Je ne pensais pas te revoir ici

J’avais de nouveau une après-midi de libre. Enfin, de nouveau pas vraiment car c’était pour composer l’après-midi du jour où je ne devais pas travailler et que, au final, j’avais dû remplacer une collègue. Je n’avais pas cherché ce que j’allais faire cette après-midi là que, déjà, j’avais pris rendez-vous chez l’esthéticienne. C’était en semaine et peu de personne ne prenait des rendez-vous à ce moment de la journée, donc aucun problème pour obtenir ce rendez-vous.

Ce n’était donc pour travailler que j’allais au shopping center aujourd’hui mais pour me détendre. J’adorais mon travail, certes, cependant j’avais accumulé trop de tension en moi ces dernier temps. J’avais besoin de décompresser et penser à autre chose.
C’était donc le sourire aux lèvres que j’arrivais à l’accueil du salon. Je saluais l’employée à l’accueil, lui demandant dans quelle salle avait lieu mon rendez-vous. Je n’avais pas besoin de lui dire qui j’étais, étant une habituée et aussi parce que celle derrière le bureau n’avait pas changé depuis que j’avais commencé à fréquenter le salon.

« C’est la deuxième salle, me répond-elle avec son éternel sourire sur les lèvres. Par contre votre esthéticienne habituelle est actuellement malade. C’est une de ses collègues qui s’occupera de vous aujourd’hui. »

Une petite moue se forma sur mes lèvres alors que j’acquiesçais aux paroles de la jeune femme. J’étais un peu déçue car j’appréciais celle qui s’occupait de moi habituellement et son travail était toujours satisfaisant.
Je souris à la jeune femme face à moi avant d’entrer dans la salle où j’avais rendez-vous. J’accrochai mon sac ainsi que mon manteau sur les portants adapter et mis une tenue plus appropriée pour le soin. Tout ça en me disant également que peu importait l’esthéticienne, le principal étant le résultat final.

J’inspectais rapidement la salle avant que la personne qui allait s’occuper de moi arrive. Je me tournai en entendant la porte avant d’avoir un bug en voyant la jeune femme face qui venait d’entrer.
Ma réaction dû être comique car je l’avais pointée du doigt tout en ouvrant grand la bouche. Bizarrement, je n’étais pas en colère ni agacée de la voir mais plutôt surprise… Tellement que je n’avais pu cacher mon étonnement.

« Miki, qu’est-ce que tu fais là ? Tu m’as suivie ? »

Je me sentie bête d’un coup. Miki avait la tenue de toutes les esthéticiennes du salon et je doutais qu’elle me suive après l’attitude que j’avais eue l’autre jour.

« Désolée, questions idiotes. C’est juste que j’aie été surprise. »

Je repris une attitude plus convenable avant de m’allonger sur la table, fermant les yeux.

« Je te préviens, si le résultat n’est pas à la hauteur de mes espérances tu risques d’en entendre parler pendant longtemps. »

Miki ou non, je préférai mettre les choses au clair… Mon apparence avant tout !

On est au milieu de l'après midi. J'ai passé ma matinée à courir. Une de mes collègues est malade alors ma patronne ma refilé tous ces rendez vous en plus des miens. Du coup je suis plus que fatiguée. Mais bon... Le travail c'est de l'argent ! La secrétaire à l'accueil m'appelle pour me dire que mon rendez vous est arrivé. C'est reparti ! Je sors de la salle des repos des employés et me rends dans la salle ou ma cliente m'attend.J'ouvre la pprte et me retrouve face à Haruna. Celle ci me pointe du doigt tout en ouvrant grand la bouche. Sa réaction m'arrache un soirire. Elle est telleme.t sincère dans ce qu'elle ressent. Et après elle me demande si je l'ai suivie. Très franchement, je me retiens de rire. Elle continue de me parler et je l'ecoute tandis qu'elle s'installe sur la table. Et a priori faut que je fasse gaffe car si me résultat n'est pas bien.... Enfin bref. Je m'approche des lababos et me lave les mains.

- Tu viens pour quoi ? Je ne m'occupe jamais de toi donc je ne sais pas ce que tu veux.

Je me dirige vers la table, prête a m'impliquer à fond dans mon travail !

