Remember me ? No ? Oh. |#| KAZUMA&REIRA

La nuit était tombée sur Nishinaka, on entrait dans ses horaires. Elle devait voir un client dans une demi heure, il avait demandé « une soirée au restaurant, en tête à tête » mais en général, ils finissaient toujours par en demander plus au court de la soirée. Ça ne la dérangeait pas, elle était en forme ce soir de toute façon, et elle avait envie de faire un voyage en Italie pour le printemps. Ça la tentait bien, alors elle allait faire docilement ce qu'on voulait d'elle. Puis elle continuera à planifier des plans contre Terazawa. Oui, oui.

Elegante, comme à son habitude, elle avait relevé ses cheveux dans un beau chignon. Il faisait plutôt froid, alors le manteau était de rigueur. Elle s'était bien emmitouflée à l'intérieur, marchant d'un pas rapide vers le restaurant dans lequel elle était censée l'attendre. Tête baissée à cause du vent, elle sentit son corps rencontré celui d'une autre personne un peu trop violemment puisqu'elle se sentit projetté en arrière. Ne comptant pas tomber, elle s'était aggripé à la personne avec fermeté, l'obligeant à la retenir.

-Ah ! Faites attention.

Une fois certaine de tenir sur ses talons, elle relâcha la personne, lui octroyant la chance de la voir poser son regard sur lui.

-Mais ! Haruto ! Ça fait longtemps ! Qu'est-ce que tu deviens ? T'as pas changer, sérieusement, je te vois encore dans ton uniforme au lycée !

Oui enfin... Dans la majorité de ses souvenirs, il n'avait pas d'uniforme... Il ne portait rien du tout, même.

Kazuma était allé au temple ce soir là. C'était une habitude, mais pour une fois il avait une prière à adresser aux divinités. Protéger Miaki. Elle avait eu des problèmes avec Terazawa récemment et il voulait être certain qu'elle n'allait pas en avoir à nouveau. Dans toute cette ville, elle était l'une des personnes qu'il n'aurait jamais pensé revoir et pourtant il s'était attaché à elle lorsqu'il l'avait croisée par hasard et qu'ils s'étaient rappelés ces souvenirs anciens. C'était pour cela qu'il refusait de se conformer aux « règles », à l'attitude à adopter : il était un grand nostalgique et il aimait profiter des choses « vraies », car ces souvenirs restaient plus authentiques que des données stockées dans téléphone portable ou dans la carte mémoire d'une caméra.

Quittant le temple, le professeur n'avait pas prêté attention à l'endroit où il se rendait, pressant le pas pour rentrer et échapper au temps plutôt rude de la saison, c'est pourquoi il avait légèrement sursauté en se sentant agrippé par une personne qui aurait pu risquer de l'entraîner dans sa chute. Il s'apprêtait à s'excuser suite aux paroles de la jeune femme qui venait de le relâcher, mais il entendit ses paroles qui lui firent légèrement froncer les sourcils... Sur le coup, il était perplexe.

« Haruto ? » Demanda-t-il en riant un peu avant de reprendre la parole en s'inclinant poliment. « Je suis désolé de vous avoir bousculé mais... Je crois que vous me confondez avec quelqu'un d'autre. »

Parfois, Kazuma se demandait s'il était quelconque au point d'être confondu avec une autre personne. Il ne connaissait cette femme ni d'Eve ni d'Adam, mais elle était tout à fait charmante... Un peu trop pour qu'il soit réellement à l'aise, peut-être ?

Le dit Haruto fit comme si elle s'était trompée de prénom, ce qui laissa Reira perplexe. Non, elle se souvenait très bien de la personne et il s'agissait bien du Haruto qu'elle avait connu au lycée. Bon, il avait un style plus sage qu'à l'époque. Elle se dit que peut-être qu'il n'assumait plus son passé et ne voulait pas lui dire clairement « non, ne me parle pas, je suis marié, j'ai dix gosses maintenant ». Parce que c'était l'impression qu'il donnait. Et ça fit clairement sourire la demoiselle.

-T'es sûre ? Allez, Haru', tu veux que je t'aide à te rappeler de ton prénom et de moi ?

Forcément, il se souvenait de toi ! Un petit sourire se glissa sur ses lèvres, et elle s'en approcha un peu comme pour qu'il puisse mieux la voir et se dire « mais oui, voyons, c'est elle ! » comment pouvait-on l'oublier après tout ?

-Reira... Le lycée... On avait nos petits rendez-vous sous les escaliers. Tu sais. Nos rendez-vous.

Et pour souligner le tout, elle lui fit un clin d'oeil pour qu'il se rappelle de quel genre de rendez-vous elle parlait. Oui, parce qu'ils ne se disaient pas des mots d'amour en longueur de temps. C'était un peu plus physique. Et c'était sûrement le meilleur coup masculin qu'elle avait eu de toute sa vie ! Bon, il n'était pas grandiose, mais il avait été mieux que les autres.
S'approchant encore un peu, elle eut le cœur de lui rafraîchir la mémoire en lui donnant une claque sur les fesses avant des les pincer.

-Tu te souviens vraiment pas ? Fais un effort voyons ! T'as l'air si coincé maintenant, t'es entré dans les ordres ?

Beau sourire lubrique. Ouais, en fait, elle trouvait ça excitant de le voir si gêné ! Ça lui donnait envie de tout faire pour décoincer la bête sauvage en lui. Elle allait être en retard pour son rendez-vous, mais elle faisait tout ça pour le bien de l'humanité après tout.

Oups Reira, je crois que tu te trompes d'homme. Elle prit un air faussement choqué, posant ses mains sur ses lèvres. Oh mince, ce n'était pas Haruto ? Au moins, elle aura pu voir qu'il avait de belles fesses bien fermes. Non ce n'était pas lui, il n'aurait jamais été aussi coincé. Mais c'était une bonne expérience, de pincer les fesses d'un type dans la rue.

Elle allait donc retenir Kazuma. Han, même son prénom sonnait chiant, le pauvre quand même. Reira fit encore mine d'être outrée par son propre geste, passant sa main dans ses cheveux jusqu'à ce qu'il dise qu'il n'avait aucune idée de qui elle était.

-Je m'appelle Reira ! S'exclama avec un sourire fier. Comme ça, vous savez.

Oui, il ne pourra lui dire qu'il s'est fait pincer les fesses par une inconnue comme il la connaissait maintenant. D'ailleurs, elle était plutôt intriguée, alors quand bien même c'était étrange, elle s'écarta de lui, lui redonnant un peu d'espace vital.

-Je suis désolée, j'ai confondu. Donc vous vous appelez Kazuma ? Je peux vous demander quel est votre métier ?

Elle le voyait bien dans un truc scientifique, mais elle était probablement influencé par l'allure « coincé ».