Costume party and intoxicating desire

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

Pour un samedi soir je n’ai pas pour habitude de me retrouver devant le miroir de ma chambre à essayer tous un tas de tenue aussi sexy les unes que les autres. Normalement à cette heure si, je suis déjà en train de détruire la vie d’une personne qui ne respecte pas les règles… Non pas que faire ce genre de chose me procure du plaisir… Je suis simplement forcé de le faire… Mais par chance ce soir, j’ai autre chose de prévu. Kai a eu la bonne idée de m’inviter à une soirée costumé. J’avoue que sur le coup j’ai un peu hésité avant de dire oui. Il faut dire qu’après ce qui sait passer entre nous il y a une semaine, j’ai un peu de mal à savoir comment réagir avec lui. Ma tête me dis que c’est un ami d’enfance et que je dois m’en contenter mais il m’arrive depuis cette nuit de penser fréquemment à certain moment de nos ébat…voir à Kai tout simplement… ce qui ne m’aide pas à savoir réellement ou j’en suis avec lui.  

Cette nuit-là, il m’a dit de ne pas m’inquiéter et c’est en me souvenant de ça que j’ai fini par accepter. De toute manière dans une soirée, ce genre de chose ne peut plus se reproduire. J’y vais pour m’amuser et rire et rien de plus... Enfin, j’espère…

Toujours devant mon miroir c’est déjà le cinquième costume que j’essaye. Aucun d’eux ne trouve grâce à mes yeux. Soit ils sont trop habillé ou soit pas assez… D’autre sont tout simplement trop ridicule et malgré moi j’ai tout de même envie de faire plaisir à Kai avec une jolie tenue.

Finalement mon dévolu se jette sur une jolie petite tenue d’ infirmière , nul doute qu’avec ce genre de tenue je vais faire des ravages. Une fois habillé et certaine que tout est bien en place, je me recoiffe et remaquille rapidement avant d’entendre la sonnette de mon appartement. Kai avait proposé de venir me chercher et j’avoue que je n’ai pas pensé une seule seconde à refuser sa demande. Il faut dire que se balader dans ce genre de tenue n’est pas très recommandé pour une femme. Il est certain que je sais me défendre mais sait-on jamais...

C’est donc après avoir jeté un dernier coup d’œil dans le miroir que je me dirige finalement et hâtivement vers la porte d’entrée. Je suis vraiment contente de passer un nouveau moment avec lui, bien qu’il sera très certainement complètement différent du dernier.

-« Bonsoir » Dis-je tout en ouvrant la porte. Comme prévu Kai est toujours aussi parfait et il a réussi à trouver un costume de pirate qui met encore plus en avant ses charmes. En l’observant, je ne peux pas m’empêcher de le trouver incroyablement sexy…. Même plus que sexy …. J’avoue sur le coup avoir beaucoup de mal à refouler certaine penser que je ne devrais pas avoir…

-«  Je suis contente de te voir

Ayant fini de me préparer, notre conversation ne dura pas bien longtemps sur le palier de ma porte. Je lui avais gentiment fait signe que nous pouvions y aller et c’est sans tarder que nous nous étions mis en route. Dans la voiture, je ne lui ai pas vraiment adressé la parole. Je suis mal à l’aide, le fait que je ne sache pas comment agir avec lui me perturbe fortement. Par chance, nous arrivons assez vite à la soirée, je m’empresse donc de sortir de la voiture et attend que Kai en fasse de même.

-« En tous cas il y a l’air d’avoir de l’ambiance. Lui lançais-je une fois qu’il fut à mes cotée. Je suis certaine que l’on ne va pas s’ennuyer. » Et c’est avec un sourire charmeur sur les lèvres que je rentre en compagnie de Kai dans le club.

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

PUne soirée déguisée, rien que ça. D’origine, je ne me rends pas dans ce genre d’endroits mais alors que je marchais dans la rue afin de rentrer chez moi, j’étais passé devant le bar d’Harumi. Ne désirant pas la déranger, j’avais poursuivi ma route, m’évadant dans mes pensées qui me rappelaient la dernière fois où nous nous étions vu elle et moi. J’avais promis de la revoir mais honnêtement je n’en avais pas trouvé l’occasion, songeant que sortir pour discuter autour d’un verre n’était pas particulièrement intéressant. Alors je m’étais dit que cette soirée pouvait m’être utile finalement et que si on était tous les deux, cela ne pouvait que bien se passer. Voir plus si affinités. J’avais été particulièrement ravi qu’elle accepte et un jour où je n’avais pas fini trop tard, j’étais parti faire les boutiques. Si j’avais déjà de quoi me déguiser à l’appartement, j’aimais la nouveauté et j’avais envie de quelque chose qui puisse sauter aux yeux, qui « flash » et qui montrer à quel point j’étais beau et sexy. Même si j’étais sexy dans tout, il me fallait « le » costume. La vendeuse m’avait baragouiné des tas des choses afin de me conseiller cependant je n’avais pas écouté ses sottises pensant qu’elle n’y connaissait rien. Je ne voulais pas être un super héros ou un prince charmant, c’était trop courant. C’était la raison pour laquelle en remarquant le tricorne dans la vitrine, j’avais déjà fait le choix de mon costume : je serais en pirate. Le plus parfait de tous les capitaines. Jack Sparrow et Will Turner ne m’arrivaient pas à la cheville. Je ne serais pas un pirate des Caraïbes mais je serais encore mieux. Et en effet, j’étais magnifique. Ne résistant pas, je pris une photo de moi dans le miroir puis je m’étais résigné à acheter ses vêtements là ainsi que l’artillerie qui allait avec.

Voilà pourquoi je me retrouvai à me contempler dans le miroir de ma salle de bain, réajustant le col de mon costume, en dessous de mon manteau de pirate. Faisant tourner le pistolet avec mes doigts, je soufflai dessus après avoir mimé tirer avec et le rangeai dans ma poche. Ainsi j’attrapai tout ce dont j’avais besoin et partis chercher mon invité.

Un sourire en coin traça mes lèvres quand elle ouvrit la porte et que je la contemplais de haut en bas. J’avais été battu... Je ne pouvais pas le nier. Elle était extrêmement sexy et cette constatation ne fit qu’agrandir ma fierté parce que si elle s’était habillée ainsi, c’était pour moi. Est-ce que je lui avais manqué ? En tout cas, c’était très provocant... N’importe quel homme serait dans tous ses états face à une telle tenue. Je m’abstins de lui faire une quelconque remarque pour le moment ayant observé qu’elle n’était pas encore très à l’aise mais elle le serait très bientôt.

Lui tendant mon bras, toujours cette esquisse égayant mon visage, j’attendis qu’elle glisse le sien à l’intérieur pour rentrer au sein du club. Il y avait énormément de monde avec des costumes allant du simple jusqu’au ridicule. Pour sûr que j’étais le plus beau et le plus sexy des hommes présents dans cette pièce. Quant à Harumi - je me tournai vers elle à cette réflexion - il était certain qu’aucune des filles ici mêmes ne lui arrivaient à la cheville en cette instant précis. L’alcool coulait à flot, les serveurs étaient débordés tandis qu’il y avait déjà un nombre incalculables de gens sur la piste. Tel un gentleman, je l’aidais à retirer son manteau qu’on abandonna aux vestiaires puis on s’engouffra plus loin dans la salle où la musique habitait presque tout l’espace.

- Tu ne cherches pas à me provoquer, j’espère, Lui chuchotais-je à l’oreille, Parce qu’avec cette tenue... Je ne t’imaginais pas comme ça.

Mais ô seul dieu savait ô combien j’aimais cela. Les femmes qui prenaient ce genre d’initiative étaient les meilleures.

- On va danser ?

Pour déclarer ces mots, je m’étais reculé et lui avais offert ma main, n’attendant pas de réponse que je l’avais déjà tiré sur la piste. Je n’étais pas un grand danseur cependant il n’y a rien de mieux qu’être collé serré si on souhaite se rapprocher de son partenaire. Cela risquait de lui rappeler des souvenirs. La musique était rythmé et si tout d’abord nous étions à une distance encore correcte l’un de l’autre, je me motivai à prendre les devants et la rétrécir quelque peu.

- On est là pour s’amuser, Lui dis-je à nouveau dans le creux de l’oreille afin qu’elle m’entende mieux, Ne pense à rien et laisse-toi guider.

D’un geste bien plus délicat que la dernière fois, je la menais contre moi et continuai à danser au rythme de la musique qui était plutôt déchaînée. Mes mains s’enroulèrent autour de sa taille et tout doucement, je m’amusai à les bouger le long de son dos, commençant à rendre les mouvements plus sensuels à la même cadence que la chanson qui venait de changer. J’espérais qu’elle n’allait pas se braquer et surtout qu’elle finirait par se détendre. De toute façon, il n’y avait rien de mal à prendre du plaisir. Même entre amis.  

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

Comme prévu, il y a déjà beaucoup de monde dans le club. Par chance pour moi je n’ai pas l’impression d’y croiser des visages familiers. J’allais donc pouvoir me concentrer uniquement sur Kai sans que ma curiosité d’agent de la NSA soit piquée au vif par un quelconque comportement d’une personne que je traque depuis un moment. Me laissant alors guidé sans crainte jusqu’au vestiaire, je remerciais Kai de son aide avant de le suivre plus loin.

