I want to feel the sunshine on my face

Le monde était décidément étrange. J’avais tout fait pour éloigner mon ex-mari de ma nouvelle vie, j’avais essayé de l’oublier mais c’était à croire qu’on faisait tout pour nous ramener tous les deux. Toujours. J’avais bien évidemment conscience qu’une partie de moi le désirait sinon je ne me serais pas déplacée pour aller lui rendre visite de mon plein gré. Cependant plus j’avançais, plus je m'étais retrouvée contrainte de m’apercevoir que je n’avais au bout du compte pas tant que ça envie de le sortir de ma vie. Au contraire, j'étais juste effrayée de retenter une relation avec lui, malheureusement deux personnes comme nous qui avions partagé un tel amour, pouvons nous vraiment agir comme de simples amis en nous voyant ? Non. Et Ryuhei avait su trouver les mots pour me rassurer, surtout qu'il me manquait énormément et que donc, j'avais été obligé d'admettre que je l'aimais encore, qu'il n'y aurais toujours que lui. On avait tenté de tirer un trait sur notre histoire, de marquer un point finale néanmoins nous n'étions jamais parvenu alors pourquoi s'acharner à tenter de tourner une page qu'en fin de compte nous ne voulions pas tourner. Son histoire de frère m’avait vraiment intrigué aussi... J’aimerais pouvoir le rencontrer. Juste par curiosité. Voir s’il était différent des autres ou si au contraire, il était encore plus détestable. Je savais que cela ne plairait pas à mon mari, qu'il m'en voudrait de me mêler de choses que lui-même ne voulait pas se mêler cependant j'étais intrigué. Il n'avait jamais vraiment eu de famille hormis Ren et j'espérais qu'il puisse connaître la chance que j'avais eu d'avoir des personnes aimantes auprès de lui. Pas uniquement que Ren et moi.

Ne travaillant pas aujourd’hui, après avoir mangé et nettoyé tout l’appartement, j’étais sorti en ville, m’arrêtant à un temple près de chez moi. J’y passais souvent pour me détendre et prier aussi. Même si j’étais quelqu’un d’assez sûr de moi, j’avais mes propres tracas. Que cela soit la famille, les proches ou le travail. Ensuite, je m’étais arrêté dans un petit bar dont je connaissais plutôt bien le patron et avec qui je m’entendais bien. Depuis que j’étais revenu à Nishinaka, je me rendais souvent en ce lieu grâce à l’ambiance chaleureuse qui s’en dégageait. Peu de gens sur leur téléphone portable, tout le monde riait et discutait entre eux. Il n’y avait rien de mieux qu’une atmosphère aussi agréable et un délicieux chocolat chaud. J’adorais les chocolats chauds. Encore plus que le thé ou le café. Mon petit pêché mignon était le chocolat chaud.

C’était avec le sourire aux lèvres que je quittai les lieux, partant me promener au parc Heisei tandis que pour une fois, le ciel était d’un bleu presque éclatant. Les yeux clos afin d’apprécier le vent doux qui soufflait sur mes joues, je ne prêtai pas attention à ce qui m’entourait, encore moins à la demoiselle qui marchait en ma direction. Néanmoins, la sensation d’éclaboussement m’obligeai à me sortir de ce moment de détente et je n’eus pas besoin de réfléchir énormément pour savoir d’où ça venait. Ce n’était pas à cause d’un malencontreux accident mais de cette idiote. Ozawa Rio. Je n’avais jamais pu comprendre cette fille et avec le temps, j’avais fini par arrêter d’essayer. Nous étions apparemment bien trop différente. Hypocritement, je lui souris tout en glissant mes mains dans mes poches avant de m’approcher d’elle. Sans que je ne puisse le réaliser - ou pas - mes doigts quittèrent mon pantalon pour aller se cogner contre sa tempe.

- Oups. Pardon, Fis-je innocemment, Je n’ai pas fait exprès. Je ne comprends pas. Mes doigts sont partis tout seul.

Exactement comme ce cailloux qu’elle avait jeté dans cette flaque d’eau. Je n’en avais que faire d’être mouillé ou d’avoir mon pantalon tâché mais c’était plus elle qui m’insupportait que le reste alors je ne pouvais pas m’en aller sans réagir.

- A ce que je vois, tu n’as pas changé Rio. Toujours aussi stupide. Ma pauvre, tu fais peine à voir.

Haussant les épaules en accompagnement à mes paroles, je la devançai sans lui accorder le moindre regard. Elle ne méritait pas autant d’intérêt de ma part.  

Ozawa Rio a écrit:

I want to feel the sunshine on my face
   

Hanae x Rio.

