Mais dans quelle merde je suis ?

Plus que cinq minutes et je pouvais rentrer chez moi. J’avais vraiment hâte de me glisser dans un bon bain chaud et relaxant tout en envoyant des messages à Kazuki. Les téléphones résistant à l’eau et l’humidité étaient très pratique.
Je regardais l’heure, une nouvelle fois, et soupirais discrètement en voyant qu’il restait encore trois minutes. Le magasin était désert, même ma collègue s’ennuyait à un point qu’elle repliait des vêtements déjà bien pliés.

Lorsque nos collègues arrivèrent pour nous remplacer, je me précipitais vers mon vestiaire, juste à temps pour prendre mon sac et décrocher mon téléphone qui sonnait. Miki ? Pourquoi elle m’appelait ? J’haussais les épaules avant de décrocher pour savoir ce qu’elle me voulait. J’écoutais et acquiesçais avec un « hm » lorsque la jeune femme m’avait demandé de lui rendre un service… Un test de grossesse ? Mais, l’hôpital n’était pas plus sûr ? Me rendant compte que j’allais lui dire une chose idiote, je lui signalai qu’il n’y avait pas de problème avant de raccrocher.

Je saluais ma collègue avant de sortir du magasin et passer à la pharmacie acheter le fameux test. Sur le chemin pour aller jusqu’à l’adresse envoyer par Miki -c’était pratique les GPS sur téléphone-, je compris que la jeune femme avait peut-être un petit être dans son ventre et me doutant de son angoisse je pressais le pas arrivant rapidement devant l’appartement. Une fois devant la porte je sonnais avant de saluer Miki et mettre en l’air le test qui était toujours dans son emballage.

« J’ai pris le plus performant qui, si tu es réellement enceinte, te diras depuis combien de temps. Donc s’il dit que tu es enceinte alors que non il n’y aura aucune durée et si tu n’es pas enceinte alors pas de doute possible. »

Je tendais la boîte à Miki pour qu’elle la prenne et je lus la notice pendant qu’elle le faisait. Puis, lorsqu’elle sortit, j’attendis avec elle que le résultat s’affiche. 2 minutes disaient-ils… Ça paraissait parfois plus long qu’une heure et j’exagérais à peine.

« Pour être sûre que du résultat si jamais c’est positif j’ai pris un second test. Performant ou non il y a toujours des risques qu’il se trompe s’il est positif. »

Puis alors que j’allais lui poser une question un bip se fit entendre et je laissais Miki prendre le test en main.

« Alors ? »

Ce n’était qu’un souffle mais la réponse pouvait changer toute sa vie si jamais le test était positif. Je me doutais que le père était Yuki et je restais quand même étonnée car ils étaient en couple que depuis peu… Mais j’étais bien la dernière personne qui allait la juger à ce propos. Kazuki et moi voulions attendre c’était notre choix, certains en faisait d’autre… Ou alors c’était l’accident le plus mignon.

Miki a fait le test et, en attendant le résultat, je reste silencieusement avec elle près des toilettes. J’allais pour lui demander quelque chose quand le test se manifeste par un bip. Je lui avais donc posé une simple question mais rien que sa réaction montrait que le résultat était positif. D’accord, ce n’était pas la période idéale pour ça mais c’était quand même bien, non ? Enfin je disais ça car, pour moi, Miki et Yuki étaient toujours ensembles. Et si ce n’était plus le cas ? Bon ce n’était pas le plus optimiste, loin de la même !

Je partis dans le salon pour rejoindre la jeune femme et mettre sa main sur son épaule. Elle remarqua, ainsi, ma présence et je m’assis à côté d’elle dans le canapé.

« Miki ? »

Maintenant que j’étais là, j’allais bien dire quelque chose et ne pas partir comme ça. Même si d’autres n’auraient pas hésité à ma place mais ce n’était pas mon genre.

« Il est de Yuki, je me trompe ? »

Punaise, ça me faisait très bizarre de savoir que Miki allaient avoir un enfant. Mais je n’allais pas le dire à la jeune femme qui, peut-être, devait se sentir assez mal comme ça.

« Tu comptes faire quoi ? »

Question idiote ? Pas tant que ça. Elle pouvait toujours décider de ne pas le garder, elle devait en parler à Yuki aussi et pleins de détail à régler, non ? Non ? Enfin, personnellement, j’en voyais plein.

« Sora n’est pas là ? Il pourrait, déjà, te confirmer si oui, ou non, tu es vraiment… Enceinte. C’est son métier, non ? »

Je n’allais pas lui dire d’aller à l’hôpital, un médecin l’examinera peut-être mais il pourrait y avoir de vives réactions vis-à-vis des autres patients.

Miki me semblait totalement perdue à ne pas savoir quoi faire. Sora qui n'était pas là ne devait pas arrangé les choses car le test pouvait toujours être faux... Mouai, 99% était juste et ça aurait bien notre veine de tomber sur le 1% défaillant. Bon, au moins, elle savait qu'elle allait le garder ce qui, d'un côté, était rassurant.

