Kamehime Shoko - You'll Never See Me Cry

« Notre rencontre s'est faîte par le biais de mon mari, l'avocat de l'entreprise du père d'Ayumi. J'étais présente quand ils sont arrivés pour le rendez-vous mais je ne suis pas restée, mais pendant ce court instant où nous nous étions vus, j'avais eu le temps de comprendre que cette ravissante jeune femme était une personne extraordinaire. Nous nous sommes revues dans la galerie dans laquelle j'exposais et elle m'a acheté un tableau. C'est véritablement depuis ce moment que nous sommes vraiment devenues amies... Puis il y eut la mort de mon mari et elle est restée pour me soutenir et m'aider à me relever, en apprenant le langage des signes avec moi et en essayant de me changer les idées. Je ne sais pas ce que je ferai sans elle... »

« J'aimais bien me promener dans le parc avec mes chiens, je me mettais toujours dans un coin et je détachais leurs laisses pour pouvoir jouer avec eux en leur lançant une balle, ils couraient et ça leur faisait du bien. Mais un jour, j'ai mal visé et le jouet s'est retrouvé juste à côté d'une femme qui se prit donc Marik, mon Colley, en pleine face. Elle avait été choquée et je pouvais la comprendre, alors j'avais tenté de m'excuser avec le peu de moyens que j'avais avec moi, c'est à dire, mon carnet. Je suppose qu'elle me croit complètement muette mais cela ne l'empêche pas de venir me parler quand on se croise au parc, le seul endroit où je la vois. Elle est très gentille et n'a pas l'air d'avoir peur de mes gros chiens et leur lance la balle de temps en temps. »

« Erena est la première de nous deux à avoir remarqué l'autre. Je peignais à l'extérieur, pas un tableau avec un modèle ou une base, non, juste le fruit de mon imagination, donc quelque chose de difficilement explicable.
Mais Erena vint néanmoins à ma rencontre pour me demander ce que je peignais, il était vrai qu'entre toutes ses formes et ses couleurs, mon "oeuvre" ressemblait plus à un gros barbouillage d'enfant qu'à un beau Da Vinci. Mais je tentais de lui expliquer tout de même, mais ne parlant pas le japonais de la même façon, ce fut délicat, alors je peignis sur mon bras quelques signes formant la phrase : "Qu'est-ce que vous voyez sur cette toile ?" »

« Ne pas rencontrer Yui me semblerait impossible aujourd'hui, elle est très sportive et nous aurions forcément fini par nous croiser lors de nos footing. C'était un jour banal, j'avais commencé à courir comme d'habitude et sans m'en rendre vraiment compte, j'avais calqué mon pas sur celui d'une inconnue et nous avons couru ainsi pendant presque une heure, moi et elle entourées de mes trois chiens, cela faisait un peu comme deux personnages importants protégés par des gardes du corps. Puis nous nous étions arrêtées, et malgré ce fichu mutisme m'handicapant, nous avons réussi à communiquer. Elle et moi sommes sensiblement différentes de par nos modes de vie et nos façon de penser mais je la trouve extrêmement intéressante. J'ai l'impression de sentir ma confiance en moi grandir quand je suis avec Yui. »

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« Rihito est le frère adoptif de ma meilleure amie Ayumi. Je l'ai connu peu de temps après ma rencontre avec sa sœur, et ma foi, nous nous sommes tout de suite bien entendus, même si nous ne nous voyions pas très souvent. Après la mort de Drake et ma remise sur pieds, je me suis mise à courir, toujours accompagnée de mes chiens. Et puis une fois j'ai croisé Rihito lors d'une course matinale et depuis il nous arrive de courir ensemble certains matins. Nous ne sommes toujours pas hyper proches mais j'arrive à dire quelques mots à Rihito, il est l'une des rares personnes avec qui j'y arrive... »

« Tae, je l'ai connu avant le drame qui m'a rendu presque muette. Je cherchais un modèle masculin à peindre pour une exposition sur le thème du corps et c'est en feuilletant un magazine que je suis tombée sur Ikami Tae, le mannequin. Après quelques discussions, il a accepté de venir puis nous avons commencé les séances, lui restait tranquille et moi je le croquais dans différentes positions avant de lui montrer, et ce fut lui qui choisit la pose qu'il souhaitait prendre pour la peinture finale. Puis nous ne nous sommes plus revus pendant quelques temps, je le revis après l'assassinat de mon mari. Mon mutisme lui fit comprendre que j'étais très affectée et il se confia un peu à moi à propos de Ayame. Et le premier tableau que je réussis à peindre depuis le décès de Drake fut une toile représentant Ayame en danseuse. »

