You're the light into my darkness ?

you're the light into my darkness ?

Yamashita Miyuki & Murakami Seishiro

La soirée avait plutôt bien commencé pour Miyuki, elle avait réussi à rattrap34 le retard considérable qu'elle avait prit sur son manga. La date de rendu était pour bientôt son responsable n'avait pas arrêté de la harceler par téléphone àfin d'avoir ses dessins le plus rapidement possible pour vérifier s'il y avait des corrections à apporter. Elle n'avait pas dormi depuis deux jours et avait carburé au café pour se tenir réveiller. Elle regarda sa table à dessin une dernière fois avant d'éteindre la petite lumière. S'en était assez pour ce soir, elle avait bien le droit à une pause après tout. Elle se prit des vêtements propres pour ensuite filer dans la douche. Ça la détendrait et peut-être même qu'après, elle arriverait à dormir. Elle posa sa serviette sur son épaule après s'être habillé et alla prendre place au salon. Son chat était couché de tout son long sur le divan et son chien dans son panier. Par chance, ils étaient tranquilles quand elle bossait et elle n'avait jamais eu de problèmes avec les voisins. Et puis avec ses animaux, elle ne pouvait pas se sentir seule. Son oncle n'aurait sans doute pas voulu la laisser partir si elle n'avait pas eu son chien ou son chat. Il n'aimait pas la savoir seul, mais surtout savait qu'elle ne chercherait pas spécialement à se faire des amis. Bizarrement Miyuki avait plus de facilité à communiquer avec les gens depuis qu'elle était ici. Elle ne cessait de répéter à son oncle qu'il se faisait du souci pour rien. Malgré sa facilité à communiquer, elle préférait quand même rester seule, elle n'arrivait pas à se défaire de la solitude. Toute personne normalement constitué détesterait ça, Miyuki avait finit par s'y faire et même que ça lui plaisait.

Elle tendit la main pour prendre un sac de bonbons et de chocolats sur la table basse ainsi que la télécommande pour s'occuper. Elle ne sentait toujours pas la fatigue venir et à cette heure trop tard pour sortir, mais surtout elle avait peur de sortir seule à la nuit tomber même si son chien l'accompagnait. Elle prit un chocolat et le dégusta, il n'y avait définitivement rien de meilleur. Son chien leva la tête et elle lui en donna un petit morceau. Ce dernier parti vers la porte d'entrer, elle comprit alors que quelqu'un devait être dans le couloir.

- Reviens ici Kame ce n'est sans doute pas pour nous.

À une telle heure, je connaissais peu de gens qui risquaient de venir chez moi. Et quand cela arrivait en général, il toquait un coup et entrait. J'avais la maligne habitude d'oublier de verrouiller la porte. S'il m'arrivait quelque chose je serais sans doute la coupable, mais j'avais Kame pour me défendre au cas où il arrive quelque chose. Je changeais de chaîne sans vraiment regarder et finit par laisser sur une chaîne de dessin animé et m'étendre sur le divan alors que mon chat avait opté pour le panier du chien. Je commençais à m'ennuyer et trouver le temps long. Beaucoup de bruit de pas dans le couloir c'était rare. Ça tenait éveillé en tout cas. Il me restait juste à me bourré de chocolats et de bonbons en attendant le sommeil.
   
   

Encore une journée de boulot qui se terminait. J’en avais encore vu des vertes et des pas mûres comme on disait si bien. J’avais eu un peu de mal aujourd’hui. J’avais dû intervenir sur une scène de crime où une petite fille avait perdu sa maman à cause d’un père un peu trop violent. J’avais porté beaucoup d’attention à cette petite fille et cela m’avait particulièrement touché. Cela m’avait aussi rappelé mes affaires précédentes dont celle de Miyuki. Je n’avais pas pour habitude de m’attacher particulièrement aux gens que je « sauvais » mais elle, ça avait été totalement différent. J’avais préféré m’attacher parce qu’elle me rappelait ma femme parfois dans sa manière d’être et que je me sentais un peu moins seul. Je m’étais donc boosté en sortant du boulot pour aller la voir comme presque tous les soirs. D’habitude, je restais tranquillement dans ma voiture et j’attendais qu’elle rentre en sécurité avant de rentrer chez moi, rassuré. Aujourd’hui, je ressentais le besoin de la voir et cela semblait plus fort que moi. Je descendis donc de ma voiture ce soir-là. J’étais affublé d’une chemise blanche comme la neige, d’un jean bleu marine et d’une veste en cuir gris foncé. J’devais peut-être faire peur mais au fond, je m’en foutais un peu. C’était peut-être même mieux comme ça, personne n’oserait venir me saouler pendant que je devais aller jusque chez elle. J’entrais donc dans le bâtiment puis, je montais jusque son étage. Il n’y avait pas un chat et le bruit de mes pas résonnait dans le couloir. Je savais que son chien allait m’entendre de loin et je savais aussi qu’elle ne serait sûrement pas surprise de me voir entrer chez elle sans attendre qu’elle vienne m’ouvrir. Je toquais donc une fois à la porte puis, je rentrais sans attendre qu’elle vienne. Je ne savais même pas si elle m’avait entendu au fond.


