It's just a mistake, so shut up and Carpe Diem • | [AYU & KYO ♥]

Les paupières closes, Kyohei ne pouvait s'empêcher de froncer ses sourcils à cause de ce mal qui le tiraillait au niveau du crâne. L'alcool, ce n'était pas son truc habituellement parce qu'il savait qu'avec quelques verres, il devenait rapidement émêché. Il n'avait jamais aimé boire de toute manière et il n'appréciait pas le goût en règle général. Parfois, il aimait se rafraîchir avec une ou deux bières lors d'une soirée avec ses amis cependant ça s'arrêtait là, Alors, pourquoi avoir bu la veille? Telle était la question n'est-ce pas ? Le boulot. Pas celui de boucher, l'autre qui occupait les trois quarts de ses journées et même ses soirées de temps à autre. Il surveillait l'une de ses cibles et discutant avec elle, il s'était retrouvé à partager un,voir deux, verres. Tout avait commencé comme ça jusqu'à ce qu'il laisse tomber pour la soirée, sa tête lui tournant mais pas uniquement, il se sentait déjà vacillé. Et puis... Il y avait eu cette fille. Sur le coup, elle lui avait paru si belle qu'on aurait dit un ange. Le garçon se voyait encore la complimentait sur le propos sans vraiment se souvenir des mots exactes qu'il avait prononcé. Il espérait simplement ne pas avoir été trop lourd. Ses camarades lui avaient déjà rétorqué à plusieurs reprises que quand il buvait un peu trop, il devenait bizarre.

Avec ses phalanges, le garçon se massa mollement la tempe en soupirant avant d'ouvrir enfin les yeux. La lumière l'éblouissait tant qu'il aimerait pouvoir les refermer, malheureusement, il n'en eut le temps que son regard sur la chose non identifiée endormi à côté de lui. Qu'avait-il fait encore comme bêtise ? Kyohei souleva alors le drap avec délicatesse mais le replaça à sa place aussitôt en remarquant qu'aucun des deux ne portait de vêtements. En réalité, le contraire l'aurait étonné cependant il avait préféré vérifier. Au cas où. Un second soupir s'échappa de ses lèvres alors que les souvenirs revenaient peu à peu. C'était encore flou toutefois, apparemment, la fameuse rencontre de la veille n'avait pas fui à ses avances puisqu'elle se trouvait dans son lit ce matin même. Kyohei l'observa de plus bel et constata que même si elle semblait jolie, elle paraissait plus belle dans ses rêves. Les effets de l'alcool font souvent idéaliser les choses et il n'y avait pas échappé. Il n'avait pas à se plaindre, bien qu'il ne soit pas un adepte des relations d'une nuit, ça n'avait pas été si mal. Sa hantise était tout de même le réveil de la jeune femme... Elle s'appelait comment déjà d'ailleurs ? Pour vu qu'elle ne l'agresse pas ou ne le traite de pervers, ça le mettrait assurément en colère.

Il voulut se lever, prêt à fuir, toutefois des bruits à côté de lui l'en empêchèrent et alors qu'il s'était assis sur le bord du matelas, son regard croisa celui de la demoiselle qui se réveillait tout juste. Si elle s'attendait à un « bien dormi ? » accompagné d'un sourire charmeur, c'était raté. Ses pupilles reflétait une impartialité inouie alors qu'en vérité, le jeune homme ignorait ce qu'il pouvait bien lui rétorquer. Il ne se souvenait toujours pas de son prénom. C'était mal parti.

