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 Une rencontre ou des retrouvailles entre deux rangées de livres ?

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Nakamura Hiroki» I ❤ Nishinaka
Nakamura Hiroki
Avatar : Tamamori Yuta
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Date de naissance : 25/05/1991
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That's what i do there : Conseiller matrimonial qui a mis en route la denshou revolution !
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Lun 27 Juil - 0:30
     
Cet après-midi, j’avais pas mal de temps pour me reposer. Je n’avais qu’un rendez-vous avant le déjeuner et un en fin de journée. De ce fait, j’en avais profité pour aller à la bibliothèque, lunette de soleil sur les yeux. Autant à Aso j’avais réussis à supporter la chaleur mais là, j’avais l’impression d’étouffer… Surement à cause de la pollution ou alors la température avait encore augmentée ? Quoiqu’il en soit ça ne changeait rien à cette atmosphère lourde.
C’est pour cela que j’aimais le fait que mon bureau soit climatisé, de même que les endroits publics. Rien que pour ça je reconnaissais que la technologie pouvait avoir du bon… Enfin tant qu’on ne tombait pas malade et qu’on ait encore plus chaud à cause de la température.

C’est avec ces pensées que je pénétrais dans la bibliothèque de la ville, tout en enlever mes lunettes de soleil. Il faisait frais mais on sentait que ce n’était pas trop climatisé car on ne sentait pas de choc thermique. Mettant toutes mes pensées de côté, je balayais le lieu du regard avec un sourire sur les lèvres.

Que j’aimais cet endroit rempli de livres plus ou moins récents. Certes, il y avait de la technologie présente ici mais ne polluaient pas l’endroit. Puis, c’était un bon moyen de montrer qu’on avait encore besoin de ces merveilleux supports car internet ne contenait pas tout ce qu’on cherchait.

Me promenant dans l’allée de la rubrique « couple » à la recherche d’un ouvrage, je vis la bibliothécaire ranger des livres à leur place. Je m’emparais d’un bouquin récemment sorti pour le feuilleter. Mes collègues ne juraient que par lui et ma curiosité l’avait emporté mais je voulais déjà voir ce qu’il racontait avant de l’acheter.

Alors que j’étais en train de lire une page je partis dans mes pensées. Combien de temps encore j’allais vivre ainsi à ne pas me poser, à sortir comme ça le soir et enchainer les conquêtes.
Me rendant compte que j’étais en train de penser n’importe quoi, je secouais la tête. J’avais voulu vivre ainsi, puis mon train de vie me convenait parfaitement… C’était le travail qui me prenait trop la tête et faisait que je me posais des questions bizarres.

Je repris ma lecture, faisant un peu la moue car cet ouvrage n’était pas si bien que ça. Il ne me disait pas ce que je devais faire pour faire comprendre aux couples que les enfants n’étaient pas là pour faire jolis. Heureusement avec le temps j’avais développé une bonne tactique pour réussi à atteindre cet objectif car ce n’étaient pas ce genre de livres qui allaient m’aider. Ils ressassaient tous la même chose.
Je pourrais presque devenir écrivain et écrire des livres pour aider les couples qui ne voulaient pas aller voir un conseiller.

Alors que je pensais à ça en me dirigeant vers un autre rayonnage, je tournais la tête vers la bibliothécaire car j’avais entendu un bruit venir de là où elle était. J’ouvris des grands yeux en voyant que l’escabeau sur lequel elle était montée pour ranger ses livres était en train de se casser la figure et, donc, elle avec.
Je ne réfléchis pas pour me lancer à son secours pour la rattraper. Au lieu que ça se passe comme dans les livres où la dame serait retombée dans nos bras telle une princesse, là je la rattrapais du mieux possible et tombais presque par terre.

Cependant la jeune femme allait bien, c’était le principal. D’ailleurs son visage m’était familier. J’éliminais tout de suite la conquête car elle paraissait trop sage et son visage m’était trop familier. Certes, je connaissais bien le visage de certaines de mes conquêtes mais seulement celles que je voyais souvent.
Je l’avais rencontré où du coup ? J’évitais de poser sur elle un regard trop perçant pour qu’elle n’ait pas peur en pensant que j’étais un pervers ou autre. Mais j’aurais aimé savoir où je l’avais rencontré !

« Vous allez bien ? Rien de cassé ? »

Alors que je posais la question, je l’aidais à se relever tout en faisant de même… J’étais certain de la connaître mais impossible de mettre un nom sur son visage, qui était fort joli au passage.
Tachibana Yui» I ❤ Nishinaka
Tachibana Yui
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Lun 27 Juil - 13:30
     
Rester assise, encore et toujours. Ne pas bouger, laisser ses fesses posées sur une chaise pendant des heures à attendre que le temps passe. Quelqu'un avait au moins idée d'à quel point c'était frustrant pour elle ? Elle qui aimait bouger, et bouger et encore bouger. Elle n'aimait pas ça, rester inactive. Heureusement qu'elle avait son blog pour se distraire sinon elle serait très certainement déjà tomber en dépression à cause de son travail.

