[NC-16 & Angst] ✪ Aucune raison d'avoir peur, n'est-ce pas ? 》RYUKU&SORA《

J'étais prêt.

Douche après une journée de travail éreintante, fait. Vêtements propres, décontractés sans trop l'être et classe mais pas vraiment, fait et surtout portés. Parfum allant parfaitement avec mon caractère, vaporisé. Dents, parfaitement blanches. Coiffure style coiffé-décoiffé pour un look un peu sauvage, fait.

L'heure et demi que j'avais passée à me faire beau, du moins, à me rendre un peu plus beau que ce que j'étais déjà, n'avait pas été de trop, j'avais à peine pris le temps d'avaler un onigiri et quelques pocky avant de filer sous la douche.
Au moins j'étais prêt physiquement, mentalement, je ne savais pas trop à quoi m'attendre...

J'avais hésité à aller acheter un bouquet de fleurs mais je m'étais dis que si je tombais sur Ryuku, il allait les jeter sous mon nez, et si c'était Shinya qui ouvrait la porte et recevait le bouquet, son compagnon allait m'écarteler après avoir loué quatre chevaux... Donc j'avais simplement opté pour une bouteille de bon sake, c'était sympa et ça n'avait aucune autre signification que celle d'être poli et de la partager entre amis.

Bien trop vite à mon goût, je me retrouvais devant la maison de Ryuku, et mon cœur s'emballa. Pas de la même façon que celui d'une adolescente devant son "sennnnnpaiiiiiiiii" mais plutôt comme celui d'un homme qui sait qu'il va souffrir dans très peu de temps.

Mais je devais psychoter, je n'avais aucune raison de m'inquiéter n'est-ce pas ?

N'est-ce pas ??

La porte s'ouvrit brusquement sous mes yeux ébahis et je tombais sur celui qui m'avait invité. Heureusement que je n'avais pas de fleurs...

J'avais sonné au fait ?

- Ah heu... Salut ! dis-je en présentant la bouteille que j'avais dans la main. C'est joli par chez toi, pas très urbanisé mais joli ! Tu vas toujours bien depuis tout à l'heure ?

Bravo, pour lancer une conversation tu repasseras mon coco... Bon tant pis, il doit déjà avoir un avis très tranché sur ma personne, alors un peu plus d'adjectifs péjoratifs ou un peu moins.

J'entrais donc dans la maison décoré simplement avant de me tourner vers mon hôte.

- Shinya n'est pas là ? Je serais bien allé le saluer...

On parie qu'il va s'écouler moins d'une minute avant que je ne finisse en charpies ?

Je venais à peine d’enfiler ma chemise et de l’avoir légèrement déboutonné au niveau du col quand Sora vint sonner à la porte. Il était enfin arrivé. Je pris tout de même le temps de vérifier une dernière fois ma tenue et ma coiffure avant d’aller lui ouvrir.

Tiens tiens, il avait quelque peu… perturbé…

Je remarquai par la suite qu’il avait apporté une bouteille de sake.

- « Merci pour le sake, tu n’étais pas obligé d’apporter quelque chose tu sais ? Je vais aller la mettre au frais, installe-toi où tu veux pendant ce temps. Oh et Shinya a eu un petit… imprévu. Il ne pourra pas venir ce soir. J’espère que cela ne te dérange pas si l’on passe cette soirée tous les deux. »

Après avoir rangé la bouteille dans le frigidaire, je rejoignis mon invité dans le salon. Il se tenait debout et semblait hésité à s’installer sur le sofa situé non loin de lui. Je pris alors quelques secondes pour l’observer. Il était vraiment… magnifique… En toute honnêteté, s’il n’y avait pas déjà un homme dans ma vie, j’aurai certainement posé mon dévolu sur Sora…

- « Mon canapé ne va pas te manger, tu peux t’asseoir dessus si tu veux. Ou alors tu préfères peut-être rester debout ? » lui disais-je en souriant.

Etrangement, il paraissait encore réticent à s’asseoir. Je finis par m’approcher dans sa direction. Nos deux visages étaient maintenant séparés de quelques centimètres. Sans dire un mot, je passai ma main derrière son cou et l’embrassai fougueusement. Sans même lui laisser le temps de se débattre, je l’entraînai immédiatement dans la chambre de mon appartement. Je le plaquai sur le lit et me plaça à califourchon au-dessus de lui, tout en continuant à l’embrasser et en essayant de maintenir ses jambes.

Clic clic…

Des menottes, que j’avais préalablement accroché aux deux extrémités du lit, enserrait désormais ses poignets. Je commençai à retirer doucement mes lèvres des siennes, avant de me relever et de m’asseoir juste en dessous de sa taille.

- « Maintenant, nous allons enfin pouvoir discuter tranquillement… »

L'angle de rotation de la Terre allait changer, le soleil allait prendre la forme d'un cœur, Justin Bieber allait devenir un bon chanteur, les pingouins allaient crécher en Afrique et les dodos allaient ressusciter plus intelligents que jamais !!

Akeshi Ryuku. ZE Akeshi badass charismatique cool parfait fucking Ryuku m'embrassait passionnément dans son salon !!

On allait tous mouriiiiiiir !!!

Clic clic.

Ah non, rectification, j'allais périr très prochainement dans d'atroces souffrances avant que mon corps ne soit abandonné dans une maison de fous dans laquelle il y aurait des nécrophiles qui profaneraient mon corps... Attaché comme je l'étais, je n'avais aucun moyen de m'échapper à mon funeste destin -et à mon très charismatique ravisseur au passage-.
Ah moins de trouver la clé des menottes et de m'enfuir en utilisant un multiclonage ou d'avaler le Gomu Gomu no mi...

