Come here, i'll hug you ♥♥ |#| REN&RYUHEI

Ren ! Si j'avais trouvé la peine de Miaki injuste, je trouvais celle de Ren inadmissible. Quoi, comment ça, j'étais pas objectif ? Ren était mon meilleur, c'est vrai. Mais il ne méritait vraiment pas ça. Il était trop bien pour ce genre de prison, trop pur ! J'avais demandé une permission de sortir de l'hôpital, ou plutôt, je me l'étais offerte, parce qu'il fallait que je le vois. J'étais un NSA qui allait un peu trop souvent voir ses potes dans une prison de Denshou quand même. Bon, je n'étais pas vraiment un exemple de Shinki... Pas du tout en fait.

J'avais promis, juré, et tout ça que je reviendrais en fin d'après-midi. J'avais un mal terrible au niveau des reins, forcément, mais je m'en fichais. Il fallait que je le vois. Et bien sûr, il était déjà tout étincelant de shinkitation. Oh, le pauvre.

-REEEEEEN ! Oh mon petit Ren.

Oubliant sa douleur, il s'était approché de la table où il l'attendait, ne se souciant pas des autres visite autour d'eux, il posa ses mains sur ses joues, tournant son visage dans tout les sens pour s'assurer qu'on ne lui avait rien fait. Quoi ? On aurait pu le taper. Et ça, ça l'aurait vraiment énervé.

-Ils t'ont rien fait ? Tu vas bien ? Putain Ren... J't'avais dit d'acheter au moins l'iPhone 4S, dans quel merde tu t'es fourré encore ?

On fait de l'humour, on fait de l'humour, mais le plus triste, c'était que des gars étaient enfermés ici pour des détails aussi ridicule. Esquissant un sourire, je relâchais son visage tandis que j'agitais ma main vers lui. « Salut ! » avant de m'asseoir face à lui, l'air de rien.

Stupide. C’était vraiment stupide. Injuste aussi, mais surtout très stupide.
Il n’avait tué personne. Ni violé, volé et encore moins arnaqué (à part son meilleur ami), mais il se retrouvait tout de même là, enfermé, comme un vulgaire criminel de bas étage. Non, franchement, c’était stupide.
Le pire était sans doute qu’on lui avait laissé aucun moyen de se défendre. On l’avait jeté là-dedans, comme un animal sauvage qui avait besoin de se faire dresser. Oh, il était éduqué, il avait pas besoin de ça ! Normalement, il avait le droit à un appel téléphonique.
Droit non respecté. Donc en plus ils vivaient tous sous une dictature ? Ah bah bien.
Nishinaka ne tournait vraiment pas rond… Si Monsieur le Maire pensait le faire changer d’avis c’était raté. Plus têtu que le champion des entêtés, Ren ne changerait pas sa façon de vivre.

Il était là, assis sagement, à attendre sa visite. Il puait le Shinki, c’était horrible. Il voulait juste se doucher pour oublier tout ça. Peut-être que ce n’était qu’un mauvais rêve. Oui, c’était ça, il allait bientôt se réveiller.
Entendant la voix de son meilleur ami, il quitta ses pensées. Il avait presque envie de lui sauter dessus, de le serrer fort et de pleurer. Il était un homme, alors il n’allait pas se donner en spectacle. Malgré sa mauvaise humeur, il ne put s’empêcher de rire un peu suite au comportement de Ryûhei.
Il agita rapidement sa main à son tour.

« Salut papa », dit-il enfin un sourire amusé aux lèvres, « Eh, tu sais que j’ai pas l’argent pour acheter ce truc ? »

Il laissa son regard se perdre autour d’eux avant de continuer rapidement :

« Enfin, j’avais pas l’argent. Quand je sortirais d‘ici, je serais tellement riche que j’en achèterais au moins 7, un pour chaque jour de la semaine »

Il préférait être là et en rire plutôt que d’en pleurer.
Il lança néanmoins un regard plein de désespoir à son meilleur ami. Ce dernier avait pas les plans de la prison tatoué sur son dos par hasard ? Il pourrait s’enfuir comme ça.

Bon il m'avait appelé « Papa » c'est qu'il n'était pas encore assez à bout pour oublier son humour. Je voyais bien qu'il n'allait pas bien et qu'il n'était pas comme d'habitude. J'aurais envie de le cacher sous mon manteau et de l'emmener avec moi pour quitter cette prison. Mais je ne pouvais pas. Déjà qu'un NSA qui allait voir un Denshou, une fois encore, ça passait moyen, si en plus je l'aidais à sortir... Je lâchais un petit soupir avant de rire doucement à sa déclaration. Ah super, des iPhone pour chaque jour de la semaine ! L'excitation de malade !