Elle avait toujours en tête l'idée de changer, de trouver autre chose. Quelque chose qui la ferait un peu plus bouger. Mais que pouvait-elle faire finalement ? Si elle changeait, elle n'allait peut-être plus avoir l'occasion de faire ses vidéos ou ses articles en pleine journée pendant ses heures de travail.
En y pensant, elle aurait pu devenir coach sportif, ou quelque chose dans ce genre-là. Elle avait assez d'énergie pour coacher une bonne dizaine de personnes. Elle aurait pu être professeur d'escalade, ou de natation. Mais non, il avait fallu qu'elle devienne bibliothécaire. Vive la logique...

Heureusement pour elle, sa supérieure avait eu la bonne idée de la faire bouger un peu. Pour ranger des livres. Au moins elle allait pouvoir se dégourdir les jambes, ça allait lui faire du bien.
Se levant d'un bond précipité, elle partit chercher l'escabeau et alla rapidement le placer dans le rayon où elle devait ranger. Le sourire aux lèvres, elle partit chercher le carton de livres qu'elle devait classer. Elle était tellement heureuse de pouvoir bouger... Même ses jambes voulaient lui dire merci.

Quelques minutes plus tard, elle se retrouvait en haut de l'escabeau, un petit sourire aux lèvres alors qu'elle classait chaque livre qu'elle avait en main.
Cependant, peut-être parce qu'elle allait trop vite et qu'elle faisait trop confiance à l'escabeau, elle n'eut le temps de se retenir à quoi que ce soit quand ce dernier avait fait des siennes.
Fermant fortement les yeux en sentant la chute venir, elle les rouvrit rapidement, surprise d'être tombée sur quelque chose de mou. Le sol était dur en général non ?

Ses prunelles ses plongèrent alors dans celles du jeune homme qui venait de lui éviter quelques jours à l'hôpital. Se relevant lentement grâce à l'aide du jeune inconnu, elle le regarda plusieurs secondes sans rien dire, avant qu'un sourire vienne illuminer ses lèvres.

« Non non, je vais bien, merci beaucoup ! », déclara-t-elle en se courbant légèrement pour lui montrer sa gratitude, « Vous m'avez évitée de longues journées à l'hôpital »

Un petit rire nerveux s'échappa de ses lèvres à cette pensée. Elle allait devoir le remercier comme il se doit pour lui avoir éviter tout ça...

Soudainement, ses sourcils se froncèrent. Pourquoi avait-elle l'impression de le connaître ? Peut-être qu'elle le croisait souvent ici ? Non. Elle s'en souviendrait. Puis elle avait le sentiment de le connaître plus que ça...
Ses yeux se plissèrent alors qu'elle se rapprochait quelque peu du jeune homme. Elle le scruta, détaillant chaque partie de son visage. Elle devait avoir l'air bizarre mais elle s'en fichait.

Elle se recula quelque peu, les yeux grands ouverts alors qu'un petit « Non, c'est pas possible » s'échappait de ses lèvres. Ce n'était pas lui, si ? Ils se revoyaient ici, après tout ce temps. Elle espérait ne pas se tromper, sinon elle n'aurait pas l'air maligne à le confondre avec quelqu'un d'autre...

« Tu me reconnais pas ? », il était vrai qu'elle avait quelque peu changé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, mais quand même, « C'est moi, Yui ! »

Finalement ça avait du bon de travailler à la bibliothèque.

« J'en reviens pas qu'on se recroise ici. J'aurais parié sur n'importe quel endroit mais pas la bibliothèque », lâcha-t-elle en riant doucement, « Alors, qu'est-ce que tu fais là ? Tu vas bien au fait ? Tu t'es pas fait mal en me rattrapant ? »

Doucement, Yui, doucement. Il allait finir par avoir peur sinon... Enfin, il savait comment elle était, alors il ne devait pas être si surpris que ça de la voir aussi énergique non ?

« Hiroki, mon sauveur... », rajouta-t-elle dans un rire léger, « J'suis contente de te revoir ! »
Nakamura Hiroki» I ❤ Nishinaka
Nakamura Hiroki
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Mer 29 Juil - 17:23
     
Au vu de la réaction de la jeune femme, je compris que oui, on se connaissait. Plissant les yeux pour essayer de retrouver qui s’était, je les ouvris en grands. Yui ? Mizuno Yui ? Non, ce n’était pas possible qu’elle soit bibliothécaire, quel choc ! Ne me dites pas que c’est devenue une shinki et que, comme une partie d’entre eux, son cerveau s’est ramolli à cause de ne penser qu’à la mode et passer ses journées sur un écran. Ça serait vraiment triste de savoir que sa vivacité ait été détruite à cause des idéologies de la ville.

En entendant l’enchainement de question, un sourire franc et amusé se dessina sur mes lèvres. La jeune femme semblait être la même qu’avant, c’était bon à savoir. L’humanité n’était peut-être pas si perdue que ça à Nishinaka.

« Ça me fait plaisir de te revoir aussi Yui et de voir que tu es toujours aussi énergique, je dis avec un sourire sincère. »

C’était rare que je sois aussi content de voir un shinki mais Yui était quand même une exception. Je l’avais connue au collège, lorsque je suis venu avec mes parents pour vivre à Nishinaka, lorsqu’ils m’ont abandonnés aux mains de cet homme. La personnalité de Yui m’a tout de suite plu et on s’est, très vite, bien entendu.
Malheureusement, le lycée a fait qu’on s’est perdu de vue et mon rejet de la technologie a du, également, y contribuer. Je n’étais pas du genre à envoyer 20 sms à la minutes, ni m’inscrire sur les réseaux sociaux… Au contraire, mon téléphone était souvent perdu quelque part chez moi et je cherchais, encore, quelle utilité avait le dernier point.
Rajoutons à ça la découverte de ma bisexualité -qui avait pris quand même du temps car je découvrais tout seul- ainsi que mes choix concernant l’avenir autant professionnel que personnel… Ça n’avait donc pas aidé à nous permettre de rester en contact. Ou plutôt que je réussisse à garder contact avec elle.

