La fleur de l'amour refleurit pour estomper les larmes du cœur || Kazuna ♥

Il faisait nuit noire lorsque je sortis du Shopping Center après avoir fini l’inventaire avec une collègue. Ayant l’habitude de faire des inventaires je n’avais pas eu besoin qu’on me réapprenne. Puis, j’avais aussi pu me familiariser avec la nouvelle structure du magasin… Je me demandais comment je faisais pour ne pas avoir, déjà, mal à la tête.

Je levais les yeux vers le ciel avant de soupirer. Je n’aimais pas rentrer aussi tard chez moi.

Prenant sur moi, je me mis à déambuler dans les rues, fronçant légèrement le nez en sentant l’odeur d’alcool mélangée la cigarette sur les personnes à proximité. Vivement que je retrouve mon lit… Le meilleur ami qu’on puisse avoir après un inventaire.

J’observais la ruelle sombre, mal éclairée que je devais traversée avant de pincer les lèvres en repensant à la raison pour laquelle j’étais encore dehors. Toute seule.
Oui, j’aurais pu être avec mes parents s’ils avaient bien voulu écouter mon mauvais pressentiment… J’espérais vraiment qu’il ne s’avérerait pas.

Je pris une profonde inspiration en voyant la ruelle se rapprochait. J’étais, actuellement, être dans le quartier de Torishimari. Je devais passer par là pour rentrer.

M’engouffrant dans la pénombre j’accélérais le pas pour vite sortir mais si seulement tout pouvait se dérouler comme prévu… Sans encombre…

Alors que je marchais, je sentis quelqu’un m’attrapais le bras et je ne compris pas le quart des mots qu’il dit dans ses phrases… J’avais l’impression que mon corps avait claquée contre le mur avec force. Tellement que ça avait fait comme un écho dans mes oreilles.

Je ne mis pas deux secondes pour comprendre ce qui se passa et pour essayer de me débattre. Je n’aurais pas pu dire s’ils étaient un ou deux, je voulais m’enfuir au plus vite de ces hommes puant l’alcool.

« LÂCHEZ-MOI ! »

C’était ma voix qui portait ainsi ? J’espérais sincèrement que quelqu’un vienne à mon aide… Je n’allais pas tenir longtemps.

Sans savoir pourquoi, je ne pus retirer le visage de Kazuki de mes pensées… Qu’est-ce que cela signifiait ? Pourquoi dans ce moment si horrible j’avais l’impression de pouvoir me rapprocher de la vérité sans pouvoir la connaître.
Pourquoi à ce moment-là ? Pourquoi je voulais que ce soit le jeune homme qui vienne me sauver ?

Encore une journée terminée...

Mon pas était lent, sans vie, j'errais telle une âme en peine. Il ne restait que cinq petits jours avant que le temps que je m'étais fixé avant de rentrer à Aso si Haruna n'avait pas retrouvé la mémoire, ne se termine. J'étais presque résigné à devoir plier bagage, dire au revoir à Hiroki, à Ren, à mes amis en somme...

Je serais toujours aussi triste à Aso évidemment, mais au moins, je serais loin de l'objet de mes tourments. Et si rien ne s'arrangeait, je pourrai toujours partir du Japon, un billet en classe économique pour un aller vers un pays lointain et je pourrai disparaître et tout recommencer depuis le début.
Mais ça, ça ne serait qu'en cas de désespoir extrême. Encore pus extrême que celui dans lequel je me trouvais actuellement...

Enfin bon, je rentrais donc chez moi, j'allais retrouver Daiji qui allait vouloir sortir au pied de l'immeuble, j'allais nourrir Spin et l'observer quelques minutes liquéfier les entrailles de sa proie puis peut-être que les chats voudraient jouer. Puis j'allais m'écrouler à cause de l'épuisement, et recommencer le même genre de journée le lendemain.

Mes pas me portaient alors que mes yeux étaient perdus dans le vide, je ne voulais pas voir, pas penser... Il était certain que j'aurai mal si je le faisais, alors je préférais me perdre, me déconnecter de la réalité avant qu'elle ne m'entraîne dans un gouffre trop profond, un gouffre qui me tuerait certainement.

Un cri me ramena brusquement dans cette réalité, je regardais autour de moi, d'abord d'un œil morne, avant de voir dans une ruelle vraiment sombre, deux corps dont l'un était véritablement et littéralement en train de dominer l'autre.

Et puis cette voix.

Cette voix...

Haruna !

Complètement redescendu sur la terre ferme à présent, mon sang ne fit qu'un tour avant que je ne m'engouffre dans la ruelle à mon tour pour m'occuper de celui qui osait faire du mal à MON Haruna.

- ARRÊTEZ !!

Il y avait un homme qui maintenait celle que j'aimais contre le mur et je pus apercevoir une ombre fuir en courant. Qu'il parte vite avant que je ne l'écrase !
Mais revenons au premier qui osait toucher Haruna, je crus même l'entendre dire d'une voix rocailleuse et amusée : "On peut partager si tu y tiens tant !"

Toi, tu vas souffrir !

Haruna n'était pas une poupée qu'on pouvait utiliser à sa guise, il s'agissait de celle que j'aimais et personne n'avait le droit de parler d'elle comme d'un jouet.

- Lâche là tout de suite !

Oui, je n'étais absolument pas impressionnant à cet instant précis, surtout face à un mec qui avait l'air d'être alcoolisé. Il ne m'effrayait pas le moins du monde, même s'il devait certainement être dangereux.
Sans plus réfléchir, je m'élançais pour écarter cette immondice et me mettre entre lui et Haruna, ce qui était compliqué vu l'étroitesse de la ruelle, mais je le fis quand même.

Je me sentais comme Clark Kent qui se transformait en Superman.

- Avise toi de t'approcher encore d'elle et j'utilise ta peau pour en faire un abat-jour et une descente de lit !

J'avais mis tellement de détermination dans ma phrase -et l'homme devait être trop alcoolisé-, que l'alcoolique parti en titubant tout en m'insultant et en crachant au passage.