Cette ambiance festive me donne vraiment envie de faire la fête et arrive par chance à me changer les idées. J’allais j’en suis sûr, me détendre plus facilement ici qu’au tour d’une discussion sur la terrasse d’un café. Seulement et j’aurais dû m’en douter, Kai n’allait certainement pas aider mon esprit à rester totalement serein. Bien sûr que non je ne cherchais pas à le provoquer mais il est évident que j’avais fait en sorte de mettre une tenue plaisante à regarder. Bien que j’avais essayé de me convaincre tout le début de soirée que je faisais ça non pas pour Kai mais simplement comme ça, pour le simple plaisir de me faire regarder par des hommes.

Par chance, il ne s’attarde pas sur le sujet, ni sur sa demander d’aller danser d’ailleurs. Sans que j’ai vraiment l’occasion de lui répondre je me retrouvais déjà à danser avec lui. Par chance danser est l’une de mes passions, je n’ai donc aucun mal à me mettre rapidement dans l’ambiance essayant de faire abstraction de ce qui s’était passé entre kai et moi il y a une semaine. J’ai vraiment envie de profiter de cette soirée, ce n’est donc pas le bon moment pour se poser un tas de question et se torturer l’esprit encore et encore.

Dansant sans retenue, je laisse finalement Kai se rapprocher de moi. Après tous, nos sommes plutôt proche l’un de l’autre, il n’y a donc rien de bizarre ou de malsain à ça. Cependant lorsque j’entendis sa voix résonner à mes oreilles, je ne pus m’empêcher de frissonner. Sans que je ne lui dise quoi que ce soit il est arrivé à percevoir mon gène seulement est-ce vraiment une bonne idée que je me laisser guider sans penser à rien ?

Les caresses dans mon dos m’indiquaient déjà que pour lui, il est évident qu’il fallait franchir la barrière d’une simple amitié. Posant alors un regard confus sur lui, je ne peux m’empêcher de penser que ses gestes tendre m’avait vraiment manqué. J’allais certainement le regretter mais quelque chose en moi me pousse à lui faire confiance et à me laisser une nouvelle fois aller.

Enfouissant alors ma tête dans sa nuque, je fini par me dire qu’il n’y a rien de mal à se montrer notre affection qu’elle soit amical ou non… J’embrasse alors rapidement son cou avant de plonger une nouvelle vois mon regard dans le sien.

-«  Je te fais confiance Kai... Mon sexy capitaine » Par cette phrase j’espère sincèrement qu’il va comprendre que je vais essayer de me détendre le plus possible. Je ne sais pas où tout ça vas nous mener mais je doute sincèrement que cela m’empêchera éternellement d’aborder les sujets sensible de cette histoire…
Et c’est avec un sourire charmeur sur les lèvres que je rentre en compagnie de Kai dans le club.

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

J’avais beau ne pas aimer danser, dans ce genre de moment, je crois que je bénissais celui qui avait inventé la danse. C’était l’un des meilleurs moyens pour être proche de son partenaire. J’avais pu parfaitement ressentir la gêne de ma camarade - qui n’en était plus vraiment une - et j’avais bien eu l’intention de la mettre à l’aise. Il ne fallait rien regretter, vivre l’instant présent et profiter. Il n’y avait qu’elle et moi ce soir donc pourquoi devrons nous nous priver de nous amuser ? C’était ce que j’essayais de lui convaincre en restant à la fois proche, à la fois distant d’elle. Je refusais de la brusquer mais à la fin ce serait elle qui viendrait vers moi, ce serait elle qui me supplierait d’assouvir ses désirs et d’arrêter de la frustrer de la sorte. Elle n’était pas au bout de ses peines avec un garçon tel que moi. J’avais beau avoir envie, je n’en restais pas moins très joueur et particulièrement patient. Comme je l’avais déjà songé, je ne souhaitais simplement que ne pense qu’à moi, qu’elle n’aille pas un autre que moi et que le seul homme qu’elle désire soit moi, que si jamais elle décide de plonger dans les bras d’un autre qu’elle regrette ce que nous avions partagé puisque j’étais mieux que lui. C’était un fait et Harumi finirait par s’en apercevoir également.

Lorsque ses lèvres frôlèrent ma peau, mon premier réflex fut de tendre mon cou alors qu’une esquisse, fier de moi, égaya mon visage. Enfin elle tentait de se détendre et ses mots ne firent qu’accentuer mon plaisir. Lui souriant à elle cette fois-ci, à l’aide ma main plaqué dans son dos, je l’obligeais à se coller plus intimement à moi.

- Je crois que tu es plus sexy que moi, lui susurrais-je, un doux rire s’enfuyant de ma bouche tandis que nous dansions ensemble.

De temps à autre, mes doigts allaient se caler le long de sa cuisse qu’il caressait avec légèreté mais sensualité également. Les petits gestes discrets sont les plus douloureux et par dessus tout les plus frustrants. On ne les voit pas venir, on les apprécie et on regrette de ne pas pouvoir en recevoir ne serait-ce qu’un petit peu plus. La musique se coupant pour faire place à une autre, je profitai de ce court instant afin de la faire tourner et de la ramener à nouveau près de moi. Mes phalanges restaient calées aux creux de ses reins et la proximité entre nous étant infime, je m’approchai un peu plus néanmoins, je l’embrassai seulement sur le coin des lèvres avant de lui adresser un sourire malicieux. Eclat qui pouvait en dire beaucoup mais en plus d’être si espiègle, il était charmeur aussi et elle ne pouvait pas résister à cela. Tout comme elle ne pouvait pas résister à mes doigts qui ne cessaient de choyer suavement le bas de son dos, remontant doucement pour redescendre près de ses fesses à peine recouverte d’un morceau de tissu. C’était tellement facile à arracher ce genre de trucs.

- Tu vois, ce n’était finalement pas compliqué... Même si j’avoue que tu aurais pu te couvrir un peu plus quand même. Tous les garçons te regardent, ça ne me plaît pas vraiment.

Bien que mon ton était plaisantin, au fond, je pensais sérieusement ce que je rétorquais. Tout le monde était en train de nous observer. Je savais que j’étais beau mais j’avais encore un peu d’humilité pour admettre que tous ces regards masculins posés sur nous étaient pour moi. A moins qu’ils soient tous gays cependant ça j’en doutais.

- Ca ne me plaît pas du tout, Riais-je en la collant contre moi d’un geste plus brusque mais pas moins charnel, Tu ne m’en voudras pas si je remédie à ça ?

Bon okay. L’excuse était vraiment bidon. Je pouvais être bon menteur comme totalement le contraire. Après lui avoir adressé un éclat des plus innocents, je scellai mes lèvres aux siennes, y mettant bien plus de douceur, plus de tendresse que lors de nos derniers échanges. Parce que, à nouveau, si je voulais la charmer et la faire mienne. Il ne fallait pas être pressé. Je devais simplement me faire désirer. Rien de plus.
 

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

Je crois que tu es plus sexy que moi

Un sourire apparu soudain sur mes lèvres. Je suis vraiment flatté d’entendre ce genre de chose provenir des lèvres de Kai. Connaissant comme je le connais, il est certain que c’est le genre de chose que je n’allais plus attendre avant un bon moment. Je suis vraiment fière que mes longue heure à essayer plusieurs costume on finalement porté ses fruits. Après tous si je veux être en compagnie de mon ami, il est hors de question que je ne fasse pas attention à mon look. Personnellement si cela ne tenais cas moi j’aurais fait moins d’effort mais puisque je sais que c’est le genre de chose qui compte beaucoup pour lui, je me dois de faire attention… Et puis si je veux garder ma couverture de parfaite Shinki je n’ai pas vraiment le choix.

En tous cas, je ne m’attendais pas à ce que mon costume lui fasse autant d’effet. Non pas que cela me déplaise loin de là, grâce à ça je peux à nouveau profiter de sa proximité et de ses gestes charmeur. Je savoure le moindre contact avec sa peau sans cependant jamais lâcher son regard. Le regard charmeur c’est mon truc à moi et je compte bien montrer à Kai qu’il est n’est pas le seul à avoir des atouts de séduction.

Par chance, j’arrive cette fois à rester assez calme et à ne pas trop lui montrer qu’il me fait de l’effet. J’essaye donc de me contenter de lui sourire et de lui rendre par intermittence ses gestes tendres à la base de son cou et sur son torse.

Il avait raison finalement ce n’est pas si difficile de se détendre. C’est même bien plus simple que ce que j’aurais pu imaginer…. Dois-je voir là un nouveau signe que quelque chose cloche dans notre relation ? Probablement bien que oui mais je décide de reporter cette réflexion à plus tard car Kai vient juste de dire quelque chose d’extrêmement intéressant.

Il aurait souhaité que je me couvre plus ? C’est bien la meilleur, j’étais pourtant certain que moins de tissu il y avait plus sa satisfaction aurait été grande. Après je peux comprendre son point de vue, il est vrai que dans ce genre d’endroit il n’est plus le seul à pouvoir admirer les courbes de mon corps.

