Don't look that ! It's not for someone like you • |

Don't look that ! It's not for someone like you
Haruna & Kai

Journée tranquille en somme. On n’avait pas eu trop de monde au Konbini aujourd’hui et au studio, le tournage s’était déroulé sans encombre. Le patron m’avait fait plein de compliments, ce qui avait un peu plus augmenté l’estime déjà grande que j’avais de moi. Ayant un peu de temps libre, j’étais allé faire un petit tour de shopping - encore - en ville et évidemment, je n’étais pas rentré les mains vides. Mais que voulez-vous, quelqu’un de parfait comme moi se devait de prendre soin de lui n’est-ce pas ? J’avais eu peur à cause de mon agression, que cette cicatrice au niveau de mon torse pose problème mais au bout du compte, ça donnait un certain style. Bien sûr je continuais d’étaler de la crème dessus matin et soir, je la camouflais également avec du maquillage cependant ça allait, ce n’était pas aussi horrible que ce que j’imaginais. Du moment que seul moi pouvait la voir cela me contentait... Il était certain que si j’avais rendez-vous avec quelqu’un et que je savais qu’elle risquait d’apercevoir cette trace sur mon torse, je ne saurais plus où me mettre , totalement paniqué.

Aujourd’hui, il n’y avait pas de risque. J’avais prévu une petite soirée tranquille avec une amie à moi mais dans le doute, j’avais quand même pris soin de dissimuler cette marque le plus possible sous mon tee-shirt.
Haruna, de son nom, était une fille que j’avais rencontré il y a quelques temps déjà maintenant et qui à ce moment là m’avait un peu rappelé le moi du passé. A chaque fois que je la croisais, il y avait ces gars qui s’en prenaient à elle. D’un naturel plutôt égoïste, je n’étais pas intervenu en premier lieu, pensant que ça finirait par s’écouler. Sauf que dés lors que je sortais du travail, je la croisais souvent et toujours le même problème. Cela faisait un peu « stalker » dit comme ça mais machinalement, je m’étais mis à l’observer et à m’en inquiéter aussi. Et puis je m’étais souvenu de ce qu’on me faisait à l’époque, que j’étais seul contre eux tous, que personne ne me portait un coup de main, qu’ils étaient tous du côté des plus forts puis se moquaient. Ne résistant plus, j’avais fini par prendre sa défense puis au fur et à mesure, on avait appris à se connaître. Alors que je ne parlais rarement de ce qui m’était arrivé quand j’étais adolescent, je le lui avais expliqué sans douter, sans avoir peur des critiques seulement je m’étais dit que ça la rassurerait peut-être de voir que quelqu’un pouvait la comprendre. J’avais pu lui donner des conseils et je lui avais offert mon aide bien qu’on ne se connaissait pas encore à proprement parler.

A présent on se voit de temps en temps et elle est un peu comme la petite soeur que je n’ai jamais eu. Bien que j’étais le genre de gars assez égoïste et narcissique, avec elle j’avais l’impression que c’était différent.
On avait convenu de se faire une petite soirée tranquille à l’appartement. Elle avait vraisemblablement téléchargé un nouveau film d’horreur et tenait à ce qu’on le voit à deux. Je n’avais pu refuser puisque ça faisait un petit moment qu’on ne s’était pas vu.

J’avais à peine fini de me préparer qu’on sonnait déjà à la porte.

- Hey ! La saluais-je d’un grand sourire en l’invitant à l’intérieur, Tu vas bien ?

Lui proposant à boire, je lui ramenai ce qu’elle m’avait demandé avec de quoi grignoter que je posai sur ma table de salon.

- Alors ? C’est quoi comme film ?

Sur ses dires, je me jetai sur mon canapé tout en lui faisant signe de venir s’installer de près de moi. Depuis petit, j’ai toujours adoré les films, les dessins animés, les livres aussi et de tous les genres donc cela ne faisait qu’attiser ma curiosité.

electric bird.

À peine sortie du travail, j’avais pris la route pour rentrer chez moi. Je me fis violence pour ne pas regarder les vitrines sachant que, sinon, j’allais craquer et commencer à faire du shopping. Et ça, c’était impossible car j’étais attendue.
Accélérant le rythme, je fus rapidement arrivée chez moi… Enfin chez mes parents. J’avais un peu de temps pour me changer, vérifier mon vernis qui était parfait. Je pris le DVD où j’avais gravé le film que j’avais téléchargé et que j’allais regarder avec Kai.

J’avais rencontré Kai un peu par hasard, enfin c’est ce que je pensais à l’époque. Quand je rentrais du lycée, j’étais toujours embêtée par des gars, mais ayant perdu tout envie de me battre et toute confiance en moi, je me laissais faire, n’ayant pas la force de réagir. Un jour, alors que je m’attendais à me faire, de nouveau, embêter, quelqu’un vint m’aider. J’avais été surprise et effrayée par rapport à cet événement car je pensais que cette aide ne serait pas gratuite. Mais je m’étais trompée car cette personne avait fait ça sans rien attendre en retour. Cette personne, c’était Kai.
Depuis, il est toujours resté à mes côtés. C’était l’une des seules personnes en qui j’avais confiance, mes parents mis à part. Ma rencontre avec lui m’avait permise de changer, de reprendre confiance en moi. Il avait su m’épauler et est devenu comme un grand frère pour moi.

Perdue dans mes pensées, je perdis la notion du temps et je dus me dépêcher pour éviter d’être en retard. Sur la route, je ne pouvais retenir un sourire en repensant au film qu’on allait regarder. J’espérai tout simplement qu’il soit à la hauteur de la bande annonce qui m’avait vraiment plu et incitée à télécharger le film. J’accélérai le pas, impatiente de voir le film mais aussi Kai que je n’avais pas vu depuis un moment.

J’arrivai rapidement devant l’immeuble. Le reflet que me renvoyait la vitre était parfait, ce qui renforça ma bonne humeur. Je montai assez rapidement avant de sonner. Kai vint rapidement m’ouvrir et me salua.

-Coucou, fis-je en entrant. Ça va bien, merci.

Alors qu’il préparait un plateau avec de quoi boire et manger, je mis le DVD dans le lecteur. Je fis également quelques réglages pour le son avant de baisser un peu la lumière car un film d’horreur se regarde toujours avec peu de luminosité… Sinon, à quoi bon ? Kai revint avec un plateau qu’il posa sur la table basse et me demanda ce qu’était le film.

-C’est une surprise ! Répondis-je en m’installant à côté de lui.

Je préférais ne rien dire trouvant que, malheureusement, le titre en disait long sur l’histoire… Enfin, c'est ce que j'avais pensé en le voyant.
Je me calai confortablement dans le canapé avec une poignée de popcorn et pas trop loin de Kai car je pouvais, parfois, être une vraie froussarde.
Alors que le film commençait à être intéressant, l’ambiance mais aussi la scène changèrent. Quelle ne fut pas ma surprise en voyant que ce n’était plus un film d’horreur mais… Un porno ! Eh ?! Sérieusement ?!
Terriblement gênée, j’allais attraper un coussin dans le but de le mettre devant mes yeux pour ne plus voir la télévision mais je ne pu faire un geste… Depuis quand Kai avait un sosie qui faisait du porno ?