Je saluais Kame, son chien en le caressant quelques secondes alors qu’il me « faisait la fête ». Il fallait dire que je ne le voyais que trop peu à mon goût. Après avoir fait ça, je me dirigeais vers le salon alors que je remarquais qu’elle était allongée sur le canapé sans avoir bougé. Je souris légèrement alors que je me penchais au-dessus du canapé pour déposer un baiser léger sur son front. Je passais mes doigts dans ses cheveux pour lui montrer que je ne lui voulais aucun mal et puis, j’ajoutais « miyuki, c’est moi » sur un ton doux et calme. Je passais alors devant le canapé sans la quitter des yeux. Elle n’avait pas changé depuis la dernière fois. Je la trouvais toujours aussi belle. Malgré la fatigue qui se dessinait sur son visage, je la trouvais toujours aussi attirante qu’avant. Je me raclais la gorge tout en m’asseyant face à elle sur la petite table basse face à son canapé. Je lui adressais un léger sourire tout en continuant « je m’inquiétais alors je suis passé » sur un ton toujours aussi doux. Je ne la quittais plus des yeux alors que je me rendais compte que je la dérangeais peut-être en débarquant comme ça, à l’improviste. Je me grattais la tête d’un geste désolé puis, j’ajoutais à nouveau « tu me manquais » sur un ton sincère. Je n’étais pas du genre à dire ce que je ressentais en temps normal mais là, je ne sais pas. Je me sentais carrément à l’ouest. J’avais eu mal aujourd’hui et bizarrement, j’avais l’impression qu’il n’y avait qu’elle qui pouvait me rassurer sans même le savoir …

Après les nombreux bruits dans le couloir, le silence habituel finit par revenir. C'était un peu plus rassurant quand c'était le silence. Elle fixait la télévision sans vraiment suivre ce qui s'y passait et de toute façon y arriverait-elle ? Elle ferma les yeux un instant et les rouvris en entendant de nouveau bruit de pas dans le couloir. Un petit sourire prit naissance sur ses lèvres ce son était familier. Chaque personne avait sa façon de marcher et il en avait qu'un seul pour marcher comme ça. Ça ne pouvait être que lui un coup contre la porte et elle s'ouvre. Son sourire s'agrandit elle avait eu raison. Miyuki ferma une nouvelle fois les yeux et elle sentit des lèvres se poser sur son front et une main douce toucher ses cheveux. Elle rouvrit les yeux et eut un sourire en entendant ses paroles. Une autre raison pour lequel, elle devrait dire à son oncle de ne plus s'inquiéter pour elle. Ici il y avait Seishiro pour veiller sur elle. Miyuki ne s'attachait pas spécialement aux gens, mais Seishiro c'était différent. Si on lui demandait pourquoi, elle ne trouverait sans doute pas de réponse exact au fait que ce soit différent. Elle dirait sans doute « c'est spécial. » Quand, il était là, elle se sentait rassuré, mais surtout bien. Personne ne lui avait jamais fait ressentir cela avant. Elle se redressa afin de faire une place à Seishiro sur le canapé la table basse était loin d'être l'endroit le plus confortable.

- Ça me fait plaisir que tu sois là, je commençais à m'ennuyer. Et vient t'asseoir sur le canapé, dit-elle en tapotant la place à côté d'elle.

Elle ramassa son sac de bonbons et de chocolats pour les poser sur la table basse. Elle sentit un poids sur ses cuisses et baissa les yeux sur son chat. Dès que Seishiro était ici Loulou devenait soudainement affectueuse avec sa maîtresse. Elle caressa doucement l'animal en souriant avant de se lever en le tenant dans ses bras.

- Seishiro installe-toi, je vais chercher quelque chose à boire.

Elle posa son chat par terre et se dirigea vers la cuisine prit deux bouteilles d'eau et une canette de bière. Elle retourna au salon et tendis à son ami une canette et ainsi qu'une bouteille en souriant.

- C'est tout ce que j'ai donc tu n'as plus qu'à choisir, dit-elle en riant.

Elle reprit sa place sur le canapé à côté de lui et tendit le sac de chocolat et de bonbons vers lui, elle aimait bien partager des sucreries avec les gens. C'était sa façon à elle de dire aux gens, je t'apprécie n'est-ce pas un peu enfantin ? Il fallait surtout savoir que si Miyuki partageait des chocolats avec une personne en particulier c'est qu'elle acceptait cette personne dans son monde et que ça ne la gênait pas du tout.

- Dis-moi comment vas-tu ? Tu as passé une bonne journée ?
   
   

Elle m’invita à m’asseoir sur le canapé et je ne dis pas non. Je levais mes fesses pour aller me poser non loin d’elle. Pas que la table basse n’était pas confortable mais je ne voulais pas la contrarier. Je me sentais déjà assez coupable d’être venu comme ça à l’improviste que je me faisais à présent tout petit. Elle se leva rapidement pour aller chercher à boire et je restais là, les yeux fixés sur l’écran de la tv. Elle regardait encore des dessins animés et ça ne m’étonnait même pas. Je trouvais ça tellement relaxant par rapport à la dureté de la vie que j’aimais vraiment me poser et ne rien faire. Elle revint quelques minutes plus tard et me proposa soit une bouteille d’eau soit une canette de bière. Je souris légèrement. Si elle voulait me donner de l’alcool, je ne répondrais plus de rien. Je lui disais donc « je prendrais la bouteille d’eau, merci » avant de joindre le geste à la parole. Si jamais je devais boire de l’alcool, je ne savais pas à quel point je pourrais me retenir avant de craindre devenir bourré. Je préférais donc rester comme j’étais : sobre. Elle s’asseyait à nouveau près de moi et me tendis son sac de bonbons et chocolats. Je la regardais d’un air doux et attrapais un caramel dans le sac. C’était mes préférés mais … ma mère me disait souvent qu’un repas ne pouvait être bon que lorsqu’on le partageait avec la bonne personne. Ça devait être ça.