En tout cas, j’étais vraiment content d’avoir pu retrouver Yui, comme ça, dans une bibliothèque et non sur internet.

« Ne t’inquiète pas, je ne me suis pas fait mal en te rattrapant. Je vais bien sinon, et je suis venu là parce que je voulais voir si un ouvrage que mes collègues n’arrêtent pas de me vanter est aussi bien que ça mais au final non. Sinon ça va. »

Je regardais rapidement la bibliothécaire. Elle était devenue une véritable jeune femme, c’était peut-être pour ça que je ne l’avais pas reconnue.

« Cette rencontre ne nous rajeunit pas en tout cas. Ça doit bien faire 7 ans qu’on ne s’est pas vu, non ? »

Ma tête fit un mouvement négatif, exprimant ainsi le fait que, non, ça ne nous rajeunissait pas. J’avais aussi l’étrange impression que c’était hier qu’on s’était vu pour la dernière fois, le temps passait vraiment vite. Il faudrait trouver un moyen de le ralentir et je supposais qu’une manifestation ou la technologie n’y ferait rien. C’était presque dommage.

« De nous deux, ça doit être moi le plus surpris quand même. Je te rappelle que j’ai toujours bien aimé les livres et vu ton énergie j’aurais plus pensé te revoir professeur de sport ou quelque chose qui demande plus d’énergie que bibliothécaire. »

Yui bibliothécaire. Je n’y aurais pas cru si on me l’avait dit et, même là, alors que je l’avais face à moi, j’avais du mal à y croire.

« Sinon, comment tu vas de ton côté ? Tu t’appelles toujours Mizuno Yui ou un heureux évènement a fait que tu as changé de nom ? »

Je ne serais pas étonnée de savoir qu’elle était mariée, elle avait beaucoup de qualités et était jolie… Donc si elle n’était pas mariée, elle devait avoir beaucoup de prétendants…
Tachibana Yui» I ❤ Nishinaka
Tachibana Yui
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Jeu 30 Juil - 0:57
     
Yui ne pouvait s'empêcher de sourire. Ca lui faisait tellement plaisir de revoir Hiroki. Et puis il avait bien changé ! Il était devenu un bel homme maintenant. Elle se rappelait alors de leurs moments passés ensemble. Qu'est-ce qu'ils s'entendaient bien... Ce fut néanmoins dommage qu'aucun ne réussit à garder le contact avec l'autre. Ils avaient essayé, au début, mais ça n'avait pas tenu longtemps.
Heureusement, ils se revoyaient aujourd'hui. Un signe du destin peut-être ?

Elle pencha alors la tête sur le côté. Il était venu pour un livre ? Quel livre ? Et qu'est-ce qu'il faisait dans la vie d'ailleurs pour s'inspirer d'un livre ? Elle voulut le lui demander mais la phrase de son ami la fit simplement soupirer. Non, ça ne les rajeunissait pas. 7 ans déjà... Que le temps passait vite. Trop vite... Elle n'avait même pas vu ces 7 années passées. Elle avait le sentiment de l'avoir quitté la semaine dernière, et pas 7 ans plus tôt ! Être avec lui lui paraissait tellement normal et tellement familier qu'elle se sentait être sur un petit nuage. Ca faisait du bien de revoir de vieux amis, de voir ce qu'ils étaient devenus et de discuter de tout et de rien. Elle était contente d'avoir pu recroiser Hiroki. En y pensant, elle s'en serait sans doute voulue toute sa vie de ne pas avoir relancé ses messages et ses lettres. Elle aurait dû le faire plus tôt. D'ailleurs, elle avait essayé de le trouver sur les réseaux sociaux, mais rien à faire... Peut-être n'aimait-il pas ça ? Serait-il un Denshou ?

Une moue boudeuse prit place sur son visage avant qu'elle ne gonfle légèrement les joues. Non. Il allait la déprimer avec ça... Elle aussi ce serait vue professeur de sport, coach, ou quelque chose comme ça. Elle aurait tout donné pour l'être, elle aurait tout donné pour se retrouver ailleurs qu'ici. Elle voulait bouger, toute la journée, du matin au soir sans s'arrêter, et ce n'était pas ici qu'elle pouvait se le permettre... Triste vie.
Mais au moins, elle se disait qu'elle avait du travail, de l'argent qui rentrait tous les mois, et ce n'était pas négligeable.

Un grand sourire prit place sur ses lèvres à l'entente de la question du jeune homme. Elle tendit fièrement sa main où trônait sa belle bague.

« Je suis mariée », annonça-t-elle, « Je m'appelle Tachibana maintenant »

Oh Yui, tu paraissait trop fière. Tu n'allais plus autant l'être s'il te demandait plus de détails sur ce fameux mariage, hein. Alors tu pouvais ranger ton sourire, ton allure fière et ton regard brillant. Tu pouvais ranger ta belle bague maintenant, il l'avait vu, allez.