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Haruna & Kai

Une surprise ? Je détestais tellement les surprises. Quel genre de film avait-elle pu télécharger ? Je fronçais les sourcils à sa rétorque afin de lui faire comprendre que je n’étais pas content cependant je souris rapidement après. J’étais incapable d’en vouloir à une jeune fille comme elle, elle était bien trop mignonne. J’attendis alors avec impatience que le film commence et sourit en reconnaissant lequel c’était rien qu’avec le début. J’avais vu la bande annonce récemment, j’avais justement pensé qu’il faudrait peut-être que je le regarde. Seulement, souvent je pense que je devrais voir tel ou tel film mais je ne le faisais jamais parce que je ne trouvais jamais le temps. Haruna m’avait aidé à trouver ce temps là, tant mieux.

Amenant doucement ma boisson à mes lèvres, je me plongeais dans l’histoire sans me douter une seule seconde ce qui se passerait ensuite. Je n’étais pas effrayé, au contraire, j’arrivais toujours à trouver du drôle là où la plupart des autres personnes sursautaient de terreur. Probablement que j’étais habitué avec tout ce que j’avais pu voir depuis petit. A force on reconnaît les failles puis parfois, on finit même par deviner la suite. Sauf que celle-ci je ne l’avais pas vu venir. Jamais. Tout le liquide que j’avais amené dans ma bouche s’était recraché dans mon verre tandis que mes pupilles s’étaient écarquillés lorsque la vidéo changea et que je reconnu l’un de mes films. Il me fallut un certain temps avant d’analyser la situation et de me rendre compte que je n’étais pas tout seul, que j’étais avec celle que je considérais comme ma petite soeur et que cette dernière devait être vraiment choquée. Je ne lui en avais jamais parlé... En même temps elle ne me l’avait pas demandé et je m’imaginais mal lui dire « Et au fait ! Je suis acteur porno ! »

Si habituellement mon métier ne me dérangeait pas du tout, que j’en étais même très fier, avec elle c’était différent. Elle me semblait si douce, si prude, que je n’avais pas envie de la choquer ni même qu’elle ait cette image là de moi. Je voulais la protéger, être une sorte de modèle pour elle et je doutais qu’avoir un « frère » qui tourne des films X soit vraiment quelque chose qu’une fille aimerait se vanter. Un gars certainement qu’il serait admiratif et voudrait presque que je lui apprenne comment rentrer dans une telle boîte. Pour Haruna, ce n’était absolument pas la même chose.

Mes esprits à peine repris, je me levai précipitamment et coupai le DVD.

- Non mais c’est quoi ça ?! M’exclamais-je, gêné.

J’aurais voulu de pas crier, ne pas me mettre en colère cependant j’ignorais comment agir en réalité.

- Tu aurais du vérifier avant !

Enfin non. Elle avait bien fait de ne pas vérifier. Je crois qu’elle m’aurait évité constamment ensuite tandis que maintenant que j’étais avec elle, elle ne pouvait pas fuir. Quand bien même on était horriblement mal à l’aise elle et moi.

- Ah, désolé, Soufflais-je en éteignant ensuite la télévision, Je n’aurais pas du crier. Mais ça m’a surpris.

Je ne parvenais même pas à m’expliquer puisque j’ignorais si elle avait eu le temps de voir ou non. Je me doutais que je ne pourrais pas rester muet très longtemps et que je devrais lui avouer toute la vérité néanmoins plus tard serait le mieux.

electric bird.

J’étais restée comme figée, me demandant ce qu’il se passait. J’avais légèrement senti Kai bouger pour faire je ne sais quoi avant de prendre la parole. J’entendais ce qu’il disait mais j’étais dans l’incapacité de répondre car j’étais tellement gênée et perdue que mon cerveau fonctionnait à 100 à l’heure, se focalisant sur ce que je venais de voir.

Je repris notion du temps en entendant Kai s’excuser d’avoir crier… Eh ? Pourquoi il serait aussi gêné d’avoir un sosie qui fait du porno ?
C’est à ce moment que je compris. Si Kai était autant gêné c’était parce que c’était lui l’acteur de ce film porno, tout simplement. Suite à cette constatation, je ne pus retenir un rire nerveux, tant pis si je paraissais ridicule. Au final, il n’était pas différent des autres, il ne pensait qu’à « ça ».
Je réussis à m’arrêter de rire pour essayer de regarder Kai dans les yeux. Ce geste me fit réaliser qu’il devait être aussi gêné que moi, je ne savais pas quoi dire… Est-ce que je devais dire quelque chose au moins ?

Je réfléchi quelques minutes avant de me lever pour faire les 100 pas, cherchant à mettre mes idées au clair pour dire quelque chose. Je finis par m’arrêter pour me tourner vers lui, décidant de prendre la parole.

-C’est quoi la suite du programme ? Tu vas m’avouer que tu es marié ? Que tu n’es pas un shinki ? Ah j’ai mieux ! Tu attendais quelque chose de moi, n’est-ce pas ?

Je n’avais pas réussi à retenir cette colère. Au fond, ce n’était pas tant cette découverte qui m’avait chamboulée, c’était le fait qu’il m’est caché quelque chose d’aussi énorme.

-Tu attendais quoi de moi Kai ?

Je commençai à trembler, ne pouvant m’empêcher de penser, qu’au final, je ne pouvais faire confiance à personne. Personne d’autre sauf à moi.

- Tu voulais quoi en me sauvant ce jour là ?

J’avais chuchoté cette dernière question n’ayant plus la force de crier. Je n’ajoutai rien de plus, hésitant à partir ou à attendre ses explications. Peut-être que j’étais désespérée ou alors j’étais masochiste mais je préférai rester pour écouter ses explications.

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Haruna & Kai

L’entendre rire nerveusement m’angoissa plus que ça ne l’aurait du. Et je répétais dans ma tête des tas d’hypothèses quant à cette réaction. Bien sûr j’aurais dû lui dire mais même mes parents n’étaient pas au courant alors comment aurais-je pu le lui avouer à elle que je considérais comme une petite soeur. Cela l’aurait certainement choqué et peut-être même qu’on ne serait pas aussi proche aujourd’hui si elle l’avait su. Parce que peu importait si j’aimais mon métier, je reconnaissais que ce n’était pas forcément quelque chose de glorifiant, qu’aux yeux de certains cela pouvait être considérer comme sale alors que pas du tout. Avec le temps, on ne ressent plus rien, c’était plus devenu une habitude qu’avoir envie de coucher avec quelqu’un d’autre. Cela avait ses avantages néanmoins il ne fallait pas croire, ça avait aussi des inconvénients. Depuis cette amourette de lycée, je ne m’étais entiché de personne et j’en étais déjà venu plusieurs fois à me demander si jamais ça arriverait, si j’éprouverais du plaisir ou si ça me ferait comme lorsque j’étais en studio. Certains me diraient que c’était idiot de se poser de telles questions cependant quand je me plongeais dans de profondes réflexions, il m’arrivait d’y songer. J’avais déjà vingt cinq ans et toujours pas de petite amie à l’horizon. C’était probablement mes parents qui devaient s’en inquiéter bien qu’ils n’en parlaient jamais.

