Un sauvetage qui fut le début de tout

Il faisait noir, je n’aimais pas rentrer alors qu’on voyait difficilement ce qui se passait autour de nous. Ça ne faisait pas longtemps que j’avais été embauché par l’agence pour laquelle je travailler en ce moment et je n’avais pas le droit à beaucoup de privilège. C’était bien différent de l’agence où j’étais avant et où j’avais un chauffeur.

A ce moment-là, je regrettais cela car, quand je passais dans des ruelles sombres, je n’étais vraiment pas rassurée. Une boule d’angoisse bloqua ma gorge lorsque j’entendis un bruit de verre cassé ainsi que des rires gras provenant d’hommes bien éméchés derrière moi. J’accélérais le pas tout en serrant mon sac à main, le cœur battant à cent à l’heure à l’idée qu’ils puissent me rattraper. Je voulais atteindre, au plus vite, la lumière au bout de cette ruelle et retrouver des rues plus éclairées et animées. Être à l’abris.

Malheureusement, je n’eus pas le loisir d’aller bien loin car je sentis une main se poser sur mon épaule. J’essayais de résister à cette main qui voulait me forcer à me retourner mais j’étais bien trop faible pour ça. Aussi, je ne pus rien faire lorsqu’ils m’envoyèrent dos au mur.

Il en fut de même, alors qu’il essayait de  me toucher ou me déshabiller, à part crier à l’aide et me débattre, je ne pouvais rien faire. J’étais sans défense face à eux. Pourquoi ces trois hommes avaient du emprunter le même chemin que moi ? Depuis quand les rues de Narikin n’étaient pas sûres ?

Des questions qui passèrent en arrière plan tandis que je réfléchissais à une façon de m’en sortir face à ces trois hommes empestant l’alcool. Je finis par réussir à m’agenouiller et je courbais le cou et mis mes mains sur ma tête. Au moins ils n’avaient plus leur salles pattes sur moi mais pour combien de temps ?

« Si vous voulez mon sac prenez-le… Mais laissez-moi… Laissez-moi… »

J’avais beaucoup de mal à parler tellement j’avais peur et, ceci, était visible par mon corps qui tremblait autant que ma voix. De plus, le fait que je n’étais pas sûre que ce soit mon argent ou mon portable qui les intéressent fit que ma vue fut obstruée par des larmes. Cependant, je les retenais comme je pouvais ne voulant pas paraître faible devant ces brutes.

Un cri strident quitta ma gorge lorsque je sentis, de nouveau, une main se poser sur mon épaule. J’espérais que quelqu’un l’ait entendu et appelle la police ou vienne à mon secours maintenant. Je n’allais pas pouvoir leur résister bien longtemps…

Que quelqu’un m’aide !

Alors que je pensais que ça en était fini de moi, que j’allais souffrir comme jamais, tout s’arrêta lorsqu’une voix retentit. Je mis quelques minutes avant de me décrisper pour lever les yeux et voir une personne face à moi me tendant la main et non trois inconnus voulant me violer.

Sans réfléchir plus que ça, je pris cette main tendue qui m’aida à me relever alors que mes jambes tremblaient légèrement. De ce fait, je pris discrètement appuie sur le mur derrière moi… Autant conserver un peu de dignité après ce qui avait failli m’arriver.

« Merci, j’ai dit dans un souffle. »

Je regardais discrètement cet home qui m’avait sauvé la vie, mon sauveur. D’apparence, on aurait pu croire qu’il s’agissait d’une personne froide mais il m’inspirait confiance. J’avais l’impression que l’on ne resterait pas de simples inconnus, que l’on sera plus que des amis sans pour autant être un couple… C’était étrange car on venait à peine de se rencontrer et je ne savais absolument rien de lui. Une chose me semblait certaine, ce n’était pas une personne méchante car, sinon, il ne serait pas venu à ma rescousse.

Pour le moment, je devais avoir l’air assez étrange à ne pas parler, à le fixer comme je le faisais. Mais en même temps, j’avais la respiration chaotique à cause de la frayeur que j’avais eue et mon cœur avait battu très rapidement. Cependant, il s’était calmé maintenant, de même que ma respiration alors je pouvais parler normalement.