« Et sinon ça va, je vais bien », dit-elle, le sourire toujours aux lèvres mais qui disparut bien vite, « Tu sais que tu me déprimes en disant ça ? Je trouve que j'aurais été une prof parfaite aussi, avec la bonne énergie, la bonne motivation, tout ça. Mais je travaille ici. Mouaip. C'est pas logique mais bon, au moins je travaille... »

Elle haussa doucement les épaules, un air défaitiste au visage. Elle n'avait pas le choix de toute manière. Si elle voulait être capable de manger tous les mois et s'acheter des choses... fallait bien qu'elle bosse !
Elle n'aurait pas été contre avoir un travail plus physique. Elle restait assise toute la journée, ne bougeait que pour ranger des livres ou aider des clients, et s'amusait à faire des vidéos pour son blog. Et elle s'étonnait encore parfois que son père ne la prenait pas au sérieux quand elle disait être l'égal d'un homme ? Son boulot n'avait rien d'extraordinaire, elle le savait. Elle avait même hésité à devenir routière un jour, c'était pour dire !
Enfin bref, elle était bibliothécaire et le vivait avec plus ou moins de facilité.

« Et toi alors, qu'est-ce que tu fais dans la vie ? Prof ou quelque chose comme ça ? Ou.. oh ! Auteur ! »

De roman policier à tendance romantique avec des scènes glauques. Non ? Dommage.
Elle devait se calmer avant de lui faire peur d'ailleurs.
Trop d'énergie, cette femme avait juste trop d'énergie. Il faisait comment Kyohei pour la supporter déjà ? Elle se sentait peut-être autant excitée parce qu'elle revoyait Hiroki, mais aussi parce qu'elle n'avait pas pu faire de jogging depuis quelques jours. Cela commençait à être compliquer de canaliser toute cette envie de bouger dans tous les sens, et pourtant, il le fallait, elle n'avait pas le choix.

« Enfin je dis ça comme tu m'as parlé d'un livre avant. C'était quel livre au fait ? Si c'est pas indiscret bien sûr »

Et puis, elle parlait de ça aussi parce que c'était son métier. Malgré elle, elle connaissait les rayons de cette bibliothèque par cœur. A force de les arpenter et de ranger des tas de livres au fil de l'année, elle avait commencé à tout retenir par cœur. L'emplacement de ce genre de romans, le nom des autours, les titres, tout ça. Son cerveau était un peu devenu un programme informatique à lui tout seul. Si Hiroki se mettait à lui dire un livre au hasard, elle serait totalement capable de se rendre au rayon où il se trouvait. Elle serait même capable de le lui montrer sur les étagères.

Elle lui offrit un doux sourire avant de croiser lentement ses mains devant elle. Voilà. Une attitude professionnelle, c'était bien ça. C'était mieux que celle qui avait envie de courir partout juste pour se dégourdir les jambes.

« D'ailleurs, maintenant que j'y pense, faudrait qu'on s'échange nos numéros de téléphone, adresses et tout ça. On a 7 ans à rattraper et ça m'embêterait de ne plus pouvoir te voir et qu'on perde contact... Encore »
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Dim 2 Aoû - 14:17
     
A l’entente de cette très bonne nouvelle, j’hochais la tête tout en félicitant Yui, mon sourire répondant au sien. J’espérais juste que ce n’était pas un mariage par intérêt comme pour beaucoup de shinki…A savoir être avec quelqu’un juste parce qu’on va trop bien ensemble pour le moment.
J’eus une petite moue un peu désolée en entendant que je l’avais déprimée mais je n’avais fait qu’exprimer mon point de vue. C’est vrai que, maintenant, trouver un travail qui nous plait et qui rapporte ne doit pas être toujours facile.

Enfin, je ne pus rien dire, ni demander quoique ce soit comme explication sur ce mariage car la jeune femme renchaîna les questions. Ah ça oui, elle était toujours aussi énergique. Un peu trop peut-être vu qu’elle est sur son lieu de travail mais ce n’était pas moi qui allais m’en plaindre. J’aimais bien cette partie de la personnalité de Yui, il manquait de personne aussi vive qu’elle à Nishinaka.
Lorsqu’elle prit une attitude un peu plus professionnelle ce fut pour parler de choses personnelles et non de livres. Aussi, je lui sortis une carte de visite de la poche arrière de mon pantalon. J’avais toujours ça sur moi à défaut de mon portable. Il y en avait avec et d’autres sans mes coordonnées personnelles à savoir adresse et numéro de téléphone. Là il s’agissait d’une avec, bien évidement.

« Voilà, comme ça tu as tout ce qu’il te faut pour me recontacter, je dis en lui tendant la carte avec un sourire. »

Si je n’oubliais pas de lui répondre ou si je ne perdais pas mon téléphone entre temps c’était fort probable. De plus, je savais que mon portable était, lui aussi, dans ma poche arrière mais je restais quand même méfiant. Il n’était plus tout jeune et qui me disait que la jeune femme n’était pas une NSA ?

« Sinon, je venais voir le livre famille en danger, le dernier livre sorti pour aider les couples en danger. »

J’avais dis ça en levant les yeux au ciel, montrant ainsi que je trouvais l’ouvrage vraiment pas si bien que ça. Même inutile tellement il reprenait les mêmes éléments que les autres.