Cependant, ce qui l'était moins était, peut-être, Yuki. Ils se fréquentaient et étaient ensembles depuis peu. Avec Kazuki, nous voulions encore pouvoir profiter de l'autre car, comme il me l'avait dit, avec un enfant on n'avait moins de moments d'intimité. Certes, ce n'était pas pour les relations purement physiques qu'on était ensembles, mais c'était quand même des moments agréables.

Je passais un bras autours des épaules de Miki avant passer ma main dans ses cheveux et de la faire s'allonger pour qu'elle puisse poser sa tête sur mes genoux. Dans l'espoir de la calmer, je fis de doux mouvements dans sa chevelure tout en essuyant les larmes qui coulaient.

« S'il ne veut plus de toi, c'est, qu'au final il ne t'aime pas autant qu'il le prétend. Qu'il n'est pas aussi bien et gentil qu'il le parait. »

Ce n'était pas aussi rassurant que ça quand même...

« Tu sais, si tu aimes vraiment Yuki ait confiance en lui. Ait confiance en votre amour et en votre relation. Avec Kazuki on fait attention à ce qu'une situation comme celle-ci ne se produise pas mais je sais que si ça venait à arriver il l'accepterait. Après tout c'est un bébé, un être issu de l'amour entre deux êtres. »

Je disais ça mais parce que Kazuki était tellement l'homme parfait, tellement doux et compréhensif, qu'il l'accepterait... Et ce n'était même pas idéaliser mon petit-ami.

« Essaie quand même de le prévenir au plus vite, ne le prévient pas dans cinq mois. Annonce-lui dans les prochains jours pour que vous ayez le temps de faire ce qu'il y ait à faire... »

J'y pensais tellement fort qu'elle avait du comprendre que je parlais du mariage, non ? On était dans une ville évoluée, certes, mais il y avait encore cette tradition de conservée. De même que Miki restait une traitre et devait faire plus qu'attention à son image. Mais un petit séjour en Amérique avec escale à Las Vegas et le tour été joué, non ?

« Tu veux que je reste dormir ce soir ? »

Je savais qu'après le choc d'une telle nouvelle, on n'avait pas forcément envie de rester seule. Puis bon, je faisais la même taille que Miki à quelques millimètres près donc les vêtements n'étaient pas un problème... Un shinki très souvent à cela, surtout quand il travaille dans la mode.

Les enfants nés hors mariage était, certes plus nombreux, mais restaient mal vu au Japon et de nombreuses personnalités se mariaient pour éviter les problèmes. De plus, n’oublions pas que Miki était mal vue par la société et qu’elle ait un enfant sans être mariage risquait d’aggraver son cas. J’espérais qu’elle le savait, qu’elle était consciente de cela.

En attendant, la jeune femme avait une mauvaise mine et je me levais, prenant la main de Miki pour qu’elle fasse de même.

« Ta chambre est où ? »

Une fois que j’eus l’indication, je partis vers le lieu, y poussant presque Miki.

« C’est rien pour les tests, maintenant dors. C’est important que tu te reposes et subi le moins de stress possible. Si tu ne le fais pas pour toi, fait le pour le bébé. »

Je fermais la porte avant de partir à la recherche de la salle de bain pour me rafraîchir. Après m’être perdue plusieurs fois dans l’appartement, je trouvais ce que je cherchais… M’arrêtant sur le pas de porte en voyant l’immensité du lieu. Alors ça.

Je finis par aller chercher mon sac et revint dans la salle de bain, m’attachais les cheveux avant de passer de l’eau sur mon visage. Mon maquillage, étant résistant à l’eau, resta où il était et je m’essuyais avant de regarder mon reflet. Je soupirais avant d’enlever l’attache de mes cheveux et retourner dans le salon, regarder un peu la télévision.
Après avoir regardé une émission de mode et une émission sur les jeux-vidéos récemment sortis, je partis du salon. J’ouvris doucement la porte de la chambre de Miki avant de m’allonger à ses côtés.

Il faisait noir mais je regardais en direction de la jeune femme. Notre relation était des vrais montagnes russes alors, peut-être qu’un jour, j’arriverais à la pardonner plus qu’aujourd’hui mais ça prendrait du temps.

C’est sur ces pensées que je m’endormis alors qu’il n’était pas 19h.

Je m’étais endormie assez rapidement, auscultant même que Miki était à côté de moi. J’étais, moi aussi, très fatiguée. Tellement que je me réveillais seulement lorsque le soleil pointa le bout de son nez.

Sans réveiller la jeune femme, bientôt maman, je me levais avant de partir vers la cuisine préparer du café. Je me servis également en céréales avant de manger et consulter les réseaux sociaux sur lesquels j’étais.

Une fois que tout fut consulté, je finis mon petit-déjeuner avant de mettre le tout au lave-vaisselle. Je partis ensuite à la recherche d’un bout de papier et d’un crayon. Une fois que j’eus trouvé le tout et avoir mis une mèche derrière l’oreille je m’appliquais et écrivis.

« Je dois allez travailler, je ne voulais pas te réveiller alors que tu te reposais. Je me suis servie en céréale et il reste du café dans la cafetière.

Prends soin de toi et de lui,
Haruna. »

Une fois cela fait, je partis, fermant la porte simplement avant de rentrer chez moi. Sans faire de bruit, je partis dans mon lit.

Oui, je ne travaillais pas ce matin mais c’était un peu trop pour moi.