Puis, elle me posait la question fatidique. Est-ce que ça allait ? au fond je ne savais pas vraiment. J’avais été vraiment chamboulé par ce qu’il s’était passé aujourd’hui mais je savais aussi que miyuki était la seule à qui je pouvais parler de mes états d’âme. Je pense qu’elle pouvait aussi se rendre compte facilement quand ça n’allait pas à mon regard éteint. Finalement, je délaissais la bouteille d’eau que j’avais prise pour attraper la canette de bière qui se trouvait sur la petite table. J’allais avoir besoin de courage pour parler. Je lui avouais donc « aujourd’hui, c’était pas tout rose. Une histoire de meurtre et une fillette qui finit orpheline. J’ai eu mal, je savais pas quoi faire ni comment gérer. » sur un ton peiné. J’avalais une gorgée de bière avant de poser mon regard fixement sur la petite table. Je ne savais trop que dire de plus surtout que j’étais à bout de force. Je laissais ma tête retomber en arrière contre le dossier du canapé alors que je fixais le plafond. Puis, je repris « j’avais besoin de penser à autre chose et, je pensais qu’à toi depuis que j’ai vu cette petite fille … » je passais une main sur mon visage comme si cela allait laver mon esprit de tous les maux que j’avais vu ce jour-ci puis, je laissais mon bras retomber le long de mon corps dans un bruit sourd. Je fermais les yeux quelques secondes avant d’avouer « j’ai besoin de toi » sur un ton qui révélait une tristesse presque infinie. Elle savait que je n'avouais pas souvent ce genre de choses et qu'il fallait que j'en ai gros sur la patate pour parler comme ça. Elle me connaissait bien et elle savait qu'elle était la seule à qui je pouvais dire ça. J’avais envie de passer à autre chose, de voir autre chose et pourtant, c’était le seul boulot que je voulais faire. Parce que plus que de dénicher des criminels, il me permettait de garder un œil sur elle et de la protéger comme je le voulais.

Miyuki posa son regard sur Seishiro qui avait finalement décidé de prendre la canette de bière. Elle comprit aussitôt que la journée de cet homme n'avait pas été parfaite. Dès qu'il était entré dans son appartement, elle avait comprit que quelque chose n'allait pas. La seule chose qu'elle pouvait faire c'était de l'écouter et être là pour lui en cas de besoin. Elle écouta attentivement et ressentis un pincement au niveau de sa poitrine. Elle avait une pensée pour cette petite fille qui se retrouvait maintenant orpheline et elle espérait vraiment au fond d'elle-même que cette petite fille aurait une autre famille pour veiller sur elle. Perdre un parent était assez douloureux, mais les perdent les deux à la fois devait être vraiment horrible. Cette fillette allait vivre une épreuve difficile... Elle se mordit la lèvre et regarda Seishiro avait un regard doux alors qu'il lui disait qu'il avait pensé à elle. « J'ai besoin de toi. » Elle se rapprocha de lui et posa sa main sur la joue de Seishiro.

- Je serais toujours là pour toi Seishiro et tu le sais, ma porte te sera toujours ouverte.

Elle caressa doucement la joue de l'homme devant elle. Avec lui, elle se sentait utile, il avait besoin de quelqu'un d'elle en l'occurrence et cela lui faisait plaisir de pouvoir servir à quelqu'un. Il voulait sans doute se changer les idées c'était pour ça qu'il était venu c'était évident, elle ne voyait pas autre chose. Elle posa sa tête sur son épaule un moment, elle se sentit aussitôt apaiser c'était une automatique en sa présence.

- Que puis-je faire pour que tu te sentes mieux ? demanda-t-elle doucement.
 
Poser une question aussi direct à un homme jamais elle oserait par peur de la réponse qu'elle pourrait avoir. Toutefois, avec lui c'était différent, elle n'avait pas spécialement peur, mais elle ne craignait pas non plus ses réponses. Elle voulait le faire sourire du moins essayer, elle n'aimait pas le savoir dans cet état avec un tel regard. Être flic ne devait vraiment pas être facile et elle s'en rendait bien compte en compagnie de Seishiro. Et dire que des gens pestaient contre les policier en disant que leur boulot c'était facile et tout et tout.

- Demande ce que tu veux, on peut regarder un film ou autre, lança-t-elle en souriant.

Elle se redressa pour le regarder laissant un petit sourire qu'elle voulait rassurant sur son visage.
 

Je sentis sa peau douce contre la mienne. Sa main venait de se poser sur ma joue et ce contact commençait à me calmer. Elle avait toujours su comment s’y prendre avec moi. je ne m’étais jamais posé la question de savoir comment elle devinait ce qui m’apaisait ou ce qui me rendait fou. Je l’écoutais et rien que ses mots me faisaient frissonner. Je savais que je pouvais compter sur elle. Je savais aussi que je pouvais venir quand je le voulais mais en même temps, je ne voulais pas perturber son équilibre ou sa vie quotidienne. Après tout, pour elle, je n’étais que Seishiro, le flic qui l’avait aidée et qui continuait de veiller sur elle. Je ne pensais pas avoir le droit d’être plus que cela. C’est parce que je pensais n’avoir le droit que de l’aider que j’agissais comme je le faisais avec elle. Je savais qu’elle était importante pour moi mais je ne me permettrais jamais de prendre une place dans sa vie qui ne serait pas la mienne. Je savais où était ma place et je m’en contentais parfois. Lorsque je laissais mon esprit vagabonder, j’espérais parfois que je ne la quitterais jamais et puis, je me disais qu’elle méritait beaucoup mieux qu’un simple flic détruit. J’étais doux et attentionné parce qu’elle le méritait au fond et que jamais je n’aurais pu lui faire de mal. Après être sorti de mes réflexions, j’ajoutais « t’es adorable, vraiment » sur un ton qui se voulait tendre mais qui semblait tout à coup plutôt maladroit. Je ne disais rien, je l’écoutais juste me demander ce qu’elle pouvait faire pour moi alors que sa tête venait se poser sur mon épaule. Je soupirais légèrement d’aise alors que j’avais envie de lui répondre que sa seule présence me suffisait amplement. Au lieu de cela, je me contentais de fermer les yeux quelques secondes avant de répondre « je voulais juste entendre ta voix et te voir un peu, ça me suffit tu sais. tu n’as pas besoin de faire autre chose » sur un ton doux.