   

 

   

   

   Comme je m’y attends la réaction d’Hanae ne se fait pas attendre. Plus que mon geste innocent, c’est ma présence qui semble l’insupporter plus qu’autre chose. En même temps depuis que je la connais, et cela remonte à un moment déjà, je fais tout pour lui montrer à quel point je la déteste. Plus le temps passait, plus notre relation s’envenimait sans que je ne fasse quoi que ce soit pour arranger les choses.  Cependant et pour dire la vérité, Hanae est le genre de fille avec qui j’aurais très facilement pu m’entendre avant que ma vie ne prenne un tournant radical. Malheureusement pour elle, et c’est complètement égoïste de ma part je le sais, je déteste les filles qui ont tout pour elle et qui étal leur bonheur au grand jour.  A l’époque la voir heureuse avec Ryûhei m’avait fait sentir encore plus seul que je ne l’étais déjà et c’est certainement ça qui à tout déclenché entre nous …

La voyant alors s’approcher de moi, je fais un effort et pousse faiblement sur mes jambes pour me retrouver en position debout. Je sais que la situation peu très rapidement mal tourner entre nous, il ne vaut donc mieux pas lui donner un avantage en restant assise.

Mon regard se plante rapidement dans le sien, elle est déjà trop proche de moi à mon gout. Je sais que je dois me méfier d’elle, cependant avant que je n’ai eu le temps de comprendre ce qui m’arrive, ses doigts viennent se heurter contre mon front me faisant grimacer instinctivement. Il n’y a aucune douleur et je sais que ce geste est complètement mérité, je ne m’attendais cependant pas à une riposte gestuelle aussi rapide venant de sa part.

-«  Mais bien sûr, c’est comme ce cailloux en fait, il a atterri tout seul dans la flaque devant toi » Dis-je sèchement.

Avec elle pas besoin de lui mentir, elle me connait assez pour savoir que ce geste était complètement voulu et ses répercutions avec. C’est bien dommage d’ailleurs, j’aime tellement jouer la pauvre petite femme innocente et incomprise par les autres. C’est tellement drôle de voir ma victime s’enfoncer devant moi et devant tous un tas de gens… Dommage qu’avec Hanae ce n’est pas aussi simple bien que les gens présent dans le parc restent un avantage pour moi.

-«  Ce n’est pas très gentil ça Hanae-chan » dis-je en affichant une moue boudeuse tandis que je la vois déjà s’éloigner de moi

Honnêtement je n’ai aucune raison de la retenir. D’autant plus qu’à partir du moment où elle sera partie je pourrais enfin reprendre le cours de ma journée tranquillement. Cependant, je n’ai pas apprécié sa remarque. Pour qui se prend telle pour me traiter de stupide ? Sérieusement si on avait été qu’à deux, il y a longtemps que je lui aurais arraché les yeux. Cependant dans un tel lieu, je préfère la faire passer pour la méchante pour éviter de m’attirer trop d’ennuie. Et puis je suis tellement douée pour ça que cela ne me posera pas trop de problème. Elle ne s’en est d’ailleurs sans doute par rendue compte mais déjà beaucoup de regard nous observe depuis que je me suis faussement excusé pour le caillou.

-«  Je me suis pourtant excusé pour le caillou, je ne comprends pas pourquoi tu es si méchant avec moi »

Sur le coup, il me faut faire un énorme effort pour ne pas sourire et garder mon jeu crédible à 100 %. Enfin quand je dis crédible, je ne prends bien sûr pas en compte Hanae.

-« On est amie pourtant … tu ne prends même pas le temps de savoir comme je vais avant d’être méchante … C’est toujours pareille avec toi … J’aurais tellement voulu savoir comment toi et Ryûhei allez. »

Le sujet de Ryûhei est bien entendu parfaitement calculé. Il y a beaucoup de chose entre eux que je ne sais pas, mais je ne suis pas là seul à ne pas tout savoir car je doute fortement qu’Hanae connaissent mon lien actuel avec ce charmant jeune homme….

@destiny.

Qu’elle était stupide cette fille. J’aurais bien voulu la claquer tant elle m’exaspérait cependant je m’abstins de tout geste, elle ne méritait même pas mon attention. Elle était juste gamine et immature. Elle n’avait même pas besoin de me préciser qu’elle avait fait exprès avec son caillou à la noix, je le savais. Et je n’avais que faire de ces gamineries. J’avais d’autres choses à penser que ses idioties. J’étais partie, l’ignorant totalement néanmoins à croire qu’elle n’avait pas l’intention de me laisser tranquille. Elle pouvait bien jouer aux « faux cul » devant les autres, elle ne m’impressionnait pas. Je n’en étais pas encore au point de jouer de la comédie pour attirer la pitié des autres. Rio était simplement pitoyable. J’avais espéré qu’elle change cependant rien de tout ceci n’était arrivé et je me rendais compte à quel point il y avait des gens détestables dans ce monde.

