[NC - 17 8D] Tout nu et tout bronzé, on est bien, on est beau • |

Finalement, je n’avais pas eu le temps de l’appeler. J’avais eu plus de boulot que je ne l’aurais imaginé et fatigué, je n’avais pas trop eu le courage de la contacter non plus. Je me disais toujours plus tard puis au bout d’une compte une petite semaine s’était écoulée depuis. Ce n’était pas forcément dramatique puisque je n’avais pas dit que l’appellerait rapidement néanmoins intérieurement, c’était réellement mon intention. J’avais envie d’en connaître plus sur elle, de savoir ce qu’elle devenait sincèrement, si elle s’en sortait, si elle avait eu des moments difficiles outre la séparation de ses parents et me relier à nouveau à elle comme par le passé. Mais à croire que la chance me souriait un peu plus ces derniers temps puisqu’il l’avait remis sur ma route encore une fois.

Je sortais du studio, fraîchement habillé, parfaitement coiffé sauf que dehors il pleuvait. Et que je l’ignorais. Quand j’avais quitté l’appartement le matin même il faisait beau, jamais je n’aurais pu prévoir un tel temps surtout qu’ils n’en avaient pas parlé à la météo. Je prenais jamais de parapluie, c’était encombrant. Surtout si on ne m’avait pas prévenu qu’une éventuelle averse aurait lieu en début de soirée. A croire que j’étais condamné à être arrosé les jours de pluie. Et les cheveux mouillés ce n’étaient pas très séduisant. La chemise trempée et collée au torse, ça par contre, c’était ultra sexy donc au fond cela ne me posait pas tant de problème que cela. Le hic était que je risquais de tomber malade et pour rien au monde je ne souhaiterais ça à quelqu’un. Mais si j’avais envie de rentrer chez moi, je n’avais pas réellement le choix. Alors je m’étais aventuré sous cet orage, courant dans les rues tandis qu’on me traitait de fou... Je n’allais pas rester là à poireauter des heures sous un porche en sachant que la météo pouvait très bien ne pas changer avant le jour suivant. J’avais une journée chargée le lendemain, je devais me reposer, me prendre un bon bain chaud, faire mes soins au visage et laver mes cheveux. Donc j’avais couru sans me soucier des mes vêtements qui devenaient de plus en plus trempés. Je pensais juste que je devais rentrer avant que ma beauté ne soit entièrement entachée. Mais même sous cette eau, j’étais parfait. Je ne devrais pas avoir à me soucier de ça. Et, comme par magie - ou plutôt par hasard - j’étais tombée sur elle.

Avec son petit parapluie, elle avançait en mon sens inverse et je m’étais instinctivement arrêté. Elle m’avait en quelque sorte réprimandé mais au lieu d’être vexé, j’avais souri bêtement tout en tentant de me recoiffer rapidement. J’avais été content de la croiser là seulement j’avais commencé à toussoter et je crois que ça l’avait inquiété. J’ignorais comment on en était arrivé là, tout s’était fait à une vitesse immense que je n’avais pas compris puis je m’étais retrouvé chez elle. Cela faisait louche dit comme ça... Une homme, une femme, seul dans un appartement, en général ce n’était pas uniquement pour se tourner les pouces et jouer au scrabble. Quand bien même elle avait été une bonne amie auparavant, elle n’en restait pas moins une jolie femme et un garçon tel que moi était obligé d’avoir de telles réflexions. Hors je m’abstiendrais de les lui dire sinon elle prendrait peur et me traiterait de pervers. Ce que je n’étais pas... Il s’agissait là du métier que j’exerçais qui me jouait des tours. Rien de plus.

A présent, je me prélassais tranquillement dans sa salle de bain, appréciant les gouttes d’eau chaude qui dégoulinaient le long de mon corps et me relaxait. Si j’avais été chez moi, j’aurais pu y rester des heures toutefois ce n’était qu’au bout d’une quinzaine de minutes que je sortis de la baignoire, enroulant une serviette autour de ma taille.
Comme d’habitude, après une bonne douche, je me contemplais dans le miroir et souris en voyant ce corps qui m’appartenait. Ah. Lui aussi, il était parfait. Rien à redire si ce n’était cette maudite cicatrice au niveau de l’abdomen mais elle était discrète et on ne la voyait pratiquement pas. Une de mes collègues m’avaient dit que ça donnait un petit air sexy donc peu à peu je commençais à apprécier cette trace. Je n’avais pas trop le choix de toute façon. J’observais ensuite mon visage, farfouillant dans mon sac une de mes crèmes de poche que j’étalai soigneusement sur ma figure. Qui ne craquerait pas sur cet homme hein ? Même moi si j’étais gay, j’étais certain que je pourrais en tomber amoureux. Bon peut-être pas... C’était malgré tout un peu glauque de s’enticher de soi-même seulement c’était une façon de parler pour dire que j’étais parfait.

J’avais laissé mes affaires sales rangés dans un coin afin qu’elle ne traîne pas et sans vraiment réfléchir, je sortis de la pièce, le drap de bain autour des hanches pour partir à la recherche de ma camarade.

- Dit Harumi, t’aurais pas quelque chose à grignoter ? Dis-je en arrivant dans le salon, Je meurs de faim !