« Je suis conseiller matrimonial, les couples qui se déchirent sont mon gagne pain on va dire. Mais je ne raisonne pas comme ça et j’essaie d’aider les couples du mieux possible sans faire trop traîner les choses ou sans les expédier. »

Tous les couples étaient différents et ma méthode l’était tout autant, surtout quand il y avait des enfants en jeu. Qu’est-ce qu’ils y pouvaient eux que leurs parents soient des shinki qui ne comprenait pas que leur problème dans leur couple était leurs écrans et toutes leurs idées de perfection ?

« Si tu as besoin de conseil ou autre n’hésite pas, appelle-moi ou laisse-moi un message, ça me ferait plaisir de pouvoir t’aider. S’il y a vraiment besoin, ton mari et toi pouvez passer me voir, je vous ferez un prix d’ami. »

Beaucoup de mes collègues le faisaient alors pourquoi pas moi, surtout que je le faisais assez peu, pour ne pas dire jamais. Puis ce n’était pas parce que je connaissais une personne qui consultait que je ne resterais pas aussi objectif qu’un professionnel doit l’être.

Cependant, j’étais quand même curieux, et je trouvais que c’était, maintenant à mon tour, de questionner Yui.

« Je suis vraiment content d’apprendre que tu sois mariée… Vous vous êtres rencontrés comment ? »

Allez, je pouvais faire mieux comme question.

« Vous vous êtes mariés il y a longtemps ? Depuis combien de temps vous étiez ensemble et… »

Je me rapprochais de la jeune femme pour lui chuchoter ma prochaine question, comme une confidence.

« Vous prévoyez d’avoir un enfant ? »

Par rapport à mon esprit un peu beaucoup pervers, mes questions étaient soft quand même.
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Mar 4 Aoû - 20:09
     
Prenant la carte que lui tendait son ami, elle le remercia d'un sourire tout en rangeant l'objet dans sa poche. Voilà. Comme ça elle penserait à l'ajouter dans son répertoire. Elle n'allait pas le lâcher cette fois !

Un léger « Oh » glissa sur ses lèvres en découvrant le métier de son ami. Elle n'aurait pas pensé qu'il deviendrait conseiller matrimonial. Mais ça lui allait bien.
Elle hocha légèrement la tête, montrant qu'elle comprenait très bien ce qu'il faisait. Il le trouvait vraiment fantastique ! Il mettait donc son cœur pour aider ces personnes, et c'était vraiment fabuleux. Il se prenait le temps pour les conseiller du mieux possible, il n'allait pas trop vite mais sans doute pas trop lentement non plus.

Riant doucement, elle secoua la tête, montrant qu'elle passerait s'il y avait un souci entre Kyohei et elle. Pour le moment, tout allait bien, mais tout pouvait déraper à tout moment, pas vrai ? Donc c'était plutôt utile de savoir que Hiroki serait là pour les aider, les conseiller et les faire repartir du bon pied.
Elle passa rapidement sa main dans ses cheveux, laissant son regard planer sur les rangées de livres autour d'eux, avant de se reposer sur son ami qui venait de lui poser une question.
Et quelle question... S'il savait toute l'histoire, il lui dirait certainement de fuir, loin, et vite. Ou alors ce serait lui qui prendrait la fuite face à ce couple plus qu'étrange que mignon.
D'abord étonnée par les autres questions, elle se mit ensuite à rire tout en secouant la tête. Par où commencer... ? Le début, ce serait bien.

« On s'est rencontrés ici, il travaillait à la bibliothèque », débuta-t-elle, le sourire aux lèvres, « Mais au début, il me parlait pas beaucoup. De mon côté, j'lui parlais, tout le temps, dès que je le pouvais. Mais lui m'évitait. C'était triste », finit-elle une moue triste exagérée au visage.

C'était vrai que c'était triste. Mais heureusement, elle n'avait pas baissé les bras.

« J'ai insisté, encore et encore, jusqu'à ce que finalement, ça aille un peu mieux. Ce qui nous a bien aidés aussi, c'était quand je me suis foulée la cheville. Il était là pour m'aider, pour sortir Sou et tout ça », raconta-t-elle en hochant la tête comme pour appuyer ses propres paroles, « Donc je l'ai invité à la maison, pour le remercier, et pour qu'on puisse discuter tout ça. Et c'est ce soir-là qu'on a décidé de se marier ! »

Un rire léger lui échappa ; cette histoire n'était-elle pas complètement dingue ? Tout paraissait s'être enchaîné vite, trop vite, et c'était le cas. Il n'y avait pas eu de « Je t'aime » et tout le tralala entre eux. Le mariage, ça avait été la bonne solution pour ne pas se retrouver seul.
Où était la logique là-dedans !?

« Pour les enfants... hm... J'me trouve encore jeune pour devenir mère. J'ai encore un peu envie de profiter de la vie, de mes passions. J'ai encore envie d'avoir des égratignures plein les genoux et les mains, j'ai encore envie de tester plein de choses dangereuses, avant de me poser, sérieusement, avec un enfant. Parce que c'est pas quelque chose d'évident, et c'est pas une décision à prendre à la légère. Je veux pas avoir un enfant parce que c'est soit-disant à la mode ou je sais pas trop quoi, si j'ai un enfant c'est parce que je le veux. Pas avant »

Elle avait encore tellement de choses à faire avant de devenir mère. Elle voulait refaire du parachute, elle voulait refaire du saut à l'élastique, elle voulait encore escalader plusieurs murs, elle voulait encore passer du bon temps avec ses frères en parlant de sport ou en jouant au foot ou en faisant tout et n'importe quoi, du moment qu'ils bougeaient et finissaient sales.
Elle ne se sentait pas encore prête pour être mère. Pas du tout, même.