Ne refait plus ça sans réfléchir Zuki...

L'adrénaline retomba, me faisant légèrement trembler, mais il y avait plus important que mon état.
Me retournant, restant à une distance de "sécurité" pour ne pas effrayer celle que j'aimais, je me mis à parler d'une voix douce.

- Tout va bien ? Il ne t'a rien fait ?

C'était certainement ce qui m'inquiétait le plus dans l'histoire, qu'il ait eu le temps de commencer ce qu'il avait en tête.

J’avais l’impression que cette histoire allait vraiment mal tourner pour moi. Je commençais à avoir du mal à me débattre et à avoir vraiment peur… Encore plus qu’au début.

C’est quand je crus tout perdu, que personne ne répondrait à mon appel à l’aide, que l’homme fut éloigné après que j’ai entendu quelqu’un intervenir. Je ne vis pas vraiment qui c’était, je réalisais à peine ce qui avait failli de se passer.
Je revins sur terre quand mon sauveur me demanda si ça allait…

« Zuki… »

Je ne sais pas pourquoi je l’avais appelé ainsi mais c’était bien la dernière chose qui me préoccupait en cet instant. Déjà le rassurer.

« Je…. Ça va… Enfin, ça peut aller… Tu es arrivé à temps… »

Pourquoi cette distance entre nous me faisait si mal ? Pourquoi sa présence avait-elle réussi à me rassurer alors que j’avais failli me faire… Vous voyez ?
Tant de questions pour peu de réponse et sans réfléchir, j’hochai la tête pour aller chez lui, n’ayant pas envie de rentrer. Ma main se glissa timidement dans celle de Kazuki alors que je le suivais pour allez chez lui.

Une fois à destination, je me déchaussais avant d’entrer seulement mes jambes continuaient de trembler, me donnant un équilibre précaire… Trop précaire.

En effet, ne voulant pas perdre le jeune homme de vue je l’avais suivi un peu trop rapidement avant que mes jambes décident qu’elles voulaient se reposer. Je perdis l’équilibre et me rattrapais à Kazuki, me retrouvant inexplicablement assise sur ses jambes.

Nos regards s’accrochèrent et j’eus la sensation que cette impression de déjà vu avait enclenchait un déclic alors que mon cœur s’était emballé inexplicablement.

Non. Il y avait une raison…

Ce visage, ce corps, cette personnalité, tout ce qui constituait Kazuki avait fait battre mon cœur plus d’une fois. Ce n’était pas une première ce soir, ça non.

« Kazuki… »

Ce n’était qu’un murmure mais vu la distance qui nous séparer j’étais sûre qu’il l’avait entendu.
Ma main passa sur sa joue alors que mon cœur se serrait à cause de la culpabilité… Comment j’avais pu l’oublier ? Comment ?

J’avais perdu l’usage de la parole, ne pouvant que le regarder ma main sur sa joue. Mon regard se raccrocha au sien et je me rapprochais doucement posant doucement mon front contre le sien, nos nez collés l’un à l’autre, nos lèvres à quelques millimètre.

« Mon ange… »

Toujours, un murmure comme une caresse, une confidence, comme une plume.

Haruna allait bien dans le sens où cet idiot n'avait pas eu le temps de lui faire quoi que ce soit  mis à part l'effrayer -ce qui était déjà beaucoup trop-, et je ne pouvais pas la laisser rentrer chez elle maintenant, je ne le pouvais pas.
J'avais encore peur de ce qui pourrait lui arriver et je voyais des images de ce qui aurait pu se produire si je n'étais pas intervenu.

Laissez-moi être égoïste.

D'une petite voix, je lui avais proposé de venir chez moi le temps de boire un bubble tea chaud et de remettre ses idées en place. Mon regard devait briller d'espoir parce qu'elle prit timidement ma main, cette confiance qu'elle m'offrait me réchauffait le coeur, parce que cela me rappelait nos débuts en tant qu'amis en couple (?).

On arriva chez moi assez rapidement, le trajet s'était fait en silence. A peine entrés, Daiji nous fit la fête et je lui ouvris la porte pour qu'il sorte seul, chose que je faisais rarement, mais là je n'avais vraiment pas envie de laisser Haruna seule ne serait-ce que quelques secondes.

Et j'avais bien fais en fait.

Ses jambes la lâchèrent brusquement, comme si elles avaient enfin compris à côté de quoi elles étaient passées et qu'elles s'évanouissaient de soulagement. Voulant la rattraper, je me retrouvais sur les fesses par terre, Haruna sur mes jambes, dans une situation que nous avions déjà vécu auparavant.

Alors que j'allais lui demander si tout allait bien, nos yeux se rencontrèrent, mais cette fois, ce n'était plus la femme qui avait perdu la mémoire que je voyais, mais Haruna. Celle que j'aimais et qui m'aimait, celle pour qui j'aurai donné ma vie sans aucune hésitation s'il l'avait fallu.

Haruna...

Mais alors que j'allais me dire que je devais avoir halluciné, sa main douce et manucurée se posa sur ma joue alors qu'elle murmura mon prénom, son regard se fit fuyant et le mien se rempli d'espoir et d'incertitude. Que se passait-il ?

Nos yeux se rencontrèrent encore, nos front également et un nouveau murmure résonna en moi.

Mon ange...

Quelque chose céda en moi, comme un barrage qui retenait mes sentiments et j'explosai littéralement. Mes yeux se remplirent de larmes alors que les mots de Haruna ainsi que leur signification montaient en moi.

Le calvaire était fini, elle se souvenait le moi, de nous, de notre amour !

Je pleurais toute ma douleur, mon visage plongé contre sa poitrine et mes doigts accrochés à son gilet. Toute cette attente, ce désespoir, ce chagrin, je laissais tout sortir dans un torrent de larmes et des sanglots tout sauf virils.

- Har... una.., hoquetais-je difficilement alors que la prise de mes doigts sur son haut se raffermit.