En fait, cette fille ne lui disait rien qui vaille. Il n’avait pas peur d’elle, loin de là, juste qu’il avait comme un mauvais pressentiment. Ce genre de situation n’était jamais bonne de toute façon cependant lui n’en avait que faire. Ivre ou non, ils avaient voulu faire ce qu’ils avaient fait donc il n’y avait pas de culpabilité à avoir. Et il n’en avait pas. Seulement la réflexion qu’échappa la demoiselle agaça Kyohei plus que de raison alors qu’à son tour, il détaillait la pièce du regard. Il ne manquait pas forcément d’argent, il aimait juste la simplicité et décorait son appartement de choses inutiles, il n’en avait pas envie. Cela le représentait quelque peu. Un brin mystérieux, froid et calme la plupart du temps, cette chambre définissait la personne qu’il était. A quoi cela lui servirait-il d’avoir des tas d’objets, de bibelots ? Juste pour faire joli ? Lui ne visualisait pas les choses ainsi parce qu’il aimait réellement comment était décoré son logement. Après, s’il y avait « trop », le jeune homme avait l’impression que ça faisait fouillis, mal rangé et étant légèrement maniaque, il appréciait lorsque tout était à sa place. Mais la remarque de la jeune femme ne lui avait pas plu. Si elle était admirative de choses futiles, qu’elle pensait qu’un vêtement, un style faisait la richesse d’une personne, elle était stupide. Kyohei avait cette manie d’analyser souvent ses vis-à-vis, d’essayer de deviner qui ils pouvaient être et avec ces simples mots, il avait déjà un peu idée de quel genre de fille était cette « inconnue ». La lueur dans ses yeux l’avait aidé également et ça l’avait aussitôt fait soupirer. Elle n’était peut-être pas si jolie que ça au bout du compte. L’apparence ne fait pas tout et si une femme est complètement idiote alors elle est loin d’être belle. Le charisme fait partie d’un tout.

Puis, le reste avait défilé à une vitesse que plutôt que répondre, le garçon avait claqué sa langue et soupirait. Il avait vu juste et il devait faire de son mieux pour ne pas s’emporter. Elle se croyait maligne ? Meilleure que lui à le prendre de haut ainsi ? Cette demoiselle ne semblait pas savoir à qui elle avait affaire. Néanmoins, elle avait de la chance que Kyohei n’était pas ce genre d’homme mais rien que pour l’embêter, il aurait pu rester entièrement dénudé. Après tout, elle avait passé la nuit dans ses bras, ça ne devrait pas la gêner toutefois lui-même serait embarrassé de se promener sans un vêtement sur lui. Il éprouvait un certain complexe pour son corps et se trouvait trop mince à son goût. Peut-être un manque de confiance en lui, il ne savait pas. Toutefois il avait toujours été renfermé sur ce sujet là. Donc chanceuse, la jeune femme n’aurait pas à supporter ça. Mais en parallèle, elle devrait supporter son silence. Le magicien n’avait nullement l’intention de lui parler pour le moment. Non pas parce que ça l’ennuyait, parce que cela lui ferait trop plaisir s’il lui répondait de suite. Le calme ne le dérangeait pas néanmoins ce genre d’ambiance devient très vite pesante n’est-ce pas ? Il lui lança simplement un regard indifférent avant de prendre un boxer dans son armoire et de l’enfiler. Ensuite, il s’enroula dans un peignoir pour lui faire face de plus bel, sans jamais lui adresser un quelconque sourire.

- Je n’ai pas besoin de ton petit déjeuner, ni rien d’autre, Déclara-t-il alors d'une voix impartiale, Je n’ai pas besoin non plus d'une petite bourgeoise qui pète plus haut que son cul chez moi. Donc tu vas être gentille, t’habiller et quitter cet appartement. Si tu veux un « bonjour », il faudra d’abord que tu apprennes le respect.

On oubliait rapidement le sujet de « passer la nuit ensemble », Kyohei y songeait à peine tant cette femme l’avait énervé.

- Maintenant dépêche-toi de te casser sinon je t’assure que c’est moi qui vais te mettre dehors. Et que tu sois habillé ou non, pour le coup, j’en ai rien à foutre.

Et il était sérieux. Le reflet dans ses pupilles le démontrait parfaitement. Il aurait été plus sympathique si elle lui avait parlé autrement cependant c’était elle qui avait commencé à jouer aux petites princesses. Elle lui avait fait l’honneur de partager sa nuit avec lui toutefois, il ne l’avait pas forcé non plus donc il était préférable qu’elle cesse immédiatement ses manières.