-Maman est venue te voir ?

Non, promis, je ne me lancerais pas dans le débat « je t'aime plus qu'elle, regarde ! » parce que, déjà, c'était totalement vrai. Mais je lui demandais juste ça pour m'assurer qu'il n'était pas tout seul et que d'autres étaient déjà venus le voir. Peut-être Yuki... Il faudra que je l'appelle pour qu'on parle de son « fils » et de ses problèmes en prison.

-Tu as fait quelque chose ? Je veux dire, pour te retrouver là. Critiquer Terazawa ou fais des sales coups, enfin je sais que c'est pas ton genre mais quand même.

Je réalisais que ça faisait longtemps que je n'avais pas vu cet ordure arnaqueur d'host. Enfin, ex-host comme je m'étais fait renvoyé. Parce que j'avais découvert que j'avais un demi-frère et que j'ai fait une crise de « je reste enfermé chez moi pour stalker ma 'famille' » puis que sa mère est revenue dans ma vie et qu'on s'est laissé une seconde chance. Et maintenant, j'avais besoin d'une putain de greffe de rein et que j'avais deux frères qui s'en battaient littéralement. Ahhh ~ tellement de choses qui arrivent dans une si petite vie. C'est fou.

-En tout cas, joue-toi Shinki à fond pour vite sortir d'ici !

S'il restait une semaine de plus, je lui mettrais la fessée de sa vie pour lui apprendre.

Un petit sourire amusé se forma sur ses lèvres alors qu’il hochait la tête affirmativement. Oui, « Maman » était venue le voir. Ah… il avait vraiment des parents formidables !
Il croisa légèrement les bras sur son torse, lançant un regard presque vexé quand Ryûhei lui demanda s’il avait fait quelque chose.

« J’ai travaillé, payé mes factures et fait de mal à personne. Ca doit être pour ça que je suis là », dit-il en haussant les épaules.

Sa tête bascula en arrière alors qu’il regardait avec attention le plafond. Il répondit par un « Mm » à la phrase de son ami et ne redressa son visage que quelques secondes plus tard. Il avait déjà prévu de jouer le Shinki, de sentir le Shinki, de transpirer le Shinki même ! Il ne voulait pas rester là plus longtemps.
Ses yeux scannèrent rapidement le visage de son ami avant qu’il ne s’accoude à la table. Il observa son meilleur ami, un sourire malicieux aux lèvres, alors qu’il songeait à se cacher derrière lui pour fuir cet endroit.
Puis, la révélation le frappa : il fronça les sourcils, Ryûhei était plus petit. Ca ne pouvait pas marcher. Dommage, ça aurait pu être le meilleur plan d’évasion qu’il n’ait jamais conçu.
Il se mit à rire légèrement à son idée.

« C’est triste qu’on ait pas la même taille. J’aurais pu m’échapper en me cachant derrière toi », expliqua-t-il rapidement.

Un autre sourire vint éclairer son visage avant qu’il ne fronce les sourcils une nouvelle fois. S’il le faisait trop souvent, il allait finir ridé avec l’heure.

« Au fait, ça va toi ? », demanda-t-il doucement, « Parce que t’as une sale tête... sans te vexer hein »

Enfin, ils devaient avoir une sale tête tous les deux.

« Et dis-moi la vérité », dit-il en le pointant du doigt pour le menacer, « Fais gaffe, j’suis un criminel maintenant, j’ai les moyens de te faire parler »

Ryûhei n’avait pas intérêt à mentir. Il le sentait bien qu’il y avait un truc.

Bon, si Maman était venue, ça va. Il n 'était pas tout seul. J'avais envie qu'il ait de la compagnie et qu'il sente qu'on le soutenait quoiqu'il arrive. Je n'avais pas eu l'occasion de parler à Hanae de l'emprisonnement de notre fils, mais j'étais content qu'elle soit venue le voir.
En tout cas je ne pus que répondre d'un soupir à ce qu'il venait de me dire... Ouais, c'était injuste. Il ne méritait pas ça. Surtout pas lui. Bon, d'accord, c'était un sale arnaqueur, il méritait des claques, mais pas de la prison.