J’avais entendu Miki s’activer et se laver les mains. Je ne répondis pas tout de suite à sa question, j’avais précisé ce que je voulais quand j’avais pris mon rendez-vous… Et j’avais presque oublié. Heureusement, je n’avais pas totalement oublié car sinon, j’aurai dû me lever pour regarder sur mon téléphone portable alors que j'étais bien installée.

« Il y a un soin du visage ainsi qu’une épilation des jambes et des sourcils. »

On était peut-être en hiver, je ne supportais pas l’idée de savoir qu’il pouvait y avoir des poils sur mes jambes. Au contraire, je trouvais ça gênant car même si personne ne le savait, je savais qu’ils étaient là, et ça me perturbait. Surtout que je portais des shorts à la maison donc bon…
Miki commença par l’épilation des sourcils. La première fois que je l’avais fait, j’avais eu très mal mais, à force, j’étais habituée et je ne ressentais presque plus la douleur, seulement des picotements.

« Ça fait combien de temps que tu es esthéticienne ? »

Je n’aimais pas vraiment le silence, même si je venais pour me détendre, si la personne qui s’occupait de moi ne disait rien je risquai de m’endormir et de me sentir mal au réveil… J’avais eu le tour une fois, et je ne retenterai l’expérience pour rien au monde ! En effet, le coup de mou que j’avais eu chez Naoki l’autre jour n’était presque rien à côté… Je chassais cette pensée désagréable de mon esprit pour éviter d’avoir peur pour rien mais également pour me détendre et écouter la réponse de Miki.

Je l'entends me répondre qu'elle vient pour une épilation des jambes, des sourcils et un soin du visage. Je commence donc par le plus rapide et aussi ce qui ne m’empêcheras pas de faire le soin du visage par la suite. Je prends donc une pince à épiler et commence à enlever Les poils et redessinez les sourcils. Quand Haruna me demande depuis combien de temps je suis esthéticienne, je réfléchis trente secondes. Ma réponse va-t-elle la blesser où non. Au final, je décide d'agir avec elle comme n'importe qu'elle cliente.

- J'i commencer à travailler depuis que je suis à NInshinaka. Avant je perfectionnais mes études. Histoire d'être sûre d'être compétente.

Je continue ses sourcils passant aux poils très fins que généralement les gens et même mes collègues n'enlèvent pas. Mais moi je n'aime pas quand les sourcils ne sont pas parfaitement dessinés. Peut-être mon côté perfectionniste qui ressort. Enfin bref. Je décide de reprendre la parole car les séances ne sont pas agréables sans balabla. Surtout pour les clients.

- Tu viens depuis longtemps ici ? Je ne t'avais jamais vu avant ? Bizarement c'est ici que je rencontre beaucoup de monde...

Cette phrase ma laisse réfléchir. Ici j'ai rencontré Kazuki, Aria, Kai et elle après notre dispute. Ce n'est donc pas que des bons souvenirs. Surtout Aria.

J’écoutai Miki parler. J’allais chez l’esthéticienne au moins une fois par mois pour être sûre que mon apparence soit irréprochable. J’avais trop souffert par le passé à cause de ça… Je ne voulais plus jamais revivre ça.
Je retins un petit sourire en me disant que Miki avait été l’une des causes de mon ancienne apparence et là, elle s’occupait de mon soin… C’était assez risible quelque part… Et j’espérai vraiment qu’elle ne détruise pas ce que j’avais mis tant d’année à perfectionner. Je me fichais que ça puisse paraître superficiel ou non, c’est ce que je pensais.

« Ça doit bien faire… 5 ans que je viens ici, je dis après réflexion. »

Réfléchissant ensuite à la suite de sa phrase et poussée par la curiosité je voulu lui poser une question sauf que, à la place, un soupir de bien-être quitta mes lèvres. Pourquoi ? Parce que Miki avait commencé le soin et ça faisait un bien fou.

« Tu sais, c’est normal de rencontrer des personnes ici. Je veux dire qu’un salon d’esthétique dans une ville où la perfection règne en maître c’est un endroit qui fonctionne et où tu peux faire des rencontres si le salon répond aux attentes des clients. Puis, ça veut aussi dire que tu t’intègres dans la ville. »

J’espérais qu’avec ça, elle ne cherche pas à regagner à tout prix mon amitié… Ce n’était plus quelque chose que j’accordais aussi facilement par rapport à avant.

