Such a beautiful night. ♡

Il faisait froid. Si froid aujourd'hui. Ou alors c'était moi qui devenais vraiment fou. Je ne savais plus à combien de joints je tournais par jour. Aujourd'hui, j'étais de repos. Ça n'arrivait pas souvent mais je profitais de la moindre journée passée au fond de mon lit sous ma couette si chaude et agréable. Parfois, je regrettais le fait d'être célibataire et de me trouver seul le soir dans ce lit dénué de sentiments et de chaleur humaine. Je soupirais lentement en attrapant mon téléphone portable. J'envoyais alors un message à la seule personne que je voulais voir aujourd'hui : hide. En fait, j'avais peur de me trouver face à une femme et de m'effondrer lentement devant elle. Je n'arrivais plus à supporter la douleur de perdre un être cher et partager une relation avec quelqu'un me faisait maintenant horriblement peur. Jamais je n'accepterais de devoir subir une nouvelle fois ce type d'humiliation. Je pris donc le soin de donner rendez-vous à mon pote au lounge bar, comme à notre habitude. De toute façon, hide bossait là bas et ne pouvait pas trop se permettre de longues pauses. Je m’y rendais donc souvent pour aller boire en sa compagnie sans que l’on puisse nous reprocher quoi que ce soit. Ensuite, je me levais avec difficulté avant de jeter un œil à mon réveil. 16h30. Journée déjà bien entamée. Je me dirigeais donc lentement vers la douche, profitant de l'eau chaude pendant une bonne demi-heure. J'avais pour idée de chasser le début de rhume qui semblait paralyser mon nez. Je sortis de la douche, épongeant mon corps avec soin avant d'enfiler un boxer, un treillis et un Marcel trop large noir. Je passais devant le miroir, laissant ma main coiffer nonchalamment la touffe de cheveux que j'avais sur la tête. Un peu de parfum, un coup de brosse à dents et je fus rapidement prêt. Je récupérais mon portable et mes clés, puis je sortis de l'appartement en courant. Je me dépêchais parce que je ne voulais rien perdre de cette journée. En fait, cela faisait tellement longtemps que je ne l'avais pas vu que je me sentais pousser des ailes. Même si je n’étais pas au top de ma forme, je voulais lui montrer le meilleur de moi-même.

J'arrivais rapidement au bar. Je poussais la porte avec véhémence tandis que mon regard parcourrait déjà la salle à la recherche du saint Graal : hide. Il ne me fallut pas longtemps pour l'apercevoir, debout près d’une table à servir quelques autres clients. Mon visage s'éclairant rapidement, je le rejoignis en quelques enjambées avant de me poster à côté de lui, l'attrapant par le cou avec espièglerie. « Coucou toi ! J'espère que je ne t’ai pas trop fait attendre. » Je le lâchais alors, hélant un autre serveur pour lui demander de nous servir quelque chose à boire. Pour commencer, je pris quelque chose d'assez léger, un Mojito. Tandis que je laissais hide choisir ce qu'il voulait consommer, j'éteignis mon téléphone portable pour être sûr que personne ne dérangerait ce moment de répit dans ma vie de dingue. Puis, nous attendîmes que nos boissons soient servies et je me laissais tomber contre le dossier de la banquette. Je jouais nerveusement avec mes clés, me demandant ce que je devais faire maintenant. Je n’avais pas spécialement envie de parler boulot, du coup je me décidais à lui demander comment se passait son boulot au bar. Quoi d'autre ? la journée passa donc ainsi, moi & mon pote accoudés sur la table et pourtant … il n’y avait que moi de totalement éclaté. Lorsque je rallumais mon téléphone, je me rendis compte que j’avais passé une bonne partie de la soirée dans ce bar et hide me fit gentiment remarquer qu’il était l’heure de rentrer chez moi. je ne me fis pas trop prier, en profitant pour aller chercher mes clefs au fin fond de ma poche.

Je traînais des pieds, me demandant parfois pourquoi je finissais dans un tel état. Au fond, je le savais bien. Mes parents étaient loin, avec mon job je ne pouvais pas me faire beaucoup d’amis et j’avais rarement des jours de repos. J’me sentais parfois mal dans ma peau et je me cherchais presque tout le temps au final. Je ne ressentais plus grand-chose à part le fait que j’avais plus qu’envie de gerber. Malgré tout, je réussis à arriver jusque devant la porte de chez moi. voyant que ma clé ne voulait pas entrer et tourner dans la serrure, je mis ma main sur la poignée et vis que la porte était déjà ouverte. Ou je sais pas, je l’avais peut-être un peu forcée aussi, me connaissant … je me retrouvais alors au milieu de l’appart, posant ma veste et m’étalant de tout mon long sur le canapé. Canapé que bizarrement, je trouvais assez différent du mien. Puis, après quelques secondes, je relevais la tête en apercevant Ren. Ren, chez moi, à cette heure-ci ? cela me paraissait bizarre. Je me contentais d’un « Reeeeeeeeeeen » prononcé sur un ton doux et légèrement amusé. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait mais malgré tout, je lui tendais les bras comme si je voulais qu’il vienne s’allonger sur moi pour me faire un câlin. Non en fait, je crois que j’avais besoin d’une compagnie. Mais je sais pas, cet appartement me semblait tout de même assez différent du mien d’un coup … et qu’est ce que je devais avoir l’air con, comme ça, allongé sur le canapé, les bras grands ouverts & un sourire penaud affiché sur ma figure si fatiguée.

La journée au magasin avait été épouvantable. Enfin, pas au sens propre de terme. Tout s'était bien passé... mais Ren avait eu l'impression que la fin n'arriverait jamais.
Les clients s'étaient succédés à une vitesse phénoménale, avec des demandes plus farfelues les unes que les autres. Comme si une chemise verte rendait merveilleux un costume blanc ! Certes le client était roi, mais il y avait des limites. L'un d'eux n'avait été satisfait avec rien. Soit la chemise était trop rouge, mais lorsqu'on demandait du rouge à quoi fallait-il s'attendre exactement ? Soit, au contraire, la chemise ne l'était pas assez. Le costume blanc était trop blanc et le noir trop noir.... Heureusement que Ren était quelqu'un de calme ; mais il ne dirait à personne ce à quoi il avait pensé à ce moment-là.
A part ces clients quelque peu hors du commun donc, tout s'était bien déroulé. Les derniers articles de l'ancienne collection s'étaient écoulés, ce qui avait ravi la patronne.
Et une patronne ravie signifiait qu'une chose : repas gratuit !
Il lui arrivait de faire ça lorsque les produits de la collection précédente s'étaient tous vendus ; une manière pour elle de remercier Ren et sa collègue.

Et c'était sans doute l'une des raisons pour lesquelles Ren voulait que cette journée se finisse plus vite. Il savait qu'il allait pouvoir manger un délicieux repas. Il n'était pas du genre profiteur, au contraire il détestait ça. Sauf qu'il avait une fois refusé l'invitation de sa patronne.... jamais il n'aurait l'idée de refuser une seconde fois.
La fin de journée arriva, au plus grand bonheur de Ren. Il voyait déjà sa soirée défiler devant ses yeux : un bon repas avec des personnes qu'il appréciait, un bon bain chaud pour se détendre en rentrant, et enfin, la fin de la nuit devant la télé, allongé sur son lit.
Il secoua vivement la tête pour lui tout seul : oui, sa soirée allait être parfaite ! En plus, il ne travaillait pas le lendemain matin, il pourrait en profiter pour dormir un peu plus longtemps et se reposer.
Trente bonnes minutes s'écoulèrent et ils quittèrent enfin l'établissement. Ils se rendirent au restaurant habituel où une table les attendait.

