormis celles du boulot puisqu’elles, elles étaient très spéciales. Tout en faisant à ne pas me salir sinon là, ça serait la catastrophe, je tournai mon attention vers elle.

- Tu sais, moi aussi, j’aurais pu être un vieux pervers mais tu ne t’en es même pas soucié !

Parce que bon, j’admettais qu’un homme entrant dans une telle boutique et qui en sortait avec des menottes, cela pouvait quand même être louche non ? Mais ça m’amusait. Cette situation m’amusait.

- Enfin bref, tu devrais faire plus attention la prochaine fois quand même.

Sur ses dires, je lui affichai le plus beau et doux de mes sourires avant de m’incliner légèrement puis de me présenter plus convenablement. Certes, l’autre abruti du sex-shop avait déjà mentionné mon nom toutefois je préférais le lui répéter afin de démarrer sur de bonnes bases. Surtout que j’ignorais comment elle, elle s’appelait et par simple curiosité, j’aurais tant voulu savoir pourquoi elle était entrée dans un tel magasin. Ca aussi, c’était probablement du au métier que j’exerçais. Dés que l’érotisme y était mêlé de prêt ou de rien, je devenais curieux. Surtout que cette jeune fille ne semblait tellement pas être le genre de personne à se rendre dans ce genre d’endroit pour se faire plaisir, voir même acheter un quelconque accessoire. Mais comme on dit, il ne faut jamais se fier à l’apparence n’est-ce pas ?
 

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FEAT TAKANO KAI

Je devais être ce genre de fille chiante qui déteste ressembler à la foule japonaise, ce genre de fille marginale qui peut pas s'empêcher d'être madame tout le monde au final, mais mon dégoût pour les couples-qui-se-croyait-les-plus-heures-du-monde avait tendance à se développer quand je sortais me promener en ville.
De plus, je pensais que sortir d'un sex-shop n'avait pas de quoi être gênant, oui je suis jeune et oui je veux m'amuser... Enfin là j'étais juste rentrée parce qu'on m'y avait forcé, mais quel est le problème de vouloir changer son quotidien et jouer à autre chose qu'au scrabble la nuit ?
Bref, j'étais sorti du magasin avec ce fameux... Kai, oui c'était comme cela que le vendeur l'avait appelé. D'ailleurs, je l'embarquais avec moi je ne sais où, après avoir pris ma défense, il avait bien droit à une petite récompense.

- Je suis ton petit ami ne l’oublie pas, tu peux me tutoyer.

Je fis de grands yeux bien rond, remarque, autant jouer le jeu jusqu'au bout, la comédie était quand même mon domaine. J'aspirais à devenir actrice, autant l'appliquer. Nous marchions devant un parc tranquillement quand mon "faux petit ami" le montra du doigts.

- Pourquoi ne pas aller là ?

Comme moi tout à l'heure, il m'embarqua dans le parc et alla acheter deux crêpes... Hmmm, à la base, c'était moi qui devait lui offrir quelque chose, non ?

- Et voilà pour toi,

Il m'en donna une, je le remercia avec le sourire le plus mignon que j'avais en stock et commença à la manger. Si j'avais su que j'allais finir par manger un crêpe brûlante avec un inconnu, je vous aurais ri au nez.
Le jeune homme me fit la morale quelques secondes, mais il le faisait avec tellement de gentillesse que je ne pouvais rien dire, non dans une autre occasion et avec une autre personne, je lui aurais juste balancé toutes les insultes les plus originales du monde.

A la fin, il finit par se présenter convenablement avec politesse, je connaissais déjà son prénom grâce (à cause ?) du vendeur. A mon tour je m'abaissais légèrement et me présentai.

- Je m'appelle Namiko, mais tout le monde m'appelle Nami... Si vous êtes fan de One Piece, ça vous fera un souvenir, commençais-je à dire, je plantai mes dents une nouvelle fois dans la crêpe et repris ma phrase, ne vous.... te méprends pas, je ne suis pas une nymphomane, je passais juste là par hasard.

Je finis très rapidement ma crêpe, j'avais cette habitude de me mettre du sucre partout autour de la bouche. J'étais très certainement pas une fille qui pourrait plaire au fils du Premier Ministre, j'avais des manières grossières mais tant pis, au point où on en était.