Je pleurais un long moment contre ma petite amie, Daiji était revenu et couinait doucement à mes côtés, Piwi s'en fichait comme toujours et Spin... Elle faisait des trucs de Spin dans son coin.
Penser à eux me permit de retrouver un peu mes esprits, je relevais doucement la tête, craintif, comme si tout cela n'était qu'un rêve, un mirage que mon esprit tourmenté et désespéré avait créé pour tenter de soulager un peu ma peine.

- Haruna.., murmurais-je tout en posant tout doucement le bout des doigts sur sa joue. Tu... Tu te souviens..? 

Je n'osais pas trop y croire, mais en même temps j'avais l'impression de l'avoir retrouvé, ça me rendait heureux, terriblement heureux. J'espérais vraiment qu'elle se trouvait vraiment là, qu'on allait pouvoir reprendre notre histoire, oublier cet horrible moment.

- Je... Je t'en prie... Ne m'abandonne plus.., murmurais-je alors que mes yeux rouis et gonflés tentaient de retenir les dernières larmes.

Je n'avais pu m'empêcher de le dire alors que je n'étais même pas encore certain que tout allait rentrer dans l'ordre et qu'elle se souvenait vraiment de moi.

Comment j’avais pu oublier Kazuki ? Comment j’avais pu oublier tous nos moments tous les deux ? Comment j’avais pu oublier tout l’amour que je ressentais pour lui et qui explosait, de nouveau, dans mon cœur comme si une barrière était tombée ?
Ce fut lorsqu’il pleura contre moi, que je me rendis compte de la situation qui me fit me sentir encore plus mal. Doucement, je plaçais une main dans ses cheveux et une dans son dos pour y faire des ronds dans son dos dans l’optique de le réconforter.

Je ne me souvenais pas d’avoir vu Kazuki pleurer un jour et savoir que j’en étais la cause accentua un peu plus ce sentiment de culpabilité. Je n’aimais pas le voir triste et ces larmes causées par moi me faisaient très mal. Je m’imaginais aussi ce qu’il avait du vivre et mon cœur rata, malgré moi, un battement, en me rendant compte qu’au lieu de laisser tomber, Kazuki était resté à mes côtés.

Je n’avais jamais douté de la véracité de ses sentiments et j’avais eu raison.

Ce fut un peu après que Daiji soit revenu que les pleurs du jeune homme s’estompèrent. Je n’avais pas vraiment remarqué le retour du fennec jusqu’à ce que celui-ci couine légèrement. Mais ma priorité restait Kazuki. On s’occupera de Daiji plus tard.
Lorsqu’il releva la tête, je perçus cette peur qu’il ait mal entendu ou compris.

Je me pinçais les lèvres alors que sa main passait timidement sur ma joue. Je me rendais compte qu’il avait un peu maigri… A cause de moi.

« Je… »

J’enlevais la main dans ses cheveux pour la poser sur celle qui se trouvait sur ma joue et la retirer pour entrelacer nos doigts ensembles.
Trouvant qu’un geste valait plus que mille mots, je scellais nos lèvres dans un doux baiser chaste. Je m’éloignais ensuite et essuyais les larmes qui avaient coulé, et qui continuaient de couler, avec ma main de libre.

« Je ne t’abandonnerais plus Kazuki. »

J’embrassais ensuite ses deux paupières comme pour chasser ses larmes et le chagrin avant d’enchaîner.

« Je suis tellement désolée, si tu savais à quel point… Tu as souffert à cause de moi et je n’ai pas été là pour te rassurer… Je n’étais pas là comme j’aurais dû l’être. Comme tu l’as toujours été et, malgré ça, tu as continué à me rassurer et à rester à mes côtés. »

Non les larmes vous êtes gentilles vous attendez.

« Tu as continué à me protéger, à veiller sur moi, sécher mes larmes… Et tellement d’autres choses… Je pense que je ne m’excuserai jamais assez, ni te remercierai assez pour tout ce que tu as fait et pour tout ce que tu fais pour moi. »

Ma main dans son dos resserra sa prise.

« Je t’aime Kazuki, si tu savais à quel point. »

Mon cœur aurait pu exploser d’amour pour lui que ça ne m’aurait pas étonné. J’étais, également, une bien piètre petite-amie par rapport à lui… Mais, je laissais ces réflexions pour plus tard et réussis avec, un peu de mal, à me lever et emmener mon petit-ami dans le salon après l’avoir fait se lever également. Je retrouvais sa place sur ses genoux lorsqu’il fut assis dans le canapé.

« On sera mieux ici, non ? »

Je disais surtout cela pour lui qui risquait d’avoir un koala en plus du fennec, des chats et de Spin.

« Est-ce que je peux dormir ici ce soir ? Je n’ai pas envie de te quitter… »

Je supposais que lui non plus, mais je préférais poser la question. Après tout, je n’étais pas dans la tête de Kazuki.

« Serre-moi fort, j’avais fini par murmurer en me laissant aller contre son torse, à respirer son odeur. »

Je me sentais, enfin, merveilleusement bien…

Tiens…

« Tu as une odeur plus fleurie on dirait… »

Haruna se souvenait et m'aimait toujours, c'était tout ce qui comptait.

J'étais encore tellement perdu entre le bonheur et le soulagement que je n'entendis que par morceaux ce que me disait Haruna, ses mots me touchaient quand même, je les comprenais.
Mais avant que je ne puisse ajouter quoi que ce soit, je me levais et suivis ma petite amie retrouvée vers le canapé, je m'assis et me retrouvais avec une sorte de Koaruna sur les jambes. Mes bras l'entourèrent immédiatement et je la serrais très fort contre mon torse.

Je ne voulais pas qu'elle parte.

Sa remarque me fit rire, les nerfs m'avaient lâchés, trop d'émotions en une journée.

- Je travaille dans la boutique de Asae maintenant.

Elle ne pouvait pas le savoir, j'avais voulu attendre de voir Haruna pour lui annoncer la bonne nouvelle, mais elle avait eu son accident et sa perte de mémoire.

