Groupe 1 ♠

C’est l’heure. Des hommes masqués s’avancent devant le premier groupe et se présentent comme le jury de leurs épreuves. Bien que ce soit habituellement des équipes composées de quatre personnes, celui-ci sera de cinq. Pas de panique, chaque épreuve a été conçu pour n’avoir qu’un gagnant à la fin. Kamehime Shoko, Ozawa Rio, Ito Mariko, Kobayashi Erena et Kanzaki Naoya sont les premiers à ouvrir le round. Ils savent que tout ne dépend qu’eux et qu’il est préférable de ne compter sur personne. Participer est important, écouter et réfléchir l’est tout autant. Qui saura être le meilleur ? Pour le moment, on n’est loin de le savoir.

L’un des juges toussotent avant de désigner les chaises derrière eux, les invitant un à un à s’assoir avant d’expliquer le déroulement de l’épreuve.

« Tout d’abord bonjour à tous » Rétorqua un autre, une esquisse sadique au bord des lèvres.

Il avait déjà assisté à ce genre d’évènement, il savait comment ça se passait en général et surtout il connaissait Terazawa et ses idées folles. Il avait hâte de voir toutes ses petites vermines à la tâche et ce qu’ils avaient dans le ventre. En apparence, on croit que tout est simple néanmoins comme on dit, il est préférable d’aller toujours plus loin que ce qui se présente sous nos yeux.

« La première épreuve va à présent pouvoir commencer. Il ne s’agit pas de grand chose, pour le moment, il vous suffira simplement de parler de vous. »

Mais parler de soi n’est pas toujours si simple n’est-ce pas ? Cela dépend souvent des questions.

« Vous devez nous raconter une histoire amusante qui vous est arrivé. Le participant avec l’histoire la moins drôle et la moins pertinente se verra éliminer. »

Alors, qui se sent de raconter son histoire ?

Tout d’abord, mademoiselle Kobayashi, ensuite Kamehime Shoko, Kanzaki Naoya, Ito Mariko et Ozawa Rio.

Bon jeu à tous !

Pour Erena, l'arène était digne d'un décor de jeu vidéo. Elle avait même eu des étoiles dans les yeux en la découvrant. Elle la trouvait parfaite pour y tuer quelques zombies !

Elle observa avec curiosité les hommes qui s'avançaient. Elle plissa légèrement les yeux quand le premier se mit à parler. Elle devait se méfier. Les hommes, c'était le Maaaal ! Et en plus ils n'avaient pas très l'air très rassurants. Elle prit ensuite place sur l'une des chaises et regarda rapidement les personnes qui se trouvaient avec elle. Elle connaissait trois visages sur quatre, la dernière elle ne l'avait jamais vue.

A l'entente des mots « parler de vous », Erena releva la tête comme un chien à l'entente de son nom. Parler d'elle ? Mais pas de soucis. Elle devait connaissait par où ? Comment ? Il y avait un temps imparti ? Non parce que si elle commençait à parler d'elle, personne n'était couché.
Cependant, le petit sourire qu'elle avait aux lèvres laissa place à un froncement de sourcils. Une histoire amusante ? Quoi, sa vie ne l'était pas assez, elle devait se contenter que d'UNE histoire ? Elle en avait tellement en tête … sans en avoir à la fois. C'était fourbe de surprendre les gens comme ça. En plus ils risquaient d'être éliminés. Tristesse.

« Bonjour d'abord. Je m'appelle Kobayashi Erena, j'ai 24 ans, toutes mes dents et j'habite ici depuis un an environ », commença-t-elle, tout sourire, « Concernant l'histoire amusante, ça s'est passé quand j'étais aux Etats-Unis. Je logeais dans un hôtel près d'une ferme où je devais faire un shoot le lendemain. L'hôtel avait été dur à trouver d'ailleurs, et j'avais confondu la ferme avec le boucher local de la ville. Enfin bref », dit-elle en toussotant légèrement, « Il ne devait pas être tard, je venais de remonter vers ma chambre après une petite réunion avec le staff pour la séance du lendemain. Je suis sortie de l'ascenseur, et est croisé ce très charmant agent d'entretien. Il était hispanique et il avait un sourire à tomber par terre. J'ai failli d'ailleurs, tomber par terre. Enfin bon, en le voyant, je suis un peu restée sur place, parce qu'il était trop beau, mais j'avais oublié les portes de l'ascenseur. Qui ont coincés ma jupe jusqu'à me l'arracher. Je me suis donc retrouvée en petite culotte devant le monsieur. Petite culotte où il y avait écrit « Je suis un Schtroumpf » dessus avec la tête du Grand Schtroumpf à côté »

Un fin sourire amusé lui étirait à présent les lèvres.

« Le pire, c'était que j'avais dû attendre que mon manager monte. J'avais oublié la clé de ma chambre. En plus, mon manager, une femme je précise, avait trouvé ça drôle d'envoyer une photo à ma mère. Photo qui a fait le tour de la famille d'ailleurs.... Après ça, j'ai été surnommée la Schtroumpfette par les gens de l'hôtel et mon manager »

Ce n'était pas hilarant, mais c'était tout ce qu'elle avait en stock...