« Sinon, tu vas bien depuis la dernière fois ? Je finis par demander. »

Je continue de l'écouter. Je m'applique du mieux que je peux sur son visage. J'adore mon métier. Moi même j'adore être parfaite physiquement alors lorsque j'ai des clients qui sont clairement Shinki comme Haruna, je met tout en œuvre pour que cette perfection ressorte. Dans le discours d'Haruna, j'entends qu'elle vient dans le salon depuis cinq ans. C'est beaucoup comme même. Je la laisse réfléchir et prends le masque que je commence à appliquer sur son visage. Elle lâche un soupir de bien-être, ce que je comprends. C'est un vrai plaisir pour moi aussi !

Je continue de m'appliquer sur son visage et je l'entends me dire que c'est normal de rencontrer autant de monde dans un salon de beauté, surtout à Ninshinaka. Je le sais mais ça m'étonne toujours. Surtout comment les personnes peuvent où non juger sans connaître ou apprendre à lier le contact. Elle se plonge de nouveau dans ses pensées. Et finis par me demander comment je vais.

- Je vais bien. Et toi

Je ne m'étends pas pas sur le sujet. Elle me l'a assez répétée et j'ai fini par le comprendre. On n'est plus amies et elle ne veux pas de mon amitié. Alors autant ne pas confier certains de mes problèmes. Surtout ceux la concernant. Ayant finis d'appliquer le masque, je vais chercher de quoi commencer son épilation et reviens.

- Tu es craintive au niveau de l'épilation au nom ? Parce que dans ce cas là je ferrais plus doucement.

Laconique. Je pense que c’était le mot approprié à sa réponse. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle me confie ses problèmes mais elle pouvait faire preuve de professionnalisme et pourquoi pas être un peu plus bavarde. Sa collègue m’aurait déjà assommé d’information sur les problèmes de voisinages, un chien qui aboie en pleine nuit, un bébé qui pleure tout la nuit… Des choses banales mais qui créées la conversation.

« Je vais bien, je finis par dire. »

Je ne dis rien de plus, si elle voulait parler, qu’elle parle. Ce n’était pas mon travail après tout. A part au magasin, je faisais assez peu la conversation aux personnes qui n’en avaient rien à faire, surtout Miki.
Ses doigts finirent par quitter mon visage. Je ne voyais rien, je gardais toujours les yeux fermés chez l’esthéticienne. C’était beaucoup plus reposant.

Miki finit par me poser une question à propos de l’épilation. Je retiens une réponse assez ironique, ne voulant pas qu’elle se vexe… Elle n’avait pas été douce par le passé alors que j’avais peur de partir, que j’avais confiance en elle. Elle ne s’en était même pas inquiétée.

« Tu peux, depuis le temps je ne crains plus la douleur de l’épilation et comme on dit : il faut souffrir pour être belle. »

Je me tus, paraître superficiel, sans cœur… Je devais lui apparaître ainsi mais je n’avais plus envie de me poser des questions car j’étais là pour me détendre.

« Vous vous faîtes des soins entre collègue ? »

Ma plus grosse question sur ce métier. Rendre des personnes belles, parfaites tout en les détendant était, selon moi, le travail d’une esthéticienne. Malgré tout, je me demandais si elles profitaient un peu de l’endroit pour pouvoir se détendre après avoir reçu les clients.

Le silence est pesant. Je n'aime pas cette situation. Ce... Vide. Voilà le mot. Mais j'ai tellement peur de faire une gaffe, que le peu de relation, même si c'est de la haine, qu'on a vole en éclat. Quand j'entends sa réponse, je me rends compte, une nouvelle fois, à quel point je l'ai fais souffrir. Au point qu'elle me paraisse sans cœur. Je vais chercher les produits pour pouvoir l'épiler. Je retiens de toutes me forces les larmes qui menacent de s'écouler de mes yeux. C'est trop tôt. Je n'étais pas préparer à la revoir de sitôt et surtout sur mon lieu de travail.

Je me baffe mentalement. Il faut vraiment que je reste professionnelle ! Sinon je risque de me faire virer et alors, adieu à ma couverture. J'entends la question de Haruna. Si on profite de ce qu'on fait pour les autres... En cherchant toujours les produits et en les mettant à chauffer, je lui réponds.