Mais tout était fini maintenant.

Mes bras resserrèrent encore leur prise sur le corps de celle que j'aimais pour être certain qu'elle ne parte pas, que tout cela n'était pas un mirage. Que mon amour était bien présent devant moi et que tout allait pouvoir revenir comme avant.

- Reste avec moi.., murmurais-je tout bas. Je ne veux pas te perdre encore... Tu m'as tellement manqué...

Les larmes menacèrent de couler à nouveau mais je les retins parce qu'elles n'avaient pas lieu d'être à cet instant, plus de larmes... La femme de ma vie se tenait contre moi, c'était tout ce qui comptait, qui avait de la valeur à mes yeux.

- Tu as faim ?

Personnellement, toutes ces émotions m'avaient complètement coupées l'appétit, je ne souhaitais que m'allonger avec Haruna contre moi, pouvoir l'embrasser, la toucher, la serrer contre moi.

Quoique peut-être avant d'aller se coucher, une douche nous ferais le plus grand bien, pour nous décrisper un peu après ces semaines d'attente et cette journée riche en émotions. Seulement je n'avais pas envie de lâcher Haruna ne serait-ce qu'une seule seconde, j'avais trop peur qu'il ne lui arrive quelque chose si je la laissais sortir de mon étreinte.

- Tu veux prendre une douche avant d'aller dans le lit ? Tu veux peut-être prévenir tes parents...

Eux aussi devaient s'inquiéter, mais ils seraient certainement heureux si Haruna leur disait qu'elle se souvenait de nous, ils semblaient m'apprécier et trouver que je ferai un bon gendre, peut-être encore plus maintenant que je vendais des fleurs.

- Désolé mais je ne pense pas être capable de te lâcher.., confiais-je tout en souriant légèrement. Il va falloir faire avec...

Pas question que je fasse un effort à ce niveau là ! Je ne pouvais simplement pas...

Peut-être plus tard...

Mais pas aujourd'hui.

Je ne savais pas comment j’avais pu me passer de nos câlins, de nos étreintes, de notre relation. En tout cas, j’étais bien dans les bras de Kazuki et je n’allais pas me plaindre de ce traitement que je trouvais divin.
Qu’est-ce que je l’aimais !

L’entendre rire me tira un sourire. Certes, c’était peut-être et certainement ses nerfs qui lâchaient mais je trouvais ce son tellement merveilleux. Tellement magnifique. Autant que celui de sa voix et son cœur qui battait en harmonie avec le mien.

J’appris également que l’odeur de fleur était, peut-être due au fait qu’il travaillait dans la boutique de mon amie. Je pouvais être égoïste en étant contente d’apprendre que je serais la seule, désormais, à voir son corps ? Moui ? Allez, soyons un peu égoïste.

Mon sourire s’intensifia légèrement lorsque Kazuki me demanda de rester. Je ne voulais pas partir… Je ne voulais plus partir.

« Non, je n’ai pas faim, j’ai répondu du tac au tac. »

Il était vrai que je n’avais pas faim, ayant mangé quelque chose avant de faire l’inventaire… Puis avec les évènements de la soirée qui avaient failli se produire j’avais l’estomac tout retourné et, donc, l’appétit coupé.

En tout cas, je ne pouvais nier le fait que j’étais contente que notre relation soit, de nouveau ce qu’elle était. Oui, ça aurait pu devenir maladroit mais, au final, nos habitudes étaient revenues. Nos habitudes de couple.

Un rire quitta mes lèvres à la remarque de Kazuki et je posais ma tête sur son épaule avant de l’enfouir dans son cou.

« Ça tombe bien, je n’ai pas envie de quitter tes bras… Et une douche ne serait pas de refus… »

Je sortis, d’abord mon téléphone de la poche arrière de mon jean pour prévenir mes parents de ne pas s’inquiéter. Que j’étais chez Kazuki et que tout allait bien. J’attendis que le sms soit envoyé pour éteindre mon téléphone et le balancer, quelque part, dans le canapé.

« Voilà comme ça on ne sera pas embêté. »

A demain petit téléphone, repose bien tes applications.

« Mais, avant tout… »

Je me relevais légèrement pour déposer mes lèvres sur celle de mon petit-ami avant de laisser nos langues se retrouver pour une lente et longue danse de retrouvaille. Elles ne se séparèrent que lorsque nous fûmes à bout de souffle.

« Tadaima mon ange. »

J’avais murmuré cela avant de déposer un simple baiser sur ses lèvres.

« Et si on voyait pour un appartement à nous deux ? Qu’on concrétisait vraiment ce projet ? »

Je m’étais arrêtée là en sentant ma bouche qui voulait parler mariage. C’était encore un peu trop tôt et on allait, quand même, continuer à faire une chose à la fois.

« On va à la douche ? Tous les deux ?... Tu me portes ? »

J’avais encore des affaires ici et, de toute façon, même sans ça je serais restée ici pour la nuit… Voir plus…

Que les baisers doux et sucrés de Haruna m'avaient manqué. De notre relation, ce devait être ce que j'avais détesté ne plus pouvoir recevoir, ses lèvres si douces, si chaudes... Mais maintenant, je pouvais de nouveau goûter ce délicieux fruit.
Mes mains passèrent sous le haut de ma petite amie mais restèrent bien sagement sur son ventre et son dos, profitant de la douceur du grain de peau sous mes doigts. Je voulais m'enivrer de la présence de celle qui m'avait tant manqué.

- Okaeri ma princesse.., murmurais-je à nouveau au bord des larmes.

Je devenais vraiment trop sensible, jamais je n'avais autant pleuré, c'était vraiment déroutant de ne pouvoir se contrôler et de réagir aussi violemment à ce genre de petite phrase mignonne.

Mais en même temps, qui pouvait m'en vouloir d'être heureux au larmes après tout ce qui s'était produit ?