Depuis quand on était dans une chambre au fait ?

Raaah mais c'était pas la question ! J'allais finir en jouet sexuel pour Ryuku ou même pour le couple et ils allaient expérimenter des trucs farfelus sur moi... J'étais vraiment mal barré...

Et pourquoi ces pensées m'excitaient-elles ?!

Huh ? Il voulait vraiment "discuter" avec moi ? Mais pourquoi m'avoir manotté à un lit s'il ne comptait pas me violer ?
Ou alors il voulait attendre le bon moment ?

- Heu... Si je peux me permettre, avant que tu ne décides de me faire subir je ne sais quoi, j'aimerais juste que tu ne touche pas à mes yeux, je trouve ça répugnant et puis je risque de vomir sur ton couvre lit si tu décidais de me les arracher quand même...

J'essayais de marchander un peu, je n'avais plus rien à perdre si mon sort était scellé, il avait certainement déjà tout prévu pour effacer les traces de sang et faire disparaître mon corps.
Après peut-être que le couple juste me garder avec eux, me briser psychologiquement et faire de moi leur toutou bien obéissant qui les appellerait maître à longueur de journée.

- Enfin bon, on peut effectivement parler avant ma mise à mort, dis-je d'un air tranquille alors qu'un l'intérieur je visualisais tout les scénarios possibles et j'en frissonnais parfois involontairement de dégoût. Qui savait de quoi cet homme était capable ? De quoi as-tu envie de discuter ? Si c'est à propos du fait que j'ai mis trop de sirop dans ton verre quand tu es venu à la mat', j'en suis désolé et je doserais mieux la prochaine fois. Si prochaine fois il y a...

Un peu d'humour ne tuait personne n'est-ce pas ?

N'est-ce pas... ??

Je me penchai légèrement en avant et lui caressai doucement la joue.

- « Pourquoi penses-tu que je vais te torturer ainsi Sora… ? Je veux simplement te parler. Tu n’as pas à avoir peur de moi… du moins pas pour l’instant. » lui susurrai-je. « Au fait, je ne t’ai même pas demandé comment tu allais depuis tout à l’heure ? La fin de ta journée s’est-elle bien passée ? Tu n’as pas eu trop de problèmes avec ta patiente ? Tes collègues, en tout cas, sont du genre… sympathiques je dirai. Bon, certes, leurs sujets de discutions se sont pas vraiment accessible pour quelqu’un comme moi, mais j’imagine que c’est normal pour des médecins de parler d’opérations en tout genre au cours de leur journée de travail, je me trompe ? »

Je lui laissai quelques secondes de répit avant de recommencer à parler.

- « Par ailleurs, je m’excuse pour mon comportement de cet après-midi. J’espère que je ne t’ai pas trop… déstabilisé… même si j’en doute très fortement bien entendu. C’est bien la première fois que je réagis d’une telle manière… j’espère sincèrement pour toi que cela ne recommencera plus… »

Un sourire sadique commença à s’étirer lentement sur mon visage.

- « Mais trêve de bavardes, passons aux choses sérieuses. Tu ne souhaites pas que je touche à tes yeux, c’est cela… ? Tu m’autorises donc à m’en donner à cœur joie sur les autres parties de ton corps ? Il serait pourtant dommage d’abimer une aussi belle peau… » lui chuchotai-je en lui effleurant le bras droit. « D’un autre côté, je trouverai cela frustrant de t’infliger une mort douce et rapide… »

Je m’inclinai à nouveau vers lui, m’approchant ainsi de plus en plus vers son visage.

- « Sinon, je peux torturer une personne qui t’es cher… mais cette méthode est un peu trop sadique à mon goût… Et puis, je ne suis pas du genre à faire souffrir des personnes qui ne le méritent pas… Et comme je suis d’humeur indulgente ce soir, je vais tout simplement de permettre de choisir le supplice que je t’infligerai. A moins que tu ne refuses cette offre et que je me vois dans l’obligation de décider pour toi, si tel est ton désir… »

Récapitulons...

J'étais chez Ryuku, attaché à son lit par une paire de menottes, mon tortionnaire avait certainement des dizaines de millier d'idées derrière la tête et il commençait par la torture psychologique en me faisant mariner, me posant des questions innocentes, comme s'il parlait à un ami.
Et il me laissait choisir la torture que je voulais qu'il m'inflige... J'aurais pu lui faire croire que je voulais qu'il utilise mon corps comme jouet sexuel mais ça n'aurait pas vraiment été une torture...

Et puis mince ! Je n'avais pas envie d'être torturé, dépecé, et tout autre "é" ! Sauf peut-être "sauté" mais voilà quoi, si je disais ça à Ryuku, il était bien capable de me couper en morceaux et me faire cuire à la façon "pommes de terre sautées".

- Heu... Est-ce que je peux choisir le supplice de la fuite ? Genre tu me détaches, tu me laisses cinq minutes d'avance, et je dois me cacher ! Si au bout de deux heures tu m'as pas retrouvé alors on en parle plus et on ira se boire un café tout les deux pour oublier toute cette histoire. Ça te va ? Non ?

Mais j'espérais quoi ? Qu'il allait simplement me répondre "Okay, pas de soucis !", il n'était pas idiot, il n'allait pas me laisser repartir comme ça...