- Personnellement, non. Autant m'occuper des autres et les rendre beaux me passionne, autant qu'on s'occupe de moi, je n'aime pas du tout. Mais certaines de me collègues adorent ça. Du coup la patronne, nous accordent certains soirs des soirées pour nous, où on peut faire ce que l'on veux dans l'institut. Même si je ne me fais pas papouiller, il y à une bonne ambiance. On rigolent bien...

Je plonge dans mes pensées. A un moment, j'étais venue et pour me forcer à me faire papouiller, mes collègues m'avaient complétement aspergée de farine et d’œufs. J'avais été obligée de me déshabillée et elles en avaient profité... Les lâches. Malgré tout un joli sourire fleurit sur mes lèvres à ce souvenir. Je vais chercher la cire qui est chaude maintenant et revient près d'Haruna.

- Et toi ? Tu fais quoi comme métier ? Ça se passe comment ?

Je commence à m'activer sur ces jambes.

J’écoutai la réponse de Miki et le bruit qu’elle faisait pour éviter de m’endormir car la salle était bien chauffée, le masque faisait un bien fou et la table confortable ne m’aidaient pas dans mes bonnes résolutions.

Je ne dis rien de plus, plus aucune question, rien. Je n’avais pas envie de faire la conversation, mais alors pas du tout. Si elle voulait parler, libre à elle de le faire. Je répondrai mais je n’engagerais rien toute seule. Je trouverais un autre moyen pour ne pas m’endormir.
Je pris un certain temps avant de répondre à la question qu’elle me posa. La cire était assez chaude et j’avais besoin d’un certain temps pour m’y habituer… Sinon Miki aurait le droit à une réponse entrecoupée par des remarques sur la température de la cire. Une fois habituée, je pris la parole.

« Je suis vendeuse dans un magasin de vêtements, je réponds. »

Je ne lui précisais pas l’emplacement de la boutique pour être sûre qu’elle ne vienne pas y faire tour… Il ne manquerait plus qu’elle vienne me voir là-bas !

« J’y travaille depuis mes études et c’est assez sympa comme travail. »

Pour ne pas dire que j’adorais mon métier ! Il y avait certains désavantages mais ils ne valaient rien face aux avantages que je trouvais dans ce métier. De plus, vu que j’étais dans le magasin depuis longtemps, j’étais un peu la main droite de mon patron qui avait beaucoup de travail en dehors du magasin… C’était assez satisfaisant.

« Ce qui est bien aussi c’est que je peux voir les nouveaux vêtements en avant première… Vêtements sur lesquels j’ai des promotions, tout comme mes collègues. »

C’était assez rare de pouvoir acheter moins chers les vêtements du magasin où on travaille… J’en avais conscience.

« C’est une ambiance assez familiale je trouve, on est peu et on s’entend bien même si on ne se voit pas vraiment en dehors du travail... »

Je ne dis rien de plus sur ce sujet mais je grimaçais un peu, le masque avait durci ce qui m’empêchais de pouvoir vraiment grimacer.

« Chaud ! »

Je n’avais pas pu retenir cette exclamation et j’avais fortement fermé les yeux ayant, je ne sais comment, assez de lucidité pour ne pas bouger et laisser Miki s’en charger… Elle l’avait quand même pas fait exprès… Si ?

J'écoute attentivement Haruna. Pas comme l’esthéticienne mais comme l'amie que je ne suis pas. J'aimerais tellement pouvoir gommer le passé. Mais les erreurs du passé ne peuvent être rattrapées. Ni même celles du présent. Je viens de brûler Haruna et son exclamation m'a fait renverser la cire sur moi. Et effectivement elle est brûlante. Je la sens me brûler sur toute la longueur du bras gauche et la cuisse droite. Mais ce n'est pas le plus important. Je suis complètement affolé d'avoir fait mal à Haruna. Le fait de l'avoir comme cliente me stresse et dans ma bêtise j'ai oublié de vérifier la température de la cire. Heureusement pour moi, elle ne semble pas brûlée. Je me met à bégayer et retiens des larmes de frustration et de douleur face à la brûlure.

- Je... Je suis désolé ! Je...