Un appartement ? Je relevais la tête pour scruter Haruna dans les yeux, cherchant à savoir si elle proposait cela seulement pour se faire pardonner de son amnésie ou si elle le voulait vraiment. Mais je ne vis que de la douceur et l'envie, certainement celle de rester avec moi.
Mais on pourrait réfléchir à tout cela demain, pas aujourd'hui... Tout sauf aujourd'hui.

- Allons prendre une douche, gardons les discussions trop importantes pour demain.

Je souris et gardais Haruna dans mes bras alors que je me redressais, heureusement que le chemin jusqu'à la salle de bains était court, pas que Haruna soit très lourde, mais quand même...

Une fois dans la pièce d'eau, je remis ma petite amie sur ses pieds avant de l'embrasser doucement puis dans un éclair de lucidité, je mis les peignoirs sur le porte serviette chauffant, pour que nous soyons bien au chaud avant d'aller au lit.

Me déshabillant doucement, j'eus une sorte de blocage lorsque je dus retirer mon sous-vêtement. Me mettant de dos par rapport à Haruna pour pouvoir être nu puis j'entrais dans la cabine de douche réglant l'eau avant l'arrivée de mon amour retrouvé. Amour ne tardant pas à venir, je pouvais sentir sa peau nue contre mon dos.

- Tu m'as tellement manqué.., murmurais-je après m'être retourné pour faire face à celle que j'aimais. Je t'aime tellement Haruna...

Puis, tout doucement, nos lèvres se rapprochèrent puis un baiser d'une rare intensité débuta. Je devenais frénétique, comme si je prenais enfin conscience que toute cette histoire s'était terminée, que je pouvais embrasser celle que j'aimais, la serrer contre moi, la caresser, respirer son odeur sucrée et me gorger de sa présence.

Au bout d'un moment, lorsque le besoin d'air se fit vraiment ressentir, on dût se séparer -à mon grand regret- puis je passais mes doigts dans les cheveux maintenant mouillés de ma petite amie, mon regard plongea dans le sien, dans ses adorables yeux chocolat.

- J'ai toujours ton gel douche et ton shampoing favoris... Tu veux bien me laisser te laver les cheveux ?

Elle savait que j'adorais m'occuper de sa chevelure longue et soyeuse. Je pouvais sincèrement passer des heures à passer et repasser mes doigts dans sa crinière, juste pour le plaisir.
Mais je n'étais aucunement tricophile ! Un peu de tenue voyons !

A sa remarque, j’hochais la tête avec un sourire. Laissons ces discussions sérieuses à demain pour s’occuper de nos retrouvailles ce soir. Un léger rire quitta mes lèvres lorsque que Kazuki me porta jusqu’à la salle de bain et un sourire attendri s’installa sur mes lèvres en voyant qu’il était toujours aussi prévenant et prévoyant.

Je me déshabillais avant de le rejoindre sous la douche.

Mon sourire ne me quitta pas, surtout à l’entente des mots que mon petit-ami prononça à la fin.

« Je t’aime aussi… »

J’avais à peine dit cela que Kazuki initia un baiser bien plus frénétique que ceux de d’habitude. Cependant, ce n’était pas moi qui allais me plaindre de ceci… Bien au contraire, j’aimais ces baisers. J’aimais Kazuki.

Lorsque nous furent à cours d’air, nous dûmes nous séparer avant de fondre encore plus d’amour pour mon petit-ami. C’était adorable.

« Oui, je veux bien… Merci de les avoir gardés, j’avais dit avant de déposer un baiser chaste sur ses lèvres. »

Aussi, j’adorais sentir les doigts du jeune homme passer dans mes cheveux. Tout comme j’aimais les coiffeuses quand elles faisaient un shampooing… C’était tellement agréable que j’en redemanderais à chaque instant.

Lui faisant totalement confiance, je fermais les yeux et laissais Kazuki shampooiner mes cheveux. J’avais eu raison de dire oui. C’était tellement agréable.

La douche se passa bien et nous étions restés très sages.

Puis, lorsque nous fumes tous les deux lavés par les soins de l’autre, nous pûmes sortir et j’étais bien contente de retrouver le peignoir tout chaud. Je séchais, ensuite, partiellement mes cheveux, surtout la racine pour éviter le rhume. Je fis la même chose à mon petit-ami, adorant toucher ses doux cheveux.

Nous allâmes, ensuite, nous coucher et je me blottis contre Kazuki avant de m’éloigner légèrement. Ma main passa sur son torse avant que je murmure à son oreille.

« Tu sais comment rendre ces retrouvailles plus parfaites qu’elles ne le sont déjà ? »

La nuit nous appartenait alors autant en profiter pour se retrouver pleinement et, de toute façon, je savais très bien quoi faire pour faire plier Kazuki…

La douche se passa bien sagement, sans dérapages ni même baisers, on ne faisait que savourer la présence de l'autre dans cet espace confiné après tant de temps passé loin de l'autre. Après nous être lavés et nous retrouvant avec les doigts tout fripés à cause de l'eau chaude, on décida qu'il était peut-être temps de sortir pour nous sécher.

Dieu... Bénissez le porte serviette chauffant.

Haruna nous sécha doucement puis je me dis qu'il était peut-être temps d'aller nous reposer, après un câlin platonique et tout mignon, ma chère et tendre serait restée dans mes bras et on se serait endormis l'un contre l'autre après un doux baiser...

Et si le début se passa comme je l'avais pensé une fois qu'on se mit au lit, la suite m'échappa un peu. Où est-ce que Haruna gardait toute son énergie sérieusement ?

Mais comment résister en même temps ?

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Ce fut la truffe humide de Daiji sur mon épaule qui me réveilla. Le fennec partit ensuite en courant, me laissant me débrouiller avec Morphée… Ou alors ce poids sur mes paupières qui m’empêchait de les ouvrir.
Avec beaucoup de mal, je finis par réussir à ouvrir les yeux avant de froncer les sourcils pour que la mise au point se fasse. Une fois cela fait je clignais plusieurs fois des yeux avant de prendre quelque chose sur l’épaule dévêtue de Kazuki.

