[flashback] fiction, to reality. w/ miki.

Bercée par la douceur du moment, la simple et unique image que pouvait me procurer mon imagination était celle d'une foule en délire, le tout accompagné par les bruits assourdissants de claquement de mains, des cris et des félicitations. Envers, qui cela était tourné ? Moi, bien évidemment. Les rêves ne pouvaient que procurer bonheur et satisfaction face à celui qui se retrouvait embarqué au sein des bras de Morphée, transporté au travers de son subconscient. Malheureusement, cet instant de jouissance ultime fut de courte durée. Un bruit assourdissant, puis un cri, et des insultes résonnaient non loin de la pièce dans laquelle je me trouvais actuellement et c'est bien évidemment au travers d'un léger sursaut que je me retrouvais à présent éveillé. Je ne pouvais en aucun cas dénigrer cette expression mécontente que j'arborais face à cette situation qui m'échappait, la personne créatrice de ce raffut ne pouvait être qu'elle. Ma voisine.

Il n'était que onze heures du matin et la fatigue était belle et bien encore présente au sein de mon corps et de mon esprit, j'avais dû rester bien plus longtemps au sein de l'agence, et ce, depuis maintenant plusieurs jours de suite. Je manquais peu à peu de force au fil des heures de sommeil perdues et cette situation ne m'aidait guère à récupérer celles-ci. C'est donc, au travers d'un lourd soupir que je daignais finalement me lever. Glissant lascivement l'une de mes mains au sein de ma chevelure afin d'ébouriffer vaguement celle-ci. Me réveiller si "tôt", ce matin, n'était guère inutile, en soit.

Rassemblant, tel un coup de vent les affaires nécessaires à mes activités de la journée, j'allais être occupée, peut-être un petit peu trop, même. Vêtements confortables en vu d'une journée haute en couleur, je me devais, malgré tout, de paraître des plus présentable. Présentable, je l'avais toujours été d'après moi, mais cette fois-ci, la situation était différente et je ne comptais en aucun cas attiser la curiosité des personnes que je pouvais côtoyer en me montrant de la sorte. Ainsi, je garderais le secret sur mon activité de l'après-midi.

Voilà donc, dix minutes : top chrono. C'était le temps que je permettais d'avoir afin de me doucher, d'enfiler mes vêtements, et de sécher rapidement ma chevelure à l'aide du sèche-cheveux qui traînait là. Je n'avais, en soit, jamais été aussi rapide afin de me préparer et je n'en étais pas moins fière du résultat. Je ne pouvais en aucun cas négliger le fait que mon reflet dans le miroir m'offrait une vision guère désagréable, loin de moi d'être narcissique, mais « plaire à soi-même est un premier pas avant de plaire à autrui », apparemment.



Quelques heures plus tard. Travail et obligations closes au sein de NEVERLAND AGENCY. J'avais pris soin de recharger mon téléphone à l'aide d'un chargeur mobile enfouis au fin fond de mon sac à main, je pouvais finalement prévenir une certaine personne d'un retard éventuel au lieu de notre rendez-vous. Me faire remarquer n'était guère dans mes habitudes, tout du moins, pas lors d'une première rencontre. Bien évidemment, vous avez bien entendu. Une première rencontre. Ceci devait, par ailleurs, être une grande première pour moi. Je ne pouvais en aucun cas négliger les faits passés. Discuter, rigoler, blaguer, se confier, nous étions passés à plusieurs stades avant d'en venir à cette simple et unique rencontre. Mais le hasard fait parfois bien les choses.

Message écrit : « Je suis désolé, je serais très certainement en retard darling, je me suis perdue dans les rues, et... Je n'avais pas vu le temps passé, j'arrive de ce pas. xoxo » 

Un réveil en douceur dans mon appartement. Je reste quelque temps dans mon lit, un sourire béat sur les lèvres. Cette journée, j'en ai rêvée depuis tellement longtemps. Tellement longtemps que j'attends cette première rencontre. J'aurais même fait le voyage en Chine pour elle. Mais bon, l'heure n'est plus à traîner dans mon lit mais à me préparer pour aller au boulot. J'ai des clients qui m'attendent.