- Je m'excuse de vous avoir crée des problèmes et surtout je m'excuse pour votre copine, vous devez être en couple, c'est dans ce genre de moment qu'elle peut débarquer à tout moment, dans ce cas là, ne vous inquiétez pas, je peux me mettre en mode ninja sans problème.

Dis-je en riant comme si c'était la meilleure vanne que je pouvais sortir. Je voulais juste lui envoyer un message par la pensée : Désolé, tu es vraiment tombé sur une personne bizarre.

Je n’étais pas fan de One Piece mais j’étais un amateur de manga alors même si je ne montrai rien extérieurement, un immense sourire se dessina au fond de moi à la remarque de la jeune femme. Je n’aimais pas particulièrement Nami dans le manga ou plutôt j’avais mes périodes avec elle. C’était quand même un personnage avec une forte détermination et puis, elle était maligne. Très maligne. Je me demandais si c’était également le cas de mon interlocutrice, réflexion qui m’amusa. Mais ce qu’elle dit ensuite m’amusa encore plus à un point que je me retins de m’esclaffer de rire. Elle se sentait obliger de se justifier pour le sex-shop et c’était drôle. Même si elle avait été là parce qu’elle avait voulu tester l’un de ses objets, qu’elle désirait s’acheter un film pornographique ou tout simplement qu’elle voulait voir comment était ce genre de magasin, c’était son droit. Je ne jugeais pas sur ça. La preuve, j’en étais ressorti avec une paire de menotte. Je devrais avoir plus honte qu’elle néanmoins ce n’était pas le cas. Et puis... Que ça soit pour mon métier ou pour ma vie personnelle, franchement, ce genre de choses est toujours plutôt excitant. Bon, ça dépend qui se retrouve attacher, en effet. Puisque en général, je m’arrange de manière à ce que cela ne soit pas moi, je trouvais ce jeu excitant. Si les rôles différaient, j’ignorais si ça me plairait autant. Je n’aimais pas trop qu’on tente de prendre le contrôle sur moi.

Mes pupilles s’arrondirent d’étonnement quand la prénommé Namiko reprit la parole, me sortant ainsi de mes rêveries. Une petite copine ? Moi ? Elle m’avait bien regardé ? Maintenant que j’y songeais, c’était vrai que lorsqu’on ne me connaissait pas et que de ce fait on n’était pas dans ma tête non plus, on ne pouvait pas comprendre. Un gars qui vient acheter des menottes dans un sex-shop et qui n’a pas de petite amie, ça me paraît louche tout à coup. Un peu comme le type qui a une vie tellement triste, qui n’a pas non plus de vie sexuelle et qui s’ennuie, alors il se créé des scènes en fantasmant. Une collègue m’avait déjà parlé de ça une fois. Cela m’écoeurait. Hors je ne me voyais pas non plus dire à cette demoiselle que je tournais des films pornos. Non pas que ça me gênait, juste que je ne voulais pas la choquer. Après personnellement je considérais ça comme quelque chose de fun mais la majorité des femmes sont assez prudes sur ce genre de sujet.

- Je n’ai pas de petite copine, Riais-je alors, m’essuyant les mains une fois ma crêpe fini, Ne t’inquiète pas. Mais enchanté !

Lui souriant, je pris tous les déchets et les jetai dans la poubelle près de moi avant de reprendre en désignant mon sac.

- Ceci n’est pas pour moi. Mais pour un ami qui n’est pas capable d’aller se les acheter lui-même.

Ce n’était pas réellement un mensonge, juste que j’avais remplacé « patron » par « ami ». Mais si je lui disais « patron », elle allait croire que j’avais une relation bizarre avec mon gérant. Ce qui était loin d’être le cas.

- Vu que ça ne me gêne pas, il m’a demandé. Puis bon, moi ça m’amuse. C’est cool ce genre de truc !

Parfois j’oubliais que les gens n’étaient pas comme moi, qu’ils n’avaient pas mon âge et qu’ils n’étaient pas tous aussi ouverts d’esprit que moi. Je suis le genre de personne un peu tête en l’air, un coup je pense faire attention à ce que je vais dire et la seconde d’après je dis des bêtises. Mais bon... Si on ne pouvait plus plaisanter, où aller le monde ?