Le repas passa plus rapidement que Ren ne l'aurait imaginé. Ou alors était-ce peut-être à cause des récits de sa collègue que le temps semblait être passé plus vite ?
Ce fut donc la peau du ventre bien tendue qu'il arriva chez lui. Et qu'il était heureux d'être chez lui ! Il se déchaussa rapidement, et fila vers la salle de bain sans une once d'hésitation : le bain n'attendait que lui. Il fit couler l'eau tout en préparant ses serviettes avant d'aller chercher son pyjama. Étant donné qu'il irait directement se mettre au lit devant la télé, il n'avait pas besoin d'autre chose.
Quelques minutes plus tard, son corps glissait lentement dans l'eau tiède, un soupir de bien-être s'évapora dans les airs. Sa tête se posa contre l'arrière de la baignoire, laissant ses bras plongés dans l'eau à côté de lui. Un sourire de pur bonheur illumina son visage alors que ses yeux se fermaient. L'eau tiède lui faisait énormément de bien. Il avait l'impression que tous ses muscles retrouvaient une seconde jeunesse.
Il profita de ce moment de détente une bonne heure avant de se mettre au lit devant une émission quelconque, le temps que cette dernière pouvait le distraire jusqu'à ce qu'il commence à s'endormir... Ce qu'il fit un peu plus tard. Il prit le temps d'éteindre la télé avant de se tourner vers la porte, se laissant bordé par le silence de son appartement.

Sauf qu'un bruit le réveilla dans la nuit. Il avait entendu quelqu'un entrer chez lui. Il n'attendait personne... ou alors il avait oublié. Une lueur de panique brilla dans ses yeux, et si c'était un voleur … ?
Il se leva rapidement et se dirigea vers le salon où il découvrit un Satoru avachi sur son canapé. Il restait là à l'observer sans rien dire, penchant la tête sur le côté pour essayer de connecter ses neurones. Son ami était allongé sur son canapé, les bras tendus. Il attendait quoi au juste ? Que Ren vienne lui faire un câlin pour le féliciter de lui avoir fait peur ?

« Mais qu'est-ce que tu fais là... », demanda-t-il la voix légèrement rauque.

Il passa rapidement sa main dans ses cheveux, tentant de se recoiffer du mieux qu'il pouvait avant de froncer les sourcils. Il en venait à se demander s'il ne s'était pas trompé lui-même d'appartement. Et à son souvenir, il était bien allé chez lui. Son regard dériva lentement vers son pyjama, qu'il ne lâcha pas du regard avant de longues secondes, pour relever la tête et regarder son ami qui n'avait toujours pas bougé. Il jeta un rapide coup d’œil autour de lui et un air soulagé froissa les traits de son visage endormi. C'était bel et bien Satoru qui s'était trompé.
Il s'avança de quelques pas, et se trouva à la hauteur du visage de son ami. Il baissa la tête afin de pouvoir le regarder, passant sa main dans sa nuque, la massant quelque peu au passage.

« T'es au courant que t'es sur mon canapé au moins ? Je demande pour être sûr.. et pour vérifier dans quel état tu es. T'as l'air un peu joyeux non ? »

Un peu joyeux... pour ne pas dire totalement joyeux. Ren pouvait sentir l'odeur de l'alcool de là où il était et son visage se tordit en une légère grimace. Il n'aimait pas spécialement cette odeur. Il ne savait pas pourquoi d'ailleurs.
Il s'humecta les lèvres, laissant son regard planer sur chaque mur de la pièce. Son ami ne semblait pas avoir les idées claires, mais lui non plus en fait. Et pourtant, il n'avait rien bu ! Il était juste encore un peu endormi.
Il se racla la gorge plusieurs fois avant de reprendre la parole :

« Tu devais passer ? Si c'est le cas j'ai oublié désolé.. Ou t'as peut-être essayé de m'appeler pour me dire que tu venais ? », dit-il en regardant vers la table basse, « Je sais même pas où j'ai mis mon téléphone », pensa-t-il à voix haute en haussant les épaules.

C'était un de ses défauts : il avait tendance à ne plus savoir où il mettait son téléphone. Il s'en servait bien sûr, mais finissait toujours par devoir le chercher. Donc si Satoru avait essayé de l'appeler pour lui dire qu'il venait lui rendre visite... c'était loupé.
Il prit finalement place sur la table basse en face de son ami et s'étira avant de bailler rapidement. Il entendait son lit qui l'appelait pour finir sa nuit. Il regarda Satoru quelques secondes, la vision de sa nuit parfaite s'effaçait doucement. Pas qu'il n'aimait pas son ami, mais il aurait bien voulu profiter de sa nuit. Heureusement qu'il ne travaillait pas le lendemain matin...

C’est alors que j’entendis sa voix chaude et rauque résonner dans mon crâne de piaf. Ren était bien là, dans la pièce. Mais alors, pourquoi semblait-il me demander ce que je faisais là ? J’étais chez moi après tout, je ne voyais pas pourquoi tout à coup, cela lui semblait donc si étrange. Alors qu’il s’avançait vers moi, je reconnus sa silhouette si gracieuse et finalement, je commençais à me demander si je ne m’étais pas trompé d’appartement. Lorsqu’il me demanda alors si j’étais au courant que je squattais son canapé, j’eus un léger éclair de lucidité qui me fit comprendre assez rapidement que je n’étais finalement pas chez moi. Prenant un léger sourire désolé, je continuais de l’écouter parler tant sa voix si chaude me rassurait. Oui, j’étais un peu joyeux. M’enfin, un peu, le mot était faible mais bon … j’avoue que cette situation ne nous était encore jamais arrivé et que même si j’avais plusieurs squatté son appartement depuis que l’on se connaissait, jamais ô grand jamais je ne m’étais trompé un soir en rentrant parce que j’étais trop bourré pour retrouver mon chemin. Rhalala en plus avec ce cerveau qui fonctionnait au ralenti, je n’étais pas vraiment aidé dans le fond. Je laissais mes bras retomber mollement sur le canapé alors que je me contentais de lui répondre « j’suis heureux parce que t’es là avec moi » sur un ton doux et en même temps légèrement amusé. On aurait dit un vrai gamin et tout ça, juste à cause de l’alcool que j’avais peut-être un peu trop ingéré à mon goût. Je me contentais de regarder Ren que je trouvais aussi très à mon goût ce soir même si je n’aurais jamais osé en parler en temps normal. Là, en revanche, vu mon état, c’était à discuter. Lorsqu’il me demanda si on avait prévu de se voir, je ne sus que répondre. Déjà, ce qui était sûr c’est que je n’avais jamais essayé de l’appeler ni même de passer chez lui pour venir le voir. Je croyais tout bonnement être arrivé chez moi. je rigolais quelques secondes sur un ton doux avant de lui avouer non sans avoir caché ma tête au fin fond de mon écharpe en laine « je croyais que j’étais chez moi. tu dois me prendre pour un con nan ? » avant de rougir de plus belle tout en me cachant à nouveau. Allongé sur son canapé, je ne faisais pas fière allure et je ne savais que trop dire. Pour l’instant, je préférais donc me taire.