Un sourire se posa sur mes lèvres tandis que je me demandais si je devais le taper ou rire de son audace. J'allais rire. Même s'il devait savoir que ma taille m'emmerdait. Profondément.

-Ça peut encore le faire, t'as qu'à te couper les jambes et ça passe.

D'ailleurs, en le regardant, je me demandais ce qu'il ferait s'il avait ma taille. Parce que là, on avait un peu près une certaine égalité niveau beauté, mais c'était grâce à sa taille, sinon je serais clairement mieux. Forcément. Bon, je me gardais bien de lui dire, je ne voulais pas le peiner davantage encore.
Enfin, j'aurais dû. Je cherchais déjà un mensonge lorsqu'il me demanda comment j'allais, je ne voulais pas le tracasser davantage. Mais il fut bien plus malin puisqu'il exigea la vérité. Ouais, un criminel. Pour lui faire plaisir, je levais les mains en l'air, faisant genre qu'il me faisait peur. Ah, qu'est-ce qu'on ferait pas pour ses gosses.

-J'ai quelques soucis de santé en ce moment, j'ai fugué de l'hôpital d'ailleurs pour venir te voir. J'ai besoin d'une greffe de rein sinon je serais sur dialyse jusqu'à la fin de ma vie. Le grand drame. Ah, et j'me suis fait viré aussi, donc bientôt, on va devenir coloc, je viendrais avec Maru sous le bras ! Et plus vite que promis en plus, comme tu m'as ruiné avec ton putain de costume la dernière fois. Heureux ?

Pour sûr que mon chat adorera vivre avec Ren. Il n'aimait pas du tout Ren. Comme le monde en général. Maru n'aimait personne sauf lui-même. Et encore parfois je me demandais s'il s'aimait vraiment. En tout cas, avec plus le moindre sous en poche, je doute de pouvoir garder mon appartement. Du moins, il faudrait que je me bouge pour trouver un truc.

-Mais j'ai une bonne nouvelle ! On s'est rabiboché un peu avec ta mère.

Enfin un peu... Beaucoup à vrai dire. Mais je ne voulais pas me montrer trop optimiste devant lui, pas qu'il soit déçu au bout du compte de redevenir le fils d'un couple divorcé.

Se couper les jambes ? Bien sûr. Est-ce qu’il y avait une scie dans les parages ? Non. Oh dommaaaaaage… ! Comme s’il allait se couper les jambes. Sa taille, c’était sa presque fierté. Il aimait être grand. S’il venait à perdre ne serait-ce qu’un centimètre, il en était sûr, il allait déprimer.
Il secoua négativement la tête face à son ami, cette idée n’était pas LA solution pour le tirer de là. Tant pis, il allait en chercher une autre. Il trouverait un jour, il trouverait !

Il leva rapidement les yeux au ciel quand Ryûhei leva les mains avant de lui prêter une oreille plus qu’attentive. Il écarquilla les yeux au fur et à mesure. Et quand son ami lui demanda s’il était heureux, il ne put qui lui lancer un regard plein d’inquiétude mais aussi de reproches, avec un soupçon de colère.
Il passa rapidement sa main sur son visage avant de soupirer légèrement. Et forcément, il était là, enfermé, alors que son meilleur ami avait besoin de lui. C’était quoi l’embrouille ? Il lui cherchait des soucis le Terazawa là ?
La suite le fit tout de même légèrement sourire. Il était content si Ryûhei et Hanae avaient pu se donner une seconde chance.
Néanmoins, le reste du discours de son ami tournait en boucle dans son esprit.

« Tu le savais depuis longtemps ? Pour ton rein ? », dit-il en l’observant un instant avant de se pincer les lèvres, « Et pour ton boulot, t’as été viré avant que je vienne ici ? »

S’il répondait que oui, il hésitait : l’engueuler parce qu’il n’avait rien dit ou juste le prendre dans ses bras parce que c’était trop triste et qu’il l’aimait trop et qu’il se sentait nul ?

« Tu peux venir à l’appart, c’est chez toi aussi », dit-il en souriant doucement, « Mais sinon, ton rein, il te le faut quand ? », finit-il en lui lançant un regard inquiet.

Son regard ne quitta pas le visage de son meilleur ami.

« J’te donne le mien ! Mon rein ! », s’exclama-t-il brusquement.

Il lui donnerait même les deux si c’était nécessaire, rien à faire que lui en est besoin aussi. Ryûhei était plus important.