 

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FEAT TAKANO KAI

Nous nous présentâmes chacun notre tour plus convenablement que notre rencontre bizarre. Je n'avais pas l'habitude de fréquenter les sex-shops à vrai dire, c'était même la première fois que j'y entrais et sûrement la dernière... Si tous les vendeurs étaient comme ça alors ce n'était même pas la peine d'y retourner.

Mais heureusement, ce genre d'endroit m'avait fait rencontré une personne qui a su me défendre, à vrai dire, j'ai beaucoup de mal à donner ma confiance mais aujourd'hui, les circonstances faisaient que la première personne venue me sauver était la bienvenue pour une partie de pâtes/bolo à la maison.

Ce fameux Kai m'avait acheté une crêpe en plus, c'était la saison, il faisait froid et même si je n'étais pas fan de la nourriture occidentale, je dois avouer que les crêpes faisaient toujours de bien.
Je me présentai à mon tour et m'excusa pour le trouble que j'aurais pu causer dans son couple, imaginons que sa vraie copine se pointe à ce moment, je n'avais plus qu'à m'enfuir en courant... Heureusement j'avais encore des capacités physiques assez développées. Ma remarque le fit rire, il répondit :

- Je n’ai pas de petite copine. Ne t’inquiète pas. Mais enchanté !

Dans son rire, je décryptai un peu son âge... Oui j'avais une passion pour essayer de deviner l'âge des personnes que je rencontre, Kai possédait des fossettes, peut-être 24 ans.

- Ceci n’est pas pour moi. Mais pour un ami qui n’est pas capable d’aller se les acheter lui-même. Vu que ça ne me gêne pas, il m’a demandé. Puis bon, moi ça m’amuse. C’est cool ce genre de truc !

Mon habitude japonaise de sourire à chaque remarque d'un inconnu refaisait surface. J'acquiesçait... C'était un peu une conversation bizarre entre deux personnes qui venaient de se rencontrer quand même.
Bizarrement, je ne sentais aucun malaise à parler de "ça", cela soulignait juste le fait que je n'utiliserais sûrement jamais ce genre de choses... Faudrait-il dans un premier temps que je trouve quelqu'un pour tenter l’expérience, disons de "base".

- Heureusement que vous êtes tombés sur moi... Pardon j'ai recommencé.

Je secouai la tête en me traitant de tous les noms, ouais tutoyer les gens c'était pas facile, surtout que Kai était très certainement plus vieux que moi.

- Ça vou... rah !! Pardon, j'ai tendance à râler tout le temps, habituez... Non, je n'y arriverais jamais. Je reprends. Ça te dis d'aller faire un tour ?

Deux claques dans ma tronche, ça ne serait pas de refus.

Je ne pouvais pas expliquer en quoi mais en plus de la trouver drôle, je la trouvais plutôt mignonne. Peut-être ce petit côté naïve qu’elle dégageait tout comme j’étais curieux de savoir ce qu’elle pensait de moi. Si elle me trouvait bizarre avec mes menottes ou si au contraire elle s’était construite une autre idée de ma personne. Parce que pour ceux qui ne me connaissaient pas, ils ne pouvaient pas deviner que j’étais acteur porno n’est-ce pas ? De base on a du mal à imaginer ce genre de métier chez les gens de toute façon mais je ne m’en cachais pas. Si elle me le demandais je le lui dirais. Je n’aimais pas mentir. Je détestais ça même. Peu importait qu’il s’agisse d’une inconnue ou d’une amie proche de longue date. Dans tous les cas, elle me plaisait bien. J’avais ce sentiment que je pourrais m’entendre avec elle. Elle me paraissait douce, simple mais avec un semblant de caractère également. Et les femmes avec du caractère sont les meilleures non ? Je ne pus retenir un rire à sa remarque, lui faisant signe que ce n’était absolument pas grave et que cela ne me gênait vraiment pas qu’elle me tutoie. Je constatai bien évidemment que j’étais plus âgé qu’elle cependant cela ne me dérangeait pas le moins du monde. On n’en restait pas moins deux jeunes n’est-ce pas ? Et je n’étais pas le type d’hommes à se formaliser sur de tels propos.