Qu’est-ce que c’était ?

« Une plume ? Je finis par chuchoter pour éviter de réveiller mon ange endormi. »

Comment une plume était arrivée là ? Comment on avait fait pour…

Deux secondes, ce n’était pas une simple plume, on aurait dit que c’était le duvet contenu dans les oreillers. C’était bizarre, on n’avait pas déchiré d’oreiller quand même, si ? Mais comment ?

Je décidais de réveiller, grâce à cette « plume » Kazuki qui dormait encore et j’attendis qu’il soit réveillé pour déposer un baiser sur ses lèvres. Elles étaient tellement douce.

« Bonjour, tu as bien dormi ? »

J’avais demandé cela avant de mettre l’objet de mes interrogations entre mes lèvres et mon nez. Comme si j’avais une moustache.

« Santa Cross. »

Je récupérais la fausse moustache avant d’enchainer.

« Je pense qu’on a blessé un oreiller cette nuit… Tu te rappelles de comment on a fait cela ? »

Je laissais courir mon regard sur nos corps pour voir qu’on était couvert de duvet… Comment on avait fait notre compte ?

La soirée avait été délicieuse et pour une fois depuis de trop nombreux jour, ce n'est pas une fatigue terrassante qui me força à me plonger dans le monde des rêves, mais bien un bonheur immense, celui d'avoir retrouvé celle que j'aimais.
Lovés l'un contre l'autre, on avait certainement pas dû se lâcher de la nuit, j'avais été si près de la perdre définitivement, alors hors de question de la laisser partir maintenant.

Oui, je devenais possessif.

Néanmoins, quelque chose me chatouilla le visage le matin, me réveillant et me faisant froncer le nez par la même occasion, ça n'était pas extrêmement désagréable mais pas franchement doux comme une caresse non plus. Qu'est-ce que c'était ?

Mes yeux s'ouvrirent avec un peu de difficulté, j'aurai voulu profiter de ce sommeil réparateur encore un moment, mais apparemment, ma chère et tendre en avait décidé autrement.

- Hm... Bonjour... Santa ?

Ouais bon okay, mon cerveau n'était pas vraiment réveillé, mais c'était difficile de faire avancer le flux d'informations, entre tout ce qui s'était passé la veille et puis voilà que je me retrouvais face à une Haruna toute naturelle jouant avec une plume...

Mais je la préférais comme ça mon Haruna... ♥

Oreiller ?

Oh non, on avait quand même pas fais autant de mal à un de mes coussins ! Il me semblait qu'on avait été plus que passionnés, mais de là à torturer et évider un oreiller, il fallait le faire !

Mais ma douce avait apparemment raison, du duvet était étalé un peu partout sur nos corps nus et sur le lit. Cherchant du regard, je vis le pauvre coussin torturé, agonisant par terre à côté du soutien gorge de Haruna. J'allais devoir le recoudre et le rembourrer à nouveau... Ça me coûterait moins cher que d'en racheter un neuf.

- Je pense qu'on a dû y aller un peu fort à un moment mais je t'avouerais ne pas savoir comment on a pu faire ça, dis-je perplexe.

Ou alors un chat qui passait par là mais c'était fort peu probable, et ne parlons même pas de Daiji et de Spin, aucun des deux n'auraient pu faire une aussi grande estafilade.

- Il faudra s'occuper de toutes ces plumes... Mais plus tard, éludais-je avant de me redresser pour venir voler un baiser à ma douce. Tu as bien dormi ?

Elle n'était pas partie, tout cela n'était donc pas un rêve, on s'était retrouvé et tout allait bien dans le meilleur des mondes... Enfin, dans un monde où Terazawa gouvernait avec ses idées de fanatique déluré.

- Tu veux prendre une douche avant le petit déjeuner ? Après on s'occupera de ces plumes !

Enfin, si Daiji nous laissait faire, parce qu'il devait avoir envie de sortir, je ne m'étais plus vraiment préoccupé de mes animaux depuis la veille. Piwi allait me bouder ça c'était certain.

Pauvre oreiller quand même, il avait souffert et la question restait, même, comment ? On n’avait pas été si passionné, si ?

Mettant ces pensées de côté, je regardais Kazuki se réveiller en souriant. Il était tellement mignon à essayer de connecter son cerveau avec la réalité. Tellement mignon que j’avais envie de lui faire plein de bisou jusqu’à ce qu’il s’enfuit.

Ah mon Zuki, qu’est-ce que je l’aimais.

« Je préfère prendre une douche après si ça ne te dérange pas. Tu as bien dormi ? De mon côté j’ai merveilleusement bien dormi, j’ai dit avant de déposer un baiser sur ses lèvres. »

Comment lui dire que je devais aller travailler ce midi mais que j’avais, également, envie de rester avec lui ? Oui, avec ce qui c’était passé, je pense que nous n’avions pas envie de nous séparer aujourd’hui. Que faire.

Au final, je n’eus le temps de rien dire car tout s’enchaîna rapidement, sortir Daiji pour Kazuki pendant que je préparais le petit-déjeuner, la douche, retirer les plumes, s’occuper des autres colocataires. Je venais de finir de me maquiller lorsque je sortis de la salle de bain pour rejoindre mon petit-ami. Pourquoi le temps passait toujours trop vite ?

« Mon ange. »

Je l’avais appelé lorsque j’étais près du canapé pour qu’il tourne la tête et, arrivée au dossier, je me penchais pour déposer un doux baiser sur ses lèvres. Puis un second à la commissure, un troisième sur son nez et, encore, quelques uns sur le reste de son visage. Un dernier sur ses lèvres.

« Ça c’est pour t’apprendre à être si mignon au réveil. »

Je n’étais pas sûre que la punition soit désagréable mais c’était normal. J’aimais Kazuki et le voir sourire était la seule chose que je voulais. Son bonheur faisait mon bonheur.