Bon, je faisais un peu comme chez moi néanmoins j’avais un très grand appétit... Il ne fallait pas croire mais passer son temps à s’envoyer en l’air, c’est du sport et ça donne faim. Je ne me souciais pas de ma tenue, trouvant cela tout à fait normal cependant j’oubliais bien trop souvent que si moi j’étais à l’aise, ce n’était pas le cas de tout le monde. J’étais tellement habitué à toujours me balader si peu vêtu, que ça soit à la maison, au boulot ou même chez mes amis que cela ne me choquait pas. Les femmes qui me voyaient tout nus au studios, il y en avait des tas donc oui, j’oubliais parfois que toutes n’étaient pas des actrices pornos et qu’elles pouvaient se retrouver embarrassée d’avoir un homme à poil devant elle. Enfin quoi qu’il en soit, Harumi n’avait pas de quoi se plaindre. Au contraire, elle devrait être heureux de pouvoir admirer un corps tel que le mien. Elle n’aurait pas l’occasion d’en voir tous les jours donc qu’elle profite !

La sensation d’un coussin contre ma tête me fit m’apercevoir de la situation et du fait que j’avais très vraisemblablement, embarrassé cette jeune femme. Ma serviette avait d’ailleurs failli y passer mais heureusement pour elle, rien de dramatique n’était arrivé. Dans tous les cas, j’étais ravi de voir que je faisais de l’effet quand bien même cela n’avait pas été mon intention première. Je n’étais pas dingue, non, j’étais juste moi-même… Un Kai qu’elle n’avait pas encore eu le temps de connaître et qui se sentait plus que bien dans sa peau. Avec le métier que j’exerçais, à force, on en oublie la définition du mot « pudique ». On en oublie aussi le monde qui nous entoure… Je ne comptais plus le nombre de fois où j’avais rendu mal à l’aise des personnes face à moi à cause du peu de vêtements que je portais sur le corps. Même chez les garçons. On me l’avait déjà répété que je n’étais pas normal, que j’avais des agissements bizarres et qu’il fallait réellement que j’arrête de me balader à poil n’importe où, qu’un jour cela me porterait préjudice. Hors, je ne voyais pas en quoi, mis à part faire fantasmer les gens autour de moi... Et inconsciemment, c’était sûrement un peu le but. J’aimais qu’on sache ô combien j’étais parfait. Sur tous les angles. Mais aujourd’hui, je n’avais pas fait exprès… Je ne voulais simplement pas remettre des affaires sales sur un corps saint et fraîchement nettoyé. Vu que je n’étais pas gêné, qu’au studio j’étais tout le temps sans rien, je n’avais pas réfléchi. Et la voir si embarrassé dessina une esquisse amusée au coin de mes lèvres.

Je n’aimais pas mon corps. Je l’adorais. Il était si bien taillé, si bien musclé. Il faisait partie de cette perfection. Il était même l’un de mes principaux atouts. Et je doutais qu’il me fasse attraper froid. Au contraire, il me tenait bien au chaud… Si elle le désirait, je pouvais même lui tenir chaud. Quitte à fantasmer, autant ressentir du plaisir à deux non ? Harumi était mon amie, je devrais avoir honte de songer de telles choses à son sujet néanmoins ce serait mentir si je ne disais pas que c’était une belle femme et avec qui je n’aurais certainement pas dit non pour une petite partie de plaisir par le passé. Seulement à l’époque je n’étais pas assez ouvert d’esprit pour me rendre compte de tout ça et je suppose qu’au vue de la personne que j’étais, je ne pensais pas avoir un tel droit. A mes yeux, le genre de filles qu’était ma camarade devait automatiquement se retrouver avec le gars populaire adulé par toutes. Elle avait tout pour elle… En plus d’être adorable, d’avoir un fabuleux sourire, elle était magnifique. Et moi, j’étais égoïste. En particulier à présent… Si elle pouvait lire dans ma tête, elle s’enfuirait probablement en courant cependant n’était-ce pas logique ? Que font un homme et une femme lorsqu’ils sont seuls dans un appartement en général ? Puis, cela serait de merveilleuses retrouvailles non ? Ce n’était sans parler de ce que la demoiselle éprouverait… J’avais de l’expérience. Beaucoup d’expérience. Je pouvais lui en apprendre des choses. Quand je parlais de perfection, je pouvais également y inclure mes performances au lit également. Elles étaient autant dire… Exceptionnels. Bien que, aussi triste que cela puisse être, avec le temps, à force d’exercer, je ne ressentais plus grand-chose. Puisqu’il s’agissait là plus d’une habitude, qu’un véritable plaisir.

- Je n’ai pas forcément besoin de quelque chose, Dis-je en haussant les épaules et souriant, Mais je veux bien manger ! Je peux t’aider si tu veux.

Je doute qu’elle parvienne à rester concentrée au vue de sa réaction. Mais qu’elle profite un peu au lieu de se cacher. Je mourrais d’envie de lui dire qu’il n’y avait rien de mal d’admirer un beau gosse tel que moi néanmoins je m’en abstins, pensant qu’elle me trouverait un peu trop narcissique à son goût. Ce que j’étais en réalité. Ou plutôt, disons que j’avais pleinement conscience de ma beauté et mon talent. Ceux qui ne le remarquaient pas étaient des idiots jaloux de cette perfection qu’ils n’auraient jamais.