Désolé ? Cette fille était désolé ? Et elle croyait que ça allait suffire peut-être ? Elle se prenait pour une sainte nitouche, critiquait sa chambre, son matelas et osait lui parler avec ce ton supérieur. Qu’est-ce qu’elle espérait ? Un sourire et puis on oubliait tout ? Elle pourrait même le supplier que Kyohei ne reviendrait pas sur ses mots. Il y avait des limites à tout et Ayumi pouvait se transformer en agneau que ça ne fonctionnerait pas. Ses propos l’avaient quelque peu blessé puis, il n’aimait pas tellement pas les personnes comme elle qui se croyait parfait dans tous les domaines. Il aimait sa simplicité, si ça dérangeait, elle connaissait la sortie. Ils n’étaient pas proches et ce n’était pas parce qu’ils avaient partagé un lit pendant une nuit qu’ils devenaient des amants redoutables. Il ne la reverrait plus. Surtout qu’autant dire après ce matin, il n’en éprouvait pas la moindre envie. Le garçon souhaiterait simplement retourner à son quotidien où cette demoiselle n’existait pas. Parce qu’elle n’avait pas l’air décidé à vouloir partir. Il ne cherchait pas à l’impressionner. Il voulait juste être tranquille et pas avec une petite bourgeoise dans les pattes. Puisque c’était ce qu’Ayumi était n’est-ce pas ?

Le « Kyonounet » qu’elle prononça l’énerva plus que de raisons. Il n’avait jamais été très affectif et les surnoms du genre, ça l’agaçait. Enfin, ça dépendait des personnes qui se permettait de lui donnait un autre nom que le sien. Et quand il n’était pas proche avec la personne, il détestait qu’on se permette de telle formalité. Alors plutôt que réagir, le jeune homme s’était contenté de serrer ses poings pour ne pas s’emporter puis avait soufflé de lassitude. Cette demoiselle le blasait et la voir en train de contempler son gilet, il leva les yeux au ciel dans un énième soupir. Au vue de l’expression qu’elle affichait, celui-ci était probablement taché... Et quelques souvenirs de la veille lui revinrent en mémoire bien qu’ils restaient toujours flous. Ils avaient bu ensemble également et à trop rire, de l’alcool avait coulé sur le vêtement de la jeune femme. Mais qu’elle n’en fasse pas tout un plat, ça partirait facilement. Elle n’avait qu’à le porter au pressing, ça lui éviterait d’avoir à le faire elle-même. De toute manière, il était fort probable qu’elle ne sache même pas se servir d’une machine à laver.

- Pardon ? Avait déclaré le magicien, ses pupilles s’arrondissant sous la surprise.

Ses mots étaient sortis tout seul alors que juste quand il y songeait, sa vis-à-vis lui demandait à lui d’aller faire nettoyer son linge. Et puis quoi encore ?! Parce qu’elle n’avait pas le temps, lui devait en avoir ? Il écouta à peine le reste, ne comprenant décidément pas cette bonne femme. Elle devait être en train de se payer sa tête, ce n’était pas possible autrement. Ses sourcils étaient froncés, ses yeux plissés tandis qu’il la dévisageait, faisant de son mieux pour ne pas craquer et se mettre en colère.

- Tu crois vraiment que j’ai que ça à faire d’emmener ton linge à laver ? Tout d’abord tu oses faire des réflexions sur ma chambre, après tu te permets de prendre tes airs supérieurs avec moi et maintenant tu me prends pour ta bonne ? Si tu n’as pas le temps, tu prends tes petits doigts et tu auras qu’à le laver à la main ! A moins que ça soit trop compliqué pour toi ?

Le jeune homme soupira de plus bel sur ces paroles et commença à avancer vers sa cuisine avant de se tourner une nouvelle fois.

- Et ne m’appelle plus par le moindre surnom. Ni Kyo, ni Kyonounet. On n’est pas proche alors abstient-toi la prochaine fois. Si tu ne t’en souviens pas, c’est Kyohei Tachibana donc Tachibana-san pour toi. Merci.

Le « merci » avait été prononcé d’un ton plus sec qu’il ne l’aurait désiré en réalité mais ça l’avait vraiment irrité qu’elle soit aussi familière avec lui. Tant pis s’il l’avait vexé. Il ne la retenait pas de toute façon.