Personnellement, je trouvais ma vie très bien comme elle était, concentré sur mon petit quotidien et ma propre personne. Toutefois, je pense que comme de nombreux individus, je me questionnais sur l’avenir et finissais par me dire que ça serait peut-être bien d’essayer de se caser. Sauf qu’une partie de moi ne le désirait pas vraiment... J’avais l’impression que sortir avec quelqu’un, c’était comme tout à coup se retrouver enfermer dans une cage dorée, ne plus jamais avoir de liberté et souffrir.

La voix d’Haruna résonnant dans la pièce me sortit de mes rêveries et je l’observai, incrédule. Mais qu’est-ce qu’elle était en train de me raconter ? Je n’ai jamais rien attendu d’elle et ça me faisait de la peine qu’elle puisse penser ça. Ca me blessait... Je comprenais sa réaction, le fait qu’elle puisse douter mais jusque là, je n’avais jamais rien fait de déplacer avec elle, rien qui puisse faire penser un tel désir...

- Tu penses vraiment ça de moi ? Lui demandais-je en dressant mon regard dans le sien, la gêne s’étant dissipé, A croire que ta confiance est encore plus infime que ce que j’imaginais.

Et c’était vexant. Depuis le temps qu’on se connaissait, je n’en revenais pas qu’elle ose me faire une telle réflexion... J’admettais être spéciale, égoïste, narcissique aussi - juste un petit peu - mais pas ça. Si j’attendais réellement quelque chose de la part d’une personne, je n’utilisais pas de manière aussi fine et mesquine, j’y allais directement.

- Je veux bien ne pas te l’avoir dit mais à ce que je sache tu ne me l’as jamais demandé non plus. Et je n’allais pas venir vers toi en te disant que je fais du porno !

Je n’avais même plus envie de chercher à prendre des pincettes. Maintenant qu’elle savait, je suppose qu’il était inutile de tourner autour du pot.

- Même mes parents ne sont pas au courant.

Sûrement qu’ils s’en doutent... Du moins s’ils en regardaient encore à leur âge, ils le savaient probablement. Dans tous les cas, je l’ignorais.

- Je n’en ai pas honte. C’est juste que... Tu es comme une petite soeur pour moi et je m’imaginais mal parler de ça avec toi. Je ne saurais expliquer mais j’avais juste peur de te choquer. Aussi bêtement que cela puisse paraître, je t’idéalise un peu trop donc je n’avais pas envie de te décevoir.

Plus que l’idéaliser, j’avais le rôle du grand-frère. Et en général, on admire souvent nos aînés non ? Je ne voulais pas que l’image qu’elle avait de moi change, rien de plus.

- Je n’ai jamais rien attendu de toi. Si je te suis venu en aide, je te l’ai déjà dit pourquoi et que tu en doutes, honnêtement, c’est vraiment blessant.

J’aborde tellement rarement ce sujet. Dans mon entourage, il n’y a que deux personnes à qui j’ai eu le courage de raconter mon passé : Naoki, mon meilleur ami, et Haruna. Ce n’était pas quelque chose à prendre à la légère. Cela signifiait tout simplement qu’ils étaient les seuls que j’avais laissé entrer dans ma vie là où d’autres avaient essayé mais échoué. Si vraiment j’avais eu l’intention de l’utiliser, jamais je ne me serais servis de ce passage de mon enfance pour arriver à mes fins. Jamais.

Me levant à mon tour, je ne la regardai plus et m’échappai dans la cuisine. Elle avait peut-être besoin de réfléchir. Moi aussi. J’avais mes torts seulement cela ne lui donnait pas le droit de douter autant de moi. En amitié, quoi qu’il puisse se passer ou qu’on puisse découvrir, ce qui en ressort de plus important est la confiance qu’on a pour l’autre. De vrais amis se font confiance, peu importe la situation. Toujours.

electric bird.

J’avais attentivement écouté ce que Kai avait à dire…. Il croyait vraiment que j’étais assez franche pour lui demander de but en blanc : « T’aurais pas un nouveau métier en ce moment ? Genre, acteur de film X »… Puis, que ses parents ne soient pas au courant, je le concevais mais n’avais-je pas un peu d’importance à ses yeux ? Préférant, malgré tout, savoir le fin mot de l’histoire je continuai à l’écouter.
Sauf que la suite me fit comprendre mon erreur et, de ce fait, je ne pus esquisser le moindre geste quand Kai partit dans la cuisine… Comment j’avais pu douter de lui ? Mon ancien moi devait me hanter plus que ce que j’imaginais.

Je restai planter dans le salon, réfléchissant à mes paroles. Quelque part j’avais été blessante, vraiment. J’avais blessé l’une des seules personnes sur qui je pouvais compter. M’asseyant dans le canapé, je mis mon visage entre mes mains pour essayer de faire évacuer cette culpabilité.
Si jamais il ne voulait plus me voir après ce soir, je le comprendrai. J’avais osé douter de son amitié, j’avais osé lui cracher toutes ses horreurs sans réfléchir aux conséquences. Surtout que, en tant qu’amie, j’aurais dû me réjouir d’apprendre qu’il avait trouvé un métier qui lui convenait. Quelque soit ce métier car, après tout, la vie de Kai était la sienne et non la mienne.

Au final, si, de nous deux, il y avait bien quelqu’un qui devait douter de l’amitié de l’autre c’était lui et non moi.
Je sortis mon téléphone portable, observant mes photos. Les photos qu’on avait prises, qu’elles soient anciennes ou nouvelles. Quoiqu’il arrive, Kai restait Kai, peu importe s’il était ou non acteur porno. Ce qui renforça cette idée fut le fait que je n’aurais su dire à quelle période il avait commençait cette carrière et ce, malgré le nombre de minutes pendant lesquelles j’observai les photos.

Rangeant mon téléphone portable, je soupirai en repensant à mon attitude. Je finis par me lever pour aller dans la cuisine mais je m’arrêtai à mi-chemin. Avais-je le droit de continuer à faire comme avant ? Ne voulant pas prendre le risque de perdre Kai pour une bêtise de ce genre, je pris une grande inspiration avant d’entrer dans la cuisine.

-Kai… Je… Excuse-moi… J’ai dit des choses que je n’aurais jamais dû dire. Je sais que je ne pourrais pas les effacer, mais…

Je m’arrêtai en plein milieu de ma phrase car, oui, je ne pourrai jamais effacer ces mots. Je n’osais même pas lui demander depuis combien de temps il avait commencé à tourner ce genre de film ou même s’il avait besoin de se confier à quelqu’un à propos de ça. Baissant les yeux, je me décidai à continuer ma phrase car si je devais vraiment perdre une personne comme Kai, je préférai que les choses soient claires.

-Essaye de me comprendre. Je te considère aussi comme un grand-frère et apprendre par hasard que tu joues dans des films porno, ça m’a fait un choc. Malgré tout, je pense que j’ai aucun droit de regard sur ce que tu fais et…

Me taisant, je finis par ouvrir de grands yeux. Je venais de me rappeler qu’un jour, j’avais essayé de regarder un film X que j’avais stoppé à la moitié, mais cette expérience m’avait tellement marquée que je n’avais pas réussi à oublié ce film… Et bizarrement…

-T’aurais pas joué dans un film avec un indigène ? Demandais-je incrédule.