- Tu sais quoi ? Je vais préparer quelque chose ! Tu as eu la gentillesse de m’accueillir chez toi, je peux bien faire ça non ?

Le comble de tout était qu’en règle général, je préférais me faire inviter chez les gens que le contraire. Enfin, je pouvais bien faire cela pour elle. Ca m’amusait. Déclarant que je faisais comme chez moi, je me dirigeai dans sa cuisine puis farfouillai dans ses placards afin de trouver quelque chose de simple à préparer. Je ne me souciais pas de comment j’étais vêtu puisque à l’appartement, je traînais toujours en boxer et jusqu’alors, cela ne m’avait jamais posé de problèmes.

- Ne t’en fait pas pour les vêtements, je veux dire… Je doute de rentrer dans un des tiens de toute façon, Plaisantais-je dans un léger rire, Mais si tu es trop mal à l’aise, au pire je ne sais pas… Un kimono ou quoi ferait sûrement l’affaire.

Et cela ne me rendrait que plus sexy. Bon il n’y avait rien de plus sexy que mon corps nu mais le kimono m’allait tout autant. Du moment que cela mettait en valeur mon apparence, j’acceptais. Laissant reposer ce que je préparais, je lui adressai le plus beau de mes sourires alors que je ne pouvais m’empêcher de songer que j’étais sincèrement content de l’avoir retrouvé.

Hagio Harumi a écrit:

Kai Ҩ Harumi
   

Tout nu et tout bronzé, on est bien, on est beau

   

   Il faut que je me concentre sur la nourriture, oui c’est ça, c’est la meilleur solution. La nourriture, cuisiner quelque chose de bon et ne surtout pas le regarder. D’autant plus qu’il semble vraiment avoir faim et moi aussi au passage. Cependant, l’entendre me proposer de l’aide ne m’enchante pas. Non pas que je n’ai pas envie de l’avoir à mes côtés, loin de là… Enfin je veux dire, c’est mon ami et l’avoir prêt de moi me fait toujours plaisir mais… dans cette tenue… Il est évident que je serais bien plus distraite qu’autre chose et honnêtement je tiens encore à mes doigts. Hors de question de prendre le risque de me couper.

Seulement, le fait que je ne veuille pas qu’il soit en cuisine avec moi avait dû rester bloqué quelque part dans mon esprit puisque Kai me fit part de son idée de me cuisiner quelque chose pour me remercier. Surprise par cette proposition, je baissai machinalement le coussin présent devant mes yeux pour poser mon regard sur lui.

-«  Heu…. Oui mais….ce…ce n’est pas grand-chose tu sais…»

Après tout qu’elle amie serais-je si je l’avais laissé à son sors sous la pluie ? Certainement pas une bonne amie… Mais quoi qu’il en soit Kai a déjà semblé avoir fait son choix puisqu’il se dirige dans ma cuisine sans demander son reste. Une chose est sûre il est loin d’être sans gêne… Cela change vraiment du jeune garçon que j’avais connu à l’époque. Mais finalement certain changement peuvent avoir du bon… Il est évident que je regrette le garçon pour qui j’avais eu un coup de cœur mais ce nouveau Kai  ne semble pas non plus si mal que ça.

- Ne t’en fait pas pour les vêtements, je veux dire… Je doute de rentrer dans un des tiens de toute façon. Effectivement il est certain que mes vêtements sont un peu trop serrés pour lui. D’ailleurs, j’approuve ses paroles par un hochement de tête cependant bien consciente que je ne peux pas non plus le laisser ainsi. Mais si tu es trop mal à l’aise, au pire je ne sais pas… Un kimono ou quoi ferait sûrement l’affaire.

Immédiatement, mon esprit se met à imaginer Kai en kimono et honnêtement… je ne suis pas certaine que ce soit vraiment mieux… Enfin si au moins il allait avoir un bout de tissu sur lui mais… voyant la façon dont il se comporte je doute fortement qu’il va le fermer jusqu’au ras du coup…

-«  Je ne suis pas mal à l’aise, ne va pas te faire des idées… J’ai simplement été surprise voilà tout... » Bon je ne suis pas vraiment certaine qu’il va croire mon baratin…. Honnêtement en temps normale je suis bien meilleur pour le mensonge mais étrangement aux côtés de Kai mon mauvais côté a du mal à tenir la route… A mon plus grand plaisir…

-«  Je vais aller voir si je n’ai pas quelque chose pour toi dans mes armoires » Finis-je par lui annoncer en lui rendant son sourire avant de me diriger vers ma chambre.