Un léger grognement quitta sa gorge. C’était bien beau de dire qu’ils étaient « frères », dans ce genre de situation ça changeait rien pour la médecine.
Il leva légèrement les yeux au ciel en entendant Ryûhei. Ses frères pouvaient rien pour lui. Génial. Y avait rien de mieux que la famille, apparemment. Il lança finalement un regard blasé, inquiet et désolé à son meilleur ami. Un traitement ? Il grimaça quelque peu. Qu’est-ce que ce traitement impliquait comme complications ?
Son regard traîna rapidement autour d’eux dans la salle. Il y avait pas un frère de Ryûhei qui se planquait dans les environs ?

Il envoya un regard presque vexé à Ryûhei. Comment ça il le savait avant qu’il n’entre ici ? Et il avait rien dit ? Il hésitait grandement entre le secouer comme un pommier et l’accrocher au plafond de sa chambre, comme ça il l’aurait toujours avec lui. Parce que, même s’il s’amusait toujours quand il disait à Ryûhei qu’il ne pourrait pas vivre sans lui, c’était vrai. Sérieusement, qu’est-ce qu’il deviendrait sans lui ? Autant le mettre à l’asile tout de suite, parce que sans son meilleur ami, il allait devenir fou.
Et il aurait certainement sermonné son ami si ce dernier ne l’avait pas remercié. Ses mots restèrent bloqués au fond de sa gorge.
Il déglutit lentement, comme pour les avaler et ne rien dire.
Sauf qu’il ne comprenait pas pourquoi Ryûhei le remerciait. Il n’avait rien fait. Il ne pouvait rien faire. En plus, il était enfermé, et inquiet maintenant. Il serra légèrement son poing sous la table, faisant de même avec sa mâchoire, tournant la tête sur le côté pour que Ryûhei ne croise pas son regard.
Il n’avait pas envie que son ami puisse tout lire dans son regard… lire sa tristesse, son incompréhension, son envie de tout casser…

« Me remercie pas, j’ai rien fait », lâcha-t-il en se raclant la gorge.

Il passa rapidement sa main sur son visage, faisant à nouveau face à son meilleur ami.

« A part me faire enfermer, j’ai rien fait de spécial… », prononça-t-il doucement, « D’ailleurs, si tu passes par mon appart, pense à arroser mes plantes »

Un fin sourire étira tout de même ses lèvres malgré son inquiétude grandissante.
Il en était certain, il n’allait pas bien dormir cette nuit.

« Ah et si t’y restes, pense à tout préparer pour mon retour »

Ren avait fait plus pour moi que la plupart des gens, et il ne semblait même pas s'en rendre compte. Tant pis, je n'avais pas envie de lui hurler mon amour. Pas ici. Pas maintenant. Pas encore. En l'entendant reparler de son enfermement, je pris une mine blasé, haussant les épaules en murmurant « iPhone 4S ». Il savait très bien qu'il ne pouvait s'en vouloir qu'à lui-même. On voulait un vieux Nokia ? Eh ben on allait en taule, bordel de merde, c'est les règles. Un petit sourire se glissa sur mes lèvres en l'entendant. Il était mignon quand même. Je ne pouvais m'empêcher de sourire toujours plus, hochant rapidement la tête.

-Compte sur moi, je poserais même mon chat sur tes affaires pour marquer mon territoire, lançais-je en riant. Je passe arroser tes fleurs tout à l'heure, normalement je serais encore à l'hôpital que tu sortiras d'ici. Tant mieux, t'auras le temps de m'acheter un lit et des bières pour quand je viendrais. Ça vaudra le costume hors de prix qui m'a ruiné, HEIN ?

Ouais, sans ça, j'aurais pas été pauvre si vite, surtout vu les prix d'hôpitaux que j'allais me bouffer après. Ah, je haïssais ce type. Vraiment il était terrible. C'était de sa faute si j'étais pauvre. Mais je n'arrivais pas à lui en vouloir, après tout, je l'avais cherché un peu. Mon regard balaya un peu la salle avant de se reposer sur mon meilleur ami, un air profondément attristé sur le visage.

-J'ai hâte que tu sortes de là, mon amour, dis-je en haussant légèrement le ton. Tu me manques tellement, j'ai si hâte qu'on emménage ensemble. Oh ma petite guimauve en sucre.

Quoi ? Comment ça tout le monde nous regardait ? Ils n'avaient jamais vu un couple gay ? Comment ça, c'était pas trop bien vu d'être gay ? Oh mince. Mince alors.