-«  Serais-tu jaloux ? »

Un sourire plus grand se dessine alors sur mes lèvres. J’adore la perspective qu’il puisse être jaloux seulement n’en étant pas certaine à cent pour cent, j’attends avec impatience sa réponse. Réponse qui ne se fait pas vraiment entendre puisque Kai décide de remédier hâtivement à cette situation plutôt dérangeante apparemment pour lui.

Sans broncher je le laisse approcher de mes lèvres. Cette excuse me va plutôt bien au final car grâce à elle je peux répondre à son baiser sans l’ombre d’un remords. La sensation était plus douce que la dernière fois mais toute aussi agréable, j’ai d’ailleurs beaucoup de mal à m’en séparer.

-«  Si je comprends bien, tu désires avoir le monopole de ma personne ? Lui dis-je sur un ton plutôt charmeur, Dans ce cas si tu ne veux pas que j’aille voir ailleurs tu vas devoir faire d’énorme effort pour me faire succomber… »

Je suis parfaitement consciente du faite que je viens de lancer un jeu plus que dangereux, mais je ne peux pas m’en empêcher. En présence de Kai je perds toute mes bonnes résolutions…

-«  Mais… je m’approche alors sensuellement de son oreille, attention de ne pas succomber avant moi.  » Terminant ma phrase, je viens légèrement mordiller le lobe de son oreille avant de plonger mon regard charmeur à nouveau dans le sien. Et une fois que ce fut fait, je ne perds pas de temps et glisse subtilement ma main sous sont haut au niveau de sa poitrine.

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

Jaloux ? Peut-être. Mais sûrement pour les mêmes raisons qu’Harumi pouvait imaginer. Je n’avais pas envie qu’on me la prenne et qu’elle se mette à désirer d’autres hommes que moi. C’était bien plus que vouloir le monopole de sa personne... Elle n’était pas dans ma tête, encore moins dans mon esprit donc elle ne pouvait pas comprendre. Seulement on pourrait dire que c’était malgré tout, un peu ça. J’aimais qu’on me flatte, qu’on en attende de moi, qu’on me désire et plus encore... En particulier lorsqu’il s’agissait d’elle. Elle ne devait regarder que moi, d’embrasser que moi, ne toucher que moi et ne souhaiter que moi.

Elle essayait de me séduire et je devais avouer qu’une part de moi était charmé. Non pas par ses atouts mais par les initiatives que la jeune femme tentait de prendre. Son regard, en vérité, m’ensorcelait bien plus que son sourire. Elle avait sérieusement tous les talents si elle y mettait du sien pour devenir une véritable séductrice néanmoins qu’elle n’agisse uniquement envers moi m’allait amplement. Et je préférais que les choses se fassent ainsi de toute manière. Déjà que je n’appréciais vraiment comment tous ces hommes la regardaient, si en plus elle devait jouer de ses charmes et faire comme moi, passer dans des vidéos, pour sûr que cela ne me plairait pas le moins du monde. Elle serait elle-même tenté par d’autres individus et elle m’oublierait. Hors, je lui interdisais de m’oublier.

Un sourire amusé mais malicieux également vint border mes lèvres alors qu’elle pensait sincèrement me faire succomber avant elle. Je ne pouvais m’empêcher de trouver cela drôle sans pour autant le montrer. Elle était bien loin de me connaître et ce qu’elle ignorait encore en cet instant précis était qu’en réalité, elle avait déjà succombé et perdu à mon jeu. Si je n’étais pas doué dans d’autres domaines, lorsqu’on parlait de séduction, je suppose qu’il n’y avait pas plus expert que moi dans la matière. Avec les années d’expérience que j’avais grâce à mon travail, j’avais appris de nombreuses choses... La séduction, c’est tout un art. Et Harumi n’en voyait que le début.

- Je ne succomberais pas avant toi, Déclarais-je en l’amenant à moi pour lui sourire d’un air charmeur, Et tu verras, que tu viendras me supplier d’assouvir tes désirs.

Sur ses dires, mes doigts s’emparèrent de son menton puis de ce geste, je lui déposai un chaste baiser sur ses lèvres.

- Mais oui, je veux que tu ne sois qu’à moi et je ferais tout pour ça.

Même plus encore. Sans rien ajouter d’autre ni même lui laissant le temps de reprendre ses esprits quant à ce que je venais de lui avouer, je la tirai doucement à une table, l’obligeant à s’assoir près de moi.

- Je suis un grand joueur tu sais ?

Et elle m’avait provoqué. Si déjà à l’origine j’hésitais à jouer, à présent il était certain que je ne céderais à aucune tentation. Elle allait me désirait, énormément et elle finirait frustrée jusqu’à venir me chercher pour pouvoir enfin combler ce manque. Me rapprochant d’elle, sensuellement je lui câlinai sa cuisse, remontant légèrement le haut de sa tunique qui était autant dire très courte. Il était facile pour moi d’accéder aux parties les plus sensibles et de la rendre complètement folle. Cependant je ne le fis pas, me posant une limite afin qu’elle ressente à quel point la frustration que je n’aille pas plus loin soit puissante. Je continuai toutefois mes caresses sur sa peau, les faisant à la fois lente, à la fois un peu plus rapide mais toujours empli de volupté.

 

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

Mes lèvres non rien oubliés de ce contacte humide mais tellement agréable, elles se souviennent du moindre contacte, du moindre petit détail qui ont fait qu’elles ont fini par céder à la tentation. Certes la sensation est différente d’il y a une semaine, mais cette nouvelle manière de m’apporter de l’attention par ses baisers ne me déplait pas. Kai est doué, très doué même, il sait toujours comment réagir au bon moment et sais varier sans mal l’intensité de ses gestes.

Comme dans les films, il m’a délicatement attrapé le menton, me forçant à relever légèrement le regard. Peut-être bien que je succomberais avant lui, cependant je ne vais pas le laisser gagner aussi facilement. Je ne veux pas craquer aussi simplement que la dernière fois, cependant cela ne veut pas dire pour autant que je vais rejeter ses avances. E puis nous verrons bien si je vais finir par le supplier ou non…

[i]- Mais oui, je veux que tu ne sois qu’à moi et je ferais tout pour ça.

Cette phrase n’eut pas l’occasion d’être traduit parfaitement par mon cerveau car à peine sa phrase terminée, Kai m’emporta sur un canapé… Sans doute pour plus d’intimité…. Cependant je suis certaine que cette phrase mérite d’être décortiquée plus attentivement. Essayant alors de me remémoré exactement ses paroles, mon attention est malheureusement une nouvelle fois détourné par une remarque qui me fait sourire.

-« Je commence à m’en rendre compte ….  Mais ne me sous-estime pas non plus…»

Kai ne peut pas s’en douter mais depuis que je suis entrée à la NSA, je suis devenue reine de la manipulation. J’obtiens presque toujours ce que je veux et pour atteindre mon but j’use souvent de stratagème peu catholique… Bien sûr qu’il est doué pour jouer les séducteurs mais je le suis également…. Bien que la situation soit bien différent cas l’accoutumer … Aucune de mes cibles n’est jamais arrivé à me procurer autant de plaisir par une simple caresse…

J’essaye de ne pas frissonner, de contrôler la monter en température de mon corps, ce n’est cependant pas chose facile. Par chance, Kai semble ce soir respecter quelque limite qui me permet de garder le contrôle de moi-même. Tant bien que mal, j’essaye de le rendre fou par mes multiples caresses et baisers, il reste cependant assez impassible à toutes mes attaques.

Les secondes et les minutes défilent à une allure plutôt lente, du moins il me semble…. C’est presque comme si le temps s’est figé pour permettre à Kai de mieux me faire perdre la tête. Si je ne veux pas le laisser gagner, je vais devoir l’éloigner de moi quelque seconde. J’ai vraiment besoin de reprendre mes esprits, de ne plus focaliser mon esprit sur le fait qu’il a envie d’aller plus loin. Attrapant alors soudainement la main de Kai qui se trouve vers le haut de ma cuisse, je la soulève délicatement avant de plonger mon regard dans le sien.

-«  J’ai besoin d’un verre…. Attend moi là, je reviens…. »

En vérité je n’ai pas vraiment soif c’est juste un excuse comme une autre pour descendre en température. Lui posant alors un rapide baisé au coin des lèvres, je me lève sans attendre et me dirige vers le bar du club. Comme attendu, il est plutôt difficile de se frayer un chemin. Par chance, je semble réveiller le coter galant de certain homme qui se presse hâtivement de me laisser de la place au comptoir.

-«  Deux de vos meilleurs alcool » lançais-je au barman en ignorant royalement les hommes autours de moi qui essaye désespérément d’attirer mon attention. Vraiment, ce genre d’homme me fait pitié malheureusement c’est le genre de réaction typique au quel j’ai droit sur mon lieu de travail… et encore je suis bien plus habiller que ça en général… Levant mes yeux au ciel de désespoir, je suis soulager de voir le barman arriver avec mes boissons. Le remerciant d’avoir fait vite, je sors de quoi le payer quand soudain une main s’empara délicatement de mon poignet que je suis en train de tendre vers le barman. Immédiatement mon regard se diriger vers ma gauche et remonte un peu plus haut pour finir par tomber sur le visage d’un homme plutôt beau garçon.