Et c’était vrai. Sa simple présence me rendait plus heureux que n’importe quel homme sur terre à présent. Ça avait toujours été comme ça. Elle était la seule femme que je laissais m’approcher d’aussi près depuis la mort de ma femme et je ne voulais laisser personne d’autre avoir cette opportunité. De toute manière, je n’avais jamais été un homme à femme et je ne le serais jamais. Même Miyuki, je ne l’avais jamais vraiment approchée, je me contentais du beau rôle en espérant ne jamais faire de faux pas. Une deuxième gorgée de bière finit au fond de ma gorge sèche. Au fond, même si je n’osais pas me l’avouer, tout me raccrochait à elle. Même mon chien. Elle ne le savait probablement pas mais je l’avais appelé Miyu il y a de cela quelques années déjà et lorsque je passais du temps avec lui, je pensais constamment à elle. C’était un moyen pour moi de ne jamais l’oublier et de toujours penser à elle. Je ne sais pas si c’était très flatteur au fond, mais j’aimais croire que c’était une coïncidence heureuse au fond. Elle me dit alors de demander ce que je voulais en m’adressant un sourire qui faillit me faire fondre. Pourtant, je demeurais impassible, me demandant bien ce que l’on pourrait faire. Je savais qu’elle aimait regarder des films & moi, je ne pouvais rien faire qui ne la rendrait pas heureuse. Je répondis à son sourire, laissant mes doigts venir caresser doucement la peau de sa joue. Elle était tellement jolie au fond que je me sentais pousser des ailes en sa présence. J’aimais son sourire, j’aimais sa voix enjouée. Je ne savais où donner de la tête. J’ajoutais ensuite « on à qu’à commander une pizza et se mater un film si tu veux. J’te laisse choisir » sur un ton attendri. Je ne la quittais plus des yeux et pourtant, je dus me faire violence pour aller voir l’écran de mon téléphone. Un message du patron. Tant pis. Demain c’était mon jour de repos, j’avais le droit comme tout le monde à une vie privée. J’éteignais donc mon téléphone avant de lui annoncer « demain je bosse pas, je peux rentrer tard chez moi » avec un petit sourire espiègle dessiné sur mes lèvres. Puis, je reportais mon regard vers elle, attendant de voir ce qu’elle choisirait de faire. Bizarrement, je me sentais tout à coup étrangement sous son emprise …

Elle lui accorda toute son attention et son estomac réagit au mot pizza. Il fallait l'avouer qu'elle n'avait pas mangé grand-chose ces deux derniers jours, elle avait surtout mangé des friandises. Une pizza, elle ne pouvait vraiment pas refuser. Elle fronça les sourcils quand, il éteignit son portable était-ce prudent de se couper de ce qui se passait avec un tel métier. Quand il lui dit qu'il ne travaillait pas le lendemain cela expliquait tout. Et puis, elle avait faite la même chose tout à l'heure pour avoir la paix. Elle regarda sur le petit meuble à côté du canapé, elle y avait posé un pamphlet d'un restaurant qui faisait la livraison.

- Commençons par une pizza, je vais t'avouer j'ai faim et je n'ai pas vraiment mangé...

Elle l'avait dit d'une toute petite voix par peur de se faire réprimander comme une enfant qui refuse de manger ses légumes. Elle savait très bien que ce n'était pas correct de sauter des repas, mais quand elle était lancée et concentrer dans ses dessins, elle oubliait souvent de manger. En fait plus rien existait autour d'elle, elle était comme dans un autre monde. C'était toujours comme cela et c'était comme ça qu'elle s'était fait une barrière contre les railleries des autres à l'école. Cela avait plutôt bien marché pendant un certain temps. Elle secoua doucement la tête ce n'était pas le moment de penser au passé maintenant. Aujourd'hui, elle avait une vie superbe et une personne de bonne compagnie qu'elle appréciait énormément près d'elle. Plusieurs personnes pourraient sans doute l'envier maintenant.

- Comme tu ne travailles pas demain, je te propose de dormir ici si ça ne te dérange pas bien évidemment, proposa-t-elle en souriant. Je vais commander la pizza !

Elle se leva et se dirigea vers le téléphone fixe qui était sur un petit meuble dans la cuisine. Elle n'osait pas allumer son portable pour ça. Elle était bien contente de s'éloigner en fait se rendant compte de ce qu'elle avait proposé. Était-ce la première fois qu'elle lui proposait de rester dormir ? Elle ne se souvenait pas, mais à y penser c'était gênant. Ce n'était vraiment pas quelque chose qu'elle avait l'habitude de proposer aux gens.
Elle retourna s'asseoir à côté de lui après avoir passé la commande. Elle prit sa bouteille d'eau et but une gorgée avant de regarder Sei' à côté d'elle.

- Tu as un film en particulier que tu veux regarder ? Sinon tu peux faire le tour des chaînes peut-être qu'on trouvera quelque chose d'intéressant ?

Elle avait bien quelques films, mais elle les avait déjà regardé avec Sei' elle ne voulait pas vraiment remettre du déjà vu. Et en plus ce n'était pas nécessairement le type de film qu'il devait apprécier. Elle prit un nouveau chocolat et le porta à sa bouche.
 

Elle m’annonça donc ne pas avoir mangé correctement depuis deux jours. Si cela ne tenait qu’à moi, je l’aurais engueulée aussi sec mais son ton culpabilisé me fit revenir sur ma décision. Elle avait l’air déjà assez coupable comme cela, je ne voulais pas en rajouter. Quand elle me disait ce genre de chose, j’en venais à me faire du souci pour elle et c’était aussi pour cela que je passais devant chez elle tous les soirs pour être bien sûr qu’elle n’avait besoin de rien. J’avais tellement peur qu’elle ne soit plus là elle aussi que je venais presque inconsciemment jusque son appartement. Je hochais donc simplement la tête avant de la regarder à nouveau, toujours assise près de moi avec un sourire que j’aurais pu qualifier de charmeur. Lorsqu’elle me dit que je pouvais rester dormir ici, je la vis disparaître dans la cuisine comme si elle ne voulait pas vraiment entendre la réponse. Ou alors peut-être avait-elle peur de ma réaction ? Moi, je ne pensais qu’à une chose : la protéger. Si elle voulait que je dorme ici, alors je n’allais pas refuser. Cela me permettait aussi de rester plus longtemps près d’elle et moi, je devais me l’avouer, je n’attendais que ça. Je la laissais donc commander ce qu’elle voulait puis, lorsqu’elle revint s’asseoir près de moi, je lui donnais ma réponse. Je pense qu’elle ne devait pas non plus demander à n’importe qui de dormir ici et je pouvais aisément comprendre sa gêne, ce qui faisait que je cherchais à ne pas la brusquer. Je rajoutais donc « je dormirais ici puisque tu le proposes aussi gentiment » sur un ton qui se voulait attendri de nouveau. De toute façon, quoiqu’elle dise, je ne pouvais rien lui refuser.


