※ Un rêve qui va se réaliser ? 》MIYA&BYA《

La NSA...

Une sorte de rêve... Difficile d'entrer dans ce cercle fermé et structuré. Mais bon, le maire ne pouvait s'entourer que des meilleurs, et les meilleurs étaient rares. Ils devaient pouvoir se fondre dans la population et faire des métiers stratégiques pour glaner des informations. Pour moi, ces personnes faisant partis de l'élite, me fascinaient réellement, ils avaient trouvé grâce aux yeux du grand Terazawa, il leur faisait confiance pour épurer Nishinaka de ses denshous réfractaires.

Qu'est-ce que j'aurai donné pour faire parti de ce groupe là...

Accoudé au comptoir de la partie café de mon établissement, j'attendais simplement, perdu dans mes pensées. Les fiches de paye étaient terminées, classées et seraient envoyées le lendemain, tout était prêt pour le lendemain, je n'avais donc plus rien à faire ici. Enfin si, en cherchant, on pouvait toujours trouvé quelque chose, mais je n'avais pas le temps de me lancer dans une quelconque activité à présent. J'allais devoir partir au plus tard d'ici trente minute pour rejoindre le gymnase avant qu'il ne ferme si je voulais pouvoir faire un peu de barres parallèles, ensuite je devais filer à l'écurie où se trouvait mes deux juments pour pouvoir m'occuper de la crinière d'une d'elle qui partait en compétition le lendemain. Puis il me restait ensuite à remplir la fiche pour le don de moelle osseuse que je pourrais envoyer le lendemain. Au mieux il me resterait environ quatre heures de sommeil pour cette fois.

Une longue nuit en perspective !

Ralala, que ma vie était bien morne, être à la NSA serait le plus merveilleux des cadeaux qu'on puisse me faire, j'en aurai sauté de joie -chez moi, fallait pas se faire repérer non plus- et j'aurai encore plus adulé le maire si cela était possible.

- Être un Nishinaka Special Agent doit être merveilleux.., soufflais-je doucement.

J'entendis alors un bruit qui attira mon attention, me retournant, je vis Miya non loin de moi. Mon employée modèle, je ne lui avais jamais rien reproché et pourtant je n'étais pas connu pour être une personne laissant passer quoi que ce soit, mais elle faisait tout à la perfection ! Elle ne faisait jamais d'erreurs en caisse, n'oubliait aucun client et connaissait les ingrédients de chaque préparation sur le bout de ses ongles manucurés. Toujours accueillante, souriante et propre sur elle, je pouvais réellement dire qu'elle était ma meilleure serveuse, si ce n'était ma meilleure employée.

- Tu fais encore des heures supplémentaires, lui fis-je en la regardant de mes yeux dans lesquels se trouvaient une paire de lentilles sclérotiques noires et rouges. Tu dois avoir le droit à au moins quatre jours de repos avec tout ce que tu fais en plus.

On pouvait dire que j'étais strict, égocentrique, trop franc et directif mais je n'étais certainement pas un patron qui forçait ses employés à se tuer au travail. Que moi je le fasse ne voulait pas dire que j'y obligeait les autres !

Fallait pas déconner non plus !

- On peut savoir pourquoi tu es encore ici ? Alors que tout les employés sont partis depuis au moins une heure trente ? demandais-je en m'approchant d'elle.

Dans ce genre de situation, un esprit pervers aurait pu voir la domination d'un patron avec son employée, sauf qu'il n'y avait rien de ça entre nous. Miya était seulement une femme que je n'arrivais pas à intimider, elle était vraiment trop parfaite cette femme.

Chami Byakuren & Takahashi Miya

Un rêve qui va se réaliser ?

Le travail fini, Miya alla au vestiaire récupérer ses affaires et finir, ainsi, la conversation qu’elle avait avec un de ses collègues avec qui elle faisait la fermeture du café. Bien entendu, l’établissement n’était pas fermé, le patron devait continuer de travailler.
La jeune femme prit son sac avant de le reposer et se tourner vers son collègue pour lui dire de partir avant. Elle devait encore faire des choses avant de quitter son lieu de travail. L’employée attendit son départ pour commencer ce qu’elle avait à faire.

