Plus de peur que de mal

Les mains dans les poches, Kyohei sortait tout juste du bar dans lequel il avait l’habitude de se rendre. Il n’était pas loin de chez lui et les serveurs étaient sympathiques. Il essayait de ne pas venir tous les jours, ça revenait cher après, néanmoins de temps en temps, il aimait passer par là et discuter de tout et de rien. Ca lui changeait les idées, lui qui s’ennuyait si facilement. Il appréciait le calme, pourtant, paradoxalement il n’aimait pas plus que ça rester enfermé chez lui à ne rien faire. Parfois, pour se détendre, il prenait un livre et se relaxer devant sa lecture néanmoins à choisir, il préférait encore sortir, voir du monde. Peut-être était-ce du au fait que lorsqu’il n’était encore qu’un enfant, le garçon peinait à se lier avec les autres. Maintenant qu’il en était plus capable, il voulait apprécier ce bonheur d’être entouré par des tas de gens aussi différents les uns des autres. Enfin, il restait méfiant, parler énormément qu’avec les personnes avec qui il se sentait en confiance et se braquer plus facilement avec d’autres. Ici, ça ne le dérangeait pas. Il écoutait en souriant les anecdotes du barman qui récitaient toujours des tas de bêtises à cause des péripéties qui tombaient sur sa vie. Kyohei n’était pas aussi ouvert sur son existence et était bien plus discret toutefois il appréciait écouter, donner des conseils s’il en était capable. S’il y avait bien une chose qui pouvait le qualifier était qu’il était et resterait un ami fidèle. Une fois qu’il tient à quelqu’un, vous pouvez être sûr qu’il fera son possible pour vous aider si vous êtes dans la galère. Cependant des amis on en a peu et lui a déjà les siens. Des individus qui ont du se battre avant de faire partie de son cercle d’ami et qui on était patient afin de gagner sa confiance.

C’était le sourire aux lèvres qu’il avait commencé à marcher, songeant aux idioties que son camarade lui avait rétorqué cependant il ne s’attendait pas à être sorti de ses rêveries de sitôt. Une voix l’interpella, une voix qui ne lui était pas inconnu et qu’il se serait bien passé. Machinalement, le jeune homme avait ralenti le pas dans un soupir sans pour autant s’arrêter. Elle n’allait pas encore lui prendre la tête avec son fichue gilet ? Il avait eu le temps de passer outre depuis cependant de l’étonnement se lit dans ses pupilles en observant celles de sa vis-à-vis. Si la dernière fois, elle lui paraissait hautaine et particulièrement sûr d’elle, en ce jour, il ne voyait rien de tout ça si ce n’était une certaine nervosité qu’il était incapable de décrire. Alors il avait choisi de l’écouter... Et son teint avait pâli tout à coup, plus sûr de vouloir entendre le reste. Bien qu’il ne comprenait pas comment d’un mal de ventre, elle avait pu penser « test de grossesse »... C’était un peu tirer par les cheveux non ? Peut-être qu’elle se moquait de lui. Oui, elle devait se moquer de lui. Ils n’avaient passé qu’une nuit ensemble et comme par magie - tient encore là celle-là - par pur hasard, la jeune femme tombait enceinte.

- C’est une plaisanterie ? Finit par répondre le garçon d’un ton plus sec qu’il ne l’aurait voulu, Et comment peux-tu en être certaine ? Tu es en train de te payer ma tête c’est ça ? Non parce que là, je crois que j’ai atteint ma limite.

En réalité, lui-même, si on observait le reflet dans ses yeux, il était facile de constater qu’il était en train de perdre ses moyens. Il ne manquait plus que ça... Parce qu’il savait que non ce n’était pas une blague. Il n’y avait qu’à regarder Ayumi pour voir qu’elle ne mentait pas. Closant ses paupières, Kyohei inspira profondément avant de lui faire signe de la main pour ne pas qu’elle intervienne.

- On va se calmer d’abord et trouver une solution d’accord ? Il y a peut-être une erreur.

Sa voix s’était cette fois-ci faite plus douce, plus posée malgré l’angoisse qui se lisait à l’intérieur. Cela ne servait à rien de s’en prendre contre la demoiselle qui était déjà bien assez stressée comme ça. Il s’agissait de quelque chose que malheureusement, ils devaient régler tous les deux.