Elle me regardait enfin. Peut-être qu’elle était passée outre sa gêne et qu’elle arrivait enfin à me parler sans avoir peur. De toute manière, elle me connaissait et elle savait que je n’étais pas du genre à faire des choses qu’elle n’aimerait pas. Je prenais grand soin d’elle en notant tout ce qu’elle aimait faire, boire ou encore manger pour ne jamais la mettre mal à l’aise. J’aimais ça parce qu’en échange, elle m’offrait toujours des petits sourires reconnaissants et moi, cela me suffisait largement. Elle me demanda ce que je voulais regarder alors qu’on sonnait à la porte de l’appartement et que kame semblait déjà s’exciter devant la porte en aboyant bruyamment. Je lui disais donc « choisis ce que tu veux mettre, tout me va. Je vais aller récupérer la pizza, ne bouge pas » sur un ton calme et amical alors que je me levais du canapé. Pas question qu’elle ouvre la porte même à un livreur vu l’heure qu’il était. Je préférais largement y aller. J’arrivais devant la porte, l’ouvrant tout en attrapant d’une main mon portefeuille qui dépassait de la poche arrière de mon jeans. Je le payais rapidement, l’affublant d’un « merci, bonne soirée » avant de refermer la porte d’un même mouvement. Je retournais donc dans le salon, me demandant si Yuki avait déjà choisi le programme puis, m’asseyant à nouveau à côté d’elle, je lui annonçais d’un ton doux « c’est l’heure de manger. Régale-toi » avant de caresser doucement le haut de son crâne du bout de mes doigts. Elle était tellement adorable que parfois, je ne savais pas si je m’y prenais vraiment bien ou non. J’espérais en tout cas que je ne la brusquais pas. J’espérais aussi que je ne faisais rien de travers. J’avais trop peur de la perdre …

Elle le regardait s'éloigner dans le couloir, il avait accepté son offre, elle était contente. Par contre lui demander de choisir un film, elle ne savait pas trop. Elle s'approcha du meuble de télé et fouilla dans un tiroir où elle mettait ses DVD. Elle regarda un moment les titres un seul lui tentait ce soir, mais elle ne voulait pas vraiment l'imposer. Elle le mit quand même dans le lecteur et puis sinon, elle aurait qu'à mettre la télé. Elle ne se casserait pas trop la tête c'est certain. Elle retourna s'asseoir sur le canapé et Sei' revint peu après Kame sur ses talons. Elle ne put s'empêcher de humer l'odeur de la pizza et son estomac se manifesta aussitôt. Elle se mit à rire gêner. Elle lança le film avant de se prendre une part de pizza.

- J’ai décidé de mettre Arrietty, mais si ça te plaît n’hésite pas à me le dire on mettra la télé.

Elle savait que les dessins animés ce n'étaient pas spécialement quelque chose que tout le monde aimait regarder, mais dans son cas elle avait toujours aimé les dessins animés. C'était sans doute son côté gamine et ça ne faisait pas sérieux selon certain. La vie serait trop ennuyante si elle était toujours sérieuse.

- Sei' merci d'être passé ce soir, lui dit-elle entre deux bouchés. J'avais besoin de voir quelqu'un.

En fait, elle avait envie de le voir lui, mais elle ne lui dirait pas directement. Elle ne laissait pas beaucoup de gens venir comme ça à l'improviste. Et deux jours enfermé à dessiner de façon intense. Elle avait fini par s'ennuyer, elle tendit la main pour attraper sa bouteille.Sei' était de bonne compagnie et avec lui elle n'avait pas besoin d'être quelqu'un d'autre, elle arrivait à être vraiment elle-même. Souvent pour plaire aux autres, elle devait changer elle avait l'impression de devenir alors quelqu'un qu'elle ne connaissait pas.

Elle se concentra finalement sur le film, elle savait qu'elle verserait des larmes en le regardant, mais ça ne la gênait pas malgré qu'elle ne soit pas seule. Et puis rendu à ce stade, il était un peu tard pour être gêné vue ce qu'elle lui avait demandé tout à l'heure.

- Si jamais je m'endors sur le film réveille-moi d'accord ?

Elle avait un peu peur que le sommeil finisse par gagner son combat sur elle. Ce n'était pas le temps, maintenant qu'elle n'était plus seule, elle n'avait pas spécialement envie de dormir tout de suite. Surtout que Sei' était venu exprès pour la voir ce serait mal poli de dormir devant lui comme ça. Elle allait donc combattre encore un moment du moins, elle espérait y arriver. Ses yeux commençaient à fermer doucement, mais elle luttait encore, mais pour combien de temps ?