Prenant le balai qui se trouvait non loin de la, la serveuse repartit dans le café pour y passer un coup. Ce n’était pas la première fois que la jeune femme le faisait et, au moins, ça évitait de donner trop de travail à ceux qui faisaient l’ouverture. Si Miya pouvait aider à rendre son lieu de travail parfait, elle n’allait pas lésiner sur les efforts.
Puis bon, elle devait bien cela au patron, Chami Byakuren. Si, aux premiers abords on pouvait penser que c’était un denshou, Miya avait mené son enquête pour voir qu’il s’agissait seulement d’un shinki. Ce qui faisait, également, rire intérieurement l’agente était la réaction des personnes face au jeune homme, ils étaient souvent surpris et la jeune femme était la seule à n’avoir montré aucune réaction. Les arts-martiaux lui avaient permis de rester stoïque ou indifférente à tout ce qui pouvait surprendre.
Zen du début à la fin, un sourire sur les lèvres et elle avait été embauchée. Depuis, ce métier était son métier de couverture et tenait à ce qu’il soit fait parfaitement.

C’est sur cette pensée que Miya finit de passer le balai avant de repartir dans les vestiaires. D’habitude, elle aurait passé l’aspirateur mais il était en panne depuis la veille donc… Pas le choix.

Takahashi observa les lieux avant d’afficher une moue contrarier et commencer à ranger. Lorsqu’elle finit, cela fait une bonne heure depuis la fin de son service et Miya devait encore passer à la NSA pour remplir des dossiers. Mais ça ne la dérangeait pas, c’était son choix après tout et elle faisait cela pour son grand-père.

Mais, alors qu’elle avait pris toutes ses affaires, l’agente resta derrière la porte pour éviter d’être entendu. Elle avait bien entendu ce que son patron venait de dire ? Il n’y avait pas de doute possible sur l’identité de la personne car, à part Miya, personne ne resterait ici aussi tard. Il n’y avait qu’elle et Byakuren qui avait les clés et, donc, effectivement, aucuns des employés restera ici après la fermeture pour éviter de se faire enfermé.
Donc, Bya voulait être NSA ? Il savait qu’il fallait être discret et passer aussi inaperçu que son employé modèle ?

Alors qu’elle voulait rester derrière la porte pour écouter et savoir ce que son patron pensait, le balai tomba dans un bruit sourd. L’écoute était, malheureusement finie et Miya pesta intérieurement avant d’ouvrir la porte et s’avançant dans le café, ses talons, fraichement mis, claquant sur le sol dans une douce mélodie alors qu’elle avançait avec grâce, déliant sa queue de cheval.
Non, ce n’était pas pour charmer son patron mais seulement pour paraître naturelle.

A la remarque de Bya, la jeune femme ne put s’empêcher de rire légèrement, observant les lentilles de son patron. Comme elle le pensait, il y avait un clin d’œil à Jeanne Mas… En rouge et noir quoi.

« Tout ça ? Le travail me manquerait vite ! »

Et la chasse au denshou ? Et les clients ? Et le café ? Et reprendre ceux qui faisaient une erreur ? Et être aux petits soins pour les autres ? Non, Miya ne pourrait s’arrêter 4 jours, ça lui manquerait vraiment et elle ne pourra plus assurer en tant que NSA.
Oui, en 4 jours, elle en observait des choses et, donc, elle ne pouvait s’absenter autant.

« Je faisais un peu de ménage pour que le café soit parfait demain, irréprochable. Puis, ça évitera aux personnes chargée de l’ouverture de devoir balayer. Ils seront plus en forme pour le service ! »

L’esprit pratique by Miya.

« Et vous ? Demanda-t-elle sans se défaire de son sourire. »

Elle n’allait pas dire qu’elle savait tout et qu’elle pouvait l’aider s’il le voulait. La jeune femme n’avait pas envie que son secret soit dévoilé. Alors autant laisser les choses venir à elle, que son patron lui parle et qu’elle lui donne des solutions évidentes.

Bya continuait d’avancer mais Miya resta là où elle était, sachant qu’elle ne risquait rien. Elle savait tout sur tout après tout… Et pas seulement les recettes ou les noms et visages des clients. La jeune femme en savait bien plus.