Il parla ensuite de son téléphone portable. Non je ne devais pas avoir essayé de l’appeler ou alors c’était inconsciemment. Cela ne m’aurait pas étonné le moins du monde. Certes Ren était un denshou mais bon, je n’avais jamais ressenti le besoin de faire quoi que ce soit contre lui. Au contraire, Ren avait toujours été la personne sur qui je pouvais compter et peu importe la raison qui me poussait à venir frapper à sa porte, il m’ouvrait toujours avec un magnifique sourire qui me faisait (on peut bien le dire …) totalement fondre comme neige au soleil. Bref. Je le regardais toujours, l’apercevant tout à coup assis sur la table basse face à moi, baillant de tout son long. Je ne le quittais pas des yeux. Non. Je me sentais plus apaisé quand il était proche de moi et, je ne sais pas. Sous le coup d’une pulsion soudaine, je me levais brusquement et m’asseyais d’un geste sur le canapé, attrapant son bras pour venir le tirer vers moi. J’ajoutais d’un ton doux « pourquoi tu restes si loin de moi ? t’as l’air fatigué, allonge-toi avec moi. » avant de me rallonger tout en l’emmenant dans mes gestes, enroulant mes bras autour de lui comme s’il s’agissait de mon nounours en peluche. D’ailleurs, je m’empressais d’ajouter « t’es tout doux » sur un ton enfantin et légèrement fatigué. Je ne savais pas trop ce que je faisais et peut-être que je le mettais mal à l’aise après tout mais, qu’est-ce que j’me sentais bien collé à lui comme ça. Son parfum remontait dans mes narines et j’en profitais pour aller caler mon visage dans son cou tant sa chaleur me rendait particulièrement doux et calme. Je savais aussi que j’avais trop abusé de la bouteille et que mon odeur à moi ne devait pas être aussi agréable que la sienne et c’est pourquoi, je me mis à murmurer « je suis désolé pour l’odeur d’alcool, je sais que t’aime pas ça. Je voulais pas, pardon » sur un ton peiné. C’était vrai, d’un coup j’me rendais compte que j’avais pénétré par effraction chez lui et qu’en plus, j’avais trop bu & que je devais sûrement le faire chier à crever. Tout ce que je me disais c’était qu’il ne fallait pas que je pleure. Non mais parce que j’me connaissais, j’avais l’alcool triste et … comment dire … les trois quarts du temps c’était pas triste. Je me contentais de renifler en espérant que mes larmes resteraient silencieuses puis, je le serrais plus étroitement contre moi. Cela faisait trop longtemps que je n’avais plus eu de chaleur près de moi. Mon cœur gelé semblait se réchauffer quelques peu même si, j’avais encore foutu le bordel chez Ren et qu’il me le ferait sûrement payer …

Ren sourit à la remarque de son ami ; lui aussi était heureux qu'il soit là. C'était pas prévu, c'était inattendu aussi, et un peu soudain, mais il était tout de même heureux que Satoru soit là. Il avait l'impression de ne plus l'avoir vu depuis des jours. … Ca faisait combien de temps qu'ils ne s'étaient pas vus d'ailleurs ? L'esprit de Ren était encore trop embrouillé pour fonctionner à vitesse normale, tout était au ralenti.
Il arqua un sourcil lorsque Satoru se cacha avec son écharpe avant de laisser son rire fendre l'air en deux. Il riait tellement qu'il se tenait le ventre, et voir que son ami rougissait de plus en plus bel ne l'aidait en rien. Il s'arrêta finalement, souffla un grand coup pour reprendre ses esprits avant de s'excuser d'un signe de tête. Et puis, pour tout dire, il ne le trouvait pas idiot du tout... il le trouvait juste un peu ivre. Ceci expliquant cela, il ne pouvait pas lui en vouloir de s'être trompé. Ce n'était pas comme s'il était entré et avait mis son appartement dans tous les sens. Trop perdu dans son fou rire, il n'avait pas pris le temps de répondre à son ami et espérait ne pas l'avoir vexé à rire comme une baleine ; il fallait dire que la fatigue ne l'aidait pas non plus.

Lorsque Satoru le tira vers lui, ses yeux s'ouvrirent en grand. Ca non plus, c'était pas prévu ! Il voulut répondre à son ami, mais n'eut même pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il se retrouvait déjà dans les bras de dernier. Il cessa de respirer un instant, le corps tendu. Il n'était pas du genre tactile avec les autres à dire vrai. Il pencha la tête sur le côté, ça devait être l'une des seules fois qu'il avait ce genre de contact avec quelqu'un.
Un léger rire lui échappa malgré tout quand Satoru lui lâcha qu'il était doux. Il avait pris un bon bain, c'était sans doute pour ça. Il commençait à se dire qu'il ne devait pas avoir l'air malin à être raide comme un piquet. Il ne bougea cependant pas lorsqu'il sentit un visage dans son cou, il se demandait juste ce qu'il se passait dans la tête de Satoru. Il déglutit lentement ; il n'avait vraiment pas l'habitude de ce genre de proximité avec quelqu'un, encore moins avec un ami.

« Je suis désolé pour l'odeur d'alcool, je sais que t'aimes pas ça. Je voulais pas, pardon »

Le ton peiné que son ami venait d'employer lui fit légèrement relever la tête pour tenter de le regarder. Pourquoi semblait-il aussi triste ? Il avait entendu dire que certains avaient l'alcool tristes, d'autres joyeux... Pour Satoru ça devait être quelque chose comme : tristement câlin, ou tristement joyeux... ou joyeusement triste. C'était un peu compliqué à définir. Les bras de son ami le serrèrent un peu plus fort et il ne savait vraiment pas quoi faire, cela devait certainement se lire sur son visage.

« T'excuses pas... », chuchota-t-il lentement.

Il se pinça rapidement les lèvres avant de poser l'une de ses mains sur la chevelure de son ami. Il la laissa là quelques secondes... pour finalement ébouriffer quelques mèches brunes entre ses doigts. C'était une façon à lui de montrer à Satoru qu'il était là pour lui. Il ne savait pas ce qui se passait dans l'esprit de ce dernier, mais s'il pouvait l'apaiser quelque peu en lui montrant qu'il pouvait compter sur lui... C'était déjà ça non ?

« Ca va aller ? », demanda-t-il finalement.

Si autant il ne semblait pas très réveillé il y a quelques minutes encore, maintenant il l'était. Les idées plus claires, il fit doucement lâcher prise à son ami et laissa ses mains se poser où elles pouvaient sur le canapé. Il se remit sur ses pieds d'un geste doux et s'accroupit, pour être à peu près à la même hauteur que le visage de son ami. Il resta ainsi un petit moment avant d'offrir un sourire tendre à l'homme sur son canapé.