-Je t'aime tellement Ren, s'il te plait, sois patient, je t'attends dehors, n'oublie pas que je t'aime !

Oh, voilà un homme si triste d'avoir perdu sa moitié. D'accord, il allait se faire jeter dehors. Mais tant pis. Il s'était souvenu d'un détail, et la vengeance, ça avait toujours bon goût, sérieusement !

-Je veux me faire enterrer dans le costume hors de prix que tu m'as vendu, murmura t-il finalement en lui faisant un clin d'oeil pour qu'il comprenne le sens de cette mascarade.

Parce que Ren allait probablement me tuer, alors autant lui donner mes dernières volontés !

Il se mit à grimacer à l’image de Maru sur ses affaires, en train de marquer son territoire. C’était pas très poétique tout ça. Il se mit ensuite à rire doucement. Il n’était pas tout à fait d’accord avec les closes du contrat : acheter un lit, pourquoi faire ? Il avait le sien et son canapé, pas besoin. Il hocha néanmoins la tête, les bières, il était d’accord, il allait lui en chercher. Quel fils attentionné il était !
Il ne se prit pas le temps de répondre à la dernière remarque de son ami, il se contenta juste de lui tirer la langue. Gamin, oui, mais c’était pas sa faute si le costume était cher.

Il allait lui dire qu’il pouvait le rembourser, ou l’aider pour ses frais à l’hôpital mais ses paroles furent bloquées au fond de sa gorge. Il jouait à quoi Ryûhei là ? Pourquoi l’appelait-il « mon amour » ? Il se frotta légèrement la nuque, avant de remarquer que plusieurs têtes s’étaient tournées vers eux. Génial... !
Il posa son regard effaré sur son meilleur ami qui continuait à raconter des âneries. Pour le moment, il ne savait pas encore quoi dire, ni quoi faire, mais il avait bien envie de l’envoyer contre le mur là-bas, derrière, pour l’encastrer joliment. Ca ferait une décoration plutôt originale, non ?

« Fais pas ton malin Ryû », prononça-t-il calmement, « On sait très bien tous les deux que si c'était vrai, le couple, le côté gay et tout ça, tu serais celui qui ne pourrait plus marcher droit »

Un sourire taquin se dessina sur ses lèvres alors qu’il offrit un joli clin d’œil à son ami. C’était assez amusant de laisser sous-entendre que cet homme, ce bonhomme plein de fierté qu’était son meilleur ami, n’était pas celui qui porterait la culotte dans leur « couple ».

« Au fait, Femme », commença-t-il en s’adossant contre sa chaise, « Je suis certain que le costume du magasin ira très bien avec la couleur de ton cercueil »

Mine de rien, l'envie de l'encastrer dans le mur était toujours là, et heureusement qu'il était calme sinon ce serait déjà fait.

Mon visage dut trahir ô combien j'étais offusqué par les paroles de mon meilleur ami. Quoi ? Moi, je boiterai ? MOI ? C'était évident que JE serais le patron et qu'IL serait le soumis. Non, mais fallait nous regarder. Ok, j'étais plus petit, mais j'étais largement plus viril, plus mâle. Puis il était tout endormi, on avait l'impression qu'il ne savait jamais ce qu'il foutait là. Donc le temps qu'il réalise ce qui se passait, je l'aurais monté trois fois. J'étais plus réactif. Plus vif. Plus rusé.

Mais je ne pus quand même m'empêcher de sourire quand il m'appela « Femme », le fixant d'un air amusé. Il va voir ce qu'elle va lui faire, la femme. Je ris en songeant que oui, j'étais certain que mon costume irait à la perfection avec mon cercueil. Dans tout les cas, je trouvais regrettable qu'il me cherche. Oui, vraiment.

-Comment ça, si c'était vrai ? Tu ne m'assumes plus ? Tu me fais de la peine Ren. Pourtant, tu disais que j'étais l'homme de ta vie quand je te prenais sauvagement sous la douche la semaine dernière. Vraiment, tu me déçois, je pensais qu'on s'assumait. Tu veux qu'on fasse croire à tes copains que tu es actif plutôt que passif ?

Je pris mon air compatissant, m'approchant de lui pour lui tapotter la main, en petit-ami compatissant que j'étais. Il n'allait pas me chercher longtemps celui-là, s'il voulait jouer au plus gay, ben on allait y jouer et il allait regretter ! Bordel, j'étais pas venu en prison pour ce genre de connerie, vraiment.