« On peut peut-être boire quelque chose avant de partir, un café, un chocolat, un thé chaud ou froid. Enfin, si vous voulez, je vais me préparer un café, je nettoierai avant de partir. »

Miya ou l’adoratrice du café. Elle se dirigea vers la machine pour préparer ce qu’il fallait et, éventuellement, quelque chose à son patron. Une employé modèle à tous les niveaux.

Miya était juste parfaite et oui je me répétais.

J'aurais pu lui confier les directives du café les yeux fermés. Enfin, juste pour la partie vente et celle du service, parce que les confiseries c'était mon domaine et les pâtisseries, celui... Du pâtissier !

Et oui c'est ça madame, vous gagnez un lot exclusif de t-shirts tout blancs sans aucun dessin dessus et un jeu de carte à l'effigie de Snoopy, on l'applaudit bien fort !

...

Donc oui, je ne pouvais rêver meilleure employée ! J'avais vraiment bien fait de la garder après sa période d'essai. En même temps j'aurai été fou de me passer d'un tel élément, elle m'avait éblouit dès le départ et n'avait jamais été intimidée par mon apparence ou alors elle ne le montrait pas.

- Les fiches de paye n'attendent pas, c'est vrai que d'habitude je les finis plus tôt mais avec l'arrivée de l'apprenti pâtissier, j'ai eu plus à faire, dis-je simplement tout en me servant un frappuccino dans un des frigidaires.

Je n'avais pas répondu à la proposition cachée de Miya de me préparer quelque chose, mais elle me connaissait assez pour ne pas s'en offusquer. J'aimais faire les choses moi-même dès que je le pouvais, c'était d'ailleurs pour cela qu'il n'y avait pas de comptable pour mon entreprise.

Sans non plus redire un mot, je m'asseyais simplement sur le bar, il serait nettoyé le lendemain matin de toute façon. Et puis j'étais quand même dans mon café ! Après la fermeture, je pouvais faire ce qu'il me plaisait !

- Tu pourras prendre tes jours de repos en plusieurs fois, mais il faudra que tu les poses impérativement, c'est dans le contrat.

Oui, chez moi, on ne payait pas toutes les heures supplémentaires. A partir du moment où j'estimais qu'il y en avait trop de cumulées, je demandais aux employées de se reposer. J'avais besoin d'une équipe dynamique à mes côtés, et même si je savais que je pouvais toujours compter sur Miya -et ce peu importe son niveau de fatigue-, il n'était pas question qu'elle ait un traitement autre.

Et puis bon, contrairement à moi, elle avait bien de la famille quelque part ou alors des amis, ou alors des activités comme moi. Pour être aussi en forme et pimpante, il fallait avoir une activité physique.

- Bon sang, que ma vie est morne ! ne pus-je m'empêcher de m'exclamer.

Oui, pour moi, se lever à quatre heures du matin pour faire des étirements, de la batterie et du piano pendant deux heures puis aller au travail toute la journée, pour ensuite soit aller faire de la gym ou s'occuper de l'entrainement de deux juments et pour finir avoir certainement encore de la paperasse à faire... C'était morne.

Sincèrement, j'allais finir par mourir d'épuisement à ce train là, et heureusement que je n'avais personne pour partager ma vie !

- Dommage que le maire ait fait son recrutement récemment, finis-je par souffler.

Je dois être un peu fatigué pour parler autant.

Ce n'était pas vraiment un secret, ceux qui me connaissaient un peu savaient que j'adulais monsieur Terazawa, pour moi, il était un modèle de réussite sociale et professionnelle. Ça ne m'empêchait pas d'avoir des connaissances denshou avec qui je m'entendais plutôt bien, il n'y avait qu'à voir Hiroki ou Ryuku. Enfin bon, ils étaient quand même un peu bêtes tout les deux d'être venus dans une ville de technologie si c'était pour être contre et ne pas vouloir s'intégrer.