« J'vais te préparer des habits et tu vas prendre une bonne douche », dit-il l'air pensif, « Je peux te préparer un truc à manger ou à boire si tu veux pendant ce temps ? Ou tu préfères prendre un bain ? »

Il sourit une nouvelle fois à son ami et se releva rapidement. Il posa les mains sur ses hanches et prit un air faussement sévère, pas question que Satoru se défile ! Un passage à la douche était obligatoire. Ca allait lui permettre de se rafraîchir un peu les idées non ? Il se mit à réfléchir à ce qu'il pouvait préparer... Il regarda rapidement l'horloge qui était accrochée au mur : ce n'était peut-être plus l'heure de préparer quelque chose. Bon, il allait sans doute opter pour une salade ou quelque chose comme ça. Sauf si Satoru ne souhaitait que boire un truc chaud.
Un large sourire en coin vint peindre son visage : il ébouriffa une nouvelle fois les cheveux de son ami et d'un geste assez rapide avant de rire et de partir vers sa chambre.
Là, il fouilla rapidement dans son armoire pour trouver des habits à prêter : il opta pour un jogging et un simple t-shirt. Il alla déposer le tout dans le salle de bain et retourna dans le salon.

« Les habits sont dans la salle de bain. Pour les serviettes, c'est dans le meuble. Et le reste, sers-toi », dit-il doucement en repassant sa main dans ses cheveux, « Si tu veux te faire couler un bain, hésite pas. Et si tu préfères la douche, hésite pas non plus. T'es comme chez toi ici de toute façon »

Il ne dit rien durant plusieurs secondes, mais un sourire plus qu'amusé se dessinait sur ses lèvres. Il se mit finalement à rire une fois encore, repensant à sa dernière phrase et au fait que Satoru pensait être chez lui. Il secoua rapidement la tête, son sourire amusé ne le quittant pas. Il reposa son regard sur son ami et l'amusement laissa place à un soupçon de tendresse.

« Tu sais, si t'as besoin de parler à quelqu'un, je suis là. Tu peux tout me dire, tu le sais. Alors n'hésite vraiment pas, d'accord ? »

Il pencha légèrement sa tête sur le côté, un petit sourire doux aux lèvres. Pour le moment, il n'allait pas reparler de ce qu'il s'était passé. Et puis, pour dire quoi ? Il se doutait bien que Satoru avait juste eu un coup de mou, ou quelque chose comme ça. Ou bien il avait été en manque d'amour... Tout était possible finalement. Mais qu'importait le problème de son ami, Ren était là pour l'aider ; et il le ferait.

Il me demanda de ne pas m’excuser. What ? je ne comprenais pas et décidais alors de ne plus bouger. Puis, je sentis sa main dans mes cheveux et mon cœur s’arrêta quelques secondes de battre. Je trouvais ça bizarre mais étrangement, cela ne m’embêtait pas plus que cela. Lorsqu’il commençait à ébouriffer mes cheveux tout en me demandant si ça allait, je me contentais de lui sourire timidement tout en hochant la tête de haut en bas. Et puis, ma douce torpeur semblait sur le point de se dissiper. Je sentis ma source de chaleur se lever et je le vis s’accroupir non loin de moi. je tournais la tête pour le suivre du regard, un air légèrement interrogateur peint sur les traits de mon visage. Je ne devais pas être si moelleux ou si confortable que ça au fond. Je ne savais pas ce qu’il comptait faire ou dire mais j’eus l’impression d’être pris en faute et lorsqu’il m’offrit un sourire tendre, je ne pus m’empêcher de le trouver vraiment tentant. Ses lèvres si tentatrices qui s’étiraient en un sourire ravageur auraient pu me faire perdre la tête s’il n’avait pas repris la parole juste après. Alors qu’il m’annonçait que je devais aller prendre une douche, je me contentais de grogner de mécontentement comme l’aurais fait un gamin de deux ans. Puis, lorsqu’il me demanda si je voulais manger ou boire quelque chose, mon visage s’éclairait et je me relevais d’un seul mouvement plutôt brusque. J’ajoutais alors « okay, j’vais aller à la douche, je sentirais toi comme ça, après » sur un ton espiègle. J’adorais son odeur. En fait, je trouvais que cela m’apaisait et j’avais hâte de sentir comme lui … ou alors c’était l’alcool qui me faisait croire que j’en avais autant envie. J’essayais tant bien que mal de lever mes fesses du canapé alors que Ren me faisait une pause autoritaire du tonnerre. Je le regardais amusé puis, je rajoutais « je veux bien un thé à la menthe si t’as et puis, à manger fais ce que tu veux. Rien de bien compliqué, t’sais que j’avale tout ce que j’vois » sur un ton doux. Je le laissais aller dans la chambre, me relevant plus que difficilement sur mes deux jambes. Il revint quelques minutes plus tard pour me dire qu’il avait mis les affaires dans la salle de bains et que je pouvais faire ce que je voulais. Que j’étais comme chez moi ici … je souriais bêtement alors que je repensais à toutes les bêtises que j’avais faites ce soir. Je trouvais Ren de plus en plus adorable de me traiter comme il le faisait. Je l’aimais vraiment beaucoup au fond.

Je commençais à marcher vers la salle de bains mais la suite de ses paroles manqua de me faire sursauter. Je savais qu’il était là. & je savais aussi qu’il était la seule personne que je pouvais croire peu importait le sujet que nous abordions. Parfois, c’est vrai, je me sentais très seul & c’était dans ces moments-là que j’aimais débarquer chez lui sans raisons particulières. Je souriais tristement et ajoutais d’un ton léger « parfois, quand j’me sens seul, te voir me suffit amplement pour me dire que j’ai pas une vie si merdique que ça au fond simplement parce que j’t’ai toi, près de moi » avant de continuer mon chemin vers la salle de bains d’un pas trainant. Je ne savais même pas si ma phrase voulait dire quelque chose mais bon, au fond, je savais que l’idée était passée. Arrivé devant la porte, je m’arrêtais cependant quelques minutes avant de me retourner vers lui, lui adressant un sourire des plus aguicheurs en ajoutant « t’avises pas de venir m’espionner sous la douche sinon je t’y prends avec moi » sur un ton enfantin et franchement carrément à l’ouest. Je rigolais tout seul en me rendant compte de ma connerie et pourtant, je savais que Ren se douterait que s’était une plaisanterie. C’est pourquoi, je continuais sur la même lancée, ajoutant «non pas que ça me déplaise au contraire mais j’pourrais te faire peur » sur un ton amusé. Je rentrais alors dans la salle de bains pour prendre une douche. L’eau chaude ruissela pendant quelques minutes sur ma peau si froide et puis, je pus enfin mettre le gel douche de Ren que je pris comme le Graal de la soirée. Mais oui … j’avais enfin pu acquérir son odeur si sensuelle et la mettre sur ma propre peau. Pour moi, c’était presque l’extase à l’état pur. Je me lavais donc puis, une fois tout cela fini, je sortais de la salle de bains sur la pointe des pieds. La douche n’avait pas le moins du monde fait tomber mon taux d’alcoolémie si bien que je m’approchais de lui par derrière alors qu’il semblait être en train de cuisiner. Je mis mes bras autour de son cou et déposais mon menton sur son épaule tout en murmurant à son oreille « ça y est, je sens toi » sur un ton fier et heureux. Je ne bougeais plus, attendant de voir tout ce qu’il avait fait pendant que j’étais sous la douche. Je souriais toujours aussi bêtement puis, pour éviter de le déranger dans la cuisine, j’essayais d’aller m’asseoir sur le canapé mais c’était sans compter sur le parquet un peu trop glissant. Quelques secondes plus tard, je me retrouvais donc les fesses par terre, allongé de tout mon long, un fou rire me traversant alors que je venais de me manger une sale gamelle & pourtant, qu’est-ce que je pouvais rire. J’ajoutais donc « Ren, j’viens de tomber comme une merde » sur un ton rieur. Qu’est-ce que je pouvais être con parfois quand j’avais bu mais … qu’est-ce que c’était bon aussi parfois de rire sans penser à ses malheurs.