« A la base, Naoya n'était, pour moi, qu'un de ces rapaces se faisant appeler journaliste et n'étant là que pour faire des articles médisants sur mon mari. Mais j'appris bien vite que je m'étais trompée, il a tenu à ce que je lui raconte ma vie, ma rencontre avec Drake, des banalités en somme et comment j'avais vécu sa mort. Bien sûr ce ne fut pas facile de m'expliquer puisque je ne pouvais pas parler et qu'il n'avait qu'une vague notion du langage des signes. Mais à l'aide de mon petit carnet, je pus lui expliquer ce qu'il voulait savoir, mon histoire sembla d'ailleurs l'émouvoir un peu puisque depuis, je le croise régulièrement, il est avenant et il n'hésite pas à venir m'aider. J'ai l'impression d'voir un grand frère maintenant. »

« Conseiller matrimonial de son état, Hiroki est l'homme que nous étions allés voir avec Drake lors d'un différent qui n'avait que trop duré. La séance s'était bien passée et nous en étions ressortis très contents, nous ne sommes pas revenus dans l'agence par la suite mais nous avions toujours le numéro de Hiroki dans un coin de notre répertoire. Puis vint la mort de Drake et son lot de problèmes, je n'avais pas la tête à repenser à quoi que ce soit ayant un rapport avec mon couple dont il manquait la moitié. Mais pour une raison que j'ignore, même après la cérémonie, l'incinération et la dispersion des cendres, Hiroki s'est rappelé à moi, comme un ami. J'avoue qu'il est très sympa et que échanger avec lui par e-mail n'est pas désagréable mais j'ai l'impression qu'il y a comme anguille sous roche... Je me fais peut-être des idées mais c'est la sensation que j'ai. »

« Ren est un gentil garçon qui a voulu me sauver... de mes chiens. Ils ne faisaient rien de mal, ils étaient excités à cause de la balle que je tenais dans la main et que je traînais à leur lancer et je suppose qu'en les voyant sauter comme des fous et grogner par moments, il m'a cru en danger. Son action aurait pu être très brave si elle n'avait pas été avortée par une chute assez spectaculaire. Sur le coup, je n'avais absolument pas compris ce qu'il se passait et j'avouerai que je l'avais cru évader d'un hôpital psychiatrique...
Mais comme on dit, c'est l'intention qui compte. »

« Hiro est a vécu à peu près la même expérience traumatisante que moi, à la différence qu'il n'a jamais revu la femme qu'il aimait, ce qui doit être horrible à vivre. Il m'a sollicité pour l'aider à écrire son roman, en partageant mon expérience et mon ressentit lorsque je me suis retrouvée veuve , nous avons beaucoup "discuté" en quelque sortes, il me posait des questions et je lui répondais en écrivant sur mon "carnet à paroles". Il est vraiment très sympathique et c'est plaisant de passer du temps avec une personne qui a vécu une histoire presque similaire à la mienne. »

« Yuki n'était qu'un simple sujet de dessin à la base, je le voyais photographier les animaux passant dans le coin, que ça soit ceux des propriétaires ou des papillons -je crois même qu'il a eu un écureuil-. Et dans sa façon de bouger, les expressions concentrées de son visage, tout en lui me donnait envie de le dessiner, d'en faire une oeuvre, déjà un croquis et peut-être plus tard une peinture. Je n'avais pas dû être très discrète dans ma façon de le regarder car il s'est approché de moi avant de me parler en japonais, je fis juste un signe vers ma gorge pour lui faire comprendre que je ne possédais plus la faculté de parole, mais il ne comprit pas et continua à me parler en... Anglais ?! Une sorte de vanne s'ouvrit en moi et je me revis à parler anglais avec Drake quand il était encore en vie. La chose la plus prodigieuse arriva à ce moment là, j'avais réussi à lui répondre quelques mots incertains dans la langue anglophone. Mais cette prouesse ne dura pas, je n'arrivais pas à dire des phrases complètes, heureusement, grâce à mon carnet, je pus discuter un peu avec cet homme qui avait réussi l'exploit de m'arracher un son. »

« Ryuku et moi sommes voisins à Shizen, il est passé chez moi un jour pour se présenter et m'apprendre que la maison vide à côté de la mienne était prise. Mon absence de conversation l'a plutôt surpris mais il n'a pas vraiment cherché à comprendre au début, il a plutôt été intéressé par les quelques peintures que j'avais accroché chez moi. Après une conversation difficile de par mon absence de voix, il m'a proposé de venir à son salon de tatouage. Depuis, je suis un peu une sorte de "décoratrice", il me permet d'accrocher des peintures, et parfois je propose des dessins aux personnes souffrant le martyr lors des séances de tatouage, c'est pour les pousser à ne pas abandonner en plein milieu du dessin. »