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Haruna & Kai

Assis dans la cuisine, je soufflai en repensant à tout ça. Je n’avais jamais songé qu’une telle remarque pouvait être aussi blessante. Savoir qu’une personne en qui on avait toujours cru, qu’on s’était démené pour la protéger ne croyait pas en nous était réellement douloureux. Je reconnaissais mes torts cependant je ne pouvais pas le lui dire non plus. Elle était comme ma petite soeur, qu’est-ce qu’elle aurait pensé si elle découvrait que son « frère » tournait des films pornographiques. C’était tout bonnement impossible... J’aurais dû me douter que je n’aurais malheureusement pas pu le lui cacher éternellement, que c’était toujours mieux qu’elle l’apprenne par moi que par hasard toutefois je n’y avais pas réfléchi avant. Et maintenant j’avais le droit à des rétorques qui faisait mal.

Soupirant, je m’apprêtai à me lever pour me servir un verre d’eau mais c’était au même moment que la jeune femme se décida à revenir dans la pièce. J’en soufflai de plus bel. Je n’étais pas d’humeur à l’affronter, je n’avais pas envie de recevoir d’autres reproches non plus mais je ne voulais pas la perdre pour autant. Quand bien même ça me vexait, cela finirait par me passer. Je n’étais pas du genre rancunier... Du moins cela dépendait la faute, évidemment. Le simple fait qu’elle s’excuse m’avait déjà apaisé quelque peu bien que la suite m’irrita légèrement. Je la comprenais entièrement toutefois j’aurais voulu qu’elle se mette à ma place aussi... Ce n’était pas quelque chose de facile à avouer et je n’avais pas menti. Je ne lui avais juste pas dit. Si elle m’avait questionné, certainement que j’aurais été contraint de lui déclarer la vérité.

Je voulus lui répondre mais lorsqu’elle ajouta autre chose, mes pupilles se dilatèrent comme des soucoupes à un tel point que si elles l’avaient pu, elles se seraient échappés de leurs réceptacles.

- Non mais ça ne va pas !! M’exclamais-je en me levant subitement, Depuis quand tu regardes ce genre de trucs toi ?!

Ca me choquait. Pas le fait qu’elle ait pu voir un de mes films mais le fait qu’elle en ait regardé un tout court. Je l’imaginais tellement comme un ange, si douce, si pure, que je peinais à m’en remettre. La vision que j’avais d’elle était difficile à changer... C’était stupide et très certainement que le jour où elle sortirait avec quelqu’un, je serais très intransigeant mais c’était plus fort que moi.

- Désolé... Mais ça me choque...

Ma voix s’était radouci avant de pousser un soupir discret et de lui faire signe de s’assoir sur une chaise. Je lui servis à nouveau de quoi boire puis m’adossai contre le meuble de cuisine derrière moi.

- Pour te répondre, oui, j’ai joué là-dedans. C’était un des tous premiers. Bref, ne regarde plus ça !

J’avais froncé les sourcils sur ses dires. Autant habituellement je n’étais pas gêné quand le sujet était abordé mais avec elle, cela me mettait

electric bird.

Oui, j’avoue que j’ai réalisé ce que j’avais dit en le disant… Je n’avais absolument pas pensé à mal, c’était la surprise qui m’avait fait réagir comme ça. Surtout que j’avais regardé ce film totalement par hasard car je me demandais comment certaines personnes pouvaient regarder ce genre de film et je me posais toujours cette question d’ailleurs…

Kai semblait vraiment gêné, c’était assez comique en fait. Je ne pus retenir un sourire, m’asseyant quand il me le proposa et le remerciant pour la boisson.

-Ne t’inquiète pas, j’ai juste regardé par hasard et j’ai tellement aimé que j’ai coupé au bout d’un quart d’heure, je me justifie en rigolant légèrement.

Autant être honnête. Même si je doutais que ça soit un compliment pour lui que j’ai coupé aussi rapidement. Je me posais tellement de questions mais je n’osais pas les lui poser car c’était assez délicat comme situation…
Pour le moment je sentais que Kai était trop gêné pour répondre à ces questions. J’appuyai ma joue sur ma main me rendant compte que j’avais beaucoup plus d’affinité avec Kai qu’avec mes parents… Penser à eux me rappela un autre souvenir qui m’avait un peu dégoutée… Bon, eux aussi ils font ce qu’ils veulent mais pas quand je suis à la maison !

-Désolée d’enfoncer le clou, dis-je en soupirant. Mais j’ai déjà surpris mes parents regarder des films pornos et…

Je m’arrêtai… Non, je ne pouvais décemment pas lui demander si je pouvais avoir en avant-première son dernier film pour le cadeau de Noël de mes parents… Oui, ils m’avaient demandé quelque chose comme ça. J’avais fait une drôle de tête à ce moment là d’ailleurs et je me voyais mal expliquer ça à Kai !

-Oublie ce que j’ai dit. Je préfère ne pas continuer cette phrase, à moins que tu ais un trou pour que je m’y cache.

Autant en rire qu’en pleurer comme on dit. Bizarrement ça me choquait plus que Kai soit acteur porno que le fait que mes parents regardent ces films… C’est peut-être que c'était pour ça qu’ils m’avaient demandé ça… Ils savaient que Kai était acteur porno et pensaientt utiliser leur propre fille pour avoir les films en avant-première, pas un pour rattraper l’autre.

Je partis dans mes pensées, était-ce vraiment le rôle des parents de nous mettre dans ce genre de situation si gênante ou il n’y avait que les miens pour faire ça ?
Moi aussi j’idéalisais Kai comme un étant un grand-frère et je me voyais mal lui demander ça, vraiment. Les parents parfois…

Je bus une gorgée de la boisson qu’il m’avait servie plus tôt, réfléchissant à quelque chose. C’était resté dans un coin de mon esprit et ça tournait aussi en boucle… C’est dans ces moments-là que je me demandais si je n’avais pas 30 Haruna ou plus dans mon cerveau.

-Je voulais savoir par curiosité… Depuis combien de temps tu joues dans ces films ?

Cette question était assez innocente et au moins, ça montrait que je ne m’intéressais pas plus que ça au film que j’avais regardé un jour avec cet indigène.

Un quart d’heure ? Elle avait regardé pendant un quart d’heure ? Mais c’était déjà énorme ! Seulement je préférais ne pas relever. C’était inutile et je crois que je risquais d’en être encore plus choqué. Néanmoins je n’étais pas au bout de mes surprises quand elle déclara la suite... Bon quand on y réfléchissait, ce n’était pas si surprenant... Tout le monde regardait du porno cependant ses parents ne m’avaient rien dit et c’était obligé qu’ils avaient vu au moins un de mes films. Après comme je le disais, j’assumais complètement et je n’en avais pas honte. J’aimais même ce métier bien qu’à force le plaisir n’était plus réellement au rendez-vous, je trouvais ça cool. Ce qui m’inquiéta à ses paroles était certainement mes propres parents... Si je pouvais imaginer les autres regarder des films pornographiques, je peinais à les imaginer eux. Puisque justement, c’était de ma famille dont on parlait. Néanmoins et si c’était le cas ? Et s’ils étaient au courant eux aussi ? Je me l’étais déjà demandé plusieurs fois et j’avais fini par me dire que c’était quelque chose de probable mais qu’ils avaient préféré ne rien me dire. Je me doutais qu’après toutes les injustices qu’ils m’avaient lancé, ils n’oseraient plus vraiment faire de réflexion toutefois pour une mère, avoir un fils qui tourne des films X, c’est un peu dévalorisant non ? Je préférais qu’elle croit que je suis un simple vendeur dans un Konbini cependant tous les deux devaient bien se douter que je ne pourrais pas faire autant de folie avec cet unique job.