-« Ce n’est pas normal qu’une si jolie fille paye ses deux verres » me dit-il en souriant. Sur le moment je ne pense pas tout de suite à retirer mon poignet de son emprise, je préfère jeter un rapide coup d’œil à Kai qui semble m’observer de loin.

-« C’est votre petit copain ? Si c’est le cas il devrait penser à vous surveiller de plus près… C’est risquer de laisser une fille aussi belle que vous toute seule… »

Mon regard décroche alors soudain de Kai pour venir se reposer sur mon inconnu. Une chose est sûr il semble bien déterminé à ce que je lui porte de l’attention. Malheureusement pour lui je n’aime pas ce genre de drague.

-«  Je sais me défendre vous savez… »

Pas besoin de lui dire que Kai n’est pas mon petit copain après tout c’est le genre de chose qui ne le regarde pas. Cependant ma réponse semble le faire rire et sans que je m’y attente, il m’attire soudain plus près de lui.

-« Vous êtes certaine que vous ne voulez pas que j’éloigne tout c’est malotrus de vous ? »

Je me doute que par c’est mots il veut désigner les hommes qui ne m’ont pas lâché du regard depuis que je suis arrivé au bar. Posant alors un regard charmeur vers mon inconnu, je place une main sur son torse et exerce une légère pression, invisible à l’œil nu, pour lui faire comprendre subtilement que je ne suis pas intéressé.

-«  Je… »

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

Je ne la sous-estimais pas, loin de là. Je ne doutais pas de ses pouvoirs de séduction néanmoins cela ne fonctionnait pas sur moi. Si cela aurait très certainement marché par le passé, à présent, il en fallait sûrement beaucoup pour réussir à me séduire. En plus de l’habitude que j’avais avec le boulot, j’étais devenu une personne extrêmement compliqué et qui attendait énormément de l’autre. Je ne disais pas qu’Harumi ne m’apportait pas du bien sinon je ne serais pas là à m’amuser à la provoquer et lui tourner autour toutefois, j’étais bien plus en mesure de savoir me contrôler qu’elle, c’était certain. Je ne cessai jamais mes gestes, me contentant de lui sourire alors que je remarquai que plus j’avançai, plus la frustration se faisait ressentir. Mais je n’en dis rien, mimant n’avoir rien vu tandis que je continuais mes caresses. Elle finirait par ne plus résister. Si ce n’était pas maintenant, ce serait plus tard. J’en étais convaincu.

Lorsqu’elle déclara vouloir boire un verre, je n’avais pas réagi immédiatement songeant fièrement qu’Harumi semblait déstabilisée et qu’elle n’avait pas trouvé d’autres solutions que de fuir. Ca m’amusait et m’existait sérieusement en même temps. Je la regardai du coin de l’oeil, souriant discrètement avant de détourner mon regard ailleurs dans la pièce. Il y avait malgré tout un tas de jolie femme ici mais aucune ne lui arrivait à la cheville ce soir. De toute manière, je n’avais pas envie qu’aucune ne soit mieux qu’elle. A mes yeux, il n’y en avait pas puisque quoi que je puisse penser, mon amie avait longtemps marqué mes esprits pendant mon adolescence. Elle avait fait chavirer mon coeur que d’autres n’avaient jamais réussi jusque là. Si j’avais souffert à cause de Kana, j’étais certain à l’époque que je ne pourrais jamais avoir Harumi. Je ne voulais même pas tenter, lâche et terrifié. Pourtant elle me plaisait... Pas uniquement physiquement. Je ne pouvais pas décrire mes sentiments, j’ignorais si j’étais amoureux d’elle à ce moment d’elle ou si je n’étais juste qu’attiré et parce qu’elle était si gentille avec moi, je l’appréciais. Mais elle était jolie. La plus belle des filles de la classe. Et elle avait grandit, elle était devenu une sublime jeune femme. Par-dessus tout très sexy.

Je souris à cette réflexion avant de reporter mon attention sur celle qui hantait mes pensées et mes sourcils se froncèrent aussitôt en la voyant soudainement accompagné. N’était-elle pas en train de se moquer de moi ? Je n’aimais pas ça. Elle n’avait pas le droit d’aller libérer ses frustrations avec un autre, elle n’avait pas le droit de regarder un autre que moi, ni même de le toucher. Je le refusais. Catégoriquement. Si cela l’amusait de me provoquer de la sorte, elle était loin d’imaginer de ce dont j’étais capable ni de ce dont j’étais tout court d’ailleurs. Mais, je gardais ça pour plus tard si jamais elle devenait un peu trop « joueuse » à mon goût.

Sans intervenir, je les laissai tous les deux et réfléchis pendant ce temps à comment je pourrais réagir. Je n’appréciais pas trop ce genre de provocation néanmoins cela me donnait encore plus envie de lui montrer qu’elle ne serait jamais mieux avec un autre que moi. Je le lui prouverais. Elle ne se passerait plus de moi et ce n’était pas ce pauvre gars avec son déguisement minable qui allait y changer quoi que ce soit. Je finis par me lever sur cette pensée, me faufilant dans le monde tout en m’assurant qu’Harumi ne me repère pas pour en au bout du compte, me frayer un chemin jusqu’au bar.

Derrière elle, je lançai un regard noir au jeune homme qui se décala doucement, m’adressant un sourire en coin mais discret. Je l’ignorai entièrement, il était bien loin de la perfection donc qu’il ne s’imagine pas une seule seconde qu’il était capable de m’arriver à la jeune fille. Autant physiquement que dans sa séduction de débutant. Jaloux - je suppose - j’entourai mon bras autour de la taille de mon amie - qui n’en était plus vraiment une - et ramenai brusquement son dos contre moi. Mes lèvres près de ses oreilles, je ne pus résister que je me mis à chuchoter.

- Ce n’est pas parce que tu es frustrée que ça te laisse le droit d’aller voir ailleurs. Je te l’ai dit, je veux que tu sois à moi alors ne fait pas ça sinon... Je risque de ne pas être content.

Une esquisse malsaine étira mes lèvres tandis que je lui mordis suavement le lobe de son oreille avant de jeter un regard à cet inconnu qui comprenait certainement que c’était perdu d’avance. Sortant des billets de ma poche, je payai les boissons, refusant que cet idiot le fasse avant de tirer doucement sur la main d’Harumi afin qu’elle me suive.

- C’est comme ça que vous traiter votre petite amie ? S’interposa le garçon.

Finalement il n’avait peut-être rien saisi du tout celui-là.

- Pardon ? Et je peux savoir en quoi ça vous regarde ?

D’origine, j’étais une personne assez extravertie, assez sociable également et je souriais facilement. Néanmoins en cet instant précis, j’étais particulièrement froid et s’il continuait à me taper sur le système, j’ignorais ce que je finirais par faire. Je n’aimais pas me battre. Je n’avais pas envie de me battre. Ce n’était pas sexy et surtout il allait m’abîmer mon visage. Mon si beau visage.

- D’ailleurs met ça, Dis-je à la jeune femme en retirant mon manteau de pirate et lui posant sur les épaules.

Cela ne devrait pas être autorisé que d’autres personnes que moi la regarde vêtu de la sorte. C’était dans son droit d’avoir envie de plaire mais je voulais qu’elle n’ait envie de plaire qu’à moi. Là, c’était trop. Ne disant plus rien, sans savoir pourquoi, j’entremêlais mes doigts au sien, serrant un peu plus fort à cause de cette jalousie qui m’emparait et sans bouger, je fusillais des yeux cet homme qui se croyait tout permis.

 

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

Je ne termine pas ma phrase, d’ailleurs je n’ai pas vraiment eu l’occasion de la commencer que mon corps se raidit soudain en sentant une main entourer ma taille. J’ai peur, peur que cet homme face à moi ne soit finalement pas tout seul… Par chance, une odeur et une chaleur familière m’entoure soudain. Mon corps se détend alors immédiatement tandis qu’une douce voix se fait entendre aux creux de mon oreille.

Je dois l’avouer, la phrase de Kai me fait frissonner. Je ne me suis pas rendue compte que me voir en compagnie d’un autre homme aurait pu le rendre aussi mécontent. Je suis touché mais en même temps pas vraiment rassuré…. Qu’adviendrait-il dans le futur s’il me voyait à nouveau dans ce genre de position et que cette fois ci je ne repousse pas mon asseyant ?

Perdu dans mes pensées obscures, je reste insensible au mordillement de Kai. Ce n’est seulement lorsque je le sens tirer sur ma main que je sors enfin de mes pensées pour poser mon regard sur lui. Cette situation ne semble vraiment pas l’enchanter. Je décide alors d’en finir là, avant tout cela tourne au désastre. Et puis l’homme face à moi doit avoir compris à présent non ?