- Vient, Dit-il en lui attrapant doucereusement la main et la menant dans un parc non loin d’eux.

En silence, il la fit s’assoir sur un banc puis s’éloigna afin de prendre une bouteille d’eau dan les distributeurs. Boisson qu’il lui donna à son retour, déclarant que ça lui ferait du bien.

- Pour le moment détend-toi et on verra après ce qu’on va faire...

Lui-même n’avait pas idée de ce qu’il ferait s’il s’avérait qu’Ayumi était réellement enceinte. Il n’était pas le genre à faire des projets et son avenir avec un enfant sous les bras, il ne le concevait pas non plus. Mais ce n’était pas à lui de choisir pour elle et puis de toute manière avant ça, il fallait s’assurer que le test qu’elle avait fait était fiable. Un peu d’aide ne serait pas de refus... Il était complètement perdu.

Si elle était vraiment enceinte, que feraient-ils ? Dire qu’il ne paniquait pas serait un véritable un mensonge parce que même s’il avait déjà vingt sept ans, il ne s’imaginait pas être père. Pas comme ça. Il n’avait pas eu de parents et sûrement qu’il serait le premier à vouloir créer une vraie famille mais ainsi ? Il avait vécu dans l’horreur pendant des années, finissant par haïr sa mère qui ne s’occupait pas de lui et maudire son père qu’il n’avait jamais connu. Kyohei s’était souvent promis que s’il avait un enfant un jour, il ne lui ferait pas vivre cet enfer par lequel lui-même était passé. Au Japon, c’était connu, lorsqu’une femme tombait enceinte, si elle le gardait, le père se devait de l’épouser. Le magicien avait de nombreux principes et s’il avait l’intention de prendre ses responsabilités, quoi que la demoiselle souhaite, il refuserait de se marier avec. Ils étaient trop différents et finiraient par divorcer trois mois plus tard. Un enfant pouvait être heureux si les deux parents s’investissaient correctement et s’arrangeaient avant tout pour le bien être de ce dernier.

Il y avait toujours un espoir qu’il y ait une erreur quelque part, Kyohei priait pour ça même s’il se doutait que c’était assez improbable. Pourtant, même à Nishinaka il peut y avoir des défaillances. Certes il s’agissait d’une ville ultra développée cependant elle n’avait pas non plus fait des expériences sur les tests de grossesses, afin d’en avoir des plus performants que les villes voisines. Terazawa serait riche sinon. Et puis, tout le monde le savait qu’en général ce genre de test ce n’était pas à cent pourcents sûr n’est-ce pas ? Malheureusement Ayumi n’aurait pas le choix que de voir un médecin, en dehors des tests, il y avait sûrement l’hôpital et ça rodait de docteur là-bas.

La remerciant avant de soupirer, le magicien se saisit de la bouteille qu’il porta à ses lèvres avant de se plonger lui-même dans ses pensées. Il ignorait ce qu’ils feraient si elle l’était vraiment, il aurait préféré ne pas avoir à réfléchir jusqu’à ce que le verdict soit donné. Ca lui permettait de reculer peu à peu la réalité.

- Je ne sais pas ce qu’on va faire, Déclara-t-il doucement, Je n’ai pas forcément envie qu’un enfant naisse d’une telle façon mais je ne vais pas t’harceler pour que tu ne le gardes pas non plus. Je pourrais prendre mes responsabilités mais je ne t’épouserais pas.

Et Ayumi devait prendre conscience que ce genre de situation était mal vue dans un tel pays. Ô malgré tout, il ne fallait pas croire, Kyohei serait prêt à la défendre sur ça parce que de toute manière, il était presque sur que l’enfant serait plus malheureux s’ils se mariaient que le contraire.

- Dans tous les cas, sache que je te soutiendrais. Je sais que ça ne s’est pas forcément bien terminé l’autre fois qu’on s’est vu mais ce n’est pas une raison. Juste que ce n’est pas une décision qu’il faut prendre à la légère.