Je n’avais pas relevé sa phrase, me contentant de sourire amusé par sa réaction même si je n’en restais pas moins mal à l’aise par tout ça. C’était malgré tout bizarre d’en discuter avec une fille, encore plus une que je considérais comme ma petite soeur. L’avantage, par contre, était que je n’avais pas besoin de chercher à me cacher et que je pourrais aborder le sujet plus facilement.

Qu’elle insiste autant néanmoins me paraissait étrange et je ne pouvais que froncer les sourcils. J’avais déjà eu l’occasion de remarquer qu’elle était extrêmement curieuse cependant en général on évite de parler de films pornographiques pendant un moment non. C’est le type de sujet qu’on essaie de clôturer vite. Enfin, je suppose.

- Oula. Je ne sais plus, Répondis-je toutefois, Ca fait longtemps maintenant. Je dirais un peu plus de cinq ans.

Souriant, je finissais ma boisson et ne pût retenir un léger rire.

- Mais tu es bien curieuse dit-moi. Tu veux savoir dans quel genre de film j’ai joué aussi ?

Mon ton était taquin cependant intérieurement je songeais au fait qu’il était préférable qu’elle ne le sache pas. Ce film d’indigène n’était rien comparé aux autres. Il fallait dire qu’avec l’expérience, tout change.

- En tout cas pour tes parents, je ne préfère même pas savoir. Après, tout le monde en regarde donc ce n’est pas forcément étonnant... Mais ça me fait penser que les miens en ont peut-être regardé aussi.

Extérieurement ils n’en donnaient pas l’air et ils paraissaient contre tous ces trucs là mais ils avaient très bien pu en visionner par pur hasard également.

- Et je n’ai vraiment pas envie qu’ils sachent.

Pas eux. Puisque parmi tous ceux à qui je désirais plaire et montrer que j’étais enfin une personne digne de ce nom, ils étaient les premiers.

J’avais retenu un hoquet de surprise en entendant sa réponse… EH ? Cinq ans ? Vraiment ? J’essayais de calculer pour savoir l’âge que je devais avoir à ce moment, et je devais tout juste sortir du lycée… Quelque part, je comprenais que Kai ait préféré ne rien me dire à propos de son métier. J’aurais mal réagi, je le sais. Et je n’aurais pas cherché à changer, à avoir confiance en moi… C’est pour ça que, quelque part, je remerciai Kai de ne m’avoir rien dit.
Sa remarque à propos de ma curiosité me ramena sur Terre. Je ne pus retenir un rire car, d’après ma mère, j’étais curieuse, parfois trop mais j’avais toujours été ainsi et, à part avec Kai, j’évitais d’être trop spontanée… Sauf quand je posais la question avant d’avoir réalisé que je l’avais posée.

Par contre, je faillis tomber de ma chaise et m’étouffer avec ce que je buvais… Pourquoi ? Parce que sa question m’avait déstabilisée et surprise ! Certes, il est vrai que je me posai la question mais je ne m’étais attendue à ce qu’il la pose.
Mais il fallait que je me rende à l’évidence. Je m’étais mise dans cette situation, je devais l’assumer surtout que Kai semblait prendre un malin plaisir à me taquiner à ce propos.

-Bah, si tu veux te venter, dis-moi. Je suis toute ouïe.

J’avais rigolé en disant cette phrase, pour lui faire comprendre que je plaisantais et que je ne voulais pas savoir dans quoi il avait joué. C’était trop gênant ! Surtout avec Kai… C’était mon grand-frère de cœur après tout.

Ce qu’il dit par la suite me fit arquer un sourcil. Je venais de me rendre compte que j’allais partir dans mes pensées et que ça aurait pu durer des heures mais, surtout, que j’avais dû l’inquiéter à propos de ses parents.

-Je ne peux pas te dire pour tes parents. S’ils achètent des DVD autre que du X, ils ne doivent pas savoir que tu es acteur… Quoique, quand j’étais au collège… Une connaissance m’avait invité à voir un film chez elle. On est allée louer le film et quelqu’un n’avait pas fait gaffe… Du coup on s’est retrouvée avec un film d’horreur au lieu d’un film comique.

Je pense que Kai devait prendre conscience du fait que n’importe qui, même ses parents, pouvait découvrir totalement par hasard un de ses films… Surtout que le film d'horreur était, en réalité, un film porno mais j’étais trop jeune pour le comprendre et les parents de cette fille avait coupé tout de suite…
Malheureusement, repenser à cette anecdote me fit l’effet d’une déchirure. Je détestais me rappeler certaines personnes car, à chaque fois, je repensais à la façon dont elles m’avaient abandonnées.
J’essayai de penser à autre chose car souvent, à cause de la frustration de ne pas avoir vu leur hypocrisie plus tôt, une larme ou deux coulaient... Et je n’avais pas envie que Kai s’inquiète… Surtout que je me rendais compte que j’avais déjà dû l’inquiéter à propos de ses parents.

-Mais c’est très rare comme cas, dis-je pour essayer de le rassurer. Je suis peut-être de ces personnes qui ont la poisse et qui ne peuvent jamais voir ce qu’ils ont prévu de voir.

J’essayai de plaisanter mais je me rendais compte de la situation dans laquelle j’avais dû mettre Kai.

-Désolée… Je me rends compte que je t’inquiète plus qu’autre chose.

J’affichai un sourire désolé. Je ne pouvais faire que ça, je n’étais pas douée pour rassurer les gens, et mes proches encore moins… Je m’en voulais pour ça car Kai m'avait tellement aidée et rassurée par le passé, et j'étais incapable de faire de même avec lui.

Ah. Les parents. Ils m’en avaient fait voir de toutes les couleurs mais pourtant je refusais malgré tout de les décevoir. C’était sûrement à cause de ça par ailleurs, je ne voulais plus subir leurs critiques, les sales reproches que j’avais eu à l’époque où ils me disaient qu’ils regrettaient d’avoir eu un fils tel que moi. J’avais toujours été fier d’eux, même si ce n’était pas toujours la joie à la maison, j’étais content de les avoir bien que je m’apercevais du dur labeur que je leur infligeais. C’était également de ma faute, je le reconnaissais... Je ne leur donnais pas le meilleur exemple et moi-même je songeais que c’était un peu la honte de traîner avec celui que j’étais dans le passé. Toujours enfermé dans mes jeux vidéos et mes bandes dessinés, je ne m’intéressais à rien d’autre et les seuls proches que j’avais étaient ces héros imaginaires. Mais c’était aussi parce que je n’arrivais pas à me faire d’amis, parce que personne ne me comprenait ou parce qu’on se servait de moi afin de se moquer. Aujourd’hui c’était différent, j’étais enfin devenu un exemple pour eux et mes parents paraissaient fiers de cet enfant là. J’avais envie qu’ils croient que je m’en sortais, que j’étais heureux et que j’avais une belle vie. J’avais une belle vie ceci dit néanmoins vu qu’ils n’avaient jamais eu la même conception des choses que moi, je crois qu’eux préféreraient me savoir exercer un fabuleux métier, avec une petite amie avec qui je passerais le reste de mon existence, que j’épouserais et avec qui j’aurais des enfants. Hors, c’était - autant dire - loin d’être le cas. Je ne pouvais même pas pratiquer quelque chose qui demandait certaines connaissances puisque je n’avais pas obtenu mon diplôme, ayant quitté le lycée avant.