Et puis bon, la NSA, c'était une sorte de challenge. Ce n'était rien d'y entrer -même si la sélection était rude-, il fallait ensuite s'imposer et montrer de quoi on était capable. Je pensais -sans vouloir trop me valoriser- que j'aurais été un très bon élément dans ce groupe. De part mon travail, je rencontrais du monde, avec ma tenue, personne ne pourrait me soupçonner d'être NSA et puis je n'avais pas de scrupules. Le seul point négatif étant que beaucoup étaient au courant de mon inclinaison à vouloir rentrer dans les rangs... Quoique si je la jouais finement, ce genre de chose pouvait tourner à mon avantage.

La vie voulait m'emmerder ? Qu'elle se prépare parce que je rendais tout au centuple.

Chami Byakuren & Takahashi Miya

Un rêve qui va se réaliser ?

Miya connaissait tellement son patron, qu'elle n'était pas surprise qu'il ne lui réponde pas. Elle en avait l'habitude et, si la jeune femme continuait de demander c'était par politesse puis, aussi, au cas où il aurait la flemme un jour... Ce qui ne semblait pas être près d'arriver.

Ecoutant ce que Byakuren racontait, la serveuse finit de faire son café avec une pointe de caramel avant de le poser sur le comptoir. Elle s'assit à côté de son patron alors que son regard se posa sur les enveloppes face à elle. Les jours de libres, elle en avait au moins un et demi par semaines, sans compter le dimanche et elle n'avait pas envie de plus. Elle n'en avait pas besoin et s'ennuierait vite.

« J'y réfléchirais dans ce cas. »

Entre le travail, la NSA, le shopping, Miya n'avait pas jugé bon de s'attacher à d'autres personnes que sa famille. Certes, elle avait quelques amis dans cette ville mais aucun ne connaissaient les secrets qu'elle cachait. Surtout celui à propos de son lien de parenté avec le maire, l'agente n'en parlait jamais. Alors bon, les journées de repos, elle ne faisait rien de plus que d’habitude… Ah si, elle pouvait passer plus de temps à s’entraîner aux arts martiaux, à l’attitude zen.

Puis, Bya haussa le ton ce qui surpris la jeune fille si zen à l'accoutumée. Oh non pas qu'elle était effrayé, il en fallait plus pour cela, elle avait juste été surprise du comportement du pâtissier, c'était si soudain. Sa vie était morne ? Qu'est-ce qu'elle y pouvait ? S'il voulait sortir faire les magasins un jour, avec elle, Miya n'était pas contre. Tant qu'elle pouvait faire plaisir, c'était le principal.

Puis, elle se souvint de ce que qu'elle avait entendu auparavant et la phrase qui suivit l'aida aussi. C'était bien ce que la jeune femme pensait et, cette remarque sur le recrutement lui fit froncer les sourcils. D'abord, les recrutements se faisaient tout le temps selon les besoins de la ville et, ensuite, les citoyens n'étaient pas au courant de ces recrutements... Y avait-il eu des fuites ? Non, impossible. Alors comment ?

Mettant ces questions de côté pour plus tard et en parler à son grand-père, Miya tourna son joli minois souriant vers Byakuren. Même si elle n'allait pas parler de son secret, la jeune femme pouvait toujours le conseiller pour l'aider à entrer dans la NSA. Lui donner des conseils évidents, rien de plus alors qu'elle le pourrait... Peut-être que c'était elle qui était à l'origine de l'entrée d’Asae dans la NSA. Miya savait que son "amie" était aussi douce qu'une brebis et elle attendait qu'elle faute pour en parler à son grand-père. Il était capable de faire bien pire que ce qu'il avait fait à Ueyama Miki. Même s’il ne changeait pas sa punition, Miya sera satisfaite, elle était plus sadique qu’on pouvait le pensait.

Redescendant, une nouvelle fois, sur terre, elle se permit de répondre gentiment à son patron.

« Vous savez, vous pouvez dénoncer beaucoup de denshou, si possible des dangereux. Je ne sais pas comment on peut les reconnaître, ils se fondent dans la masse, restant entre eux... Peut-être qu'ils vous prendront pour un des leurs... Ou alors découvrir un NSA et le menacer de tout raconter au maire s'il ne vous aide pas à rentrer dans la NSA. »

Cette dernière solution ne collant pas avec l’image que Miya souhaitait afficher, elle enchaîna. Vite ou non, c’était à voir mais, une chose était sûre, elle protégera son secret.