Et bien non, malheureusement pour nous ce n’est pas le cas. Un faible soupire sors alors de mes lèvres tandis que Kai répond immédiatement à la provocation de l’homme toujours debout fièrement devant nous. Cette histoire va vraiment finir par mal tourner, je sens peu à peu Kai perdre patiente. Je décide donc de réagir et d’envoyer balader mon asseyant. Malheureusement mes lèvres non pas le temps de s’entrouvrir que je suis coupé par mon « ami » qui me place son manteau sur mes épaules.

Alors finalement, il ne supporte vraiment pas qu’une autre personne que lui posent ses yeux sur moi ? La situation dans la quel je me trouve avec lui me semble à présent encore plus ambiguë que ce que je n’avais pu penser… Mais bizarrement ce qui me surprend le plus c’est la pression qu’il exerce soudain sur ma main prisonnière de la sienne. Ma surprise doit d’ailleurs se traduire assez facilement sur le regard que je pose à présent sur lui.

-«  Ça me regard tout simplement parce que ta copine me plait et que je ne comprends  pas ce qu’elle fait avec un garçon comme toi… D’ailleurs c’est bien dommage de la couvrir ainsi …. Tu devrais en laisser profiter tout le monde. Tu as peur qu’elle aille voir ailleurs ? Tu n’as pas confiance en toi peut-être ? »

Là sens est trop, cette homme va vraiment trop loin. Sans laisser l’occasion à Kai de répondre quoi que ce soit, j’attrape précipitamment un verre posé sur le bar avant de le lancer sur mon inconnu.

-« Non mais pour qui vous prenez vous ?  Vous n’avez pas encore compris que vous ne m’intéresser pas ? Et puis sérieusement vous pensez vraiment avoir être à la hauteur de mon petit ami ? Si c’est le cas vous devriez sérieusement pensez à vous regarder dans une glace. »

Oui je peux être froide et méchante quand on me cherche. D’ailleurs l’homme à présent trempé, n’avais vraisemblablement pas décelé cette agressivité en moi au vu de sa tête. Par chance pour lui, j’ai réussi à me contenir un maximum.

-«  A présent veuillez nous excusez mais on a autre chose à faire que perdre notre temps avec vous… »

Sans lui laisser l’occasion de nous provoquer une nouvelle fois, je tourne précipitamment les talons sans lâcher la main de Kai et m’éloigne de ce maudit bar. Si j’avais su ce qui m’attendait, je serais allée me calmer ailleurs…

-« Je suis désolée Kai… » Finis-je par lui dire sans oser le regarder. Je ne sais pas s’il a bien prit le fait que j’agisse ainsi à sa place… Après tous les hommes ont souvent un égo qui leur empêche d’apprécier le fait qu’une femme puisse les défendre. Cependant, en entendant c’est paroles je n’ai pas pu me retenir. Mon sang n’avait fait qu’un tour et c’est plutôt étrange…. S’il avait s’agit de moi ou de quelqu’un d’autre jamais je n’aurais agi ainsi…. J’en suis certaine….

Une fois arrivé au canapé sur lequel nous étions placés avant tout cette histoire, je lâche finalement la main de Kai… Finalement, en y repensant sa réaction m’a vraiment troublé. La jalousie doit-il a fait preuve m’a toucher plus qu’il n’aurait fallu. Croisant les bras sur mon corps, sans prêter attention à mon ami, je sers subitement son manteau entre mes mains….

-«  Je n’aurais peut-être pas dû m’habiller ainsi…. Je n’ai pas pensé que ce genre de chose pouvais arriver… »

Je me sens coupable, j’aurais pourtant dû prévoir que ce genre de chose allait arriver habillé dans une tenue pareille. Pourquoi ai-je laissé mon esprit se focaliser uniquement sur Kai lorsque j’ai choisi cette tenue ? Ces idiots…. Je suis idiote… pourquoi diable ais-je laissé ce genre de chose arriver entre nous ? Pourquoi je n’arrive tout simplement pas à voir Kai comme un ami d’enfance … Il n’y a pourtant rien de compliqué là-dedans…. Ou bien…. Est-il déjà arrivé à me faire perdre complètement la tête ?

-«  Ça ne me ressemble pas de faire ce genre de chose pour un garçon… » Dis-je subitement plus bas, plus pour moi-même que pour Kai.

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

Si en me rendant à cette soirée, j’étais de bonne humeur, j’avais mes projets et que j’étais ravi à l’idée d’essayer de faire succomber Harumi. Jamais je n’aurais pu penser qu’une telle situation puisse arriver. Que des hommes la regardent et que cela ne me plaise pas, je m’y attendais, c’était prévisible car peu importait sa tenue, elle était une femme sublime. On était obligé de la regarder. Mais jamais je n’aurais imaginé qu’on puisse en un fraction de seconde me faire passer d’une émotion à une autre et que je m’en retrouve complètement déstabilisé. Il en fallait pourtant beaucoup pour réussir à me blesser, à me tracasser cependant ce garçon avait vraisemblablement réussi. Je le détestais pour cela. Maudissais même. Si je pouvais me battre, je le ferais bien qu’au fond je savais que je n’étais pas comme ça, que jamais je ne répondrais par un poing en pleine face. Sa remarque m’avait rendu complètement muet et c’était sûrement parce que quelque part au fond de moi, je savais que ce garçon avait raison. J’avais confiance en moi sur de nombreuses choses, sur d’autres beaucoup moins. J’avais toujours cette appréhension qu’on ne m’apprécie pas, qu’on me laisse tomber, qu’on m’oublie ou pire encore, qu’on se serve de moi. En apparence, je n’avais pas à stressé ni même quant à ma capacité de séduction, j’étais bien plus parfait que lui. Pas besoin d’avoir un physique hors du commun pour savoir que cet homme était juste désespéré et qu’il ne parvenait pas à trouver quelqu’un afin de l’occuper lors de cette soirée. Seulement, à croire que oui, j’étais méfiant, que je ne connaissais plus Harumi, qu’elle avait changé tout autant que moi et que j’étais terrifié à l’idée qu’elle puisse désirer un autre que moi. Elle n’en avait pas le droit. Je ne pouvais pas expliquer le pourquoi, c’était ce que je souhaitais, rien de plus.

J’avais été incapable de répondre, le fixant de mes yeux sombres tandis qu’intérieurement je m’étais perdu dans mes réflexions, le haïssant un peu plus à chaque seconde qui s’évanouissait. Quand j’allais enfin me décider à parler, je fus étonné de voir ma camarade me défendre à un point que mes pupilles s’écarquillèrent. Si dans une autre situation je n’aurais probablement pas apprécié qu’elle réponde à ma place toutefois en cet instant précis, ses mots m’avaient fait tant de bien que je n’avais pas pensé au reste.

Je n’avais même pas eu le temps de réaliser que je m’étais déjà retrouvé les fesses posés sur un canapé. Ce n’était que la voix d’Harumi qui résonnait dans mes oreilles qui me sortit enfin de mes rêveries et en silence, je dressai doucement mes yeux vers les siens. Je ne savais même pas quoi lui dire ni pourquoi elle s’excusait, ce n’était pas forcément de sa faute. Un peu malgré tout puisqu’elle avait cherché cette inconnue mais cela n’avait pas d’importance. Ce n’était pas elle qui lui avait sorti les mots de la bouche donc je ne lui reprochais rien. J’avais juste l’impression que tout ce qu’elle me rétorquait était si loin, comme si j’étais quelque peu déconnecté et j’eus même du mal à réaliser ce qu’elle avoua à demi-mot. Que voulait-elle dire par « ce genre de choses pour un garçon » ? Est-ce que cela signifiait que j’étais spécial pour elle ? J’avais envie d’être spéciale pour elle... Peu importait pour qu’elle raison, je serais fier et heureux d’apprendre ça.

Mes prunelles se perdirent dans les siens et je crois que la lueur qui brillait quelques instants avant avait disparu. Elle était plus douce, plus triste aussi mais tellement incertaine. Une esquisse discrète accompagna ce petit air de chiot abandonné et sans répondre à ses paroles, je me blottis contre elle, glissant mes bras sous les siens afin d’être plus proche.

- Laisse-moi rester comme ça, Soufflais-je, Juste deux minutes.

Si elle ne se comprenait pas, je ne me comprenais pas non plus. Je savais que je la désirais énormément mais plus j’avançais, plus j’avais cette sensation que ce n’était pas uniquement ça. Rien que là, l’odeur de son parfum qui chatouillait mes narines m’apaisaient littéralement et je pourrais rester ainsi pendant des heures si on me l’autorisait, et s’il n’y avait pas tout ce monde autour de nous.

- Ne t’en fais pas, d’accord ? Tu n’as pas à t’excuser.

Sur ses dires, je me décalai et lui câlinai doucereusement sa joue, lui souriant sincèrement.

- Il y a juste des hommes idiots de partout.

Et j’en faisais également parti, j’en avais conscience puisque j’avais été le premier à être charmé par sa tenue.

- Je n’aurais pas dû te laisser y aller toute seule. On y va ? C’est un peu bruyant par ici non ?