 

Elle avait choisi Arrietty. Je ne savais pas ce que c’était mais vu que je me sentais plus qu’inculte, je n’osais pas demander. Je me doutais juste que cela devait être un dessin animé vu que Yuki adorait particulièrement ce genre de films. Pour ma part, j’aimais beaucoup les miyazaki. Totoro & Chihiro étaient peut-être les héros que je respectais le plus au niveau des dessins animé. Comme je ne connaissais pas Arrietty, j’allais bien voir. Je hochais la tête de haut en bas pour lui montrer que j’approuvais son choix puis, je me penchais à nouveau vers la table basse pour prendre ma canette de bière. Je bus à nouveau deux gorgées puis, je la reposais avec calme. Je sentais que l’alcool commençait à embrumer doucement mon cerveau déjà plus que fatigué. Je fermais les yeux, me massant rapidement le haut du crâne tandis que Yuki me remerciait d’être passé ce soir. Non mais en fait, elle ne comprenait pas. C’était moi qui devais la remercier. Pour tout ce qu’elle faisait pour moi. je n’étais que sei et elle, elle était tellement plus importante que moi. je soupirais doucement d’aise avant de remarquer qu’elle m’avait dit avoir besoin de voir quelqu’un. Bien évidemment, si elle avait besoin de quoi que ce soit, ce n’était pas moi qui prenait les décisions, c’était elle. Moi, je ne faisais que ramener mes fesses ici pour lui faire plaisir. Mon plaisir personnel passait toujours après le sien, c’était comme une évidence pour moi. J’ajoutais donc pour lui répondre « tu sais bien que pour toi, je ferais n’importe quoi. Passer pour te tenir compagnie, ça me dérange jamais peu importe l’heure » sur un ton doux. Peut-être que je ne me rendais pas trop compte de ce que je disais au fond mais malgré tout, je me sentais sincère.

Je la regardais manger pendant quelques minutes avant de prendre une part de pizza également. Je mordais dedans avec entrain alors que je me rendais compte que moi-même je n’avais pas mangé depuis ce matin. J’avais beau vouloir lui faire la leçon, je n’en menais pas large. Elle me demanda ensuite si je pouvais la réveiller si jamais elle s’endormait pendant le film. Je souris doucement avant de tourner la tête vers elle en ajoutant « je te réveillerais en douceur, promis » sur un ton qui se voulait compréhensif. Je savais qu’elle devait être épuisée après ses deux jours de travail. Je reportais ensuite mon attention sur le film et puis, une petite demi-heure plus tard, je tournais la tête vers yuki qui s’était endormie sans que je ne m’en aperçoive. C’était sûrement pour cela qu’elle m’avait demandé de la réveiller. Elle avait la tête posée contre le dossier du canapé et, délicatement, je vins déposer mes lèvres sur sa joue pour la réveiller doucement, en vain. J’attrapais donc sa main avec la mienne, lui murmurant doucement à l’oreille « yuki-chan, c’est l’heure de se lever … » sur un ton légèrement amusé. Elle m’avait prévenu et moi, bien sûr, je n’avais pas fait attention mais après tout, je n’aurais peut-être pas du la réveiller, elle était si belle quand elle dormait …

Malgré sa lutte contre le sommeil celui-ci finit par gagner ce dur combat. Elle avait donc raté le film, mais en plus elle s'endormait au côté Sei. Le son doux de la voix de Sei la fit sourire, il lui avait bien dit qu'il la réveillerait doucement. Il avait tenu parole. Elle sentait la chaleur de Sei qui tenait sa main ce qui la fit sourire de plus belle. Elle ouvrit tranquillement les yeux, mais ne put s'empêcher de rougir et de détourner les yeux. Elle n'osait pas le regarder en face. Jouer la timide n'était pas vraiment son genre, mais qu'il l'ait vu dormir était plutôt gênant. Bon, il allait dormir chez elle, il était un peu tard pour se soucier qu'il puisse la voir dormir. Elle se sentait quand même coupable d'avoir dormit et laissé Sei regardé le film tout seul. Elle osa finalement le regarder dans les yeux.

- Désolé, murmura-t-elle.

En même temps, il était plus qu'évident qu'elle finirait par dormir un jour. Le sucre ne faisait plus effet et même si elle buvait une nouvelle tasse de café la caféine n'aurait aucun effet c'était presque certain. Elle se trouvait soudainement de mauvaise compagnie pour s'endormir ainsi à c'est côté. Elle se retint de soupirer. Elle resserra doucement sa main sur celle de Sei et ça la calma, il en fallut pas plus pour qu'elle soit de nouveau sereine. Elle s'approcha doucement et posa un baisé sur la joue de Sei toutefois plus près de ses lèvres qu'autre chose.

- Merci de m'avoir réveillé, souffla-t-elle doucement contre sa joue.

Si des gens le voyaient, ils penseraient sans doute que s'était un couple devant eux, mais c'était loin d'être le cas. Miyuki savait que Sei souffrait de la perte de sa femme et loin d'elle de s'imaginer que cet homme puisse s'intéresser à une fille comme elle pour un truc sérieux. Ils avaient comme on dit une relation spéciale tous les deux voir limite compliquée ? Puis elle se recula pour finalement reprendre sa place initiale sur le canapé. Elle ferma les yeux un instant prit une grande inspiration et les rouvrit finalement pour regarder de nouveau son ami.

- J'ai un peu l'impression de gâcher la soirée maintenant, avoua-t-elle en se mordant la lèvre.

Se rendant compte qu'elle tenait toujours la main de Sei, elle la retira doucement même si elle avait voulu la garder encore un peu. Pourquoi Sei était-il le seul homme à faire sentir à Miyuki un sentiment de sécurité constant. Sans doute cela avait-il avoir avec le fait que sa seule expérience avec un garçon s'était avéré être un échec des plus total. Elle n'avait jamais vraiment accordé de nouveau confiance à un quelqu'un du sexe masculin, mais voilà qu'à lui elle lui accordait ça plus grande confiance. Il était l'exception à la règle peut-être...

