Mikan, ou la fille trop swag.

Who I am inside:

My little story:

Bon, vu que je dessine aussi bien qu’un manchot, je vais vous épargner un Draw my life qui serait fatal pour vos pauvres petits yeux de bridés. A la place, je choisi les mots pour vous conter l’histoire de ma vie qui est – au fond – pas trop compliquée, mais tout de même un peu complexe. Installez-vous confortablement, ça va commencer !

Il était une fois une petite fille un peu dans la lune qui vivait dans l’une des plus vieilles familles de Nishinaka. La famille Soma, plus exactement. Lorsqu’on parvenait à passer le portail de cette propriété existant depuis dix générations, on y découvrait un véritable petit village où de nombreuses maisons anciennes et jolies entouraient un bel étang qui devenait une piste de patinage l’hiver. Moi, j’ai grandi dans la maison principale du clan. Mon père est un maitre en art martiaux un peu trop silencieux et solitaire. Ma mère en revanche est une vraie pipelette, passionnée  par son métier de professeur de littérature. Je ne sais pas trop comment il a fait pour l’emballer, vu comment il est maladroit, mais faut croire que Ka-chan a su voir en lui une tendresse qu’il ne montre pas facilement. En tout cas, ils se sont mariés rapidement, et devinez quoi ? Un an plus tard, j’ai ramené ma fraise et j’ai fait de leurs nuits douces un véritable enfer pendant des mois. Mais je sais qu’ils ne m’en veulent pas. Au fond, ils me voulaient plus que tout au monde. C’est en tout cas ce que To-chan me dit, lorsque je suis triste.

Je ne sais pas non plus comment c’est arrivé, mais mes parents ont adoptés trois autres enfants. Je me suis donc retrouvée avec trois frères que j’adore. Le premier, Shige, il a mon âge… Donc je le vois un peu comme mon frère jumeau. Il est assez comme mon père, calme et téméraire. Mais malgré ses nombreux silences, il est toujours là pour moi et je peux me confier facilement à lui. Ensuite, il y a Ryo. S’il était un véritable petit ange enfant, à présent du haut de ses quinze ans, il joue un peu au rebelle qui a ses sales humeurs dus à sa crise d’ado… et autant dire qu’il fait un peu chier. Mais malgré tout, mon affection pour lui ne bouge pas car je sais que c’est juste passager. Il est assez possessif et supporte mal le fait qu’un homme puisse m’approcher de trop près. Ça donne parfois de drôle de situations. Enfin, il y a Jun, le petit dernier de la friterie, celui qui n’arrête pas de me coller. Avec son adorable bouille, il est capable d’amadouer le plus cruel des hommes, je crois qu’il tient ça de moi. Il n’a que onze ans, et pourtant, il est sacrément intelligent. Intelligent et sensible. Très sensible même. Il partage avec moi la passion pour la musique et le chant, ce qui me rend vraiment heureuse. Je le materne parfois un peu trop, mais c’est normal depuis que notre mère est…

Aaah~… J’ai oublié de vous raconter ce passage-là de ma vie. J’aurais préféré remarque, mais on ne peut pas tout avoir. Bon… Peu de temps après l’arrivé de Jun-chan dans notre famille, Maman a eu soudainement mal à la tête. Pendant des jours, puis tout le temps. Un mois plus tard, on lui diagnostiquait une grosseur aussi massive que celle d’une balle de golf dans le cerveau. Une tumeur donc. Les médecins n’ont rien pu faire, nous non plus. Elle est donc partie loin de nous, et nous avons vécu une année très difficile ensuite. Je n’aime pas trop parler de cette période, car  l’image de mon père à ce moment-là m’a toujours fait beaucoup de mal. Heureusement, il s’est repris, on s’est serré les coudes, et nous avons appris à vivre de nouveau, sans jamais oublier Ka-chan pour autant. J’pense qu’elle veille sur nous et qu’elle nous regarde tout le temps de là où elle est. C’est un peu notre ange gardien. Ils ne le savent peut être pas, mais je lui parle souvent la nuit, en regardant les étoiles. C’est peut être bête, mais j’ai le sentiment que le ciel nous lie toutes les deux.

Si aujourd’hui, notre vie semble paisible et unie ensemble, ce n’est plus vraiment le cas depuis quelques mois. Le maire de la ville envisage de démolir la propriété ainsi que le dojo des Soma et cherche donc à nous faire déménager. A la place de nous, il aimerait voir l’un de ses buildings qu’on ne compte plus à Nishinaka, centré sur la technologie, plus aux normes de la ville. Ce qu’il ne comprend pas, c’est que sa politique, nous n’en voulons pas. La famille Soma était là bien avant lui. Et notre demeure existe depuis des générations. Elle a une histoire et… nous y sommes très attachés. Mon père serait tout simplement anéanti de partir d’ici. Je me bats donc depuis pour qu’on puisse garder notre maison, et que ma famille puisse continuer d’être heureuse.

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