« Enfin, cette solution est quand même assez cruelle, je pense qu’il vaut mieux privilégier la dénonciation de denshou, non ? »

La jeune femme avait une image gentille à conserver devant tout le monde et ne pouvait déroger à cela. Même s’il s’agissait de son patron ou un de ses collègues à la NSA… Miya était un mignon petit chat, une araignée qui piéger sa proie dans ses filets.

Son sourire, sa gentillesse était ses forces.

« Même si je n’approuve pas vraiment les choix de la NSA, j’espère que vous atteindrez votre rêve. C’est ce qu’il y a de plus important ! »

Son discours n’était pas du tout en accord avec sa pensée car elle approuvait les choix de la NSA, de Terazawa. Mais, par contre, Miya était d’accord pour que tous les shinkis et bons NSA vivent leur rêve.

Miya était plein de bons conseil, elle disait tout cela en conservant cette douceur qui la caractérisait tant, j'aimais vraiment ce trait de caractère. Déjà parce qu'il attirait les clients en masse, et surtout parce que j'avais l'impression d'être face à un chaton aux griffes acérées. Qu'elle ne cherche pas à me duper, je l'avais déjà vu faire preuve d'autorité, jamais elle ne s'était énervée devant un client -ce n'était pas autorisé- mais elle savait se montrer très persuasive en cas de mauvais comportement. Elle cachait bien son jeu, voilà pourquoi je la respectais, elle m'intriguait presque autant qu'au premier jour.

- C'est sûr que dénoncer des denshou peut être pas mal, dis-je sur un ton tranquille tout en terminant ma boisson.

Et puis, vu que je pratiquais une multitude d'activités, je côtoyais plusieurs milieux et il serait donc difficile de remonter à moi. Qui penserait au chocolatier-confiseur quand le denshou dénoncé était une gymnaste ? Peu savaient que j'avais une activité en dehors, et ceux avec qui je faisais des activités ne savaient pas grand chose de moi. Ils n'avaient pas à savoir quoique ce soit d'ailleurs, ils n'étaient même pas des amis.

- Tchh... Arrête deux secondes avec tes discours plein d'espoir, l'optimisme c'est bon pour ceux qui n'ont pas le cran de dire ce qu'ils pensent vraiment sur une situation donnée.

Je savais que Miya ne s'offusquerait pas de mon ton ouvertement méchant et amer, elle me connaissait assez pour savoir que je n'étais aucunement en colère contre ses mots, juste que ça m'agaçait. Beaucoup ne me supportaient pas à cause de mon caractère particulièrement désagréable quand je m'y mettais vraiment. Mais bon, que voulez-vous, j'étais comme ça et puis c'était tout !

- Et puis les rêves, c'est bon pour les gamins. Je dirai qu'il s'agit d'une sorte d'objectif dans la vie... Notre maire à une vision des choses qui me plaisent, et si la population l'a élue c'est qu'elle est d'accord avec lui non ? Alors ceux qui sont contre tout ce qu'il nous offre n'ont qu'à partir pour aller travailler la terre.

Je pensais à mon ami Hiroki en disant cela, je l'appréciais énormément -surtout parce qu'on avait fais pas mal de conneries ensembles- mais il était idiot d'être venu dans cette ville où la technologie nous améliorait le quotidien alors qu'il préférait davantage la tradition. Entre lui et Ryuku, j'étais entouré d'une belle brochette d'idiots -des amis idiots-, heureusement que j'avais Ayumi pour remonter le niveau de mes fréquentations.

Je sautais du bar sur lequel j'étais assis pour aller jeter mon verre en plastique, même s'il était intact au niveau de l'usure, pas question de s'en resservir ! Question d'hygiène m'voyez ?

- Je vais pas tarder, ma journée n'est pas finie, la tienne par contre... Ou du moins ton travail ici est fini pour aujourd'hui, alors pose cette tasse à café et sort, je vais fermer derrière toi pour être sûr que tu ne reviendras pas faire le ménage !

Elle savait pourtant que cette semaine, c'était au nouveau serveur de s'en charger. Pas d'homme ou femme de ménage dans mon établissement, les employés devaient veiller à ce que leur lieu de travail soit propre. Les seuls exemptés de cette tâche étaient moi, le pâtissier et son apprenti, notre travail commençait trop tôt et demandait une attention constante. Donc les serveur et les vendeurs étaient ceux qui s'occupaient du ménage.