-On est d'accord que tu paieras le cercueil ? Non parce que si déjà tu me tues, Hanae aura trop de peine, et je veux pas qu'elle ait des dettes. Tu feras pas le con hein ?

Il faudrait que je fasse mon testament. Je léguerai presque tout à Ren, parce que je n'avais que des affaires inutiles, et qu'il y avait des trucs que je ne voulais pas qu'Hanae voit. Et pour Maru... Han. Qu'est-ce que je vais faire de Maru ?

-Tu garderas mon chat, hein ?

Ren leva les yeux au ciel en soupirant. Pourquoi lui ? Destin ? Hasard ? Acharnement ? Il ne savait plus.
Il retint un rire ; si Ryûhei savait depuis combien de temps il ne l’assumait plus, il ferait moins le malin. Croisant les bras sur son torse, il arqua un sourcil, écoutant le discours de son meilleur ami avant de lorgner d’un regard presque blasé cette main qui tapotait la sienne. Gayyyyyy.
Il patienta jusqu’à ce que son ami ait fini de blablater, et se pencha lentement en avant.

« T’es trop mignon quand tu défends ta fierté, chéri. Fierté très mal placée d'ailleurs », dit-il en tendant son bras, venant déposer sa main sur celle de son ami avant de la serrer lentement.

Il sourit doucement, laissant son pouce caresser le dos de la main de Ryûhei. Il lui lança un regard plus au moins tendre alors que son autre main vint capturer la sienne. Il serra doucement ses petits doigts entre les siens, avant de copier le geste de son meilleur ami plus tôt : il se mit à tapoter l’une de ses mains avant de les lâcher.

« Mais comment oses-tu parler de ta femme en ma présence ? On était d’accord, on parle pas d’elle quand on est que tous les deux. Tu me déçois Ryû »

Il plaça l’une de ses mains sur son cœur, feintant une mine peinée, alors qu’il reniflait plus ou moins discrètement. Et quand il remarqua que la plupart des gens avaient leurs regards braqués sur lui, il feinta quelques larmes, s’essuyant les joues, alors qu’il lâchait un faible « Ca me fait mal Ryû »

Ryûhei venait de lui briser le cœur, voilà ; ça devenait définitivement trop gay tout ça.
Faisant semblant de retenir ses larmes, il plongea ses pupilles dans celles de son meilleur ami

« Je t’aime, à la vie à la mort pour l’éternité tout ça, même si tu parles de ta femme et que ça me fait mal… », déclara-t-il lentement, -ah qu’elle belle victime il faisait- avant de poursuivre, « Par contre, pour le chat, tu te débrouilles »

Ce n'était pas drôle, mais ça me faisait rire de jouer au couple gay. Je regardais sa main serrer la mienne et je m'amusais à resserrer mes doigts autour des siens, un sourire charmeur sur les lèvres que je remplaçais par un air désolé ensuite. Bah oui, quel goujat je faisais, parler de ma femme devant lui ! L'insensible que j'étais mériterais des coups de fouet. Entrant dans son jeu, je serrais ses doigts plus fort, prenant un visage de souffrance extrême, comme si j'allais pleurer aussi.

-Désolé, Ren, tu sais bien que je me fiche d'elle, il n'y a que toi que j'aime !

Du moins, je l'aimais jusqu'à ce qu'il refuse d'adopter mon chat si je mourrais.

-Ce sera sur mon testament « Maru ira chez Ren », t'auras trop mauvaise conscience de le laisser crever. Y'a un peu de mon âme dans ce chat.

J'étais partie pour le menacer davantage quand on annonça la fin de la visiste. Déjà ? Mais non ! J'avais encore des tas de truc à lui dire moi. Je fis claquer ma langue contre mon palais avant de me lever, attendant qu'il en fasse de même pour lui sauter dessus malgré la douleur et de le serrer contre moi.

-Fais attention à toi mon amour, sors le plus vite possible. Je t'aime, plus que mon chat, et plus que la bière. Je t’appellerais pendant la semaine encore.

J'en venais à me demander si j'étais sincère dans mon geste et mes mots ou si je jouais encore la comédie du couple gay. Je crois que le plus triste, c'est que je ne jouais même plus tellement au gay. Il l'avait mérité son petit câlin et notre petit « jeu » était plutôt bien tombé.