- Très bien, je te laisse choisir la torture que tu veux m'infliger, de toute façon je vais souffrir quoiqu'il arrive n'est-ce pas, dis-je résigné. Par contre est-ce que tu peux juste me donner à boire avant la séance de douleur ? J'ai soif et en plus si tu me fais subir des choses atroces, je préfère régurgiter de l'eau...

J'espérais le répugner un peu, ou au moins gagner du temps, avec un peu de chance Shinya allait débarquer et là deux possibilités. Soit il était horrifié et me détachait avant de me laisser rentrer chez moi, soit il avait l'habitude et se joignait à Ryuku pour me faire souffrir. Je n'avais rien contre les threesome -j'étais même plutôt pour- mais là j'allais me retrouver entre deux pratiquants du BDSM et il n'y avait aucun contrat, j'allais donc souffrir...

Mais rien ne me disait que Shinya allait rentrer pour l'instant et par conséquent que quelqu'un viendrait me sauver...

J'allais mourir ici... Moi qui voulait décéder d'une balle dans la poitrine prise en protégeant ceux que j'aimais c'était râpé...

- En fait si j'ai juste une demande, vu que je travaille à visage et bras découverts, si tu veux laisser des marques, fais le sur le torse et sur les cuisses, en bref, si tu as vraiment envie de me saigner à blanc, fait le sur ces parties là... J'aimerais rester un minimum présentable lors de l'enterrement...

Oui, je partais dans des délires glauques, je savais très bien qu'il n'allait pas me tuer, il n'avait pas que ça à faire que de cacher un corps et échapper à la police le restant de ses jours.

N'est-ce pas ?

- « Je vais aller te chercher quelque chose à boire. Ton supplice peut encore attendre… » lui répondis-je avec un sourire charmeur. « Cependant, ne t’avises pas d’essayer de t’échapper. Même si cela me parait impossible, je suppose que tu as plusieurs tours dans ton sac. Si par mégarde tu tentes quoique ce soit, je me verrai dans l’obligation d’être bien plus cruel envers toi… »

Je sortis de la chambre et m’avançai dans la cuisine pour y ouvrir le frigidaire. Mon regard se posa sur une bouteille de jus d’orange qui trainait sur le côté. J’allai par la suite chercher un verre dans l’un des placards pour y verser la boisson. Tandis que je remplissais le verre, une idée vint germer dans mon esprit et un sourire vint à nouveau se dessiner sur mon visage.

Je me dirigeai en direction du salon, et plus précisément en direction d’une étagère en bois que j’ouvris pour y extirper une boite en plastique.

Jamais je n’aurais pensé me servir de cette chose un jour… J’espère au moins que les effets escomptés seront à la hauteur de mes espérances…

Je rejoignis Sora après avoir laissé tomber la chose dans le verre et remarquai qu’il n’avait pas bougé d’un centimètre. Ma mise en garde a vraisemblablement été efficace.

- « Relève-toi un peu, sinon tu risques de faire couler du jus d’orange partout sur le lit. »

Il s’exécuta rapidement et je me positionnai une fois de plus à califourchon au-dessus de lui.

- « Bois et ne pose pas de question. »

J’avançai le verre contre sa bouche et l’aidai à ingurgiter le liquide, en veillant bien à ce qu’il ne s’étouffe pas entre deux gorgées. Il serait plutôt stupide qu’il me claque entre les doigts maintenant, alors que je commence à peine à m’amuser avec lui…

J’essuyai le peu de jus d’orange qui avait réussit à s’échapper de ses lèvres puis reposa le verre sur la table de chevet située à ma droite. Après quelques instants, je penchai mon visage vers le sien et l’embrassai à nouveau langoureusement, tout en glissant ma main gauche vers son bas-ventre.

Spoiler:

Qu'avais-je comme option pour fuir ?

Aucune.

Bon, est-ce que ma conscience pourrait s'extirper de mon corps et me chercher une corde afin que je m'auto étrangle ? Non ?

Méchante conscience !

J'allais donc souffrir, c'est ce qui avait été sous-entendu. Mais quel genre de supplice allais-je endurer ? Regarder l'intégrale des My Little Pony en écoutant une musique de Justin Bieber entre chaque épisode ? Ça serait réellement sadique !

Quoi que ça me ferait bizarre de savoir que Ryuku possédait l'intégrale des My Little Pony, enfin peut-être qu'il aimait ce genre de chose, qui étais-je pour le juger ? Peut-être qu'on pouvait s'arranger, si je lui téléchargeais tout les épisodes de Jeanne et Serge en HD, il me laisserait peut-être repartir...

Le -sexy- bourreau revint à ce moment là avec un verre de jus d'orange, j'espérais que c'était au moins du bio, les OGM n'étaient pas bons pour la peau ni pour le corps apparemment. Je fis ce qu'il me disais, à savoir, me redresser un peu, enfin si je le faisais c'était essentiellement pour ne pas m'étouffer avec le liquide.

Il n'y avait aucun double sens dans la dernière phrase.

Je bus -sans me poser de question- l'offrande avant de me laisser retomber sur le lit, les mains toujours liées. Ryuku était reparti dans la cuisine pour poser le verre, c'est à ce moment là que je commençais à me sentir chaud, une bouffée de chaleur m'envahit brusquement, rendant mon corps aussi chaud qu'un brasier.

Ça n'était pas normal, il ne s'agissait pas d'une crise à cause de la nymphomanie. C'était autre chose que je connaissais.

De la drogue, un puissant aphrodisiaque.