Et le tour de Miya ne viendrait que dans trois semaines !

- Tu rentres par où ? Je passe par Torishimari, on peut faire une partie du chemin ensemble.

Si nous avions été dans un de ces shojo, ce genre de phrase aurait été d'un romantisme écœurant, mais là, ce n'était qu'un patron qui essayait d'en apprendre plus sur son employée. Et patron qui voulait surtout l'empêcher de retourner travailler.

Oui, ça existe.

Chami Byakuren & Takahashi Miya

Un rêve qui va se réaliser ?

Miya avait tellement l’habitude du caractère de son patron qu’elle ne dit rien à sa remarque à propos des optimistes plein de rêves. C’était un des rôles que Miya tenait avec son sourire habituel pour se faire, ainsi, passer pour gentille. Une personne en qui on pourrait avoir confiance peu importe ce qu’on pensait du maire. C’était un caméléon qui s’adaptait à tout et se mettait rarement en colère. Il fallait vraiment le chercher. Même au travail, elle était du genre à conseiller et à faire preuve d’autorité si besoin.

Les arts martiaux l’aidaient à garder son calme et gérer toutes sortes de situations en restant posée. Son caractère l’aidait aussi à être ainsi. Aussi douce que dangereuse, c’est ce qui caractérisait Miya. De même que le respect des règles. D’ailleurs c’était la première à remettre les autres dans le droit chemin.
Surtout quand son travail en dépendait.

Finissant son café, la jeune femme hocha la tête à la remarque de Bya… Son style mis à part, il ferait vraiment un bon NSA, pardi. Il fallait vraiment trouver une solution à cela en sachant que, même si c’était la petite-fille du maire, ce n’était pas gagné. A part dénoncer des denshou en faire ses preuves, elle ne voyait rien d’autre.

« Il en faut toujours qui soit contre quelque chose. On ne peut rien y faire. »

Puis, ce n’était pas une solution de les faire partir. Au contraire, comment ils comprendraient tout ce que Nishinaka pouvait leur offrir s’ils partaient ? Non, ce n’était vraiment pas une solution.

Puis c’était plus facile à dire qu’à faire. En lavant sa tasse, Miya pensa aux nombres de denshou devenu shinki après un passage dans la prison spéciale. Malheureusement, certains faisaient semblant d’avoir compris et récidivaient peu de temps après leur sortie. Trop peu devenait shinki mais on ne pouvait pas les garder trop longtemps. Certains avaient des animaux et l’agente savait quel mauvais sang on pouvait se faire pour eux… Elle y tenait à sa tortue et à ses chats !

Après s’être étirée tout en délicatesse, miss Takahashi pencha la tête sur le côté. Torishimari… C’était pas loin du QG ça puis, au pire, ça ne lui ferait pas de mal de marcher un peu plus. C’était bon pour la santé en plus, c’était important.

« Je passe également par Torishimari puis c’est bien de pouvoir parler pendant un bout de chemin. C’est moins long. »

Il savait qu’elle avait un jeu de clé et que, si elle voulait, elle pourrait revenir pour faire un peu de ménage. Mais elle devait s’occuper de ses dossiers au QG et continuer à enquêter sur quelqu’un à cause d’une histoire qui lui semblait étrange. Une histoire du passé, certes, mais qui pouvait créer du tord à la NSA si elle ne la réglait pas rapidement.

Docile comme elle aimait le paraître, elle essuya la tasse lavée avant de la ranger. Il n’avait pas du remarquer son coup d’eau et liquide vaisselle. Mais, bon tant pis, c’était fait et ça ne sera plus à faire le lendemain par les autres employés.
Elle n’était pas là pour qu’ils aient du travail en plus. Surtout qu’elle restait aussi une employée et ça ne serait pas juste d’avoir un traitement de faveur parce qu’elle avait les grâces du patron.