Je retiens un sanglot. La douleur est insoutenable. Mais Haruna est plus importante. Je relève la tête en espérant que ma douleur ne se verra pas sur mon visage. Je prends une longue respiration imaginaire et regarde de nouveau Haruna.

- Tu n'as rien ? Je suis désolée ! Vraiment !

Je n'ai aucune excuse. Elle va pensez que je l'ai fait exprès. Mais ce n'est pas important. Je vérifie que quand j'ai renversé la cire, je n'en ai pas mis sur elle mais je ne vois rien. Tant mieux. Je me lève et repars en direction de la cire vu que j'ai tout fais tombé sur moi et en prends une nouvelle que je fais chauffer légèrement moins longtemps. La douleur est horrible. Je verrais ça après. Le client d'abord. Néanmoins une larme coule sur ma joue. Au bout de deux minutes, je reviens vers Haruna et recommence là ou je m'étais arrêter.
Mais je dois être maudite... Je suis gauchère et le moindre mouvement avec mon bras brûlé me fais retenir un gémissement de douleur. Mais je continue mon ouvrage.

- Désolé La température e­st mieux là ?

Je serrais les poings et les dents au maximum pour éviter de pleurer ou crier face à la douleur qui me faisait respirer plus rapidement. J'entendais Miki parler sans comprendre ce qu'elle disait trop car j'étais trop occupée à essayer de penser à autre chose pour oublier la douleur.
Je soufflai en constatant que la chaleur avait disparue. J'espérai ne pas être brûlée plus que ça car mettre de la crème n'était pas un problème mais les cloques faisaient assez mal et porter des talons avec… Impossible.

« Je sais pas… Disons que ça pique juste un peu pour le moment. »

Il fallait souvent un certain temps avant de pleinement ressentir la douleur due à une brûlure. Je l'avais appris à mes dépends un jour à cause d'un fer à friser.

« C'est mieux, oui, je dis quand elle m'appliqua, surement, une nouvelle cire. Beaucoup moins chaud »

J'hésitais à faire une blague pour détendre l'atmosphère, comme j'avais l'habitude de le faire mais là… Je ne voulais pas lui montrer ce côté. Puis ma seule faute avait été de venir ici aujourd'hui… Si seulement elle pouvait sortit de ma vie, je ne demande que ça.

« Je veux bien t'avoir dit ne pas être craintive au niveau de l'épilation des jambes mais c'est pas une raison pour me brûler… »

Je n'étais pas très sûre que ça détende grandement mais c'était ça ou je me mettrai à parler de notre passé commun… Et je ne voulais plus me tracasser avec ça, ou du moins pas le montrer à certaines personnes.

« Pourquoi tu as voulu devenir esthéticienne ? Je demande pour faire la conversation. »

J'étais quand même curieuse de savoir pourquoi cette branche. Enfin bon, pas tant que ça non plus mais c'était un sujet de conversation comme un autre. Puis, ainsi, elle comprendrait également que l'incident de la cire était clos. C'était des choses qui arrivaient et ce n'était pas, non plus, la dernière fois que ça m'arriverait.

Elle me dit que c'est bien moins chaud. Je suis rassurée. Au moins elle ne m'en portera pas trop rigueur... J'espère. Mais vu sa réplique suivante, rien n'est moins sûre. J'aimerais tellement faire changer les choses. Je lève de nouveau le bras pour appliquer la cire. Une larme perle au coin d'un des mes yeux mais je fais en sorte qu'Haruna ne la voie pas. Hors de question alors qu'elle m'en veux de lui montrer mes faiblesses. Elle me demande pourquoi le métier d’esthéticienne. Si seulement elle savait...

- Je ne sais pas non plus. J'ai toujours voulu être soit dans cette branche soit dans celle de la mode. Mes études y ont été consacrées. Malheureusement, il semblerait que la mode ne soit pas pour moi. Et rendre les gens beaux est une chose que j'adore faire.

Je baisse les yeux. La douleur est vraiment horrible. Un peu plus et je laissais passez un gémissement montrant à quel point je souffrais. C'est hors de question. Je prends une grande inspiration et passe sur ma main droite pour appliquer la cire.