 

Elle venait de se réveiller et elle avait encore le regard légèrement embué. Cela me fit sourire alors qu’elle s’excusait sûrement de s’être endormie. Je niais doucement de la tête avant de fixer mon regard sur elle. Elle venait de détourner le regard, sûrement pas gêne et à chaque fois qu’elle faisait cela, je la trouvais de plus en plus attirante. Je me demandais si je n’avais pas finalement pris un bon coup dans le nez à cause de la bière cependant, je savais qu’elle m’avait toujours fait de l’effet. Certes, je n’avais pas encore réussi à faire totalement le deuil de ma défunte femme mais depuis quelques mois déjà, j’avais le sentiment qu’il fallait que je passe à autre chose et que je commence à voir de l’avant. Je me perdis dans mes pensées pendant quelques minutes encore et ce fut la caresse de ses lèvres sur le creux des miennes qui me sortit de ma torpeur. Elle me souffla qu’elle me remerciait de l’avoir réveillée et moi, je perdais la voix tout à coup. J’ouvrais la bouche comme une carpe et je ne savais pas trop que dire. J’avais peur de faire quelque chose d’illogique ou de spontané qui pourrait la vexer ou la mettre mal à l’aise et pourtant …


Elle venait de me clouer le bec d’un seul coup. En me disant qu’elle avait gâché la soirée, je voulais lui montrer que ce n’était pas vrai. Elle venait même de retirer sa main de la mienne et je me demandais si je ne venais pas de faire une bêtise. Si je suivais mes envies, je pensais faire une bêtise encore plus grosse que la sienne et en même temps, ne pas savoir lire dans son cœur me rendait malheureux. Pourtant, je n’hésitais pas. Alors qu’elle replongeait son regard dans le mien, j’attrapais à nouveau sa main dans la mienne et la tirait légèrement vers moi pour venir déposer mes lèvres sur les siennes en un baiser chaste. Rien que ce contact semblait me faire perdre le fil de mes pensées et j’en venais à espérer que je ne faisais pas de bêtises. La douceur de ses lèvres me rendait fou et pourtant … alors que je me rendais compte de ce que je faisais, je m’éloignais à nouveau de quelques centimètres de ses lèvres en bafouillant « je sais pas ce que j’ai fait, pardon … je … » . je ne sais pas. Je perdais le fil de ce que je pensais et pourtant. Je me demandais ce que ma défunte femme penserait de moi mais ce fut court. J’avais eu envie de ça. Tellement envie que j’en avais mal à l’estomac. Je déglutis doucement avant d’ajouter « j’en avais envie depuis tellement longtemps, pardonne-moi » sur un ton légèrement coupable. Elle n’avait jamais gâché la soirée, loin de là. Elle m’avait juste permis de pouvoir la contempler pendant quelques minutes, endormie. Elle était toujours aussi belle. Je ne savais pas pourquoi j’avais toujours aussi peur en sa compagnie et pourquoi elle plutôt qu’une autre mais … elle m’apaisait tellement que je ne voulais plus chercher. Je repris la parole, lui disant « t’as jamais gâché la soirée. J’aime te regarder dormir, tu es si jolie quand tu dors … » sur un ton doux. Je baissais alors doucement la tête comme si je me sentais encore coupable. Après tout, je lui avais pris un baiser sans sa permission …

Miyuki sursauta quand il reprit sa main et l'attira vers lui et fut très surprise en sentant le contact des lèvres de Sei sur les siennes. Toutefois, elle ne put qu'apprécier c'était doux, mais elle avait l'impression qu'ils étaient en train de faire quelque chose de mal et d'irréfléchis. Sei s'éloigna et s'excusa, elle secoua doucement la tête. Elle ne pouvait pas lui en vouloir n'avait-elle pas fait presque la même chose quelques minutes au par avant. Par contre, elle ne se sentait pas en droit de pouvoir faire ça. « j'en avais envie », elle eut l'impression que son coeur rata un battement et elle détourna de nouveau la tête. Était-ce correct de faire ça ? C'était surtout ça qu'elle se demandait. Elle ne comprenait pas trop. Elle se sentait coupable envers la défunte femme de Sei. Miyuki rougit de plus belle entendant la dernière phrase de Sei.

- Idiot, dit-elle en riant.

Ce n'était pas une insulte loin de là, mais c'était la seule réponse qu'elle avait trouvé. Il était très troublé maintenant. Elle était par contre très flatté parce qu'il avait dit. On ne lui disait pas souvent qu'elle était jolie, mais Sei savait comment faire pour lui faire comprendre. C'était sans doute pour ça aussi qu'elle n'avait pas peur de montrer certaine facette de sa personne à son ami, même si parfois c'était gênant.

- Et tu n'as pas à t'excuser pour ça, lança-t-elle d'une toute petite voix.

Elle ressentait encore la chaleur de ses lèvres sur les siennes ce qui la perturbait un peu, il fallait l'avouer. Elle n'avait jamais vraiment pensé que cela pourrait arriver entre eux même si leur relation était assez spéciale. Elle regarda ensuite leur main qui était l'une dans l'autre et fit un petit sourire. Au final peut-être que tous les deux se sentaient seule, mais pas au point de vouloir quelque chose de sérieux.

- Tu cherches du réconfort c'est tout et si c'est le moyen qu'il faut pour que tu te sentes bien ça me va.

Miyu ne cherchait pas vraiment à avoir quelque chose de sérieux, car elle n'y croyait pas... Sei était seul et devait se sentir frustré d'être seul. Elle voulait qu'il se sente moins seul, mais surtout bien et qu'il soit heureux. Pouvait-elle se permettre de faire ça ? Elle n'espérait rien en retour... ah si une seule chose à le voir sourire. Elle détourna la tête une nouvelle fois réalisant réellement ce qu'elle venait de lui dire. Elle était mal à droite dans le choix de ses mots et de la formulation de ses phrases. Ça rendait des fois les situations plutôt amusantes et cocasse.