« Je vais chercher mes affaires, je reviens tout de suite, dit-elle avec son sourire habituel. »

Elle partit dans le vestiaire dédié aux serveurs et récupéra son manteau, son écharpe et son bonnet. De poupée elle passait à jeune femme tellement mignonne qu’on avait envie de la croquer… Pas de gants cependant… Comment ferait-elle pour continuer de trainer sur son portable à écran tactile avec des gants ?
Une fois son sac récupéré, elle retourna dans le café.

« J’espère que vous n’avez pas trop attendu, j’ai essayé de faire vite. »

Miya ne pouvait pas, non plus, aller plus vite que la musique car elle restait humaine.

Tandis que Miya partait chercher ses affaires pour ne pas attraper froid en sortant, je n'enfilais qu'une paire de mitaines en similicuir et une écharpe en matière synthétique. Le froid m'atteignait évidemment -je n'étais pas encore passé du côté vampire de la force- mais je m'en fichais pas mal, l'humidité était bien plus dangereuse pour le corps qu'un temps froid et sec. Et puis ça n'était pas comme si je n'allais rien faire après, parler NSA avec mon employée m'avait donné envie de devenir plus fort et donc de me muscler. Il me suffisait de passer par chez moi récupérer des affaires de sport et direction le gymnase dont j'avais la clé.

Un peu de cheval d'arçon pour les abdos ?

Miya finit par revenir, dans des vêtements que je trouvais d'une banalité affligeante, mais certainement qu'elle devait être adorable et à la dernière mode pour le commun des mortels. De mon point de vue, elle n'était qu'un homme avec des protubérances mammaires et une couveuse intégrée, pas de quoi s'exciter en somme.

Tu n'es pas laide Miya rassure-toi.

- Tchh.., fis-je simplement quand elle revint avec sa semi-excuse sur le fait d'avoir peut-être été trop longue.

Après avoir éteint les dernières lumières et enclenché l'alarme, je fermais à clé en plus de baisser le rideau de fer. Cette entreprise était tout pour moi, je n'existais pas sans elle et elle n'existait pas sans moi.
Une fois sûr que tout était bien verrouillé et en sécurité, je remis les clés dans ma poche avant de commencer à marcher pour rejoindre Torishimari dans le froid et la nuit. Le noir était bien évidemment chassé par l'éclairage de la ville, pas besoin de sortir sa caméra avec vision nocture comme dans Outlast.

- Rappelle toi que demain on a la commande de madame Kumo, il faudra qu'à neuf heures tout soit correctement empaqueté. Faudra montrer à la p'tite nouvelle comment faire.

Pas besoin de demander si "Tu pourrais la former un minimum s'il te plaît ?", Miya était intelligente et avait certainement compris d'elle-même que je la chargeais de cette tâche. Il n'y avait personne d'autre -mis à part moi évidemment- qui pouvait mieux remplir ce genre de mission.

- Mais si elle n'est pas douée pour ça, renvoie là moi, on a toujours besoin de bras en salle.

Et non, je ne renvoyais pas les gens sous prétexte qu'ils n'étaient pas fait pour une tâche. Tout le monde ne pouvait pas être polyvalent...
Par contre, si la personne ne s'en sortait vraiment pas, elle était remerciée. Je laissais une chance, mais j'attendais un travail impeccable ! La survie de mon affaire en dépendait presque entièrement alors je voulais bien être sympa mais il y avait des limites.

Le chemin n'était pas long, et je savais qu'on allait devoir se séparer à un moment, moi pour aller dans mon luxueux appartement de Nishinaka no Hirokouji, et Miya pour faire ses affaires de son côté.

- Tu as réfléchis à ma proposition de devenir responsable des commandes ou tu n'y as même pas penser ?

Les gens commandaient de plus en plus, et je commençais à avoir du mal à caser tout le temps que je voulais pour m'occuper de cela, puisqu'il fallait les préparer d'un côté et parfois faire des assortiments spéciaux. Il aurait été plus simple pour moi si quelqu'un prenait les commandes. Pour le pâtissier et moi, ça nous ferait gagner du temps et donc de l'argent, et il n'y avait qu'une seule personne pour pouvoir remplir cette nouvelle mission.

Takahashi Miya.

- Je t'en demande peut-être beaucoup d'un coup, tu as le temps de réfléchir pour ça, rien n'est pressé.

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