- Mais avec plaisir ! Répondis-je quand elle demanda d’aller faire un tour, Mais où ?

Boire un verre ? Pourquoi pas, cela me semblait être l’heure après tout. Je lui proposai alors puis ne lui laissant pas vraiment le temps de répondre, souriant, on partit. Ce n’était pas les bars qui manquaient de toute façon, il suffisait simplement d’en choisir un bien. Malheureusement, je crois que cela avait été une mauvaise idée et que lorsqu’on rentra à l’intérieur, l’endroit était bondé de monde. Et alors que je m’apprêtais de dire à la jeune femme d’aller ailleurs, un serveur nous accosta. Trop rapide pour moi. Réajustant une mèche de mes cheveux, je demandai au barman s’il n’était possible d’être dans un coin plus tranquille.

Et nous voilà alors installés à une table, à l’abris de tout ce vacarme et je ne pouvais m’empêcher de penser qu’ici, cela faisait quand même assez intimiste. Les lumières étaient tamisées, une douce musique résonnait dans la pièce puis le calme était plus présent que dans la salle principale.

- Prend ce que tu veux, je t’invite, Déclarais-je quand le barman vint à notre table.

Sauf que je n’avais rien vu venir. Mais vraiment rien vu venir. Si j’avais souhaité le faire exprès, je n’aurais pas pu faire mieux. Lorsque le garçon arriva avec nos commandes, je ne l’avais pas remarqué et ayant bougé trop rapidement, l’un des verres étaient tombés, partant se nicher tout droit sur le haut de Namiko.

- Oh mon dieu !! Pardon, pardon ! Tu vas bien ?

Poussant gentiment le serveur qui paniquait tout autant que moi, je me saisis d’une serviette et essayai les dégâts que j’avais causé sur le vêtement de ma nouvelle camarade. Ce n’était que quelques secondes plus tard que je remarquais ce que j’étais en train de faire et me décalai subitement, les mains en l’air en guise d’innocence.

- Désolé ! J’enchaîne bourde sur bourde ! Tiens, fait le toi.

Je lui tendis le torchon, mal à l’aise - pas tant que ça en réalité - et m’observai à mon tour, voir si je ne m’étais pas taché. Je soupirai discrètement de soulagement en constatant qu’heureusement, je n’avais rien. J’aurais été incapable de me contrôler dans ce cas là... Ma pauvre chemise si elle avait été touchée, qu’est-ce que j’aurais fait ? Enfin bon, ceci dit, ce n’était pas non plus une raison de salir les habits des autres.
   

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FEAT TAKANO KAI

Quelle rencontre bizarre que celle de se rencontrer dans un sex-shop... On ne m'y reprendra pas deux fois, à l'avenir, faîtes moi penser de ne plus passer dans cette ruelle. Néanmoins, grâce à ce sex-shop j'avais rencontré mon "sauveur", ça fait très fleur bleu de dire ça, je vous l'accorde, mais comment le qualifier autrement ? Il s'était fait passer pour mon petit ami afin de me sauver du vendeur qui avait des sales pensées derrière la tête. Et jusqu'au bout nous jouions le rôle !
Nous nous étions installés près d'un marchant ambulant qui faisait des crêpes, il m'en acheta une et nous fîmes *passé simple youhou* les présentations. Je savais très bien comment il s'appelait. J'évoquai même la présence d'une petite amie, imaginez je brise un couple là...
Après avoir fini nos crêpes, je lui proposais d'aller faire un tour.

- Mais avec plaisir ! Mais où ?