Ce furent mes dernières pensées cohérentes avant que je ne sombre dans une sorte de monde de douleur et de désir. J'avais chaud, et cette boule de chaleur était concentrée dans mon abdomen, je sentais le tissu de mon boxer frotter contre mon bas-ventre et ce même tissu se retrouver souillé par l'état d'excitation dans lequel j'étais.

Quelle torture ! C'était atroce !

J'avais déjà été drogué, ça pouvait être plaisant mais seulement quand la drogue était éliminée vite. Là, j'allais mariner un long moment, je le sentais gros comme cumulonimbus celui-là.

- Ryu... Ku.., couinais-je lamentablement quand j'entendis des pas revenir.

Mes yeux s'étaient emplis de larmes, j'avais mal à cause de la tension et j'étais diablement excité. Qu'est-ce qu'il m'avait donné ? Une sorte de viagra -plutôt du Levitra vu la rapidité avec laquelle ça avait agi- couplé à un puissant aphrodisiaque en plus d'une drogue ?

- Je... Aide moi... S'il... S'il te plaît...

Cela devait faire à peine dix minutes que j'avais ingéré son truc et j'étais déjà dans un état proche de la loque humaine. Je me liquéfiais littéralement.

J'étais vraiment mal barré...

J’essuyai doucement les quelques larmes qui dévalaient sur ses joues. J’ignorai que ce mélange allait agir aussi rapidement sur lui. C’était vraiment… surprenant… Je continuai de caresser son visage, puis remontai ma main qui s’était posée sur son bas-ventre pour aller la placer sur le col de sa chemise.

« Il le fallait Sora, je n’avais pas le choix. J’espère que tu ne m’en voudras pas. »

Je commençai à déboutonner les deux premiers boutons de sa chemise avant de reprendre.

« Cependant… Tu te doutes bien que je ne t’ai pas inviter chez moi simplement dans l’idée de te torturer lentement sans raisons. Je veux simplement te parler de Shinya. Je vais te poser une ou deux questions. Si tes réponses me satisfont, tu auras le droit de partir ou bien… »

Je me penchai en avant afin de lui susurrer à l’oreille.

« Je pourrai appeler Shinya et lui demander de venir ici. Nous pourrions alors te… soulager… Nous avons même quelques accessoires qui pourraient te plaire… »

Je me relevai et attendis quelque secondes.

« Maintenant, écoute-moi bien. J’ai eu une petite discussion avec Shinya avant que tu n’arrives ici. Il m’a révélé quelque chose de très… intéressant sur toi. Tu es un hermaphrodite n’est-ce pas ? »

Sans même attendre qu’il me réponde, je repris le fil de mon monologue, tout en essayant de rester le plus calme possible.

« Dès lors, j’ai tout de suite su où il voulait en venir même si, au fond de moi, j’aurai souhaité qu’il ne me parle pas de ça. Shinya a… Enfin, cela fait des années qu’il rêve d’avoir un enfant… Je te laisse donc deviner la suite et ton importance dans l’histoire. Cependant, je ne partage cette envie avec lui. Mais je refuse de le perdre à cause de ça. Sora, pourquoi lui as-tu révéler ton hermaphrodisme ? Pourquoi tu lui as mis cette idée en tête ? »

Notre Carotte qui es aux Cieux...

PITIÉ AIDEZ-MOI !!!

J'allais très certainement mourir...

Ryuku semblait vraiment être d'humeur particulièrement sadique -comme toujours en fait-, il prenait un malin plaisir à me faire attendre, il voulait me voir le supplier, ramper à ses pieds et devenir son esclave ?!

Parce que, si tel était le cas, alors il s'en sortait très bien pour atteindre son but ! Je n'étais plus qu'un amas de gémissements, couinements et soupirs -échec de rimes !- alors qu'il me parlait et que je tentait de me concentrer un peu sur ses paroles...
En fait je n'aurais pas dû l'écouter, j'avais failli venir dans mon pantalon quand il avait parler de "soulager" avec des objets et Shinya. Ô quelle vision érotique... Un Ryuku habillé de cuir, ses muscles se dessinant sous la lycra ou le latex, de son haut, une casquette de policier sur la tête et une cravache dans les mains, et un Shinya habillé de la même façon...

Oh yeah ~

...

Huh ?

Qu'est-ce que ma spécificité avait à voir dans la conversation ?

- Je suis atteint de... pseudo-hermaphrodite féminin, je ne suis pas un hermaphrodite vrai, ne pus-je m'empêcher de corriger quand même entre deux violents tremblements.

Et juste une chose, il était idiot ou simplement complètement à l'ouest ? Je travaillais dans une maternité, je faisais naître des enfants, il était assez naturel pour moi d'en parler, en quoi c'était si étrange que j'en ai discuté avec Shinya ?
Et puis mince ! Je ne lui avais pas proposé d'être une mère porteuse pour lui, on avait parlé bébé et c'est là que j'avais appris qu'il en avait envie, ça s'était arrêté là ! Il ne m'avait même pas dit que Ryuku n'en voulait pas que déjà nous enchaînions sur un autre sujet !

Et c'était pour cette conversation que je me retrouvais ainsi attaché ? Qu'est-ce que ça aurait été si Ryuku avait eu vent de la fois où j'avais proposé à Shinya de lui faire une gâterie dans une ruelle...

Mieux valait ne pas y penser !