Je n’avais que faire de ce qu’on pouvait penser de moi, on pouvait me rabaisser, me reprocher mes actes ou même me mettre en prison que je n’avais que faire de ça. Je n’allais pas m’empêcher de vivre sous prétexte d’être sous un régime politique complètement totalitaire et glauque. Je fis demi-tour brusquement sur moi-même parce qu’elle m’agaçait et qu’il fallait réellement que je la remette à sa place. Non pas parce qu’elle parlait de Ryuhei et moi, je me fichais bien de ce détail là mais parce que ses airs de sainte nitouche m’horripilaient au plus au point. Cette fois-ci, je ne cherchais pas à être délicate que j’élançai ma main contre sa joue, la giflant de plein fouet.

- Arrête de faire comme si on était amie, s’il te plaît. Si tu as peur des autres, ce n’est pas mon cas. Tu n’es qu’une idiote, Rio. Et en plus de ça, jalouse. Tu crois quoi ? Que je ne l’ai pas compris au fil du temps. Tu peux continuer de t’amuser si ça te fait plaisir mais je crois que le bac à sable est plus dans tes cordes.

Parce qu’elle ressemblait à une enfant à agir aussi puérilement.

- Pour Ryuhei et moi, cela ne te regarde absolument pas. On n’est pas amie, pas même de simples connaissances alors n’essaie pas de mimer le contraire sinon je risque sincèrement de m’énerver.

Je l’étais déjà et ça se ressentait. De quel droit elle se mêlait de ma vie, de mon couple ? Si elle avait envie d’ennuyer quelqu’un, qu’elle le fasse. Mais qu’elle nous laisse en dehors de ça. De toute manière je ne devais rien à cette fille et elle pouvait me provoquer autant de fois qu’elle le souhaitait, cela ne changerait pas. Ma vie était à nouveau comblée, ce n’était pas Rio et ses jeux stupides qui risquaient de tout gâcher. J’étais passé par le pire mais à présent on avait bien l’intention de rejoindre le meilleur.

Je ne l’avais pas vu venir, sincèrement je n’avais rien vu venir du tout. Je savais que Rio était puérile, complètement folle aussi mais pas à ce point. On pouvait en vouloir au monde entier, je le concevais cependant ce n’était pas une raison pour s’en prendre à n’importe qui comme ça. Les personnes comme elle, on devrait les interner, ne plus jamais les faire ressortir... On enfermait Ren, un homme si doux et si gentil en prison, mais les filles comme elle on les laissait en liberté. Sous quel prétexte ? Parce qu’elle était jolie ? Et alors. Elle me faisait mal cette idiote néanmoins il était hors de question que je grimace ou lui montre, rien que pour ses beaux yeux. Elle ne m’effrayait pas. Je n’avais pas peur non, je la trouvais juste tellement folle. Je n’avais pas envie de commencer à me terrifier des gens comme Rio... En réalité, elle me faisait plus pitié qu’autre chose. Quel intérêt pouvait-on apporter à ce genre de femmes ? Qu’elle me tue si ça l’enchante bien que je doutais que là n’était pas son intention. Mais si elle croyait que la mort me faisait peur, elle se trompait sur mon compte. Je savais ce que c’était de souffrir, de perdre quelqu’un qu’on aime aussi... Je connaissais la difficulté et j’ai toujours vécu avec comme vision des choses que ce qu’il doit arriver, ça ne sert à rien de l’empêcher parce quoi qu’il en coûte, cela se passera à un moment ou un autre. Si je devais mourir aujourd’hui et bien qu’il en soit ainsi. Bien qu’au fond de moi, je ne le voulais pas. Je venais tout juste de retrouver Ryuhei, j’avais envie de vivre de nouvelles choses à ses côtés, de voir si notre couple méritait cette seconde chance ou non.

- Tu ne me fais pas peur, Crachais-je en la poussant assez loin de moi après avoir repris ma respiration, Tu es tout simplement complètement malade Rio ! Mais va te faire soigner !

Et encore, pour son cas, j’avais bien peur qu’on ne puisse plus faire grand chose. Il s’agissait là d’un cas désespéré.

- Tu peux me menacer si tu le souhaites, me faire du mal, ça ne changera rien à ma vie ! Tu te fais plus de mal à toi-même en agissant aussi bêtement. Tu me fais tout bonnement pitié. Si ça t’amuse, continue. Je n’en ai rien à faire.

A mon tour, je m’approchai dangereusement d’elle, noyant mes yeux noirs au creux des siens tandis que je la bousculai brusquement sans pour autant la faire tomber.

- Fiche moi juste la paix ! Mêle-toi de tes affaires sinon je te promets que je ne serais pas aussi cool qu’aujourd’hui. Je peux être douce comme un agneau mais je peux aussi être aussi adorable qu’un ogre lorsqu’on s’immisce trop là où on ne doit pas être. Soit ma vie !

Et mes proches aussi. Cette fille n’avait pas idée de ce don je pouvais être capable. En réalité, je l’ignorais moi-même cependant je savais que j’étais impulsive, imprévisible et que si on faisait du mal à ces personnes chères à mes yeux, la gentillesse ne faisait plus partie de mon vocabulaire.