Take me just one more time with you [KAZUXMIA]

Enfin sortie de cette prison où j'ai passé quelques jours, ou plutôt où j'ai perdu quelques jours de ma vie pour rien. J'avais fais semblant d'être devenue une Shinki comme me l'avait conseillé Ryuhei lors de sa visite, et finalement une fois libérée je m'étais empressée de rentrer chez moi et de redevenir la Miaki que j'aimais être. Pas celle qui se maquillait beaucoup trop et qui devait réfléchir sur sa tenue afin de savoir si toutes les vêtements étaient accordés ensemble ou non. Mais Ryuhei n'avait pas été la seule visite que j'avais eu, et par là je ne parle pas de celles de ma mère ou de mon père, mais de celle de Kazuma. On était censé se voir ce jour-là, et tout avait été annulé à cause de ça.

J'avais été libérée tôt le matin, alors j'avais le temps de profiter de mon retour chez moi pour prendre une douche, comme si ça allait m'aider à évacuer toutes ces ondes de Shinki parfaite, de ranger ces vêtements bien au fond de mon placard avant de sortir les miens. Bien sur j'avais raconté mon « aventure » si on peut appeler ça comme ça à ma mère, mais plus l'après midi avançait et plus j'avais l'impression d'oublier quelque chose. Faire le ménage ? Non sûrement pas … Aller au Maid Café ? Ca pouvait attendre le lendemain … Ah, je sais !

Je me levai d'un coup, courant cherchant une veste et je m'excusai au près de ma mère avant de quitter l'appartement, tout en espérant me rappeler correctement du chemin à prendre pour arriver à mon point d'arrivée. Et bien que j'ai eu quelques hésitations par rapport à mes aptitudes pour ça, je réussi l'épreuve haut la main et arrivai devant l'immeuble de Kazuma. Je levai la tête vers l'étage où je savais se trouvait son logement, poussant un soupir. C'était vraiment une bonne idée, je n'allai pas le déranger ? Après quelques instants à peser le pour et le contre, j'entrai dans le bâtiment et me dirigeai vers la porte qui m'intéressait, tapant mon poing deux fois sur celle-ci. Et s'il me disait que non, il n'avait pas de temps à m'accorder pour le moment ?

Je n'avais plus vu Miaki depuis un moment déjà. Il fallait dire que depuis que j'étais allé la voir en prison, j'avais eu un peu peur de lui attirer une peine plus longue. Cela aurait pu être le cas, après tout, quand on savait que les agents Nishinaka n'étaient pas forcément les plus aimables qui soient, d'après ce que j'avais compris, et qu'ils n'auraient peut-être pas hésité à fouiller dans ma vie privée afin de défendre à Miaki de me voir. Cette idée, bien que cela puisse paraître vraiment étrange, n'était pas sans me blesser un peu, dans le fond. Bref, il n'était pas le temps de penser à tout ça, mais bien temps de rentrer chez moi.

J'étais effectivement sorti pour aller faire quelques courses. Je n'en avais pas pris le temps dernièrement et mon frigo était de ce fait plutôt vide, ce qui me dérangeait terriblement car je n'aurais pas eu envie d'aller boire un verre à l'extérieur, pas dans un endroit trop technologique à mon goût. Enfin, je disais ça, mais j'avais bien besoin d'un peu de ces objets « géniaux » par moment. Cela ne m'enchantait pas le moins du monde, mais je ne pouvais pas faire autrement, malheureusement.

Il ne me fallut qu'un petit quart d'heure pour rejoindre l'immeuble où je vivais et j'allai garer la voiture dans le parking sous-terrain, comme à mon habitude, avant de monter à mon étage, emmenant avec moi les courses que je venais de faire. Il y en avait au moins trois sacs bien remplis. Quand j'arrivai à l'étage en question, je fus assez surpris de voir Miaki devant ma porte... À son attitude, elle venait sans doute de frapper ; elle était venue me voir ? Cette simple pensée m'arracha un sourire tandis que je m'approchais d'elle, prenant la parole quelques secondes plus tard.

« Miaki-chan ! Comment tu vas ?  » Dis-je en riant un peu, posant les sacs que je tenais dans ma main gauche afin de sortir la clé de ma poche et d'ouvrir, reprenant rapidement ce que j'avais posé à terre afin d'entrer. « Tu veux entrer ?  »

Non, elle était venue attendre devant ma porte pour s'amuser à frapper dessus sans obtenir de réponse... Kazuma, enfin ! Parfois, je me rendais compte qu'être légèrement gêné me faisait vraiment agir bizarrement. Je m'écartai du passage après quelques secondes pour que Miaki puisse entrer et, une fois à l'intérieur, je lui adressai une nouvelle fois la parole.

