Groupe 3 ♠

Et oui, à Nishinaka aussi, on sait s’amuser. L’heure de la fête d’Halloween avait sonné et le maire avait proposé de passer une soirée exceptionnelle, une soirée hors du commun que tous les habitants partageraient tous ensemble. Angoisse et peur étaient censés être au rendez-vous puisque Halloween, ce n’était pas que des têtes de citrouilles, c’était aussi les histoires d’horreurs qui pourraient en faire trembler plus d’un : les esprits, la dame blanche, les fantômes, les monstres, les sorcières, les morts-vivants et tant d’autres. Terazawa avait pensé que passer une nuit dans une maison hantée, c’était trop banal, pas assez original alors avec plusieurs de ses adjoints, ils avaient décidé qu’ils dormiraient tous à la belle étoile, dans cet immense cimetière qu’appartenait à la ville. Tous seraient divisés en groupe de six, voir sept personnes et à la nuit tombée, ils s’aventureraient dans les allées où régnaient les pierres tombales.

Etrangement, tout le monde sembla partant pour vivre cette aventure étrange, mettant leur frayeur de côté pour se préparer au pire. Sauf que le pire, tout le monde s’était attendu à tout mais pas à cela.

Cette bestiole bizarre était soudainement apparu devant eux mais il était difficile de décrire quel genre d’animal il s’agissait. Elle était noir, très noir, avec des cornes sur la tête et se tenait debout sur ses deux pattes qui ressemblaient à celles d’un lion. Pour ce qui était de sa tête, on ne la voyait pas, elle était camouflée sous une grande capuche et sa voix était des plus graves, sans parler de son haleine puante qui s’échappait de sa bouche d’ailleurs. La bête se présenta sous le nom de « Ukulélé » et prévint que le premier qui s’en moquait se verrait réduire en poussière dans les secondes à venir.

- Je suis le gardien des morts. Vous pourrez passer à la seule condition de me donner le mot de passe. Vous avez trois chances, une fois celles-ci écoulées, si vous échouez, je ne garantis rien de votre sort.

Interdiction de fuir. Les habitants s’étaient consultés, réfléchissant à trois codes mais ne donnèrent jamais le bon alors, sans qu’ils n’aient eu le temps de réaliser quoi que ce soit, ils s’étaient endormis.

Lorsqu’ils se réveillèrent, le ciel était toujours aussi sombre et ils se rappelaient toujours du pourquoi ils se trouvaient dans ce cimetière. Seulement une chose avait changé, pas uniquement leur personnalité mais le corps dans lequel ils étaient. Ce n’était plus le leur. Comment allaient-ils s’en sortir au travers de ce cimetière qui en vérité s’avérait être un vrai labyrinthe.

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Dans le cimetière se trouve des tas d'objets divers que vous pouvez associer à vos traits de caractères ou lubies pour vos personnages. Jouez le jeu jusqu'au bout et ne laissez personne deviner qui vous êtes . Vous êtes autorisés à avoir chacun un sac à dos, pas plus, pas moins.

De plus, cet event est un évent parallèle à vos rp, il n'est donc pas possible d'associer ce qu'il se passera ici, avec vos rps actuelles ou futurs 

Y a des matins comme ça où tout fout le camp. Par exemple, j’aurais pu me réveiller dans mon lit, tranquille, simplement tranquille sur mon oreiller, tranquille et tout, mais non, je me retrouve encore dans un endroit aussi pourri que celui-ci. Vous savez, quand je suis allé me coucher hier, j’espérais quand même que j’allais oublier toutes ces conneries, Ukulélé, vahinés et tasses de thés. On s’en fout un peu non ? Et j’ai mal dormi en plus, en même temps, vous me direz, il y a mieux pour dormir que des putains de tombes, hein. Non, parce que vraiment mon lit me manque quoi ! Enfin, après, ils auraient pu trouver un juste milieu, comme nous faire dormir à l’hôpital. Vous voyez, là, c’est bien flippant comme truc. En plus la bouffe est dégueulasse à l’hôpital, l’horreur parfaite. Voilà. Mais non, ils sont trop cons pour ça aussi.

« Ils auraient pu nous donner de quoi mieux dormir quand même…  »

D’ailleurs, est-ce qu’on a dormi dans un endroit normal ? Non, hein, bien sûr. Je vous ai déjà dit qu’on était dans un cimetière. Un soupir m’échappe alors que je m’assieds quelque part et croise les bras pour jeter un regard aux autres personnes qui se trouvent non loin de moi. J’espère que je ne suis pas le seul à me demander si j’ai vraiment quelque chose à faire ici, hein ?