C’est entièrement méfiante que je me suis engouffré dans cet horrible dôme. Il est vrai que depuis ma sortie de prison, j’ai appris à faire d’avantage profil bas et à utiliser plus la technologie, cependant dans un endroit comme celui-ci il est certain que je ne saurais contenir très longtemps ma vraie personnalité. D’autant plus qu’en observant les personnes composant notre groupe, il ne fait nul doute qu’elle partage toute ma pensée hormis Erena et ce jeune homme … Le pauvre être le seule homme et en plus Shinki ne doit pas l’aider à se sentir bien.  

Pour ma part, il est vrai que je suis stressé mais savoir que mon amie Mariko est à mes côté me soulage un peu bien que savoir qu’Erena est aussi de la partie m’angoisse encore plus. Me connaissant, si elle vient à être en danger je ne pourrais probablement pas m’empêcher de l’aider … Si seulement cette fille était née avec un autre visage …. Prenant place en essayant de faire abstraction de sa présence, j’écoute les consignes de l’épreuve. Finalement j’ai bien fait d’être méfiante … Sérieusement qu’elle est le lien entre le mode de vie de cette ville et une histoire drôle ? Essaye-t-il par ce moyen de nous percer à jour ? Si c’est le cas, il peut toujours se brosser pour que je me confie à eux…

Écoutant attentivement les autres, je suis soulagé de voir que je ne suis pas la seule à ne pas vraiment être inspiré … Foutu épreuve, il ne pouvait pas choisir un truc en rapport avec la mode ? Bien sûr que j’en ai des tas des histoires drôle mais c’est le genre de truc qui ne fait rire que moi. Pourrir la vie des Shinkis il n’y a rien de plus drôle pour moi mais pas certaine que qu’eux ça les fasse rire….

-«  C’est à moi c’est ça, lançais-je en voyant finalement les regardes se poser sur moi, bon et bien qu’on en finisse …. Je m’appelle Ozawa Rio, 26 ans et je suis styliste. J’ai récemment fait un petit séjour en prison, pas besoin de mentir là-dessus, et j’en suis ressortie complètement guérie » Bon oké la fin n’est pas vrai mais ça pas besoin de le savoir. Reprenant rapidement mon souffle, j’enchaine donc avec mon histoire 

« Bon tout est en lien avec mon travail, j’ai pendant une période dû travailler assez souvent avec un mannequin des plus insortable. Il était arrogant, méprisant et pensait être le roi du monde. Ne pouvant plus le supporter, j’ai un jour décidé de lui dire ma façon de penser. M’occupant de ses tenus, je lui ai confectionné un ravisant petit ensemble rose de fille et me suis introduit dans sa loge pendant qu’il était sous sa douche. J’ai pris soin de lui voler tous ses vêtements avant de déposer l’ensemble…. Tout en racontant l’histoire un sourire était apparu sur mes lèvres bien que je doutais fortement remporter la palme d’or de l’histoire la plus drôle. Bien entendu n’ayant plus rien à enfiler de convenable, il a été contraint d’enfiler l’ensemble rose, pas de chance pour lui à la sortie un parterre de fan et de photographe l’attendait …. Vous auriez dû voir sa tête c’était vraiment trop drôle, pour le coup il a arrêté de se prendre pour le centre du monde… »

Rien que de revoir sa tête, je ne peux empêcher un petit rire de sortir de mes lèvres. A voir leur tête mon histoire ne devait cependant pas être terrible pour eux malheureusement je n’ai rien d’autre en stock. Enfin si mais je vais éviter de raconter ma vie déluré de Denshou …

Ils avaient demandé une histoire drôle et apparemment tous les citoyens présents avaient tenus à jouer le jeu. Chacun tournant son discours à sa sauce, ce qui ajoutait du piment à leur réponse. Les jurys les avaient écouté avec attention avant de les remercier pour délibérer. Il s’agissait d’un groupe de cinq, deux d’entre eux seraient éliminés. Très vite, les juges avaient été d’accord à l’unanimité sur une personne à retirer et qui ne servait à rien dans cette épreuve. Pas moins dans les épreuves à venir. Certes on leur posait des questions basiques, voir stupides, hors on jouait leurs capacités. Visiblement certains avaient su se démarquer du lot et se voyait déjà contraint de quitter l’arène. Non pas pour rentrer chez eux, tout aurait été trop simple. Et puis visiblement, les habitants qu’ils avaient choisi étaient deux denshous. Cela ne leur ferait pas de mal. Qu’ils réfléchissent avant d’agir, cela ne paraissait pas être rentré dans leur crâne depuis le temps. Tant pis.

- Merci d’avoir patienté, Expliqua l’un des hommes en revenant vers le groupe, Félicitation aux gagnants qui se sont qualifiés pour la seconde épreuve. Pour les deux perdants, ils devront rejoindre à la prison de Nishinaka accompagné de nos gardes. Vous y rejoindrez les autres perdants et y resterez jusqu’à la fin de l’évènement.

Que la prison donne à ses défaitistes l’envie de s’améliorer et surtout, d’arrêter de se rebeller, d’être trop gentil dans ce monde de brut. Nishinaka était une ville de perfection, pas une ville avec des personnes stupides qui n’étaient même pas fichus de raconter une histoire correcte tout en parlant correctement.

- Kobayashi, Kanzaki et Ozawa, vous restez avec nous. Ito et Kamehime, suivez les gardes et bon séjour en prison.

En attendant, les trois autres étaient qualifiés et ils devaient patienter pour avoir l’explication de la prochaine épreuve qui serait, probablement, un brin plus compliqué.