Je ne souhaitais plus jouer et le son de la musique plus tout ce monde me donnait mal à la tête. Me levant, je lui tendis la main de façon à ce qu’elle fasse de même puis on partit à l’extérieur. Un vent frais régnait sur la ville en cet hiver néanmoins le temps restait doux malgré tout. Il y avait un parc près du club alors j’avais proposé de s’y balader afin de prendre l’air puis pourquoi pas de s’y installer. On ne parlait pas toutefois le silence en ce moment était particulièrement agréable comme s’il n’était pas nécessaire de parler de quoi que ce soit.

- Je vais nous prendre à boire, je reviens, Lui énonçais-je calmement tout en lui désignant le banc.

Je revins ensuite avec deux boissons chaudes que j’avais trouvé aux distributeurs à côté puis lui tendant la sienne, je m’assis à ses côtés avant d’ouvrir ma canette.

- Ca va ? Tu n’as pas froid ?

Dans le pire des cas, la voiture n’était pas garé très loin et aussi, je vivais dans ce quartier donc on pouvait tout autant se rendre à l’appartement. Je promettais de ne rien lui faire, je n’avais plus envie ce soir. Mais ce n’était pas pour autant que j’avais l’intention d’arrêter le jeu. Je l’avais déjà dit, cela ne faisait que commencer.


 

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

Assise sur un banc, l’air frai de la nuit me fait frissonner. Comment en une fraction de seconde l’ambiance avait-elle pu changer autant ? Aussi loin que remonte mes souvenirs, je pense que je n’ai jamais vu Kai aussi triste et incertain. Le voir ainsi ma tellement perturber que je n’ai pas eu la force de dire quoi que ce soit lorsqu’il s’était blotti contre moi. En silence, j’avais simplement refermé mes bras sur lui attendant qu’il aille mieux. Malheureusement cette lueur festive dans son regard n’est pas revenue.

Il m’avait dit de ne pas m’en faire, mais quelque chose au fond de moi me tourmente depuis que j’ai vu ce regard…. Quelque chose a changé à la seconde même où cette abruti, là provoqué pour la seconde fois. Je ne sais pas exactement ce qui à pu l’atteindre, mais une chose est certaine, cela semble être une blessure profonde et douloureuse.

Le voir ainsi m’a fait prendre conscience à quel point je ne sais plus rien de lui. Le temps nous a éloigné et nous a même changé, mais je ne pensais pas que nous étions à présent si loin de l’autre. Je pensais le connaitre, savoir ce qu’il pense … mais ce n’est finalement pas le cas …. Comment ai-je pu me voiler autant la face ? Après tous, lui-même ne sait rien de moi, de mon vrai travail ou du fait qu’en vérité je déteste les Shinki … Il est fort probable d’ailleurs que s’il avait conscience de qui je suis vraiment, il ne perdrait pas son temps à me parler ou essayer de me séduire…

En pensant au fait qu’il pourrait ne plus jamais me parler mon cœur se sert soudain douloureusement dans ma poitrine. Il avait énormément compté pour moi à l’époque et je m’étais finalement fait à l’idée que mon chemin ne recroiserais plus jamais sa route. Cependant, lorsque mon regard c’est à nouveau poser sur lui, j’ai ressenti une chaleur dans mon corps, une douceur que je n’avais plus ressentie depuis longtemps. C’est vrai, je ne sais plus comment considérer Kai à leur actuel …. Ami ? Tentation ? Connaissance ? La seule chose dont je suis sûr c’est que j’ai besoin de lui dans ma vie … Et si le temps nous sépare encore un fois, je ne sais pas si j’arriverais à le supporter…

Un soupire travers finalement mes lèvres, il est certain que jamais plus je ne pourrais retrouver ma complicité avec Kai … Il est même certain que je ne pourrais jamais lui confier ce que je pense vraiment et que finalement, Ryûhei restera le seul garçon qui me connaisse vraiment mais … cela ne m’empêche pas de vouloir Kai à mes côtés …. Notre relation sera très certainement basée sur le mensonge mais c’est toujours mieux que de ne plus jamais le revoir… Non ?

Plongée dans mes pensées, quelque chose vint soudain se placer devant mon regard. Relevant alors les yeux, je m’aperçois que Kai a fini par me rejoindre, des boissons à la main, comme il me l’avait mentionné il y a peu. Le remerciant d’un sourire, je lui prends délicatement la boisson chaude des mains avant de le laisser d’assoir à mes côtés.

-« Ça peut aller ne t’en fais pas… »

Rester dans le froid, j’en ai l’habitude bien qu’en général je suis souvent légèrement plus habillée … Cependant, encore une fois, c’est le genre de chose que Kai ne sait pas …. Et qu’il ne sera probablement jamais …. Ce n’est pourtant pas l’envie qui me manque de lui avouer la vérité… Mais, dieu sait ce qu’il pourrait m’arriver ensuite …

-« Kai ….. Tu n’as jamais eu envie de quitter cette ville ? De refaire ta vie ailleurs ? »

J’ai souvent rêvé d’une vie meilleure, de vivre dans une ville où je ne serais pas prisonnière de la technologie et de moi-même … Cependant quitter cette ville reviendrait à abandonner et je me le refuse … Et puis …. Sans moi …. Ryûhei ne tiendrais certainement pas le coup…

Me rendant soudain compte de ce que je viens de lui demander, je tourne mon regard vers lui en agitant les mains devant mon visage comme pour lui faire signe d’oublier ce que je viens de dire. Ce n’est pas le genre de discussion que je dois avoir avec lui et avec personne d’ailleurs … Reportant alors mon regard devant moi, une question me vient soudainement. Une question que j’ai toujours rêvé de lui poser sans jamais en avoir eu le courage…

-« Kai …. Pourquoi tu es parti sans rien me dire ?  Dis-je faiblement appréhendant déjà sa réponse. Tu sais …. Tu comptais beaucoup pour moi à cette époque… je sais que je ne comprenais certainement pas ce que tu ressentais et que je ne le comprends certainement toujours pas mais … Je pensais être ton amie… compter un peu pour toi ….»

Ce n’est certainement pas le meilleur des sujets pour lui remonter le moral, cependant mon cœur a besoin de lui faire comprendre à quel point j’ai souffert de son départ. Je ne veux pas qu’il culpabilise, j’ai simplement besoin de comprendre pourquoi il ma rayer si facilement de sa vie … Attendant en silence sa réponse, j’ouvre finalement ma boisson que je ne tarde pas à porter à mes lèvres.

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

J’avais de sacré mauvais souvenirs à Nishinaka. Pourtant, malgré tout, j’ai toujours aimé cette ville. En tant que bon Shinki qui se respecte, je serais un idiot si je fuyais cette ville. La perfection régnait en maître et j’avais bien l’intention d’être un jour, l’homme le plus parfait des parfaits. Si je désirais être reconnu, je voulais que cela soit à Nishinaka, pas ailleurs. J’aimais cet endroit... Je n’avais pas d’explication du pourquoi ni du comment... Certainement, juste qu’il s’agissait de la ville où j’étais né, j’avais vécu tout ici... Si certains ressentaient cette profonde envie de s’échapper, jusqu’alors je n’avais jamais pensé voyages ou départ. Je me sentais bien. En particulier depuis ces dernières années. Toutefois s’il y avait bien quelque chose qui m’intriguait c’était la raison pour laquelle Harumi m’avait posé cette question. N’était-elle pas heureuse ? Je me l’étais déjà demandé à notre première rencontre, la lueur dans ses yeux n’était plus la même qu’à l’époque et ça m’avait aussi marqué. Seulement j’avais songé que je me faisais des idées, qu’on ne s’était pas revu depuis des années alors évidemment que son regard n’était plus le même. De plus, j’avais été bien trop égoïste pour oser aborder le sujet et l’écouter. Mais à présent, j’étais bien plus tracassé que ce jour-là parce que je m’apercevais de cette douleur étrange qu’elle semblait garder dans son coeur. Je ne comprenais pas... Qu’est-ce qui l’attristait tant ? Je n’avais pas le souvenir qu’autrefois elle était malheureuse... Au contraire, malgré ce qui nous tombait dessus, je revoyais toujours ce sourire chaleureux qu’elle avait. Seulement il était vrai qu’on a chacun ses secrets... Certains plus noirs et plus durs que d’autre.

Portant ma boisson à mes lèvres, je m’apprêtais à dire quelque chose néanmoins la jeune femme m’en empêcha et à cause de la question qu’elle me posa, je faillis lâcher la canette de mes mains. Je n’avais pas envie de parler de ça, jamais. Je l’adorais, de tout mon coeur, toutefois j’avais espéré qu’elle n’aborde jamais ce sujet qui était tabou à mes yeux. J’aurais dû me douter que cela avait du la tourmenter depuis nos retrouvailles et que je n’aurais pas pu rester éternellement dans le silence à ce propos. Hors, mon coeur se serrait rien qu’en me remémorant cette année là. La dernière que j’avais passé au lycée et qui avait été sûrement l’immense goutte d’eau qui avait fait déborder le vase.

- Je sais, Dis-je simplement après quelques minutes de silence.