« C’est gentil de votre part de m’avoir sauvé, je n’ose pas imaginer ce qui aurait pu m’arriver si vous n’étiez pas intervenu. Est-ce que je peux vous demander un dernier service ? Simplement me raccompagner, s’il vous plait. Je n’habite pas loin et, si vous voulez je peux vous offrir un café ou un thé avec des gâteaux maisons. »

Qui pouvait dire non à des biscuits maisons comme signe de remerciement ? En plus, j’avais fait le ménage comme une grande hier alors ça ne me déranger pas d’inviter mon sauveur… D’ailleurs j’aimerais bien pouvoir mettre un nom sur son visage mais ça aurait pu être paraître déplacé de lui demander cela directement.

« Je m’appelle Kiritani Ayumi. »

On disait toujours de ne pas dire son nom à un inconnu mais j’avais été l’égérie de l’entreprise de mon père qui est connue, et j’avais bien l’intention de percer le petit écran en présentant des émissions. Donc il aurait fini par savoir qui je suis.
Après est-ce qu’il me divulguera son nom ? C’était une bonne question.

Le nom de mon sauveur fit naître des petites étoiles dans mes yeux en imaginant une mignonne petite tortue en train de nager. Par contre son air bougon eut le don de faire disparaître ces étoiles alors qu’une discrète moue boudeuse s’était installée sur mon visage. C’était pourtant une proposition alléchante pour les papilles et le ventre, non ? Peut-être que je me trompais. Peut-être qu’il le cachait, les deux possibilités se valaient aussi bien l’une que l’autre. Même si, au vu de la réponse, c’était plutôt le fait que Yûji cachait son enthousiaste de manger au fond de lui… J’allais devoir décrypter ses émotions… Super !

C’est pour cela que j’observais ses pupilles quand il me mit en garde. J’avais, chez moi, de quoi lui faire regretter si jamais il tentait quoique ce soit. Mais, de toute façon, pour deux raisons je n’avais pas à m’inquiéter.
La première était ce sentiment étrange que m’inspirait le jeune homme et, automatiquement, j’avais comme confiance en lui. Bon, d’accord ce n’était pas très fiable comme raison comparée à la seconde. En effet, pendant une demi-seconde, j’avais cru voir un éclat amusé dans ses yeux signe qu’il voulait, certainement m’effrayer. Il en fallait, cependant, plus pour réussir à me décourager.

« Je ne devrais pas vous avez raison, mais vous savez quoi je n’ai pas l’impression de devoir avoir peur de vous. Ce n’est qu’une impression peut-être que je me trompe mais au pire un coup de poêle à la Raiponce pourrait être efficace si vous décidez de me sauter dessus une fois chez moi. »

Mais je ne me comparais pas à Raiponce, j’avais beauuuuuuuuuucoup plus de classe, et d’élégance qu’elle. Puis mes cheveux étaient bien plus beaux… D’ailleurs je devais penser à aller chez le coiffeur.
Ne montrant à aucun moment que mes esprits étaient revenus et que je n’avais plus vraiment peur, je gardais la tête un peu baissée. Un peu mal à l’aise.

« Tout ça pour dire, que je vous fait confiance et, qu’au pire, je trouverais toujours un moyen de me défendre chez moi…. Merci en tout cas de bien vouloir me raccompagner. »

J’ouvris le chemin pour aller jusqu’à chez moi tout en vérifiant que Yûji suivait mais aussi en restant proche de lui sans pour autant le toucher. Une fois arrivée devant l’immeuble où je logeais, j’ouvris le portail avant d’aller dans l’ascenseur équipé d’une caméra. Autant dire que l’immeuble était très bien protégé et qu’on n’avait peu de risque, pour ne pas dire, aucun risque, d’être cambriolé.

Une fois devant mon logement, je déverrouillais la serrure avant d’ouvrir la porte et laisser Yûji passer. Je fermais ensuite le panneau de bois avant de donner une paire de chausson à mon inviter et le conduire dans le salon qui était au fond du couloir… En sachant qu’on l’atteignait en cinq pas.

« Je reviens, je vais juste préparer le thé ou le café… Enfin, je propose cela mais peut-être que vous désiriez autre chose. »

J’avais dis ça de la cuisine délimité du salon par un simple bar. C’était un appartement très spacieux et la configuration rajoutait de l’espace. Ainsi le jeune homme pouvait voir que je disposais, dans une assiette des cookies, des muffins chocolat/caramel et d’autres aux fruits exotique ainsi qu’une tarte à la pomme.
Lorsque les boissons fut prêtes j’apportais le tout dans le salon avant de me rendre compte de quelque chose… Je me serais mise des baffes.

« Je viens de me rendre compte que, peut-être, vous auriez préféré quelque chose de salé pour commencer… »