- Mon... Hmm... Mon problème génétique est connu, je ne me cache pas, surtout avec les gens que j'apprécie.., je jetais de l'huile sur le feu mais j'étais déjà condamné alors je pouvais me lâcher. Et puis, il a l'air d'en avoir très envie... Haa ! Le sujet est venu rapidement sur la table... Ngn... Qu'est-ce que j'y peux si t'es pas capable de rendre... Hmm... Heureux ton compagnon ?

Ça y était, j'étais mort, j'avais signé mon avis de décès, gravé mon épitaphe au burin -je pouvais déjà imaginer le "Je vous nem les potofeuxx ! #Socolat fondu XOXO"- et j'étais en train de préparer mon nœud coulant. Je n'avais plus qu'à me jeter dans le vide avec la corde autour du cou, et fallait que je trouve une branche solide pour ne pas rater ma pendaison, ça aurait été très bête...

Et carrément moins stylé, nous sommes d'accord.

- Mais jamais je ne... Haa... Lui ait proposé des solutions ! Je ne vois... Hm... Pas pourquoi ma génétique lui a donné envie de... Ha ! Reparler de ça !

J'étais au bout du rouleau, des points blancs dansaient devant mes yeux alors que de grosses larmes dévalaient mes joues, irritant ma peau au passage. Les pensées étaient incohérentes, j'avais du mal à réfléchir, je devais trouver une solution et vite, sinon j'allait y rester !

- Ryuku.., couinais-je tout en sanglotant, jamais je n'avais autant courbé l'échine face à quelqu'un. Aide-moi... Je t'en prie...

Je ne lui demandais pas de me toucher, juste de lâcher mes mains et me laisser utiliser sa salle de bains, ses toilettes ou même son donjon SM s'il le souhaitait -avait-il seulement un donjon ?-, mais juste qu'il ne me laisse pas ainsi.

A l'allure à laquelle battait mon cœur, il était étonnant qu'il ne soit pas encore sorti de ma poitrine pour aller s'écraser contre le visage de mon bourreau.

Je ne pris pas la parole directement, préférant le laisser languir quelques secondes de plus.

- « Alors selon toi, je serais incapable de rendre Shinya heureux… ? Et tu oses par la suite me demander de t’aider ? Tu es quelqu’un de très… amusant… vraiment très amusant… »

Encore une fois, je ne pu m’empêcher de sourire. Je prenais un malin plaisir à le torturer de la sorte. Il faut dire qu’il était une proie très intéressante… et le voir réagir de cette manière avait le don de m’exciter, dans tous les sens du terme…

- « Néanmoins, j’ignore pourquoi l’idée d’avoir un enfant est revenue en force chez Shinya quand tu lui as révéler ton hermaphrodisme. Je pensais que tu avais une petite idée, mais il n’en est rien… Je ne vais pas te le cacher, tes réponses me déçoivent… Je me vois donc dans l’obligation de te punir… »

Je me relevai brusquement avant de me diriger vers l’un des placards bordant la chambre.

« Et comme tu es ici, attaché sur le lit, autant que je profite un petit peu de toi, non ? Quand dis-tu Sora… ? »

Bien entendu, que sa réponse soit « oui » ou « non », cela n’y changerai rien.

Je m’agenouillai pour ouvrir l’un des tiroirs afin de farfouiller dedans.

- « Quelle tenue devrai-je porter selon toi… ? Tu dois bien avoir une petite préférence, non ? Je trouverai certainement une panoplie qui te plaira… Hum… Tu préfères être bâillonné… ? Quoique, j’adorerai d’entendre gémir, donc la question ne se pose même pas… Peut-être aurai-je besoin d’un cathéter… Il serait dommage que tu viennes trop vite… Il faut que je profite de toi au moins durant quelques heures… »

Mon regard se dirigea vers les « plugs ». J’en sorti un au hasard et le souleva de manière à ce que Sora le remarque.

- « Hum… Je ne pense pas que celui-là soit adapté… Peut-être qu’une taille au-dessus fera l’affaire, tu ne crois pas… ? »

Je continuai alors à énumérer les différents accessoires présents dans le meuble, attendant une quelque conque réaction de sa part.

Une souris verte qui fumait de l'herbe
Je lui donn' de la beubeu, elle la donn' à ces messieurs
Ces messieurs lui disent : "On a plus de tise
Est-c'que tu en as ? On reprend'rai bien un peu d'vodka"
J'me f'rais bien un rail de coke
Mais je n'en ai plus en stock
J'mang'rai bien des champignons
Je veux des hallucinations

Oh pardon ! Déconnexion intempestive du cerveau, ça arrive de temps en temps quand les tortures qu'on m'infligent durent un peu trop.

Et aussi quand deux neurones se touchent, mais là c'est une autre histoire.

Et j'étais parti dans un monde de comptine parodiée c'était essentiellement parce qu'à cause de la voix onctueuse de Ryuku couplée à la précarité de mon état, je manquait de salir mon pantalon à chaque image mentale qu'il m'envoyait. M'imaginer bâillonne face à un Ryuku ayant les pleins pouvoir sur ma personne... Hmm...

STOP ! Penser à un truc immonde NOW ! Dumbledore en string ! Oui, arghhh ! Mon innocence... Bon, ça aura eu le mérite de me calmer quelque peu, pas comme si j'avais imaginé Snape comme dans une certaine fanfiction dans laquelle il porte du cuir et est sadique... Hmmm...

Dumbledore en string, Dumbledore en string, Dumbledore en string !!