Je ne pouvais que sourire intérieurement en la voyant tenter de se justifier, de me rassurer aussi alors qu’au fond, je m’étais malgré tout fait une raison. Je pouvais être un idiot mais pas à ce point toutefois je préférais faire l’ignorant et me dire que jamais mes parents ne sont tombés sur un de mes films.

- Ne t’en fait pas, pour moi ça va, La réconfortais-je gentiment, De toute façon je sais très bien que je ne pourrais pas leur cacher éternellement. Ils finiront par le savoir un jour ou l’autre.

En imaginant qu’ils ne le savent pas déjà évidemment.

- Et puis, ce n’est pas comme si j’étais malheureux donc je suppose qu’ils devront faire avec ! Quant à toi, il faudrait vraiment que tu arrêtes d’être si naïve !

Sur ses dires, je lui lançai délicatement mes doigts contre son front en guise de pichenette avant de rire ensuite.

- Ce n’est pas une question de malchance, tu n’es juste pas doué, La taquinais-je, Mais je t’aime comme ça après tout !

Je suppose que si elle n’avait pas ce caractère là, je ne l’aurais jamais rencontré mais j’aurais tant aimé qu’en grandissant, elle change et devienne un peu plus forte. J’avais toujours un peu peur pour elle, qu’elle se fasse à nouveau avoir et en souffre terriblement. Jamais je ne lui souhaiterais une telle chose et c’était la raison pour laquelle, je m’étais toujours juré muettement de faire de mon mieux pour la protéger. Elle était comme ma petite soeur après tout.

Qu’il essaie de me rassurer me fit sourire extérieurement mais, quelque part, je m’en voulais. Je m’en voulais de ne pas pouvoir réussir à réconforter quelqu’un à qui je tenais. Quelque part il avait raison, s’il était heureux c’était le principal. C’est exactement ce que je m’étais dit quelques minutes auparavant, sinon je ne serais pas dans cette cuisine à discuter avec Kai.
J’avais froncé les sourcils en sentant cette pichenette. Je n’étais plus très tactile depuis quelque temps car, à part Kai, personne n’agissait ainsi avec moi. Mes parents ne me le diront jamais en face, mais je savais qu’ils avaient beaucoup de mal avec celle que j’étais devenue. J’avais plusieurs fois songé à leur parler ou partir mais quand j’avais parlé de cette éventualité avec eux, ils m’avaient presque empêchée de le faire, comme s’ils avaient peur que je m’éloigne d’eux. Comme s’ils n’avaient pas confiance en moi…
Je rigolai quand il parla du fait que je n’étais pas douée. C’est vrai que, parfois, j’enchaînai les bêtises. Rien qu’aujourd’hui j’avais mélangé des paires de chaussures en transportant les boîtes. Je m’étais pris les pieds dans un fil, et j’avais perdu l’équilibre avec cinq boîtes entre les mains. Heureusement je n’étais pas tombée, les chaussures n’avaient rien et surtout heureusement que tout le monde essaye une paire de chaussures avant d’acheter sinon, quelqu’un serait reparti avec du 38 et du 40… Quoiqu’il en soit, je n’aimais pas qu’on voit cette facette de moi, et j’avais soupiré de soulagement car le magasin était vide à ce moment-là.

-Heureusement que tu m’aimes comme ça ! Sinon je serai rentrée toute seule dans la nuit noire… Et qui sait ce qui aurait pu se passer, dis-je pour le taquiner.

Malgré tout, je me doutais un peu que ce n’était pas le sujet principal, mais je m’étais fait une promesse. Celle de ne pas accorder d’importance à presque toutes les relations que je peux avoir, Kai était une exception.
J’avais besoin de me changer les idées. Je pense que moins je pensais à mon passé, mieux je me portais. Je finis ma boisson d’une traite, avant de sourire.

-Pas que je n’aime pas parler avec toi, loin de là mais je suis venue ici pour regarder un film… T’en aurais un sympa à regarder ?

Je lui avais posé la question avant de réaliser quelque chose. Un détail, certes, mais j’étais d’humeur taquine ce soir, et c’était très tentant.

-Autre que du porno bien sûr, dis-je avec un sourire joueur.

Il y avait toujours la solution qui s’appelait internet mais ce n’était pas marrant, et je pense que Kai y avait pensé… Mais vu le tour que je venais d’avoir avec internet, j’avais eu mon lot de surprise pour la soirée, et je préférai aller acheter un DVD plutôt que de me faire avoir encore une fois. Car, quoiqu’il puisse dire, j’étais persuadée que j’étais plus malchanceuse que pas douée…

Je partis dans le salon, sortant ma tablette pour vérifier si je n’avais pas de films dessus avant de me souvenir que je les avais transférés sur mon ordinateur et sur un disque dur. Au pire, ça ne me dérangeais pas d'en regarder un qu’on avait déjà vu, surtout si c’était un de ceux qui dataient de notre enfance.
Je rangeais ma tablette dans mon sac avant de me tourner vers la cuisine. Mon regard se stoppa sur la télévision. J’hésitai à sortir le DVD du lecteur et le casser mais ce n’était pas dans mes habitudes, et je pense que seul Kai pouvait prendre cette décision, c’était son film après tout.
J’avais tendu les bras en le voyant sortir de la cuisine. J’avais envie d’un câlin, et je m’en fichai un peu de ressembler à un enfant.

Je pensais sérieusement qu’Haruna n’était pas douée. A mes yeux la malchance n’existait pas. Mais les gens y croyaient tellement qu’ils tombaient tous dans un engrenage pas possible et psychologiquement, ils leur arrivaient des choses impossibles. Si la jeune femme prêtait plus attention à ses actes, à ce qu’elle avait autour d’elle, j’étais certains que les problèmes du genre diminueraient. Qui venait chez un ami sans même avoir vérifier correctement le film qu’il a téléchargé ? Bon d’un côté, je préférais qu’elle s’en soit aperçu ici sinon elle m’aurait fui comme la peste sans que je ne puisse comprendre pourquoi.

Je souris quand elle prit la parole, songeant au fait que jamais je ne pourrais la laisser seule dans la nuit noire. J’aurais bien trop peur de ce qui pourrait lui arriver et de ne plus jamais la revoir. Je ne le lui disais pas souvent c’était vrai, j’ignorais si je le lui montrais correctement cependant je tenais sincèrement à elle comme à une petite soeur. Jamais je ne lui souhaiterais du mal et j’avais envie de tout faire pour qu’elle soit heureuse, la protéger. Quand bien même je n’étais pas forcément très doué non plus. Je faisais ce que je pouvais. Comme tout le monde. Je connaissais ce qu’elle avait vécu et je crois que je la comprenais mieux que quiconque. Les moqueries, la confiance et tout ce qui s’en suit, j’en avais extrêmement souffert à l’époque, certains n’auraient jamais pu tenir comme moi j’avais tenu. Les années avaient beau s’être écoulées, les cicatrices persistaient à rester. Je suppose que c’était quelque chose pour lesquels il fallait un certain temps pour finir par oublier.