Finalement, passer du temps en sa compagnie m’a vraiment manqué mais ce qui m’a vraiment le plus manqué c’est de voir son sourire. Pendant des années j’ai essayé de me persuader que sa disparition sans un mot m’était bien égale, que finalement on n’était pas si proche que ça …. Mais au fond j’avais énormément souffert de son départ précipité… Je n’avais pas compris pourquoi il était parti sans un mot et… je ne le comprends toujours pas… Pourquoi ne m’avait-il rien dit ? D’autant plus, j’en suis certaine, que j’aurais pu l’aider dans son changement…

Malheureusement, je ne peux plus rien à présent pour lui…. Et honnêtement, je pense que de nous deux c’est moi qui ai le plus besoin d’aide… Je ne peux cependant pas en parler avec lui. Je ne peux pas non plus lui parler de mon vrai travail et encore moi de mon problème de personnalité qui me pourri un peu plus l’existence chaque jour…

Dans un soupir, je fini par ouvrir l’une de mes armoire. Par chance, surtout pour Kai, je n’ai pas que des kimonos de couleur rose, je prends donc le temps d’en choisir un soigneusement avant de refermer mon armoire et de regagner le salon. Mon ami semble porter une grande importante à son apparence, voilà pourquoi il est important pour moi de choisir une couleur qu’il pourra porter à merveille. Après tout, si je dois lui apporter un vêtement autant que celui-ci lui aille le mieux possible non ?

-«  Je pense que j’ai trouvé de quoi te couvrir un peu plus, dis-je en me plaçant à ses coté, et comme je suis la meilleur ami que tu aies jamais eu, j’ai même fait attention à la couleur et à la coupe du Kimono »

Je sais à quel point cela peut être important d’être toujours parfait en n’importe qu’elle circonstance. Malgré moi, j’ai dû m’habituer à constamment avoir un œil sur mon look et mon apparence … Et comme mon boulot consiste à traquer la moindre imperfection, c’est mon devoir de faire en sorte que Kai, même chez moi, soi ou plutôt reste irréprochable… Bien qu’à mon humble avis il est parfait et cela peut importer ce qu’il porte.

-«  Par contre, soi gentil de ne pas te changer devant moi, dis-je en tirant très légèrement sur la serviette accroché à sa taille, je n’ai pas besoin d’en voir plus pour le moment »

   

fait par Blueberry

- « Pour le moment » ?

Ces mots s’étaient échappés de mes lèvres sans que je ne puisse les retenir. Cela m’avait tellement surpris que je n’avais pu m’empêcher de relever. De toute façon, je n’avais pas l’intention de me changer devant elle, quand bien même cela ne me dérangeait pas, j’avais très bien compris que ce n’était pas forcément son cas. Néanmoins sa réflexion m’avait fait sourire intérieurement, fier de constater que même si elle avait rétorqué ces dires inconsciemment, c’était bien la preuve que je ne la laissais pas indifférente. Harumi avait bien beau dire que je ne la mettais pas mal à l’aise, je n’étais pas stupide et remarquais bien au vue de l’expression qu’elle affichait, qu’elle était plus gêné que ce qu’elle n’essayait de faire paraître. Il fallait admettre que mon comportement n’aidait probablement pas à alléger l’atmosphère gênante pour elle régnant dans la pièce. Je m’étais contenté de lui sourire, songeant au fait que la situation n’en restait pas moins bizarre… On ne s’était pas vu depuis des années et nous voilà tous les deux dans un appartement, moi complètement déshabillé. J’admettais moi-même que, quand on connaissait notre relation du passé, c’était embarrassant. Pourtant il y avait cette partie de moi qui n’était pas gêné, qui au contraire avait envie de montrer encore plus cette perfection qui m’abritait. Je ne souhaitais qu’elle ne puisse voir que moi, se rendre compte de la chance qu’elle avait d’avoir une beauté pareil devant elle et que s’il arrivait quoi que ce soit entre nous ce soir, elle regrette de se retrouver avec un autre. Egoïstement, j’avais envie qu’elle ne puisse avoir que moi dans son esprit. J’ignorais si c’était parce qu’il s’agissait d’Harumi ou si ça avait été une autre femme, je penserais la même chose cependant je ressentais un tel désir. Certainement parce qu’il n’y avait pas mieux que moi. Et toutes devaient s’en apercevoir.

La remerciant alors, je pris la tenue que mon amie me tendait, pensant qu’elle était géniale de se soucier également de mon apparence. C’était vrai qu’il était magnifique toutefois je suppose qu’il serait malgré tout un peu petit pour moi mais ça ferait l’affaire.

- Et ne t’inquiète pas, je n’avais pas l’intention de me changer devant toi, Dis-je en souriant, Je sais que tu aurais rêvé d’admirer mes belles fesses mais quand même.

Je n’avais pu m’empêcher de la taquiner sur le sujet et laissant échapper un doux rire, je plaçai ce que j’avais préparé dans des plats avant de m’enfuir dans sa salle de bain.

Devant le miroir, je réajustai correctement le kimono et souris de plus bel en voyant mon reflet à l’intérieur.

- Oui, tu es beau Kai, Déclarais-je à moi-même, lançant un bisous au jeune homme de l’autre côté de la glace.

Je me désespérais parfois cependant ça m’amusait. J’avais fait exprès de laisser le haut de ma tenue légèrement entrouverte, pour que ça donne un petit air charmeur et sexy. C’était ainsi que j’étais sorti pour rejoindre ma camarade.

- Et sinon ? Tu n’as rien de plus à me raconter ?