Le pire, c'est que, à peine avais-je réussi à me calmer un peu, que Ryuku me montra des plugs d'une taille moyenne -des M certainement- et imaginer ces jouets me torturant délicieusement me fit voir des étoiles, trempant complètement mon sous-vêtement dans le même temps. Je cachais comme je pouvais mon couinement pathétique pour ne pas attirer son attention, surtout qu'il avait parlé de cathéter pour retarder ce genre de chose...

- R... Ryuku...

De grosses billes de sueur roulaient sur mes tempes, mes pupilles étaient dilatées et mon corps tendu comme un arc, c'était trèès douloureux, très sadique comme manière de torturer quelqu'un.
J'étais plus faible qu'un chaton -mais j'étais tout aussi mignon ♥- et Ryuku en profitait, le fourbe ! Surtout que la drogue agissait encore et me laissait toujours aussi excité malgré ma visite éclair au septième ciel.

- Tout ce que tu veux... Haa... Je ferai tout...

Sauf lui embrasser les pieds, fallait pas déconner non plus ! Mais là, j'étais au bout du rouleau, j'aurais été prêt à faire n'importe quoi et je ne savais même plus pourquoi je voulais qu'il m'aide. Était-ce pour me libérer et me permettre de soulager cette tension seul, ou était-ce pour qu'il puisse m'aider et évacuer toute cette drogue ?

Peut-être un peu des deux...

Enfin bon, sexuellement parlant, je pouvais faire tout ce qu'il voulait, je n'étais plus à ça près, tant qu'il n'utilisait pas de plug tunnel ça m'allait, je n'aimais pas les sensations que ça procurait...

Mais je n'allais certainement pas lui dire, ça pourrait lui donner des idées !

- S'il vous plaît... Ngn... Ryuku-sama...

J'étais tellement à bout que je lui rajoutais le "-sama" et que je le vouvoyais c'était pour dire !

- Faîte de moi votre... Haa... Objet, mais ne me laissez pas ainsi...

Sinon j'allais imploser de l'intérieur et mettre du sang et des fluides de tout les côtés, et je m'en serai voulu d'abîmer le joli papier peint...

Bleu avec des nuages.

Étonnant.

Je ne pu m’empêcher de me mordre les lèvres en l’entendant me supplier. Cela ne le dérangeait donc pas de devenir mon objet sexuel, et ce durant une durée indéterminée, le temps de retrouver un état d’esprit « stable ». Il devait réellement être à bout, ou complètement naïf, pour me demander une faveur comme celle-ci.

Je repris les différents accessoires que j’avais sortis du placard et que j’avais déposés sur le sol afin de les ranger. Heureusement que je ne l’ai pas emmené dans la salle « secrète » de l’appartement… Je pense qu’il serait dans un état bien pire que celui dans lequel il est actuellement… surtout s’il voyait les divers appareils de « torture » dont je disposais.

Quoique, cette idée n’était pas si mauvaise finalement… Mais bon, me retrouver avec un cadavre dans les mains n’était clairement pas un objectif que je m’étais fixé, loin de là. Ca me demanderait beaucoup trop de travail pour le cacher et effacer les traces, et je n’avais pas que ça à faire.

Je me concentrai donc à nouveau sur ma victime.

- « Ne sois pas idiot Sora. Tu serais donc prêt à m’offrir ton corps ? Je te croyais plus résistant que ça… »

Je m’avançai dans sa direction et lui retira les menottes qui lui serraient les poignets depuis quelques temps déjà.

- « Si tu as envie de partir dans cet état, je ne te retiendrai pas. Cependant, il faut que tu saches que la porte d’entrée est… comment dire… condamnée… Tout comme les autres issues à vrai dire… Mais tu vois, je suis plutôt bienveillant au fond, je te laisse le choix Sora. »

Je reposai les menottes sur l’un des côtés du lit.

- « Réfléchis bien Sora… Enfin, autant que tu le peux en ce moment. »

Je lui lançai un sourire avant de sortir de la chambre pour m’installer dans le salon afin de m’allonger sur le canapé, le laissant seul face à ses pensées sur le matelas.

Être homme est facile, être un homme est difficile...

A cet instant, j'étais tellement sonné, indigné, désireux et tout ce que vous voulez, que cette citation chinoise était remontée dans mon esprit. J'avais envie de dire à Ryuku que sa résistance, il pouvait se l'enfoncer bien profond parce que lui n'était certainement pas souvent celui qui subissait les assauts de Shinya. Il n'avait pas complètement tord, ne pratiquant le BDSM que très rarement, mon esprit n'avait pas assimilé qu'il fallait que j'attende que mon "maître" me l'autorise pour que je puisse prendre du plaisir.

Quelle connerie franchement.

Quelle mort idiote quand même...

Même si ça serait plaisant de pouvoir observer les explications foireuses de Ryuku à Shinya depuis mon nuage.

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Un bruit d’eau cristalline se déversant dans une baignoire... Le doux son de gémissements résonnant sur les murs de la salle de bain. Tous ces éléments me firent comprendre que Sora était occupé à se faire plaisir.

Je fis tournoyer la clé de l’appartement entre mes doigts. Devais-je l’autoriser à sortir de cette « prison » ou bien devais-je le torturer encore un peu plus… ? Pouvais-je prendre le risque de le garder enfermer ici quelques heures de plus, en sachant que mon compagnon ne tarderait pas à arriver ?

