Sekino Yuna ~ If you never try, you'll never know

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C’était un doux matin d’automne que la petite Yuna vit le jour dans la grande ville qu’était Osaka. Son sourire est ce qui illumina aussitôt le visage de ses parents, ravi d’avoir une si jolie petite fille. Ils étaient sur d’eux, elle deviendrait une bonne personne dotée d’une grande intelligence comme eux, d’un respect hors norme et d’une droiture comme on en faisait plus. L’enfant n’était pas encore né que son père et sa mère avait déjà conçu des tas de projets d’avenir pour la fillette. La famille Takahashi avait sa réputation dans la ville de part leur richesse ainsi que par l’image qu’il dégageait. Ils étaient toujours polis et courtois, toujours calme, prêt à écouter ce qu’on avait à leur dire avant de prendre une décision. Madame Takahashi avait fait de grandes études et travaillait en tant que juge. Elle était particulièrement respecté par le travail qu’elle effectuait bien que des difficultés la femme avait été contrainte d’en confronter, difficultés du métier. Monsieur Takahashi lui était à la tête d’un grand cabinet de notaire alors il était inutile de préciser que dans cette famille, le droit et les règles avait une importance inouïe. Tous deux sortis de la vieille école, ils avaient bien la ferme intention d’inculquer cette éducation à leur fille.

Malheureusement pour eux, Yuna était loin de ce qu’ils avaient espéré. Elle ne tenait jamais en place à la maison et s’amusait à faire tourner en bourrique ses professeurs qui luttaient durement pour lui apprendre les bonnes manières. On voulait qu’elle se tienne droite, qu’elle ne mette pas ses coudes sur la table, ne pas parler la bouche pleine... En bref, un véritable calvaire. Elle avait l’impression d’être une poupée avec qui on jouait à tourner dans tous les sens. Cela ne lui avait jamais plu. Ses parents faisaient exactement ce qu’ils voulaient d’elle et elle n’avait jamais son mot à dire. Elle ne comptait plus les nombres de fois où on l’avait puni alors qu’elle n’était qu’une enfant. Sa mère croyait que compenser avec l’argent, lui offrir des belles robes et des beaux bijoux aideraient à faire d’elle quelqu’un de bien... Elle croyait qu’avec ça, sa fille changerait, aurait envie d’être une bonne personne. Hors, malheureusement, ce n’était pas ainsi qu’on s’occupait de ses enfants. Yuna rêvait d’aventure, d’aller se traîner dans la boue avec les copains, de s’amuser et de ne pas avoir à se soucier de ses maudites règles. Au cours des années, elle fut néanmoins obligée de s’y résignée, réalisant qu’elle ne pourrait pas aller à l’encontre de ce que désirait sa famille.

Elle avait commencé à écouter plus attentivement ses professeurs, à porter les vêtements de marque que sa mère lui achetait et c’était presque devenu une habitude pour elle d’aller à l’école aussi bien vêtu. Cependant, son caractère ne changeait pas et elle devait faire de son mieux pour se retenir de ne pas courir avec sa robe, encore moins de l’arracher sinon c’était maman qui risquait de ne pas être contente. Si on omettait cette éducation qu’elle détestait, Yuna était quand même née avec une cuillère en argent dans la bouche, arrivant facilement à obtenir ce qu’elle désirait. Elle avait pris goût au bon côté de la richesse : en soit, pouvoir s’acheter tout ce dont on voulait. Le shopping était devenue l’une de ses principales passions alors qu’elle n’était encore qu’une vulgaire collégienne. Mais si elle adorait les beaux vêtements, elle aimait tout autant les abîmer. En fait, elle adorait tout ce qui ne faisait partie de ces règles stupides et la poussait souvent à faire n’importe quoi. Elle aimait pousser ses limites et son adolescence fut la période où la jeune femme se rebella le plus. Le nombre de fois où elle sortait de chez elle le soir par la fenêtre pour aller faire la fête avec des amis ne se comptaient plus. Elle n’était pas méchante, loin de là, elle était juste débordante d’énergie, toujours prête à faire la moindre bêtise. Tout ça, dans le dos de ses parents bien sûr. A l’école, elle faisait en sorte de bien se tenir, d’aller au club dans lesquels sa mère l’avait inscrite et d’être aussi poli, respectueuse que ce qu’on lui enseignait depuis l’enfance. A la maison, c’était pareil, elle avait pris l’habitude de jouer ce rôle à la perfection. Seulement ce visage n’était pas ce qui la correspondait vraiment. Elle détestait tout ce qu’aimaient ses parents toutefois elle ne parvenait pas à leur en vouloir... Ils ne s’en rendaient pas forcément compte et elle pouvait voir que malgré tout, ils tenaient à elle plus que tout, ne désirant que son bien. Voilà pourquoi, elle continuait de donner le change pour eux. Toujours.

