Two idiots lost in Pakistan • |

Cet homme était le dernier des abrutis et la jeune femme se demandait souvent si ça valait vraiment le coup d’avoir épousé un type comme lui. Non, ça ne valait pas le coup évidemment mais pour ses propres affaires, Yuna avait malheureusement besoin de cet idiot. Elle ne l’aimait pas, sûrement que lui non plus d’ailleurs hors ça, elle n’en avait strictement rien à faire. Il lui avait parlé de mariage arrangé donc il était normal qu’il n’y avait aucun amour là-dedans, que chacun avait ses propres intérêt et si Monsieur Sekino croyait que c’était à cause de leur fortune, elle n’en avait que faire. La sienne lui suffisait amplement et jamais elle ne se serait marié à ce garçon s’il ne disposait de chose dont elle avait besoin. Enfin au vue de l’énergumène, il était probablement tout aussi malsain et « bâtard » que son paternel alors elle continuerait son enquête en douce. Comme elle l’avait toujours fait jusqu’ici, allant même jusqu’à se mettre dans des situations pas possibles. Et ça pour se mettre dans de sacré situation, elle n’en ratait pas une... Aujourd’hui encore, la jeune femme pouvait le prouver. Partir en voyage de noce, ça plaisait forcément à tout le monde. Partir avec un mari stupide et qui était, quand même, plutôt « relou » plaisait moins. Surtout lorsque celui-ci avait décidé que le Pakistan était un excellent pour fêter cela. Soit Naoki se moquait littéralement d’elle, soit il manquait définitivement une case à ce type. Qui voudrait célébrer ses noces dans un endroit aussi lamentable et dangereux que ce dernier ? Pas elle en tout cas. Dire qu’elle rêvait de Bora-Bora ou des Maldives, c’était fichu. Plus que fichu.

Vêtu d’une longue robe, un voile qui camouflait la totalité de ses cheveux, Yuna n’arrêtait pas de protester alors qu’ils étaient en direction de l’hôtel. Elle voulait changer de destination, allait dans un endroit plus paradisiaque, voir des beaux garçons aussi tant qu’à faire, pas des gars avec pleins de barbes et habillés tout aussi bizarrement qu’elles. Leurs cheveux lui semblaient tout crépu et puis ils avaient l’air, sales. La ville où ils étaient aussi d’ailleurs. Maintenant qu’elle y songeait mais où est-ce qu’ils étaient ? Vraisemblablement l’expression « trou du cul du monde » s’accordait très bien à leur situation aujourd’hui.

- Pourquoi tu as tant tenu à venir ici ?! Râla encore l’avocate tandis qu’ils arrivaient dans leur chambre d’hôtel.

Il n’y avait même pas d’homme pour porter ses valises et si la devanture de l’établissement lui avait paru louche, l’intérieur de la pièce ne lui disait rien qui vaille non plus. Ca ressemblait à une chambre tout droit sorti de film d’horreur... Des trous sur les murs, de la saleté - beaucoup de saleté - une salle de bain minuscule et un bruit bizarre qui sortait du radiateur. Génial. Jouant encore les saintes nitouches, Yuna retira ce voile qui la gênait et qu’elle avait du se retenir d’arracher des milliers de fois avant de venir ici.

- Non mais c’est quoi cet endroit ?! T’as pas trouvé mieux comme hôtel ?!

On la reconnaissait la fille « chiante » là ? Et encore... Naoki n’avait certainement pas tout vu. Mais elle était choqué, ce n’était pas comme s’ils manquaient d’argent alors pourquoi choisir un taudis pareil ? S’il était si désireux de connaître l’aventure, qu’il s’inscrive à Koh Lanta et la laisse tranquille avec ses idées farfelues. Il ne manqueraient plus qu’ils se fassent kidnapper, tient. Quoi que non... Elle se surprenait elle-même à le penser mais il y avait apparemment pire que de se faire enlever. Dans un cri strident, ni une ni deux, la jeune femme avait sauté sur le lit avant de s’agiter paniquée, son index désignant les cafards qui marchaient devant le meuble.

- Ecrase les ! Ecrase les ! Fait quelque chose !! Ordonna-t-elle avant de le taper vivement sur l’épaule, le poussant en avant pour qu’il s’occupe de ses maudites bestioles, Dépêche-toi ! Ecrase les !

Ca, le mari l’avait assurément compris qu’il fallait les écraser. C’est qu’elle était autoritaire, la petite.