Sur ces paroles, installé à table, je mangeais ce que j’avais fait et j’étais plutôt fier de moi. Ce n’était pas mauvais. Il ne manquerait plus que ça tient, que je sois également parfait en cuisine. Ah. Ah.

- Parce que si on n’a rien à se dire, je ne sais pas trop ce qu’on pourrait faire.

Enfin si, j’avais bien une petite idée mais je doutais qu’elle soit ravie de me l’entendre le lui dire. Probablement que si Harumi était capable de lire dans mes pensées, elle me prendrait pour un pauvre pervers. Hors il s’agissait là simplement des aléas du métier, à force j’avais bien trop souvent ce genre de réflexion.

Parler de moi ? Il ne valait mieux pas que je me mette à parler de moi sinon je doutais que la jeune femme apprécierait. En réalité, je n’aimais pas réellement parler de ma vie, ni de mon passé... Je pouvais mentionner mon présent, dire que j’étais parfait et que j’étais le meilleur cependant hormis cela, je ne voyais pas réellement ce que je pourrais lui raconter. Elle connaissais ce que je subissais au lycée et j’estimais déjà cela suffisant. Je n’avais pas envie d’expliquer qu’à l’époque c’était encore pire à la maison, que je m’étais enfui de chez mes parents pour me débrouiller seul et malgré tout, cela avait été un véritable enfer. Le prix était payé désormais puisque j’étais plus beau que quiconque toutefois avant d’arriver à ce stade, j’en avais quand même bien souffert. Je le niais la plupart du temps, je faisais le fier cependant si je n’en parlais que rare, c’était qu’au fond cela m’avait marqué plus que de raisons. Je préférais tellement celui que j’étais maintenant que retourner en arrière ne m’avait jamais réellement enchanté. Pourtant... Je ne m’imaginais pas non plus lui révéler que je ne travaillais pas uniquement dans une petite épicerie de mon quartier, que je tournais des films à tendance pornographique et que tout mon argent provenait de là. Je n’en avais pas honte, loin de là... Hors il s’agissait d’Harumi et la connaissant, en plus d’être choquée, elle risquait d’être déçu et de m’en vouloir. Si cela me plaisait c’était son devoir en tant qu’amie de me soutenir mais malheureusement j’avais parfaitement conscience qu’un tel métier ne pouvait pas enchanter tout le monde non plus.

Auparavant j’étais un garçon plutôt pudique car je n’avais pas confiance en moi, mon corps était moche et n’était même pas musclé. Je me rappelle d’avoir toujours fuit les cours de natation et que lorsqu’il fallait se changer dans les vestiaires, j’attendais à chaque fois que tout le monde s’en aille pour le faire à mon tour. J’étais un peu la bête de foire et les brimades se faisaient le plus souvent pendant ou après les cours de sport... Les gens sont stupides, ils n’ont rien de mieux à faire que s’en prendre au plus faible cependant à présent, je n’étais plus cet étudiant piteux. J’étais beaucoup plus beau, avec plus d’assurance, plus de prestance, plus de confiance en moi et c’était l’une des principales raisons pour laquelle je pratiquais un tel job. Cela ne me dérangeait plus désormais qu’on me voit à moitié nu ou entièrement puisque mon corps s’était enfin formé et que j’étais magnifique.

Un sourire orna mes lèvres à l’entente du « c’est délicieux » qu’avait déclaré Harumi. Je n’en aurais pas dit autant mais ma fierté ne faisait que s’accentuer à cette déclaration et je la remerciais à mon tour, finissant ensuite mon assiette. J’ignorais de quoi on pourrait discuter car je n’avais pas envie de parler de moi et la seule chose qui me traversait l’esprit était cette satanée chanson qui résonnait dans ma tête depuis que j’étais sorti de la douche. Toutefois je me mis à arquer un sourcil en la voyant remplir des gamelles, avait-elle un animal ? Pas un chat j’espère. Je détestais les chats. En plus de griffer, il mettait des poils de partout et salissait tout si facilement. Voilà pourquoi je sursautai en remarquant la bête entrer à vive allure dans la pièce et je n’eus le temps de réagir que c’était autre chose qui me fit basculer à terre. Quelque chose - ou plutôt quelqu’un - de bien plus captivant qu’une fichue boule de poil et qui était tout à coup tellement proche de moi. Je n’avais pu empêcher mon coeur de manquer un battement alors qu’une esquisse se traça sur le coin de mes lèvres, amusé mais aussi intéressé par le tournement de situation.

- Rien de cassé, Avouais-je en me soulevant un peu, plongeant mes yeux sombres dans les siens.

C’était la première fois que je les contemplais de si près. Même par le passé, je n’avais jamais eu une telle occasion et j’étais obligé d’admettre qu’elle avait un regard somptueux, attirant. Elle pourrait une magnifique actrice cependant je m’abstiendrais de le lui dire, bien que c’était un compliment selon moi, je doute que cela le soit pour elle de savoir qu’elle ferait une belle figurante de films X. De toute façon, j’avais beau aimé mon métier, je refusais qu’Harumi en fasse partie. Je refusais de l’imaginer là-dedans... Sauf si c’était avec moi et qu’on ne gardait que les vidéos pour nous. Sa réputation serait entachée autrement et le Kai que j’étais par le passé plus celui que j’étais à présent, tous deux n’accepteraient pas ça. Pas elle.