Bonne question, en fait juste marcher me ferais un bien fou, je détestais rester assise à ne rien faire à vrai dire.
Kai me proposa finalement d'aller boire un verre, j'acquiesçai l'idée, c'était assez paradoxal avec le fait que j'aime bouger mais boire un verre c'était pas mal, je n'allais pas l'entraîner dans une marche sportive de haut niveau.
Il rentra dans une sorte de café/bar, en fait il y avait un côté café et un côté bar, d'où le principe d'un café/bar... Mais cet endroit était bondé. Un serveur vint de suite faire son travail, Kai demanda une table loin de toute cette fourmilière. Tant mieux, j'allais sûrement étouffer.
Nous suivions le serveur et plus j'avançais, plus l'ambiance devait intime. Au pire, nous n'étions pas à ça près. C'est ce que je pensais actuellement.
Je m'installais donc face au jeune homme qui m'invita à prendre ce que je voulais. Je commandais un Americano, je suis pas du tout fan de café, donc on prend le café le moins fort, l'Americano, pour faire genre je suis devenue une adulte mais je vous l'avoue, je bois toujours du chocolat chaud le matin.
Le serveur arriva avec sa commande et catastrophe ! Ni une, ni deux, je me retrouvais tâché et trempée, et sur les bonnes parties de mon cœur en plus, ça va que je n'avais pas un décolleté made in Beyonce et que j'étais plutôt planche à pain dans mon genre.

- Oh mon dieu !! Pardon, pardon ! Tu vas bien ?

Je voyais Kai essayant d'arranger le tir et m'essuyait tout paniqué. C'est qu'il était plutôt à prendre le devant ce petit. En premier je pensais juste à mon haut tâché et trempée, enfin la tâche ne me dérangeais pas, c'était surtout le fait que je sentais ma peau me brûler. Malheureusement, ce n'était pas du thé glacé qui m'est tombé dessus mais bien une boisson chaude qui avait tout l'air d'être mon Americano.

- Désolé ! J’enchaîne bourde sur bourde ! Tiens, fait le toi.

Il me tendit la serviette, je la pris et essayait d'enlever le plus que je pouvais mais le liquide, une fois imprégnée dans le vêtement, c'était fichu.
Le serveur paniqué retourna nous chercher des boissons.

- Ne t'inquiètes pas.

Dis-je en riant sagement, parce qu'au fond c'est vrai que ce n'était pas grave.

- Préviens moi si tu veux me tripoter, je suis pas fan des surprises.

Déclarais-je en éclatant de rire. Bon ok moi et mon humour à deux balles on va aller se pendre. Au fond il avait l'air d'aimer ça les trucs un peu salaces.
Voyant que je ne pouvais rien enlever, je posai la serviette sur la table et attendais ma nouvelle boisson.

Intérieurement, la situation m’amusait plus qu’autre chose mais j’allais éviter de le déclarer à voix haute. Ce serait le comble qu’un gars comme moi soit choqué d’avoir effleuré les seins d’une jeune femme alors que j’en touchais tous les jours. Bon, évidemment sur le coup j’avais tout de même été embarrassé car elle me semblait jeune et puis au contraire de mes collègues, je ne la connaissais pas forcément. L’imaginer mal à l’aise me rendait du coup mal à l’aise également. Mais intérieurement je ne l’étais pas réellement ce qui ferait que si Namiko pouvait lire dans mes pensées, elle me traiterait très certainement de pervers ou d’obsédé. Ce que j’assumais aussi. Après tout en étant acteur de films pornographiques, j’étais obligé de l’être non ? Ne serait-ce qu’un petit peu. Quand bien même j’avais l’impression de l’être moins puisque, à force, tout devient habituel...

Si moi je n’étais pas tâché, elle, elle l’était bien... J’aurais pu lui proposer de lui passer mon haut cependant j’avais encore conscience que se déshabiller dans un restaurant à Nishinaka n’était probablement pas la meilleure des choses à faire. On allait éviter de traîner trop longtemps dans les rues parce que personnellement si j’avais été à sa place, je serais déjà chez moi en train de prendre une douche après avoir jeté mon vêtement dans la machine à laver. Je ne comprenais pas les gens qui arrivaient à vivre au-delà de ça, si avant je le pouvais, aujourd’hui j’en étais incapable. J’avais toujours cette désagréable impression qu’on me dévisageait constamment et qu’on était à l’affut du moindre faux pas. Ca, ça me déstabilisait totalement.