« Et aussi pour me faire pardonner parce que je travaille cette après-midi… Même si j’aimerais bien rester avec toi. »

Oui, ma Zukiaddiction était revenue elle aussi et j’hésitais à lui dire que je faisais la fermeture. Deux fois d’affilées et, pour le coup, mon lit allait devenir mon meilleur ami… Comme beaucoup de vendeur aussi. Ren pouvait témoigner, j’en étais sûr.

Mais j’avais aussi envie d’être avec Kazuki alors, que faire ?

« Dis, je peux revenir ce soir ? Par contre, ne t’attends pas à ce que je sois très réactive car je refais la fermeture. Je pense que je dormirais directement après avoir mangé et pris une douche… »

Autant lui dire tout de suite à quoi il devait s’attendre pour qu’il puisse me donner sa réponse en conséquence.
D’ailleurs, je disais fermeture mais, hier, c’était inventaire donc plus tard.

J’allais avoir envie de faire une longue nuit. Rien que là, en comptant les heures qui m’attendais, j’avais envie que Kazuki me garde captive pour aujourd’hui.
J’avais envie de passer plus te temps près de lui. Toute la vie si possible.

La matinée se déroula sans encombre, et à bien y réfléchir, cela me perturbait énormément.

Après tout, nous venions tout juste de nous retrouver après une longue période d'errance pour nous deux, dans ma tête, le scénario le plus probable était qu'une gêne soit restée entre nous. Pourtant, tout était redevenu comme avant, comme si tout ce temps de cauchemar -pour moi- n'en avait été qu'un et qu'il était parti maintenant que Haruna était réveillée.

Je n'allais pas m'en plaindre, mais quand même... Je n'eus cependant pas vraiment le temps de trop réfléchir que déjà je devais penser à sortir Daiji. Je lui offris une longue promenade pour ses petites pattes et à peine revenus dans l'appartement, le petit fennec se jeta dans les jambes de ma chère et tendre pour réclamer sa pitance.

Cette petite boule de poils était un puits sans fond !

Le reste du temps se déroula entre aspiration des plumes, nourrissage des autres animaux et un brin de ménage puis une fois qu'on fut tout les deux, j'appris que ma douce allait devoir travailler. J'aurais dû m'y attendre quand même, mais ça me rendait triste malgré tout. Je retrouvais celle que j'aimais, et voilà qu'elle devait partir.

Puis elle me demanda quelque chose, quelque chose qui me donna envie de lâcher une phrase qui risquait d'avoir des conséquences.

- Pourquoi tu ne viendrais pas habiter avec moi ?

Maintenant que j'avais commencer, je ne pouvais plus revenir en arrière et lui dire de faire comme si je n'avais rien dis.

Et puis, je n'en avais pas envie.

- Après tout ce temps loin de toi, j'ai besoin de te voir, de pouvoir te câliner et t'embrasser, avouais-je tout en la regardant dans les yeux. Tu n'imagine même pas à quel point tu m'as manqué, il est donc hors de question que tu t'éloignes encore. On a qu'à trouver un appartement pour nous deux, qu'on aménagerait ensemble. Mais je t'en prie, reste avec moi après tes heures de travail.

Inspire Zuki.

J'avais dis ça d'une traite sans prendre le temps de respirer, j'étais donc présentement un peu essoufflé, mais au moins, j'avais dis tout ce que je voulais et j'en étais heureux. Haruna comprendrait certainement mon besoin de vouloir la garder près de moi.

- Si ça ne tenait qu'à moi, je t'emmènerai faire ce séjour dont nous rêvions tout les deux dès demain, comme ça personne ne saura où nous sommes au début et je t'aurai pour moi tout seul.

Je revendiquais l'appartenance de Haruna, tout comme elle pouvait revendiquer la mienne. Et je n'allais pas hésiter à me battre bec et ongles pour que tout le monde sache que notre couple était solide et que rien ne pourrait le briser à part nous même ou la disparition de notre amour.

Et je ferais tout pour que ça n'arrive pas !

Ma tête vint se poser instinctivement sur la poitrine de ma douce, là où son cœur battait. C'était chaud et le rythme était apaisant.

Le rythme de la vie.

- Mais je suis sérieux à propos de vivre ensemble. C'est normal au bout de plusieurs mois de relation non ?

Avoir notre appartement rien qu'à nous... Le rêve !

Eh bien ça pour une surprise, s’en était une et je ne m’étais pas attendue à cette réponse lorsque j’avais demandé à Kazuki si je pouvais venir là ce soir. Certes, je savais que l’on en parlerait un jour mais c’était tellement soudain mais tellement compréhensible en même temps.

Cependant, malgré la surprise, je ne pouvais nier que sa proposition me ravissait et, surtout, me touchait. Le fait qu’il me le dise tout en me regardant dans les yeux me rendait toute chose alors que mon cœur entamait une course folle.

Et ce qui me surprenait aussi c’était qu’il serait prêt à m’emmener dès le lendemain à l’étranger rien que pour qu’on soit tranquille… Il savait que je ne dirais pas, non.

Je ne pus rien répondre sur le moment, et ma main se posa sur la joue de Kazuki lorsqu’il lova sa tête contre ma poitrine. Mon pouce vit des mouvements sur la peau douce de sa joue alors que j’allais hocher la tête pour répondre à sa seconde question. Néanmoins, je ne fis rien, me rappelant qu’il ne me voyant point.

De peur que mon silence soit mal interprété, j’éloignais mon petit-ami de ma poitrine avant de m’accroupir. Je gardais toujours ma main sur sa joue.

« C’est normal et je comprends ce que tu ressens, j’ai dit en ne lâchant pas son regard. »

Comment ça, ça sonnait comme un futur refus ? J’avais dit quelque chose en particulier qui pouvait laisser penser cela ?