Un enfant, il fallait s’en occuper. Il fallait lui donner à manger, lui changer ses couches, le coucher, le sortir. C’était une responsabilité importante et qui pouvait transformer une vie entière.

- Et sinon je pense qu’il faut aller à l’hôpital... Ils doivent être habitués à ce genre de choses.

Qu’est-ce qu’il en savait lui ce qu’il fallait faire ? Est-ce que c’était écrit sur son front « expert pour bébé » ? Pas encore. Peut-être dans neuf mois, qui savait.

L’atmosphère lui semblait bizarre pourtant le jeune homme ne releva pas, gardant son calme et cet air qui se voulait rassurant sur sa figure. Il avait dit qu’il la soutiendrait cela signifiait également l’accompagner, rester auprès d’elle et l’aider à faire un choix si bébé il y avait. Autrement, il aurait passé son temps chez lui à culpabiliser, à se ronger les ongles pour savoir ce qu’il en était donc au fond, qu’il le veuille ou non, c’était mieux si Kyohei restait auprès d’elle. C’était la raison pour laquelle il avait accepté de l’accompagner sans préciser qu’il n’avait nullement l’intention de partir. Okay, c’était peut-être elle qui était enceinte mais si un enfant avait vraiment été conçu, ils l’avaient fait tous les deux. C’était son devoir d’être là puis bien qu’il ne l’avouerait pas à voix haute, il préférait être là et attendre avec elle. Le suspens lui semblerait sûrement moins long.

Ayumi n’avait pas besoin de faire la fière devant lui, quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle dise, le magicien se doutait que ça ne devait pas aller, qu’elle devait être énormément inquiète. Si lui l’était, il n’osait pas imaginer ce qu’il en était pour elle. Avançant doucement, il ne pouvait s’empêcher de jeter des coups d’oeil derrière lui pour au bout du compte s’arrêter et faire en sorte de marcher à ses côtés. Il n’avait rien dit, préférant laisser le silence s’installer entre eux pendant qu’ils traçaient leur route. Dans la vie, parfois, quand on ne savait pas quoi dire, il valait mieux ne pas forcer les choses et se taire. Comme on dit, « si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence alors tais-toi. » Il y avait des moments ainsi où rien ne valait le silence. Certains se sentaient toujours obligés de combler les blancs, de parler abondamment pour tenter d’alléger une situation seulement ce n’était pas tout le temps nécessaire. Et dés fois, cela devenait même plus pesant que tout le reste.

S’il avait déjà mis les pieds à l’hôpital par le passé, c’était la première qu’en arrivant devant cette bâtisse, celle-ci l’impressionna plus que de raison. Kyohei n’était pas le genre d’homme à se laisser abattre si facilement, ce n’était pas un misérable bébé qui allait le tuer et pourtant, il était resté quelques minutes à fixer cette clinique sans prononcer le moindre mot. Comme si ça l’aiderait à obtenir des réponses, comme si ça lui permettrait de soulager ses propres tourments et que ça lui dirait quoi faire quant à son avenir. Malheureusement il n’y avait rien eu sauf la voix de la jeune femme qui l’avait ramené à la réalité.

- Je viens avec toi, Finit-il par répondre posément, Je ne vais pas rentrer chez moi pendant que toi tu stresseras toute seule ici.

Pas besoin d’avouer qu’il angoissera là-bas, Ayumi n’avait pas besoin de le savoir. D’un signe de main le garçon lui fit signe de le suivre puis ils pénétrèrent à l’intérieur de l’hôpital, se dirigeant directement vers l’accueil des urgences. On leur demanda d’attendre et il ignora combien de temps s’était écoulé avant qu’on ne décide enfin à la prendre en charge. Ca lui avait paru comme une éternité. Il n’était pas de la famille, il n’était pas son mari, pas moins son fiancé donc il n’avait pas eu le droit de l’accompagner à l’intérieur. Là aussi, ça lui avait semblait être une éternité. Il avait passé son temps à observer les infirmières qui se pressaient devant lui, effectuant certains allers retours tandis que ses doigts se trituraient à cause de ses tourments qui l’encombraient. Il serait incapable de dire lesquels, juste que ça le tracassait et probablement qu’il ne savait pas quoi faire si on lui mettait un bébé sur le dos. Est-ce que c’était mal de songer qu’il n’en voulait pas, qu’il n’était pas prêt à ça maintenant ? Etait-ce cruel de penser ainsi ? Agacé, Kyohei agrippa ses cheveux de ses doigts en soupirant et c’était au même moment que la porte s’ouvrit enfin.