Le serveur parti, je fus surpris de sa réplique et me demandai si la jeune femme se rendait compte de ce qu’elle était en train de dire, du moins à qui elle le disait. J’admettais l’avoir aidé cependant je devais tout de même rester comme un inconnu à ses yeux non ? Elle était décidemment trop naïve, trop innocente aussi cependant ce serait mentir si je déclarais que ça ne me plaisait pas. Ca avait ce petit côté mignon et mystérieux. Mystérieux quant à la suite de tout cela... Puisque je ne pouvais nier que les évènements, l’atmosphère qui régnait autour de nous était des plus bizarres. Je ne pus me retenir d’esquisser un sourire en coin à sa remarque, songeant que parfois ce genre de surprise pouvait très bien être agréable. Pas dans ce genre de situation certes.

- Promis, la prochaine fois je te préviendrais, Rétorquais-je alors avant de m’emparer de mon verre, Moi qui pensais te faire plaisir, c’est raté.

Je ris à mon tour, pensant malgré moi que la conversation restait étrange et que ce n’était pas vraiment normale de parler de ça dans un bar.

- Si tu veux, je n’habite pas loin, on pourra passer à l’appartement que je te donne de quoi te changer.

Oups. Il me fallut une seconde de réflexion pour m’apercevoir que cela rendait les circonstances encore plus bizarres. Et le pire dans tout ça était sûrement le fait que pour une fois, je ne le faisais même pas exprès.

- Ahah, désolé, Riais-je en me grattant nerveusement les cheveux, Ca sonne encore plus louche du coup. Je crois que je n’ai jamais été aussi maladroit qu’aujourd’hui !

Mais ça avait un petit côté mignon non ? Peu importait comment j’agissais, je restais parfait. Et je n’avais absolument aucun doute là-dessus.

   

It's just a first sight

FEAT TAKANO KAI

Je n'imaginais pas du tout que l'après-midi se serait passé comme cela, je pensais, après l'épisode du sex-shop, que j'allais repartir dans mon coin faire les boutiques, rentrer chez moi et blablater avec a grand-mère de mon après-midi. Rien de ce qui était prévu ne s'était passé en fait. Je m'étais retrouvé à manger une crêpe avec un inconnu, puis à sympathiser avec lui et à recevoir mon café sur moi. En plus de cela, Kai essayait d'essuyer ce désastre mais... Voilà, même si cela ne me gênait pas trop dans l'ensemble, enfin, cela me gênait dans le sens où je suis une planche à pain de première catégorie, mais il voulait juste paraître poli, ce que je comprenais parfaitement mais au lieu de ça je riais. Life is a joke disait l'autre.

Nous sommes nés dans la crasse, nous mourrons dans la crasse, c'était ce que je me disais souvent. Et puis, même si ma garde-robe était rempli à ras-bord, on dirait pas comme ça mais me salir ne me dérangeait pas le moins du monde. Kai était gêné de la situation, en même temps, tout était compréhensif, en plus de ça j'en rajoutais des tonnes.

- Promis, la prochaine fois je te préviendrais. Moi qui pensais te faire plaisir, c’est raté.

Il rit, au fond, tout cela était juste bon enfant. Le truc c'était qu'ils venaient juste de se rencontrer.

- Si tu veux, je n’habite pas loin, on pourra passer à l’appartement que je te donne de quoi te changer.

Je le fixais avec de gros yeux, non là c'était vraiment bizarre. Kai s'excusa, tout embarrassé. Je souri, il était dans un sex-shop et voilà qu'il faisait son petit garçon mignon.

- Ne t'inquiètes pas. Le rassurais-je. Je ne veux pas te déranger, je peux attendre de rentrer chez moi.

Dis-je embarrassée moi aussi, en même temps un homme certainement plus vieux qui vous invite comme ça pour vous changer, il y a de quoi être louche, en plus de ça, je devais absolument lavé mes cheveux et là non plus, je n'aimais pas emprunter les salles de bains des autres même si c'était nécessaire.
Je touchai mes cheveux qui collaient avec l'Americano qui avait atterrit sur quelques mèches. Mon dieu. Je détestais ce genre de choses, plus que tout au monde.
Le serveur revint avec un autre Americano et la commande de Kai, je profitais de le déguster mais plus je voyais l'état de mes cheveux, plus j'avais envie de pleurer sur mon sort. Est-ce que cela se voyait que je voulais absolument laver mes cheveux ?

- En fait, une petite visite chez toi ne serait pas de refus, si je peux t'emprunter de quoi laver mes cheveux, ça serait cool.