Première nouvelle de la nuit : sentir comme lui semblait être une motivation suffisante pour aller se doucher. Pour Satoru du moins ; il se doutait bien que ça ne pouvait pas s'appliquer à n'importe qui. Mais c'était bon à savoir... Enfin, il était sûr que la prochaine fois, il aurait besoin d'un autre argument.
Il hocha la tête quand son ami demanda un thé à la menthe. Pour ce qui était du manger... il allait bien finir par trouver quelque chose. Il lui semblait qu'il restait des onigiri qu'ils s'étaient préparés. Et qu'il avait oublié ; heureusement que sa collègue et sa patronne avaient toujours à manger pour lui.

Quand Satoru partit en direction de la salle de bain, Ren quitta le salon et le regarda de loin, s'assurant qu'il n'allait pas tomber ou casser quelque chose.. ou les deux en même temps. Et ce que Satoru venait de lui dire le fit sourire une nouvelle fois. Il était ravi de savoir qu'il comptait pour son ami. C'était ce genre de choses qu'il essayait de faire comprendre par de simples gestes, enfin par des remarques plutôt dans le cas de Ren. Lorsqu'il disait « tu peux tout me dire », c'était une façon détourner de dire qu'il serait là peu importe l'heure ou le moment de la journée. Et aussi pour faire comprendre qu'il s'inquiétait.
Face au sourire aguicheur de Satoru, il plissa légèrement les yeux avant de les lever rapidement au ciel, un nouveau sourire amusé venant étirer ses lèvres. Qui aurait l'idée d'aller espionner un ami sous la douche ? Satoru apparemment. Satoru un peu ivre surtout. Son sourire grandit quelque peu en entendant le rire de ce dernier, et soupira brièvement d'un air faussement blasé.

« Tu pourrais me faire peur ? », dit-il en regardant son ami entrer dans la salle de bain, « Pourquoi ? Tu fais peur tout nu ? », lâcha-t-il en riant.

Il patienta quelques secondes, le temps qu'il entende l'eau couler et partit en direction de la cuisine. Il alla donc préparer le thé que son ami avait demandé. Il croisa les bras sur son torse alors qu'il regardait sa bouilloire faire son petit travail. Il se permit de cogiter un peu, se disant que c'était sans doute l'une des premières fois qu'il voyait Satoru dans cet état, ou alors sa mémoire lui faisait défaut. Ah l'alcool...
Il s'effraya quelque peu lorsque la bouilloire émit un petit son pour signifier que l'eau était chaude. Il prépara rapidement le thé et posa la tasse sur un petit plateau qu'il laissait toujours traîné dans la cuisine, au cas où. Il prit alors une assiette et sortit les onigiri : heureusement qu'il les avait oubliés finalement !
Alors qu'il déposait tranquillement la nourriture sur une assiette, des bras s'enroulèrent autour de son cou et un menton se déposa sur son épaule. Il sursauta, pas très discrètement, avant de lâcher soupir de soulagement en voyant que ce n'était que Satoru... qui semblait tout content de sentir comme lui. Hum.. La douche n'avait pas marché alors ?
Il l'observa repartir vers le salon du coin de l’œil. Une fois qu'il avait disparu de sa vue, il se pencha à nouveau sur l'assiette... avant d'entendre un bruit affreusement sourd, suivit d'un « Ren, j'viens de tomber comme une merde » accompagné du rire de son ami.
Bon... La douche n'avait définitivement servi à rien. A part à avoir un Satoru qui sentait bon. Il posa ce qu'il avait dans les mains avant de se rendre au salon. Il se mit face à son ami et secoua légèrement la tête.

« Voyons le bon côté des choses... tu sens bon au moins, hein »

Un rire léger vint tout de même quitter ses lèvres ; c'était peut-être méchant mais il aurait aimer voir ça. Rien que pour voir lui raconter lorsqu'il aurait moins d'alcool dans le sang. Ca aurait pu être drôle le lendemain. Il pouvait toujours lui raconter, mais ça avait moins d'impact s'il ne l'avait pas vu... non ? Il s'accroupit une nouvelle fois près de son ami, et le mit doucement en position assise. Il l'inspecta d'un geste rapide pour vérifier qu'il n'avait rien et secoua la tête tout en se pinçant les lèvres quand son regard tomba sur celui de Satoru ; ce qui en d'autres termes voulait dire « j'te félicite pas », en gros. Néanmoins, il y avait une part de lui qui était attendri pour le Satoru qu'il avait devant lui, mais il ne lui dirait probablement jamais.

« J'vais t'aider à aller sur le canapé hein, ce sera plus sûr. J'ai pas envie que tu te casses un truc ou que tu me casses un truc »

Il se releva, aidant son ami à en faire de même. Il le tint par les épaules d'un geste simple avant de le conduire sur le canapé. Il le laissa devant l'objet, après tout à part se laisser tomber dessus, il ne pouvait pas faire grand chose non ? Et retourna rapidement dans sa cuisine. Il revint tout aussi vite au salon et posa le plateau avec le thé et l'assiette sur la table basse.

« Voilà. J'espère que ce sera bon »

Il prit place aux côtés de son ami sur le canapé et le regarda, en silence. Il remonta l'une de ses jambes contre son torse et posa sur son menton sur son genou, son regard n'avait toujours pas quitté Satoru. Il préférait le surveiller, et être sûr qu'il ne se brûle pas avec le thé, ou qu'il ne s'étouffe pas avec un grain de riz.
Au bout de quelques minutes, ses yeux quittèrent enfin la silhouette de son ami pour se balader sur les murs de la pièce. Il adorait le silence qui régnait toujours dans son appartement, il était assez rare qu'il y avait du bruit. A part la télé parfois, Ren n'était pas quelqu'un de bruyant. Il était presque sûr que ses voisins devaient se demander si quelqu'un habitait là. Cela dit, ils n'allaient certainement pas se poser la question ce soir, grâce à Satoru. Il ne pouvait pas se plaindre, son ami apportait un peu de vie ici et ce n'était pas lui déplaire.
Commençant à avoir mal au menton à cause de sa position, il opta pour autre chose et se mit en tailleur. L'une de ses mains était mollement posé contre sa cuisse tandis que l'autre avait trouvé refuse sur le canapé.

« Quand t'auras fini de manger, laisse tout sur la table. Je rangerai demain matin », commença-t-il doucement, « Et sans te vexer, je préférerais éviter que tu te lèves », finit-il avec un sourire amusé aux lèvres.