Je sors donc de ma chambre pour filer dans la salle de bain. Douche, habillage, lissage des cheveux, maquillage... Impec je suis prête pour tout à l'heure et je n'aurais pas à m’inquiéter de faire mauvaise impression. C'est d'un bon pas que je pars en direction du salon. Heureusement que j'ai prit mon après-midi. J'aurais même le temps de faire un tour au QG. Occultant ces pensées de ma tête, je me concentre sur les clients que je vais avoir.


Je sens des ailes me pousser alors que je quitte le QG des NSA. Je vais enfin la voir ! Après tant de messages échangés, d'appels passés, de confessions, je vais enfin la voir en vrai ! Je vais pouvoir la serrer dans mes bras. Lui parler en face, et non pas écrans interposés. Rien qu'à cette idée, je sautille de joie. On dirait vraiment une gamine. Mais à vrai dire, je m'en moque totalement.

J'arrive à l'heure pile sur le lieu de rendez-vous. Je n'ai plus qu'à l'attendre. Je m'assois à la terrasse du café et commande un jus en l'attendant. Je le sirote lentement. J'ai vraiment de la chance que Nishinaka soit la ville où a déménager Haruna. Je sais qu'elle est là mais il faudrait que j'arrive à lui parler. Il y a Sora aussi. Jamais je n'aurais penser le retrouver là... Et maintenant elle ! D'ailleurs elle est en retard. Quelques secondes après que j'ai pensé ça, je reçois un message. Elle est trop mignonne même par message.

J'attends donc, en sirotant mon jus de fruit. Une chose est sûre, je n'est été aussi pressée que rarement dans ma vie. Je fouille du regard la foule que je vois passer devant moi, essayant de voir celle que j'attends. Heureusement que je sais à quoi elle ressemble. D'ailleurs, cette fille là, lui ressemble vraiment beaucoup. Ni une, ni deux, je me lève et court dans sa direction. C'est elle, j'en suis sûre !

« Hana ! »

Arrivée à côté d'elle et maintenant sûre que c'est elle, je la prends dans mes bras. C'est donc ça de tenir dans ses bras celle qu'on considère comme sa meilleure amie ? Je lâche finalement la jeune femme et lui adresse un immense sourire.

« Si tu savais comme j'ai attendu ça ! »

Je la tire avec moi vers la table où j'étais assise. Wouaaah ! Ce n'est vraiment pas la même chose en vrai et en écrans interposés.

Je n'avais pourtant reçu aucune réponse de cette « inconnue » que je devais rencontrer, et pourtant, je semblais connaître ce qu'elle pensait à l'égard de ma personne. Être en retard semblait être l'une de mes mauvaises habitudes. Que ce soit, au sein de ma vie personnelle, mais aussi professionnelle. Au plus grand damne de certains qui apprécieraient pouvoir me taper sur les doigts afin de m'apprendre ce que semble être la ponctualité. Mot, qui, apparemment, ne semblait plus appartenir à mon vocabulaire depuis quelques années, déjà. C'est donc, tout naturellement, au travers d'un pas précipité que j'osais parcourir les rues de la capitale de Nishinaka tout en prenant garde de ne bousculer, heurter, ou même renverser quelqu'un lors de mon passage. J'avais appris la leçon à mon dépens et j'avais bel et bien compris que ne faire que très peu attention aux personnes se trouvant sur votre chemin pouvaient parfois vous porter préjudice. Bien heureusement pour moi, ma route se fut sans embûches. Réajustant cette veste nichée sur mes épaules, un simple coup de main au sein de ma chevelure « indomptable » et voilà que l'image que je pouvais renvoyer à l'intention d'autrui était plus nette. Tout du moins, c'est ce dont je me persuadais de croire.

Un soupir traversant alors, mes lippes, je reprenais peu à peu mes esprits tandis que je m'avançais auprès du lieu de rendez-vous. Mordillant délicatement ma lèvre inférieure, je ne pouvais en aucun cas nier l'idée que je puisse être stressée, voir même, anxieuse. Malgré les multiples discussions que nous avions pu entretenir au travers des années précédentes, c'était une grande première. Et cette grande première arriva bien plus vite. Aussi vite que je ne l'avais pas vu arriver.