Je méditai de longs instants sur ce dilemme, affalé sur mon canapé. Mais même au bout de plusieurs minutes, je n’étais toujours pas arriver à le résoudre. Je sorti mon portable de ma poche afin d’envoyer un SMS à Shinya, mais je me ravisai aussitôt. Si je lui demandai de rentrer plus tard, il allait certainement se poser des questions et rentrer rapidement à la maison. Et s’il me surprenait avec Sora… Non, je ne préférai pas imaginer ce qu’il allait se passer, même si cela paraissait évident.

Cependant, rejoindre Sora était une option qui me tentait tout particulièrement…

Mon sadisme me perdra un jour…

Je me levai donc du canapé et marchai en direction de la salle de bains.

En approchant de la porte, je remarquai que les gémissements avaient cessés. En fait, tout laissait supposer qu’il n’y avait personne dans cette pièce. Si cet idiot s’était suicidé… Je jure que même mort, il allait amèrement regretter d’avoir commis ce geste !

Par chance, je vis qu’il avait oublié de fermer la porte à clé… Tant pis pour lui, c’était quand même le B.A.-BA de vérifier que personne ne pouvait entrer dans la pièce où l’on s’amusait avec son corps, de quelques manières qu’il soit.

J’ouvris donc la porte et pénétrai dans la salle de bains…

- « Sora !! »

Je ne pris même pas le temps de réfléchir. J’accourus dans sa direction et le hissa tant bien que mal hors de la baignoire.

- « Sora, réponds-moi… Ou bien fais quelque chose… »

Je m’emparai d’une serviette étendue non loin de moi pour essayer de l’en envelopper et l'allongea sur le sol. Ce n’était peut-être pas la chose la plus logique à faire, mais la panique me paralysait bien trop l’esprit.

- « Sora, s’il te plait… » lui dis-je en lui prenant sa tête entre mes mains.

L’hôpital… Je devais appeler l’hôpital…
J’ignorai comment leur expliquer la situation, mais il fallait bien que je fasse quelque chose…

Je sorti mon téléphone et commençai alors à composer le numéro.

Spoiler:

Non maman... Laisse moi dormir, j'm'en fiche que le bateau coule...

J'étais dans un monde un peu étrange, il y avait un Rihito, des plugs volants, quelques licornes chantant des chansons des Rois de la Suède, des nuages se battaient avec des citrouilles à coups de flèches et de massue et la voix de Ryuku m'appelant en fond sonore...

Qui avait lancé cette musique ?! Il connaissait pas YouTube le DJ ? Nan parce que mettre la voix de Ryuku dans MON rêve, c'était carrément abusé ! Mais bon, je pouvais bien supporter ça, ce monde avait l'air pas mal du tout.

Sauf que je me sentis tiré en arrière, la voix de mon bourreau devenant plus forte de seconde en seconde et je pouvais entendre comme de l'angoisse mais ça ne pouvait pas être vrai. Un Ryuku s'angoissant pour un Sora c'était comme voir des nuages faire des maths, impossible donc.

Je finis néanmoins par rouvrir les yeux, déjà parce que je ne retrouvais plus le chemin de mon rêve cotonneux plein de moiteur et de chaleur avec un Rihinours dans un grand lit moelleux. Mais aussi parce que mon corps avait subitement froid et que mon dos était posé sur quelque chose de dur.

- Ferme la lumière bordel.., marmonnais-je après avoir entrouvert un œil et m'être fait agressé par une armée de photons.

J'étais un peu dans les gaz et je ne comprenais pas bien ce que je faisais enroulé dans une serviette sur le sol de la salle de bains de mon bourreau... J'avais de l'eau sur le visage, les cheveux mouillés et le cerveau perdu comme du pain.

Han nan !!

- T'as voulu me tuer ! Hein avoue ! Mais comme tu savais pas où cacher le corps, tu t'es arrêté avant !! Au meurtre !!

En même temps que les mots sortaient, les souvenirs remontaient et je ne savais pas si je devais me sentir idiot ou être déçu de ne pas être resté dans l'inconscience pour pouvoir savoir plus tard c que Ryuku avait pu dire pour expliquer la situation, surtout à Shinya.

- Ah non en fait... T'es pas un tueur, c'est juste moi qui me suis shooté à la vapeur... Glorieux n'est-ce pas ?

Je tentais de me lever avec la serviette autour de moi mais mes jambes étaient encore dans le brouillard et refusèrent de me porter. Je me demandais quand même dans quel camp elles étaient celles-là !

- Bon, puisque t'es là ! dis-je comme si je ne venais pas de sortir de l'inconscience. Tu voudrais pas m'aider à marcher un peu pour aller dans ta cuisine, j'ai besoin d'un verre d'eau et si possible sans aphrodisiaque ni drogue. Je pense que ça suffit pour aujourd'hui...

Je tendis le bras pour que mon cher bourreau m'aide à me lever et me faire marcher jusqu'à la cuisine.

- En fait non, j'ai plutôt envie d'un calpis ! T'aurais ça dans ton frigo entre deux morceaux de cadavre ?

J’arrêtai de composer le numéro. Apparemment, monsieur Sora s’était à peu près remis de son rapide malaise.