Haruna me sortit de mes rêveries, me plongeant dans d’autres puisque je réfléchissais aux films éventuels que j’avais à la maison en dehors de mes propres films pornographiques. Parce que oui, j’en avais toute une collection chez moi. J’étais bien trop fier de moi pour les laisser traîner je ne sais où. Ici ils étaient rangé dans une armoire, du plus ancien au plus récent mais je n’en étais pas encore au point de les visionner. Je les gardais plus en guise de trophée qu’autres choses.

Après avoir rangé la vaisselle dans l’évier, je sortis de la cuisine et ne put retenir le doux rire qui s’était échappé de mes lèvres en la remarquant la réaction de ma camarade. Elle était trop mignonne. Je n’eus pas besoin de réfléchir trop longtemps que je m’approchai d’elle et lui fis un gros câlin. Rien que cela montrait ô combien nous étions proches et j’étais rassuré de constater qu’heureusement, cette révélation n’avait rien changé entre nous. Me décalant ensuite, je la portai dans mes bras telle une princesse afin d’aller la déposer sur le canapé puis parti retirer le DVD du lecteur.

- Pour les films, j’en ai tout plein sur mon ordinateur mais je crois savoir ce qu’on va mettre !

Tant pis si on l’avait déjà vu, au moins j’étais sur que cela nous plairait et cela nous rappellerait quelques souvenirs. Après avoir fait quelques manipulations, je reliais ma machine à ma télévision puis m’installant à ses côtés, je me mis à rigoler tandis que l’écran afficha l’un des plus grands classiques Disney. Mon préféré. Le roi lion. Me doutant que la demoiselle devait se poser des questions quant à ce choix, j’avais haussé les épaules avec un sourire innocent qui bordait le coin de ma lèvre.

- Sûrement qu’une partie de moi était nostalgique, Déclarais-je en riant, Et au moins, ça change du porno non ?

Quoi que, me connaissant, j’étais sûr à présent que si je le souhaitais je pouvais trouver des tas de sous-entendus dans un simple dessin animé pour enfant. Mais on allait s’abstenir pour ce soir. Au lieu de ça, je m’amusai à chanter les musiques ne pensant pas une seule seconde au fait que ma camarade risquait de me prendre pour un fou. Ce que j’étais entièrement en réalité.

J’avais souri quand Kai avait répondu à mon étreinte. Au final je m’en fichai royalement qu’il soit acteur porno ou non, tant que ce qu’il faisait lui plaisait. Ce que je ressentais pour lui allait au-delà de l’amitié, c’était un amour fraternel. Quoiqu’il arrive, il resterait mon modèle. Puis, c’était le seul qui me comprenait vraiment, qui m’avait aidé malgré le fait que j’étais méfiante ou même si j’avais essayé de l’éviter, de le repousser. Je ne lui avouerai jamais mais si je devais le perdre, j’aurais du mal à m’en remettre. Je pense même que je ne m’en remettrai jamais.

Je faillis crier de peur en sentant la terre s’éloigner de mes pieds avant de constater que Kai avait dû me confondre soit avec une mariée soit une princesse de conte de fée… Venant de lui, je pense que c’était plus une marque d’affection.
Quelque part, on se ressemblait. Malgré l’affection qu’on avait l’un pour l’autre, on s’exprimait assez peu par la parole mais plus par ce genre de geste.

Alors qu’il faisait des manipulations avec son ordinateur, je pris le bol de chips. À cause du manque de temps je n’avais pas mangé avant de venir… Mon apparence avant tout. Même si c’était Kai, je devais arpenter les rues de la ville, et je refusais qu’on me voie imparfaite.
Je souris quand je vis ce qu’affichait l’écran. Le roi lion. J’avais beau préférer les aventures de Mowgli, Baloo et tous leurs amis, le roi lion était un film que j’aimais bien aussi. C’était mon second film d’animation préféré.
La raison de son choix aurait pu être risible ou même incompréhensible aux yeux d’autres personnes, mais pas pour moi. J’avais quand même acheté et stocké pas mal de conte en format numérique sur un e-book !
Puis, le sourire innocent que Kai affichait était aussi un moyen efficace pour me faire craquer… Je ne pouvais pas nier que je le trouvais adorable.

-La nostalgie doit être contagieuse, je pensais justement qu’un Disney serait idéal à regarder !

Je préférais ne pas relever sur son histoire de porno parce que certes ce n’est pas mais il y a des messages subliminaux dans ce film qui font référence à ce monde… Nuance !
Peut-être que c’était ça qui, quelque part l’avait fait plonger dans ce monde. C’était un mystère pour moi et je préférai le mettre de côté pour profiter du reste de la soirée.

Je plongeais rapidement dans l’histoire. Même si je la connaissais par cœur, j’aimais toujours la redécouvrir. Je posai le bol de chips sur la table avant d’attraper un bol de bonbons. Ça faisait un moment que je n’avais pas mangé aussi gras et sucré donc pas de problèmes pour la ligne. Puis je courais partout toute la journée donc bon…

Entendre Kai chanter me fit sourire tendrement car je m’y attendais. Quand la chanson de Simba, Nala et Zazu débuta, je décidais de le rejoindre. Avec Hakuna Matata, c’était ma chanson préférée et donc je les connaissais par cœur toutes les deux.
Quand le film fut fini, j’eus comme une illumination. On était dans un appartement et, par rapport à une maison, il y avait les voisins. Au pire, ils auront juste entendu deux personnes s’amuser sur un grand classique, il n’y avait pas de mal à ça… Si ?

-Tu as Le livre de la jungle ? Je demande en reprenant un bonbon.

Après tout, j’avais la matinée de libre demain et il était encore tôt alors autant en profiter… Surtout que ça faisait longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de le regarder et s’il me disait que non, il aurait droit à une moue boudeuse. J’avais aussi le droit à mon moment de nostalgie après tout, non ?

Voilà qu’à présent, je me retrouvai à regarder des Disney. Je n’étais pas particulièrement fan quand j’étais adolescent mais quel enfant n’aimait pas le bon vieux Simba, Timon et Pumba ou même Mickey et ses amis. Je les avais tous vu, même les histoires de princesses, je les avais regardé et j’avais bien aimé. Cela n’était qu’un avant goût de notre vie, en plus féérique évidemment. Mon personnage préféré est toujours resté Simba, ce petit lion assoiffé d’aventures et de connaissances... Il m’arrivait parfois, quand j’étais seul, de rigoler dans ma salle de bain en chantant l’une des chansons cultes du roi lion. Je suppose que c’était là l’une des entraves à ma perfection seulement cela n’avait aucune importance puisque j’étais le seul à pouvoir le voir. Néanmoins avec Haruna, je me laissai plus facilement aller et c’était la raison pour laquelle tout en riant nous avions chanté certaines des musiques ensemble. « L’amour brille sous les étoiles » m’amusaient toujours autant bien qu’elle était censée m’émouvoir. Le roi lion... Une longue histoire.