Ce n’était sûrement pas la réponse à laquelle elle s’attendait mais elle m’avait pris au dépourvu, je n’avais pas su quoi répondre ni par où commencer. Et est-ce qu’elle comprendrait si je le lui disais ? Elle connaissait ce que je vivais à l’école seulement c’était vrai que je ne me plaignais jamais. Je faisais le fier devant, souriant et riant alors que j’avais le coeur meurtri par toutes ses brimades que je subissais à longueur de journée.

- Je n’arrivais plus à supporter, c’est tout.

Mon ton était neutre et je ne la regardais même plus dans les yeux alors que mes doigts se crispaient à mon pantalon. Rien que le mentionner me blessait plus que je n’aurais pu l’imaginer.

- Je n’avais plus confiance en personne. Ca se passait pas bien avec mes parents non plus et j’ai quitté la maison. J’ai douté de vous, de toi, de Ren... C’était dur à encaisser. Je n’en pouvais plus, j’étouffer. J’ai cru mourir parfois tu sais ? Maintenant, avec le recul, je me dis que j’ai été bête de ne pas avoir compter sur vous, de ne vous avoir rien mais je trouvais ça stupide. J’avais peur qu’on se moque de moi.

Parce que justement, je n’avais pas confiance en moi. Je me haissais tellement. Il n’y avait pas de mots pour décrire ce que je pensais de moi à l’époque. Je n’avais développé cette immense complexe qui m’obligeait à être parfait sans arrêt afin que je sois beau aux yeux de tous, qu’on ne puisse plus me dire le contraire.

- J’ai été égoïste.

Et ça c’était empiré avec le temps.

- Seulement, je n’en pouvais vraiment plus de tout ça Harumi... Tu comptais pour moi, sincèrement. Mais avec tout ça, je n’arrivais même plus à discerner le faux du vrai, j’avais besoin de changer de vie.

Changer tout court. Devenir quelqu’un de mieux, quelqu’un dont mes parents seraient fiers, quelqu’un que je serais heureux de voir lorsque je me regarderais dans le miroir le matin... J’en avais bavé, énormément. Mais ça allait mieux désormais.

- Je suis désolé de t’avoir fait souffrir. Ce n’était pas mon intention. Vraiment. C’était juste... Compliqué.

J’inclinai ma tête en guise d’excuse et finit par me lever. Mes bras tremblaient. Je me sentais terriblement mal d’avoir parler de ça à nouveau. Je m’en voulais encore plus de ne pas être bien, d’être celui qui me plaignait alors que la jeune femme avait également ses problèmes et que je ne lui demandais rien. Plus tard. Je savais que je l’interrogerais plus tard. Là je n’étais pas en état.

- Je vais jeter ça à la poubelle, donne, Rétorquais-je d’une petite voix, m’emparant de sa canette vide.

Tous les bons moyens étaient utiles pour fuir. Je ne voulais pas entendre ce qu’elle avait à me dire, j’aimerais juste qu’on oublie cette période là et qu’on songe au présent. Le passé n’était plus important. C’était un soupir discret que je m’éloignai et parti me débarrasser de nos boissons. Cependant je restai bloqué devant la poubelle, n’osant revenir, faire demi-tour. En cet instant précis, je souhaiterais retrouver mon lit, m’emmitoufler dans ma couette pour ne plus jamais en ressortir. Je n’étais pas déprimé. Ce n’était pas ça. J’étais juste anxieux par beaucoup de choses... Parce qu’au bout du compte, je n’avais pas confiance en moi. Et parler de ce passage de ma vie ne faisait que me le rappeler un peu plus. J’étais parfait. Je ne voulais pas me détacher de cette optique là. Pourquoi avait-il fallu qu’Harumi me parle de ça ? La réponse aurait dû lui être évidente. Maintenant j’avais cette étrange sensation... La sensation d’avoir toujours été, en réalité, terriblement seul.
 

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

Ce simple « je sais » me fait immédiatement comprendre que jamais je n’aurais dû aborder un tel sujet avec lui. J’aurais pourtant dû me douter qu’il s’agit d’une période tabou pour Kai. Cependant le fait que pendant des années je me sente coupable de son départ avait fini par me ronger le cœur. Je ne supporte plus de penser que c’est à cause de moi qu’il est parti, qu’en temps qu’amie j’aurais dû voir plus rapidement à quel point il se sentait mal. Bien sûr que j’étais au courant, seulement à l’époque au lieu d’en parler j’essayais constamment avec Ren de lui rendre le sourire… Et c’est peut-être là que j’ai eu tort … Parler de ce genre de chose aurait pu être aidé à éviter certaine chose.

Rien qu’en l’observant, je peux voir sans mal à quel point il lui est douloureux de reparler de cette période de sa vie. Je voudrais bien lui dire d’oublier tout ça m’est c’est trop tard, la peine qu’il ressent dans son cœur est déjà bien trop présent … Instinctivement je tends la main vers la sienne, comme pour le réconforter mais je m’arrête finalement dans mon geste. Ne me demandez pas pourquoi, je ne le sais même pas moi-même … Finalement, la seul chose que je peux faire c’est l’écouter en silence. L’écouter m’annoncer qu’à cette période de sa vie plus rien n’allait pour lui. Renforçant dès lors mon idée que j’avais vraiment été une mauvaise amie pour lui.

Je le comprends et il n’a pas à se sentir égoïste car si j’avais été dans son cas il est très probable que je n’en aurais parlé à personne. Dans tous les cas, jamais je n’aurais pensé qu’il avait pu souffrir autant et en l’observant à présent, je peux comprendre sans peine pourquoi lorsque l’on sait revu, j’ai eu du mal à le reconnaitre. Après tout ça qui n’aurait pas voulu changer de vie ? Qui n’auraient pas tout simplement décidé de devenir une autre personne ?

-«  Kai tu … » Sans arriver à terminer ma phrase, il s’empare soudainement de la canette présente dans ma main rétorquant qu’il va la jeter. Nul doute qu’il s’agit l’un d’une excuse pour changer de sujet. Cependant pouvant comprend ce qu’il ressent, je le laisse s’éloigner de moi sans le retenir. Il a besoin de souffler un coup et de reprendre ses esprits, je l’observe donc un moment en silence restant assise sur le banc

Les minutes finissent par s’écouler sans que Kai ne revienne à mes côtés. Il reste là devant cette poubelle sans bouger. En l’observant, je ne peux pas m’empêcher de ressentir une vive douleur au cœur à l’idée qu’il puisse souffrir autant. En silence, je me lève donc finalement et m’approche de lui avant de me coller à son dos entourant son corps musclé de mes bras. Sans rien dire, je reste alors ainsi un moment essayant de le réconforter par ma simple présence.

Je ne sais pas vraiment combien de temps se sont finalement écoulé avant que je décide enfin de prendre la parole. C’est tout simplement comme si le temps s’est littéralement arrêté de couler lorsque je l’ai pris dans mes bras.

-«  Je suis désolée, je n’aurais pas dû te poser cette question… »

Détachant mes bras de son corps, je m’écarte légèrement de lui et décide finalement de lui faire face. Dans un geste tendre je viens alors lui caresser légèrement sa joue de ma main avant de lui déposer un baiser réconfortant au coin des lèvres.

-«  Ne pense plus à tous ça kai. C’est du passé et quoi qu’il puisse arriver dans le futur je te promets d’être là pour toi. »

Je ne sais pas de quoi sera fait notre futur, mais je me promets de ne plus jamais le laisser tomber. Peu importe comment notre amitié tournera, peu importe si dans l’avenir son absence me fera souffrir. La seule chose que je veux c’est qu’il soit enfin heureux.

-«  Je ne veux pas que tu sentes mal, plus jamais. Attrapant alors gentiment ses mains, je le gratifie finalement d’un sourire réconfortant. J’ai pourri l’ambiance avec mes questions débile, je suis désolé. Et si on allait se changer les idées ? A moins que tu préfères que l’on rentre… »
.

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

Immobile, c’était comme si j’avais été déconnecté de toute réalité, je ne parvenais même plus à penser correctement ni à ce que j’étais en train de faire. Je détestais être dans de telles conditions... La dernière fois que je l’avais été était ce jour où je m’étais enfui dans la maison pour aller à l’hôtel et que je m’étais regardé dans le miroir de ma nouvelle chambre. Le reflet que j’avais en face de moi, je ne l’avais pas reconnu, j’avais du mal à admettre que c’était moi et les souvenirs marquant de cette époque m’avait rendu dans un état inimaginable. Rien qu’observer cette horreur qui se tenait devant moi, j’avais envie de vomir, de tout détruire aussi et je me rappelle avoir brisé cette glace de mon poing, glace que j’avais été contraint de rembourser du fait de l’avoir cassé. Il s’agissait là de la seule et unique fois où j’avais fait preuve de violence. Mais je me haïssais tant que je ne songeais à rien d’autre qu’à la haine et l’envie de changer pour pouvoir enfin fermer le clapet à tous ces gens qui m’avaient critiqué, qui m’avait rendu encore plus moche que ce que j’étais en vérité... Mon coeur avait énormément pleuré à un tel point que j’avais cru parfois qu’il se déchirerait tant il se broyait dans le creux de ma poitrine. Jamais je n’aurais pensé pouvoir éprouver cette douleur une seconde fois et j’aimerais être capable de me reprendre. Pourtant je restai là, tel un idiot, debout devant cette poubelle à ne pas bouger. Oui, j’étais déconnecté de la réalité.