Il se doutait bien que Satoru allait passé la nuit chez lui. Ca non plus ça ne le dérangeait pas, au contraire ! C'était toujours plus agréable d'avoir un peu de compagnie de temps en temps. Sa tête vint se poser contre le dossier du canapé, laissant ses yeux se perdre sur le plafond alors qu'il réfléchissait. Il allait devoir lui trouver une couverture, et un coussin. Le coussin, ce n'était pas la chose la plus compliquée à trouver, il en avait au moins quatre dans son lit, il pouvait largement en céder un. Et pour la couverture... il n'aurait pas d'autre choix que de donner celle qu'il avait sur son lit. Il lui restait la couette, ça allait être suffisant pour ne pas mourir de froid.

« Ah oui du coup, tu restes dormir ici hein. Ca vaut mieux »

Son visage se tourna à nouveau vers Satoru, un petit sourire aux lèvres. Honnêtement, il le voyait mal rentrer chez lui maintenant, et surtout dans cet état. Déjà qu'il était tombé dans son salon, il n'imaginait pas où il pouvait tomber dehors.

« Y a assez de place ici pour deux de toute façon », dévoila-t-il, un sourire espiègle et rieur aux lèvres alors qu'il pensait déjà à sa prochaine phrase, « Si tu restes, promis, j'te donnerai un de mes gels douche en récompense »

Etant donné que Satoru semblait plus que fier et heureux de sentir comme Ren... c'était un bon compromis non ? Et puis, si ça lui permettait de convaincre son ami de rester sans qu'il ne bronche... c'était encore mieux ! De toute façon, ce n'était pas comme s'il lui laissait vraiment le choix.

Le bon côté des choses était que je sentais bon, oui. J’me sentais bizarrement calme et résigné après cette phrase. Pour moi, sentir comme lui c’était ne plus sentir l’alcool comme mon père. D’ailleurs, j’avais juré ne jamais lui ressembler sur ce point de vue-là mais au fond de moi, j’avais échoué. Je commençais à me dégoûter avec cette odeur plus que dérangeante et avoir pris une douche me permettait de passer à autre chose, heureusement. Ren ne semblait pas très à l’aise et s’il me demanda d’aller sur le canapé, je me doutais que c’était pour éviter de faire quelques conneries de plus dans son appartement. D’habitude, j’étais aussi plus calme que ça, et plus rangé disons. Certes maladroit, mais je n’étais une personne particulièrement bruyante. Je m’étonnais moi-même ce soir, en fait. Je ne savais ni ce que je foutais là, ni pourquoi Ren semblait si doux et si gentil avec moi alors que je savais que j’avais encore pas mal déconné … voire trop déconné. Il m’avait relevé et même si je n’avais pas toute ma tête, je voyais bien qu’il était attentionné et qu’il vérifiait bien que tout allait chez moi. Je sentais mon rythme cardiaque de calmer tandis qu’il m’aidait à me relever afin de me soutenir pour aller m’asseoir sur le canapé. J’avais honte un peu … non en fait, beaucoup. Je ne savais que trop répondre si bien que je me contentais d’un « merci » prononcé sur le ton d’un murmure. Je le regardais s’éloigner, non sans une once de regret dans le regard mais mon manque fut rapidement comblé. Je le vis ressortir de la cuisine quelques instants plus tard, un plateau à la main et bizarrement, cela me donna immédiatement faim. Enfin faim … nous dirons plutôt que j’avais une dalle monumentale. Je le regardais s’asseoir, lui adressant un regard reconnaissant avant d’attraper la tasse de thé chaud qui se trouvait devant moi. Je la serrais entre mes doigts froids puis, je la portais doucement à mes lèvres avant de me rendre compte que tout cela était encore très chaud. Je murmurais un « aïe » très léger avant de souffler dessus comme j’aurais dû le faire depuis le début. Je me sentais particulièrement nul en ce moment même et je priais pour que Ren ne me gronde pas. Même si je le méritais beaucoup au fond … j’attrapais donc ensuite un onigiri que je mangeais avec conviction. Je n’avais même pas hésité. En fait, j’avais la capacité de pouvoir manger tout et n’importe quoi à n’importe quelle heure de la journée sans craindre de ne plus avoir faim. J’étais un vrai puits sans fond et puis, tout ce que Ren me donnait à manger était toujours excellent, du coup, je ne m’étais même pas posé la question et j’en avais profité pour dévorer ce qu’il m’avait donné. Après tout, je devais bien lui faire honneur pour réussir à me faire pardonner …

Je mangeais tranquillement tandis que Ren me disait de tout laisser comme ça sur la table pour le lendemain. Je souriais, ajoutant « pas de soucis, je voudrais pas te faire des ennuis en plus, j’en ai déjà assez fait » tout en faisant tomber quelques grains de riz au sol parce que j’avais la bouche pleine. Je mettais ma main devant ma bouche comme si je venais d’être pris en flagrant délit puis, je ramassais ce qui était tombé pour le mettre sur l’assiette. J’ajoutais ensuite « pardon, j’suis maladroit » d’un ton penaud. Lorsqu’il m’annonça que je devais rester ici pour la nuit, je m’apprêtais à riposter vaguement, juste pour la forme et parce que mon appartement n’était pas si loin que ça mais visiblement, Ren en avait décidé autrement. De la place pour deux, ça c’était sûr qu’il y’en avait et je ne m’en plaindrais pas mais lorsqu’il m’annonça qu’en plus, il m’offrirait un gel douche avec son odeur alors là, toutes mes convictions disparurent au même moment. Il n’était plus question que je veuille rentrer chez moi s’il me donnait un gel douche. Mon GRAAL, j’allais enfin pouvoir en avoir que pour moi. j’arborais alors fièrement un sourire niais sur mes lèvres tandis que je me laissais à nouveau tomber sur le canapé. Je déposais ma tasse survivante sur la table et puis, je vis Ren m’apporter une couverture pour la nuit ainsi qu’un coussin. Je le remerciais d’un « merci, t’es le meilleur du monde » avant de bailler comme un éléphant l’aurait fait. Bon clairement, j’étais fatigué et je voulais plus embêter mon pote. Résultat, j’attrapais tout ce qu’il me tendait puis, j’ajoutais sur un ton embrumé « bonne nuit, Ren-chan » attendant quelques instants sa réponse avant de m’allonger sous la couverture. Seulement, cela fut de courte durée. Quelques minutes voire une heure après qu’il soit parti dans sa chambre, je commençais à me sentir mal tout seul dans le noir et ma phobie de mierda commença à reprendre le pas sur ma raison. Légèrement soucieux, je me levais sur la pointe des pieds puis, sachant pertinemment où se trouvait la chambre de Ren, j’ouvrais la porte sans bruit, regardant s’il dormait ou non. Ne voyant aucun geste de sa part, je me faufilais jusqu’au lit avant de me glisser sous la couette pour me coller à mon ami. Soupirant doucement, je lui murmurais « Ren-chan, j’avais peur tout seul, là-bas dans le noir » sur un ton légèrement affolé. J’avais peur et je n’avais pas vraiment réfléchi. J’avais fait la seule chose que je pensais utile dans ce moment c’est-à-dire retrouver Ren et c’était aussi pour cela que je m’étais collé à lui sous la couette. Ma respiration saccadée ne m’aidait pas mais je n’en avais que faire. J’avais eu une peur bleue, peut-être même la peur de ma vie alors que j’étais seul dans son salon en silence. Je m’en voudrais si je le réveillais à nouveau mais je ne voulais plus rester seul, pas comme ça …