- Je pense que quel que soit l'extérieur, l'intérieur est bien plus beau. Une bonne esthéticienne est quelqu'un qui sait faire ressortir cette beauté. J'en suis très loin mais j'aimer.. Aaanh

Je n'ai pu retenir ma plainte. La douleur est tellement forte que je n'arrive plus à retenir mes larmes. Je me lève puis me rassois. Même si je souffre, je ne peux abandonner ma cliente. J'essuie rapidement mes yeux avec ma main valide et recommence mon travail.

- Désolé... Je n'aurais pas du faire ça.

J'en reste là. Si je continu de parler, je ne pourrais pas cacher ma douleur comme je le fait avec mes larmes. Je n'ai vu Haruna que trois fois. Une fois au parc, une fois au Kobini avec Kai mais de loin et aujourd'hui. A chaque fois j'ai pleurer...

Miki s’arrêta en plein dans sa phrase pour lâcher une plainte… Qu’est-ce qu’elle avait encore ?
J’ouvris les yeux pour me rendre compte que la jeune femme semblait avoir mal à la main. Quelle idiote. Vraiment. Sur ce point j’étais devenue comme elle, j’en avais conscience. Elle ne montrait jamais ses faiblesses à tout le monde. Seulement à quelques personnes.

Malgré tout, je ne dis rien, ni ne montrais que j’avais tout vu. J’attendis simplement que le soin se termine sans dire un mot de plus. La laissant se concentrer pour qu’elle oublie la douleur… En parlant de douleur, je sentais que ma jambe commençait à piquer ce qui signifiait que j’allais devoir dire au revoir au talon et bonjour à la cloque pendant quelques jours. Super.

Une fois que le soin fut fini, je me levaise avant de regarder Miki.

« Idiote. »

Je me levais pour récupérer mes affaires avant de lui expliquer pourquoi je n’avais pu m’empêcher de dire ça.

« Si tu m’as la prochaine fois, ne fais plus jamais ce que tu viens de faire. Si tu te fais mal, je ne vais pas pleurer pour toi certes, mais je comprendrais que tu dois t’arrêter quelques instants. »

Je n’étais pas devenu un monstre sans cœur quand même. J’étais juste devenu plus prudente et moins confiante envers les autres, voilà tout.
Je soupirais avant de repenser à quelque chose car je m’étais déjà blessée au magasin et mon patron m’avait obligé à aller à un certain endroit…

« Je ne sais pas si tu le sais, mais il y a, au dernier étage, une salle pour s’occuper des employés du centre si jamais ils se font mal. Ils pourront surement t’aider à apaiser la douleur pour le reste de la journée. »

Je n’allais pas la pousser à y aller, Miki était assez grande pour se gérer toute seule. Puis, je n’en avais rien à faire qu’elle se surmène ou non.[/color][/color]

Je baisse la tête honteuse. J'ai agis bêtement et je le sais pertinemment. Mais notre relation est déjà tellement compliquée que je en voulais pas envenimer la situation encore plus. Je... Je décide pour une fois d'assumer mes actes. Il est temps que je change ce que je suis. Que je ne sois plus lâche !

- Je suis lâche. Je l'ai toujours été. Je préfère souffrir plutôt que de risquer un tant sois peu de subir des reproches. Alors je suis peut-être idiote et naïve mais je ne voulais pas risquer de me faire encore plus de mal en te disant que je devais arrêter de prendre soin de toi. Maintenant je sais que j'ai eu tord.

Je me tais. Je ne veux pas qu'elle me réponde donc je commence à ranger mes affaires. C'était mon dernier rendez-vous. Je l'entends me parler de cet endroit au denier étage. Je pense que j'irais puis après je partirais chez Sora pour qu'il me soigne. J'ai plus confiance en lui même si ce n'est pas son métier premier, il a appris à le faire lors de ces études.

- J'irais. Merci.

Un bref silence s'installe entre nous. Haruna rassemble rapidement ces affaires. et là je fais surement le truc le plus idiot de toute ma courte vie.

-Je... J'aimerais....

Je prends une grand une inspiration et me lance.

- J'aimerais savoir si tu accepterais qu'on se rencontre... Une autre fois. En dehors du travail ou d'une rencontre surprise.

Je me mords les lèvres. j’appréhende tellement sa réponse. Mais je n'en reçois aucune. Haruna se contente juste de quitter la pièce me laissant en plan. Ce sera surement pour une autre fois....