Appuyant rapidement sa main sur l'épaule de son ami dans une légère tape amicale, elle se pencha vers lui, le regard malicieux et le sourire aux lèvres.

« Et toi alors ? », lâcha-t-elle, « Comment ça se passe, les amours ? T'as trouvé quelqu'un ? »
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Mer 12 Aoû - 12:45
     





Tachibana Yui - Nakamura Hiroki
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J’écoutais l’histoire de Yui, d’abord avec un sourire, ensuite avec une mine un peu dubitative. L’histoire de la rencontre était chou je ne le niais pas et la jeune femme était mignonne quand elle racontait cela. Notamment quand l’homme qui était son mari, maintenant, l’évitait et qu’elle trouvait ça triste. Qu’il l’avait aidé lorsqu’elle s’était blessée mais… Ils s’étaient quand même vite mariés, non ?

Après, je n’avais encore vu aucun de ces couples passer dans mon bureau et ça s’expliquait par le fait qu’ils soient, soit peu nombreux, soit sans soucis. Les deux étaient possibles mais j’aurais plus tendance à pencher pour la deuxième solution. Aucun livre ne parlait de ces couples et vu qu’ils parlaient des cas récurrents, l’explication à ma solution était, donc, toute trouvée… Hm ? Oui, j’avais parfois des questionnements internes.

Son discours à propos des enfants eut le don de me tirer un sourire. C’était mature, réfléchi, un peu différent de Yui qui était, quand même impulsive. Son mari avait peut-être avoir avec ça ou alors c’était l’âge qui faisait ça ou alors c’est parce qu’il s’agissait d’un être vivant. Les trois étaient possibles.

Puis, Yui me tapota amicalement l’épaule avec un air malicieux sur le visage. Mon regard se planta dans le sien alors que j’étais en plein dilemme intérieur. Au final, mon sourire finit par répondre au sien alors que je cherchais comment lui dire les choses. Je finis par décider de ne pas prendre de pincettes, car ce n’était surement pas la jeune femme qui allait me juger.

« Niveau amour, c’est plutôt compliqué. Je préfère profiter de ma jeunesse avant de me poser avec quelqu’un. J’enchaîne les conquêtes, certaines sont devenues des personnes assez proches. Mais je pense que, quelque part je cherche en elles celui ou celle avec qui je vais faire un bout de chemin… Ou tout un chemin. »

Quelle poésie dans mes mots quand même. J’avais dit la vérité, il est vrai que dans toutes les personnes que j’avais rencontré pendant mes sorties nocturnes, certaines étaient spéciales pour moi. Notamment une, Rio, par notre ressemblance et notre proximité qui faisait que, bien qu’on était très proche, on savait tous les deux que ça n’irait pas plus loin.

« Après si tu veux me faire rencontrer des personnes, tu peux, ça peut être autant homme que femme. Je ne suis pas difficile à ce niveau là, je dis avec un léger rire. »

Je n’avais pas honte de ma bisexualité et ne le cachait pas. J’avais du tellement le cacher au lycée pour me laisser le temps de comprendre, d’apprendre tout seul -ou presque- que tout complexe à ce propos m’avait quitté lorsque je m’étais libéré de mes parents et de ce précepteur.

Par contre, j’avais des réticences pour ce qui concernait mon second critère -enfin "critère" était un bien grand mot. Je voulais, si possible un partenaire denshou ou pas très shinki mais, dire ça, reviendrait à me jeter dans la gueule grande ouverte des loups, les NSA. Je ne pouvais pas savoir si Yui faisait partie de ce groupe et ne le serait surement jamais. Donc, autant rester prudent.

J’hochai ensuite la tête comme pour affirmer que fille ou garçon, je cherchais un peu partout tout en butinant d’une fleur à l’autre. Cette métaphore de la fleur je la devais à Kazuki qui l’utilisait souvent en ma compagnie.

Un petit silence finit par s’installer, je ne me voyais pas m’étendre sur ma vie, parce que ça pouvait revenir à parler de ce que je pensais du maire ainsi que de sa politique. Là, ce n’était pas une question de NSA ou non mais de discrétion. Tout simplement.

Puis, je me rendis compte de quelque chose et je finis par en faire part à mon amie… Enfin est-ce qu’on pouvait vraiment parler d’amitié ? Il était peut-être trop tôt, non ? On venait à peine de se retrouver et je devais voir si Yui était belle et bien, toujours la même, pour dire si oui ou non, je la voyais comme une amie.

« Au fait… Tu n’as pas du travail ? Si je te dérange n’hésite pas à me le dire, on peut toujours aller boire quelque chose tous les deux un de ces jours pour parler un peu plus. On a nos coordonnées donc ce ne sera pas compliquer pour se revoir maintenant. »

J’avais souris pour lui montrer que, pour moi, il n’y avait pas de soucis pour qu’on se revoie plus tard si jamais elle avait du travail.