- Je devrais peut-être me lever.

Réflexion complètement stupide cependant je ne bougeai pas pour autant et élargis mon sourire qui était soudainement plus malicieux.

- Mais, je n’en ai pas envie.

Savait-elle depuis combien de temps j’avais attendu ce moment ? Autrefois, je m’étais permis de le penser, de me dire qu’elle était vraiment sublime en plus d’être formidable et j’avais déjà rêvé l’avoir rien que pour moi. Je n’étais pas amoureux d’elle, j’ignorais si je l’avais été toutefois à présent, je refusais simplement de passer à côté de cette occasion. Je la désirais, sincèrement... Et quel homme ne profiterait pas de telles circonstances ? Cela avait été une mauvaise idée de me ramener chez elle... Si auparavant je me contenais, je n’étais plus ainsi aujourd’hui. Ce n’était qu’une question d’une fois... Qu’une question qu’elle puisse se souvenir de moi et que je finisse par hanter ses pensées à un point qu’elle ne veuille que moi. Oui j’étais égoïste parce que je n’éprouvais pas toutes ces choses là pour elle mais je souhaitais malgré tout qu’elle ne songe qu’à moi. C’était probablement ce côté narcissique de ma personnalité qui voulait ça... J’avais envie d’être son centre d’attention comme je souhaitais plus que quiconque être le centre d’attention de tout le monde.

Nos visages étaient à une distance infime de l’autre et n’éteignant pas l’éclat brillant sur mes lèvres, je m’approchai d’elle. Un « Miaou » retentit dans la cuisine et je me relevai d’un bon, surpris par ce chat qui m’observait avec un air de merlan fris. Je ne pus m’en empêcher que sans prêter attention à la demoiselle, je provoquai l’animal en plissant mes yeux à mon tour. Ce dernier ayant fini sa gamelle s’en alla fièrement en quittant la pièce et je reportai mon regard vers ma camarade, toujours au sol. D’un geste amical, je lui tendis la main de manière à l’aider à se redresser cependant sans qu’elle ne s’y attende, je la tirai brusquement contre moi.

- Tu n’aurais jamais dû m’inviter chez toi, Lui soufflais-je sans la quitter des yeux, Résister n’est pas forcément facile.

Parce que malgré tout ce que je pensais, j’en avais envie. Plus par habitude en réalité toutefois que pouvait faire un homme et une femme dans un appartement ? On était deux, autant profiter et prendre un peu de bon temps non ? Cela ne faisait de mal à personne.

Si elle était embarrassée, c’était loin d’être mon cas. Bien au contraire. Et cela se reflétait dans mon sourire qui en plus d’être somptueux devenait de plus en plus malicieux. Je lui avais dit l’autrefois que je ne la draguais pas mais finalement, je le faisais à présent. Je ne m’aurais pas cru moi-même capable d’essayer de charmer une amie d’enfance néanmoins à croire que l’atmosphère ainsi que la situation m’avaient plus ou moins aidé. Autant dire qu’il suffisait de peu de choses pour me convaincre de franchir le cap. En particulier avec une si jolie fille qui plus était certainement l’un de mes fantasmes par le passé. Elle n’était peut-être pas populaire toutefois il était évident que tous les garçons de la classe, s’ils le pouvaient, auraient donné n’importe quoi ne serait-ce que pour l’avoir dans leur lit un soir. Déjà à l’époque, c’était une sublime jeune femme et je me demandais encore aujourd’hui si elle s’en rendait compte. Avec un physique comme le sien, une telle prestance, elle avait dû briser tant de coeur sans même s’en apercevoir. Heureusement, elle n’avait pas brisé le mien et elle ne me le briserait probablement jamais. Parce que si avant, c’était toujours moi qui était en arrière, désormais j’avais les commandes de tout. C’était moi qu’on désirait et non le contraire.

Lorsqu’elle répondit à mes provocations par une étreinte complètement différente, je pris cela comme une invitation. Si elle ne me repoussait pas cela signifiait qu’elle n’était pas contre n’est-ce pas ? Je souris à cette constatation puis sans plus attendre et sans chercher à faire dans la douceur non plus, je scellai mes lèvres aux siennes comme si l’envie était si grande que je ne pouvais plus lui résister. Mes phalanges se perdant dans ses cheveux longs pendant que nous nous embrassions, je poussai de ma main libre les objets se trouvant sur la table. A nouveau, je ne lui laissai le temps de rien que me décalant légèrement, je la soulevai pour l’assoir sur le meuble avant de venir unir nos lèvres ensemble de plus bel. Nos langues s’entremêlèrent dans un duel des plus intenses, s’amusant à deux dans ce baiser avide que nous partagions. En même temps je fis glisser mes doigts le long de sa cuisse, soulevant légèrement sa courte, ne pouvant m’empêcher de penser intérieurement que j’adorais ce genre de vêtements. Cela rendait les choses toujours plus excitantes.