Ses yeux n’avaient pas bougé. Alors qu’Ayumi parlait, Kyohei ne cessait de fixer ce gilet que la jeune femme avait osé jeter dans sa poubelle. Il l’écoutait à moitié, se retenant d’aller attraper le linge et de l’étouffer avec à cause du manque de respect mais également de sa stupidité. Elle refusait de le laver donc elle le balançait comme ça ? Il y avait des tas de gens dans le monde qui donnerait tout pour avoir ne serait-ce qu’un drap pour se couvrir et elle, elle le jetait sans remord. Qu’est-ce qu’il pouvait détester les gens riches ?! Aucune pitié. Ca l’agaçait. S’il pouvait lui faire avaler sa langue, nul doute que le jeune homme le ferait. Il irait sûrement en prison pour ça toutefois ça l’importait peu. Il était énervé et quant il était énervé, il valait mieux ne pas l’approcher. En plus Madame Kiritani jugeait bon d’en rajouter, de continuer à se plaindre et d’essayer de mettre la faute sur lui. Tout d’abord, dans cette histoire, ils étaient tous les deux fautifs. Il ne lui avait pas forcé la main donc qu’elle arrête de faire sa sainte nitouche une bonne fois pour toute sinon, femme ou pas, il finirait réellement par lui balancer cette claque en pleine figure. Cela lui permettrait sûrement de se remettre les idées en place. Pauvre gamine pourrie gâtée... Ce genre d’éducation, le magicien peinait à comprendre... Comment on peut laisser ses enfants être aussi irrespectueux, « chiants » et hautain ? Il ne pensait que lui-même était le meilleur exemple de politesse cependant, il savait faire la part des choses. S’il voyait qu’on n’avait nullement l’intention de le respecter, il ne s’embêtait pas à être courtois.

Cette jeune femme ne méritait pas la moindre attention de sa part donc elle pouvait partir si elle le désirait, il ne la retenait pas le moins du monde. Et si elle était plus habile avec ses mains pour faire la cuisine que laver ses vêtements, il était hors de question qu’elle touche à sa cuisine de toute façon. Elle risquait de la maudire avec ses pattes dégueulasses - façon de parler, évidemment. Il ne répondit rien à ses rétorques parce qu’il savait que s’il parlait, ça partirait en vrille... Il avait assez mal au crâne comme ça pour oser envenimer les choses. Pourtant, dire qu’il songeait cela, lorsque la demoiselle eut franchi la porte, son regard se reporta aussitôt sur sa poubelle. Malgré tout, il ne pouvait pas supporter ça. Il le lui avait dit, il n’était pas sa boniche et il était hors de question qu’il doit, en plus de ça, se coltiner ses fringues.  

Sans la moindre hésitation, le jeune homme se saisit du linge dans sa poubelle puis arbora un sourire en constatant qu’il était, de ce fait, encore plus sale qu’il ne l’était à l’origine. L’odeur n’était pas des plus agréables non plus toutefois Ayumi aurait mieux fait de réfléchir avant. Le gilet en main, Kyohei sortit de son appartement où il aperçut le dos de la jeune femme qui commençait à s’en aller.

- Eh ! L’héla-t-il, se tenant planté au milieu du palier.

A peine fut-elle retournée qu’il lui jeta le vêtement sale en plein visage.

- Garde tes déchets avec toi, je n’en veux pas. Et apprend à arrêter de rabâcher les choses, oui on était ivre hier, c’est un fait. On était deux donc ne pense pas être pure et innocente dans l’histoire. Sur ce, au revoir.

Pour le coup, il l'avait même tutoyé. Elle voulait jouer avec lui. Soit. Ils étaient deux. A son tour, il lui fit un clin d’oeil pour rentrer à nouveau dans l’enceinte de son appartement, claquant la porte derrière lui.  Si elle avait été plus douce et plus gentille, il lui aurait sûrement offert plus d’hospitalité. Et à présent, il n’en avait que faire si sa figure sentait mauvais ou était marquée par de la saleté. Elle l’avait cherché, elle l’avait trouvé.