Aussitôt le garçon releva son visage en direction de la demoiselle, incapable de le retenir, le « Alors ? » qu’il avait échappé à cet instant là était sorti tout seul. Malheureusement, il n’aurait sûrement pas le résultat de suite et il allait encore falloir patienter. La sienne avait tant de limites que le magicien se demandait comment il faisait pour tenir.

La patience n’était décidément pas son fort. Kyohei n’avait jamais été doué pour les grandes attentes, à choisir s’il pouvait, il aimerait qu’on lui donne tout maintenant. Malheureusement il y avait des circonstances où parfois, on n’avait pas d’autres choix que d’attendre. Alors ils avaient attendu. Longtemps. Ca lui avait paru interminable comme si les heures n’avançaient pas et qu’il était toujours deux heures de l’après-midi. C’était horrible de se dire que leur avenir se jouer à ça. Ils étaient restés là le reste de la journée, ils n’avaient même pas chercher à sortir ou à s’éloigner. Sûrement que ça les tourmentait trop. Aucun d’eux n’était prêt à avoir cet enfant mais et si, c’était le cas ? Est-ce qu’il serait capable de lui dire « avorte, je n’en veux pas » ? Bien sûr que non, le magicien ne saurait rétorquer cela. C’était cruel. Mais pourtant, ils devaient aussi réfléchir à cette hypothèse parce que s’occuper d’un bébé n’était pas une tâche simple. Ses parents n’éprouvaient pas de sentiments envers l’autre, lui refusait de se marier avec elle juste sous ce prétexte là et lui avouer une fois grand qu’il était en réalité né d’une aventure d’un soir. L’enfant serait triste n’est-ce pas ? Ils ne manqueraient certainement pas d’amour cependant il se verrait contraint d’être une semaine chez l’un, une semaine chez l’autre. Il vivrait peut-être dans la difficulté et risquerait de subir de nombreuses injustices à l’école à cause de cela. Kyohei n’avait jamais songé au jour où il aurait probablement un enfant toutefois à choisir, il aimerait que celui-ci naisse d’une relation sérieuse et avec une personne pour qui le père serait tombé amoureux. Ce qui n’était pas le cas aujourd’hui. En plus avec son travail, il n’était même pas certain de pouvoir s’en occuper comme il le souhaiterait alors est-ce que si Ayumi était vraiment enceinte, le garder était une bonne idée ? Ce serait difficile pour la jeune femme mais certainement que ça serait pire à l’avenir... Le garçon ignorait quoi songer et c’était la raison pour laquelle il n’avait pas parlé beaucoup, se contentant d’attendre.

Et puis le moment fatal était arrivé. L’attente lui avait semblé des millions de fois plus longues que précédemment comme si on l’obligeait à revivre la journée toute entière en une soirée. Le visage baissé, il se triturait les doigts tout en priant à ce que le résultat soit en fait négatif. Cela devait paraître horrible de songer ainsi cependant il fallait voir la réalité des choses et Kyohei ne souhaitait pas un enfant sur le dos. Pas maintenant. Il n’était pas prêt pour ça. C’était tout. Pourtant, il ne put bouger lorsque la demoiselle sortit enfin de la salle et s’écroula à genou sur le sol. Ses yeux ne la quittaient pas du regard alors que ses paupières clignaient fébrilement à plusieurs reprises, choqué. Etait-ce bien ce qu’il croyait ? Peut-être qu’il n’avait pas assez prié... Lui-même cru voir son monde s’effondrer en voyant Ayumi tomber. Après quelques minutes, le jeune homme se releva enfin avant de se mettre accroupi auprès d’elle et de poser délicatement une main sur son dos en guise de réconfort. Il ignorait si c’était efficace puisque lui-même n’était pas pour tout ça seulement était-ce une raison pour l’abandonner là ?