A bout de souffle, je me séparai de quelques centimètres en profitant pour l’observer et songeai qu’elle était divine. Je crois que même mes collègues ne lui arrivaient pas à la cheville... Enfin, c’était différent. Lui arborant un sourire, mes lèvres retrouvèrent les siennes pour repartir dans une nouvelle danse enflammée alors que mes phalanges étaient remontée sous son haut, caressant sensuellement sa peau brûlante. Incapable de résister, je tirai sur son tee-shirt puis avec son aide, je le lui retirai, le balançant au sol avant de l’embrasser de plus bel. Si cela ne tenait qu’à moi, je pourrais lui faire l’amour là, de suite, immédiatement toutefois je savais qu’il n’y avait rien de mieux que de faire durer le plaisir.

La prenant par surprise, je la portai, l’obligeant à enrouler ses jambes autour de ma taille pendant que je la bloquai contre le mur à côté d’elle. Mes mains vagabondaient le long de son corps et ne pouvant me retenir, je lui embrassai suavement le cou, remontant lentement mais charnellement jusqu’au lobe de son oreille que je m’amusai à mordiller. Elle ne regretterait pas ce moment. Jamais. Je ferais tout pour ça.

Sincèrement, j’ignorais comment ou plutôt où tout ceci allait se finir. J’avais d’abord pensé à la table de la cuisine mais au bout du compte il y avait tellement d’endroits où cela pourrait être intéressant. Au studio, j’avais testé un peu de toutes les sortes donc je n’étais pas prêt d’être choqué et puis même, j’aimais les nouveaux challenge. La table, à force, ça devenait trop courant non ? Bon ceci dit, pour une première fois, je suppose qu’on ferait avec les moyens du bord. Une esquisse un peu malsaine étira mes lèvres quand elle se permit d’abaisser le haut de mon kimono et je frémis malgré moi à cette sensation humide et charnelle contre ma peau. Mes mains se placèrent sous ses fesses et de ce geste, je l’obligeai à arrêter ce qu’elle faisait pour revenir prendre possession de mes lèvres. Ma langue ne put refuser de se séparer de la sienne et elles se battirent encore dans un duel sans merci empli de passion, de désir et d’avidité.

Je laissai à mes doigts le plaisirs de griffer suavement son dos avant de l’allonger sur la fameuse table près de nous. D’un geste brusque mais pleins de sensualité, je lui retirai sa jupe qui partis rejoindre le haut ayant volé quelques minutes plus tôt. Souriant, je l’embrassai puis m’en allai parcourir son corps de vifs baisers papillons alors que mes phalanges câlinaient ses jambes, remontant jusqu’à ses cuisses.

- On t’a déjà dit que tu étais magnifique ? Lui susurrais dans le creux de son oreille avant d’y souffler dessus, sans jamais effacer cette esquisse espiègle de mon visage.

Je ne mentais pas. Elle était réellement sublime. Et nombreux étaient les hommes qui rêveraient être à ma place... Sauf que je refusais qu’il y en ait d’autre à présent, je voulais être le seul. Je ferais en sorte d’être le seul. En aucun cas mes mains ne cessaient de choyaient sa peau, passant par ses jambes, montant jusqu’à ses hanches, sa taille, ses cheveux pendant que mes lèvres elles, descendaient de son cou pour aller embrasser le haut de sa poitrine et continuaient leur chemin vers le bas, chatouillant doucement le tour de son nombril. De temps à autre, je lui permettais de prendre les devants, appréciant les gestes qu’elle pouvait effectuer sur mon corps alors que finalement, ne résistant pas, je lui arrachai son soutien-gorge. Elle était encore plus divine ainsi. Mais ça, elle n’avait pas besoin de le savoir. Au lieu de ça, je lui adressai un autre sourire pour ensuite aller lui embrasser ses seins, prenant un malin plaisir à faire durer le moment. Seulement ce n’était qu’en faisant naitre autant de frustration, que l’acte était plus mémorable. Si je cédais à ses désirs de suite, ça serait bâclé et d’ici quelques jours Harumi aurait déjà oublié tout ça.

Les caresses et les baisers contre sa peau, je lui en avais donné des milliers, n’oubliant pas de laisser une marque apparente dans le creux de son cou. Et puis, les minutes s’évanouissant, j’avais fini par craquer, moi-même ne résistant plus, que nous n’avons fait plus qu’un, elle et moi. De la passion... Enormément de passion. Ce n’était pas sauvage mais on pouvait dire que les ébats avaient été des plus enflammées et que l’entendre crier mon nom, il n’y avait rien d’autre qui me rendait plus fier que cela.

Blottis contre elle, je reprenais doucement ma respiration pour l’embrasser de plus bel. Si cela ne tenait qu’à moi, je pourrais tester toutes les pièces de la maison si elle le souhaitait. Mais je suppose qu’on allait se calmer ici. Pourtant j’avais beau visualisé les choses de cette manière, je la portais à nouveau, la laissant enrouler ses jambes autour de moi pour, sans lâcher ses lèvres, l’amener dans la chambre que je ne mis pas longtemps à trouver. Je l’allongeai sur le lit plus délicatement cette fois puis lui déposant un dernier baiser à la commissure de sa bouche, je tombai à côté d’elle, la contemplant d’un sourire niais tandis que mes phalanges se perdaient dans sa chevelure brune. Je prenais enfin conscience de ce qu’on venait de faire, une partie de moi se reprochait d’avoir été si égoïste, l’autre au contraire était plutôt heureuse et plus que fière. Parce que j’avais toujours souhaité ce moment... Et si j’avais réussi à l’avoir elle également alors j’avais tout gagné.