« Vous pensez qu’ils vont nous donner à manger ? J’ai faim.  »

Oui, j’ai faim, et j’ai envie de faire autre chose que tourner en rond dans ce cimetière plus longtemps. Genre, c’est bon, on a dormi, on peut rentrer ? J’ai envie de retrouver mon appartement, mon travail, ma vie quoi. Je crois qu’on a envie de me rendre la vie difficile, là. En plus, je sais pas ce que je viens faire là moi !

Encore un effort, ouvre les yeux... Avec un peu de chance, ce que tu crois être un matelas de marbre tout rugueux ne sera qu'en fait un lit de camp très inconfortable.

Paupière entrouvertes, luminosité basse. Bien, j'avais encore mes yeux, nan parce que ça aurait été carrément bête de se retrouver aveugle dans un cimetière -oui, j'avais remarqué qu'on ne l'avait pas quitté-. Les aveugles n'étaient pas souvent ceux qui s'en sortaient vivant dans les films d'horreur.

Et puis, si je me retrouvais aveugle, je n'aurai pu profiter de la beauté des courbes d'un corps féminin.

Oh wait.

Écarquillement des yeux soudain, je venais de penser à quoi ?!

Me redressant brusquement malgré la douleur dans mon dos, je vis que nous étions tous éparpillés dans des positions plus ou moins humainement possibles, puis je tâtais mon corps par réflexe, je n'avais rien.

Ou plutôt, il me manquait quelque chose.

Mon corps se mouvait non loin de moi, tranquillement, peinard. Mais... Si quelqu'un manipulait mon enveloppe...

Ma théorie intérieure que je n'avais eu le temps d'exprimer se confirma, j'étais dans le corps d'un autre. D'un homme. Un VRAI homme, avec le service trois pièce, le torse ma foi bien sculpté même si fin. Qui aurait pu dire que ce gars là avait un corps pareil ?

- Salut ma jolie, dis-je spontanément quand je vis une femme non loin se redressant. Tu as bien dormi ? Si tu as froid, tu peux venir te coller à moi, on pourra se tenir chaud.

J'étais à la fois effrayé et satisfait de mes paroles, j'avais envie de femme, de belles femmes.

- Toi par contre arrête de me regarder, on dirait que tu me mates, c'est dégoûtant.

Ma pique avait été lancée à l'encontre d'un autre homme. Nan mais il allait bien là à me reluquer sans vergogne ?! Il avait jamais vu un mec draguer une nana ou quoi ?!
Et si j'arrivais pas à la ferrer à cause de lui, il allait m'entendre !

...

Oh mon dieu, c'était quoi cette transformation ?!

Ah si seulement elle avait pu... elle lui aurait collé son poing dans les cornes à celui-là ! Avec son nom bizarre là, c'était quoi déjà ? Ukulélé... il était allé le pêcher où ce nom là !? Dans une chorale ? Elle était même étonnée qu'il n'ait pas invoqué ses amis Banjo et Violon pour l'accompagner ; ils auraient une belle bande d'ailleurs.

Un rire lui échappa alors. C'était comique tout ça. Elle voyait son corps gesticuler et elle était pas dedans, vraiment très drôle. Elle fronça les sourcils, prête pour l'aventure, avant de rire une nouvelle fois. Elle était prête à combattre n'importe quel monstre, fantôme, vampire ou bêtes à nom louche non identifiées. Son rire diminua peu à peu... Eh bien oui, si son corps faisait la java seul dans son coin, ça voulait dire qu'elle était quelqu'un d'autre. Mais elle était qui, au juste ?

Elle bailla bruyamment, avant de baisser son regard sur ce corps qu'elle occupait. Hm, y avait un peu de muscle, c'était plutôt pas mal, même assez confortable là-dedans. Elle alla s'asseoir sur la première tombe qui passait et s'amusa à palper son corps, tout en riant faiblement. Elle bailla une nouvelle fois, levant la tête en entendant quelqu'un s'exclamer qu'ils auraient pu leur donner autre chose pour dormir. Elle haussa rapidement les épaules ; tombe, herbe, arbre... elle s'en fichait, le temps qu'elle pouvait dormir.
Elle observa son sac à dos tout en soupirant : elle avait trop la flemme de bouger pour aller fouiller là-dedans. Il était là, pas loin de ses pieds, mais qu'est-ce qu'elle le trouvait loin.