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Tachibana Yui
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Ven 21 Aoû - 21:22
     
Hochant lentement la tête, Yui comprenait parfaitement. Il avait raison de vouloir profiter de sa jeunesse, il avait encore le temps, pas besoin de presser les choses... dixit celle qui s'était mariée sur un coup de tête, par peur de finir sa vie toute seule et parce qu'elle se trouvait presque trop vieille. C'était pas logique. Pas logique du tout.
Un faible « Oooh » lui échappa, il le trouvait trop mignon à dire ce genre de choses ! Enfin, elle était sûre qu'il allait rencontrer celui ou celle qui partagerait ce bout de chemin avec lui. Celui ou celle ? C'était bien ce qu'il avait dit ? Elle fronça rapidement les sourcils avant de hausser légèrement les épaules. Celui, celle, l'autre, elle, lui, il, ce n'était pas important. Le plus important était que Hiroki trouve chaussure à son pied et qu'il soit heureux. Le reste, ce n'était que des détails.

Elle rit ensuite face à la phrase du jeune homme. Elle hocha la tête, lui faisant comprendre qu'elle penserait à lui si la situation lui arrive. Elle avait quelques amis et amies qui seraient sans doute intéressés par le jeune homme. C'était à voir.
Elle se mit alors à faire le tri parmi ses contacts. Elle mit de côté ceux qu'elle ne pensait pas intéressé. Enfin, pas intéressé... elle parlait plutôt vite en disant cela. Elle se pinça les lèvres, cherchant tous les noms qu'elle pouvait bien donner à son ancien ami. Il pouvait tenter avec tout le monde, il était mignon et gentil. Il avait un bon travail, et n'était donc pas paresseux. Il était très professionnel d'ailleurs, ça aussi c'était très important de le souligner.
Enfin, en conclusion, ça l'étonnait qu'il soit encore célibataire et qu'il ne soit pas déjà marié. Comme quoi... elle n'y avait qu'elle et Kyohei pour se marier aussi vite.

Un petit blanc vint s'installer lentement entre eux, mais ça ne dérangea pas Yui pour autant. Elle essayait encore de comprendre pourquoi lui n'était pas encore marié, ou du moins, pourquoi il n'avait pas encore trouvé la bonne personne, alors qu'elle se trouvait déjà mariée, habitant dans l'appartement de son mari. Maintenant qu'elle y pensait, Sou et Black avaient adopté Kyohei vraiment vite. Un fin sourire tendre vint étirer ses lèvres, elle avait tout de même des animaux adorables, le cœur sur la patte. C'était émouvant.

Hiroki la fit doucement sortir de ses pensées. Elle cligna plusieurs fois les yeux avant de regarder autour d'elle. Du travail ? Elle haussa un sourcil et pencha la tête sur le côté, il se moquait d'elle là ?

« J'aaaaaai... pas vraiment du travail. Enfin... Si. Mais non. Tu vois ce que je veux dire ? … Non tu vois pas », conclut-elle toute seule, « Il me reste plus qu'à ranger ces livres », dit-elle en les montrant du doigt.

C'était à cause d'eux qu'elle avait failli tomber d'ailleurs, sacrilège !

« Mais sinon non, j'ai pas grand chose à faire. On pense souvent qu'il y a la masse de chose à faire dans une bibliothèque, mais en fait non, c'est plutôt le contraire. S'il y avait plus de clients un peu plus souvent, ça nous occuperait certainement un peu plus, mais bon, que veux-tu... c'est comme ça de toute façon »

Elle haussa les épaules d'un air fataliste tout en soupirant, avant de lever les yeux au ciel. Elle ne pouvait pas forcer les gens à venir ici de toute manière. Ils étaient tous mieux dans un magasin de high-tech ou de vêtements. Personne n'avait rien à faire ici, sauf quelques personnes qui y trouvaient leur compte.
Elle ne pouvait pas trop se plaindre. Elle aimait bien cet endroit, au fond.

« Mais je suis pas contre se revoir une autre fois et boire un café. Ca pourrait être sympa. Et puis, on sait jamais, d'ici là on aura peut-être encore plein de choses à se dire »

Parce que Yui n'avait pas assez de choses à dire là ? Apparemment pas.

« C'est quand ton prochain jour de libre ? Qu'on s'organise un petit truc sympa ! »
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Lun 24 Aoû - 16:22
     





Tachibana Yui - Nakamura Hiroki
Une rencontre ou des retrouvailles entre deux rangées de livres ?

Un sourire amusé vint prendre place sur mes lèvres à l’entente de la réponse de Yui. Ce n’était pas le contenu qui m’amusait mais comment elle disait les choses. Le contenu était loin d’être amusant pour moi. Comment pouvait-on laissait les livres, héritage des siècles passés, de côté ? Comment pouvait-on toujours lire sur une tablette ou un ordinateur ? Ou était le plaisir de lire ? Le plaisir de sentir la couverture et les pages que l’on tourne, l’odeur des vieux livres dont les pages sont jaunies et écrit aux pinceaux.