Néanmoins, une douce chaleur et des bras qui s’encerclaient autour de ma taille me permis de quitter ce « monde » dans lequel je m’étais enfermé durant ces quelques minutes. Je ne disais rien, persistant à rester silencieux alors que j’appréciais cette initiative de la part de ma camarade. J’avais l’impression qu’on me retirait un puissant poids de la poitrine. Pas besoin de mots, ses gestes suffisaient pour me détendre, pour m’apercevoir que finalement, je ne la perdrais pas. Je n’étais peut-être pas si seul que ça en fin de compte. Mais, malgré les années, je peinais à y croire. Qu’avais-je de si spéciale pour qu’une personne comme elle m’accorde autant d’importance dans sa vie ? C’était également la première fois que je me posais une telle question alors qu’habituellement j’aurais songé qu’il était normal qu’on aime quelqu’un comme moi...

Je fus, toutefois, étonné lorsqu’Harumi m’embrassa au coin de la lèvre, ne m’attendant pas à un tel geste de sa part. Même ça, je ne comprenais pas... Ni elle, ni la relation que nous avions ces derniers temps. Encore moins, moi-même. Tout était si flou pour une personne qui habituellement était si sûr d’elle. Mais, elle était mignonne. Formidable aussi. Je pouvais lire dans ses prunelles ô combien elle regrettait de m’avoir demandé cela, probablement qu’elle ne s’attendait à me voir dans cet état si pitoyable. Je devais me rattraper, j’en avais conscience et pourtant au lieu de ça, je lui esquissa un faible sourire avant de glisser à nouveau mes bras en dessous des siens et de me blottir contre elle.

- Ca va maintenant, La rassurais-je en closant mes paupières, Ne t’en fait pas.

Parce que je n’étais pas seul. Je devais me faire une raison et admettre cela. L’éclat sur mes lèvres s’attendrit un peu plus tandis que j’humais son doux parfum en nichant mon visage au creux de son cou.

- De toute façon, il aurait fallu en parler un jour ou l’autre.

Sur ses dires je me décalais légèrement et lui souriais sincèrement afin de la réconforter.

- Tout comme, je ne suis vraisemblablement pas le seul à avoir souffert. Je n’ai pas oublié ce que tu as dit, je n’ai pas non plus l’intention de t’obliger à en parler mais si tu le veux, ne t’en prive pas.

Je n’avais pas été le meilleur des amis par le passé, même si je m’inquiétais pour eux, je ne me rappelais pas avoir fait quelque chose pour eux. Je les avais abandonné alors qu’eux ne m’avaient jamais lâché et m’avaient soutenu à leur manière. Seulement j’étais trop idiot et trop jeune pour me rendre compte de la chance que j’avais. En silence, je m’approchai d’elle afin de lui déposer un baiser doucereux sur son front.

- Je n’habite pas loin, on peut y aller si tu veux et se regarder un film, par exemple.

Je n’avais pas d’idées plus ingénieuses que cette dernière donc si cela ne convenait pas à la jeune femme, j’espérais qu’elle serait plus inventive que moi et trouverait autre chose à faire. Mais je pensais qu’un film n’était pas mal. J’avais tout ce qu’il fallait à la maison. Et je ne parlais pas des miens. Promis.

 

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

J’espère vraiment que Kai dit la vérité et qu’effectivement il va m’a mieux. J’ai du mal à croire que ma simple présence à réellement réussi à améliorer la situation dans son cœur bien que finalement cela semble vraiment le cas. Il semble cependant toujours avoir besoin d’affection mais c’est le genre de chose que je peux lui apporter sans problème. Refermant alors à nouveau mes bras sur lui lorsqu’il vint se blottir contre mon corps, j’écoute en silence sa douce voix retentir à mes oreilles. Plus de discussion fâcheuse me promettais-je à moi-même.

Nous restons ainsi blotti l’un contre l’autre encore pendant un petit moment jusqu’à ce Kai décide finalement de s’éloigner de moi. Plongeant mon regard dans le sien, je me sens soudain mal en entendant qu’il a fini par se rendre compte que moi aussi j’ai mes problèmes. Oui j’en ai, malheureusement je ne peux pas lui en parler. Alors comme toujours lorsqu’une personne aborde ce genre de sujet avec moi, je me mets à sourire. Le genre de sourire qui fait croire à toute personne qu’il le voit que tout va bien et qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter.

-« J’ai simplement eu un coup de blues ne t’en fais pas. Je vais bien, je t’assure. Il n’y a rien dans ma vie qui à ma tourner au point d’en souffrir. »

Par chance, j’ai appris à parfaitement mentir. Cependant pour éviter de tourner trop au tour du pot, et surtout parce que Kai me connais, je profite de son invitation chez lui pour détourner la conversation sur autre chose.

-« Un film c’est parfait, ça nous changera les idées. » Lui dis-je en lui attrapant délicatement la main. Et sur c’est mots, je me hâte de quitter ce parc avant de laisser Kai prendre les devants pour m’indiquer la route. Puisqu’il n’habite pas loin, je pense qu’effectivement une dernière petite balade à pied ne nous fera pas de mal.

Profitant du silence de la nuit, j’espère vraiment que Kai n’abordera plus le sujet « mes problèmes personnelles ». Je n’ai pas envie de lui mentir d’avantage, j’espère donc qu’il laissera tomber son idée que quelque chose ne va pas et qu’il ne poussera pas plus loin c’est pensées. Par chance notre ballade ne dure finalement pas très longtemps, ce qui m’a permis pendant le trajet de l’empêcher de reparler de ce genre de chose.

Enfin au chaud, je le laisse le soin de m’inviter à entrer avant de me débarrasser de ma veste. Comme je l’ai pensée son appartement est superbe et tout à son image. Le laissant alors vaquer à diverse chose, je fini par m’installer sur le canapé, comme il me l’a gentiment proposé et attend qu’il se joigne à moi.

-« Pour le film choisi celui qu’il te plaira » Lui lance lorsqu’il me demande ce que j’ai envie de regarder. Le choix du film m’importe peu, en cette instant j’ai juste besoin de penser à autre chose et de le sentir à mes cotée. Voilà pourquoi lorsqu’il s’assoit enfin à côté de moi, je ne peux pas m’empêcher de faire apparaitre un sourire au coin de mes lèvres avant de poser ma tête sur son épaule. Oui la situation entre nous est bizarre et complexe, mais finalement elle me va très bien comme ça. Je ne peux pas expliquer ce que je ressens pour Kai, la seul chose que je sais à présent clairement c’est que sa présence à mes cotées m’est devenue presque vital.

Costume party and intoxicating desire

« On en vient à aimer son désir et non plus l'objet de son désir.  »

Je n’avais pas cru un seul mot de sa réponse. Elle pouvait me dire ce qu’elle voulait, me mentir, son regard la trahirait toujours. Du moins si les autres n’étaient pas capable de l’entrevoir, moi je le voyais désormais. Seulement j’avais compris que comme Ren, elle ne ressentait aucune envie d’en parler alors je n’avais pas insisté, juste que si elle avait besoin d’une oreille attentive pour l’écouter, je serais là et je ne la jugerais pas.

Sans prendre ma voiture, on avait marché jusqu’à l’appartement puisqu’il n’y avait rien de mieux que se promener sous l’air frais pour se détendre. Je peinais à comprendre mes agissements alors que nous avancions main dans la main cependant je mettais cela sur le fait que je n’étais pas très bien. J’avais besoin de plus d’affection que je ne l’aurais cru et Harumi me le rendait plutôt bien.

A présent installé sur mon canapé à ses côtés, j’avais lancé un film que j’avais pensé qui pourrait nous plaire à tous les deux. Si j’avais changé, ce n’était pas forcément le cas de mes goûts cinématographique et j’espérais que c’était la même chose pour ma camarade. Nous avions beaucoup de choses en commun, en particulier pour les films, on était toujours partant pour un cinéma. Parfois pour voir l’un de nos mangas favoris, parfois pour voir le dernier film en date qui nous avait tapé à l’oeil à tous les deux. Je pensais que celui-ci lui conviendrait également. J’avais bien évidemment pris soin de bien vérifier le CD pour ne pas me tromper et mettre l’un de mes chefs d’œuvre. Même si j’étais fier de moi, je n’avais pas de doute quant au fait que mon amie serait choquée et que cela ne lui plairait pas. Je ne le lui cachais pas, si elle me le demandais, je le lui dirais toutefois si on pouvait éviter le sujet pendant un temps, je suppose que c’était préférable.

Un sourire orna mes lèvres à la sensation de sa tête contre mon épaule et d’un geste délicat, je vins y collai la mienne pour me plonger dans le film ensuite. Le temps s’écoula et sans que je ne m’en rende vraiment compte, je n’en vis pas la fin. Fatigué, je m’étais endormi, apaisé par cette atmosphère chaleureuse qui régnait dans mon appartement. C’était décidément une drôle de soirée. Mais j’étais content qu’elle soit là. Vraiment.