A la fin, je souris tout en coupant le dessin animé alors que ma camarade me demandait d’en mettre un autre. Bien sûr, avec toute cette technologie, on pouvait tout avoir et facilement cependant je n’étais pas vraiment un grand fan du livre de la jungle. J’avais du le voir une ou deux fois. J’étais plus admirateur de Tarzan ou frère des ours, voir même Rox et Rouky. L’unique Disney à m’avoir réellement ému. Je me sentais nostalgique tout à coup. Tellement nostalgique que j’en ris.

- Si tu veux, je te le mets, Dis-je en souriant avant de chercher le film sur internet.

Je retournai ensuite m’installer auprès d’elle puis piquant quelques chips dans le bol, je regardai le dessin animé tout en discutant avec la demoiselle. J’aimais faire des commentaires, me moquer gentiment parfois et chanter lorsque je connaissais les musiques. « Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux » tout en imitant la voix du bon vieux ours, bien sûr. Et après un léger silence, je m’éclatai de rire songeant que si j’avais envie de charmer Haruna, j’avais perdu toute ma crédibilité.

A la fin du Disney, je décidai de moi-même de tout couper puis à nouveau à ma place, je lui souris gentiment.

- Tu n’as rien de plus à me raconter ? Ton travail se passe bien ? Parce que Mowgli et ses amis c’est super mais ça ne me permet pas de savoir si tout se passe bien pour toi ?

Ce qui à mes yeux était le plus important.

Je ne pus retenir un sourire face à ce moment de nostalgie. Quand la « Patrouille des éléphants » commença, des souvenirs d’enfances me revinrent en mémoire. Petite, je me mettais à quatre pattes pour essayer d’imiter ces animaux tellement grands. J’adorais cette chanson, à chaque fois, elle me donnait le sourire, mais moins que la chanson de Baloo, c’était ma seconde chanson préférée. D’ailleurs j’avais laissé Kai chanter cette chanson mythique, faisant Mowgli pour ne pas le laisser tout seul. J’aimais ce genre de moment de légèreté où je pouvais retomber en enfance. Ils étaient trop rares ces derniers temps.

Après le film, quand j’entendis Kai rire je ne pus m’empêcher de l’accompagner. Même si je ne savais pas pourquoi il riait, regarder des Disney m’avaient mise de très bonne humeur. C’était agréable de savoir que je pouvais être moi-même avec une personne, vraiment.

La question de Kai me ramena sur terre. C’est vrai que, contrairement à mon ami, Mowgli ne viendrait pas m'aider au moindre problème. Je pris mon temps pour répondre car je ne voulais pas passer à côté d'un détail. Pourquoi ? Parce que si je ne parlais pas de ce qui me tracassait ou autre à Kai, à qui j’en parlerai ?

-Au niveau du travail, tout se passe pour le mieux… Même si, en semaine, je m’ennuie dans la journée, j’aime ce que je fais… Puis ça me laisse du temps pour réfléchir au futur. Je me dis qu’il est peut-être temps d’essayer de me lancer pour créer ma propre marque tout en continuant mon travail.

Pour le moment c’était la seule chose qui m’intéressait quand on me parlait du futur. Je n’envisageai pas d’avoir un mari, des enfants, une maison ou autre… Pour moi, ce genre de projet n’amenait rien sinon de la déception s’il ne se réalisait pas.
De plus, d’un point de vue professionnel, j’avais fait des études de stylisme dans le but de lancer, un jour, ma propre marque. Je ne perdais rien à faire ce genre de projet car rester vendeuse était également quelque chose de bien et qui me plaisait énormément.

-Sinon, je suis un peu en froid avec mes parents à cause de nos points de vue opposés sur les idéologies de la ville. Ils essaient de m’influencer en disant que la technologie est quelque chose de néfaste. Qu’un jour les magasins disparaitrons au profit des magasins en ligne et j’en passe. Comme d’habitude en fait.

Je soupirais tout en me laissant tomber dans le canapé. J’en viendrai presque à les éviter pour ne pas avoir ce genre de discussion. Je voulais bien être compréhensive mais, au bout d’un moment, ça devenait compliqué.

-Et toi alors ? Comment ça se passe au konbini ? Ça fait un moment que je n’ai pas eu l’occasion de passer.

Je préférai ne pas lui parler de son autre métier, me doutant que ça devait bien se passer. Au-delà de ça, c’est vrai qu’à une époque je passais souvent le voir au konbini pour prendre de ses nouvelles. Ces derniers temps, je n'avais pas pu le faire car je finissais souvent tard au magasin à cause des inventaires, des vitrines à faire, et les autres tâches qui prenaient du temps et, de ce fait, je finissais tard. Puis ça payait bien de faire des heures supplémentaires... Sauf que ça ne me permettait pas de pouvoir, régulièrement, prendre des nouvelles de Kai.

J’étais certain que si Haruna se lançait dans sa propre marque de vêtement, elle s’en sortirait très bien. Même si elle était maladroite, elle était intelligente et débordait de créativité. Je ne doutais pas d’elle, au contraire, j’avais envie de lui apporter tout mon soutien. Parce qu’après tout ce qu’elle avait traversé, elle le méritait énormément. Néanmoins quand elle me parla de ses parents, je me sentis un peu triste pour elle car je savais ce que c’était de ne pas les avoir derrière nous, encore plus dans les moments où on en avait le plus besoin. Malheureusement j’ignorais s’ils avaient tort ou non. On ne pouvait pas nier que la technologie prenait de la place pour de nombreuses choses et certains perdaient leur travail à cause de cela. J’en avais pleinement conscience cependant je songeais que du moment que ça ne nous touchait pas nous directement, on n’avait pas de quoi s’inquiéter. C’était là une pensée bien égoïste cependant je n’en avais que faire... Je préférais penser à mon avenir à moi plutôt qu’à celui des autres. Qu’est-ce que cela m’apporterait de savoir que la petite dame du magasin d’en face avait été renvoyé car elle n’était pas apte à utiliser les nouveaux engins high-tech. Du moment que je pouvais payer et repartir avec mes biens, le reste ne m’intéressait pas.

- Au Konbini ? Bof, c’est la routine quoi. Tu sais il ne se passe pas grand chose d’intéressant, hormis des clients un peu chiant. Il n’y a rien de passionnant.

Je lui aurais bien parlé de mon second métier, la conversation serait bien plus palpitante néanmoins ça la choquerait et ça me choquerait sûrement moi-même de discuter de ça avec elle. A nouveau, elle me semblait si prude, je ne pouvais décidemment pas aborder un tel sujet avec Haruna. Au lieu de ça, on avait discuter à propos de nombreuses choses, même des Disney que nous venions tout juste de regarder. J’étais content de la revoir car cela faisait longtemps et je ne m’étais pas gêné de le lui dire. Ensuite, puisqu’il commençait à se faire tard, elle était rentré chez elle et moi j’avais rangé l’appartement. Je lui avais promis de la rappeler pour qu’on se fasse une sortie un de ces quatre. Néanmoins je n’en avais aucune idée donc il allait falloir que je réfléchisse à ce qu’on pourrait faire elle et moi.

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