Voir Satoru manger avec autant d'entrain lui faisait plaisir. Et puis ça voulait aussi dire que ce qu'il avait fait n'était pas mauvais !
Ren secoua négativement la tête à la phrase de son ami. Il ne lui causait pas d'ennuis, du moins il avait rien fait de bien méchant. Se tromper d'appartement, tomber ou encore faire une traînée de grains de riz pour le petit Poucet sur le sol... pour Ren, ce n'était pas grand chose.
C'était sans doute là l'avantage d'être quelqu'un de calme. Une autre personne n'aurait peut-être pas été aussi clémente que lui, il n'en savait rien, mais s'il venait à s'énerver cela voulait dire que Satoru avait vraiment fait quelque chose pour le rendre dans cet état. Et puis, Ren agissait de manière normale, non ? Enfin... Satoru était son ami, déjà. Il n'allait pas se mettre à l'engueuler pour un oui ou pour un non ; en plus Ren n'aimait pas hausser la voix. Donc ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait s'y mettre. Pour lui, un ami devait être là pour aider, soutenir et parfois remettre dans le droit chemin.
Il rit légèrement quand Satoru avoua être maladroit. Il ne pouvait pas nier. Mais ça avait un côté mignon.

Son ami tomba sur le canapé et il se leva. S'il s'était affalé de cette façon, cela voulait dire qu'il était d'accord pour rester. Un sourire victorieux étira les lèvres de Ren alors qu'il partait en direction de sa chambre. Il revint quelques minutes plus tard, et donna la couverture et l'oreiller à Satoru. Alors comme ça il était le meilleur du monde ? Un petit rire quitta ses lèvres avant qu'il ne réponde un « Je sais, mais on me le dit pas assez » sur un ton amusé.
Il lui souhaita rapidement de passer une bonne nuit et son regard se perdit sur le plateau qui trônait fièrement sur la table basse. Ren n'était pas maniaque, mais le plateau finit tout de même entre ses mains. Il le déposa rapidement dans la cuisine, et resta là à réfléchir quelques secondes : allait-il faire la vaisselle tout de suite ou … ? Un coup d’œil sur l'horloge accrochée au-dessus de la table le fit grimacer, l'heure était plus à dormir qu'à jouer à Cendrillon. Il regagna alors rapidement sa chambre. Des petites étoiles dans les yeux naquirent quand il aperçut son lit. Qu'il lui avait manqué ! Il s'allongea alors, rabattant la couverture sur son corps qui ne demandait qu'à s'endormir. Un léger soupir de bien-être vint mourir contre son oreiller alors qu'il fermait les yeux, prêt à terminer sa nuit.

Quand il sentit un corps se coller au sien, Ren ne dormait pas encore totalement. Il écouta le murmure de son ami avant d'ouvrir les yeux, et de tenter de deviner sa forme dans le noir. Une respiration saccadée percuta ses oreilles et il comprit que Satoru était apeuré. Sauf que ses idées étaient à nouveau embrouillées et ses neurones avaient décidé de fonctionner à une vitesse très en dessous de la moyenne.

« Tu préfères dormir dans le lit ? »

Puis il comprit que sa question était idiote. Si Satoru venait de dire qu'il avait peur dans le noir dans son salon, ça n'allait pas s'arranger d'un coup en dormant dans son lit. L'une de ses mains se glissa dans la chevelure de son ami, effectuant le même geste que plus tôt dans la nuit. Son autre main quant à elle se posa sur son épaule, essayant de définir jusqu'où le corps de Satoru s'étendait. Ses doigts quittèrent les mèches brunes alors qu'il s'appuyait sur son avant-bras et qu'il se penchait lentement vers la table de chevet. Il chuchota un rapide « Bouge pas » à son ami, voulant éviter que ce dernier sursaute ou autre et qu'ils finissent tous les deux les quatre fers en l'air sur le sol. Il se dépêcha de trouver l'interrupteur de la lampe ; pas qu'il avait l'impression d'écraser Satoru mais un peu quand même. Il le trouva enfin et appuya dessus, laissant le « clic » résonner dans l'obscurité, et la lumière fut.
Il inspecta alors d'un regard furtif la position dans laquelle il se trouvait... Heureusement qu'il faisait nuit noire quand il avait décidé de se mettre comme ça, c'était quelque peu embarrassant, en fait. Il sourit tout de même à son ami et se laissa rapidement tomber sur le dos, se remettant dans sa position initiale.

« C'est mieux avec de la lumière ? Tu sais t'aurais pu l'allumer dans le salon, ça m'aurait pas dérangé. J'te l'ai dit, t'es chez toi ici. Donc tu fais ce que tu veux »

Il passa ses doigts dans ses mèches brunes, se décoiffant encore plus qu'il ne l'était, alors que ses yeux ne savaient où se poser. Il regarda finalement son ami, une pointe d’inquiétude brillait tout de même dans ses prunelles. Il espérait que la faible lumière de la lampe allait l'aider à ne plus avoir peur. Il lâcha un bref « Désolé », se disant qu'il aurait dû réfléchir un peu plus et s'assurer que Satoru allait bien avant de se jeter dans son lit.

« Tu peux rester dormir ici si tu veux, le lit est assez grand », commença-t-il, la voix douce, « Et t'en fais pas pour moi, j'peux dormir avec la lumière, c'est pas ça qui va me déranger, crois-moi », finit-il en riant quelque peu.

Si Ren pouvait s'endormir en plein jour avec la télé allumée, il pouvait aussi très bien s'endormir en pleine nuit avec sa lampe de chevet allumée, ce n'était pas un souci. Et si ça permettait à Satoru de passer une bonne nuit, il pouvait bien faire avec.

« Ou alors on éteint la lumière et on allume la télé ? Enfin, si ça te suffit comme source de lumière »

La télé allait éclairer de la même manière que la lampe de chevet, mais l'avantage était qu'elle pouvait étendre son champ d'action à toute la chambre, tandis que la lampe n'éclairait qu'une partie de celle-ci. Il donna le dos à son ami et se pencha pour attraper la télécommande. Il se remit sur le dos, posant la télécommande entre eux avant de bien remonter la couette sur lui.

« Si tu veux allumer, tu peux. Si tu veux laisser comme ça, tu peux aussi »

Voilà, comme ça il laissait à Satoru le loisir de vraiment faire ce qu'il voulait. Dormir avec la télé, il pouvait aussi, donc rien de tout ça ne le dérangeait. Bon, le volume ne devait pas non plus décoller la tapisserie des murs, sinon il était clair qu'il ne pourrait pas dormir. Mais il l'avait déjà réglé pour qu'il reste à un bon niveau, assez fort pour entendre quelque chose, mais assez bas pour pouvoir s'endormir sans que ça gène.