 

Elle rougit et détourna une nouvelle fois les yeux en me traitant d’idiot. Je ne pus que sourire. Je trouvais ça mignon, encore. J’étais là à me demander ce que j’avais foutu pendant autant de temps simplement à l’attendre. Pourquoi je n’avais jamais pu faire ce premier pas de moi-même ? non mais je savais que je n’étais pas bourré. Au contraire, j’étais très sobre et je savais très bien ce que je faisais. Je me cherchais juste une excuse qui justifierait mon comportement. Au fond, je savais que si ce n’était pas elle, ce ne serait personne d’autre. Et ça n’avait rien à voir avec Reiko. J’avais aimé ma femme d’un amour fou et inconditionnel mais je ne pouvais plus vivre dans le passé et ça, je le savais plus que bien. Je secouais donc la tête comme pour me sortir toutes ces idées du crâne et je la regardais à nouveau, comme si mon regard était aimanté à sa silhouette gracieuse. Et là, elle me lança ce que j’aurais pu appeler une bombe atomique en pleine tronche. Elle me disait que c’était sûrement parce que je cherchais du réconfort que je faisais tout ça. Mais elle ne savait pas tout ce que je cachais derrière mon masque de façade, ce besoin de la voir et cette envie de pouvoir la protéger h24 que je n’avais jamais eu envers Reiko. Je soupirais doucement avant de secouer la tête.


Elle avait serré ma main plus fort et maintenant c’était à moi d’envelopper sa main dans les miennes. Sa douce chaleur me fit sourire tandis que je cherchais mes mots, probablement perdus au fond de ma gorge. Elle était plus jeune que moi, peut-être qu’elle avait aussi peur de ce que je représentais. En même temps, je pouvais aussi comprendre. Sortir avec un flic ou même être femme de flic n’était jamais de tout repos. Entre la peur de perdre son mari & la peur de voir sa famille décimée par un fou, c’était largement compréhensible. Je ne pouvais pas lui en vouloir si c’était à cela qu’elle pensait. Je relevais le regard jusqu’au sien puis, je lui dis « je cherche pas de réconfort en particulier, j’peux vivre seul» sur un ton légèrement fragile. Je peux vivre seul oui, mais pas sans toi et ça, je ne sais pas comment te le dire. Je n’étais même pas sûr au fond que ce soit mes sentiments véritables, j’avais peur d’être influencé et en même temps, mon cœur me criait d’aller vers elle sans avoir peur de nouveau. Je me raclais la gorge alors que je la regardais toujours avec le même air attendri dans le regard. Elle était différente et moi, je ne voulais qu’une seule chose, voir si je pouvais me donner une seconde chance de voir la vie en rose. Ce ne serait pas facile, j’en convenais mais il fallait bien commencer quelque part. je déposais à nouveau mes lèvres sur sa joue alors que je lui murmurais « tu sais, tu me plais depuis un bail » au creux de l’oreille. Je ne savais que dire d’autre. De toute manière, j’étais incapable de réfléchir quand elle était près de moi et que je la touchais de cette façon. Aussi doucement et tendrement que je l’avais toujours fait avec elle. De toute manière, j’étais vraiment incapable d’aller contre son gré. Je me contenterais de me plier à ses exigences, quitte à me sentir malheureux jusqu’à la fin de mes jours …

Miyu eut l'impression d'avoir dit une énorme bêtise qui sous-entendaient plein de choses. Elle avait l'impression de donner l'image d'une fille facile, mais ce n'est pas vraiment ce qu'elle voulait. S'exprimer correctement n'était pas évident surtout quand il s'agit de ressentiment. Surtout quand on ne sait pas réellement ce que l'on veut. La voix de Sei la tira de ses pensées le ton de sa voix de ce dernier la fit baisser la tête. « Vivre seul »... elle avait vraiment dit une bêtise. C'était plus qu'évident, mais pourrait-elle se rattraper ? Elle n'en était pas convaincue. La chaleur de ses mains sur la sienne la fit sourire, elle releva la tête pour regarder Sei dans les yeux. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose au même moment il posa ses lèvres sur sa joue. Le murmure à son oreille la fit de nouveau rougir. Comment arrivait-il à lui dire toutes ces choses alors qu'elle n'arrivait même pas exprimer clairement ce qu'elle pensait. Elle aurait voulu continuer de le regarder dans les yeux, mais n'en fut pas capable.

- Je...euh...moi, bégaiya-t-elle

Elle se mordit la lèvre n'arrivant pas à dire clairement ce qu'elle voulait. Elle avait l'impression d'être dans un autre monde, même son ancien petit ami ne lui avait vraiment jamais dit tu me plais. Et là un homme lui disait qu'elle lui plaisait et ce depuis longtemps. Au final la relation qui entretenait tous les deux étaient probablement bien plus profondes qu'elle ne pouvait le penser. Il fallait qu'elle trouve du courage pour lui Sei était beau et c'était un fait incontestable. Et elle lui avait déjà dit sans vraiment lui faire savoir qu'il était son genre, ç'aurait été déplacé selon elle. Elle osa finalement le regarder de nouveau le regard qu'il posait sur elle était tendre et doux et elle se rendait compte qu'il était le seul à la regarder ainsi. Elle osa finalement parler.

- Tu sais Sei' tu me plais bien c'est un fait, avoua-t-elle en rougissant.

Il y avait un terrible « mais », mais elle ne savait pas comment le dire et en plus ce n'est pas parce qu'il lui disait « tu me plais » que ça voulait dire qu'il l'aimait. Elle avait donc un peu peur de se méprendre, mais elle tenait quand même à lui dire la vérité... La vraie vérité c'est qu'elle l'aimait vraiment beaucoup, mais elle avait peur. Elle ferma les yeux un instant et repensa à la douleur qu'elle avait ressentit à son premier échec amoureux. Elle avait tellement eu mal et souffert que maintenant elle craignait un peu ses sentiments.

- J'ai peur de l'avenir, souffla-t-elle.

C'était sortit, mais pas comme elle l'aurait souhaité et se n'était pas tellement claire. Comprendrait-il ou elle voulait en venir, mais surtout ce qu'elle tentait de dire. Il allait peut-être se méprendre sans vraiment comprendre. Elle avait peur de s'engager, elle avait peur de souffrir encore. Elle avait aussi peur de ne pas être à la hauteur.