Lui vint alors une idée. Elle était un homme, pas vrai ? Enfin techniquement. Elle pouvait alors conquérir le monde ! Combattre au nom des femmes avec le corps d'un homme, ça avait tout de suite plus de classe. Elle sourit, victorieuse.
Oui, elle allait faire ça ! Mais pas maintenant, maintenant c'était l'heure de la sieste.
Elle bougea faiblement la tête, pour observer un peu ce qui se passait autour d'elle. Elle n'avait même pas la force de répondre aux autres, ça lui demandait juste trop d'effort.
Elle bailla, encore, avant de s'étirer, et s'allongea sur la tombe, regardant avec des yeux mi-clos le ciel tout loin là-bas.

« Faîtes un roupillon, pas la guerre », déclara-t-elle d'une voix molle.

Quel beau slogan ! Elle devait le noter quelque part, vite. Enfin... non. La flemme. Toujours la flemme. C'était beaucoup plus enrichissant de rien faire en plus. Tant pis pour le slogan, elle en trouvera un autre. Non, réfléchir, c'était fatiguant aussi.
Tout était fatiguant. Tout l'épuisait. Elle avait tellement envie de rien faire...

« Ca vous dit... », lâcha-t-elle le poing levé, comme si elle venait d'avoir une brillante idée, « On fait rien », et son bras retomba aussi sec à côté de la tombe. Sa main baignait dans l'herbe, mais tant pis ; elle ne bougerait pas d'un poil.

Ma tête me fait affreusement mal. Je me réveille et sens le sol froid sous moi. Remarquant que nous sommes toujours dans le cimetière, les souvenirs de la veille, enfin ça dépend combien de temps nous avons dormi, me reviennent en tête. La bestiole bizarre avec un nom d’instrument, Violon, Guitare, enfin je sais plus mais ça n’a pas d’importance, qui nous demande de trouver un mot de passe mais nous ne l’avons pas trouvé et après c’est le trou noir. Je suppose que c’est de sa faute si nous sommes ici et qu’on s’est tous endormi dans cet endroit qui donne la chair de poule.

Je m’étire et vais pour me rattacher les cheveux, mais je brasse du vide. C’est quoi cette blague ?! On m’a coupé les cheveux ? Je cherche dans mon sac à dos le petit miroir de poche, paniquée à l’idée de ne plus avoir de cheveux. Quand je le sors, je m’observe dans le miroir et je reste sans voix face à cette découverte.

- Ce n’est pas possible je suis un garçon !

Je dis ça plus pour moi que pour les autres, surtout pour essayer de me convaincre mais j’ai l’impression que c’est un mauvais rêve. Cependant, en me regardant de plus près, je trouve que je ne suis pas trop mal. Je dirais même que je suis mignon. Moi qui imaginais un jour être un garçon, voilà mon vœu exaucé. Mais ce dire qu’on a un truc entre les jambes, c’est bizarre. Je n’irais pas vérifier tout ça.

Je regarde autour de moi, et voir son propre corps au loin c’est très étrange. J’ai l’impression d’être une âme qui observe son corps au sol, inerte. Vivement que tout ça se stoppe. Et puis, ça veut dire qu’il y a quelqu’un dans mon corps, qui peut me toucher. Rien que d’y penser j’en ai des frissons dans tout le corps.

Soudain, mon ventre se met à gargouiller et une personne semble être dans le même état que moi car elle demande si on aura à manger.

- Je suis d’accord, c’est quand qu’on mange j’ai faim aussi.

Je ne comprends pas ce qui m’arrive, en général je mange peu et là j’ai envie de manger n’importe quoi, le temps que je me remplis la pense. Surtout des petits suisses aux fruits. Allez savoir pourquoi, j’ai une envie de ces petits pots qu’on donne pour les enfants. Surtout avec le tatouage dedans c’est la classe. Je m’allonge sur le sol et je ris quand la personne sur la tombe dit qu’on ne devrait rien faire.

- Oui ça serait trop bien. Mais on devrait essayer de faire quelque chose parce que j’ai faim.

Je me lève et enfile mon sac à dos sur mes épaules, prête à sortir de cet endroit un peu flippant et de trouver un moyen pour qu’on puisse récupérer notre propre corps et aller manger mes petits suisses.