L’année de ses seize ans provoqua un puissant tourment dans sa vie. Ses parents avaient choisi de quitter Osaka pour s’installer à Nishinaka, une ville prometteuse et qui ne cessait de s’élargir. Fan de mode, Yuna n’avait pas été déçu et savait qu’elle se ferait facilement des amis. Ce qu’elle n’avait pas prévu était qu’en dépit des petits amis qu’elle avait déjà tenté d’avoir avant, elle avait enfin connu son premier véritable amour. Ils étaient sortis ensemble le jour de son anniversaire, une date qu’elle a rayé du calendrier aujourd’hui. Il n’avait pas beaucoup d’argent mais il était formidable... Enfin, pas dans leur début. Il était le genre de gars typique qu’on qualifierait de « bad boy » mais il n’était pas comme les autres. Il était terriblement mystérieux seulement ce qui le différenciait était qu’il ne l’avait jamais jugé par sa richesse, il n’avait jamais voulu son argent et il avait toujours été franc avec elle. Il se battait tout le temps, c’est vrai, il n’était pas le mari parfait que souhaiterait ses parents, c’était vrai aussi... Il séchait tout le temps les cours parce que de toute façon, il n’avait pas les moyens pour entrer dans une prestigieuse université et qu’il se devait de trouver de l’argent par n’importe quelle manière. Plusieurs fois la jeune femme lui avait proposé de lui en prêter mais Satoshi refusait.

Elle avait mis du temps à avouer leur relation à ses parents qui évidemment étaient contre. Pourtant tous deux avaient changé. Le jeune homme était devenu plus sérieux, mieux habillé, trouvant même un travail convenable quant à la demoiselle, elle avait pris sur elle et cessait ses bêtises, devenant plus responsable. Elle était entré à l’université afin d’être une brillante avocate. Ce n’était pas son souhait, elle haïssait le droit cependant elle avait espéré qu’ainsi ses parents lui laisseraient au moins le choix de sélectionner la personne avec qui elle souhaitait finir sa vie. Et ils avaient enfin accepté ce petit ami tandis que leur fille faisait partie des meilleurs à la faculté puis que son année se terminait.

Mais alors qu’elle songeait enfin pouvoir être heureuse, Yuna n’avait rien vu venir... Satoshi était mort le week-end suivant. Il lui souriait constamment à chaque fois qu’ils se voyaient, lui jurait qu’il l’aimait, que ses dettes étaient presque remboursées, qu’ils pourraient bientôt être heureux néanmoins la jeune femme avait été obligé d’admettre qu’il ne s’agissait que de belles paroles que son amant employait pour la rassurer. Il s’était suicidé. Comme ça. Du jour au lendemain. Et elle avait tant pleuré, se noyant dans des milliers de recherches afin de trouver une raison à ce drame. Ce qu’elle découvrit plus vite qu’elle ne l’aurait cru... Satoshi avait emprunté une grosse somme d’argent à cet homme : Sekino Katashi. Même s’il avait des dettes, elle savait qu’il n’aurait pas tout envoyé en l’air ainsi alors elle avait effectué sa propre enquête au cours des années, ne s’arrêtant jamais. Elle se fichait des lois et des règles mais comptait bien faire payer ce vaurien qui avait tué son petit ami un jour ou l’autre. Et sa première intention était avant tout de se venger.

La jeune femme s’était mise à changer, ne se gênant plus de cacher qui elle était ni ce qu’elle voulait désormais et ses parents n’en avaient rien dit, pensant que tout cela était causé par la mort tragique de celui qu’elle aimait. A l’heure actuelle, Yuna n’en fait plus qu’à sa tête et n’a plus qu’un unique objectif : la vengeance. Elle est doué pour mentir, pour se faire passer pour ce qu’elle n’est pas, pour continuer à apprécier les bonnes choses malgré tout mais surtout pour obtenir tout ce qu’elle désirait. Elle était prête à tout pour punir « l’assassin » de Satoshi, allant même jusqu’à accepter un mariage arrangé avec le fils de ce dernier. Avec elle, il n’était pas au bout de ses peines. Encore moins de ses surprises.

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