Mon discours pouvait ressembler à celui d’un papi qui voit la jeunesse décadente passer devant lui mais les faits sont là. On perd le plaisir de lire lorsqu’on est les yeux sur un écran, bientôt il n’existera plus de bibliothèques, plus de livres et c’est pour cela qu’on avait besoin des denshou. La technologie n’a pas que du bon, autant pour les livres que pour les humains. Sans elle, sans ces shinki, il y aurait, surement, plus de monde dans cet endroit et on pourrait parler de livre, échanger nos opinions. Yui aurait plus de travail aussi mais au moins elle ne s’ennuierait pas.
C’était comme les théâtres de kabuki qui n’existait pas à Nishinaka. On n’avait plus non plus de plaisir à voir une pièce sur une tablette, on n’échangeait plus avec les autres spectateurs ou les comédiens. C’était triste et on ne pouvait pas y faire grand chose.
Oui, on avait perdu certaines choses à cause de la technologie. Ça, c’était le discours d’un denshou.

Mon attention se reporta sur Yui et je murmurai un faible « Oui, je vois » sans me défaire de mon sourire et en hochant la tête. Arrêtons un peu de penser à des choses négatives, ce n’était pas le moment.

« Mon prochain jour de libre ? Hm… »

En semaine j’en avais parfois un mais c’était rare qu’il soit complet. Souvent c’était une matinée et une après-midi de libre mais rarement le même jour.

« Dimanche mais tu dois vouloir profiter de ton mari le week-end, si tu veux vendredi, dans deux semaines, j’ai une après-midi complète de libre. »

La fin de soirée et le début de la nuit étaient réservés à la recherche d’une conquête pour le reste de la nuit. Mais bon, ça ne regardait que moi.

Regardant ensuite ma montre à aiguille –oui, ça existe encore- je retins un soupir en voyant l’heure. Il était temps pour moi de retourner à mon bureau. Le temps avait passé vite dis donc.

« Je vais bientôt devoir y aller, si ça ne te dérange pas on peut fixer le rendez-vous par sms, ça sera plus pratique. »

Un côté positif de la technologie. Un.

« Mais ton mari ne va pas être jaloux s’il apprend que tu sors avec un homme ? »

J’avais demandé ça surtout pour taquiner Yui. Il n’y avait aucune raison d’être jaloux de moi car je ne voulais pas créer des problèmes à un couple. Je savais ô combien ce genre d’histoire pouvait être terrible pour eux.

De plus j’avais encore dix minutes avant de devoir partir. Je pouvais, donc, me permettre de taquiner la jeune femme avant de retourner travailler. Voir un sourire avant de voir des larmes parce que le couple que je recevais ne vivait presque que de ça. Enfin, la femme surtout.

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Tachibana Yui
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Mer 26 Aoû - 22:28
     
Profiter de son mari le week-end ? Oui. Non. Enfin, c'était pas faux non plus. Ils passaient la plupart de leurs samedis et dimanches ensemble. Mais il arrivait que Yui parte seule rejoindre ses frères quelque part pour faire quelque chose de plus ou moins dangereux. Tout du moins, elle ne voyait pas le même danger que Kyohei. Puis ses frères étaient là, donc rien de très grave ne pouvait lui arriver, non ?

Réfléchissant d'abord à quel jour on était, Yui essaya tant bien que mal de savoir si elle était libre ce jour-là ou si elle avait déjà quelque chose de prévu. Apparemment non puisqu'elle ne s'en souvenait pas. Elle secoua d'abord lentement la tête de gauche à droite, avant de la hocher de haut en bas, pour finalement se mettre à la tourner légèrement et presque faire une diagonale.

L'idée de Hiroki vint ensuite la sauver. Régler tout ça par sms, c'était intelligent. Parce que s'ils restaient là encore 5 minutes, Yui ne serait plus dans quel sens tourner la tête ni de quel côté la hocher sans paraître trop bizarre. Même si son taux de « Je suis étrange et je l'assume plus ou moins bien » venait très certainement d'augmenter.
Elle sourit alors au jeune homme, tout de même déçue de le voir partir aussi vite. Mais bon, il n'avait pas le temps et d'un certain aspect, elle non plus. Elle avait encore des livres à ranger correctement dans les rayons, sans essayer de tomber cette fois.

Lançant un regard quelque peu surpris à son vieil ami, elle ouvrit des grands yeux avant de se mettre à rire tout en agitant sa main devant elle. Elle secoua lentement la tête, riant toujours, avant de s'exprimer :

« Oh non, t'en fais pas, il sera pas jaloux », dit-elle dans un rire, « Mais pourquoi ? Tu as peur qu'il vienne te taper si c'était le cas ? »

Un rire, plus doux et léger cette fois, s'échappa de ses lèvres avant qu'elle ne se mette à sourire, plutôt amusée par la situation et la question du jeune homme.

« Je t'enverrais un sms dans la semaine pour te dire si c'est bon ou pas pour vendredi, ça te va ? Je te le dirais bien maintenant mais j'ai vraiment peur d'oublier un truc et ce serait pas sympa si j'annule à la dernière minute »

Elle préférait vraiment vérifier que rien ne pouvait l'empêcher de repasser un peu de temps avec Hiroki.

Finalement, au bout de quelques minutes, le jeune homme dût retourner à ses occupations. Yui alla donc jusqu'à la porte avec lui, l'accompagnant ainsi et profitant des dernières minutes pour parler de tout et de rien avant de le saluer avec de grands gestes de la main.

Une fois seule à nouveau, un soupir franchit la barrière de ses lèvres. Elle retroussa ses manches et, un fin sourire aux lèvres, elle alla ranger le reste des livres dans le carton.
Ca avait été une bonne journée, au final.
 
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