Non ce n’était pas cela la question. Si je préférais dormir près de lui c’était surtout parce que j’avais peur seul dans le noir et qu’instinctivement, j’avais pensé à venir me réfugier auprès de lui sans avoir allumé la lumière dans le salon. Ma raison m’avait abandonné et je me disais que s’il fallait que j’aille mieux, la meilleure chose à faire était d’aller près de lui. Je n’avais pas réfléchi et je soulevais la couette pour me blottir contre lui. Là, je me sentais en sécurité. Je me disais que Ren allait pouvoir me surveiller et faire fuir les ombres qui obscurcissaient mes rêves alors que j’étais seul. Il était tout chaud et moi, comme je venais de faire le trajet entre son canapé et sa chambre, je me sentais frileux et tremblant. Je sentis alors ses doigts glisser dans mes cheveux comme pour me rassurer et j’émis alors un léger soupir de soulagement. Je me sentais déjà un peu mieux et vis-à-vis de lui, je me sentais aussi un peu moins con. Je le laissais se pencher au dessus de moi-même si mon cœur semblait dérailler. A ce contact, ma respiration saccadée recommença à faire des siennes et je dus me faire violence pour ne pas plonger la tête la première sur lui. Nan mais j’avais quand même un peu de savoir vivre. Je le regardais donc allumer la lumière puis se remettre à sa place dans le même mouvement. Je n’osais pas bouger de peur de perturber ses mouvements et je restais donc silencieux, trop soucieux de calmer les battements de mon cœur encore légèrement irréguliers. Lorsqu’il reprit la parole pour me dire que je faisais ce que je voulais et que j’étais comme chez moi, je me retournais sur le côté pour pouvoir le regarder. Ah oui ? comme chez moi ? cela me fit chaud au cœur car personne n’avait jamais été là pour moi depuis très longtemps. Comme je le pensais, il était bien la seule personne sur qui je pouvais compter en ce moment. Même mes parents ne m’appelaient plus pour prendre des nouvelles. J’allais finir par me demander si je n’étais pas mal aimé au final. Je lui répondis alors « c’est mieux parce que j’suis avec toi » sur un ton toujours aussi enfantin et légèrement endormi. Mes yeux se posèrent alors sur Ren qui semblait très contrarié et qui venait de me dire qu’il était désolé. Je niais de la tête avant d’aller déposer un baiser très léger sur sa joue. Puis, lui adressant un sourire timide, je lui avouais « t’excuse pas, c’est moi qui suis bête » avant de rougir légèrement devant ma propre bêtise. Je ne sais pas ce que Ren trouvait en moi qui faisait un pote acceptable mais je le remerciais grandement de prendre soin de moi de la manière dont il le faisait. Cela me faisait plaisir et me rendait particulièrement calme en sa présence. J’avais l’impression qu’il me stabilisait et qu’il me permettait de voir les choses autrement. Au fond, c’était peut-être ça l’amitié.

Je soupirais doucement alors que mon cœur se calmait enfin. Ren m’avoua ensuite que je pouvais rester dormir dans le lit et ce fut un léger sourire reconnaissant qui étira mes lèvres cette fois ci, ajoutant au passage un « merci » franc à mon ami. Il me disait que cela ne le dérangerait pas et moi je n’osais même pas le contrarier. Je me contentais d’acquiescer de la tête tout en lui murmurant « t’es vraiment le meilleur, Ren-chan » alors que je baissais le regard pour ne pas croiser le sien. Il me proposa ensuite d’allumer la tv. Cela ne me dérangeait pas non plus et je le laissais l’allumer, fixant mon regard sur la petite boîte qui commençait à produire quelques sons. Je me blottissais sous la couette alors que Ren me demandait à nouveau comment je voulais faire pour la nuit. Je ne savais pas moi-même. Si j’étais entré dans sa chambre, c’était juste pour l’avoir près de moi au départ et pas pour allumer la lumière ou la tv parce que … en vrai, c’était juste sa présence qui me permettait de me calmer. J’ajoutais donc « on à qu’à laisser la tv comme ça, ça ira » sur un ton doux et légèrement ensommeillé. Puis, je baillais aux corneilles tandis que je fixais à nouveau mon regard sur le gentil Ren qui était encore à côté de moi. je touchais alors son nez avec le bout de mon index puis, avec un regard rieur qui en disait long, j’ajoutais « Ren-chan, j’suis désolé d’être comme ça » sur un ton désolé. Alors que mes yeux semblaient à présent se fermer à moitié, ma respiration se fit légèrement sifflante et je lâchais dans un murmure « bonne nuit Ren-chan » avant de fermer définitivement les yeux quelques secondes plus tard.

Il eut un léger sursaut lorsque les lèvres de son ami se posèrent furtivement sur sa joue. Il regarda Satoru, sans rien dire, alors qu'il lui disait de ne pas s'excuser, et c'était lui qui était bête. Il secoua légèrement la tête à son tour en guise de réponse. Il n'était pas bête. L'ambiance dans laquelle il se trouvait avec Satoru le calmait. C'était toujours une ambiance posée, zen, presque douce.
De toute manière, s'il considérait Satoru comme son ami, c'était qu'il lui apportait quelque chose de positif.

Il sourit une nouvelle fois quand Satoru le complimenta, en disant qu'il était le meilleur. Il lâcha un bref « Je sais, je sais, merci » tout en riant légèrement. Ca faisait deux fois dans la même soirée qu'il lui disait ça. Il ne devait pas trop le répéter, sinon Ren allait finir par y croire. Plus sérieusement, c'était toujours agréable d'entendre ce genre de paroles.
Ils décidèrent donc ensuite de laisser la télé allumée. Voir Satoru bailler lui donnait très envie de se mettre en boule sous ses couettes et de dormir comme un loir pendant au moins trois jours, mais il se reprit quand un doigt vint toucher son nez. Il jeta un regard dubitatif à Satoru, qui finit par s'excuser une nouvelle fois. C'était la première fois qu'on lui touchait le nez. A force, il ne savait pas si c'était encore l'alcool qui guidait Satoru dans ses mouvements, ou s'il était devenu assez sobre pour les effectuer lui-même. Quoiqu'il en était, Ren lui confia d'arrêter de s'excuser aussi souvent, surtout quand il n'avait rien fait de mal. Ce n'était pas un doigt sur son nez qui allait le blesser à jamais, alors pas la peine de demander pardon pour ce genre de choses. Même si, si c'était l'inverse, il s'excuserait aussi.

Il fixait le futur endormi qui peinait à garder les yeux ouverts. Son ami lui souhaita bonne nuit. Il s'empressa de lâcher dans un chuchotement amusé un rapide « Bonne nuit », sachant très bien que son ami n'allait pas tarder à être dans les bras de Morphée.
Il resta dans la même position pendant de longues secondes, fixant le plafond alors qu'il écoutait d'une oreille distraite ce qu'il se passait à la télé. Il se leva finalement, pensant au fait qu'il n'avait pas éteint la lampe de chevet. Il alla donc de l'autre côté du lit pour éteindre la lumière et sortit de la pièce.
Il se rendit dans la cuisine et se servit rapidement à boire. Il eut un léger soupir en voyant la vaisselle, avant de regarder l'heure. Il était rare pour lui de se coucher aussi tard. Il observa à nouveau la vaisselle avant de finalement la faire. Il allait pouvoir rester au lit plus longtemps comme ça, et il serait tranquille aussi.

Il retourna donc dans sa chambre une bonne demie-heure plus tard. Il vérifia que son ami dormait toujours et prit lentement place à ses côtés dans le lit. Il s'installa sous la couette, veillant à ne faire aucun bruit ni aucun mouvement brusque. Il ne voulait pas réveiller Satoru. Un léger soupir de bien-être s'écrasa contre la couette alors qu'il fermait les yeux.
Quelques minutes plus tard, le sommeil l'emporta.

» It's a beautiful night, isn't it ?
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