Mais s’il continuait à se comporter de la sorte, j’allais réellement finir par regretter de l’avoir sauvé… De toute manière, j’aurai bien trouvé un moyen de cacher et de transporter son cadavre sans laisser de traces… Après tout, ça n’avait rien de bien compliqué…

A ce moment précis, mon seul souhait était de l’assommer à coup de poêle à frire (ou de tout autre ustensile qui ferait l’affaire) pour qu’il se taise… Sa voix m’était devenue insupportable et je me demandai sincèrement si l’un des baillons qui se trouvaient dans la chambre à coucher ne serait-t-il pas le bienvenue…

Etre un bourreau n’était pas une activité facile, loin de là…

Je m’assis sur le carrelage et commençai à me masser doucement les tempes, ignorant totalement son bras tendu vers moi. S’il avait la force d’être aussi agaçant après s’être évanoui, il avait certainement la force de lever son cul d’ici pour aller prendre un verre d’eau ou de calpis…

Si j’avais su que torturer Sora revenait à attraper la migraine du siècle, j’y aurais réfléchi à deux fois… Ou du moins, j’aurais pris plus de précautions…

Je me relevai péniblement et sorti de la salle de bain, ignorant une fois de plus le bras tendu de Sora. En chemin, je regardai mon portable et m’aperçu que mon compagnon m’avait envoyé un SMS. Il m’avait indiqué qu’il devrait revenir dans environ une heure, peut-être moins… Ca me laissait un peu de temps pour essayer de faire sortir Sora de chez moi. Et je me doute qu’il soit contre cette idée…

Je pris un verre d’eau dans la cuisine avant d’avaler un cachet d’aspirine. J’espère pour lui que mon mal de tête allait partir rapidement…

Je retournai dans la salle de bains pour l’aider à se relever. Je me baissai pour ramasser ses vêtements et les lui jeta dans les bras. Je posai la clé de l’appartement bien en évidence sur le lavabo et ressortit de la pièce.

Il était libre maintenant.

Pas facile la vie d'une victime...

Surtout une victime du bourreau Ryuku, jamais vu un gars pareil et heureusement que cette race ne courait pas les rus, sinon on serait vite dans un bordel pas possible...

Un bordel SM en plus...

Enfin bon, je me retrouvais donc seul dans la salle de bains, avec mes vêtements et ma conscience pour me tenir compagnie, même si Madame de Frangie -ma conscience- n'était pas d'un naturel très sympathique avec moi et avait tendance à me rebaisser. Schizophrénie quand tu nous tiens...

Ça va toi au fait Frangie ? Tranquille la vie ? Que je me taise ? Okay...

Alors que je débattais tranquillement avec mon esprit, Ryuku revint, me remit debout, déposa une clé sur le lavabo puis s'en alla. Je pense qu'on ne pouvait pas faire plus bref comme apparition, c'était comme Serge dans Jeanne et Serge, il devait aimer les caméos.

Bref, je décidais de me rhabiller tranquillement -essayant de faire abstraction du fait que le caleçon et le jean rêche contre ma peau devenue trèèès sensible étaient extrêmement excitants-, puis j'empruntais un peu la brosse à cheveux qui traînait pour remettre ma tignasse en place, j'attrapais la clé mais je ne sortais pas tout de suite.

D'abord, j'avais soif ! Et puis il faisait faim aussi !

- Je t'emprunte ta cuisine ! lançais-je depuis la dite pièce.

Dans le frigidaire, j’attrapais une canette de calpis ainsi qu'un onigiri sur une assiette, mais étant dans une maison avec deux pratiquants du bondage de haut niveau et de SM, je préférais finalement ne pas toucher ce qui n'était pas emballé. Je fouillais un peu dans les placards et je trouvais ce que je cherchais, des barres de céréale et des roses des biscuits aux amandes.

Sans me gêner, je commençais à manger puis après m'être un peu rassasié, je pris le temps de nettoyer le plan de travail. Je le faisais pour Shinya, et également parce que je n'aimais pas laisser quelque chose de sale derrière moi -un réflexe du boulot où tout devait être propre et aseptisé-.

Une fois tout cela fait, je partis à la recherche de Ryuku tout en m'appuyant un peu contre le mur, j'avais besoin d'un soutien et quoi de mieux qu'un mur pour ça ?
Et si je cherchais mon bourreau, c'était juste pour lui dire au revoir et que j'espérais le revoir prochainement parce que voilà, je pouvais pas passer un jour sans lui. Après cette séance, il s'était installé durablement dans mon cœur, comme un nuage dans celui d'une citrouille...

Nan j'déconne.

Bon, où qu'il se cachait cet imbécile ?

Ah ! J'avais aperçu le Ryukumon sur son canapé !

Ryukumon, Pokemon de type bourreau. Sa particularité est de ne jamais être content et de soumettre son dresseur. Son évolution est DickinGrey !

- Ryuku ?

Oui, je restais sympa et je ne l'appelais pas "Hey enc***é-bien-que-je-sache-que-tu-es-plus-top-que-bottom !". J'étais toujours chez lui et il pouvait toujours me faire du mal, mais vraiment mal.

- Heu... Bon, je pense que je vais rentrer chez moi, aller me poser sous ma couette et oublier tout ce qui vient de se produire... Hm... J'espère quand même qu'on pourra devenir amis un jour... Et j'ai rangé la cuisine aussi.

Autant rester en bon termes... Voyant qu'il ne réagissait pas, je m'approchais de lui et déposais un baiser aérien sur sa joue. Je me sentais un peu comme Jésus qui réclamait des claques, moi j'embrassais celui qui m'avait fait souffrir.

Chacun son délire.

Après ça je me dirigeais vers la porte que j'ouvrais avec la clé, clé que je laissais évidemment sur la porte pour que Ryuku puisse la récupérer. Je rentrais ensuite chez moi sur mes jambes instables tout en envoyant un SMS à Rihito.

J'avais vraiment besoin de ses bras là maintenant, tout de suite.

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