- Ca va aller... Souffla-t-il doucement.

Néanmoins, lui-même ignorait qui il essayait de convaincre par ses mots, lui ou elle ? Il aimerait tant ne pas entendre sa réponse qui était au bout du compte si évidente. Il n’avait pas envie qu’elle lui dise que leur vie changerait à partir de maintenant, que leur enfant montrerait le bout de son nez dans neuf mois et qu’ils allaient devoir prendre les mesures nécessaires pour ça. Il avait eu une enfance difficile, il ne voulait pas que son propre fils ou sa fille passe par là à son tour... Il voulait une famille heureuse, pas une famille décomposée comme celle-ci.

- Peu importe la réponse, on trouvera une solution d’accord ?

Une solution ? Et quelle solution ? Dit-lui toi que t’as envie qu’elle avorte, qu’elle ne te laisse pas un enfant sur le dos et que tu veux encore profiter un minimum de ta jeunesse. Prendre ses responsabilités, c’était aussi cela. Ne pas se contenter de rétorquer des mots afin de réconforter l’autre, ne pas fuir non plus et avouer ce qu’on avait sur le coeur. Une fois qu’il était trop tard, on ne pouvait pas revenir en arrière et avoir des regrets ne modifierait jamais les choix du passé.

Lorsqu’Ayumi s’était excusé et qu’elle avait commencé à parler, le monde autour du jeune homme semblait s’être arrêté tandis que ses paupières papillonnaient sous la surprise. Il s’était attendu à tout sauf à cela. Elle n’était pas enceinte. Alors ce qu’on racontait était vrai... Les tests de grossesse n’étaient pas tout le temps cent pourcents juste. Kyohei avait du se retenir de rire tant il était soulagé. Il peinait à en revenir tellement les heures qui avaient précédé le résultat lui avait paru interminable. Si la jeune femme attendait réellement un enfant, toute leur vie aurait basculé, ils auraient du réfléchir, prendre une décision, regretter ou non cette dernière. Pendant qu’il attendait là à se triturer les doigts, le magicien n’avait su quoi songer, ce qui était mieux pour le bébé ou non.

Mais il n’y avait plus rien à craindre, Ayumi n’était pas enceinte. Pourtant, le jeune homme ne l’avait pas lâché, restant auprès d’elle même si le fait qu’elle se mette à pleurer avait commencé à l’embarrasser. Il n’avait su comment réagir alors il avait opté pour poser sa main derrière son dos et le lui caresser en silence. Il avait préféré se taire, s’assurer que la demoiselle se calme sans jamais l’interrompre. Il n’avait pas besoin d’être une femme pour comprendre ce que celle-ci devait traverser. C’était la pression qui retombait... Et si lui, en général, ça se libérait par le rire parfois, d’autres, ça se faisait par les larmes. Dans ces cas là, on ne pouvait faire grand chose que laisser la personne se détendre toute seule, la laisser réaliser que tout était fini et qu’il n’y avait plus aucun stresse à avoir.

Kyohei ne savait pas combien de temps ils étaient restés là jusqu’à ce qu’on les ramène à la raison et qu’il déclare à l’infirmière qu’ils allaient partir.

- C’est terminé maintenant, Dit-il à la jeune femme tout en lui câlinant tendrement les cheveux, On va rentrer. Je vais te ramener chez toi.

Il l’avait aidé à se redresser sur ses paroles puis ils avaient ensuite pris la direction de la sortie. De là, ils attendirent tranquillement un taxi qui les déposa directement devant chez la demoiselle. Faisant signe au chauffeur d’attendre, le magicien sortit également du véhicule pour se retrouver face à la demoiselle.

- Ca va aller ?

N’attendant pas de réponse, il effectua au même moment quelques gribouillis sur un papier qu’il lui tendit ensuite.

- Si besoin, tu peux m’appeler si tu veux.

Un tendre sourire et il lui glissa le numéro entre ses doigts. Ce n’était pas le genre de choses qu’il donnait facilement néanmoins après ce par quoi ils étaient tous les deux passés, il ne pouvait pas l’abandonner ainsi si jamais elle avait besoin ne serait-ce que de parler à quelqu’un.