- Ca va ? Finis par lui demander d’une voix calme, n’arrêtant pas les caresses que j’effectuais sur ses cheveux.

Là, encore, de si prêt, je pouvais admirer ses somptueuses prunelles. Quoi que je puisse dire, elles étaient réellement captivantes.

C’était la première fois que je ne savais pas quoi penser et que je me retrouvai aussi perdu. J’étais partagé entre la fierté d’avoir obtenu ce que je désirais depuis longtemps et l’inquiétude d’avoir fait ça avec une amie d’enfance que j’appréciais énormément par le passé. J’avais changé, c’était malheureusement un fait et j’étais devenu de plus en plus égoïste. Toutefois était-ce une raison de profiter d’elle et de sa vulnérabilité ? Je savais pourtant que si c’était à refaire, j’agirais sûrement de la même façon et que si une autre occasion se représentait, je n’hésiterais pas à tenter de la charmer de plus bel. Parce que j’avais cette partie de moi qui tenait absolument à ce que la jeune femme ne désire que moi, qu’elle ne m’oublie pas et qu’elle en redemande. Je savais que c’était plus par égocentrisme qu’autre chose, peu importait si d’un autre côté je refusais de la blesser, c’était plus fort que moi. A croire que ma dignité avait plus d’intérêt que tout le reste... Mais intérieurement, malgré tout, cela me tracassait et me prenait plus la tête que je n’osais l’avouer.

Plus je la contemplais, plus elle avait ce regard qui m’envoutait. Je crois que plus que son visage, plus que ses lèvres et son sourire, j’adorais ses yeux. Il brillait un mystère et une lueur si intense que j’avais l’impression de ne vouloir jamais m’en détacher. Si elle commençait à avoir un tel pouvoir sur moi, j’appréhendais tout de même l’histoire. Déjà que j’étais assez imprévisible, que je ne me comprenais parfois, si elle jouait de ses atouts sur moi et qu’elle arrivait à chambouler mes esprits, j’ignorais ce que je ferais. Bêtement, je ne pus m’empêcher de lui sourire à sa remarque, rassuré de voir qu’elle semblait allait bien et ne rien regretter. Car j’avais beau faire le fier, me considérer comme parfait et me croire invincible, à moi aussi il m’arrivait d’avoir la boule au ventre jusqu’à ce que la « sentence » finisse par tomber. Heureusement pour moi elle était plutôt agréable et douce à écouter.

- Je vais bien, et non je ne regrette rien.

Autant être sincère. Je ne faisais jamais des choses que je pensais regretter de toute manière. Peut-être qu’à l’avenir j’éprouverais des remords quant à mes propres actes, peut-être que je finirais par m’en vouloir mais c’était ce dont j’avais envie, pourquoi m’en priver ? M’approchant d’elle, j’embrassai tendrement son front avant de déclarer qu’elle ne devait pas s’inquiéter non plus. Je ne voulais pas qu’elle change après ça, qu’elle se mette à m’éviter ou quoi que ce soit du même genre. Au contraire, je souhaitais presque même qu’elle me court après. Peu de temps après, je la sentis s’endormir sous mes caresses que j’effectuais sur son bras et closant mes paupières, je la rejoignis quelques minutes plus tard.

Le jour suivant, je m’étais réveillé en premier alors après l’avoir observé en train de dormir, je m’étais levé pour me diriger dans la salle de bain, faisant encore comme chez moi. Je cherchai mes affaires qui devaient traîner quelque part puis filai sous une douche bien chaude. J’avais encore cette chanson qui résonnait dans ma tête tandis que je songeais malgré moi à quel point mon corps dénudé était parfait et que les évènements de la veille avait dû marquer les esprits de mon amie.

N’ayant enfilé que mon jean, je quittai la pièce avec ma chemise entre mes mains, fredonnant les paroles de cette fameuse musique.

- Tout nu et tout bronzé, on est bien, on est...

Je m’arrêtai en croisant la jeune femme avec qui j’avais passé ma nuit et le « beau » que je prononçai fut bien plus infime que les mots chantés précédemment. Je ris en guise d’excuse avant d’enfiler mon haut et de déclarer que je n’avais pas le temps de déjeuner parce que je devais partir travailler. Lui embrassant la joue, je ne pus m’empêcher de continuer de rigoler tout en lui souhaitant une bonne journée et lui faisant promettre de se revoir très bientôt.

Une fois sur le palier, je n’avais non plus pu me retenir que je répétais à nouveau les paroles de cette chansons tout en me dandinant légèrement. Ce n’était qu’une fois à l’extérieur que je repris mes esprits, l’air frais du dehors me ramenant à la réalité. Sans plus attendre, je passai par chez moi pour me changer, refusant de porter les mêmes vêtements que la veille puis ensuite, je partis au Konbini, retrouvant mon petit quotidien.