« Je pense que je m’excuserais jamais assez pour t’avoir oublié mais, malgré tout, même amnésique, mon cœur semblait appeler le tien. C’est la force de notre amour… Et, si tu es d’accord, alors je viendrais habiter avec toi avec plaisir. »

Je me relevais pour déposer un baiser sur ses lèvres, un baiser chaste qui s’approfondit rapidement pour devenir plus langoureux. Plus passionné et je pris un raccourci pour rejoindre Kazuki dans le canapé sans défaire nos lèvres… Le dossier pardi !

Puis, lorsque le baiser se stoppa pour manque d’air, je laissais ma tête aller contre son torse avant de rire. Heureuse.

« Espèce d’idiot, t’aurais pas pu me demander cela ce soir ? Je n’ai pas envie de partir maintenant, c’est malin. »

Je n’avais pas dis ça méchamment, le sourire dans ma voix devait me trahir et, de toute façon, je ne pouvais pas en vouloir à mon petit-ami. Ou alors, il fallait vraiment qu’il me cherche et, encore… J’étais faible face à lui. Tellement que j’avais envie de rester tout l’après-midi contre Kazuki, avec lui. Je n’avais plus envie d’aller travailler mais je n’avais pas le choix si je voulais être sûre d’avoir des jours de congé pour quand notre voyage sera prévu.

« Je pense que je suis aussi heureuse que si tu m’avais demandé en mariage. »

Que… Quoi ? Je venais de dire quoi là ? Demandé en mariage ? J’allais vraiment pas bien moi. Enfin pas que je dirais non mais ce n’était pas le sujet ni le moment… Olala, qu’est-ce que je venais de dire encore ? Allez, on respire et on enchaîne.

« Je sais que ce n’est pas le cas, chaque chose en son temps mais… Hm, voilà quoi. »

Autant passer à autre chose, faire comme si je n’avais rien dit et me blottir encore un peu plus contre Kazuki. J’avais encore du temps devant moi et j’allais en profiter pour rester avec mon Kazuki.

« J’enverrais un message à un ami pendant ma porte. Je sais qu’il loue parfois des appartements et on trouvera peut-être notre bonheur dans ceux qu’il cherche à louer actuellement. Si tu veux bien sûr ! »

C’était une décision importante pour nous deux, une nouvelle page que nous allions écrire ensemble. Il était indispensable qu’on prenne les décisions tous les deux.

Je retins un soupir de soulagement quand elle me dit qu'elle serait heureuse de vivre avec moi, pas que j'en doutais, mais avec tout ce qui s'était passé, ça me rassurait d'entendre qu'elle avait autant envie que moi qu'on s'installe tout les deux dans un nid d'amour qu'on construirait ensemble avec un fennec en guise de chien de garde et une araignée pour effrayer les intrus ainsi qu'un chat pour chauffer le lit et le canapé. Une vraie petite vie de couple en somme.

Puis un baiser passionné fit s'échapper le cours de mes pensées, mais ce n'était pas pour me déplaire, et je ne pus que sourire à la remarque qu'elle fit ensuite. Elle pensait sincèrement que j'avais envie de la laisser partir maintenant que je la retrouvais ? Malheureusement, nous n'avions pas vraiment le choix, et je devais moi-même ouvrir la boutique, heureusement que je n'avais pas de commandes aujourd'hui, sinon Asae m'aurait tuée à coup sûr. J'irais avec Daiji, il avait un pouvoir d'apaisement assez incroyable ce petit.

Huh... Mariage ?

Alors comme ça Haruna pensait déjà à cela ? Intéressant, très intéressant même...

Mais comme elle le disait si bien, chaque chose en son temps.

Et puis, si on devait en passer par là, j'allais devoir demander la main à son père, mais dans le secret, elle risquait sinon de me trouver trop rétro, mais je tenais à faire les choses bien. Même si les Takashi semblaient m'apprécier et m'accepter, puis je devrais en parler à mes parents sous peine de me faire correctement calotter le crâne.

Zuki... Déjà un appartement et après, tu pourras penser à un mariage !

Puis le sujet revint justement sur un appartement pour nous deux. Enfin, je disais appartement parce que je n'étais pas certain qu'une maison soit dans notre budget, ni même qu'on trouve une maison dans les quartiers fréquentés mais on pouvait toujours espérer.

- On cherchera ensemble, dis-je après avoir déposé un baiser sur le sommet du crâne de Haruna. Ne te tracasse pas trop, on peut vivre dans mon studio quelques temps et on feuillettera les annonces. Mais rien n'est pressé.

Je n'allais pas me faire jeter à la porte, je payais mes loyers à l'heure et je n'étais pas quelqu'un de bruyant -comparé à Hiroki en tout cas-, j'avais donc peu de chance de me faire exclure par le propriétaire. Un monsieur austère au premier abord mais sympathique quand on se pliait à son règlement.

Avisant l'heure, je me dis que je devrais peut-être me dépêcher d'aller ouvrir la boutique, les plantes n'allaient pas se vendre et s'entretenir seules.

- Je pense que je vais y aller, si Asae apprend que j'ai laissé sa boutique sans surveillance, elle va m'étriper, fis-je avec un sourire. J'emmène Daiji avec moi, tu peux lui mettre un manteau et son harnais, s'il te plaît ?

J'enfilais le mien et vérifiais mon jeu de clés, puis une écharpe autour du coup et un bonnet enfilé plus tard, je me sentais prêt à affronter l'extérieur froid et bien vide sans celle que j'aimais. Puis j'eus une idée, idée que j'aurais dû avoir dès le départ mais qui était arrivée avec un train de retard.

- On a qu'à marcher ensemble un moment, on fait un détour par le parc comme ça Daiji sera heureux, puis quand ça sera l'heure, on t'accompagnera à la boutique de vêtement puis j'irai à celle de fleurs. Je viendrai te chercher le soir ou l'inverse, on verra suivant les horaires.

Et c'est ce qui se passa, après une bonne balade où Daiji finit complètement crevé, je laissais Haruna sur son lieu de travail et après un discret baiser tendre, on se sépara à regrets.

J'avais vraiment hâte de la retrouver, elle me manquait déjà...