Demandais-je d'une voix toute timide.

Je suis sûr qu’elle-même avait du trouver ma proposition plus ou moins louche. Qui ne songerait pas ça ? Un gars bizarre rencontré dans un sex-shop et qui se vante d’avoir acheter des menottes pour ensuite proposer de passer à son appartement ? Je n’avais réellement pas de mauvaises intentions, c’était sûrement ça le pire... Pour une fois que j’essayais d’être serviable, j’enchaînais tout bonnement les bourdes. Mais tant pis. On ne me changeait pas que voulez-vous. J’avais été néanmoins rassuré de constater que Namiko ne le prenait pas mal puis lui souris avant d’hausser les épaules. Si elle acceptait de rester avec cette tâche toute la journée, je lui tirais mon chapeau. Je n’étais pas comme elle. Intérieurement je m’angoissais également pour elle. J’avais envie de lui retirer son vêtements pour lui mettre quelque chose de plus propre à la place. Ca aussi, si elle était capable de lire dans mon esprit, elle me considérerait comme un pervers alors que ce n’était absolument pas le cas. Je n’appréciais juste pas qu’elle ait cette marque sur son haut. Parce que si ça me frustrait sur moi, ça me frustrait sur les autres, ce qui me rendait un peu plus étrange que je ne l’étais déjà mais soit, peu importait.

Buvant ma tasse, je la dévisageai de temps à autre en la regardant se toucher les cheveux, ce qui me fis arquer un sourcil. Avait-elle un souci avec sa coiffure ? De là où j’étais, je ne pouvais pas voir cependant je me doutais que le liquide était probablement tombé dans sa chevelure. Machinalement, je ne pus m’en empêcher que d’un geste discret, je me mis à frotter les miens. Je détesterais tellement que mes cheveux soit abîmés ou tachés. Encore plus que mes vêtements. Et apparemment cela paraissait être le cas de cette demoiselle aussi. Lorsqu’elle déclara vouloir venir chez moi, j’eus un faible sourire en coin en songeant au fait que finalement, même si elle avait eu des doutes sur ma personne, elle s’était retrouvée contrainte d’accepter. Je mourrais d’envie de lui dire que j’avais tous les shampoings qu’elle désirait, que j’avais même des tas de crèmes, autant pour la peau que pour les cheveux toutefois je m’en abstins.

- Cela ne me pose pas de problème, ne t’inquiète pas. Je pense qu’on pourra trouver ça chez moi, souriais-je.

Nos boissons terminées, je réglai pour deux puis on s’en alla ensuite. Le trajet s’était fait plus ou moins en silence alors que j’avais pu enfin remarquer le dégât sur ses cheveux. La pauvre... Ca devait collé. Je n’aimerais mais alors vraiment, vraiment pas être à sa place. En arrivant je jetai un coup d’oeil à la porte d’en face de chez moi, songeant que Naoki n’avait pas l’air d’être là puis ouvrant ma porte, j’invitai Namiko à retirer ses chaussures pour ensuite entrer à l’intérieur.

- Alors, les shampoings et savons sont là, Lui expliquais-je une fois dans la salle de bain, désignant les produits soigneusement rangés sur une étagère au-dessus de la baignoire.

Et encore, j’en avais tout pleins d’autres dans le placard sous le lavabo. Je lui laissai des serviettes sur un meuble avant de disparaître pour revenir avec un tee-shirt à moi.

- Cela t’ira sûrement grand mais je n’ai que ça, désolé.

Sur ses mots, je quittai les lieux, la laissant se doucher pendant que je remettais en ordre l’appartement. Il était déjà à ranger de base puisque j’étais assez maniaque cependant dés que quelqu’un me rendait visite, je me sentais toujours obligé de vérifier encore et encore que tout était en ordre. Chose faite, je partis m’installer sur mon canapé, grignotant quelques chips que j’avais pris dans la cuisine. Je ne pouvais m’empêcher de trouver l’atmosphère étrange... Surtout quand on sait qu’en général, au Japon, lorsqu’on se décide de se doucher, c’était avec des intentions particulières après. Enfin bref. J’allais arrêter d’avoir des pensées quelque peu obscènes, ça serait bien.