Mon prénom se fit entendre. Un geste tendre se fit ressentir et enfin, nous partagions cette douce étreinte au travers de ces propos qu'elle osait énoncer à mon égard. Comment nier l'idée que j'étais tout simplement heureuse de pouvoir – enfin – la voir de mes propres yeux, et non par écrans interposés ? « Oh, Miki... » Une légère moue s'installait alors, contre mes lippes, tandis que j'en venais à encadrer ton visage au creux de mes mains. Je pouvais finalement détailler ce visage que j’appréciais tant et l'image d'une pure Nippone qu'elle parvenait à renvoyer. « Si tu savais comme j'étais stressée, et comme j'avais hâte, vraiment, vraiment, vraaaaiment. » Accentuant quelque peu ces propos, voilà que cet accent qu'un bien grand nombre de la population Nippone trouvait adorable. Et pourtant, que je haïssais tant. Un mot déballé au sein de cette langue, et voilà que j'étais trahie par mes origines. Loin de moi l'idée de renier celles-ci, mais... Je semblais parfois bien ridicule. Je trébuchais au sein de ces langages et créais des fautes bien horripilantes.

« Tu viens de ce petit café, non ? Allons-y ! » Un entrain sans nom. Un sourire large qui en dit long sur mes pensées tandis que j'en viens à agripper l'une de tes mains afin de t'inciter à me suivre à l'intérieur du café en question. Repérant, bien vite, que la seule place inoccupée semblait être la tienne au vu de ce jus de fruit surplombant cette table. T'incitant à reprendre place, j'en fis de même. Le stress laissant place à un sentiment de bonheur simple et pur. « Tu es là depuis longtemps ? Enfin, je ne t'ai pas trop fait attendre ? Je m'en veux un petit peu, tu sais... »

Je souris en regardant celle que j'ai finis par considérer comme ma meilleure amie malgré la distance. Qui aurait put penser qu'un simple jeu en ligne aurait suffit. Il a suffit d'une rencontre sur ce jeu et par la suite malgré les centaines de kilomètres nous séparant, on c'était tout dit. Et maintenant. Oh maintenant, j'avais ma Hana sous les yeux.

« J'aurais put attendre deux heures, ça ne m'aurait rien fait. Le plus important, c'est que tu sois là, en face de moi ! »

Mon naturel enjoué fait que je ne peux m'empêcher d'être plus qu'heureuse. J'ai rêver tellement de fois de voir Hana en réel. De pouvoir la prendre dans mes bras, de voir son sourire. Le réel et les écrans c'est un monde qui les sépare.

« Tu veux quelque chose à boire ? Je te paye la boisson, les gâteaux, tout ce que tu veux ! »

Mes yeux pétillent de joie de la voir en face de moi. Je suis tellement heureuse qu'elle soit venu à Nishinaka ! Vraiment ! Je n'aurais pu rêver mieux. Sora, Haruna et maintenant elle. Vraiment, la vie est plus que belle.

« Tu te plaît à Nishinaka ? Tu arrives à t'adapter ? Les gens ne se moquent pas de toi à cause de ton accent ? Parce que je peux aller les taper sinon ! »

J'adore Hana et pour avoir parler de nombreuses fois avec elle, je sais que son accent la gêne beaucoup. Moi, je le trouve adorable mais le mien en chinois me fait honte, alors qu'à l'inverse Hana le trouve mignon. C’est vraiment le monde à l'envers. Mais je me reconcentre sur mon amie. Elle est tellement jolie.

« Sinon, tu as réussi à lier quelques liens avec des gens ici ? »

J'espérais juste que Hana serait plus du côté Shinki de la force. Je n'aimerait pas devoir m'inquiéter continuellement pour elle si elle était Denshou. Pas que ça me gêne mais, ce serait dut à vivre d'avoir peur qu'elle finisse derrière les barreaux.