« Ils t'ont enfin laissée sortir ? »

Après m'être un peu reposée chez moi et passé du temps avec ma mère, la seule chose que j'avais en tête était de passée chez Kazuma. Après tout il était venu me rendre visite en prison dès le premier jour, il avait eu l'air de s'inquiéter pour moi et sincèrement, ça m'avait remonté le moral, alors il me paraissait naturel de venir frapper à sa porte dès mon premier jour de liberté. C'est donc suite à cette idée que je retrouvai devant son appartement, tout en me demandant si lui aurait également envie de me voir ou non. Après tout il avait le droit de ne pas vouloir, peut-être qu'en fin de compte, il a fini par se dire que je n'en valais pas tellement la peine ?

En plus des doutes que je pouvais avoir par rapport à ma venue, personne ne répondait après avoir toqué, et l'appartement semblait bien silencieux … Enfin ce n'était pas non plus le meilleur indice puisque Kazuma aimait lire visiblement, et pas regarder la télé ni rien de tout ces trucs bruyants que tout le monde faisait tous les jours. Petit à petit je perdais la confiance avec laquelle j'étais arrivée, pensant que ça n'avait décidément pas été une bonne idée, du moins jusqu'à ce que je sursaute en entendant la voix de celui que j'étais venue chercher. Mince, il était arrivé quand ? Je lâchai un petit rire gêné, m'écartant un peu pour laisser Kazuma atteindre sa porte.

« Ah euh … Ça va bien, merci, et toi ? Tu veux de l'aide ? Je veux bien entrer, merci. »

Je passai devant lui, faisant quelques pas dans l'appartement avant de m'arrêter pour l'attendre, n'étant pas chez moi et donc pas assez à l'aise pour avancer seule plus que ça. Après tout ça ne faisait que la seconde que je venais … Enfin ça fait déjà beaucoup, non ?

« Oui, ils m'ont laissée sortir à la date prévue. J'espère qu'ils n'ont pas réussi à me changer, même un petit peu. Tu trouves que j'ai changé ? »

Personnellement, je ne pensai pas avoir beaucoup changé, à part peut-être que j'étais un peu plus révoltée et dégoûtée par le système qui était appliqué dans cette ville. Auparavant je m'en fichais un peu, je n'en tenais pas compte, mais désormais je ne pouvais tout simplement pas ignorer tout ça, bien que je ne puisse pas y changer grand chose.

« Si c'est le cas et que tu veux demander le divorce je comprendrais … »

Bien entendu c'était une blague, ce que je signifiai en affichant un sourire, puisque de toute façon nous n'étions même pas réellement mariés. Mais on semblait s'être calé sur cette histoire, et ce n'était pas si mal, bien que ça puisse peut-être nous coûter des situations gênantes dans le futur … On verra bien plus tard, mais même si ça venait ça arriver je ne regretterai pas.

« Ça va aller, t'inquiètes pas. »

Je m'approchai de l'étagère dans laquelle je rangeais les pantoufles que j'enfilais habituellement en rentrant chez moi et j'enlevai mes chaussures afin d'en mettre un paire. J'en sortis une deuxième, quelques instants plus tard, afin de la tendre à mon invitée. Cela faisait deux fois qu'elle entrait dans mon appartement, c'était presque un miracle, j'aurais du lui en acheter une à sa taille, à voir la fréquence à laquelle elle venait. Dans le fond, ça ne m'aurait peut-être pas dérangé, j'avais besoin de compagnie et elle jouait parfaitement ce rôle.

« Hm... Pas comme ça, non. »

Je souris un peu après lui avoir répondu. Je me demandais vraiment s'ils étaient capable de changer les choses autant qu'ils l'espéraient en les envoyant dans cette prison. Leur histoire de technologie, de bonne conduite à suivre, tout ça. Non, franchement, je ne supportais pas cette mentalité étrange et dérangée; ils allaient faire quoi, la prochaine fois, essayer de transformer les gens en robot? Les observer et reconnaître grâce aux globes oculaires?

« Tu peux venir à la cuisine. Je dois ranger mes courses. »

C'était évident, mais j'avais l'impression que le préciser était nécessaire. N'avais-je pas besoin de m'excuser pour l'avoir fait attendre également? Non, Kazuma, tu arrêtes de te poser des questions stupides et te te contentes de parler normalement, d'être normal et sympathique comme d'habitude. Je poussai un petit soupir pour moi-même alors que je me rendais à la cuisine avec mes sacs remplis, sans même enlever ma veste, avant de commencer à ranger les courses dans mon réfrigérateur, congélateur et dans les armoires. Quand c'est fait, je fais face à Miaki à nouveau, enlevant ma veste avant de la poser sur l'une des chaises de la cuisine, puis je lui adresse un sourire.

«Voilà, je suis tout à toi. Tu veux boire quelque chose? »